Luttes de classe

Pourquoi autant d'attaques et si peu de luttes ?

Les attaques pleuvent sur nos têtes. Tous nous avons peur, pour nous-mêmes ou pour nos proches, de l’annonce d’une fermeture d’usine ou d’un “plan de restructuration” synonyme de vague de licenciements. Et pourtant, nous, chômeurs, précaires, travailleurs du public et du privé, hésitons à rentrer en lutte. Pourquoi ?

Conflit à Air France : une attaque idéologique contre toute la classe ouvrière

Les “images choc” du comité central d’Air France du 5 octobre dernier, où deux membres de la direction fuyaient en catastrophe la colère des manifestants, le torse nu et la chemise déchirée, ont immédiatement fait le tour du monde. Tandis que le New York Times dénonçait “les manifestations de colère (…) lors desquelles des salariés ont pris en otage leur patron ou endommagé du matériel”, la Tribune de Genève titrait : “Le DRH d’Air France a failli se faire lyncher” et El Pais : “Rébellion à Air France !”. De son côté, The Guardian s’insurgeait contre cette “centaine de salariés [qui] sont entrés de force dans la réunion et ont arraché les chemises des dirigeants”. Les chaînes d’information continue multipliaient quant à elles les images de l’événement, commentant minute par minute, prise par prise, l’échappée des deux cadres agressés.

Les assemblées et la solidarité, piliers de la force de la lutte du quartier ouvrier de Gamonal à Burgos (Espagne)

Nous publions cet article paru dans Acción Proletaria, organe du CCI en Espagne qui a une portée internationale, à la fois :

- parce qu'il marque une étape importante dans le développement des luttes ouvrières actuelles, tout en démontrant qu'en Espagne même, subsiste une riche expérience "assembléiste" reprise et héritée du mouvement des Indignados, le plus important de ces dernières années pour le mouvement ouvrier mondial ;

- aussi pour les enseignements indispensables que cet article tire des insuffisances et des faiblesses des luttes autour de Gamonal pour les luttes futures.

Courrier de lecteur: Lutte de classe en Chine

Le 14 avril 2014, ce qui semble être la plus grande grève de mémoire récente en Chine commença dans l’une des usines de Yue Yuen à Duongguan, au sud du pays. Selon les estimations, le nombre de grévistes variait de trente à quarante mille, le South China Morning Post du 18 avril avançant le nombre de cinquante mille grévistes. La grève a démarré dans l’une des sept usines de la Yue Yuen Industrial Holding Company installée à Taiwan, le plus gros fabricant de chaussures de marque du monde, produisant des chaussures pour Nike, Adidas, Convers, Reebok, Timberland et des douzaines d’autres encore. Une femme qui avait travaillé dans une de ces usines venait juste de se mettre en retraite et avait constaté que la pension versée était bien inférieure à ce qu’elle croyait toucher.

Ukraine: contre l’impérialisme, l’internationalisme de la classe ouvrière!

Les accrochages meurtriers dans la région de Donetsk, les tensions et nouvelles provocations dans l’Est de Ukraine, comme le référendum pro-russe bidon et les divers petits coups de force des troupes spéciales russes, les manifestations et actions diverses tendant à échapper à tout contrôle, les réactions sporadiques de l’armée ukrainienne, tout cela ne relève pas d’une “réalité du xixe siècle” ou d’un “autre âge” comme veulent le faire croire bon nombre d’observateurs, mais bel et bien de la logique interne du système capitaliste, d’un système en décomposition, toujours bien présent et toujours meurtrier.

Protestations en Bosnie

Malgré les difficultés rencontrées par la lutte de classe au niveau international, en particulier avec le confinement des grands mouvements sociaux de ces dernières années (le printemps arabe, les Indignados espagnols, etc.), et le poids du nationalisme qui a écrasé de nombreuses expressions de protestation et de mécontentement, comme récemment en Ukraine, ici ou là, le prolétariat oppose une certaine résistance, encore fragile, à l'encadrement de la bourgeoisie et de ses syndicats. Afin de rompre le black-out médiatique qui caractérise souvent ces luttes courageuses, dès lors qu'elles cherchent à mener un combat impliquant la classe ouvrière, nous publions la traduction d'un article rédigé par un sympathisant du CCI au Royaume-Uni sur le récent mouvement en Bosnie.

Égypte: seul le prolétariat est porteur d'avenir

Les événements tragiques qui se sont déroulés et précipités durant le mois d'août en Égypte suite aux réactions face au coup d'État de l'armée contre l'ex-président élu Morsi, notamment la répression sanglante des Frères musulmans (dont un pic a été atteint le 14 août), témoignent de toute la gravité de cette situation historique et confirme cette idée de « croisée des chemins » pour l'ensemble de l'humanité.

 

Manifestations contre l'augmentation du prix des transports au Brésil: la répression policière provoque la colère de la jeunesse

Une vague de protestations contre l’augmentation du prix des transports collectifs se déroule actuellement dans les grandes villes du Brésil, particulièrement dans la ville de São Paulo mais aussi à Rio de Janeiro, Porto Alegre, Goiânia, Aracaju et Natal. Cette mobilisation rassemble des jeunes, étudiants et lycéens et dans une moindre mesure, cependant non négligeable, des travailleurs salariés et autonomes (prestataires de services individuels).

Pourquoi est-il si difficile de lutter et comment dépasser ces difficultés ?

Tout semble a priori favorable à une explosion sans précédent de la colère ouvrière. La crise est manifeste, elle n’échappe à personne, et personne n’y échappe. Peu croient encore à la “sortie de crise” dont on nous rebat les oreilles quotidiennement. La planète nous déroule tout aussi quotidiennement son spectacle de désolation : guerres et bar­barie, famines insupportables, épidémies, sans parler des manipulations irresponsables d’apprentis-sorciers dé­­lirants auxquels les capitalistes se livrent avec la nature, la vie et notre santé, au seul nom du profit.

Grève sauvage à Antep (Turquie): “nous voulons vivre comme des êtres humains!”

 

Face au black-out qu’impose la bourgeoisie sur les luttes du prolétariat dans le monde, nous tenons à nous faire l’écho des mobilisations les plus significatives. C’est dans ce cadre que nous publions ici la traduction de larges extraits d’un article de notre section en Turquie.

Les manifestations au Japon sont une expression indignée face à la barbarie capitaliste

Depuis le mois d’avril, une tempête de même nature que celle initiée par le “printemps arabe”, qui avait encouragée ailleurs une multitude de mobilisations de populations “indignées” dans le monde (Espagne, Grèce, États-Unis, Canada, etc.), souffle sur l’archipel japonais. Et comme pour bon nombre de ces mouvements, nous assistons de nouveau à un véritable black-out de la part de la bourgeoisie et de ses grands médias aux ordres.

Une même classe, un même combat

Afin de contribuer à rompre l’isolement et le black-out que les médias aux ordres font peser sur les luttes du prolétariat, nous tenons à mettre en évidence quelques unes des mobilisations récentes et significatives du prolétariat mondial qui témoignent du caractère international de la lutte de classe.

En Afrique du Sud, la bourgeoisie lance ses policiers et ses syndicats sur la classe ouvrière

Le 16 août, au-dessus des mines de Marikana, au Nord-Ouest de Johannesburg, 34 personnes tombaient sous les balles de la police sud-africaine qui en blessait 78 autres. Plusieurs centaines de manifestants étaient également interpellées. Immédiatement, les images insoutenables des exécutions sommaires faisaient le tour du monde. Mais, comme toujours, la bourgeoisie et ses médias édulcoraient le caractère de classe de cette grève, la réduisant au sordide affrontement entre les deux principaux syndicats du secteur minier, et jouant la vieille partition du “démon de l’apartheid”.

Face à la terreur et à l’austérité, l’avenir appartient à la lutte de classe !

Le grand écran de fumée provoqué par la surmédiatisation des jeux Olympiques cet été a  momentanément occulté la réalité des attaques sur les conditions de vie, la répression et le développement du chaos guerrier. En Syrie, au Mali et sur nombre de points chauds, les civils continuent d’être les otages et victimes de guerres impérialistes sanglantes. Partout, la terreur capitaliste impose son ordre dans le sang et la misère.

Au Canada, la classe ouvrière se confronte au sabotage syndical

A partir de l’été 2011, avec des tensions à Air Canada, la grève puis le lock-out dans les postes, le Canada a connu une série d’actions sur les lieux de travail qui ont touché nombre d’industries centrales au niveau national, provincial et local. De plus, bien que le mouvement Occupy ait été beaucoup moins spectaculaire au Canada qu’ailleurs, les étudiants au Québec se sont engagés dans une lutte déterminée et prolongée contre les plans du gouvernement provincial, couvert de dettes, d’augmenter les droits d’inscription à l’université, arrêtant la circulation dans Montréal à plusieurs reprises et contraignant l’appareil répressif de l’État du Québec à montrer les dents une fois de plus.

Au Québec, pour les ouvriers, les chômeurs, les précaires ou les étudiants, la lutte unifiée est la seule perspective

Voici déjà près de quatre mois que les étudiants québécois sont mobilisés contre la hausse des frais de scolarité, mais pendant près de 3 mois au milieu d’un black-out quasi-unanime hors du pays. Cette augmentation de près de 80  % vient s’ajouter aux augmentations précédentes et, avec l’attitude répressive et provocatrice du gouvernement Charest, les étudiants en lutte, aux cris de “Manif chaque soir jusqu’à la victoire”, ne sont pas prêts d’accepter passivement une telle mesure.

Face à l’escalade répressive à Valence (Espagne)

Mercredi 15 février, la police a réprimé les lycéens et les étudiants qui avaient arrêté la circulation dans la rue de Xativa à Valence lors de leur manifestation contre les coupes budgétaires. Un jeune mineur a été arrêté. Depuis, les manifestations et les rassemblements se succèdent, l’État répondant par une véritable escalade dans la répression : 17 personnes arrêtées et, traitées de façon humiliante, en particulier les jeunes filles, insultées grossièrement, traînées par terre… Ceux qui se sont rassemblés face au bâtiment de police de Zapadores ont été victimes d’un piège et fichés un par un.

La lutte des électriciens en Grande-Bretagne : les illusions sur les syndicats mènent à la défaite

Depuis cinq mois, les électriciens manifestent, font des piquets pour élargir la résistance aux nouvelles conditions crées par l’accord de la Building Engineering Services National Agreement (BESNA), accord qui implique une déqualification et une réduction des salaires d’environ 30%. Des réunions de protestation, des piquets forts de plusieurs centaines d’ouvriers, se sont tenus à l’extérieur des sites de construction gérés par les 7 firmes BESNA, chaque semaine, dans tout le pays, à la recherche du soutien d’électriciens – quel que soit l’endroit où ils travaillent et pour quelle compagnie, qu’ils soient syndiqués ou non – et d'étudiants quand ils manifestaient aussi à Londres le 9 novembre, d’Occupy London devant la cathédrale Saint Paul. Là où ils ont cherché la solidarité, ils l’ont trouvée, au moins de la part d’une minorité.

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