La Grande Guerre 1914 - 2014

 

100 ans plus tard, l'humanité face au même dilemme

100 ans de décadence du capitalisme

Pendant les 200.000 ans de son histoire, l'espèce humaine a fait des avancées remarquables au niveau de sa capacité productive, de sa technique, de sa maîtrise des lois de la nature, et de sa culture. Dans les 10.000 ans depuis la Révolution néolithique, le rythme de son progrès s'est accéléré. Et pourtant la progression de l'humanité ne s'est jamais fait de façon paisible, sans accoups; au contraire, chaque pas en avant a dû s'accomplir à travers des conflits entre classe opposées, entre intérêts de classe opposés. L'ouverture d'une nouvelle perspective n'a jamais été possible sans le renversement révolutionnaire de l'ancien ordre des choses et des anciennes classes qui bloquent le chemin vers l'avenir.

Arrive un moment où la continuation de l'ancien ordre n'est plus compatible avec le progrès humain. A ce moment, la violence inhérente à toutes les sociétés d'exploitation se retourne contre elle-même; elle ne joue plus de rôle constructeur, au contraire elle devient purement destructrice. La société entre dans une période de décadence et de violence qui ne peut être surmontée que par le renversement révolutionnaire de l'ancien ordre et la création d'un nouveau.

La victoire de ce renversement révolutionnaire n'est pas inévitable. A de tels moments, l'humanité se trouve à une croisée des chemins: soit la création d'une nouvelle société sur les ruines de l'ancienne, soit la ruine commune des classes en conflit.

Depuis maintenant une siècle, l'humanité se tient justement devant une telle croisée des chemins.

 

Socialisme ou barbarie!

Quand la guerre éclate le 4 août 1914, ce n’est guère une surprise pour les populations européennes et pour les ouvriers plus particulièrement. Les ouvriers comptaient sur l'Internationale socialiste pour empêcher la guerre, et pourtant, en août 1914, l’Internationale s’effondre ou, plus exactement, elle se disloque lorsque tous les partis qu’elle regroupe (à quelques honorables exceptions près, comme les Russes ou les Serbes) trahissent l’internationalisme prolétarien, son principe fondateur, au nom de la défense de la “patrie en danger” et de la “culture”.

Comment une telle catastrophe est-elle possible ?

1914: le début de la saignée

Il ya 100 ans, l'humanité se tenait au bord de l'abîme, sur le point de plonger dans la saignée la plus terrible que l'histoire n'a jamais vue. Pendant des générations après la Grande Guerre, les années 1914-1918 étaient synonymes de meutre insensée, d'un gaspillage abominable de la vie dans l'horreur des tranchées, pour lequel les populations meutries ont rendu les gouvernements et les classes dirigeantes largement responsables.

Cent ans plus tard, commémorer la guerre est donc quelque peu gênant pour ces mêmes classes dirigeantes. Il se préparent donc à nous noyer dans une océan de futilités, et des hymnes à l'unité nationale face à la souffrance de la guerre. Ils éviteront, à tout prix, toute mention des véritables causes de la guerre: l'expansion impérialiste inexorable du capitalisme à travers la planète. Ils éviteront également toute suggestion de qui était réellement responsable de la guerre.

Surtout ils éviteront toute mention de l'idée que la seule force qui aurait pu arrêter net la guerre, en 1914 comme aujourd'hui, était le prolétariat.

2014 sera donc une année non pas de commémoration, mais d'oubli.

 

Première Guerre mondiale: comment s'est produite la faillite de la Deuxième internationale

Depuis plus de dix ans, le vacarme lointain des armes faisait écho en Europe, celui des guerres coloniales d'Afrique et des crises marocaines (1905 et 1911), celui de la guerre russo-japonaise de 1904, celui des guerres balkaniques. Les ouvriers d'Europe faisaient confiance à l'Internationale pour tenir à distance la menace d'un conflit généralisé. Les contours de la guerre à venir – déjà prévue par Engels en 1887 - se dessinaient de plus en plus clairement, année après, année, au point que les Congrès de Stuttgart en 1907 et de Bâle en 1912 la dénoncèrent clairement

Le chemin vers la trahison de la Social-démocratie allemande

La guerre de 1914-18 n'aurait pas été possible sans la défaite politique du prolétariat qui a été entraîné dans les tranchées pour massacrer d'autres travailleurs au lieu de lutter en tant que classe contre la bourgeoisie. Et cette défaite a été préparée et réalisée par la trahison de la plupart des partis ouvriers de l'époque, surtout du plus grand parti et du plus exemplaire à l'échelle internationale : le Parti social-démocrate d'Allemagne (SPD) qui vota les crédits de guerre en août 1914. Cet article, long et complet, centré sur la question organisationnelle, est une analyse historique du processus à travers lequel la social-démocratie allemande a dégénéré au point de trahir et de rejoindre le camp de la bourgeoisie. Comment cela a-t-il été possible ? Que pouvons-nous apprendre aujourd'hui de la dégradation du tissu organisationnel au sein du parti, de la censure et de la répression de l'aile gauche, de l'évitement du débat et de la décadence morale d'un parti qui était la "fierté de tout socialiste" ? Cet article nous donne de la matière historique concrète qui est toujours d'actualité pour la réflexion et la discussion.

 

Naissance de la démocratie totalitaire

"La manipulation habile et consciente des habitudes et des opinions des masses est une composante majeure de la société démocratique. Ceux qui manipulent ce mécanisme secret de la société constituent un gouvernement invisible qui est la véritable puissance dirigeante de notre société."

 

L'art et la propagande

Une visite à l'exposition d'artistes de guerre britanniques, "La vérité et à la mémoire", qui s'est tenu au Musée de Guerre Impérial de Londres en 2014, suscite des réflexions concernant la relation complexe entre l'art, la politique et la propagande.

100 ans plus tard, l'humanité fait face au même dilemme

L'année 2014 verra les commémorations officielles de la Première Guerre mondiale.

Les porte-paroles de la classe dirigeante, les politiciens et les professeurs, la télévision et les journaux, iront de leurs explications sur le conflit et pourquoi il a pris fin, de leurs déclarations attristées pour les morts, de leurs propres espoirs pour qu'une telle tragédie ne se reproduise pas. Mais tout cela n'est que l'hypocrisie répugnante d'une classe qui dirige le système même qui nous a apporté les horreurs de cette guerre et de toutes les guerres qui ont ravagé le monde depuis lors.