Ne laissons pas la bourgeoisie occuper tout le
terrain
Jamais
les instruments de l'État, journaux, TVA, radio, n'avaient autant parlé de
grèves, de possible "généralisation". Jamais les médias ne montrent
autant de secteurs paralysés, de tonnes de sacs de tris postaux que pour mieux
desservir la lutte ouvrière, que lorsqu'il s'agit de grèves manipulées,
ficelées, incompréhensibles. Quoi de plus tangible et médiatisable que ces
infirmières enfermées dans un hyper-corporatisme, crue ces camionneurs PTT coincés dans une
grève minoritaire et pendue d'avance ? Cette triste mise en scène
minutieusement élabore par toutes les forces de la bourgeoisie ‑gouvernement,
syndicats, gauchistes‑, où tous les secteurs, les uns après les autres sont
poussés dans l'impasse des luttes minoritaires et isolées, pour ensuite reprendre
le travail, chacun dans son coin, épuisés, sans avoir rien obtenu, ne doit pas
décourager les ouvriers qui ne se sont pas laissé duper par cette sinistre
mascarade. Elle ne doit pas paralyser tous ceux qui ne se reconnaissent ni
dans les actions jusqu'auboutistes de la CGT, ni dans les discours lénifiants
de Krasucki, ni dans les coordinations soi-disant "non syndicales".
Aujourd'hui, il est évident que ce sont toutes les
forces d'encadrement de la. bourgeoisie qui occupent tout le terrain de la
lutte. Engager le combat dans de telles conditions ne peut conduire qu'à se
laisser prendre dans les nasses des syndicats et des coordinations. Ce ridant,
face à cette situation, les ouvriers les plus combatifs et les plus conscients
ne doivent pas céder à la passivité. Ils ne doivent pas céder à la pression
bourgeoise qui ne vise qu'à leur inoculer un sentiment d'isolement, de
désarroi, l'impuissance. Ils doivent, au contraire, briser cet étau, chercher à
se regrouper, à nouer des contacts non seulement sur leur propre lieu de
travail mais également entre les différentes entreprises et secteurs. Ils
doivent tenter de constituer des comités de lutte ou rejoindre ceux existant
déjà dans leur ville ou leur région.