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Nous publions, ci-dessous, une motion qu'un groupe d'ouvriers s'était proposé de présenter, en vue de son adoption, à la "Coordination nationale interprofessionnelle" d'Ivry, le 29 décembre. Nous apportons notre soutien total à cette motion et plus particulièrement au souci fondamental qu'elle contient: la nécessité d'étendre et d'élargir le mouvement aux autres secteurs pour former “le front le plus large et unifié".
Au moment où elle a été proposée, c'est-à-dire au moment où le mouvement des cheminots en tant que tel avait atteint ses propres limites tout en continuant d'exprimer une forte combativité, où le combat pouvait rebondir au niveau d'autres secteurs -en effet, cela était réellement possible dans la mesure où déjà certains d'entre eux étaient entrés en lutte, comme à la RATP, manifestant une colère et une combativité grandissantes-, au moment où il était possible de faire pièce à la bourgeoisie gui déployait toutes ses forces, notamment syndicales, pour encadrer et isoler le mouvement des cheminots ainsi que les autres secteurs en lutte ou en mesure d'entrer en lutte, cette motion était la bienvenue; le souci d’extension qu’elle exprime était indispensable, sinon- vital, et sa discussion et son adoption par les ouvriers particulièrement nécessaires.
Mais cette motion n'a pu être prise en compte par l'assemblée générale, les gauchistes de LO ayant empêché sa lecture et même interdit l’entrée de la salle de réunion aux "éléments non-cheminots" (comme ils le disaient) qui auraient pu la défendre face à l'ensemble des ouvriers présents.
Mais rien n'est perdu. L'extension des luttes ouvrières reste toujours une nécessité vitale et un souci permanent qui d'ailleurs se fait jour de plus en plus clairement dans des fractions de plus en plus importantes de la classe ouvrière. Dans les luttes à venir, les ouvriers doivent le reprendre et le traduire en pratique -il n'y a pas d'autre voie- tout en sachant que les syndicats feront tout et toujours pour créer, avec l'aide des gauchistes, des fausses coordinations, des fausses structures ouvrières pour dénaturer les véritables besoins des luttes aujourd'hui, et dévoyer la dynamique de l’élargissement du combat.
MOTION
L'assemblée générale de la coordination des cheminots en grève, considérant:
- la gravité de la situation sociale qui règne dans le pays;
- les attaques répétées et chaque jour plus fortes de la part du gouvernaient et du patronat dirigées contre les conditions de vie et de travail de l'ensemble de la classe ouvrière en France;
- la riposte énergique et spontanée, partie de la base ouvrière, contre les mesures anti-ouvrières du gouvernement, se manifestant par les grèves générales massives et combatives des cheminots, des ouvriers de la marine, des dockers, des ouvriers des transports publics (métro et autobus) à Paris;
- la ferme volonté à la base de poursuivre la lutte jusqu'à la victoire,
estime:
- que seul un front le plus large et unifié de tous les travailleurs est en mesure d'établir un rapport de forces capable de défendre les intérêts de tous les ouvriers aujourd'hui duraient attaqués;
décide :
- la constitution immédiate d'un comité de coordination et de lutte de la région parisienne groupant les représentants de tous les secteurs déjà en grève : cheminots, métro, autobus;
- la constitution immédiate, dans ce but, de délégations chargées de contacter ces secteurs, leurs assemblées générales, afin qu’ils se joignent et s'intègrent dans ce comité de coordination régional général;
- de lancer, au nom de l'assemblée générale, un appel à la solidarité de tous les ouvriers de la région parisienne -ouvriers actifs et ouvriers au chômage, ouvriers et employés de la fonction publique et des entreprises privées- un appel à la solidarité active, pour une intégration dans la lutte et son élargissement.
Un groupe d'ouvriers de différents secteurs,
pour 1'extention et l'unification des luttes.