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ICConline - 2025

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Ça suffit ! Face aux attaques, développons un mouvement massif, uni et solidaire

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Les cartes sont sur la table : les gouvernements fédéral et régionaux veulent imposer des dizaines de milliards d’économies chacun dans le cadre de leurs compétences respectives afin de rendre l’économie belge plus compétitive et plus rentable. Tous les secteurs de la classe ouvrière seront fortement touchés par ce large programme d’austérité.

Alors que les travailleurs des entreprises privées sont licenciés en masse, l’indexation automatique des salaires et des allocations continue d’être contestée, les primes pour les heures supplémentaires et le travail de nuit diminuées, la flexibilité du travail augmentée, le droit aux allocations de chômage restreint, des coupes sombres opérées dans les pensions et l’assurance maladie, le nombre total de fonctionnaires réduit, la titularisation du personnel enseignant mise en péril, etc.

Et ce alors que les conditions de travail deviennent partout de plus en plus insupportables : sous-emploi, accélération des cadences, effacement de la frontière entre vie professionnelle et vie privée, augmentation des prix due à l’inflation, réduction de toutes sortes de subventions, catastrophes environnementales croissantes, dépression, burn-out. Ça suffit !

Refusons de payer pour la crise du capitalisme

Le gouvernement affirme qu’il n’y a pas le choix. Dans la logique de chaque classe dirigeante en effet, il faut accroître la compétitivité pour faire face à la baisse de la croissance économique et à la guerre commerciale accentuées par les politiques économiques protectionnistes de Trump, mais aussi par le coût croissant des dépenses militaires liées aux tensions et guerres impérialistes. Dans tous les pays, les classes dirigeantes tentent de répercuter sur les travailleurs les conséquences de “leur” crise de surproduction, c’est-à-dire des biens qu’ils ne peuvent plus vendre avec un profit suffisant sur les marchés disponibles. Le travail doit coûter moins cher. Une fois de plus, ce qui est au centre des préoccupations n’est pas le bien-être ou les besoins des travailleurs , mais la vente rentable de biens et de services. Refusons cette logique délétère et suicidaire de la bourgeoisie.

Nous ne sommes pas seul à réagir ! En 2022-23, en Grande-Bretagne, des dizaines de milliers de travailleurs d’entreprises de secteurs différents, ont développé leurs luttes pendant près d’un an. En 2023, en France, les travailleurs ont participé en masse à 14 “journées d’action” contre les attaques sur les retraites du gouvernement. En Belgique même, dès les premières « fuites » concernant les mesures envisagées, la force et le dynamisme des mobilisations lors de la manif intersectorielle du 13 janvier ou de la manif des enseignants du 27 janvier se sont concrétisés par une participation massive de plus de 30.000 manifestants, bien plus que ce qui était “attendu” ou plutôt “espéré” par les syndicats. Des manifestants se sont rassemblés à Bruxelles en provenance de toutes les régions et le mouvement s’est étendu à d’autres secteurs que l’éducation et le rail, au mépris de l’intention initiale des syndicats. La mobilisation a ainsi montré que le mécontentement va au-delà d’une mesure particulière ou d’une “réforme” spécifique : elle exprime la volonté de résister aux intentions du patronat et du gouvernement de faire payer la classe ouvrière pour la crise.

Ça suffit ! Refusons de subir passivement cette avalanche d’attaques contre nos conditions de vie. Notre première victoire, c’est la lutte elle-même. Mais pour contrer véritablement ces attaques, nous devons mener la bataille le plus largement possible de manière unitaire, au delà de l’entreprise, du secteur ou de la région dans lesquels nous travaillons. Tous les travailleurs sont “dans le même bateau. Tous ces groupes ne sont pas des mouvements séparés mais un groupe collectif : ouvriers et employés, syndiqués et non-syndiqués, immigrés et autochtones”, comme l’a dit un enseignant en grève à Los Angeles en mars 2023.

Notre force réside dans l’unification des luttes dans un seul et même mouvement

Contre toute manœuvre et division

La bourgeoisie n’a que trop bien compris que ses plans provoqueraient des réactions dans de larges parties de la classe. C’est principalement aux syndicats qu’il incombe d’encadrer et de détourner cette résistance attendue. Ils ont vu l’inquiétude et le mécontentement des travailleurs grandir de semaine en semaine et occupent préventivement le terrain afin d’empêcher le mécontentement de se manifester par des actions “incontrôlées”.

Des tactiques éprouvées sont à nouveau utilisées : isoler et diviser les différents secteurs alors que les mesures touchent tout le monde ! Une manifestation uniquement pour le personnel de la santé et de l’aide sociale en novembre; puis le 13 décembre une journée d’action en protestation contre les “mesures d’austérités Européennes”. Pour la journée d’action du 13 janvier, seule une grève contre la “réforme des pensions” a été annoncée dans les chemins de fer. Ce n’est que bien plus tard, sous la pression sociale, que les syndicats ont décidé que l’enseignement y participerait également et plus tard,  d’autres secteurs, s’y sont joints. En Wallonie, les syndicats ont organisé de leur côté des journées de grève séparées pour les enseignants de la communauté française les 27 et 28 janvier, évitant ainsi une participation massive de leur part à Bruxelles le 13 janvier. La manifestation du 13 février porte pour sa part sur la “défense du service public”, comme si les travailleurs du secteur privé ou les chômeurs ne devaient pas être défendus ! Bref, l’objectif est de planifier une série de journées d’action sans avenir, comme ils l’ont fait en France, ou en essayant à chaque fois de limiter les mobilisations en les concentrant sur certains secteurs, comme ils l’ont fait en Grande-Bretagne, ou sur des aspects particuliers des plans d’austérité, pour finalement épuiser la volonté de se battre et ouvrir la voie à des concessions de grande envergure envers les mesures d’austérité sous l’argumentation fallacieuse « que les sacrifices sont inévitables, à condition qu’ils soient justement répartis ».

Pour éviter les pièges tendus par les syndicats, ces saboteurs des luttes au service des classes dirigeantes et pour développer la riposte, être nombreux est important mais ne suffit pas : il faut aussi prendre nos luttes en main. Pour ce faire, il faut:

- créer des lieux de discussions et de décisions, tels que des assemblées générales souveraines et ouvertes à tous et s’unir derrière des revendications unificatrices;

- surmonter les divisions régionales, celles entre les travailleurs du secteur public et ceux du secteur privé et les chômeurs;

- contrer chaque tendance au saucissonnage des luttes, en envoyant des délégations massives vers d’autres travailleurs pour qu’ils rejoignent la lutte ;

 - refuser de payer pour la crise et les guerres du capitalisme.

C’est cette dynamique de solidarité, d’expansion et d’unité qui a toujours ébranlé la bourgeoisie au cours de l’histoire.

Courant Communiste International

10.02.2025

Venez en discuter lors la réunion publique le samedi  1er mars à Bruxelles: rue du Fort 35, 1060 Saint-Gilles de 14h à 18h

Vie du CCI: 

  • Interventions [2]

Situations territoriales: 

  • Lutte de classe en Belgique [3]

Récent et en cours: 

  • Belgique [4]
  • Coupes budgétaires 2025 [5]
  • Plans d'épargnes 2025 [6]
  • Gouvernement De Wever I [7]

Rubrique: 

Tract sur les luttes en Belgique

ICConline - janvier 2025

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L’élection de Trump va accélérer la décomposition du capitalisme

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Samedi 25 janvier, de 15h à 18h (heure française)

L’élection de Trump est un produit clair de la décomposition progressive de la société capitaliste, mais elle sera également un facteur actif de l’accélération de ce processus, apportant avec elle des conflits plus aigus au sein de la bourgeoisie américaine, des tensions impérialistes accrues, un nouveau plongeon dans la crise économique et une nouvelle preuve de l’incapacité du capitalisme à faire face à la crise environnementale.

Par-dessus tout, elle annonce de nouvelles attaques brutales contre la classe ouvrière internationale :

  • au niveau économique, par la montée de l’inflation et du chômage

  • Au niveau politique, à la fois par les divisions engendrées par le populisme et par les campagnes pour la « démocratie » contre la menace de l’extrême droite.

La discussion visera donc à approfondir la compréhension des perspectives concrètes pour le capitalisme et la classe ouvrière dans la période à venir.

Le CCI donne ainsi suite à la réunion publique internationale en ligne qu’elle a organisée en novembre (voir : « Un débat international pour comprendre la situation mondiale et préparer l’avenir [8] ») avec une deuxième réunion sur la signification de la victoire de Trump. Le format sera le même que celui de la réunion d’octobre, avec des traductions en anglais, français et espagnol.

Si vous souhaitez participer, écrivez-nous à [email protected] [9]

Des rassemblements physiques sont également prévus à :

- Paris au CICP, 21ter rue Voltaire (métro « rue des boulets »)

- Lyon (Villeurbanne), au CCO La Rayonne, Salle les jeunes ouvrières, 28 rue Alfred de Musset, (Métro A. Arrêt  Vaulx-en-Velin la Soie)

- Marseille, local Mille Bâbords, 61 Rue Consolat (métro « Réformés »)

- Nantes, Salle des Hauts Pavés (salle C), 42 rue des Hauts Pavés (Accès par le tramway : ligne 3, direction Marcel Paul, arrêt Viarme-Talensac)

Vie du CCI: 

  • Réunions publiques [10]

Personnages: 

  • Donald Trump [11]

Rubrique: 

Réunion publique internationale du CCI (en ligne et dans plusieurs villes)

Ni populisme, ni démocratie bourgeoise … La seule véritable alternative c’est le développement mondial de la lutte de classe contre toutes les fractions de la bourgeoisie

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Trump est de retour à la tête de l’Etat américain, quatre ans après sa défaite électorale face à Biden. Cela représente un échec cuisant pour la bourgeoisie américaine qui intervient malgré tous les efforts déployés depuis 2020 par une partie de celle-ci pour isoler Trump et son camp, avec l’implication de l’administration Biden, du parti démocrate, d’une partie du parti républicain, d’une partie de l’intelligentsia américaine. En fait, la récente victoire électorale contre Harris, encore plus nette que la précédente contre H. Clinton en 2016, n’a rien de fortuit mais est typiquement le produit de la décomposition de la société capitaliste, dont le Trumpisme est un rejeton. Trump ayant déjà clairement démontré son pouvoir de nuisance à la tête de l’Etat lors de son premier mandat et son irresponsabilité délirante lors de l’assaut du capitole qu’il a encouragé face à l’élection de Biden, tout cela illustre l’impasse dans laquelle se trouvent le capitalisme américain et sa bourgeoisie, incapables de juguler, durant les 4 ans du mandat de Biden, l’emprise du populisme. Si bien que celle-ci s’est encore accrue, avec pour effet un Trump2 encore plus délirant que Trump1.

Le programme du populisme, une abomination et une aberration sociale et économique

Le programme de Trump exprime une radicalisation aberrante du populisme, notamment à travers ses promesses électorales les plus délirantes du point de vue même de la gestion du capital national : Expulsion par l’armée de millions d’émigrants illégaux ; licenciement de centaines de milliers de fonctionnaires, dont en particulier ceux qui, dans l’accomplissement de leur fonction, avaient été amenés à se positionner contre Trump, notamment pour son rôle dans l’assaut du Capitole suite à l’élection de Biden.

Pour renouveler l’administration, Trump procède à une sélection des candidats aux postes clés à la tête des ministères et agences stratégiques au moyen de deux critères déterminants mais ne prenant pas en compte la compétence des candidats : «être un fidèle de Trump» et «s’engager dans l’offensive contre l’État fédéral». Parmi les propositions de Trump, la plus stratégique -puisque concernant la tête du Pentagone- et emblématique de la «rupture radicale» promise lors de sa campagne électorale, figure un ancien militaire (Pete Hegseth, très loin de faire l’unanimité dans le camp républicain) et présentateur de Fox News qui, de surcroît, fait l’objet d’accusations d’agression sexuelle et de consommation excessive d’alcool. Cette méthode qui garantit la plus grande incompétence aux postes stratégiques pour la défense des intérêts du capital américain est un très bon indicateur de là vers où Trump2 emmène l’Amérique.

Une fois encore se trouve vérifié ce fait que la politique des populistes, lorsqu’elle n’est pas encadrée à la tête de l’État par d’autres fractions de la bourgeoisie, plus responsables dans la gestion du capital national, s’est toujours avérée préjudiciable aux intérêts de celui-ci. C’est ce qu’avait illustré, par exemple, la gestion désastreuse de la crise du Covid par Trump aux États-Unis, par Bolsonaro au Brésil. Et que peut-il sortir du Tandem Trump/Musk au sommet de l’État américain? Tous deux partagent sans nul doute les valeurs les plus immondes du populisme, de même qu’ils sont profondément en accord sur un certain nombre de questions comme le besoin d’opérer une purge profonde dans l’administration mais tous deux se montrent indifférents aux graves dysfonctionnements de l’appareil d’État pouvant en résulter. De surcroît, derrière leur accord, il existe des motivations différentes qui constitueront tôt au tard un facteur de rivalités et de fragilité au sommet de l’État : Trump voulant délibérément se venger d’institutions qui lui ont été hostiles, Musk voulant, quant à lui, améliorer la rentabilité du capital américain à travers un dégraissage de l’administration. Ce même désaccord existe également à propos de l’immigration légale que Trump veut bloquer totalement, contrairement à Musk qui veut faire une exception pour les ingénieurs étrangers.

Les conséquences mondiales de la politique de Trump au pouvoir

Elles sont prévisibles de la direction qu’elles vont prendre, car annoncées dans sa campagne électorale. Elles sont imprévisibles quant aux décisions finales.

Ce qui aurait pu paraître inconcevable à toute autre époque et à tout autre endroit du globe, à l’exception toutefois de quelques républiques bananières, s’est produit dans la première puissance mondiale, quelque temps avant la deuxième investiture de Trump. Le futur nouveau président s’est mis à rêver à haute voix d’une étoile supplémentaire sur le drapeau américain, correspondant de fait à l’annexion du Canada voisin! Même si ce n’est qu’un « trait d’humour populiste», celui-ci prend toutefois une tout autre coloration lorsque Trump menace également de récupérer le canal de Panama (cédé au Panama par Carter en 1979) par la force si nécessaire au prétexte que la Chine exerce une influence croissante sur cette voie maritime cruciale. Idem pour le Groenland (appartenant au Danemark) que Trump envisage d’annexer car nécessaire à sa sécurité. Personne ne peut dire si cela sera ou non suivi d’effet, toujours est-il que cela a certainement soulevé un vent de panique dans les chancelleries. De même certaines d’entre elles auront certainement été saisies d’un certain effroi face au harcèlement par Musk du premier ministre britannique Keir Starmer, l’accusant notamment de complicité avec les réseaux pédocriminels.

Une nouvelle crise migratoire ?

Si Trump parvient à mettre à exécution l’expulsion par l’armée des centaines de milliers d’émigrants illégaux sur le territoire américain, le risque est grand de provoquer une nouvelle crise migratoire, à l’image de ces populations dans d’autres parties du monde qui, par centaines de mille, fuient la guerre. L’arrivée «forcée» de ces masses de déportés dans les pays d’Amérique latine les condamnera à croupir dans une misère noire -qu’une partie d’entre eux avait tenté de fuir-, vulnérables aux persécutions et au chantage de la police, des gangs, ... et constituera un risque de déstabilisation des pays de destination, etc.

Une impulsion supplémentaire à la crise économique

Le monde est face à la perspective d’un développement historique de la récession économique mondiale, d’une gravité au moins équivalente à celle des années 1930. Ni Trump ni aucun autre représentant de la bourgeoisie n’en est responsable en tant que tel, ce sont les contradictions insurmontables du mode de production capitaliste qui sont à l’œuvre. Mais loin de différer ou atténuer les effets de la crise, la poursuite et l’amplification des doctrines « America First » et «Make America Great Again» ne font que les précipiter, notamment à travers un ensemble de mesures déjà prises par l’administration Biden visant au démantèlement tous les organismes internationaux chargés de soutenir le commerce mondial. Plus globalement, l’objet de la politique des États-Unis est la concentration sur son territoire des capitaux et des industries modernes du monde entier, au détriment du reste du monde dont une partie croissante est appelée à ressembler de plus en plus à une friche industrielle. Une telle politique n’est pas propre à une administration populiste, mais ce qui distingue cette dernière c’est la violence irrationnelle des mesures protectionnistes. Les principales puissances économiques mondiales en Europe et Asie sont bien conscientes de cette situation et se préparent à s’organiser du mieux qu’elles le peuvent pour faire face à une nouvelle étape de la guerre commerciale annoncée par Trump. Quoi qu’il en soit, il faut s’attendre aux conséquences de la guerre commerciale et de la crise, dont le solde se traduira immanquablement par une attaque considérable des conditions de vie de la classe ouvrière et un appauvrissement de la population en général.

Un atout supplémentaire en faveur … de l’aggravation de la crise climatique

On peut mesurer l’implication de Trump à l’égard du changement climatique à travers sa récente prise de position sur les incendies à Los Angeles, attribuant publiquement la responsabilité de ceux-ci au gouverneur de cet État. Cette manière éhontée d’éviter le fond du problème laisse présager du pire quant à l’impact futur sur le climat de la seconde présidence Trump.

L’aggravation des tensions impérialistes

Depuis l’effondrement du bloc de l’Est, les États-Unis, le gendarme du monde s’est avéré constituer le pays le plus gros fauteur de chaos au monde. Il n’y a pas de raison que cela change, vu que c’est une condition du maintien de leur leadership mondial. Les deux principaux foyers de guerre actuels au monde, en Ukraine et au Moyen Orient, vont constituer des illustrations de la défense des intérêts impérialistes de l’Amérique de Trump.

En Ukraine

La guerre en Ukraine a pour contexte la poursuite de l’ancienne politique d’encerclement de la Russie dont l’OTAN était le fer de lance. Elle est une réponse de la Russie aux efforts de l’impérialisme américain pour faire entrer la Géorgie et l’Ukraine dans l’OTAN. Biden ayant assuré que les États-Unis n’interviendraient pas face à une invasion de ce pays par la Russie, celle-ci tomba dans le piège et la guerre en Ukraine a effectivement abouti, après trois ans de massacres et de barbarie, à ce qui était souhaité par l’impérialisme américain, à savoir l’épuisement militaire et économique de la Russie en vue de priver la Chine d’un éventuel allié doté d’un puissant arsenal nucléaire dans une confrontation future avec les Etats-Unis. Mais aujourd’hui l’Ukraine se trouve dans une situation qui, sur le terrain, n’est pas meilleure, voire pire, que celle de la Russie et qui ne pourra que se dégrader d’autant plus rapidement que le soutien des États-Unis, à travers la fourniture de matériel militaire, est appelé à disparaître, Trump ayant toujours été en désaccord avec un tel soutien. Par ailleurs, ce dernier n’a cessé de fanfaronner que, s’il était élu, il «mettrait un terme en deux jours au conflit» sous-entendu en construisant un accord avec les deux parties. Cela parait aujourd’hui très peu probable. Si l’Ukraine s’effondre et que la Russie chancelle l’Union Européenne ne va-t-elle pas être amenée à intervenir pour figer une situation de statut quo en protégeant une Ukraine agonisante vulnérable à un baroud d’honneur de la Russie ? Et comment? Avec quels pays et moyens? C’est l’inconnu et aucune issue ne peut être exclue.

Dans cette optique et aussi face à la très probable réitération par Trump pour imposer à l’Union Européenne de prendre en charge le coût de sa propre défense, en augmentant sa contribution à l’OTAN et les budgets militaires de tous ses pays membres, ceux-ci n’auront pas de choix autre que de s’incliner.

La situation au Moyen Orient offre plus de visibilité. Il est en effet très vraisemblable que Trump poursuivra la politique de soutien inconditionnel aux menées impérialistes d’Israël ; il est même possible qu’il encouragera ouvertement certaines d’entre elles, notamment celles visant à l’anéantissement de la puissance militaire de l’Iran.

Les tensions avec la Chine ne peuvent que s’accentuer, ce pays étant le plus à même de menacer le leadership mondial des États-Unis. Ces derniers vont continuer de faire tout ce qui est en leur pouvoir pour affaiblir la Chine en maintenant sur elle une pression militaire croissante, en entravant son commerce avec les autres pays industrialisés.

Face aux attaques de la bourgeoisie, face à la guerre, face aux fausses alternatives populisme/anti-populisme, fascisme/anti-fascisme, un seul choix, celui de la lutte de classe.

Produit de la décomposition du mode production capitaliste, le populisme constitue en retour un facteur aggravant de celle-ci. Ainsi, la situation mondiale va évoluer vers une aggravation de la décomposition du capitalisme, vers encore plus de chaos, plus de guerres, vers une aggravation drastique des conditions de vie de la classe ouvrière comme conséquence de la crise et de la guerre. Les attaques contre les conditions de vie de la classe ouvrière favorisent les luttes défensives ouvrant la possibilité d’une riposte de plus en plus unie et consciente. Néanmoins les conditions dans lesquelles cette lutte va se développer présentent des dangers mortels que la classe ouvrière doit éviter :

  • Le contexte même de la décomposition –en particulier avec le chacun pour soi et l’absence de perspectives- est un obstacle au développement d’une pratique et d’un projet uni et conscient ;
  • C’est en permanence que la classe ouvrière sera appelée par les différentes fractions de la bourgeoisie à se positionner en faveur de la démocratie contre le populisme, comme elle a pu l’être dans le passé à soutenir le camp de la démocratie contre celui du fascisme.

La classe ouvrière aurait tout à perdre à succomber au champ du désespoir, du «no futur», …. : Le seul terrain de lutte qui lui est propre et porteur d’avenir c’est celui la défense de ses intérêts économiques de classe en riposte aux attaques du capitalisme en crise, propice à la politisation de ses luttes et donc porteur de la perspective de renversement du capitalisme.

Sylunken (10/01/2025)

 

Rubrique: 

Les élections, un piège pour la classe ouvrière

Hommage du CCI au camarade Jean Jacques

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Dans son numéro 554 du Prolétaire, le PCI rend un hommage au camarade Jean Jacques décédé le 4 juin 2024. Dans son article, le PCI rappelle que Jean Jacques a été un sympathisant du CCI après avoir rompu avec la LCR avec laquelle il avait des désaccords. Convaincu que le communisme est la seule perspective pour l’humanité, se questionnant sur l’effondrement du stalinisme en 1989, il est alors entré en contact avec le CCI dont les positions étaient une réponse à ses questions sur la nature de l’URSS et pour la défense de la perspective révolutionnaire, rompant ainsi avec l’idéologie trotskiste de la défense « critique » de ce régime de terreur contre la classe ouvrière.

Fin des années 1990 début des années 2000, il avait été un animateur d’un cercle de discussion qui réunissait des éléments sur Toulouse et Marseille. L’objectif de ce cercle était de discuter de l’histoire du mouvement ouvrier, acquérir les bases du marxisme et de s’ouvrir aux organisations révolutionnaires, le CCI et le PCI. Sa participation aux réunions des organisations du prolétariat était toujours très dynamique, n’hésitant pas à développer son point de vue, ses accords et désaccords. C’est lors d’une réunion publique du PCI qui se tenait à Aix en Provence que le camarade s’est davantage rapproché des positions bordiguistes, plus particulièrement sur la question du parti. Il n’hésitait pas à les défendre dans les réunions publiques du CCI auxquelles il assistait de manière régulière. Les débats se faisaient dans une ambiance de fraternité, sans sectarisme, il était ouvert à la confrontation des arguments. Dans les manifestations à Marseille, dans des réunions politiques, dans les Assemblées Générales ouvrières comme dernièrement lors des manifestations massives contre la réforme des retraites en 2023, la Gauche communiste était présente. Le CCI et le PCI diffusaient les tracts et, malgré les désaccords entre les deux organisations, en particulier sur la question syndicale, il y avait de part et d’autre, le même souci, que la classe prenne ses luttes en main, il arrivait souvent que Jean Jacques et le militant du CCI sur place discutaient sur les orientations de la lutte.

Militant infatigable, connu du milieu politique local, l’absence de Jean Jacques dans les réunions politiques et notamment celles du CCI, a suscité une inquiétude. C’était un camarade discret sur sa vie personnelle, nous savions qu’il avait des problèmes de santé, mais il affirmait tellement sa présence qu’on pensait qu’il était « indestructible ». C’est avec tristesse que nous apprenons son décès. Jean Jacques nous manquera et il manque déjà pour la Gauche communiste !

Adieu camarade, nous poursuivons le combat auquel tu as participé durant une grande partie de ta vie.

CCI

Vie du CCI: 

  • Hommage aux militants [12]

Rubrique: 

Hommage

Même mort, Le Pen continue de nourrir le piège de l’anti-fascisme

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Jean-Marie Le Pen aura incontestablement connu un destin hors du commun. C’est à la fac de droit, juste après la guerre, que cet individu a fait ses débuts en politique dans des opérations coups de poing tabassant à la fois les forces de police et les étudiants « communistes ». Après ces épisodes peu reluisants de petite frappe, menant son bonhomme de chemin, il intègre l’Union et fraternité française de Poujade ; c’est sous cette étiquette qu’il devient, à 27 ans, le plus jeune député d’alors.

La vie de parlementaire ne lui convient pas et c’est dans le déroulement de la guerre d’Algérie qu’il va pouvoir activement défendre son obsession : maintenir « l’Algérie française ». Il défendra jusqu’à la fin de sa vie l’usage de la torture et mettra au profit des services spéciaux coloniaux son savoir-faire où, notamment au service du général Massu, il se livrera avec zèle à des assassinats.

Fondé en 1972, avec un ramassis d’anciens du groupe d’ultra-droite, Ordre nouveau, le Front national rassemble divers courants de l’extrême droite (parmi lesquels d’anciens poujadistes, un ancien SS et un ancien de l’OAS) (1) qui désirent conquérir les foules et s’offrir une vitrine présentable. Cependant, les résultats ne sont pas au rendez-vous. S’ensuivra une longue période jugée « difficile » pour ce barbouze devenu gênant et dont l’extrême-droite voulait faire une marionnette juste utile à intervenir dans les médias au moment des scrutins. Sauf que dans les médias, il n’est pas franchement accueilli à bras ouverts.

Il faudra attendre l’arrivée de Mitterrand au pouvoir, qui, par opportunisme, va obliger les grandes chaînes de télévision à le recevoir en interview, pensant ainsi affaiblir le parti de droite et, au passage, faire diversion sur son propre passé à l’extrême droite et ses fonctions de ministre de la Justice durant la guerre d’Algérie. En polarisant sur le FN, la gauche utilisait cet l’épouvantail pour tenter de dédouaner ses attaques croissantes contre le prolétariat, notamment avec « le tournant de la rigueur » à partir de 1983. Mitterrand espérait surtout utiliser la montée en puissance soigneusement organisée de l’extrême droite pour détourner la classe ouvrière, alors particulièrement combative, de son terrain de lutte en la poussant dans les bras de la « défense de la démocratie » et des partis de gauche face au prétendu « danger fasciste ». Main dans la main avec le FN, avec qui le PS organisa alors de nombreuses « réunions de travail », Mitterrand va ainsi « créer » l’homme politique Le Pen qu’il pense pouvoir utiliser pour ses propres dessins. Et dans un premier temps, la tactique va fonctionner : le FN et ses obsessions racistes sortent de l’anonymat et deviennent le centre de gravité du débat politique. Le Pen déployait des trésors de propos nauséabonds et provocateurs : les chambres à gaz ? « un détail de l’histoire de la Seconde Guerre mondiale ». Quelques mois plus tard, c’est le ministre Durafour qui est rebaptisé en « Durafour-crématoire ». La mise en place de la proportionnelle aux législatives de 1986 va installer 35 députés frontistes à l’Assemblée nationale.

Tout en favorisant sa montée en puissance, la gauche ne va cesser d’utiliser Le Pen et ses outrances pour impulser des campagnes idéologiques visant à embrigader la jeunesse dans des luttes anti-racistes et pousser tout le prolétariat vers les urnes. Ce n’est pas un hasard : la classe ouvrière était, depuis Mai 68, particulièrement combative, développait ses luttes, nourrissait sa réflexion sur le système capitaliste et sa concurrence de tous contre tous, son nationalisme et ses avatars ouvertement racistes. La bourgeoisie et ses partis de gauche ont utilisé le FN pour tenter de couper le prolétariat de son terrain de classe, de sa perspective révolutionnaire. Bref, de le réduire à l’impuissance sur un terrain totalement piégeux, celui des élections. C’est ainsi que parallèlement à la montée du FN, la gauche initiera, là encore avec l’assentiment de Mitterrand, le mouvement « SOS racisme » et toute sorte de groupes « anti-fa ». Tout cela, au nom de la défense de la « démocratie française »… qui a pourtant depuis longtemps et à de nombreuses occasions fait la preuve de la pire xénophobie.

Ces campagnes vont culminer dans les gigantesques manifestations de 2002 lorsque Le Pen réussit à se qualifier au second tour de l’élection présidentielle. Cet événement traduisait déjà une certaine perte de contrôle de la bourgeoisie sur son appareil politique, qui ne va cesser de se confirmer les décennies suivantes avec l’ascension de la fille, Marine. Le « monstre », nourri des pires miasmes de la décomposition, commençait à échapper à tout contrôle. Mais ce fut aussi pour le reste de la bourgeoisie, droite et gauche confondus, une formidable occasion pour refourguer sa camelote « démocratique », alors que l’abstention battait des records. Entre la diabolisation du FN et les campagnes de culpabilisation, la bourgeoisie a martelé ses mensonges sur la démocratie et l’unité nationale.

Au moment de sa mort, alors qu’une large partie de la bourgeoise et de ses médias colportent désormais sans vergogne une large partie de son programme politique et ses idées les plus immondes, la gauche s’est une dernière fois servi du « diable » Le Pen pour alimenter ses campagnes « antifascistes ». Si l’héritière est désormais aux portes du pouvoir, choisir entre l’extrême droite et un « moindre mal » reste toujours un piège destiné à désarmer la classe ouvrière.

Rosalie, 20 janvier 2025

 

 

1Organisation armée secrète, organisation terroriste d’extrême droite favorable au maintien de l’Algérie dans le giron tricolore.

Situations territoriales: 

  • Vie de la bourgeoisie en France [13]

Personnages: 

  • Le Pen [14]

Rubrique: 

Populisme et antipopulisme

ICConline - février 2025

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Bayrou, Valls, Darmanin… Un nouveau gouvernement, pour un monde sans avenir!

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« La France entre dans l’inconnu », titrait le journal britannique The Economist, au moment où le gouvernement Bayrou était nommé. On ne saurait mieux dire ! La bourgeoisie française se débat aujourd’hui dans une situation de plus en plus inextricable. Non contente de révéler, à des fins idéologiques, son abyssale dette et déficit budgétaire, elle se retrouve avec un nouveau gouvernement faiblard, que le Président Macron cherche déjà à entraver contre son mentor Bayrou, incapable d’impulser et d’imposer une direction claire à la politique de l’État.

L’instabilité de la vie politique de la bourgeoisie française se traduit assez simplement par le fait que l’année 2024 a vu passer quatre gouvernements différents. Au-delà des divisions de plus en plus profondes, et oppositions souvent frontales entre les diverses fractions bourgeoises, on assiste en permanence à des luttes intestines suicidaires : les dernières troupes des Républicains (LR) se sont déchirés de façon grotesque au sujet de l’alliance avec le Rassemblement national (RN). La France Insoumise (FI), tout comme les partis autour de Macron, voient s’affronter les ambitions pour 2027. Même le Parti socialiste (PS), l’une des formations les plus expérimentés et intelligentes de la bourgeoisie française, bien que contraint de maintenir le gouvernement en place en ne votant pas la censure, se divise de plus en plus en deux camps irréconciliables, entre ceux qui voudraient retourner aux affaires y compris avec les macronistes, et une fraction « de gauche » contrainte de faire alliance avec La France insoumise de Mélenchon.

Dans ce contexte, les fractions bourgeoises les plus responsables) peinent de plus en plus à endiguer la montée en puissance de forces populistes incapables d’assumer une orientation politique cohérente pour défendre au mieux les intérêts de l’État. Une partie de la bourgeoisie française semble d’ailleurs se résigner à envisager l’arrivée au pouvoir présidentiel du tandem Le Pen/Bardella, même si elle cherche, à empêcher cette issue potentiellement désastreuse pour le capital national, sans y parvenir pour l’instant. Tout cela montre l’incapacité de plus en plus grande de la bourgeoisie à maîtriser les processus électoraux et permettre une plus grande cohérence dans la conduite de l’État.

L’influence du vote populiste et l’affaiblissement des fractions « de gouvernement » de la bourgeoisie française aboutit aujourd’hui à une situation d’impasse, avec une absence de majorité parlementaire chronique. Toute alliance gouvernementale à droite mais surtout à gauche, pour le Nouveau Front populaire, ne peut aller que vers une décrédibilisation accélérée. Car face à la crise économique et politique, tout gouvernement, de droite comme de gauche, devra assurer les pires attaques contre la classe ouvrière sans assise parlementaire stable.

Une crise loin d’être française

On pourrait croire qu’on a, là, affaire à une crise spécifiquement française, une « crise de la Ve République » comme le répètent les partis de gauche. Or, dans la plupart des pays développés, le même processus se développe sous des formes parfois singulières, mais de nature similaire. L’expression la plus important et dangereuse de ce processus réside dans le retour au pouvoir de Donald Trump aux États-Unis. (1) La crise politique en Allemagne et le développement de l’AfD et du mouvement autour de Sara Wagenknecht, le poids du populisme en Angleterre, en Hongrie, en Pologne, en Italie, aux Pays-Bas notamment, sans parler de fractions en embuscade comme celles de Bolsonaro au Brésil ou de Milei en Argentine, sont aussi l’expression des difficultés de toutes les bourgeoisies à maîtriser leur propre jeu politique et à empêcher l’émergence de groupes ou leaders politiques à l’égo démesuré, centrées sur leurs petits intérêts immédiats de cliques bourgeoises. Ces factions fonctionnent généralement comme des clans, voire de plus en plus comme des gangs, dont le but est d’utiliser l’État à leurs propres fins.

Les causes de ce phénomène sont à chercher, non en soi dans le personnel politique et ses chicaneries habituelles, qui ont toujours existé, mais dans des racines politiques que nous avions mis en avant il y a déjà 35 ans : « Parmi les caractéristiques majeures de la décomposition de la société capitaliste, il faut souligner la difficulté croissante de la bourgeoisie à contrôler l’évolution de la situation sur le plan politique. À la base de ce phénomène, on trouve évidemment la perte de contrôle toujours plus grande de la classe dominante sur son appareil économique, lequel constitue l’infrastructure de la société. L’impasse historique dans laquelle se trouve enfermé le mode de production capitaliste, les échecs successifs des différentes politiques menées par la bourgeoisie, la fuite en avant permanente dans l’endettement généralisé au moyen de laquelle se survit l’économie mondiale, tous ces éléments ne peuvent que se répercuter sur un appareil politique incapable, pour sa part, d’imposer à la société, et particulièrement à la classe ouvrière, la “discipline” et l’adhésion requises pour mobiliser toutes les forces et les énergies vers la guerre mondiale, seule “réponse” historique que la bourgeoisie puisse offrir ». (2)

Ce qui se développe sous nos yeux est la conséquence de l’incapacité de plus en plus grande de la bourgeoisie de contrôler son propre système politique, économique et social.

Pourtant les institutions de la Ve République ont été conçues pour assurer une stabilité politique qui manquait à la IVe République, mais aussi à d’autres pays comme la Belgique ou l’Italie… On avait déjà vu apparaître les premières difficultés lors des « cohabitations » entre un Président obligé de composer avec une Assemblée nationale d’un autre bord politique. Mais aujourd’hui, c’est bien autre chose : la bourgeoisie française, l’une des plus anciennes et expérimentées au monde, a d’immenses difficultés pour assurer le fonctionnement normal de l’État. La France a obtenu aux forceps le budget pour l’année 2025 et avait dû reconduire en catastrophe celui de 2024. Cette difficulté illustre certaines faiblesses qui ne peuvent qu’avoir un impact important sur l’Europe entière du fait du rôle moteur de la France sur le continent.

La mystification démocratiste bat son plein

En votant la censure du précédent gouvernement Barnier, la Gauche a poursuivi sa sale besogne idéologique contre la classe ouvrière, en mettant en avant toutes les mystifications démocratiques : de la dénonciation dénonçant l’article 49.3 de la Constitution (que le PS n’a pourtant jamais hésité à utiliser sous Mitterrand ou Hollande), à l’appel appelant à la démission de Macron, en passant par la proposition d’une VIe République, ou la revendication par LFI d’une meilleure « redistribution sociale » à travers une augmentation des impôts. Toutes les tromperies possibles autour du système électoral y sont passées ! La stratégie et le partage du travail sont clairs, même s’ils tendent à s’user : une partie de la Gauche va se présenter comme « responsable », capable de gérer l’État, tandis qu’une autre partie va jouer la radicalité pour mieux tromper la classe ouvrière, face au mécontentement ouvrier énorme qui s’annonce suite aux attaques en cours et à venir.

Des licenciements comme s’il en pleuvait…

La crise politique actuelle s’accompagne d’une vague de licenciements comme le pays n’en a pas connu depuis longtemps : au moins 180 plans de licenciements recensés entre septembre 2023 et octobre 2024 par les syndicats, et il n’y a aucune raison que cela s’arrête. Cela comme un peu partout en Europe et dans le monde.

Dans trois académies de l’Éducation nationale, les contrats de dizaines de contractuels n’ont pas été renouvelés en décembre pour « raisons budgétaires », contraignant le ministère à intervenir. La chaîne de télévision Canal+ a annoncé 250 licenciements. La Fonderie de Bretagne qui fournissait Renault va fermer définitivement. Michelin, Auchan, Casino, le chimiste Vencorex, Valéo, Arcelor-Mittal, General Electric, Airbus Defense and Space, Stellantis vont licencier voire fermer des sites. Les syndicats estiment au bas mot 150 000 suppressions d’emploi. Et ce n’est que la partie émergée de l’iceberg, car ces grands groupes font travailler des sous-traitants qui vont subir l’effet domino de ces plans sociaux et devoir licencier à leur tour.

Ces attaques contre le prolétariat, inévitables vu le développement de la crise capitaliste, pousseront les prolétaires à lutter et se confronter au piège corporatiste systématique des syndicats, à prendre conscience du lien entre les attaques qu’elle subit et la crise historique du capitalisme et ses guerres.

HD, 14 février 2025

 

 

 

1Cf. « Triomphe de Trump aux États-Unis : Un pas de géant dans la décomposition du capitalisme ! [15] », publié sur le site web du CCI.

2« La décomposition, phase ultime de la décadence capitaliste », Revue internationale n° 62 (1990).

Situations territoriales: 

  • Vie de la bourgeoisie en France [13]

Personnages: 

  • François Bayrou [16]
  • Emmanuel Macron [17]
  • Marine Le Pen [18]

Récent et en cours: 

  • Gouvernement Bayrou [19]

Rubrique: 

Les élections, un piège pour la classe ouvrière

ICConline - mars 2025

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L’importance historique de la rupture entre les États-Unis et l’Europe

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Réunion publique internationale en ligne le samedi 5 avril 2025 de 15h à 18h

L’accélération des événements depuis l’avènement de Trump 2 aux États-Unis se poursuit.

  • Nous assistons aux dernières étapes de la rupture de « l’ordre mondial » inauguré par la guerre impérialiste de 1939-45. Lorsque le bloc impérialiste russe s’est effondré au début des années 1990, le CCI a prédit que le bloc occidental s’effriterait également. Ce processus a été immédiatement signalé par les conflits entre les États-Unis et leurs anciens alliés à propos de la guerre en ex-Yougoslavie et confirmé par les profondes divisions sur l’invasion de l’Irak en 2003. Mais aujourd’hui, le divorce entre les États-Unis et les puissances européennes est devenu définitif.

  • Cela ne nous conduit pas vers un monde de paix et de réconciliation. Loin de là ! La course à la guerre du capitalisme s’intensifie, mais elle prend une forme chaotique d’autant plus dangereuse qu’il n’y a pas de discipline de bloc. L’avenir même de l’humanité est menacé par un tourbillon de guerres impérialistes, de destruction écologique et de désintégration sociale.

  • La croissance du militarisme ne peut que signifier de nouvelles attaques contre les conditions de vie de la classe ouvrière, déjà sous le coup de décennies de crise économique. Les politiciens, en particulier en Europe occidentale, sont tout à fait ouverts à ce sujet et ont décidé de mettre en œuvre de gigantesques programmes d’armement : c’est « les armes ou le beurre » une fois de plus.

C’est pourquoi la CCI organise une troisième réunion publique internationale en ligne consacrée à la situation mondiale. Il est essentiel que tous ceux qui comprennent la nécessité de débarrasser le monde d’un système capitaliste en décomposition reconnaissent exactement ce à quoi la classe ouvrière est confrontée. Nous encourageons donc tous ceux qui sont engagés dans la recherche de la « vérité de ce monde » et de la manière de surmonter le capitalisme à assister à cette réunion et à prendre part au débat.

Si vous souhaitez participer, écrivez-nous sur [email protected] [9]

Vie du CCI: 

  • Réunions publiques [10]

Rubrique: 

Réunion publique internationale en ligne

ICConline - avril 2025

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Argentine : le combat des retraités est aussi le nôtre

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Le mercredi 12 mars, la presse bourgeoise rapportait que : «La manifestation des retraités devant le Congrès s'est à nouveau terminée par une intervention de la police fédérale qui a utilisé des gaz lacrymogènes et des matraques. C'était la troisième répression consécutive : les forces de sécurité en ont déjà pris l'habitude. Malgré la chaleur accablante et le chaos provoqué par les coupures de courant dans la ville de Buenos Aires, des centaines de manifestants ont répondu à l'appel lancé chaque mercredi par des groupes tels que Jubilados Insurgentes («Retraités insurgés», l'Union des travailleurs retraités en lutte (UTJEL) et le Plenario de Trabajadores Jubilados (l’Assemblée des travailleurs retraités). Cette fois-ci, des partis de gauche, l'Association des travailleurs de l'État (ATE) et même des «supporters de l’équipe de foot «Chacarita Juniors» se sont joints à eux»[1].

Crise économique, plans d’austérité et conditions de vie des retraités

Contrairement aux partis de la gauche du capital et aux organisations gauchistes qui prétendent que les causes des programmes d’austérité, des coupes à la tronçonneuse dans les budgets sociaux, des réductions de salaire et des attaques contre les conditions de vie des travailleurs (et des anciens travailleurs) sont la faute de tel ou tel dirigeant, qu’il soit  de gauche ou de droite, le CCI soutient qu'elles sont dues à la situation de crise mondiale du capitalisme, quelle que soit  la clique au pouvoir, dans le but de protéger les profit de leurs bourgeoisies respectives. C’est cette crise mondiale du capitalisme qui est à l’origine   des mesures qui sont assénées comme des coups de massue s’abattant sur le dos de la classe ouvrière.[2]

Comme nous l’affirmions déjà dès 2022, «Cette crise s'annonce plus longue et plus profonde que celle de 1929 [...] car l'irruption des effets de la décomposition de l'économie tend à semer la pagaille dans le fonctionnement de la production, provoquant de constants goulots d’étranglement et des blocages dans une situation de développement du chômage. (...) Elle se traduit surtout par une inflation effrénée que les différents plans de sauvetage n'ont fait qu'alimenter à travers une fuite en avant dans l’endettement»[3].

Depuis que Javier Milei a pris le pouvoir le 10 décembre 2023, il est arrivé à la Casa Rosada en déclarant : «Il n'y a pas d'autre choix que l’austérité et il n'y a pas d'alternative à un électrochoc». Ce plan d'austérité brutal laisse des milliers de familles sans nourriture et des milliers de travailleurs sans emploi. Il fait aussi plonger une large masse de retraités dans la misère. Le décret d'urgence (DNU), parmi ses points les plus importants, établit des déréglementations du commerce, de l'industrie et des services dans tout le pays.

Cela implique la libéralisation des prix, comme celle pratiquée par les entreprises commerciales de sécurité qui ont enregistré des hausses de 100%, et la suppression des subventions aux transports, entraînant des augmentations de 65% à 150% des prix pour les usagers. En outre, cela a entraîné une hausse des tarifs de l'électricité de 270%. La réduction du budget de l'État, la fermeture d’administrations et la suppression de postes dans les ministères, s'est traduite par des licenciements dans le secteur public avec plus de 75,000 emplois supprimés et d'autres sont prévus. La réduction brutale des travaux publics a provoqué l'effondrement de la construction, générant davantage de licenciements de travailleurs dans ce secteur.

La dévaluation du peso de plus de 50% a fait grimper les prix des produits et des services de plus de 100%, pulvérisant le pouvoir d'achat des salariés et bien plus encore celui de la majorité des retraités. Un salaire minimum qui couvre à peine un tiers du prix des produits de consommation de base. En Argentine, dont l’économie traditionnelle repose sur l’élevage, les prolétaires ne peuvent plus consommer de viande rouge, celle-ci ayant été remplacée par le poulet ou les pâtes.

Tout cet ensemble de mesures a provoqué une flambée de la pauvreté, qui existait déjà sous les gouvernements de Kirchner et du péronisme, et qui est passée de 49,5% en décembre 2023 à 57,4% en janvier 2024.

«Il y a un énorme amoncellement de personnes pauvres ou presque pauvres, une classe moyenne laminée et quelques privilégiés. C'est la nouvelle reconfiguration des revenus en Argentine, qui n'a pas été provoquée par le gouvernement de Javier Milei, mais qui s'est encore accélérée depuis que Milei est arrivé au pouvoir.» (déclaration à l'agence de presse EFE de l'économiste Alfredo Serrano Mantilla, directeur exécutif du Centre stratégique latino-américain de géopolitique (CELAG)).

Ces coups de massue brutaux sur le dos des travailleurs, des chômeurs et de la population non exploitée sont subis avec des conséquences terribles pour les retraités et les pensionnés argentins de toute nature. Les mesures d’austérité ont entraîné une amputation de plus de 38% du budget pour les chômeurs, justifiée sous le cynique prétexte de «faire des économies «pour permettre  la réduction  de… 14 milliards de dollars du montant de la dette nationale !

L'Argentine compte près de 7 millions et demi d'anciens salariés. 63% d'entre eux perçoivent une retraite de misère estimée en moyenne à 280,000 pesos (environ 340 dollars mensuels). Les autres vivent avec moins de 400,000 pesos par mois, alors que le coût des dépenses courantes par foyer dépasse 1,200,000 pesos. Beaucoup de personnes âgées errent désespérément dans la rue et sont réduites à faire la queue dans les quelque 230 soupes populaires que compte le Grand Buenos Aires. Non seulement l’aide sociale de l'État bourgeois est largement insuffisante pour assurer leur survie mais en plus, près de la moitié des retraités (3 des 7,5 millions existant dans le pays) ont été exclus de la couverture d’obtention gratuite de médicaments, ce qui est dramatique si l'on considère que les prix de ceux-ci ont augmenté de 119% en 2024! Tout cela a poussé les anciens ouvriers, exaspérés et lassés des attaques incessantes qu’ils endurent, à se rassembler dans les rues pour clamer «On en a assez d’être affamés et réduits à la misère!».

La lutte face à la répression brutale du gouvernement

C'est dans ce contexte d'attaques contre les conditions de vie de cette partie de la classe ouvrière que s’est déroulée la répression violente du 12 mars. Ce jour-là, comme tous les mercredis, les retraités s’étaient réunis pour manifester devant le Congrès. Le même jour, la centrale syndicale CGT, contrainte par les événements, avait appelé à une marche de «solidarité» avec les retraités, à laquelle se sont jointes d'autres organisations de la gauche du capital (toutes les organisations trotskistes, comme dans le PTS-Front de gauche (FIT), Polo Obrero ou, dans une autre coalition, le MST). Des collectifs et des organisations citoyennes se sont également joints à eux, et surtout les «barras bravas», c’est-à-dire les supporters des principales équipes de football d'Argentine, comme Boca, River, Rosario Central, car quelques jours auparavant, un retraité portant un maillot de l'équipe de Chacarita avait été frappé lors des charges policières et ils étaient là pour «régler leurs comptes», pour «en découdre» en s’affrontant à la police.

La ministre de l’intérieur chargée de la répression, Patricia Bullrich, avait déjà mis en garde contre les «désordres et la violence des piqueteros et des barras bravas» et avait juré de ne pas tolérer le moindre désordre ni leur permettre de passer. Des contingents de nombreux policiers armés jusqu'aux dents et utilisant des tactiques quasi-militaires ont déclenché une répression féroce dès le début de la marche vers le Congrès. Aux coups de matraque, aux balles en caoutchouc et aux bombes lacrymogènes de la police, les supporters ont notamment répondu en jetant des pierres et en brûlant des véhicules de police et des poubelles. Une retraitée a été blessée à la tête après avoir été poussée et frappée par un policier et un caméraman a reçu une bombe lacrymogène en plein visage. Au total, le bilan de la journée a été de 50 blessés et il y a eu plus d’une centaine d’arrestations.

Quel est le bilan de la lutte des retraités ?

La politique d'austérité, d’amputation des salaires et des retraites, la réduction drastique des budgets de la santé et des services sociaux de Milei et de son gouvernement font partie de l'offensive de la bourgeoisie pour maintenir en place l'ordre capitaliste en pleine putréfaction. À l'origine de tout cela se trouve la crise économique mondiale, accélérée par la décomposition, qui conduit toute camarilla arrivant au pouvoir à appliquer des féroces mesures d'attaque contre les conditions de vie de la classe ouvrière. Encore une fois, ce sont les travailleurs qui doivent payer la note de la crise pour que la bourgeoisie tente de sauver les intérêts du capital national.

La lutte des retraités et leurs revendications s'inscrit dans la défense d’un terrain de la classe, car elles sont une forme de résistance aux mesures que la bourgeoisie et son État imposent à toute la classe ouvrière. Par conséquent, la lutte des retraités en Argentine est aussi la nôtre. C'est un combat des travailleurs retraités pour résister aux attaques permanentes contre leurs conditions de vie déclenchées par l'État bourgeois dans le contexte de la crise économique mondiale et de ses politiques d’austérité draconienne. Et ils n'ont pas été seuls. Ils ont défilé accompagnés de jeunes travailleurs, d'adultes, et même d'enfants (certains enfants et petits-enfants de ces anciens travailleurs) qui sont descendus dans la rue pour se battre à leurs côtés. À chaque moment de la mobilisation, les retraités appelaient d'autres jeunes travailleurs à se joindre à la mobilisation avec des pancartes et des slogans, comme lorsqu'une personne les a interpellés : «Vous serez un jour vieux et vous sortirez vous aussi dans la rue pour lutter comme nous aujourd'hui». Par conséquent, la lutte des retraités et des chômeurs en Argentine est aussi celle de la classe ouvrière dans son ensemble.

Malgré sa combativité, le mouvement a montré de sérieuses faiblesses. Par exemple, les difficultés que rencontrent les travailleurs pour se reconnaître comme exploités, comme faisant partie d'une même classe et, en ce sens, pour unir leurs luttes à celles d'autres secteurs de la classe ouvrière qui subissent également les attaques brutales du gouvernement populiste. Nous avons déjà évoqué dans un article précédent la vague de grèves qui, depuis 2022-2024, a fait de ce territoire celui où il y a eu le plus de luttes en Amérique latine l'année dernière[4]. Nous avons déjà parlé des coups très durs que les travailleurs et les retraités ont reçus avec le gouvernement de Milei, mais qui avaient déjà commencé bien avant, en particulier avec les gouvernements de gauche successifs d’obédience péroniste-kirchneriste. Cependant, le mouvement des retraités n'a pas tenté de se connecter avec les travailleurs actifs qui sont en lutte (enseignants ou travailleurs des douanes ou des chemins de fer qui, à cette même période, préparaient des grèves contrôlées par les syndicats et soigneusement isolées, chacune dans son coin) et la plupart des dirigeants syndicaux n’ont cessé d’alimenter l’illusion que le syndicat était la seule organisation possible de «la lutte» pour les travailleurs. À cet égard, il est révélateur qu'une dirigeante de la gauche du Capital, Myriam Bregman (figure de proue du Parti des Travailleurs Socialistes (PTS), trotskiste et ancienne députée représentante du Front de la Gauche unie, ait affirmé que les retraités se plaignaient que la CGT ne vienne pas les soutenir et exigeaient que la centrale syndicale convoque une grève nationale[5].

Les supporters d’équipes de football qui ont participé à la mobilisation des retraités se sont exprimés en tant que «supporters» et non en tant que travailleurs, en tant que classe, mais en tant que membres d'un groupe de la société bourgeoise, comme les hooligans ou les Kops ultras fanatisés en Europe, pour manifester leur soutien inconditionnel à une équipe de football. Les méthodes utilisées par ces derniers ne sont nullement  celles de la tradition de lutte de la classe ouvrière, mais une pratique qui lui est totalement étrangère, de lumpen,  proclamant et revendiquant une soif de vengeance et un déchaînement nihiliste de  violence aveugle comme l’incendie de voitures et la destruction de vitres et de vitrines, une situation qui a rappelé le vandalisme des piqueteros[6] lors des émeutes du «corralito» au début de ce  siècle à Buenos Aires et dans d'autres villes. Toutes ces actions ne sont que des expressions désespérées d’un no future, propres à la petite bourgeoisie et non à la classe ouvrière [7].

C'est pourquoi, en pleine manifestation, on a pu entendre à nouveau des slogans tels que «Milei à la poubelle», «SOS dictature !», «La patrie n’est pas à vendre» ou le désormais classique «Qu'ils s'en aillent tous» qui, au lieu d’appeler à une mobilisation de l’ensemble des travailleurs pour défendre leurs conditions de vie face aux attaques du capitalisme,    dévoie la colère  sur le  terrain bourgeois en l’enfermant dans les pièges d’une lutte pour la défense de la démocratie, contre la dictature ou l’autocratie et finalement derrière l’impasse du nationalisme en s’attaquant ou en faisant obstacle au développement de leur conscience de classe.

Les syndicats et les organisations de la gauche du capital, de la CGT péroniste aux organisations trotskistes et citoyennes, ont joué leur sale rôle de diviser les travailleurs pour affaiblir leur lutte. À contrecœur et pour «bien faire», ils ont convoqué une marche censée être de solidarité avec les retraités, puis appelé à une grève nationale de 36 heures le 9 avril dernier, mais qui, en réalité, ne cherchait qu'à récupérer le sentiment de colère et d’exaspération de plus en plus largement répandu au sein de la classe ouvrière et partagé dans tous les secteurs, chez les retraités, les chômeurs ayant perdu leur emploi comme chez les travailleurs encore en activité, en exploitant les fortes illusions et toutes les faiblesses et les confusions qui se sont exprimées dans ce mouvement  pour mettre en avant une fausse unité interclassiste autour du seul dénominateur commun, l’opposition à Milei et à son gouvernement  ou carrément autour de revendications bourgeoises. Péronistes, syndicats, partis de gauche, organisations gauchistes sont ainsi tous main dans la main pour maintenir les ouvriers divisés, chacun dans son secteur, sa catégorie sociologique et avec sa propre revendication : les chômeurs d'un côté, les actifs de l'autre, les retraités ou pensionnés encore d'un autre. Les autres organisations «citoyennes»,  allant de la cause féministe aux défenseurs de telle ou telle minorité  comme LGTB+ jusqu’aux aux supporters «radicaux» de clubs de foot ont également apporté leur part  pour contribuer à cette entreprise de boycott ou de sabotage de l'auto-organisation des travailleurs et de l'extension des luttes, en le dénaturant, en le transformant soit en appels «au «peuple» ou «aux citoyens» à «se venger de Milei» lors des prochaines élections», soit pour les plus «radicaux»   en préconisant  «l'abstentionnisme politique» pour cette échéance, afin de masquer et d’empêcher la prise de conscience de  la nécessité de se battre unis sur un terrain de classe en se mobilisant contre les attaques  d’un système capitaliste moribond en pleine putréfaction qui n’a plus rien à offrir à ses exploités que toujours plus d’exploitation et de misère.

Tr.


[1]  Un clásico de los miércoles: palos y gases para los jubilados en el Congreso [20]

[2] En Argentine, la crise frappe les travailleurs [21] ;  ICConline - mai 2023 [22]

[3] L’accélération de la décomposition capitaliste pose ouvertement la question de la destruction de l’humanité [23], Revue Internationale 169, 2e semestre 2022.

[4] Agence de presse en espagnol spécialisée dans les informations économiques destinées aux entreprises.

[5] En Argentine, comme ailleurs… Les travailleurs doivent tirer les leçons de leurs luttes passées pour préparer celles de l'avenir [24]

[6] Argentine : la mystification des "piqueteros" (NCI [25])

[7] Propos rapportés dans une interview accordée dans le journal La Izquierda.

Géographique: 

  • Argentine [26]

Conscience et organisation: 

  • Courant Communiste International [27]

Personnages: 

  • Javier Milei [28]
  • Cristina Kirchner [29]
  • Alfredo Serrano Mantilla [30]
  • Myriam Bregman Patricia Bullrich [31]

Questions théoriques: 

  • Populisme [32]
  • Décomposition [33]

L'importance historique du divorce entre les États-Unis et l'Europe

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Pour le CCI, ce divorce est la conséquence du chaos et de la décomposition de la société impulsés par l’effondrement du bloc de l’Est en 1989. Il constitue à son tour une impulsion supplémentaire à ce même chaos notamment sur les plans impérialistes et économiques.  

La classe ouvrière est confrontée aux implications de cette situation qui est synonyme pour elle de plus d’exploitation et de misère, de multiplication et aggravation des guerres, d’exposition à toutes les manifestations de la décomposition de la société[1]. Quelle réponse peut et doit-elle opposer à la guerre, aux conséquences d’une exploitation terriblement accrue ? … Comment les organisations révolutionnaires doivent elles contribuer au processus de développement de la conscience au sein de la classe ouvrière ? Ces questions ont été au centre de notre dernière réunion publique internationale.

La place des réunions publiques dans l’intervention du CCI

Pour le CCI, seul le développement de la lutte de classe, qui porte en elle la perspective de renversement du capitalisme, est à même d’offrir une alternative à la situation actuelle. C’est pourquoi, nous soulignons dans notre presse et en tout autre occasion d’intervention : « il revient aux minorités révolutionnaires, à tous les éléments en recherche, à tous ceux qui aspirent à une autre perspective que ce capitalisme décadent et barbare, de se regrouper, de discuter, de faire le lien entre la guerre, la crise économique et les attaques contre la classe ouvrière, d'indiquer la nécessité de lutter de façon unie, en tant que classe. [2] ». Les permanences et réunions publiques du CCI offrent des moyens d’assumer ce type d’intervention envers ces éléments en recherche, en particulier les réunions publiques internationales via internet qui présentent le gros avantage de permettre une discussion politique entre éléments répartis de par le monde.

Nous avons tenu notre dernière réunion publique internationale le 5 avril 2025. Signalons que d’autres réunions de ce type ont eu lieu antérieurement et toutes nous confortent dans notre opinion concernant l’importance de ce type d’intervention : 

  • Le 16 novembre 2024, sur le thème « Les implications mondiales des élections américaines ». Nous en avons publié un compte rendu dans notre presse, « Un débat international pour comprendre la situation mondiale et préparer l’avenir [8] ».
  • le 25 janvier 2025, autour des conséquences des élections américaines, « L’élection de Trump va accélérer la décomposition du capitalisme »  
  • le 2 mars, une nouvelle réunion est organisée dans le but de poursuivre certains débats engagés envers ces éléments en recherche lors de la réunion précédente du 25 janvier.

Nous avons pu constater que ces réunions internationales rassemblaient à chaque fois une assistance plus nombreuse tout en constituant un réel lieu de débat. Un contact nous a cependant fait part de certaines de ses critiques à cette formule qui, selon lui, présente des inconvénients.  L’essentiel de ces critiques relatives à notre réunion du 16 novembre a été publié dans notre presse sous la forme d’un courrier de lecteurs accompagné d’une réponse de notre part[3]. Ce camarade, tout en soutenant les initiatives du CCI pour susciter la discussion au sein de notre classe, soulignait qu’une réunion publique en ligne en différentes langues, avec une assistance nombreuse, pouvait ne pas présenter les meilleures conditions pour le développement et l’approfondissement des débats. Si cela est juste d’un point de vue technique, nous avons opposé à cet argument que, pour l’avenir, les réunions publiques internationales sont toutefois primordiales pour les raisons suivantes : « Se rassembler depuis plusieurs pays pour discuter, élaborer, confronter les arguments et ainsi comprendre au mieux la situation mondiale est un moment précieux pour rompre l’isolement de chacun, nouer des liens, ressentir la nature mondiale du combat révolutionnaire prolétarien. Il s’agit de participer à l’effort de notre classe pour sécréter une avant-garde. Ce type de réunion est ainsi un jalon qui présage de la nécessaire organisation des révolutionnaires à l’échelle mondiale. Ce regroupement des forces révolutionnaires est un long processus, qui nécessite un effort conscient et constant. C’est là une des conditions vitales pour préparer l’avenir, pour s’organiser en vue des affrontements révolutionnaires décisifs qui viendront. » (Courrier de lecteur: Pourquoi les réunions publiques internationales sont primordiales pour l’avenir? [34]). Quant à l’approfondissement des grandes questions soulevées et confrontées au sein de ces réunions internationales, nous ne pouvons qu’encourager les participants intéressés à participer -lorsque c’est possible- aux réunions publiques et permanences que le CCI organise en présentiel dans différentes villes. Nous sommes également disposés à organiser des réunions par Internet avec un nombre de participants plus restreint en vue de permettre des discussions plus développées. Par ailleurs, il existe toujours la possibilité d’écrire au CCI qui répondra soit directement, soit à travers un courrier de lecteurs publié dans la presse, ou qui proposera des rencontres, etc.

Le déroulement de la discussion

L’introduction du CCI a présenté le cadre suivant concernant la signification et les implications du divorce transatlantique pour introduire la discussion.

La dynamique mondiale, qui est à l'œuvre depuis 1989 et qui culmine aujourd’hui avec l’élection de et l’éclatement des alliances scellées à la fin de la Seconde Guerre mondiale, a des implications à différents niveaux de la vie de la société. En témoignent, au niveau européen, les innombrables réunions au sein des états-majors politiques, les tentatives des États de se coordonner, d'établir une coopération militaire, l’engagement de la plupart de ces pays à investir massivement dans des programmes d’armements jamais vus en Europe, soutenus par un plan de 800 milliards d'euros dégagés par l’UE. Cette volonté de s’engager dans une politique de réarmement n'enterre cependant pas les intérêts contradictoires existant entre les pays européens.

Le programme que tous les capitalistes du monde entier réservent à la classe ouvrière, notamment face à la nécessité de financer de vastes programmes d'armement, est celui d'attaques brutales contre les conditions de vie et de travail de la classe ouvrière : licenciements de fonctionnaires et coupes massives dans les aides aux handicapés par le gouvernement travailliste de Starmer en Grande-Bretagne, annonce d'une série d'attaques contre les retraites, la sécurité sociale, l’assurance maladie, les allocations logement, etc. dans la plupart des pays européens, suppressions d'emplois dans de nombreux secteurs industriels. Mais ces attaques vont également susciter la résistance de la classe ouvrière.

Même si celle-ci est confrontée à de grandes difficultés, elle n'est pas vaincue et a commencé à relever la tête... C’est ce qu’avaient permis de comprendre les luttes au Royaume-Uni en 2022 ainsi que bien d’autres depuis lors, en particulier aux Etats-Unis et en Europe, et à présent en Belgique[4]. Face à ces perspectives de lutte de classe, les révolutionnaires doivent être prêts à intervenir en vue de soutenir la résistance de notre classe, de défendre l'auto-organisation et l'unification des luttes.

Les participants étaient ensuite appelés à intervenir plus précisément sur les thématiques suivantes :

  • derrière les promesses de paix de Trump, pouvons-nous nous attendre à autre chose que plus de militarisme et d'escalade guerrière? La dynamique à l'œuvre depuis 1989 a-t-elle maintenant atteint un nouveau palier historique ?
  • la classe capitaliste n'a d'autre choix, afin de financer de vastes programmes d’armement, que d'attaquer les travailleurs partout et de la manière la plus impitoyable. La classe ouvrière sera donc attaquée aussi brutalement que dans les années 1930. Et cette offensive est imminente, elle a d’ailleurs déjà commencé dans de nombreux pays.
  • Face à cette situation, la classe ouvrière doit plus que ne jamais se battre sur son propre terrain de classe, à savoir la défense de ses intérêts économiques ; c’est à travers ce processus que se développeront sa conscience de la nécessité de renverser le capitalisme et la confiance en ses propres forces.

La prise en charge ces questions brûlantes a été assurée au moyen de deux discussions distinctes au sein de la réunion publique :

  • La compréhension de la dynamique mondiale du capitalisme ;
  • Les conséquences pour la lutte de la classe ouvrière.

Les camarades qui sont intervenus ont exprimé un soutien global aux positions défendues par le CCI sur la question des tensions guerrières, avec toutefois des nuances, voire chez un camarade une vision différente à propos de la manière dont le monde s’enfonce dans la barbarie guerrière. Il a exprimé l’idée qu’il y avait un renforcement de « trois » blocs impérialistes rivaux. Dans le cadre de cette RP, il nous a semblé préférable de laisser cette question très importante en suspens afin de privilégier plutôt l’analyse du sens profond du changement historique occasionné par le divorce entre les États-Unis et l’Europe. Nous reviendrons donc sur cette idée ultérieurement à l’occasion d’un autre article.

Concernant les perspectives de la lutte de classe, la discussion a manqué de temps, en particulier pour explorer la question de sa dynamique. Les interventions se basaient en général sur l’analyse selon laquelle « Le prolétariat n'est pas près d'être mobilisé pour la guerre », ce qui est effectivement très important et vérifié dans les parties du monde où le prolétariat détient la plus forte expérience historique. Mais qu’est ce qui permet de dire que, face aux attaques économiques du capital, il va pouvoir récupérer pleinement sa conscience d’être une classe historique aux intérêts opposés à ceux de la bourgeoisie, capable de renforcer son combat en vue du renversement du capitalisme ? La position du CCI est que ce processus a démarré, les luttes au Royaume-Uni de l’été 2022 ayant constitué une rupture dans la dynamique mondiale de la lutte de classe, jusque-là prisonnière des campagnes idéologiques de la bourgeoisie sur « la fin de la lutte de classe » et sur la « non-existence même de la classe ouvrière » bâties à partir de l’effondrement du bloc de l’Est présenté comme l’effondrement du communisme. Mais le recouvrement de l’identité et de la conscience de classe sera un processus long, de plus entravé par de nombreux pièges idéologiques tendus par la bourgeoisie pour tenter de l’en détourner.

Quel bilan de cette réunion publique ?

Introduisons ce bilan en citant une partie de l’intervention d’un participant, la dernière de la réunion : « Merci beaucoup, je suis très heureux de me joindre à vous. C'est une discussion très animée, avec un temps malheureusement limité. Je suis principalement d'accord avec les interventions et le point de vue du CCI. Je pense qu'il est très important de ne pas tomber dans les pièges « nationaux », mais plutôt d'être conscient de la nature internationale du problème auquel la Terre et l'humanité entière sont confrontées. Pour les discussions futures, « Que faire ?» est une question très importante (malheureusement, il ne reste plus beaucoup de temps), donc s'il y a une réunion de suivi à ce sujet, j'aimerais m'y joindre » (Robin)

Nous partageons son point de vue concernant les limitations induites par le temps imparti et sa mise en évidence de la question de « Que faire ? » dans la situation historique présente. Cette réunion a confirmé, de notre point de vue, l’importance des réunions publiques internationales, celle-ci ayant suscité un intérêt plus grand que les fois précédentes.

Pour terminer, nous voulons enfin signaler que, comme c’est son habitude, le CCI avait convié le milieu politique prolétarien (la Tendance Communiste Internationaliste et les groupes bordiguistes) à participer à cette réunion publique. Seul le groupe Internationalist Voice a pris en compte l’importance de telles réunions en participant activement à celle-ci. Il nous semble vital de prendre en compte l’importance de telles réunions, qui sont de rares lieux de vie du débat prolétarien et donc précieuses, en participant activement à celles-ci.

Le CCI (23 04 2025)

 

[1] Lire à ce propos Rapport sur la décomposition [35], Revue internationale 170.

[2] Quel monde allons-nous devoir affronter ? [36] Revue internationale 173.

[3] Un débat international pour comprendre la situation mondiale et préparer l’avenir [8] 

[4] Lire notre article « Belgique : la classe ouvrière face à la pression de la crise et du militarisme » [37].

Vie du CCI: 

  • Réunions publiques [10]

Conscience et organisation: 

  • Courant Communiste International [27]

Personnages: 

  • Trump [38]
  • Keir Starmer [39]

Courants politiques: 

  • Influencé par la Gauche Communiste [40]

Rubrique: 

Réunions publiques internationales du CCI…

“Nouveau désordre mondial” : que faire ?

  • 158 reads

L’élection de Trump aux États-Unis marque clairement une nouvelle étape dans la décomposition et le chaos du capitalisme. Le divorce historique entre les États-Unis et l’Europe et la « guerre des tarifs » qui est en cours sont tous deux le produit et des facteurs actifs de la tendance au « chacun pour soi » dans les relations internationales. Ils vont tous deux aggraver la crise économique mondiale et intensifier la tendance au militarisme et à la guerre.

Il ne fait aucun doute que cette situation obligera les capitalistes et leur État à intensifier les attaques contre la classe ouvrière, à exiger des sacrifices au nom de la défense nationale, à réduire les salaires, les emplois et les prestations sociales, tout en ravageant de plus en plus de régions de la planète par la guerre et la destruction écologique. Il ne fait aucun doute que les travailleurs devront se défendre contre ces attaques, mais il ne fait pas non plus de doute que la classe dirigeante tendra de nombreux pièges visant à empêcher une réponse prolétarienne massive et unie, notamment la fausse perspective de se ranger du côté de la « défense de la démocratie » contre la menace de l’extrême droite, des « milliardaires cupides » ou des autocrates avides de pouvoir. 

Les organisations révolutionnaires en particulier sont confrontées à une responsabilité croissante, à la fois pour analyser la direction des événements mondiaux et pour défendre les besoins de la lutte des classes face aux attaques économiques, à la barbarie croissante et aux illusions colportées par la classe dirigeante. Mais ces analyses et la manière de développer une réponse prolétarienne doivent être débattues et définies plus précisément. C’est l’objectif de la série de réunions publiques que le CCI partout où il est présent. Nous invitons tous ceux qui se posent la question « que faire face à ces défis ? » à participer à ces réunions.

En France, nos réunions publiques auront lieux à :

- Paris : samedi 26 avril 2025 de 15h à 18h. Adresse : CICP, 21ter rue Voltaire, Paris (métro « rue des boulets »).

- Lyon : samedi 26 avril 2025 de 15h à 18h. Adresse : CCO La Rayonne, Salle les jeunes ouvrières, 28 rue Alfred de Musset. Villeurbanne (Métro A. Arrêt  Vaulx-en-Velin la Soie)

- Marseille : samedi 26 avril 2025 de 14h à 17h. Adresse : La Ruche 28 Bd National, Marseille.


 

Vie du CCI: 

  • Réunions publiques [10]

Géographique: 

  • Etats-Unis [41]

Personnages: 

  • Donald Trump [11]

Récent et en cours: 

  • Populisme [42]
  • décomposition [43]

Rubrique: 

Réunions publiques du CCI

ICConline - mai 2025

  • 7 reads

Permanence en ligne samedi 17 mai 2025 à 15h

  • 47 reads

Le Courant communiste international organise une permanence en ligne le samedi 15 mai à 15h. 

Les permanences sont des moments de débat ouverts à tous ceux qui veulent se rencontrer et discuter avec la CCI. 

Nous invitons chaleureusement tous nos lecteurs et tous nos sympathisants à y participer afin de poursuivre la réflexion sur la situation historique et de confronter les points de vue. Les camarades sont également invités à nous faire part des enjeux qu'ils aimeraient aborder. 

Si vous souhaitez assister à cette rencontre, vous pouvez envoyer un message à notre adresse internet ([email protected] [44]) ou dans la rubrique « nous contacter [45] » de notre site web, en indiquant les enjeux que vous aimeriez aborder, afin que nous puissions mieux organiser la discussion. 

Les modalités techniques de connexion au séjour seront communiquées ultérieurement aux camarades qui auront répondu à l'appel.

Vie du CCI: 

  • Permanences [46]

Rubrique: 

Permanence du CCI

“Black-out” dans la péninsule ibérique : Une illustration de la faillite du capitalisme

  • 54 reads

Le 28 avril dernier, un «black-out» géant frappait toute la péninsule ibérique, soudainement privée d’électricité, son activité paralysée pendant près de huit heures, semant la pagaille et le chaos dans la circulation des métros, des tramways et des trains, bloquant les véhicules privés de signalisation, avec des pannes d’ascenseurs et des personnes enfermées à l’intérieur, provoquant l’annulation des vols dans les aéroports, générant la fermeture des magasins et une véritable galère pour toute la population.

Un phénomène additionnel…

Cet épisode spectaculaire est une illustration non seulement de la fragilité sur le plan énergétique des États les plus puissants, mais encore un des symptômes supplémentaires d’une accumulation de fléaux et de catastrophes qui frappent un monde lui-même de plus en plus désordonné et chaotique. Si cet événement est «sans précédent» en Espagne, il n’est évidemment pas unique et on pourrait rappeler que bien d’autres coupures géantes d’électricité ont eu lieu en différents endroits du monde auparavant. Ce fut le cas par exemple en Inde en 2012, une des plus importantes à ce jour, tout comme celle qui s’était produite aux États-Unis dans des parties du nord-est et dans le Midwest, jusque vers l’Ontario canadien en août 2003.

Bien que liés parfois à des aléas climatiques, comme de violents orages, les problèmes d’alimentation en électricité ont souvent eu pour origine les défaillances de réseaux vétustes ou plus ou moins bien entretenus du fait de maintenances déficientes, faute de crédits suffisants. La crise économique profonde, le manque d’investissement et les désordres croissants de la société, les tensions impérialistes entre États, ne pourront d’ailleurs que favoriser les conditions pour de futures coupures de courant aux conséquences imprévisibles, mais pouvant se révéler dramatiques. L’énergie, comme nous pouvons le constater avec la guerre actuelle entre la Russie et l’Ukraine, est devenu davantage un enjeu stratégique que commercial, une arme de guerre par elle-même[1] [47]. 

Au moment de la rédaction de cet article, les origines de l’immense panne de courant en Espagne et au Portugal n’ont pas encore été établies (touchant aussi partiellement et momentanément la France, au Pays basque). Bien que la connexion des réseaux soit optimisée afin de permettre une régulation de la distribution d’électricité, le black-out sur la péninsule reste «inexpliqué» par les autorités. Nul doute que le fait d’une cyberattaque, même si l’hypothèse a été très vite écartée, était une éventualité crédible au vu de la dégradation des tensions géopolitiques actuelles.

En réalité, au-delà de notre ignorance sur les causes et de la prudence qui s’impose, la raison «technique» du black-out n’a pas plus d’importance que cela pour définir une lecture politique de ce qui s’est produit. Pris en lui-même, le phénomène de cette «panne» brutale pourra trouver une explication particulière. La question qui nous semble la plus pertinente est plutôt de souligner le contexte dans lequel s’est produit l’événement, en tant que phénomène illustratif d’un système à bout de souffle.

… dans la phase de décomposition du capitalisme

Comme pour d’autres phénomènes qui peuvent se produire et se traduire par de véritables tragédies, un tel black-out doit être compris dans un contexte où les accidents et les catastrophes s’accumulent, ou leur rythme d’apparition, leur intensité et leur ampleur ne cessent de croître depuis plus de trente ans. Une situation globale telle que Marx ne pouvait bien sûr pas imaginer à son époque, mais dont il avait été tout de même capable d’anticiper en révélant la dynamique historique du mode de production capitaliste. En percevant les contradictions internes du système et les germes de sa crise et sa décadence future comme de tout mode de production et d’exploitation devenu obsolète, Marx notait que le capitalisme a ceci de particulier qu’il fait surgir «une épidémie sociale, qui a toute autre époque aurait d’emblée semblé absurde, l’épidémie de la surproduction[2] [48]«. Bien entendu, il ne s’agit pas ici d’attribuer la panne d’électricité à une origine purement économique. Ce que nous voulons exprimer ici, c’est que l’obsolescence du capitalisme, en décadence depuis plus de cent ans, du fait de sa crise économique devenue chronique et surtout de l’absence de perspective autre que la misère et la destruction, plonge toute la société dans des convulsions qui sont aujourd’hui celles de sa phase ultime, sa décomposition.

En effet, «la phase de décomposition apparaît comme celle résultant de l’accumulation de toutes ces caractéristiques d’un système moribond, celle qui parachève et chapeaute trois quarts de siècle d’agonie d’un mode de production condamné par l’histoire[3] [49]». Avec une crise économique et sociale plongeant les prolétaires et les populations dans la pauvreté, les tensions guerrières accrues, la multiplication des catastrophes liées au changement climatique, les accidents industriels et phénomènes comme les pénuries, cette coupure d’électricité reste un symptôme comme d’autres qui ne peuvent qu’augmenter fortement.

C’est ce que nous n’avons cessé de mettre en évidence depuis plus de trente ans dans nos articles, alors que ces phénomènes étaient moins fréquents, plus étalés dans le temps et dans l’espace, permettant à la bourgeoisie de mieux faire passer ses propres explications «particulières» afin d’isoler les cas et de dédouaner son système. Ainsi, par exemple, à propos des inondations ou des sécheresses, les médias évoquaient de simple «catastrophes naturelles». Mais avec la multiplication des phénomènes, notamment la catastrophe planétaire du Covid-19, elle a été obligée d’invoquer plus nettement «l’irresponsabilité» des «hommes» ou de tel ou tel individu.

Aujourd’hui, à part culpabiliser en cherchant des coupables et des bouc-émissaires, la bourgeoisie trouve toujours un tas d’explications, comme elle pourra probablement le faire à l’issue de son enquête en cours pour ce récent black-out. Ce qu’elle ne pourra jamais nous dire, en revanche, c’est que son système est en faillite et qu’il ne pourra que générer de nouvelles tragédies. La cécité de la bourgeoisie est à l’image de son cynisme et de sa cupidité, une barbarie croissante que seul le prolétariat pourra surmonter et vaincre par la révolution.


[1] [50] Le cas du sabotage du Gazoduc Nord Stream reliant la Russie à l’Allemagne en 2022 en est une parfaite illustration.

[2] [51] Karl Marx, Manifeste du Parti communiste (1848).

[3] [52] Cf. « La décomposition, phase ultime de la décadence capitaliste », Revue internationale n° 107 (2001).

Géographique: 

  • Espagne [53]

Récent et en cours: 

  • Panne électrique [54]

Rubrique: 

Catastrophes du capitalisme

“Jour de la Victoire en Europe” contre le nazisme: Cette victoire n’est pas la nôtre!

  • 62 reads

Les célébrations du 80e anniversaire de la «Victoire en Europe», le 8 mai, de Londres à Moscou, donnent toujours lieu à des défilés militaires, afin que personne ne pense que la Seconde Guerre mondiale (comme celle de 1914-1918) était la «der des ders» …

 On nous dit que le prix de la liberté se paie par une vigilance éternelle et que nous devons donc être armés jusqu’aux dents et toujours prêts à nous enrôler pour la cause nationale. N’est-ce pas cela ?

On prétend que mai 1945 a été la victoire de la démocratie sur le fascisme, de la liberté sur la tyrannie et les massacres. Ce n’était cependant pas «tout à fait» la «Victoire» au Japon : les alliés démocratiques devaient encore commettre leurs propres massacres à Hiroshima et Nagasaki avec le largage des premières bombes atomiques, avec pour mission essentiel d’envoyer ainsi un avertissement à l’URSS, l’alliée d’hier et le nouvel ennemi totalitaire de demain. Ainsi, la Seconde Guerre mondiale fut immédiatement suivie par les préparatifs de la Troisième à travers une «Guerre froide» qui ne fut pas si froide que ça pour les millions de personnes brûlées et massacrées par les guerres par procuration sans fin entre les deux blocs impérialistes mis en place au lendemain de la Guerre mondiale. Telle fut la véritable nature des conflits sanglants en Chine, en Corée, au Vietnam, en Afrique et au Moyen-Orient au cours des quatre décennies suivantes.

La «Guerre froide» a pris fin avec l'effondrement du «bloc de l'Est» mais, privée d'un ennemi unificateur, l'alliance occidentale a aussitôt, à son tour, commencé à se déliter. Certaines de ses institutions officielles, comme l'OTAN, subsistent encore. Mais le nouveau régime à la Maison-Blanche entend «dire les choses telles qu'elles sont» : comme l'avait dit Lord Palmerston, il n'y a «ni amis ni ennemis permanents, seulement des intérêts nationaux permanents». C'est donc désormais «l'Amérique d'abord», Trump et ses collaborateurs s'employant à démanteler les derniers vestiges de l'ordre mondial d'après-guerre.

Dans la lignée de la propagande qui a récemment ciblé l'Europe, Trump veut rebaptiser le «Jour de la Victoire en Europe» : «Jour de la Victoire de la Seconde Guerre mondiale» ; tandis que le «Jour de l'Armistice» deviendra «Jour de la Victoire de la Première Guerre mondiale». Trump minimise ainsi la contribution des puissances européennes à la défaite de l’Allemagne nazie, insistant sur le fait que «nous avons gagné les deux guerres, personne ne pouvait nous égaler en termes de bravoure, de force et de génie militaire». C'est un nouveau coup de pied calculé dans la fourmilière des puissances européennes, de ces «profiteurs», qui n’ont pu être sauvés que par la bienveillance des Américains dans les deux guerres mondiales. Trump ne mentionne pas que l’aide américaine n’était pas exactement gratuite : les Britanniques, par exemple, payèrent jusqu’en 2006 leurs dettes de guerre aux États-Unis ; plus lourd encore : ils ont été obligés d’abandonner leur Empire pour faire place à la nouvelle hégémonie mondiale des États-Unis.

Pour ceux qui rejettent les rituels en l'honneur de l'État-nation et qui adhèrent encore au mot d’ordre du mouvement, «les prolétaire n'ont pas de patrie», peu importe qui prétend avoir apporté la plus grande contribution à la boucherie inter-impérialiste des deux guerres mondiales et de la guerre froide. Pour la classe ouvrière, 1945 ne marqua pas une victoire mais le fond d’une profonde défaite historique. En 1917-1918, les révolutions ouvrières en Russie, en Allemagne et ailleurs mirent fin à la Guerre et, pendant un bref intermède, laissèrent entrevoir la perspective d'un monde sans États-nations concurrents ni belligérants. Mais la révolution fut vaincue par les efforts conjugués de la social-démocratie, du fascisme et du stalinisme, et la Seconde Guerre mondiale s'acheva avec les deux camps impérialistes écrasant la moindre menace d'opposition de la classe ouvrière à la guerre. Après les grèves massives du nord de l'Italie en 1943, où des slogans contre la guerre firent leur apparition, la menace fut suffisante pour que Mussolini soit destitué par ses camarades fascistes et que Churchill suspende l'avancée de son armée depuis le sud de l'Italie pour «laisser les Italiens mijoter dans leur jus», ce qui signifiait permettre aux forces hitlériennes de mener la répression nécessaire contre les travailleurs. Puis vinrent les bombardements incendiaires de Hambourg, Dresde et Berlin, pour étouffer tout risque de révolte prolétarienne en Allemagne.

Aujourd'hui, le divorce entre les États-Unis et l'Europe, ainsi que la poursuite des massacres en Ukraine, s'accompagnent de nouvelles exigences de la part de nos dirigeants : être prêts à offrir vie et travail pour la défense nationale. Mais ils sont également conscients de la nécessité de nous le marteler sans cesse, précisément parce que la classe ouvrière se montre aujourd'hui bien moins disposée à consentir à des sacrifices qui ne peuvent jamais servir ses propres intérêts ; elle l'a notamment démontré lors des grandes vagues de grèves mondiales en mai-juin 1968 en France et en Italie en 1969, culminant en Pologne en 1980, et avec les mouvements de classe moins spectaculaires mais néanmoins profondément significatifs qui ont débuté avec l'«Été du mécontentement» en Grande-Bretagne en 2022 et qui se dessinent aujourd'hui dans le monde entier.

Notre seule victoire sera le renversement du capitalisme mondial !

Amos (6 mai)

Questions théoriques: 

  • Guerre [55]
  • Impérialisme [56]

Rubrique: 

Campagnes idéologiques

Réunion publique internationale en ligne sur la crise écologique

  • 68 reads

La CCI a récemment publié un Manifeste sur la crise écologique [57], répondant à la question « Est-il possible d’arrêter la destruction de la planète ? » du point de vue de la classe ouvrière et de l’avenir de l’humanité.

Toutes les « solutions » à la crise écologique proposées par la classe dirigeante sont vaines. Le capitalisme est un système fondé sur l’exploitation de la classe ouvrière et de la nature. Dès le début, il s’est fondé sur le saccage et la destruction de l’environnement naturel, mais aujourd’hui, il montre que sa survie est incompatible avec la survie de l’humanité. Le capitalisme est une forme de société obsolète et décadente depuis plus de cent ans. Ce long déclin a atteint une phase terminale, une impasse où la guerre, les crises de surproduction et les destructions écologiques agissent les unes sur les autres pour produire un terrible tourbillon de destruction.

Mais il existe une alternative au cauchemar que réalise le capitalisme : la lutte internationale de la classe exploitée pour le renversement du capitalisme et la construction d’une société communiste.

Pour discuter de ces questions importantes, nous organisons une réunion publique internationale en ligne le samedi 21 juin de 15h00 à 18h00. Pour participer à cette réunion, contactez nous sur : [email protected] [9].

Des réunions publiques physiques sont également organisées à :

- Paris, le 14 juin au CICP 21 ter rue Voltaire 75011 Paris à 15h

- Marseille, le 28 juin à 15h à Mille Bâbords 61 Rue Consolât 13001 Marseille

Le Manifeste sur la crise écologique [57] a été produit en format papier pour être distribué lors des réunions et des manifestations. Il peut également être consulté sur notre site web

Rubrique: 

Réunion publique du CCI

Gaza, l’enfer d’un capitalisme en décomposition!

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Plus le temps s’écoule, plus les atrocités s’accumulent, plus les mots sont insuffisants pour décrire le mouroir à ciel ouvert de Gaza. Après le carnage mené par le Hamas, le 7 octobre 2023, la riposte israélienne dépasse tous les niveaux de barbarie. La plupart des plus de 50 000 morts causés par les bombardements et les raids de Tsahal sont des civils, des enfants, des prolétaires sans défense. L’armée israélienne vise délibérément des regroupements de civils et les infrastructures vitales et sanitaires, elle pousse volontairement la population à migrer d’un bout à l’autre du territoire de la gigantesque prison qu’est Gaza et à abandonner tout ce qu’elle possède pour essayer désespérément de se maintenir en vie. Maîtresse des frontières de l’enclave, elle affame cyniquement la population en limitant l’approvisionnement en eau et en nourriture, entrave l’entrée de médicaments et de matériel médical indispensable pour soigner les dizaines de milliers de blessés et détruit dans une orgie de violence méthodiquement tout ce qui y a été construit.

Les « grandes démocraties occidentales » multiplient les déclarations horrifiées face aux atrocités. Elles ont des paroles de plus en plus dures envers le gouvernement israélien, mais ne prennent aucune mesure, comme l’arrêt des livraisons d’armes et de munitions, pour arrêter le bain de sang. Ce ne sont que des cris d’orfraie et pour cause ! Des massacres en Irak, en Afghanistan ou au Vietnam aux bombardements au phosphore des villes allemande de Dresde et Hambourg ou les bombes atomiques sur Hiroshima et Nagasaki, les pays occidentaux, comme tous les pays du monde, n’ont jamais reculé devant les massacres les plus atroces pour faire prévaloir leurs sordides intérêts. L’anniversaire du 8 mai 1945, fêté en grande pompe comme la « victoire sur la barbarie nazie », exprime toute l’hypocrisie des dirigeants de ces puissances démocratiques qui s’accommodent du génocide en cours, toujours prêtes à tous les mensonges et toutes les amnésies pour masquer qu’elles-mêmes ont les mains pleines du sang des victimes des massacres coloniaux et des deux guerres mondiales.

Derrière le génocide à Gaza : la barbarie du capitalisme

Cette barbarie déchaînée par les deux camps, même s’ils sont asymétriques, nous la voyons à l’œuvre partout dans le monde : en Syrie et au Liban, au Soudan et au Yémen, par Inde au Pakistan, en Ukraine ou au Congo. Certes, les massacres à Gaza trouvent leur source dans 75 années de confrontations entre bourgeoisies israéliennes et palestiniennes et de grenouillages impérialistes au Proche-Orient, mais ils ont pour fondement une origine commune à tous les conflits, clairement posée par Rosa Luxemburg et Lénine au début du XXe siècle : avec l’entrée du capitalisme dans sa phase de déclin historique, s’ouvrait l’ère de « l’impérialisme, stade suprême du capitalisme ». Tous les États capitalistes doivent désormais défendre leurs intérêts au détriment direct de leurs concurrents internationaux. Aucun État ne saurait se soustraire à cette logique. Aucun État ne pouvant renoncer à défendre sa place sur le marché mondial, tous les coups, même les plus ignobles, les plus barbares, les plus répugnants, sont permis.

La période actuelle, celle de la phase ultime de décomposition du système, ne fait qu’accentuer l’escalade dans la barbarie. Il y a 35 ans dans nos Thèses sur la décomposition, nous écrivions déjà : « Ainsi [nous voyons] le développement du terrorisme, des prises d’otages, comme moyens de la guerre entre États, au détriment des “lois” que le capitalisme s’était données par le passé pour “réglementer” les conflits entre fractions de la classe dominante ». À Gaza, le Hamas utilise des otages comme bouclier humain pour tenter d’endiguer la riposte militaire israélienne, en même temps que l’armée israélienne utilise les deux millions d’habitants de la bande de Gaza comme monnaie d’échange avec son ennemi palestinien. Chaque camp utilise la menace contre les civils dans sa lutte contre son ennemi.

Du fait de la fragmentation politique croissante des factions bourgeoises, une politique orientée vers la défense cohérente des intérêts de l’État apparaît de plus en plus difficile, voire impossible. Ce phénomène qui existe dans tous les pays se traduit par une politique générale de chacun-pour-soi menée par une grande partie de l’appareil politique bourgeois. (1) Ce chacun-pour-soi se traduit en Israël par le fait que, dans sa lutte désespérée pour sa survie politique, Netanyahu est devenu un projectile incontrôlé pour le parrain américain, à la tête d’un gouvernement, intégrant des factions sioniste d’extrême-droite irresponsables qui ne cachent plus leur intention d’appliquer une « solution finale » au problème palestinien, un gouvernement qui ne fait même plus semblant de prendre en considération la vie des otages détenus par le Hamas ou celle des civils palestiniens, en Cisjordanie comme à Gaza. Il n’y a plus qu’une fuite en avant nihiliste dans la barbarie, dont la conclusion ne peut être que l’élimination physique, par le massacre ou l’exil, de l’ensemble des Palestiniens de Cisjordanie et de Gaza. Il s’agit fondamentalement de la même logique que celle du Hamas, celle des classes dominantes incarnant la logique répressive et militariste à outrance : les otages, vivants ou morts, n’ont jamais empêché la population de Gaza de subir des représailles atroces, ni le Hamas de porter le crime et d’exercer sa propre répression contre les Palestiniens manifestant pour arrêter le carnage !

Voilà clairement tout le futur que nous réserve le capitalisme : Le massacre massif de civils à travers des guerres n’épargnant personne, l’appétit de vengeance pure, l’extermination des opposants politiques et des factions ennemies, la destruction totale de villes entières, d’hôpitaux et d’écoles, le développement d’idéologies totalement irrationnelles basées sur la religion, sur des visions complotistes, sur une méfiance envers tous et envers tout. L’aboutissement, c’est la destruction de toute vie organisée pour l’humanité entière et on peut déjà voir que ce cancer qui ronge le capitalisme a des métastases partout sur la planète.

La seule perspective alternative face à cette dynamique destructrice est le développement de la lutte prolétarienne contre les sacrifices humains, économiques, sociaux, culturels qu’impose cette société en décomposition. Le prolétariat est la seule classe dont la perspective propre s’oppose frontalement à celle de la bourgeoisie. Plus que jamais, le seul avenir de l’Humanité est entre les mains de la classe ouvrière, seule classe révolutionnaire dans le capitalisme. Elle seule, par son combat qui n’a pas de frontière, est capable de défendre un principe potentiellement salvateur : celui de l’internationalisme prolétarien. A Gaza comme ailleurs, face aux confrontations impérialistes de plus en plus nombreuses et sanglantes, il n’y a aucun camp, aucun belligérant à soutenir.

HD, le 25 mai 2025

 

1 L’irruption au pouvoir du gang Trump aux États-Unis en est une expression, mais on retrouve peu ou prou la même situation en Corée du Sud, en Argentine, dans la quasi-totalité des pays européens.

Rubrique: 

Conflits impérialistes

80 ans de la fin du nazisme: La barbarie du la Seconde Guerre mondiale, c’est celle du capitalisme!

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À l’occasion des 80 ans de la fin de la Seconde Guerre mondiale, nous republions, ci-dessous, deux articles de L’Etincelle, organe de la Fraction française de la Gauche communiste. En 1945, en pleine hystérie nationaliste, alors que l’Europe était « libérée » du nazisme par les forces Alliées, une poignée de militants révolutionnaires maintenait la flamme de l’internationalisme prolétarien en dénonçant la guerre impérialiste et tous les camps en conflit : la barbarie du nazisme n’était pas un produit de la « folie humaine » mais du capitalisme décadent ; les Alliées, avec leurs bombardements massifs ou leurs bombes nucléaires, n’avaient rien à envier en matière de barbarie à leurs adversaires ; le militarisme demeurait, comme aujourd’hui, le mode de vie du capitalisme décadent.

Au péril de leur vie, ils collaient des affiches, jetaient des tracts dans les trains partant pour le front, lançaient des appels à tous les soldats et ouvriers leur demandant de manifester leur solidarité de classe par-delà les frontières, de cesser le feu et de baisser les armes, de s'unir tous contre le capitalisme mondial.

- « Manifeste : Contre la guerre capitaliste, il faut répondre par la solution de classe, la guerre civile », L’Etincelle n° 1 (janv 1945) [58].

- « Buchenwald, Maideneck : démagogie macabre », L’Etincelle n° 6 (juin 1945) [59].

Nous republions également deux extraits de notre brochure Fascisme & démocratie deux expressions de la dictature du capital [60] : « Les crimes nazis [61] » et « Les massacres et les crimes des grandes démocraties [62] »

 

 

Rubrique: 

Campagnes idéologiques

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