La question syndicale

Depuis leur trahison du prolétariat en 1914,les syndicats ne sont plus des organisations de la classe ouvrière

Grève dans les transports à Marseille : Encore un exemple de sabotage syndical

Face à la multiplication des attaques qu'elle impose et à la dégradation très forte du niveau de vie des prolétaires, la bourgeoisie redoute un inévitable développement des luttes ouvrières et, dans celui-ci, la maturation d'une réflexion et d'une remise en cause de son système d'exploitation. C'est pourquoi les syndicats, qui sont sa première force d'encadrement social, se placent sur le devant de la scène pour court-circuiter et enrayer cette dynamique, dévoyer la combativité et saboter les luttes. Déjà, le mois dernier, face à la montée d'un ras-le-bol de plus en plus manifeste, ils avaient pris les devants en organisant la journée d'action nationale du 4 octobre destinée à défouler la colère et à les remettre en selle pour les faire apparaître comme les seuls capables de défendre les intérêts de la classe ouvrière. Mais surtout, avec la complicité de toutes les fractions de la bourgeoisie et des médias, ils avaient organisé une véritable provocation en manipulant un des secteurs les plus corporatistes et les plus rétrogrades du prolétariat, les marins de la SNCM, pour pousser l'ensemble de la classe ouvrière sur la voie de la défaite et de la démoralisation (voir nos articles dans RI n°362). Aujourd'hui, la bourgeoisie et ses syndicats continuent d'enfoncer le même clou. Non contente d'utiliser et d'exploiter le désespoir des jeunes des banlieues contre le prolétariat, c'est le terrain de la lutte de classe qu'investit la bourgeoisie pour pourrir la conscience des ouvriers.

Hewlett-Packard, "Journée d'action" du 4 octobre 2005

Les manœuvres de la bourgeoisie pour dévoyer la colère ouvrière dans des impasses

La bourgeoisie française sait qu'elle a face à elle une classe ouvrière au sein de laquelle se développe un questionnement de plus en plus profond, devant une situation inquiétante : guerres et attentats à répétition dans le monde, désastres écologiques, diminution drastique du niveau de vie, etc. En même temps, ce questionnement ne donne pas naissance à des expressions de combativité clairement exprimées de façon massive, comme ce fut le cas lors des grèves contre la réforme du système des retraites en mai et juin 2003. Il existe même un certain déboussolement et une difficulté à entrer en lutte qui traversent les rangs ouvriers.

Il est donc important pour la bourgeoisie d’exploiter au maximum ce déboussolement pour dévoyer le mécontentement de la classe ouvrière sur les terrains pourris du nationalisme, de la défense du secteur public ou de l'entreprise, derrière les syndicats et pour enfermer la réflexion dans les impasses "citoyennes".

Grève à la SNCM : Une lutte exemplaire du sabotage syndical

Le conflit à la SNCM (Société nationale Corse Méditerranée) aura duré 24 jours, s'achevant dans la défaite, l'isolement, l'amertume, la démoralisation les plus complets pour les ouvriers embarqués dans cette lutte. Le bilan de cette grève se solde par le maintien des 400 suppressions d'emplois annoncés au début par les repreneurs privés Butler et Connex. Comment cette lutte a-t-elle été conduite dans une impasse totale alors qu'elle s'inscrivait pourtant dans un contexte de montée d'exaspération accumulée et de ras-le-bol grandissant présents dans toute la classe ouvrière en France face à des attaques simultanées : annonce de licenciements touchant en même temps des dizaines de milliers d'ouvriers, dégradation accélérée du niveau de vie, des conditions de travail et du pouvoir d'achat, intensification du démantèlement de toute protection sociale sur les salariés, les retraités, les chômeurs ?

Lutte de classe : La bourgeoisie multiplie les obstacles

Dans notre article « Le prolétariat ne doit pas sous-estimer son ennemi de classe », paru dans la Revue internationale n° 86, nous affirmions en conclusion :

« Ainsi, c'est bien à l'échelle mondiale que la bourgeoisie met en oeuvre sa stratégie face à la classe ouvrière. L'histoire nous a appris que toutes les oppositions d'intérêts entre les bourgeoisies nationales, les rivalités commerciales, les antagonismes impérialistes pouvant conduire à la guerre, s'effacent lorsqu'il s'agit d'affronter la seule force de la société qui représente un danger mortel pour la classe dominante, le prolétariat. C'est de façon coordonnée, concertée que les bourgeoisies élaborent leurs plans contre celui-ci.

Aujourd'hui, face aux combats ouvriers qui se préparent, la classe dominante devra déployer mille pièges pour tenter de les saboter, de les épuiser et les défaire, pour faire en sorte qu'ils ne permettent pas une prise de conscience par le prolétariat des perspectives ultimes de ces combats, la révolution communiste. »

Lutte de classe : le retour en force des syndicats contre la classe ouvriere

Chaque jour qui passe témoigne un peu plus de la barbarie sans nom dans la­quelle s'enfonce le monde capitaliste. « Plus que jamais, la lutte du prolétariat représente le seul espoir d'avenir pour la société humaine. Cette lutte, qui avait resurgi avec puissance à la fin des an­nées 60, mettant un terme à la plus ter­rible contre-révolution qu'ai connue la classe ouvrière, a subi un recul considé­rable avec l'effondrement des régimes staliniens, les campagnes idéologiques qui l'ont accompagné et l'ensemble des événements (guerre du Golfe, guerre en Yougoslavie, etc.) qui l'ont suivi. C'est sur les deux plans de sa combativité et de sa conscience que la classe ouvrière a subi, de façon massive, ce recul, sans que cela remette en cause toutefois, comme le CCI l'avait déjà affirmé à ce moment-là, le cours historique vers les affrontements de classe. Les luttes me­nées au cours des dernières années par le prolétariat sont venues confirmer ce qui précède. Elles ont témoigné, parti­culièrement depuis 1992, de la capacité du prolétariat à reprendre le chemin du combat de classe, confirmant ainsi que le cours historique n'avait pas été ren­versé. Elles ont témoigné aussi des énormes difficultés qu'il rencontre sur ce chemin, du fait de la profondeur et de l'extension de son recul. C'est de façon sinueuse, avec des avancées et des reculs, dans un mouvement en dents de scie que se développent les luttes ou­vrières. »

Greves en france : Lutter derriere les syndicats mene a la defaite

Des centaines de milliers de travailleurs en grève. Les transports urbains com­plètement paralysés. Une grève qui s'étend au sein du secteur public : d’abord les chemins de fer, le métro et les bus, ensuite la poste, les secteurs de la production et de la distribu­tion de l’électricité, de la distribution du gaz, des télécom, de l’enseignement, de la santé. Certains secteurs du privé éga­lement en lutte, comme les mineurs qui s’affrontent violemment à la police. Des manifestations rassemblant  à chaque fois un nombre im­portant de manifes­tants de différents sec­teurs : le 7 décembre, à l'appel de différents syn­dicats , on compte environ un million de manifestants contre le plan Juppé dans les principales villes de France. Deux millions le 12 décembre.

La question syndicale, après 1920 : comment les groupes révolutionnaires ont tire les leçons du passe

L'après-guerre va marquer une sorte de tournant, une sorte de croisée des chemins pour les groupes communistes internationalistes : le trotskisme et sa logique étaient passés dans le camp bourgeois, la nature de classe capitaliste de l'URSS était définitivement tranchée, les illusions sur une éventuelle vague révolutionnaire s'évanouirent rapidement; dans ce contexte, il s'agissait donc de tracer des lignes générales pour le futur, tant du point de vue du développement du capitalisme mondial que du point de vue de la lutte de classes.

Le mouvement révolutionnaire et la question syndicale après la défaite des années 20

Les courants prolétariens qui ont échappé à la dégénérescence de l'Internationale Communiste (IC ) se sont retrouvés face à l’énorme tâche de résister à l'offensive contre-révolutionnaire sur tous les plans, politique, théorique et organisationnel.  Cette résistance s'est accomplie dans une situation de déboussolement généralisé dont une des raisons majeures tenait dans les erreurs de l'IC elle-même, notamment sur les questions parlementaire et syndicale.  Le recul de l'activité révolutionnaire de la classe ouvrière n'avait pas permis que les débats sur ces questions se déroulent de façon positive.  Les critiques des gauches communistes (italienne, allemande et hollandaise) à l'égard de la politique de l'IC n'avaient pu être réellement approfondies.  A la fin des années 20, au moment du stalinisme triomphant, c'est donc dans des conditions encore plus difficiles et plus complexes que ce débat va se continuer.  Ainsi, sur la question syndicale, l'évolution des différentes branches de l'opposition communiste internationaliste (gauche italienne, communistes de conseils, opposition de gauche animée par Trotsky, etc.) va être tâtonnante. En fait, le courant révolutionnaire se trouvait devant une double situation en ce qui concernait l'évolution des syndicats.  D'une part, il s'agissait de reposer la question du syndicalisme dans la période de décadence, et d'autre part de comprendre les effets de la contre-révolution sur ce plan.  Il s'agissait de saisir toutes les implications politiques du passage des syndicats dans le camp bourgeois et en même temps de passer au crible la tactique de l'IC d'entrisme dans les syndicats "réformistes" afin d'y provoquer des scissions qui devaient permettre l'émergence de syndicats de classe dirigés et contrôlés par les révolutionnaires.

Attaques anti-ouvrières : le prolétariat ne peut pas compter sur les syndicats pour se défendre

Après la victoire du Non au référendum, le gouvernement avait lancé la promesse de s'attaquer en priorité au problème de l'emploi et du chômage. Dans la bouche de la bourgeoisie, cela ne pouvait signifier qu’une chose : une nouvelle attaque en règle contre les chômeurs et contre l'ensemble de la classe ouvrière. Aujourd'hui, les "100 jours" que s'était donnés de Villepin pour régler la question arrivent à leur terme. Et la bourgeoisie aura largement profitée des vacances d’été pour faire passer en urgence (et par voie d’ordonnance) sa série de nouvelles mesures anti ouvrières.

Réponse au Garas (2): Le syndicalisme de base ou "radical", une arme de la bourgeoisie

Nous continuons notre réponse aux positions exprimées par le GARAS sur la question du syndicalisme de base ou "radical", en montrant en quoi le syndicalisme, "radical" ou non, a perdu aujourd’hui tout lien avec la lutte de la classe ouvrière pour devenir une arme de la bourgeoisie.

Les leçons de la lutte à Opel - La nécessité d'une classe ouvrière autonome

En réponse à la menace de réductions massives d’emplois et de fermetures d’usines par General Motors, une grève de six jours a eu lieu à Bochum chez Opel. Cette grève spontanée, non officielle, a été la plus longue et la plus significative en Allemagne depuis les grandes grèves sauvages de la fin des années 1960 et du début des années 1970.

Contre les attaques et les manoeuvres de division des syndicats - Refusons la dispersion de nos luttes !

L'année 2005 aura commencé sous le signe d'une reprise des appels à la mobilisation de la part des syndicats en France comme le pays n'en avait plus connu depuis juin 2003. Coup sur coup, étaient organisées trois "journées d'actions" : le 18 janvier à la Poste, le 19 à la SNCF, le 20 dans l'ensemble du secteur public. Et six confédérations syndicales sur sept appellent le public et le privé à manifester conjointement le 5 février "pour la défense des 35 heures". A quoi correspond ce "réveil" syndical qui contraste avec la passivité extrême des syndicats depuis la défaite de la lutte ouvrière du printemps 2003 ?

Mais d'abord deux autres questions se posent : quels sont les besoins pour la classe ouvrière aujourd'hui ? Que proposent les syndicats ?

L'anarcho-syndicalisme face à un changement d'époque : la CGT jusqu'à 1914

Pour beaucoup de militants, dégoûtés par « l'opportunisme, le réformisme, et le crétinisme parlementaire », la Confédération Générale du Travail (CGT) française est en quelque sorte l'organisation phare du nouveau syndicalisme « révolutionnaire », qui « se suffit à lui-même » (selon les termes de Pierre Monatte). Mais, si le développement du « syndicalisme révolutionnaire » est un phénomène international au sein du prolétariat à cette époque, la spécificité de la situation politique et sociale en France a permis à l'anarchisme de jouer un rôle particulièrement important dans le développement de la CGT.

Ce qui distingue le mouvement syndicaliste révolutionnaire

Depuis 1968 et plus particulièrement depuis l'effondrement du bloc de l'Est, un nombre significatif d'éléments désireux de militer pour la révolution ont tourné le dos à l'expérience de la révolution russe et de la 3ème Internationale, pour chercher des enseignements pour la lutte et l'organisation du prolétariat dans une autre tradition, celle du "syndicalisme révolutionnaire" (terme qu'on assimile aussi parfois à "anarcho-syndicalisme")

Face aux attaques capitalistes, il faut reprendre la lutte, mais pas derrière les syndicats

C'est surtout la nature même des attaques que porte la bourgeoisie qui démontre que le système capitaliste se trouve dans une impasse, qu'il exprime sa faillite et révèle toutes ses contradictions en impliquant une détérioration dramatique des conditions de vie de toute la classe ouvrière.

Tout est bon aux syndicats pour saboter la lutte de classe

Au moment où le gouvernement impose brutalement et sans fards à la classe ouvrière les attaques les plus massives et frontales possibles, touchant tous les secteurs et tous les aspects de ses conditions de vie et de travail, les syndicats apparaissent étrangement en retrait, singulièrement mous et divisés sur le terrain social, en complet décalage par rapport à l'ampleur et à la multiplication des attaques actuelles.

Réforme des retraites à EDF : les syndicats sabotent la riposte ouvrière

Lors de ses "bons" vœux exprimés "aux Français" le 6 janvier, et particulièrement en direction de la classe ouvrière que le chef de l'Etat a appelé à "l'effort partagé et juste" et à "renouer avec les fils de la solidarité", Jacques Chirac donnait le coup d'envoi à une accélération du "chantier" des retraites, qui devra être achevé au mois de juin.

L’opportunisme du PCI sur la question syndicale le conduit à sous-estimer l'ennemi de classe

mouvements sociaux de la fin 1995 présentées par le CCI, aussi bien dans la Revue internationale que dans sa presse territoriale et ses réunions publiques, ont rencontré majoritairement parmi ses lecteurs et ceux qui assistaient à ces dernières, intérêt et approbation. En revanche, elles n'ont pas été partagées par

Les syndicats ont toujours saboté les luttes ouvrières

Mai 68, de même que le mouvement de «l'automne chaud» italien en 1969, ont constitué pour le prolétariat une première expérience de confrontation au sabotage syndical au début de la reprise historique de la lutte de classe. Dès le début de cette reprise, les syndicats, à travers leurs manoeuvres et leur

Front unique, front anti-prolétarien

« Encore aujourd’hui, le problème du front unique est présenté comme le remède à tous les maux dont souffre la classe ouvrière, incapable de s’opposer à l’offensive du capitalisme. Ceux-là même qui depuis l’après-guerre, n’ont fait que traîner les travailleurs dans la boue des pires compromissions, clairement, pour maintenir coûte que coûte leur influence dans les masses : front unique! Tous ceux qui, à défaut d’une perspective des événements,résultant d’une analyse sérieuse de la situation, veulent agir à tout prix, se tirent d’affaire en criant, eux aussi : front unique! » (Bilan, 1934). C’est ainsi que la gauche communiste italienne en exil jugeait, 12 ans après son adoption par l’Internationale Communiste, la tactique de « front unique ».

Pages

S'abonner à RSS - La question syndicale