Le syndicat "Solidarnosc" : un fidèle serviteur de l'Etat bourgeois.

Afficher une version adaptée à l'édition sur imprimante

Mercredi 31 août dernier, une vingtaine de chefs d'Etat et de gouvernement se sont réunis à Gdansk pour rendre un hommage vibrant au syndicat Solidarnosc, à l’occasion du 25e anniversaire de sa création. Tout ce joli monde s’est félicité de ce qu’il fut le premier "syndicat libre" créé au sein de l’ancien bloc de l'Est, et de son rôle considéré comme crucial dans le renversement du "communisme". La "fête" avait été bien préparée par les médias français en particulier, à coups d’émissions spéciales, de reportages et d’articles de presse commémoratifs. Et c’est avec un plaisir sans mélange qu’on nous a rappelé le rôle de la CFDT dans la constitution de Solidarnosc. Mais ce travail de la centrale cédétiste n’aurait pas été possible sans l’aval de toute la bourgeoisie occidentale. Qu’on se souvienne de l’empressement des pays européens à organiser l’aide humanitaire pour les grévistes de Gdansk, la facilité avec laquelle ils ouvraient leurs frontières pour son acheminement. Dès sa naissance, Solidarnosc a reçu les vertus dont la fée bourgeoisie lui a fait don, et la principale d’entre elles : celle de briseur de grève. Car c’est grâce à Solidarnosc que la classe ouvrière s’est vue dépossédée du contrôle de son mouvement pour la laisser aux mains des prétendus spécialistes de la lutte, Walesa et consorts en tête, et qu’en décembre 1981, 16 mois plus tard, des milliers d’entre eux se faisaient massacrer par les troupes de Jaruzelski, tandis que des tractations secrètes circulaient entre ce dernier et les dirigeants de Solidarnosc. Dans cette grande œuvre de sabotage d’une des plus grandes luttes ouvrières de l’après-Seconde Guerre mondiale, la bourgeoisie n’a pas lésiné sur son "aide" internationale. Elle qui n’a de cesse de chercher à casser la solidarité entre ouvriers a trouvé alors des accents inédits pour se faire elle-même la porteuse de l’aide et de la prétendue solidarité envers les ouvriers polonais qu’elle a soutenus comme la corde soutient le pendu.

La bourgeoisie a ainsi cherché à établir un véritable cordon sanitaire international visant à étouffer le mouvement de classe d’août 1980 dès son origine, empêchant les expressions de solidarité qui pouvaient éclater sur le terrain de la lutte de classe avec des ouvriers de l’Ouest ; et dans ce but, gauche, droite, syndicats et gauchistes confondus, se sont lancés sans hésiter dans une gigantesque manœuvre pour briser ce magnifique exemple du combat ouvrier que fut le mouvement de 1980 pour le prolétariat mondial. Solidarnosc a été le fer de lance de cette offensive bourgeoise.

Nos lecteurs peuvent lire l’article que le CCI a consacré à cette lutte exemplaire des ouvriers en Pologne sur notre site Web : internationalism.org

Géographique: 

Questions théoriques: 

Heritage de la Gauche Communiste: