Communisme

Résolution sur l’État dans la Période de Transition adoptée au 3 congrès du CCI (1979)

Résolution acceptée au 3e congrès du CCI 1979

L’existence, dans la période de transition, d’une division de la société en classes aux intérêts antagoniques, fait surgir au sein de celle-ci un État. Un tel État devra avoir pour tâche de garantir les acquis de la société transitoire, d’une part contre toute tentative intérieure et extérieure de restauration du pouvoir des anciennes classes exploiteuses et, d’autre part pour maintenir la cohésion contre le danger de déchirement résultant des oppositions entre les différentes classes non- exploiteuses qui subsistent en son sein.

Perspective du communisme : le communisme est nécessaire et possible

L'idée d'une société où n'existeraient ni la misère, ni l'oppression, ni les inégalités sociales, ni la propriété privée, d'une société qui serait basée sur la solidarité, où l'homme ne serait plus "un loup pour l'homme", où "le libre épanouissement de chacun serait la condition du libre épanouissement de tous", n'est pas nouvelle. On la trouve dès l'antiquité sous des formes diverses depuis les écrits du philosophe grec Platon (qui, par ailleurs, défendait l'esclavage !) jusqu'à la pensée des premiers chrétiens. On la retrouve au Moyen-Age, notamment dans les mouvements millénaristes, ou, au début du 16ème siècle, chez le moine allemand Thomas Münzer, un des chefs de la guerre des paysans.

Période de transition - Contre-projet de résolution


  • "Il faut tenir compte de l'impossibilité d'arriver en une phase qui s'appelle de transition à des notions fixes, complètes, ne souffrant aucune contradiction logique et exempte de toute idée de transition" (Bilan)

A – La période de transition du capitalisme au communisme.

1) La succession des modes de production esclavagiste, féodal, capitaliste ne connaissait pas à proprement parler de périodes de transition. Les nouveaux rapports, sur la base desquels s'édifiait la forme sociale progressive, étaient créés à l'intérieur de l'ancienne société. Le vieux système et le nouveau coexistaient (jusqu'à ce que le second supplante le premier) et cette cohabitation était possible parce qu'entre ces diverses sociétés n'existait qu'un antagonisme de forme alors qu'elles restaient par essence des sociétés d'exploitation. La succession du communisme au capitalisme diffère fondamentalement de celles du passé. Le communisme ne peut émerger au sein du capitalisme parce qu'entre ces deux sociétés, il y a non seulement différence de forme mais également différence de contenu. Le communisme n'est plus une société d'exploitation et le mobile de la production n'est plus la satisfaction des besoins d'une minorité. Cette différence de contenu exclut la coexistence de l'un et de l'autre et crée la nécessité d'une phase transitoire au cours de laquelle les nouveaux rapports et la nouvelle société se développent à l'extérieur du capitalisme.

Réponse à des critiques

Cette intervention résume le débat jusqu’en 1977 et défend la position qui se dessinait comme “majoritaire” dans le CCI; à savoir, le Prolétariat, tout en utilisant l’État de la Période de Transition, doit sauvegarder son autonomie de classe.

  • Réponse à des critiques

 A coup d’exégèses sur la société gentilice, de dissertations sur l’histoire, et la confrontation scolastique des citations des maîtres, on peut se demander si on ne risque pas de perdre le fil du débat. Pour réellement permettre un approfondissement des idées, il faut se rappeler que le CCI a lancé cette discussion non pas pour faire étalage de ses connaissances (somme toute, limitées) ni pour rivaliser avec les oeuvres universitaires sur l’État mais pour clarifier une question qui sera d’une actualité brûlante et d’une réalité tangible dans un processus révolutionnaire. C’est dans un souci directement militant que nous discutons cette question. Cela ne rend pas nos conclusions a priori plus justes mais donne un cadre au débat pour qu’on puisse cerner l’essentiel.

Contre-projet de résolution proposée au 2e congrès du CCI – (1977)

Contre-résolution

 

Il faut tenir compte de l’impossibilité d’arriver en une phase qui s’appelle de transition à des notions fixes, complètes, ne souffrant aucune contradiction logique et exempte de toute idée de transition” (Bilan)

A – La période de transition du capitalisme au communisme

1) La succession des modes de production esclavagiste, féodal, capitaliste ne connaissaient pas à proprement parler de période de transition.

Résolution sur l’État dans la Période de Transition proposée au 2 congrès du CCI (1977)

La plate-forme du CCI énonce les acquis essentiels du mouvement ouvrier sur les conditions et le contenu de la révolution communiste. Ces acquis peuvent être résumés ainsi :

a) Toutes les sociétés jusqu’à aujourd’hui ont été fondées sur l’insuffisance du développement des forces productives par rapport aux besoins des hommes. De ce fait, à l’exception du communisme primitif, elles ont toutes été divisées en classes sociales aux intérêts antagoniques. Cette division a provoqué l’apparition d’un organe, l’État, dont la fonction spécifique a été d’empêcher que ces antagonismes ne conduisent à un déchirement et à une destruction de la société elle-même.

Les origines de l’État et le reste

Réponse au texte précédent, cette contribution tente d’expliquer le rapport complexe entre société et État, en défendant la thèse que, même le “demi-État” de la Période de Transition gardera des caractéristiques anti-socialistes, par définition de tous les États.
  • Les origines de l’État et le reste 

La discussion qui se déroule à partir de la résolution sur le problème de l’État après la révolution victorieuse du prolétariat ne doit pas être vue comme une spéculation autour d’un thème abstrait. On doit savoir distinguer radicalement l’oeuvre théorique d’un groupe politique de celui d’un Centre de Recherches Scientifiques comme le CNRS. Ce dernier se compose de spécialistes qui étudient telle ou telle discipline en se plaçant en quelque sorte “à l’extérieur”; leur “objectivité” réside dans leur prétendue neutralité. Faire de la recherche est une question de profession ; leurs scrupules scientifiques sont d’ordre professionnel dans la mesure où c’est une activité liée à un intérêt de rémunération. Toute autre est l’élaboration théorique d’un groupe révolutionnaire engagé dans un combat de classe. Il n’est pas “neutre”, mais sa recherche est franchement intéressée, il est partie prenante. Son objectivité n’est pas moins fondée pour autant. Au contraire, car elle apporte aux buts qu’il se propose un fondement de granit venant de la compréhension de la réalité vivante et partant, une plus grande capacité de mener à bien son combat.

Problèmes de la période de transition

La prise de pouvoir par la classe ouvrière posa aussitôt une toute nouvelle série de problèmes : comment et par quelles mesures pratiques les ouvriers pouvaient-ils démanteler tout l'appareil du pouvoir bourgeois et améliorer la situation matérielle des travailleurs et des masses laborieuses elles-mêmes ?

Inévitablement, le nouveau pouvoir prolétarien se trouvait dans une situation contradictoire : il était confronté à une résistance totale de la classe bourgeoise vaincue, allant de l'intervention militaire au sabotage ; il était nécessaire de maintenir la production et la distribution sur une base immédiate pour nourrir la population ; et en même temps de prendre toutes les mesures possibles pour transformer toute la base de la société.

Cette question a été abordée dès le début de l'existence du CCI.

Le problème paysan

La révolution socialiste ne peut avoir aucune chance de triompher si elle ne parvient pas à s’étendre dans les campagnes ou encore si celles-ci lui demeurent hostiles. La révolution prolétarienne est obligatoirement totale et englobe l'ensemble de la société : le secteur industriel -du fait de sa dépendance vis à vis de l'agriculture pour les matières premières et pour l'essentiel de son alimentation- ne pourrait vivre isolé ni établir un régime économique quelconque indépendamment de la campagne.

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