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Révolution Internationale n° 369 - Juin 2006

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Affaire Clearstream : Le vrai scandale, c'est le capitalisme

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Pendant des semaines, chaque jour a apporté son lot de révélations nouvelles sur l'affaire Clearstream. Cette hyper-médiatisation outrancière a permis à la classe dominante de masquer que ce nouveau scandale se situait dans la continuité d'une véritable crise politique au sein de la bourgeoisie ouvertement révélée par la lutte contre le CPE. Car l'affaire a éclaté au grand jour dans un contexte bien précis : juste après le recul du gouvernement sur le CPE. En ce sens, si la bourgeoisie a polarisé l'attention sur ce feuilleton, c'est que cela lui a permis de déployer un rideau de fumée pour brouiller les consciences, pour empêcher les prolétaires de tirer les leçons de leur lutte contre le CPE.

Cela démontre une fois de plus quelle est la réelle nature de la "solidarité" de la bourgeoisie. Celle-ci n'a pas cessé de mettre en avant la "solidarité gouvernementale" pendant la lutte anti-CPE. En effet, toute la bourgeoisie, syndicats compris, s'est retrouvée bel et bien unie pour faire face à la classe ouvrière, mais dès que le mouvement est retombé, elle a pu donner libre cours aux règlements de comptes entre ses fractions concurrentes.

La bourgeoisie est une classe de truands et de "ripoux"

Il n'y a rien pour nous surprendre dans l'épisode Clearstream. Cette affaire, comme les autres scandales qui l'ont précédée, est avant tout un révélateur des mœurs de gangsters, des pratiques mafieuses et "barbouzardes" de toute la classe bourgeoise, et d'abord de sa classe politique. Ce n'est nullement un phénomène nouveau : les scandales n'ont cessé d'éclabousser les principaux partis bourgeois en France au cours de ces dernières décennies, à gauche comme à droite. Les hauts cris effarés des partis de gauche ne peuvent faire oublier leurs propres turpitudes. L'affaire Urba mouillait naguère aussi bien le PC que le PS, le scandale du sang contaminé a été couvert pendant des années par les ministres du PS, certains notables sociaux-démocrates sont allés jusqu'à puiser dans la caisse de cotisations des étudiants (la MNEF) ou des retraites de la fonction publique (le CREF). Tous ont trempé dans les financements occultes. Tous les scandales sont le produit de "fuites" plus ou moins savamment orchestrées par un clan contre un autre. Et ce phénomène n'est pas spécifique à la France : la corruption généralisée au sein de l'Etat italien dans les années 1980 avait conduit la classe politique à mener l'opération "mani pulite" (mains propres). Mais cette vaste opération publicitaire "d'assainissement" n'a été que de la poudre aux yeux et une couverture pour poursuivre les mêmes trafics et les mêmes magouilles : elle a permis par exemple l'institutionnalisation du système Berlusconi, mêlant ouvertement ses intérêts privés aux intérêts de l'Etat. Aux Etats-Unis, des scandales financiers à répétition n'ont pas empêché la continuité des liens bien connus des hommes politiques et des dirigeants syndicaux avec la mafia, ni les liens de Bush avec les lobbies.

D'ailleurs, on sait que le point de départ de l'affaire Clearstream est l'enquête sur les pots-de-vin ayant servi de moyen de pression pour permettre la vente des frégates françaises à Taiwan, malgré l'opposition de la Chine. La "banque des banques" Clearstream et une de ses concurrentes, Eurostream représentent à elles seules 40% des transactions financières mondiales alors qu'elles permettent essentiellement de blanchir anonymement l'argent sale et notamment les trafics d'armement ou l'argent de la drogue. Ainsi, la portée internationale de ces réseaux et de ces pratiques ne fait aucun doute. La pourriture généralisée des mœurs de la classe dominante n'est qu'une des expressions de la décadence de ce système.

Cependant, les "bavures" à répétition du clan Chirac discréditent l'Etat français sur la scène internationale, en particulier au sein de l'Europe.

C'est à un autre niveau que l'affaire Clearstream revêt une importance particulière. L'avalanche des coups tordus et les affrontements sans merci entre la bande à Sarkozy et le clan Chirac-de Villepin témoignent de la violence exceptionnelle des règlements de compte entre les hommes et les clans rivaux au sommet de l'Etat.

L'affaire Clearstream constitue une profonde crise politique paralysante dont la bourgeoisie s'inquiète parce qu'elle s'avère de plus en plus incapable d'en maîtriser les conséquences. Le discrédit croissant de l'appareil d'Etat affecte l'ensemble de la classe politique. La bourgeoisie tente toutefois d'utiliser cette crise pour tenter de masquer ses attaques derrière la mise en vedette de l'affaire Clearstream :

  • pour relancer la mystification démocratique et électorale en braquant déjà les projecteurs sur les élections de 2007. Il s'agit de semer un maximum d'illusions sur la possibilité "d'assainir la politique", de jouer la carte des promesses "de transparence" et "d'honnêteté" ;
  • pour couvrir partout les attaques antiouvrières qui continuent de pleuvoir : lois répressives et anti-immigrés de Sarkozy, poursuite des plans de licenciements (1100 chez Sogerma-EADS à Mérignac, plus de 400 chez Dim, par exemple).

La bourgeoisie continue à cogner et les syndicats sabotent la riposte des ouvriers

Les journaux comme Libération ou Le Monde ont clairement exprimé par rapport aux gesticulations de Villepin envers la Sogerma que le retour de la question sociale au premier plan de l'actualité n'était qu'une opération de diversion par rapport à l'affaire Clearstream alors que la réalité est inverse. Contrairement aux vœux de la bourgeoisie, les prolétaires ne sauraient oublier les attaques du capitalisme et de la bourgeoisie dont ils sont tous les jours les victimes ! Ce qui les préoccupe, c'est précisément leur situation sociale, les fins de mois de plus en plus difficiles, les licenciements, le développement du chômage et de la précarité, leur angoisse pour leur avenir et ceux de leurs enfants.

Cette situation est la même sur toute la planète. Partout, les gouvernements et la bourgeoisie adoptent des mesures similaires, partout les licenciements pleuvent. En Allemagne, Volkswagen a annoncé une réduction d'effectifs de 20 000 salariés et Siemens a décidé de supprimer un millier d'emplois. En Grande-Bretagne ont été annoncés en moins de deux mois près de 60 000 suppressions d'emplois chez les postiers et les fonctionnaires, 10 000 dans les hôpitaux et des dizaines de milliers d'autres dans le secteur privé (notamment 6000 chez le n°1 du câble NTL, 2300 dans le groupe chimique ICI, 2000 à Orange-Wanadoo, 1200 aux magasins Littlewoods, 1100 chez Vauxhall et 2300 à Peugeot). En même temps, le gouvernement Blair vient de lancer une nouvelle attaque féroce contre le régime des retraites. Aux Etats-Unis, 1300 licenciements sont annoncés chez AOL. Whirlpool se prépare à supprimer 4500 emplois aux Etats-Unis, au Canada et au Mexique.

Face à cette situation, on assiste à un véritable partage du travail au sein de la bourgeoisie. Pendant que le gouvernement cogne à tour de bras, les syndicats occupent le terrain social pour saboter et pourrir la riposte des prolétaires. Ainsi, en France, la CFDT et FO encadrent la lutte à la Sogerma, la CFDT est à la pointe des grèves sporadiques dans les bureaux de poste tandis que Sud-Rail a lancé une grève des contrôleurs à la SNCF qui a perturbé le trafic ferroviaire plusieurs jours de suite. La CGT n'est pas en reste et tente de mettre sur pied un encadrement syndical destiné aux travailleurs précaires. Partout les méthodes syndicales sont les mêmes, visant à enfermer et isoler les travailleurs dans le secteur, dans l'entreprise, en les poussant à se battre par catégorie particulière. Leur but est d'émietter, d'éparpiller la colère et la combativité des ouvriers. C'est exactement l'antithèse de ce qu'on fait les étudiants face à l'attaque du CPE. Ces derniers ont constamment affiché leur volonté d'ouvrir leurs AG à tous les travailleurs, ils ont tenté d'aller chercher leur solidarité active et ont multiplié les appels à étendre la lutte. La lutte des étudiants et des lycéens en France trouve aujourd'hui un certain écho en Allemagne : une partie d'entre eux s'est mobilisée contre la hausse des droits d'inscription dans les universités, et une centaine d'étudiants sont allés apporter leur solidarité avec des éboueurs en lutte à Hambourg. En Espagne, ce sont les grévistes de la métallurgie qui ont poussé plus loin les sentiments d'unité et de solidarité de la classe ouvrière en organisant les AG dans la rue (lire notre article en page 5).

La mobilisation contre le CPE a ouvert la voie au mûrissement de la conscience de classe et au surgissement d'autres luttes.

La classe ouvrière n'a rien à attendre du capitalisme. C'est lui qui constitue le véritable scandale permanent de cette société.

W. (25 mai)

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France : Manifestations du Premier Mai; les syndicats veulent garder le contrôle de leur carnaval

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"Après le raz de marée des dernières grandes mobilisations contre le CPE, le millésime 2006 du 1er mai a un peu fait pâle figure. Qu’est-ce que 20.000 manifestants, quand on frôlait les 300.000 le 4 avril ? Et le reste de la France […] n’a pas fait mieux. Le principal cortège, celui de Marseille, comptait à peine plus de 5000 personnes. Petite cuvée, donc".

Le contraste fut en effet saisissant. Durant deux mois, les étudiants et les ouvriers se sont rassemblés par centaines de milliers dans les rues, dans une atmosphère combative produisant une effervescence de discussions. Quinze jours après la fin de ce mouvement, la kermesse syndicale du 1er mai a pris un tout autre visage. Tout l’arsenal publicitaire des centrales étaient pourtant bien en place. Des centaines de gros ballons "FO", "CGT", "CFDT", flottaient dans les airs. Aux banderoles corporatistes succédaient d’autres banderoles corporatistes. Mais derrière, personne ou presque, les étudiants, les lycéens, les ouvriers auparavant en lutte, brillant surtout par leur absence. Seuls étaient présents les troupes syndicales, badge à la poitrine. Clairsemées, atomisées, celles-ci défilaient sans entrain, la mine un peu triste. Il ne restait plus rien du grand mouvement contre le CPE ou plutôt que la lie, Bruno Julliard (UNEF) et Karl Stoeckel (UNL).

Alors que les syndicats occupaient la rue, Libération étalait un titre bien plus révélateur qu’il ne l’aurait voulu : "1er mai : le repos des guerriers".

Les syndicats démobilisent et divisent….

Tout a été fait pour qu’il y ait le moins de monde possible dans la rue en ce 1er mai 2006. Syndicats et médias ont marché main dans la main pour démobiliser, diviser et décourager. Le 30 avril, TF1, France 2, France 3, toutes les chaînes annonçaient au journal télévisé de 20 heures un "petit 1er mai", insistant sur la fatigue des étudiants, l’éparpillement des revendications, la multiplication des cortèges… Il est vrai que cette année, les syndicats ont fait fort dans la division sectorielle et corporatiste. Sous le titre "Un 1er mai presque unitaire" (sic !), un article de Libération dresse un tableau édifiant : "le chacun pour soi traditionnel des directions confédérales", "les grandes confédérations, selon la tradition, n’ont pas lancé d’appel national commun" ou encore "des 1er mai unitaires, il y en a eu très rarement dans l’Histoire". Le message est clair : circulez, y’a rien à voir ! Et au cas où certains ouvriers ou futurs travailleurs n’auraient pas compris qu’ils étaient priés de rester chez eux, les syndicats ont bien pris soin de multiplier les défilés. A Paris, FO a organisé un rassemblement au Père Lachaise, la CFTC a emprunté un autre circuit que le cortège principal, le collectif Euromayday a organisé sa manifestation "spécial précaires", isolant ainsi encore un peu plus les stagiaires, les chômeurs et les sans-papiers. Et le secrétaire de la CFDT, François Chérèque, a carrément participé à la fête du travail le… dimanche ([1] [4]) !

… pour garder le contrôle de la rue

Pourquoi déployer autant d’énergie à maintenir les ouvriers et les étudiants loin de la rue ?

Cette année, le 1er mai avait cette particularité de se dérouler juste après un grand mouvement de la classe ouvrière durant lequel les syndicats furent particulièrement débordés. Or, la "fête du travail" est depuis belle lurette une affaire strictement syndicale. Cette journée leur appartient. En effet, au cours de la première partie du 20e siècle, la bourgeoisie et ses syndicats sont parvenus à dénaturer radicalement ce qui était une journée appartenant dans le passé  à la lutte du prolétariat. Initialement la Deuxième  Internationale avait décidé de faire du 1er mai une journée de manifestation et d’expression de la solidarité internationale de la classe ouvrière (en référence à la répression sanglante de la grève de Chicago de mai 1886). Et, durant des décennies, ce jour fut réellement un moment de combat et de rassemblement des prolétaires. Mais, comme le drapeau rouge ou le chant de l’Internationale, la bourgeoisie a  récupéré ce symbole par l’intermédiaire de ses officines spécialisées en traîtrise et camouflage. C’est ainsi par exemple que René Bélin, un membre de la CGT, secrétaire d’Etat au Travail dans le gouvernement du maréchal Pétain, désigna officiellement le 1er mai comme "la fête du travail". Ce jour ne représentant plus aucun danger pour la bourgeoisie, est  devenu un moment d’embrigadement et de dévoiement idéologique. L’Etat français décida même d’en faire un jour férié et payé en mai 1947 afin de drainer le plus grand nombre possible d’ouvriers vers cette véritable opération de publicité pour les syndicats.

Il n’était donc pas question pour eux que la "fête du travail", "leur fête", s’inscrive en aucune manière en continuité du mouvement anti-CPE. Il n’était pas question de se laisser déborder par les étudiants. Les syndicats n’ont pas oublié que, lors de la manifestation du 7 mars à Paris, les étudiants voyant les syndicats se mettre à la tête du cortège se sont précipités à l’avant, parfois en métro, pour reprendre le contrôle et la direction de la lutte. Ainsi, le 1er mai, quand des étudiants à Montpellier ont essayé effectivement de renouveler l’expérience et de se positionner en tête du cortège, la réaction fut immédiate et agressive. Les centrales ont catégoriquement refusé de marcher derrière ces futurs travailleurs trop autonomes à leur goût, exerçant même une pression physique pour les faire déguerpir.

C’est justement pour empêcher les travailleurs et les étudiants de ridiculiser leur "fête nationale", et pouvoir garder le contrôle de la rue, que les syndicats ont éparpillé les cortèges afin d’éviter que leur carnaval annuel soit de nouveau transformé en véritable journée de lutte de la classe ouvrière.

Pawel (24 mai)

[1] [5] Rappelons que le 1er mai tombait cette année un lundi.

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Médias : Quand "Marianne" agite son bonnet phrygien

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La mobilisation des étudiants contre le CPE a montré qu’il n’y a rien à attendre de la démocratie. Avec elle c’est… "cause toujours".

Le slogan de Raffarin "Ce n’est pas la rue qui gouverne" apparaît, en effet, de plus en plus comme la véritable devise de la République.

Dans la foulée, avec la bouillabaisse Clearstream, c’est toute la puanteur des us et coutumes des nobles représentants de cette même démocratie bourgeoise qui remonte à la surface.

Décidément, voilà des réalités bien crues dont se serait volontiers passé la classe dominante.

Ainsi, l’hebdomadaire Marianne, par la voix de son maître à penser Jean-François Kahn, joue les Cassandre et alerte ses congénères : c’est "la République qui prend tous les coups".

"Trop c’est trop… il faut voler au secours de la démocratie"… et de ses apparences trompeuses. Pour cela, qui d’autre que Marianne en personne, ou plutôt en la personne de son Saint Jean-François Kahn qui ne s’est pas fait prier pour jouer les apôtres de la régénérescence démocratique de la nation.

Dans son édito du n°473 de Marianne, Monsieur Kahn semble poser, de prime abord, une question pour le moins décapante : "Face à la déliquescence de notre démocratie. Rupture ou révolution ?"

Qu’on se rassure tout de suite, le drapeau de Marianne n’a pas changé de couleur, le bleu et le blanc précèdent toujours le rouge. En fait, le citoyen Jean-François Kahn cherche avant tout à capter les interrogations qui commencent à poindre autour de la nature de ce système afin de mieux les enfermer à nouveau dans l’impasse démocratique. Ainsi Monsieur K. appelle solennellement à "la refondation d’un projet révolutionnaire humaniste" dont l’objectif serait "de restaurer la démocratie et de rétablir la république dans notre pays." Le contraire aurait été étonnant !

Ce brave citoyen, qui a visiblement compris que le ridicule n’a jamais tué personne, nous explique que la "révolution", qu’il appelle de ses vœux, pour "une société radicalement neuve" doit se nourrir "de la sève de la continuité nationale". Voilà qui est parfait, du "radicalement neuf" dans "la continuité nationale". Bref, une autre société pourvu que ce soit la même… Merci, Monsieur Kahn !

Le discours est archi connu, c’est celui que nous refourgue depuis quelques années la gauche "alter mondialiste" et qui veut nous faire croire que le meilleur "projet révolutionnaire" pour "réinventer l’avenir", c’est de "réinventer la démocratie " dans le cadre du système capitaliste !

Ce qui est sûr, c’est qu’en fin de compte il s’agit du meilleur projet pour embobiner les ouvriers et les empêcher de remettre en cause l’ordre capitaliste établi.

La démocratie "pure", "authentique", "régénérée" ou "réinventée" n’est qu’une grosse supercherie. Même dans une version produite par Walt Disney, il est hors de question pour la bourgeoisie d’accepter d’obéir à la majorité que compose la masse de ceux qu’elle exploite. Derrière les contes de fées républicains, il y aura toujours la réalité d’un gouvernement de la bourgeoisie, par la bourgeoisie et pour la bourgeoisie. En 1919, Lénine disait déjà que  "… la plus démocratique des républiques bourgeoises ne saurait être autre chose qu’une machine à opprimer la classe ouvrière…".

C’est pourquoi, bien loin des projets frelatés de Marianne, seul le renversement de l’Etat capitaliste par la révolution prolétarienne mondiale porte l’avenir, celui de l’émancipation de l’humanité.

Jude (23 mai)

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Moyen-Orient, Afghanistan : Un pas de plus dans la barbarie

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Plus que jamais, le Proche et le Moyen-Orient s’enfoncent dans le chaos et la barbarie, entraînant les populations dans une spirale de misère et d’horreurs sans fin.

Le capitalisme tue : de la Palestine…

En Palestine, avec la suspension par les Etats-Unis, Israël et l'Union européenne du financement de l'Autorité palestinienne après le succès électoral du Hamas, la situation humanitaire se dégrade dangereusement dans la bande de Gaza.

Sur le plan humanitaire et sanitaire, la détérioration de la situation n’a jamais été aussi forte alors que les tensions à l’intérieur de ce vaste camp de concentration que constitue Gaza explosent. Ainsi Gaza n'est plus qu'une vaste prison à ciel ouvert où plus d’un million et demi d'habitants, dont la moitié ont moins de 15 ans, perdent tout espoir, parce que prisonniers d'une absence totale d'ouverture sur l'avenir. "Imaginez un bidonville de 30 kilomètres sur 10 avec l'une des densités démographiques les plus fortes de la planète" (Le Courrier, journal suisse daté du 23 mai). Les bombardements quotidiens le long de la ligne verte séparant Israël de Gaza éprouvent en permanence les nerfs des Palestiniens, avec parfois une explosion toutes les cinq minutes. De plus, le blocus imposé par Israël, en principe mesure politique à l'encontre du Hamas, fait payer le prix fort à la population : Karni, unique point de passage pour les marchandises entre Gaza et Israël, a été fermé soixante jours au cours des trois derniers mois. Par conséquent, non seulement les approvisionnements sont devenus rares et irréguliers mais les prix des denrées de base, lait, pain, poisson, flambent.

Aussi, la "feuille de route" que cherchait à imposer Bush en 2004 est non seulement restée lettre morte mais a été le levier d'une aggravation majeure de la situation dans les territoires occupés, entre Palestiniens et Israéliens, et des tensions entre les fractions palestiniennes. Le Fatah et le Hamas, après des mois de règlements de compte plus ou moins directs, en sont aujourd'hui à l'affrontement armé ouvert et quasi-permanent. Le "dialogue national" qui s’était ouvert entre les deux fractions palestiniennes a débouché sur un regain de violences dans les rues. Aussi, la perspective d'un gouvernement palestinien stable n'est plus qu'un vague souvenir et se trouve rejeté aux calendes grecques. Dans une telle situation, les populations palestiniennes sont prises dans le faux choix de subir passivement les exactions des uns et des autres, ou de s'engager pour l'une ou l'autre des factions en présence, et en définitive d'être toujours le jouet d'enjeux dont elles seront inévitablement les victimes.

De son côté, l'Etat israélien mène une politique de plus en plus violente et agressive à leur égard, multipliant les attaques à l'intérieur des zones palestiniennes et manifestant une agressivité guerrière de plus en plus marquée à l'égard des pays arabes, en particulier de l'Iran. Ce qui ne peut que pousser à son paroxysme le nationalisme palestinien et arabe, ainsi que les sentiments anti-juifs justifiant la recrudescence d'attentats-suicide en Israël.

Cela est d’autant plus vrai que les Etats-Unis sont contraints de soutenir presque inconditionnellement cet allié que représente Israël et sa politique impérialiste de plus en plus brutale, dans le contexte de leur affaiblissement au Moyen-Orient. Cet affaiblissement est particulièrement marqué par l’échec politique de leur offensive en Irak qui n'a fait que plonger ce pays dans une guerre civile totalement incontrôlable.

… à l'Afghanistan

En Afghanistan, depuis novembre 2001, date à laquelle les Etats-Unis avaient lancé l'opération militaire "Liberté immuable" suite à l'attentat contre les Twin Towers et sous le prétexte de la "lutte contre le terrorisme international", la situation ne cesse de s’aggraver. Le marasme économique et politique qui ne pouvait que résulter de l'après-Etat taliban, avec la constitution d'un gouvernement fait de bric et de broc, assemblage hétéroclite de factions particulièrement arriérées, aux mœurs de gangsters qui se nourrissent essentiellement du commerce et de l'idéologie mafieuse liés au trafic de drogue, a permis aux taliban de regagner petit à petit du terrain, malgré la présence militaire occidentale. C'est pourquoi la bourgeoisie américaine, devant leur agressivité grandissante et en perspective du retrait progressif prévu pour cette année de ses propres troupes, vient de lancer une récente opération de "nettoyage" dans le Sud afghan, nommée "Lion des Montagnes".

A coups d'obus de 30 mm, tirés à la vitesse de 4000 par minute (!) par les avions A-10 Thunderbolt, les opérations commencées depuis mercredi 17 mai ont déjà fait "officiellement" près de 340 morts chez les taliban, et quatre chez les forces de la "coalition internationale" (Etats-Unis, Canada, Grande-Bretagne, France). Cette offensive est une des plus sanglantes, voire la plus meurtrière, depuis l'attaque américaine de novembre 2001. Et, comme à cette époque, les populations civiles ne sont pas épargnées. Ainsi, dans le village d'Azizi, dans la province d'Oruzgan au Sud de l'Afghanistan, les bombardements américains contre les taliban ont fait 30 à 60 morts chez ces derniers mais surtout des dizaines de victimes dans la population civile, au sein de laquelle s'étaient réfugiés les "combattants d'Al Qaïda". La justification de l'état-major américain, par son porte-parole Tom Collins, concernant ce massacre de la population est la suivante : "La vraie raison pour laquelle des civils ont été blessés et tués, c'est parce que les taliban ont décidé en toute connaissance de cause d'occuper les maisons des victimes dans cette zone. Ce sont eux qui n'ont aucune considération pour les civils." "C'est une loi commune en droit international que d'avoir le droit de se défendre. Quand nos troupes sont prises pour cible, elles se défendront." (1). Le colonel Collins précise encore que les forces aériennes ont "utilisé des tirs de précision" sur les habitations, sans savoir "qu'il y avait des civils dans les habitations" (1). A cette déclaration d'un cynisme sans borne en répond une autre, celle du gouverneur de la province de Kandahar, Asadullah Khalid :"Ce genre d'accident arrive durant les combats, surtout quand les taliban se cachent dans des habitations. Je demande vraiment aux gens de ne pas leur donner abri." ([1] [7]) En résumé, les meurtres massifs de populations ne sont que des "accidents" et, en définitive, si on réfléchit bien, de la faute même des civils, puisqu'ils hébergent "volontairement" des combattants.

Le CCI a toujours affirmé que les opérations militaires américaines en Afghanistan et en Irak, particulièrement meurtrières, ne pouvaient avoir pour issue qu'une aggravation du chaos destructeur qui règne au Moyen-Orient comme sur des zones de plus en plus larges de la planète. Ce qui se passe sous nos yeux est un condensé particulièrement expressif de l'avenir que nous offre les grandes puissances et le système capitaliste qu'elles défendent.

Mulan (26 mai)



[1] [8] Toutes ces citations sont extraites de dépêches de l'AFP.

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L'intervention du CCI dans le mouvement contre le CPE

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Les organisations révolutionnaires du prolétariat ont la responsabilité d’intervenir de façon claire et déterminée au sein des luttes de la classe ouvrière. Elles ont la responsabilité de rendre compte dans leur presse de l’intervention qu’elles ont menée. C’est justement parce que le CCI a été capable d’identifier rapidement la nature prolétarienne du mouvement des étudiants contre le CPE, qu’il a pu être partie prenante de ce premier combat mené par les nouvelles générations de la classe ouvrière.

Dès le 7 février, malgré la période des vacances scolaires, nous étions présents dans les manifestations organisées à l’appel des syndicats, à Paris comme en province. Lors de la diffusion de notre presse, de nombreux étudiants et lycéens à la recherche d’une perspective sont venus discuter avec nos militants et ont manifesté un réel intérêt et une réelle sympathie pour nos publications.

Mais c’est surtout à partir du début du mois de mars que nous avons pu être pleinement partie prenante du mouvement contre le CPE. Dès le samedi 4 mars, nos militants sont présents à la réunion de la coordination nationale. La semaine suivante, nous intervenons dans les assemblées générales massives qui se tiennent dans toutes les facs et nous pouvons constater que la question de la recherche de la solidarité se trouve au coeur des discussions.

C’est à partir de cette question de la solidarité (identifiée par le CCI comme étant une des caractéristiques principales de la dynamique actuelle des luttes ouvrières dans tous le pays), que nous sommes intervenus dans le mouvement, à partir du 5 mars en produisant deux tracts et un supplément à notre publication mensuelle ("Salut aux nouvelles générations de la classe ouvrière"). L’ensemble de notre presse a été très largement diffusé dans les universités, sur les lieux de travail et dans les manifestations. Par ailleurs, en France comme dans la plupart des pays où le CCI assure une présence politique, notre organisation a tenu deux réunions publiques : la première visait à combattre le black-out des médias sur la nature et le contenu des débats qui se sont déroulés au sein des assemblées générales ; la seconde, qui s’est tenue à la fin du mouvement, avait pour objectif de tirer les principaux enseignements de cette formidable expérience des jeunes générations afin de dégager des perspectives pour les futurs combats de la classe ouvrière.

Le combat du CCI contre le black-out des médias

Face au black-out et aux manipulations idéologiques ignobles de la classe dominante et de ses médias aux ordres, notre responsabilité première a consisté à combattre la loi du silence et du mensonge. C’est pour cela que nous avons publié immédiatement sur notre site Internet, en treize langues, nos tracts et nos articles afin de rétablir la VERITé face aux fausses informations relayées par la bourgeoisie internationale. Dans tous les pays, la presse, la télévision n’ont cessé de diffuser à profusion les images des affrontements violents entre "casseurs" et CRS. Nulle part, dans aucun pays, il n’a été fait mention des assemblées générales massives, de la richesse des débats qui s’y déroulaient, de la recherche permanente de la solidarité. Les "bloqueurs" étaient présentés la plupart du temps comme des preneurs d’otages, des "casseurs".

La propagande internationale de la bourgeoisie "démocratique" s’est encore vautrée dans le mensonge, la falsification, la désinformation, l’intoxication des consciences. On se serait cru au temps de la révolution russe de 1917, lorsque les bolcheviks étaient représentés avec un couteau entre les dents.

C’est en grande partie grâce à la presse des véritables organisations révolutionnaires, et notamment celle du CCI, que le prolétariat dans de nombreux pays a pu découvrir la vérité. Les prolétaires, en France comme dans les autres pays ont pu ainsi témoigner leur solidarité aux étudiants en lutte autour desquels la bourgeoisie internationale a tenté d’établir un "cordon sanitaire" afin de les isoler, les conduire à la défaite et les livrer pieds et poings liés à la répression. En menant un combat déterminé contre le black-out des médias, en appelant à la solidarité avec les enfants de la classe ouvrière, notre organisation a rempli pleinement ses responsabilités (n’en déplaise à nos détracteurs de tout poil).

Notre intervention dans les universités…

Grâce à l’esprit d’ouverture des étudiants, à leur initiative ingénieuse d’ouvrir une "boîte à idées" où toute la classe ouvrière pouvait déposer des propositions, les militants du CCI ont pu intervenir directement dans les AG, d’abord à Paris (notamment dans les facultés de Censier, Jussieu et Tolbiac), puis dans les autres universités de province. Dès que nous nous sommes présentés à la porte des amphithéâtres en tant que travailleurs (salariés ou retraités) et parents d’étudiants en lutte venus apporter notre solidarité au mouvement, nous avons été accueillis avec enthousiasme et à bras ouverts. Ce sont les étudiants eux-mêmes qui nous ont proposé de prendre la parole dans les AG, de leur apporter notre expérience en tant que travailleurs et bien sûr de leur apporter des "idées". Dans toutes les universités où nous avons pu prendre la parole devant des assemblées de plusieurs centaines d’étudiants, les motions et propositions concrètes de marche que nous avons mises en avant ont été reçues avec un grand intérêt et ont été soumises au vote et adoptées. Ainsi, par exemple, le 15 mars à la faculté de Censier, l’un de nos camarades a proposé une motion qui a été saluée et adoptée à la majorité. Cette motion appelait les étudiants réunis en AG à prendre immédiatement en charge l’extension directe de la lutte aux salariés. Elle proposait qu’un tract soit diffusé massivement notamment dans les gares des banlieues parisiennes. Dans les universités de province (notamment à Toulouse et Tours), c’est dans le même sens que nos camarades sont intervenus, en proposant que soient organisées des manifestations vers les entreprises, les administrations et les hôpitaux et que, dans ces manifestations, soient distribués des tracts appelant les salariés à se joindre à la lutte des étudiants.

Jamais depuis Mai 68, nos interventions dans des assemblées générales n’avaient eu un tel écho. Dans toutes les AG où nous sommes intervenus, les propositions concrètes que nous avons faites en vue de l’extension du mouvement aux salariés ont été reprises par les étudiants et mises en application (même si les saboteurs syndicaux et gauchistes ont développé toutes sortes de manœuvres soit pour récupérer nos motions afin de coller au mouvement et en garder le contrôle, soit pour les faire "discrètement" disparaître après les AG en les noyant dans une multitudes de propositions "d’actions" ponctuelles).

Néanmoins, les étudiants sont parvenus en partie à déjouer ces manœuvres. Les "idées" que le CCI a toujours mises en avant dans les luttes ouvrières depuis plus d’un quart de siècle, ont été mises en pratique par les étudiants : ils sont allés chercher la solidarité active des travailleurs en diffusant des tracts d’appel à la solidarité, et en envoyant des délégations massives vers les entreprises les plus proches (notamment dans les gares comme ce fut le cas à Rennes, à Aix ou à Paris). Partout les étudiants ont compris très vite que "si on reste isolés, on va se faire manger tout cru" (selon l’expression d’un étudiant de Paris-Censier). C’est grâce à cette dynamique d’extension du mouvement à l’ensemble de la classe ouvrière, une dynamique née de l’ouverture des assemblées générales, que le mouvement a pu faire reculer la bourgeoisie.

Parmi les propositions que nous avons faites, celle consistant à organiser des AG communes entre étudiants et personnels des universités en grève, a également été retenue (notamment à Paris-Censier). Néanmoins, la faible mobilisation des travailleurs du secteur de l’éducation nationale (qui ne se sont pas encore relevés de la défaite qu’ils ont subie au printemps 2003) ne leur a pas permis de surmonter leurs hésitations. Les salariés de ce secteur n’ont pas été en mesure de se joindre massivement aux étudiants et de se porter à l’avant-garde du mouvement. Dans les AG, seule une toute petite minorité d’enseignants ont pris la parole pour soutenir les étudiants en lutte. Et il faut reconnaître que là où nous avons pu intervenir en fonction de nos forces réduites, les enseignants les plus courageux, les plus solidaires des étudiants et les plus convaincus de la nécessité d’élargir immédiatement la lutte aux salariés de toutes les entreprises (sans attendre les directives des syndicats) étaient essentiellement des militants du CCI. ([1] [12])

Bien évidemment, dès que nos propositions ont commencé à emporter la majorité, et que nos camarades ont été identifiés comme militants du CCI, les syndicats et les gauchistes ont immédiatement fait circuler toutes sortes de rumeurs afin d’inoculer le poison de la méfiance, reprendre le contrôle de la situation dans les facs et surtout empêcher les éléments à la recherche d’une perspective révolutionnaire de se rapprocher des positions du courant de la Gauche communiste. ([2] [13])

Dans les universités où nos militants se sont présentés d’emblée comme membres du CCI, nous avons pu assister à une manœuvre classique de sabotage de l’ouverture des AG aux "éléments extérieurs". Ainsi à la faculté de Toulouse-Rangueil (où s’est constituée la "coordination nationale"), nos camarades qui se sont présentés à la porte des AG, au début du mouvement, comme militants du CCI ont été interdits de parole par le présidium contrôlé par les trotskistes de la Jeunesse Communiste Révolutionnaire (organisation de jeunesse de la LCR de Krivine et Besancenot).

Par contre à la faculté du Mirail, les interventions de l’un de nos camarades enseignant dans cette université ont été accueillies avec beaucoup d’enthousiasme. A la demande des étudiants, il a pu faire un exposé sur le mouvement de mai 68 et leur transmettre ainsi notre analyse sur la signification historique de ce mouvement.

… et dans les réunions de la "coordination"

Nous sommes également intervenus à plusieurs reprises aux réunions de la "coordination nationale". Le 4 mars, le CCI était allé à l’entrée de la réunion de la "coordination" qui s’est tenue à Paris pour y diffuser sa presse (laquelle a été très bien accueillie par un grand nombre d’étudiants) et tenter d’intervenir au sein de l’assemblée. Après deux heures de débats, l’ AG a fini par voter le principe de laisser entrer dans la salle les "observateurs extérieurs" mais sans droit de parole.

Néanmoins face aux manœuvres politiciennes visant à verrouiller les AG et nous interdire la parole, de nombreuses discussions ont eu lieu parmi les étudiants. Ce sont essentiellement les étudiants non syndiqués et n’appartenant à aucune organisation politique qui ont été les plus déterminés à déjouer les manoeuvres de sabotage de l’UNEF et des gauchistes. A la faculté de Paris-Censier, les étudiants ont décidé de donner la parole aux "éléments extérieurs", et d’ouvrir les AG aux travailleurs venus apporter leur solidarité au mouvement.

C’est ainsi que nos camarades, parents d’étudiants en lutte, ont pu intervenir le 8 mars à la réunion de la "coordination francilienne" pour y défendre la nécessité d’élargir la lutte en allant chercher la solidarité des travailleurs dans les entreprises (notamment celles du secteur public tels la SNCF, les hôpitaux ou la Poste).

A la fin du mouvement, nous avons pu voir les manœuvres des politicards de la "coordination" (noyautée par toute la "gauche plurielle", du PS aux trotskistes, et qui considère les étudiants comme du gibier et les universités comme un terrain de chasse !) saboter cette dynamique d’ouverture lors de la réunion de la "coordination nationale" qui s’est tenue à Lyon, à la veille du retrait officiel du CPE, les 8 et 9 avril. Ne pouvant empêcher les militants du CCI d’entrer dans la salle sous peine de se discréditer complètement aux yeux des étudiants, les "dirigeants" de la "coordination" ont réussi à faire voter de nouveau le refus du droit de parole aux… "observateurs extérieurs" ! Cette assemblée des délégués des universités (qui, pour la plupart, étaient venus sans aucun mandat clair de leur fac) a été un véritable fiasco : pendant deux jours, les spécialistes du sabotage ont passé leur temps à faire voter les délégations d’étudiants sur comment et sur quoi ils devaient voter ! Beaucoup d’étudiants sont sortis écoeurés de cette réunion de la "coordination nationale" et se sont de nouveau tournés vers les orientations que nous avons mises en avant dans les AG : ils ont fait preuve d’une grande maturité, d’un courage et d’une intelligence remarquables en votant majoritairement la levée du blocage des facs, après le retrait du CPE, afin de ne pas tomber dans le piège des "actions-commando" jusqu’au-boutistes et du pourrissement du mouvement par la violence.

L’impact de notre presse dans les manifestations

Comme nous l’avons toujours mis en évidence, la presse est le principal outil de notre intervention au sein de la classe ouvrière. C’est essentiellement dans les manifestations que nous avons pu diffuser massivement nos publications (plusieurs milliers d’exemplaires).

Le CCI a été présent à toutes les manifestations depuis celle du 7 février à Paris, Toulouse, Tours, Lyon, Marseille, Lille, Grenoble. Nos tracts tout comme notre journal et notre supplément ont été accueillis très chaleureusement par de nombreux étudiants, lycéens, travailleurs et retraités.

Lors de la manifestation du 18 mars, de nombreux groupes d’étudiants sont venus à notre table de presse nous témoigner leur sympathie. Certains nous ont demandé s’ils pouvaient coller nos tracts sur les abris d’autobus. D’autres nous ont pris des petits paquets de tracts qu’ils voulaient distribuer autour d’eux. D’autres ont tenu à prendre des photos ou à filmer nos publications. Un petit groupe d’étudiants nous ont a même dit : "quand on voit vos publications dans toutes ces langues, c’est formidable ; c’est évident que vous êtes les seuls vrais internationalistes". D’autres encore sont venus à plusieurs reprises nous remercier pour le soutien que le CCI a apporté aux étudiants "en faisant connaître notre mouvement, nos AG, dans les autres pays" face aux mensonges colportés par les médias. C’est justement à cause de la sympathie évidente que nous ont témoigné un grand nombre d’étudiants que les bonzes staliniens et les services d’ordre des syndicats n’ont pas osé nous agresser ouvertement comme ce fut le cas lors de la manifestation du 7 mars.

Jamais, de toute l’histoire du CCI, notre intervention n’avait eu un tel impact dans un mouvement de la classe ouvrière. Jamais nous n’avions eu autant de discussions avec autant de manifestants de toutes les générations, et notamment parmi les jeunes générations à la recherche d’une perspective historique.

De toute évidence, au sein de ces manifestations, la presse du CCI a constitué un véritable pôle de référence, au milieu d’une kyrielle de tracts de groupuscules (gauchistes et anarchoïdes) plus "radicaux" les uns que les autres, et qui ont poussé comme des champignons sur le macadam de la capitale comme dans la plupart des grandes villes de province.

La sympathie que nous ont témoigné un grand nombre d’étudiants et de travailleurs qui se sont mobilisés dans les manifestations est pour nous un encouragement à poursuivre notre activité avec la plus grande détermination. Et si, aujourd’hui, nous pouvons tirer un bilan très positif de l’écho de notre intervention dans le mouvement contre le CPE, ce n’est nullement pour nous envoyer des fleurs. C’est parce que l’ouverture des nouvelles générations aux idées révolutionnaires est révélatrice de la maturation de la conscience au sein de la classe ouvrière.

De la même façon que notre intervention a contribué à renforcer la confiance des jeunes générations en leurs propres forces, l’enthousiasme qu’elle a suscité ne peut que contribuer à renforcer encore notre confiance dans les potentialités historiques de la classe ouvrière.

Malgré les illusions démocratiques, syndicalistes et réformistes qui pèsent encore d’un poids très lourd sur la conscience des jeunes générations, leur esprit d’ouverture aux idées révolutionnaires, leur volonté de poursuivre la réflexion et le débat sont un révélateur de la grande maturité et de la profondeur de ce mouvement. C’est de la capacité des révolutionnaires à faire mûrir cette réflexion que dépendra l’avenir de la société humaine.

Sofiane



[1] [14] En effet, nous avons pu constater de visu que la grande majorité des professeurs des universités dans lesquelles nous sommes intervenus (à Paris comme en province) ont brillé par leur silence au sein des AG d’étudiants. Certains se sont même opposés ouvertement au mouvement comme à la faculté des Sciences "humaines" (sic !) cliniques de Paris 7-Jussieu (parfois en n’ayant aucun scrupule à faire usage de la violence physique contre les étudiants "bloqueurs"). Dans d’autres universités, ces idéologues patentés de l’Etat démocratique bourgeois ont fait mine de "soutenir" le mouvement en parole, pour mieux l’empoisonner en faisant passer l’idéologie réformiste de la gauche "plurielle". En réalité, un grand nombre de professeurs de l’enseignement "supérieur" ont révélé, par leur positionnement dans le mouvement, leur appartenance non pas à la classe ouvrière mais à une classe sans devenir historique : l’ "intelligentsia" de la petite-bourgeoisie (et dont la principale fonction politique est la transmission de l’idéologie de la classe dominante dans les universités). Tous ces fayots aux idées courtes ont contribué à inoculer les "valeurs" démocratiques, "citoyennes" et syndicalistes de notre belle république bananière quand ils n’ont pas exécuté béatement les ordres de Monsieur Gilles De Robien (dont on a pu voir à la télé la grossière mise en scène consistant à exhiber des livres soi-disant déchirés par les étudiants à la Sorbonne !) : flicage, délation des grévistes, et bien sûr sanction aux examens contre les "agitateurs".

[2] [15] Vers la fin du mouvement, un certain nombre d’étudiants des facs les plus en pointe (comme celle de Censier) et qui étaient les plus favorables à nos interventions, ont brusquement fait un pas en arrière : "Ce que vous dites, c’est bien mais nous, on ne veut pas faire la révolution, on veut seulement le retrait du CPE". "Vous êtes trop critiques avec les syndicats. On ne peut pas lutter sans les syndicats". Ou encore : « on ne veut pas se faire récupérer par des organisations politiques. Notre mouvement doit être a-politique".

Géographique: 

  • France [1]

Conscience et organisation: 

  • Courant Communiste International [16]

Récent et en cours: 

  • Mouvement étudiant [17]

Juin 1936 : Comment le Front Populaire a préparé la guerre

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Dans le "grand manuel d’Histoire" de la bourgeoisie, le mois de juin 1936 est figé comme un mythe.

A l’entendre, ce fût le mois "des acquis mémorables", "des accords de légende" négociés par le non moins légendaire Front Populaire ([1] [18]) au pouvoir depuis le 5 juin.

Alors que la crise économique ravage le monde depuis 1929, jetant des millions d’ouvriers sur le pavé, et que les puissances impérialistes préparent leurs armes en vue de la Seconde Guerre mondiale qui s’annonce, la France aurait goûté, pendant ce temps, au "Jardin des Délices" avec la semaine de 40 heures, le temps libre, les congés payés et de meilleurs salaires. Et tout ça grâce à la volonté du Front Populaire "de donner du pain aux travailleurs, du travail à la jeunesse et la paix au monde".

Bien souvent, les leçons d’histoire de la classe dominante se révèlent être de grossiers mensonges… Juin 1936 n’échappe pas à la règle.

Derrière le slogan "Du pain, la paix, la liberté", la classe ouvrière en France apprendra dans sa chair que le seul et unique programme du Front Populaire sera "de la sueur, du sang et des larmes".

Les grèves du Juin 1936

Après l’échec de la vague révolutionnaire de 1917-1923 (premier assaut d’ampleur international qui avait précipité la fin de la Grande Guerre), le prolétariat se retrouve mondialement défait et affaibli au point de laisser les mains libres à la bourgeoisie pour la préparation d’une seconde boucherie internationale, décidément seul avenir que le capitalisme en faillite soit capable de réserver à l’humanité.

Néanmoins, l’aggravation de l’exploitation, provoquée par la crise et le développement de l’économie de guerre des années 1930, ne laisse pas la classe ouvrière sans réaction. En effet, au printemps 1936, une vague de grèves massives et spontanées explose en France. Pour la bourgeoisie, c’est un caillou au fond de sa botte qui gêne sa marche à la guerre. Il faut le pulvériser et c’est au Front Populaire que la classe dominante fera appel pour accomplir cette tâche.

C’est à partir du 7 mai 1936 qu’une série de grèves déferle sur la France, en commençant par le secteur aéronautique au Havre, à Toulouse et Courbevoie. Comme le fait remarquer Bilan (revue de la Fraction italienne de la Gauche communiste dans les années 1930) : "Ce n’est pas par hasard si ces grandes grèves se déclenchent dans l’industrie métallurgique en débutant par les usines d’avions […] c’est qu’il s’agit de secteurs qui travaillent aujourd’hui à plein rendement, du fait de la politique de réarmement suivie dans tous les pays. Ce fait ressenti par les ouvriers fait qu’ils ont dû déclencher leur mouvement pour diminuer le rythme abrutissant de la chaîne (…)"

Au fils des semaines, ces grèves que l’on dit "sur le tas", sous forme d'occupations d'usine, prennent un caractère de plus en plus massif. Le 28 mai, 35 000 ouvriers des usines Renault Billancourt cessent le travail et 100 000 métallos réclament l’augmentation des salaires et l’amélioration des conditions de travail.

Contrairement à ce que pense Trotsky, à l’époque, ce n’est pas la révolution qui commence en France. Le prolétariat étant brisé mondialement, la perspective qui domine est bien celle de son embrigadement vers la guerre. Comme l’écrit Bilan dans son article "Sous le signe du 14 juillet" en 1935 : "(…) on peut affirmer que pas plus en France qu’en Allemagne ne subsiste une classe prolétarienne luttant pour ses objectifs historiques propres. A ce sujet le 14 juillet [1935] marque un moment décisif dans le processus de désagrégation du prolétariat et dans la reconstitution de l’unité sacro-sainte de la Nation capitaliste…ce fut le triomphe du républicanisme intégral…". Les grèves de 1936 sont par conséquent les ultimes soubresauts d’une des dernières poche de résistance de la classe ouvrière avant l’embrigadement total vers la guerre.

Cela étant dit, la situation reste évidemment préoccupante pour la bourgeoisie française qui, au même titre que les autres nations, a besoin du maximum d’ordre et de discipline pour conduire l’ensemble de la société (et en premier lieu la classe chargée de produire) à tendre toutes ses forces et à consentir tous les sacrifices pour l’effort de guerre.

La classe dominante n’aura donc d’autre recours que de confier, le 5 juin, les rênes du pouvoir à l’union des partis de gauche, qui formera un gouvernement de Front Populaire dirigé par Léon Blum, afin d’en finir avec le mouvement de grèves qui paralyse le pays et ses préparatifs guerriers. L’inquiétude est telle que le président Lebrun supplie Blum de lancer un appel aux ouvriers par radio : "Dites leur que le Parlement va se réunir, que, dès qu’il sera réuni, vous allez lui demander le vote rapide et sans délai des lois (sociales)… ils vous croiront …et alors, peut-être le mouvement s’arrêtera-t-il ?".

C’est dans cette perspective que sont signés le 7 juin les "mémorables" accords de Matignon entre la Confédération Générale du patronat français (CGPF), la CGT et le gouvernement Blum. Il va sans dire que ces accords seront entérinés sans broncher et sans délai par le patronat, l’Assemblée Nationale et le Sénat.

Parmi les mesures adoptées, on retient l’augmentation des salaires de "15% pour les salaires les moins élevés pour arriver à 7% pour les plus élevés", sous condition bien entendu (puisque c’est là l’objectif des accords) "de la reprise du travail".

Mais cela ne suffit pas. Les ouvriers, moins impressionnés par ces accords que les journaux "de gauche" criant à la victoire et au triomphe, tardent à reprendre le travail. Mieux, le mouvement prend de l’ampleur comme dans la région lyonnaise où le nombre de grévistes passe de 7000 à 20 000. Malgré le célèbre "Il faut savoir terminer une grève dès que satisfaction a été obtenue. Il faut même savoir consentir au compromis si toutes les revendications n’ont pas encore été acceptées…" lancé le 11 juin par le dirigeant stalinien Maurice Thorez, et qui sera repris dès lors dans tous les discours des staliniens et des syndicats, la France compte 2 millions d’ouvriers en grève.

Pour parvenir enfin à la reprise du travail, le Front Populaire décide donc d’en remettre un couche par l’adoption complémentaire des fameuses lois sociales des 20 et 21 juin, à savoir : les 40 heures ("…la durée du travail effectif des ouvriers et employés de l’un et l’autre sexe et de tout âge ne peut excéder 40 heures par semaine.") sans réduction de salaire et 15 jours de congés payés "pour tous les travailleurs".

Devant ce qui apparaît comme une avancée sociale considérable, la lutte s’effrite puis s’arrête.

Le "Front populaire" et les syndicats parachèvent les préparatifs de la guerre mondiale

Les lois sociales de 1936 auront bel et bien permis de briser les grèves de mai-juin et de remettre les ouvriers sous la pression des impératifs de production pour la défense nationale. Mais elles avaient une autre vertu, tout aussi importante dans la perspective bourgeoise de 1939. Sous l’apparence de "concessions" à la classe ouvrière, la bourgeoisie faisait passer des mesures essentielles pour conditionner les travailleurs et leur faire accepter une intensification sans précédent des cadences de production via l’introduction de nouvelles méthodes d’organisation du travail destinées à décupler les rendements horaires si nécessaire pour faire tourner à plein régime l’industrie d’armement. Ce sera la généralisation du taylorisme, du travail à la chaîne et de la dictature du chronomètre à l’usine.

De l’aveu même de l’historien bourgeois Antoine Prost : "Ce qui frappe le plus dans l’épisode du Front Populaire, c’est l’adéquation des conquêtes ouvrières à la situation économique et sociale (…) Les 40 heures et les congés payés répondent à la surexploitation entraînée par la crise économique dans des entreprises en voie de rationalisation…".

Un aveu encore plus retentissant sera celui de Léon Blum en personne, qui déchirera le voile "social" posé sur les lois de 1936 à l’occasion du procès organisé par le régime de Vichy à Riom en 1942 cherchant à faire du Front Populaire et des 40 heures, les responsables de la lourde défaite de 1940 suite à l’assaut de l’armée nazi.

Blum défendra magistralement son honneur bafoué de patriote lors de l’audience du 10 mars : "Le rendement horaire, de quoi est-il fonction ? (…) il dépend de la bonne coordination et de la bonne adaptation des mouvements de l’ouvrier à sa machine ; il dépend aussi de la condition morale et physique de l’ouvrier."

Il y a toute une école en Amérique, l’école Taylor, l’école des ingénieurs Bedeau, que vous voyez se promener dans des inspections, qui ont poussé très loin l’étude des méthodes d’organisation matérielle conduisant au maximum de rendement horaire de la machine, ce qui est précisément leur objectif. Mais il y a aussi l’école Gilbreth qui a étudié et recherché les données les plus favorables dans les conditions physiques de l’ouvrier pour que ce rendement soit obtenu. La donnée essentielle c’est que la fatigue de l’ouvrier soit limitée…

Ne croyez-vous pas que cette condition morale et physique de l’ouvrier, toute notre législation sociale était de nature à l’améliorer : la journée plus courte, les loisirs, les congés payés, le sentiment d’une dignité, d’une égalité conquise, tout cela était, devait être, un des éléments qui peuvent porter au maximum le rendement horaire tiré de la machine par l'ouvrier."

Voilà "l’homme de 36" qui nous explique par A+B comment et pourquoi les mesures "sociales" de son gouvernement furent un passage obligé pour adapter et façonner les prolétaires aux nouvelles méthodes infernales de production visant l’armement rapide de la nation avant que ne tombent les premières déclarations de guerre officielles. D’ailleurs, il est à noter que les fameux congés payés, sous une forme ou sous une autre, ont été accordés à la même époque dans la plupart des pays développés s’acheminant vers la guerre et imposant de ce fait à leurs ouvriers les mêmes cadences de production.

L’acte d’accusation du Maréchal Pétain dénonçant "l’esprit de jouissance" qui l’aurait "emporté sur l’esprit de sacrifice" tombe en miette avec le verdict de la Cour de Riom obligée de reconnaître que le cabinet Blum avait plus fait que ses prédécesseurs pour la défense nationale en créant les conditions économiques et sociales adéquates. Et le résultat parle de lui-même puisque de 1936 à 1937, on note un accroissement de 30% du potentiel militaire français dans l’armée de l’air, la flotte et la production de blindés.

On peut dire que si la Seconde Guerre mondiale se prépare dans les meilleurs conditions, à savoir la mise au pas des prolétaires, c’est grâce à la gauche flanquée de ses gardes-chiourme syndicaux. En effet, c’est la CGT qui aura prêché sans cesse l’ordre, la sagesse et l’esprit de conciliation aux ouvriers en lutte en 1936, non seulement pour qu’ils se remettent à produire des blindés mais aussi pour leur faire accepter la nouvelle organisation du travail permettant une exploitation totale et forcenée de leurs muscles ainsi dévorés par la production militaire.

Léon Jouhaux, socialiste et dirigeant syndical, nous explique cela en ces termes : "…les organisations ouvrières [syndicats] veulent la paix sociale. Tout d’abord pour ne pas gêner le gouvernement de Front Populaire et pour, par la suite, ne pas freiner le réarmement." Il est donc tout à fait naturel que les accords de Matignon aient aussi cherché à renforcer l’emprise des syndicats sur les ouvriers via leur plus large implantation dans les usines. Ainsi l’article 3 précise que "les employeurs reconnaissent la liberté ainsi que les droits des travailleurs d’adhérer librement et d’appartenir à un syndicat professionnel…". En fait, quand la bourgeoisie prépare la guerre, l’Etat se voit contraint de contrôler l’ensemble de la société pour orienter toutes ses énergies vers la macabre perspective. Et, dans l’usine, il se trouve que c’est le syndicat qui est le mieux à même de permettre à l’Etat de développer sa présence policière. Voilà encore un autre des merveilleux acquis de 1936 !

Le mythe des "acquis de 1936"

Une fois la fin des grèves obtenue et l’installation durable d’un rendement horaire maximum de l’exploitation de la force de travail, il ne restait plus au gouvernement de Front Populaire qu’à passer à la reconquête du "terrain concédé" en augmentant le nombre d’heure de travail en priorité, cela va de soi, dans tous les secteurs clés de l’économie de guerre. C’est comme cela que la boucle est bouclée !

Alors que la hausse des salaires est très rapidement annulée par la hausse encore plus importante des prix (augmentation de 54% des prix des produits alimentaires entre 1936 et 1938), les dérogations à la loi des 40 heures tombent en cascade, un an après les accords de Matignon.

Ainsi, l’arrêté du 29 juillet 1937 autorise les heures supplémentaires "dans les secteurs essentiels de la vie économique" comme les mines de fer et de charbon. Dans la même veine, le comité d’enquête sur la production, composé de la CGT et de la CGPF (ancêtre de l'actuel Medef), obtient le 24 août 1937 des assouplissements et dérogations supplémentaires "pour les industries intéressant la défense nationale".

Dans la continuité du Front Populaire, le gouvernement Radical de Daladier, en 1938, poursuivra la série de décrets-lois anti-ouvriers avec la suppression des majorations pour les 250 premières heures de travail supplémentaire, l’annulation des dispositions des conventions collectives interdisant le travail aux pièces et l’application de sanctions pour tout refus d’effectuer des heures supplémentaires pour la défense nationale. Quant aux congés payés, ils seront dévorés en une bouchée puisque sur proposition du patronat, appuyé par le gouvernement Blum et relayé par les syndicats, les fêtes de Noël et du Premier de l’An seront à récupérer. Une mesure qui s’appliquera ensuite à toutes les fêtes légales soit 80 heures de travail supplémentaire ce qui correspond exactement aux 2 semaines de congés payés.

Les ouvriers, notamment ceux du nord de la région parisienne déclencheront des grèves de protestations contre des conditions de travail devenues plus abominables qu’elles ne l’étaient déjà avant les "lois sociales". Mais l’encadrement syndical et les mystifications drainées par la gauche font que la mobilisation n’est plus la même qu’au printemps 1936. La classe dominante peut lâcher ses chiens : 1500 policiers attaquent l’usine Renault le 23 novembre 1938. Des centaines d’ouvriers seront blessés et 300 en état d’arrestation. La classe ouvrière est alors sous le talon de fer de la bourgeoisie.

Finalement, le seul est unique bénéficiaire des accords de Matignon et des lois sociales n’est autre que le capital national et ses préparatifs guerriers.

C’est pourquoi, le 70e anniversaire du Front Populaire, fêté en ces mois de mai-juin 2006, comme les précédents, est avant tout l’anniversaire de la guerre, de la victoire de la bourgeoisie sur le prolétariat international, de son intégration à l’économie de guerre et de l’hégémonie de l’idéologie nationaliste.

En 1968, la reprise des luttes de la classe ouvrière marquera le réveil de cette longue nuit contre-révolutionnaire entamée à la fin des années 1920. Certes, nous ne sommes plus aujourd’hui dans le brouillard des années 1930. Cela étant, les nouvelles générations de prolétaires doivent se réapproprier de telles leçons, si chèrement payées par le passé. C’est la condition sine qua non pour comprendre la véritable nature de la gauche du capital, des syndicats et tous leurs pièges et ainsi mener jusqu’à son terme la future révolution prolétarienne.

 Azel (14 mai 2006)



[1] [19]Union des partis de gauche décidée en 1935 entre la SFIO (ancêtre du PS), le Parti Radical et le PCF pour diffuser le plus largement possible l’idéologie anti-fasciste et patriotique dans les rangs ouvriers. Lors de la prise de pouvoir du Front Populaire, en 1936, le PCF choisira de ne pas entrer dans la composition du gouvernement mais restera son plus solide pilier en jouant le rôle, selon son expression, de "ministre des masses".  

Géographique: 

  • France [1]

Heritage de la Gauche Communiste: 

  • Le "Front Uni" [20]
  • Les soi-disant partis "ouvriers" [21]

La FICCI dans ses œuvres : mensonges et comportements de voyous

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La prétendue Fraction Interne du CCI (FICCI) a publié le 20 mai sur son site Internet un communiqué intitulé "Une nouvelle agression violente du CCI contre nos militants" qui illustre une fois encore à quel point le mensonge et la calomnie constituent le seul fond de commerce de cette petite bande de voyous et de mouchards. Que dit ce communiqué ?

"Ce samedi 20 mai, trois militants de notre Fraction étaient chargés de diffuser un tract à la porte du lieu où se tient la Réunion "publique" du CCI.

A nouveau, une milice de ce groupe - qui nous a exclus en 2001 - attendait fermement nos camarades pour leur interdire le passage sur la voie publique.

A nouveau, nos camarades ont subi une lâche agression physique ; et celle-ci était d'autant plus violente qu'ils n'ont pas voulu "obtempérer", qu'ils ont cherché à se défendre.

Rappelons que nos militants étaient au nombre de 3 (dont une femme) et qu'ils avaient à faire face à 6 ou 7 "courageux" gros bras.

Si ces miliciens décérébrés ont cessé de les malmener et si nos camarades n'en sont sortis qu'avec quelques "bleus", c'est uniquement dû à l'intervention de plusieurs personnes, dans la rue, venues à leur rescousse.

Nous condamnons, une fois de plus et de la façon la plus ferme, ces pratiques qui n'ont rien à voir avec le prolétariat, mais beaucoup avec le stalinisme de sinistre mémoire. Quand on refuse le débat politique, quand on se soustrait à la confrontation des positions, la logique des faits ne peut que vous amener à vous donner les moyens de faire taire les voies dissonantes. Le CCI en est là, aujourd'hui."

Nous l'affirmons tout net : cette version des faits, encore une fois, est un tissu de mensonges !

Dans notre article "Calomnie et mouchardage, les deux mamelles de la politique de la FICCI envers le CCI [22]" nous avions remis les pendules à l'heure par rapport à un autre communiqué similaire de la FICCI datant du 11 mars et intitulé "Communiqué de la 'Fraction Interne du CCI' à tous les groupes et militants se revendiquant de la Gauche communiste : Cette fois, ça y est ! Ils ont physiquement agressé et frappé nos militants !" Dans notre texte, nous dénoncions les mensonges de la FICCI nous accusant d'avoir "frappé à plusieurs reprises" et "continué à cogner" ses membres et nous précisions : "En ce sens, nous pouvons rassurer la personne qui signe "Bm" et qui a envoyé un message à la FICCI déclarant "La première chose est de savoir si vous n'êtes pas blessés et si vous n'avez pas besoin d'une aide quelconque." Si les éléments de la FICCI ont exhibé des bosses ou des bleus, ils ne sont pas le fait des militants du CCI."

Cette fois-ci, nous ne dirons pas la même chose au compatissant "Bm" : un flacon d'arnica avec, en prime, une boîte de chocolats seront aujourd'hui les bienvenus pour la FICCI. Effectivement, si un des membres de cette petite bande de voyous, le citoyen Juan, est rentré chez lui avec quelques bleus, les militants du CCI n'y sont pas pour rien. Cela dit, le récit qui est donné par la FICCI de l'épisode où il a attrapé ces "bleus" n'a rien à voir avec la réalité.

Dans notre article "Calomnie et mouchardage, les deux mamelles de la politique de la FICCI envers le CCI", nous avons expliqué pourquoi, dorénavant, nous interdisons aux membres de celle-ci les abords du lieu où se tiennent nos réunions publiques :

"… suite à notre intervention au sein de la mobilisation des étudiants contre le CPE, nous attendions la venue de nouveaux éléments à notre réunion publique du 11 mars consacrée justement à cette mobilisation (ce qui effectivement a été le cas à Paris et dans d'autres villes) et nous ne voulions pas que la FICCI ait l'occasion de poursuivre devant et à l'égard de ces nouveaux éléments la politique qu'elle a menée depuis des années : les calomnies, les provocations et surtout le flicage.

En effet, les sympathisants qui venaient auparavant à nos réunions publiques étaient connus depuis longtemps par les membres de la FICCI. En ce sens, le travail parasitaire et policier dont elle s'est fait une spécialité ne pouvait s'appliquer à eux. Par contre, nous ne pouvons tolérer que de nouveaux éléments qui s'intéressent à la politique communiste soient immédiatement "fichés" par la FICCI. Dans la mesure où l'arrivée de ces nouveaux éléments se confirme et tendra probablement à s'amplifier dans le futur, le CCI a donc décidé d'interdire dorénavant aux membres de la FICCI, non seulement l'entrée du lieu de nos réunions publiques, mais également les abords de celui-ci." [1] [23]

Lors de notre réunion publique du 20 mai à Paris, nous avions donc disposé à une cinquantaine de mètres autour du portail d'entrée du lieu où elle devait se tenir plusieurs groupes de deux camarades chargés de barrer le chemin aux membres de la FICCI. Lorsqu'ils ont vu arriver les trois membres de celle-ci, deux de nos camarades leur ont indiqué qu'ils devaient rebrousser chemin. L'un de nos camarades, K., s'est placé devant le membre de la FICCI qui se fait appeler "Pédoncule" (celui qui avait menacé un de nos camarades de lui "trancher la gorge") et l'autre, F., devant Juan, le membre plus éminent de la FICCI. Notre camarade F. a écarté les bras en déclarant "On ne passe pas !". C'est alors que Juan, sans sommation et en profitant du fait que le geste de notre camarade F. l'empêchait de se protéger, lui a asséné un violent coup de poing au visage et un coup de genou dans le bas ventre avant de le saisir au collet. Il était tellement évident que Juan était l'agresseur qu'une vieille dame asiatique qui se trouvait à proximité a pris le bras de celui-ci pour l'empêcher de continuer à cogner. Même le sieur Pédoncule ("l'égorgeur" de la FICCI) a tenté de calmer Juan (était-ce par crainte de représailles ou parce qu'il avait compris que son complice était devenu fou ?). Suite à l'intervention du citoyen Pédoncule et de la vieille dame, le voyou Juan a alors donné la consigne à ses deux complices, l'"égorgeur" et sa compagne Aglaé : "On se tire !". Quelques instant après, d'autres camarades de notre équipe sont arrivés sur les lieux et, constatant que notre camarade F. avait été blessé, ils ont décidé de partir à la poursuite du commando de la FICCI pour lui signifier que le CCI ne saurait tolérer de telles opérations "coups de poing" contre nos militants. Quand nos camarades ont rejoint les trois pieds nickelés de la FICCI, l'un d'entre eux, B., a dit à ces derniers : "On ne va pas vous laisser partir comme cela". C'est alors que Juan a de nouveau porté un coup de poing et un coup de pied à notre camarade B. lequel s'est légitimement défendu en lui portant à son tour plusieurs coups de poing (relativement modérés puisque, suivant les termes même de la FICCI, Juan n'a eu que "quelques bleus"). Plusieurs personnes se sont alors interposées mais il était tellement clair que, une nouvelle fois, c'était le sieur Juan qui avait déclenché les hostilités, qu'une de ces personnes (un homme d'une quarantaine d'années, également d'origine asiatique) a accompagné pendant une centaine de mètres nos camarades pendant qu'ils revenaient vers le lieu de la réunion publique. Ce témoin leur a dit qu'il était évident  que c'était "les autres" qui étaient les agresseurs.

Tels sont les faits qui se sont réellement déroulés.

Effectivement, cette fois-ci, un de nos camarades a été contraint, pour se défendre contre les exactions de l'individu Juan, de donner des coups à un membre de la FICCI (contrairement à ce que laisse entendre la FICCI, les deux autres, Pédoncule et Aglaé, n'ont reçu aucun coup). Ce que le "communiqué" de la FICCI se garde bien de dire, c'est que l'attitude de notre camarade faisait suite à deux agressions successives de la part de Juan. En fait, c'était la toute première fois qu'un membre du CCI frappait un membre de la FICCI (contrairement à ce que raconte de façon mensongère celle-ci tout au long de ses Bulletins). En revanche, ce n'est pas la première fois que le sieur Juan portait des coups à un militant du CCI puisque, le 22 avril 2002, il avait déjà donné un coup de pied à un de nos camarades sous le prétexte (parfaitement mensonger) qu'il avait "agressé" un autre membre de la FICCI, Jonas (voir à ce sujet la note 10 de notre article "Le PCI (Le Prolétaire) à la remorque de la "fraction" interne du CCI [24]" dans Révolution Internationale n° 328).

Évidemment, certains pourraient considérer qu'il n'y a pas plus de raisons de croire notre version des faits que celle de la FICCI. En somme, ce serait "parole contre parole".

A cela nous voulons opposer les faits suivants :

  1. De nombreux articles publiés dans notre presse et sur notre site Internet ont déjà dénoncé et réfuté, preuves et documents à l'appui, les mensonges les plus grossiers de la FICCI (nous ne les avons pas réfutés tous car il y en a tellement que nous courrions le risque de déséquilibrer complètement nos publications au détriment des questions politiques fondamentales qui se posent à la classe ouvrière). En particulier, nous avons démenti en détail le mensonge, réitéré dans le dernier communiqué de la FICCI, suivant lequel nous aurions "exclu" ses membres en 2001. [2] [25]
  2. Le fait que les membres de la FICCI se sont conduits comme des mouchards peut être facilement vérifié par la simple consultation de son Bulletin 14 qui se trouve encore sur son site Internet (notamment les textes "La dernière manoeuvre du CCI vis-à-vis de notre fraction : une lettre de Revolución Mundial" et "Mise au point sur l'article de RI n°328 de novembre 2002 sur le PCI-Le Prolétaire". Nous avons réfuté ses arguties à ce sujet dans nos articles "Les méthodes policières de la 'FICCI' [26]" (RI n° 330) et "Les réunions publiques du CCI interdites aux mouchards [27]" (Révolution Internationale n° 338).
  3. Pour ce qui concerne les événements qui se sont déroulés le 22 janvier 2005 (menaces de mort contre un de nos militants de la part du dénommé "Pédoncule" [28]), le 11 mars 2006 (prétendu tabassage des membres de la FICCI par nos militants [22]) et le 20 mai (prétendue "nouvelle agression violente du CCI contre les militants de la FICCI"), nous sommes totalement disposés à une confrontation de nos militants avec les membres de la FICCI devant une commission de membres d'organisations de la Gauche communiste. Ce n'est pas la première fois que nous faisons une telle proposition de constituer un Jury d'honneur face aux accusations de la FICCI. Sachant bien qu'une telle instance risquerait de démasquer ses mensonges et ses mauvais coups, la FICCI en a toujours rejeté le principe, comme elle le fait une nouvelle fois dans son dernier Bulletin avec le texte "Sur les nouvelles tentatives du CCI actuel pour débaucher des camarades pour un jury d'honneur".
  4. Une dernière illustration de la méthode de la FICCI consistant à reprendre à son compte la devise de Goebbels (chef de la propagande nazie) : "Un mensonge énorme porte avec lui une force qui éloigne le doute" nous a encore été donnée récemment par son article du Bulletin 35 "Manifestations et grèves en France : Le nouveau CCI affirme sa solidarité avec les CRS et la police anti-émeutes" auquel nous répondons dans notre texte "La prétendue 'solidarité du CCI avec les CRS' : comment la FICCI essaie de masquer ses propres comportements policiers [29]".

Jusqu'à présent, la FICCI (à part un coup de pieds de Juan en 2002), avait limité (si on peut dire) ses comportements de bande de voyous au vol, au chantage, à la calomnie, au mouchardage et aux menaces de mort (excusez du peu). Cette fois-ci, un de ses membres a agressé physiquement en les cognant deux de nos camarades. Il est clair que cette agression est dans la droite ligne des comportements précédents, tant de la FICCI comme un tout, que du voyou Juan en particulier. La seule passion qui anime la FICCI n'est sûrement pas celle de la défense du combat de la classe ouvrière mais LA HAINE du CCI, ainsi que de ses militants. [3] [30] Nous sommes persuadés que les membres de la FICCI n'ont pas fini d'exprimer cette haine qui les pousse aujourd'hui à se conduire comme des brutes, dévoilant ainsi ouvertement leur appartenance au lumpen et non au milieu politique prolétarien. Comme nous l'avons mis en évidence à plusieurs reprises (et notamment dans notre article "Réponse aux calomnies honteuses d'une petite association de malfaiteurs"), les agissements de ce trio maffieux sont d'ores et déjà au service des forces de répression de l'État capitaliste. A qui ces tristes sires veulent-t-ils encore faire croire que leur préoccupation est la "confrontation politique des arguments" ? Les comportements répugnants de Juan sur la place publique le 20 mai (après ceux de son copain "égorgeur") nous ont donné encore un aperçu très clair de la nature de leurs "arguments" (sic !).

Notre organisation ne se laissera pas intimider par les comportements de voyous et autres actes de brutalité du forcené Juan ou de qui que ce soit. Plus que jamais, l'entrée de nos réunions publiques restera interdite aux mouchards, aux provocateurs, aux "cogneurs" et autre "égorgeur"de la FICCI. Face aux exactions physiques de cette petite bande de dégénérés, le CCI saura se défendre, défendre ses principes et défendre chacun de ses militants et de ses sympathisants avec la plus grande détermination comme il l'a fait le 20 mai. C'est ce que nous avons mis en évidence dans le point d'information que nous avons fait dans notre dernière réunion publique tout de suite après ces événements.

 

Courant Communiste International (2 juin 2006)

 


[1] [31] La validité de notre préoccupation de ne pas permettre que la FICCI puisse "ficher" les nouveaux venus à nos réunions publiques s'est confirmée dès la réunion que nous avons tenue le 20 mai. En effet, à la fin de celle-ci, un étudiant qui avait joué un rôle de premier plan dans les assemblées générales d'une des universités de la région parisienne nous a dit qu'il ne tenait absolument pas à ce que sa présence à notre RP soit connue dans la mesure où cela risquait "d'aggraver encore son cas" auprès de certains de ses enseignants dont il redoutait des représailles suite à sa participation à la mobilisation contre le CPE. Nous sommes bien conscients que les mesures que nous prenons contre les mouchards de la FICCI ne sauraient empêcher la police d'envoyer un indicateur se renseigner dans nos réunions publiques. Nous avons déjà répondu à cette objection : "Cela est évidemment parfaitement vrai. Mais est-ce que ça veut dire pour autant que nous devons laisser faire lorsque des gens qui ont déjà démontré qu'ils sont prêts à publier n'importe quoi, qui ont déjà déclaré qu'ils ne se sentent tenus par aucune loyauté envers le CCI ni envers ses militants [ni envers ses sympathisants, pouvons-nous ajouter] dont ils ont une connaissance détaillée, viennent dans nos réunions en remplissant leur calepins de copieuses notes ? Est-ce que, en somme, nous devrions laisser venir des mouchards ouverts et avérés sous prétexte que nous ne pouvons pas détecter les mouchards cachés ?" ("Les réunions publiques du CCI interdites aux mouchards [27]", Révolution Internationale n° 338).

[2] [32] La première exclusion d'un membre de la FICCI, Jonas, remonte à 2002 et nous avons expliqué dans notre presse les motifs de cette exclusion (voir le "Communiqué à nos lecteurs [33]" dans Révolution Internationale n° 321). Quant aux autres membres de la FICCI, c'est au printemps 2003 qu'ils ont été exclus pour mouchardage par notre 15e congrès international (voir notamment "XVe Congrès du CCI : Renforcer l'organisation face aux enjeux de la période [34]" dans la Revue Internationale n° 114). C'est d'ailleurs tellement vrai que les membres de la FICCI n'ont pas été exclus en 2001 que deux d'entre eux étaient présents à la réunion plénière de notre organe central international qui s'est tenue en janvier 2002, qu'ils ont pris connaissance des rapports présentés à cette occasion et qu'ils ont pris part au vote des résolutions adoptées par cette réunion (faits qui sont amplement confirmés par différents textes de la FICCI publiés dans son Bulletin n° 6).

[3] [35] A quoi faut-il attribuer la rage hystérique de Juan qui, auparavant, se contentait de ricaner, de "rouler les mécaniques" et de provoquer nos camarades (une de ses "spécialités" étant de menacer tel ou tel d’entre eux de lui "casser la gueule" le jour où il le rencontrerait seul) ? On peut imaginer que la publication sur notre site Internet, quelques jours auparavant, de notre prise de position "Calomnie et mouchardage, les deux mamelles de la politique de la FICCI envers le CCI [22]" y est pour quelque chose, notamment du fait que dans ce texte nous mettions en évidence que la FICCI n'avait rien à dire sur la mobilisation contre le CPE (ce qui l'obligeait à plagier nos propres prises de position). On peut également penser que notre intervention et l'impact de celle-ci dans ce mouvement lui a fait monter le taux d'adrénaline, puisqu'elle mettait en relief la totale nullité de "l'intervention" de la FICCI. On peut aussi penser que la publication sur notre site d'une lettre de A., supporter de la FICCI, lui a fait perdre la boule puisque A. annonçait qu'il était prêt à porter plainte auprès de la police contre les militants du CCI ("La FICCI reçoit le type de solidarité qu'elle mérite [36]"). A moins que l'affirmation de A. ("contrairement à la FICCI, je me défendrai physiquement très sérieusement"), n'ait piqué Juan au vif : connaissant le personnage de longue date, nous ne doutons pas un seul instant que ce héros de bande dessinée avait de toute évidence besoin de prouver à ses supporters qu’il est un vrai "caïd". Les coups portés à nos camarades par le "cake" Juan auraient constitué une preuve que lui aussi (comme A.) "avait quelque chose dans le pantalon" : ce serait tout à fait dans la "logique" de ce pauvre type (bien que dangereux) qui passe son temps à bomber le torse et jouer au matamore comme un enfant de 5 ans qui veut en mettre plein la vue à ses petits copains de l’école maternelle.

Courants politiques: 

  • FICCI - GIGC/IGCL [37]

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