Prises de position du CCI

18e congrès du CCI : vers le regroupement des forces internationalistes

A la fin du mois de mai, le CCI a tenu son 18e congrès international. Comme nous l'avons toujours fait jusqu'à présent, et comme il est de tradition dans le mouvement ouvrier, nous livrons aux lecteurs de notre presse les principaux enseignements de ce congrès dans la mesure où ces enseignements ne sont pas une affaire interne à notre organisation mais concernent l'ensemble de la classe ouvrière dont le CCI fait partie intégrante.

Prise de position d’Internasyonalismo en tant que nouvelle section du CCI aux Philippines

Guerre ou révolution. Barbarie ou socialisme. A notre époque, ce sont les seuls choix auxquels est confronté le mouvement prolétarien international.

Puisque nous choisissons révolution et socialisme, nous choisissons de nous intégrer au CCI. Pour faire de la révolution prolétarienne mondiale une réalité et arriver au communisme, les communistes doivent avoir une organisation qui soit mondiale de par son but et son ampleur. Plus encore, une organisation qui ait une plate-forme marxiste claire et cohérente.

Salut aux nouvelles sections du CCI aux Philippines et en Turquie!

Lors de notre dernier congrès international, nous avions pu y saluer la présence, pour la première fois depuis un quart de siècle, de délégations de différents groupes se situant clairement sur des positions de classe internationalistes (OPOP du Brésil, le SPA de Corée, l'EKS de Turquie, Internasyonalismo des Philippines, même si ce dernier groupe n'avait pu être présent physiquement). Le contact et la discussion se sont poursuivis non seulement avec ces quatre groupes mais également avec d'autres groupes et éléments dans d'autres pays du monde (notamment en Amérique latine ce qui a permis à notre organisation de tenir plusieurs réunions publiques au Pérou, à Saint Domingue et en Equateur). La discussion avec les camarades de Turquie et des Philippines les a conduits à prendre la décision de poser leur candidature au CCI compte tenu de leur accord croissant avec nos positions.

Salut à la naissance d'un noyau du CCI au Brésil!

Nous informons nos lecteurs de la création d'un noyau du CCI au Brésil. C'est pour nous un évènement de grande importance qui vient concrétiser le développement de la présence politique de notre organisation dans le pays le plus important d'Amérique latine, pays qui compte les plus grosses concentrations industrielles de cette région  aussi bien qu'à l'échelle internationale. Il existe également dans ce pays un milieu d'éléments  attirés par les positions révolutionnaires, de même que des groupes politiques prolétariens.

Rapport sur la conférence en Corée - octobre 2006

En Juin 2006, le CCI a reçu une invitation de la part de la Socialist Political Alliance (SPA), un groupe de Corée du Sud qui se réclame de la tradition de la Gauche communiste, pour participer à une "Conférence internationale de Marxistes révolutionnaires" ; cette Conférence allait se tenir dans les villes de Séoul et de Ulsan, dans le courant du mois d'octobre de cette même année. Nous avons été en contact avec la SPA pendant environ un an et, malgré les inévitables difficultés de langue, nous avons pu entamer des discussions, en particulier sur les questions de la décadence du capitalisme et des perspectives pour le développement des organisations communistes dans la période actuelle.

Résolution : l'opportunisme et le centrisme dans la période de décadence

Il existe une différence fondamentale entre l'évolution des partis de la bourgeoisie et l'évo­lution des partis de la classe ouvrière.

Les premiers, du fait qu'ils sont les organes politiques d'une classe dominante, ont la possibi­lité d'agir dans la classe ouvrière et certains d'entre eux le font effectivement car ceci fait partie d'une division du travail au sein des for­ces politiques de la bourgeoisie dont une partie a la tâche particulière de mystifier le prolétariat, de mieux le contrôler en le faisant de l'intérieur, et de le détourner de sa lutte de classe. A cette fin,  la bourgeoisie utilise de préférence d'ancien­nes organisations de la classe ouvrières passées dans le camp de la bourgeoisie.

Par contre, la situation inverse d'une organisa­tion prolétarienne agissant dans le camp de la bourgeoisie ne peut jamais exister.  Il en est ainsi du prolétariat, comme de toute classe opprimée, parce que la place que lui fait occuper dans l'histoire le fait d'être une classe exploitée ne peut jamais faire de lui une classe exploiteuse.

Mesures contre les immigrés : Une nouvelle attaque contre la classe ouvrière

Les émeutes qui se sont déroulées dans les banlieues de France ont sans aucun doute inquiété la bourgeoisie qui a vu des bandes incontrôlées mettre des quartiers entiers à feu et à sang. Mais quelle qu'ait pu être cette inquiétude, la classe dominante n'a pour autant pas oublié d'utiliser ces événements contre la classe ouvrière (voir RI 363). Elle s'est en particulier fixée pour objectif, à travers l'assimilation répétée des émeutiers avec la fraction immigrée de la classe ouvrière, d'en profiter pour accentuer sa pression contre les immigrés eux-mêmes.

Prise de position de Wereldrevolutie concernant la foire du livre anarchiste de Utrecht du 3 décembre

Cette année aussi, les "placiers anarchistes" ont refusé, et cette fois sans aucune espèce de raison, de nous accorder un stand à la foire du livre alternatif de Utrecht. Cette attitude est en totale contradiction avec la longue tradition de discussion, aux Pays-Bas et ailleurs, entre d'une part le courant de la Gauche communiste et, d'autre part, les courants au sein de l'anarchisme qui sont à la recherche d'une alternative à la barbarie de la guerre et de la misère dans le capitalisme.

Émeutes dans les banlieues françaises : Face au désespoir, SEULE LA LUTTE DE CLASSE EST PORTEUSE D'AVENIR

Si les jeunes des banlieues se révoltent aujourd'hui, c'est qu'ils sont plongés dans un profond désespoir. En avril 1981, les jeunes de Brixton, quartier déshérité de Londres à forte population immigrée, qui s'étaient révoltés de façon semblable, avaient placardé sur les murs ce cri : "no future". C'est ce "no future", "pas de futur", que ressentent des centaines de milliers de jeunes en France, comme dans tous les autres pays. C'est dans leur chair et au quotidien, du fait du chômage, du mépris et de la discrimination que les jeunes "casseurs" des quartiers populaires ressentent cette absence totale d'avenir. Mais ils sont loin d'être les seuls.

Manifeste du 1er Congrès du CCI


Le spectre de la révolution communiste est revenu hanter le monde. Pendant des décennies, les classes dirigeantes ont cru que les démons qui avaient agité le prolétariat au siècle dernier et au début de ce siècle, avaient été exorcisés pour toujours. Le fait est que, jamais, le mouvement ouvrier n'avait connu une défaite aussi terrible et aussi durable. La contre-révolution qui s'était abattue sur la classe ouvrière européenne après ses combats de 1848, celle qui avait suivi la tentative héroïque et désespérée de la Commune, le reflux et la démoralisation qui avaient ponctué l'échec de l'expérience de1905 en Russie, n'étaient rien à côté de la chape de plomb qui a recouvert pendant un demi-siècle toutes les manifestations de la lutte de classe. Cette contre-révolution a été à la mesure de la frayeur éprouvée par la bourgeoisie face à la grande vague révolutionnaire qui a suivi la première guerre mondiale, la seule vague qui ait, jusqu'ici, réellement réussi à faire trembler le système capitaliste jusque dans ses fondements. Après s'être élevé sur de telles hauteurs, jamais le prolétariat n'avait connu un tel désastre, un tel désespoir, une telle honte. Et, face à lui, jamais la bourgeoisie n'avait manifesté une telle arrogance au point de présenter les plus grandes défaites de la classe comme des "victoires" pour celle-ci et de faire de l'idée même de révolution une espèce d'anachronisme, de mythe hérité d'une époque révolue.

Massacre en Ossétie du nord : Non à la terreur d'Etat ! Non au terrorisme nationaliste !

Le massacre de plus de 300 personnes dont une majorité d'enfants, dans l'école Numéro un de la ville de Beslan en Ossétie du Nord ne peut que provoquer l'indignation et un sentiment d'horreur. Tout autant que les attaques terroristes du 11 septembre 2001 aux Etats-Unis, c'est un crime de guerre dont les victimes sont, comme toujours, les membres les plus sans défense de la population civile. A Beslan, les otages ont été soumis à l'intimidation, la faim, la soif et à des exécutions sommaires et beaucoup de ceux qui ont survécu à la première explosion dans le gymnase où ils étaient retenus, ont été tués dans le dos par les preneurs d'otages quand ils ont tenté de s'enfuir.
Dans les jours qui ont suivi le massacre, tous les leaders du monde se sont empressés d'exprimer "leur solidarité avec le peuple russe" et avec leur "président fort", Mr Poutine. Lors de la Convention républicaine qui se tenait à New York, Bush n'a pas hésité à inclure la guerre que mène l'Etat russe contre le séparatisme tchétchène dans "la guerre contre le terrorisme" menée par les Etats-unis. A Moscou, des dizaines de milliers de gens ont participé à une manifestation officielle contre le terrorisme sous des banderoles qui disaient : "Poutine, nous sommes avec toi".
Mais la solidarité avec les victimes de Beslan est une chose. Le soutien à l'Etat russe en est une tout autre. L'Etat russe est autant responsable de ce cauchemar que les terroristes qui ont assailli l'école.
D'abord, parce qu'une grande partie des morts et des blessés a quasiment certainement été causée par les troupes russes qui entouraient l'école et ont utilisé des armes automatiques, des lance-flammes et des grenades de façon totalement chaotique. Ces méthodes brutales ne peuvent manquer de rappeler la façon dont s'est terminé le siège du théâtre de Moscou en octobre 2002, et pourtant Poutine a refusé que la moindre question ne soit soulevée quant au rôle de l'armée dans cette affaire. Mais plus important que ça, c'est que tout comme "la guerre" américaine "contre le terrorisme" a fait de l'Afghanistan et de l'Irak un terrain de chasse idéal pour les gangs terroristes régionaux et internationaux, de même le terrorisme tchétchène est un produit de la guerre dévastatrice menée par l'impérialisme russe dans le Caucase.
La terreur de l'Etat russe en Tchétchénie

Confrontée à la revendication d'indépendance de la Tchétchénie à la suite de l'effondrement de l'URSS, la Russie a répondu par une offensive meurtrière dans laquelle au moins 100 000 personnes ont trouvé la mort. En 1999, après une accalmie du conflit, Poutine a relancé son offensive à un niveau encore plus barbare, rasant littéralement la capitale tchétchène de Grozny. Le prétexte de cette nouvelle offensive était les explosions d'immeubles à Moscou et Volgodonsk au cours desquelles 300 personnes furent tuées. Bien que les terroristes tchétchènes furent tenus pour responsables, il y a de fortes raisons de penser que c'était le travail des services secrets russes. Depuis, la Russie a maintenu une intransigeance totale face aux revendications d'indépendance de la Tchétchénie. En effet, la perte de celle-ci constituerait un coup énorme aux intérêts impérialistes russes. D'abord à cause de la position stratégique de la Tchétchénie vis à vis des champs de pétrole et des pipes-lines du Caucase; mais plus encore à cause du danger que comporte la sécession de la Tchétchénie pour la Fédération de Russie ; cela donnerait le signal d'un éclatement de celle-ci, et la Russie y perdrait ses dernières prétentions à jouer un rôle sur l'arène mondiale.
Il n'y a pas de limite aux crimes commis par l'armée russe dans le Caucase. Un certain nombre d'organisations "humanitaires" a fourni beaucoup de documentation à ce sujet. Par exemple, l'organisation Human Watch parle de l'incapacité de Poutine "à établir un moyen significatif de poursuivre les responsables des crimes commis par les sodats et les forces de police russes… les disparitions forcées, les exécutions sommaires et les tortures ont énormément sapé la confiance vis à vis des institutions de l'Etat russe dans la population tchétchène ordinaire" (cité dans The Guardian, septembre 2004).

Communiqué à nos lecteurs - Une attaque parasitaire visant à discréditer le CCI


De tout temps les organisations révolutionnaires ont eu à se défendre contre des tentatives visant à les discréditer (voir notre article "le combat des organisations révolutionnaires contre la provocation et la calomnie" paru dans Révolution Internationale n°321 ou voir ici) et le CCI, tout au long de son existence, n'a pas été épargné.

Communiqué à nos lecteurs : le CCI vient d'exclure un de ses membres



Le CCI vient d'exclure un de ses membres. Une telle mesure n'est pas fréquente de la part de notre organisation. La dernière exclusion d'un membre du CCI remonte à 1995 et la précédente avait eu lieu en 1981. En effet, nous n'appliquons une telle sanction que face à des fautes extrêmement graves, et c'est pour cela qu'en général, nous l'accompagnons d'un communiqué dans la presse parce que nous considérons que l'élément qui est sanctionné représente un danger, non seulement pour notre organisation mais également pour l'ensemble du milieu politique prolétarien et les sympathisants de la Gauche communiste.
 

Inde, Pakistan : une nouvelle aggravation des conflits impérialistes

Depuis la guerre du Golfe, la classe ouvrière mondiale a été confrontée sans cesse à la réalité de la guerre : les innombrables conflits en Afrique et en Yougoslavie, celui du Kosovo, du Kargil (région du Cachemire indien où les affrontements entre l'Inde et le Pakistan ont fait plus de 30.000 morts, pour la plupart des civils, en 1998), l'intervention militaire en Afghanistan et, maintenant, les préparatifs de guerre entre l'Inde et le Pakistan, nations qui possèdent l'arme nucléaire et se livrent un face à face menaçant.

Cette réalité du système capitaliste en décomposition, constamment déchiré par la guerre, est horrifiante. Considérée en dehors du cadre historique du marxisme, elle conduit au désespoir. Seule l'analyse historique et matérialiste de la réalité du capitalisme aujourd'hui, fournit une clef pour comprendre les guerres et les crises qui ravagent le système capitaliste mondial.

Les guerres qui ont ravagé le système capitaliste depuis le début du 20e siècle ne peuvent être comprises que dans le cadre de la décadence de ce système, à partir de 1914. Cependant, le cadre immédiat dans lequel se déroulent les guerres actuelles est défini par l'effondrement des blocs impérialistes à la fin des années 1980 et par la décomposition du capitalisme. Comme nous l'avons montré à maintes reprises, l'effondrement du bloc russe en 1989 a entraîné l'effondrement du bloc occidental. Ceci a éliminé la discipline de bloc qui empêchait que des conflits entre puissances de moindre importance n'éclatent de façon incontrôlée. La réalité, telle qu'elle apparaît depuis lors, se définit le mieux par le règne du "chacun pour soi". Ce sont toutes les puissances, petites ou grandes, qui cherchent à satisfaire leurs appétits impérialistes, quel qu'en soit le coût. De ce fait, les grandes puissances, en particulier la seule superpuissance mondiale, les Etats-Unis, ont de plus en plus de difficultés à contenir les conflits entre les gangsters de moindre importance.
Les guerres auxquelles nous faisons référence ci-dessus ont été le produit de cette tendance au chacun pour soi. Les roulements de tambours annoncent la guerre qui se prépare entre l'Inde et le Pakistan aujourd'hui. Cette guerre, tout en trouvant ses racines dans leur passé, se situe dans ce cadre historique global du chaos généralisé, de la tendance au chacun pour soi.

Les récents préparatifs de guerre entre l'Inde et le Pakistan

Depuis l'attentat terroriste du 13 décembre 2001 contre le Parlement indien, la bourgeoisie indienne réclame à grands cris la guerre contre le Pakistan. A la suite de cet attentat, toutes les fractions de la bourgeoisie indienne se sont réunies au Parlement le 18 décembre et ont déclaré soutenir toute action diplomatique et militaire, y compris la guerre, que leur gouvernement serait amené à entreprendre pour "punir", à l'instar des Américains, les "terroristes et ceux qui leur apportent leur soutien".
Immédiatement après, la bourgeoisie indienne a commencé une campagne de propagande belliciste. Les politiciens ont fait des déclarations visant à développer une hystérie guerrière et les médias ont stimulé cette frénésie chauvine par des reportages patriotiques sur la préparation de la guerre. Ceci a été accompagné par une mobilisation en vue de la guerre tout le long de la frontière. Près d'un demi-million de soldats ont été déplacés vers la frontière entre les deux pays. Réciproquement, les Pakistanais ont fait de même. La machine de guerre de chacun des deux Etats s'est mise en marche vers la frontière.
L'Inde et le Pakistan ont déplacé les populations civiles en-dehors de la zone frontalière et, de chaque côté, les champs de blé ont été transformés en champs de mines.
Ces bruits de bottes ont été accompagnés par une offensive diplomatique de la part de l'Inde, un jeu dans lequel le Pakistan est, pour le moment, en position d'infériorité. La bourgeoisie indienne a rappelé son ambassadeur à Islamabad ; chacun des deux Etats a demandé à l'autre de réduire les membres de son personnel diplomatique de 50% et a restreint leurs déplacements aux seules capitales. Chacun a interdit à l'autre l'utilisation de son espace aérien pour les vols civils et toutes les voies de transport ont été coupées. Il est aussi question d'abroger un vieux traité sur le partage de l'eau de l'Indus. On peut dire que les préparatifs de guerre sont terminés : les deux armées se font face, prêtes à s'entre-tuer à n'importe quel moment.

Une seule réponse à la misère et à la guerre : la lutte de classe


L'économie capitaliste mondiale est en pleine crise ouverte. A son tour, l'Allemagne, après les Etats-Unis et le Japon est entrée officiellement en récession. Tous les indicateurs économiques sont repartis dans le rouge. Le taux de croissance dans les 30 pays de l'OCDE ne devrait pas dépasser 1% en 2002. Et ce ne sont pas les prévisions " optimistes " des " experts " qui annoncent un redressement pour le second semestre de l'année qui peuvent rassurer, alors que depuis trente ans, ils annoncent régulièrement " la sortie du tunnel ".

L'accélération de la dégradation des conditions de vie des ouvriers est manifeste partout dans le monde. A commencer par l'aggravation du chômage. Aux Etats-Unis, 2 millions d'emplois ont été perdus au cours de l'année 2001. De gigantesques nouveaux plans de licenciements concernant le cœur des pays industrialisés sont annoncés, dans tous les secteurs de l'industrie, de l'automobile (60.000 chez Ford aux Etats-Unis) à l'aéronautique (6000 pour Airbus après les " dégraissages " massifs pour Boeing et les compagnies aériennes) en passant par les secteurs de pointe comme l'informatique, la " high tech " ou par l'électroménager (Brandt) au même titre que les secteurs plus traditionnels (les mines en Espagne, la sidérurgie en Allemagne). Sans parler de l'effondrement de la " net économie " dont les bulles de savon liées à la frénésie de spéculation financière immédiate crèvent les unes après les autres. Le démantèlement des restes de l'Etat-Providence se fait sentir dans le secteur de la santé en France après la Grande-Bretagne. Les retraites sont diminuées brutalement en Allemagne ou en Italie et le seront bientôt en France. La flexibilité du travail et sa précarisation sont imposées partout sous diverses formes. Depuis l'été 2001, le passage à l'Euro sert de justification à une accélération brutale du coût de la vie dans les Etats concernés.

Après plus de trois ans de récession, la plongée dans la banqueroute de l'Argentine, naguère présentée comme " un modèle de redressement économique " par la Banque mondiale, est révélatrice de l'avenir que nous réserve la société capitaliste. Or, la seule promesse du " nouveau " président Duhalde pour obtenir un nouveau prêt conditionnel du FMI, c'est la suppression de 100 000 emplois supplémentaires. Non seulement d'autres Etats latino-américains comme le Brésil ou le Chili sont menacés de connaître le même sort mais après le krach de 1997 des tigres et des dragons du Sud-Est asiatique, ces mêmes pays connaissent de nouvelles alertes. La faillite de l'Argentine comme la faillite du géant américain Enron sont des indicateurs de la faillite GLOBALE du système capitaliste. C'est à cause de cet enfoncement dans une crise sans issue que la bourgeoisie est partout poussée à exprimer les rivalités entre nations suscitées par la course concurrentielle vers le profit sur un terrain d'affrontements militaires. Dans le cadre d'un marché mondial sursaturé, les contradictions insurmontables du système précipitent les Etats dans des conflits où les enjeux stratégiques prennent le pas sur les intérêts économiques immédiats. Tous les Etats, des plus grands aux plus petits, en manifestant leur nature impérialiste, sont condamnés à une fuite en avant dans l'augmentation des budgets militaires, dans la course aux armements et finalement dans l'engrenage d'une implication militaire et guerrière de plus en plus importante. C'est pour cela que depuis plus de soixante ans, se révèle un autre visage du capitalisme : la guerre permanente. La guerre est devenue un phénomène inséparable de la survie même du mode de production capitaliste. Mais depuis douze ans, après l'effondrement du bloc capitaliste russe et la dissolution de la discipline issue de l'ancienne politique des blocs, on a assisté à une brutale accélération des tensions impérialistes dominée par une tendance au chaos et au " chacun pour soi " et à une multiplication des foyers de conflits. L'intervention militaire en Afghanistan des grandes puissances qui se présentent comme les gendarmes du monde est aujourd'hui un concentré saisissant des contradictions du système. Menée au nom de la " pacification " et de la " lutte contre les nouvelles menaces terroristes ", elle ne fait que semer davantage la mort, la barbarie et le chaos. Plus que jamais, la planète se retrouve mise à feu et à sang. Ces opérations musclées de " maintien de l'ordre " qui sont des démonstrations de force militaire de plus en plus brutales, contribuent à attiser, entretenir et aggraver les foyers de conflits non seulement en Asie Centrale mais aussi au Moyen-Orient où la spirale de la violence aveugle ne fait que s'élargir de jour en jour, d'attentats-kamikazes en représailles disproportionnées. En s'appuyant sur telle ou telle nation, sur telle ou telle ethnie ou sur telle ou telle bande armée, elles réactivent d'anciens conflits comme celui entre l'Inde et le Pakistan. De même, l'intervention des " boys " américains aux Philippines, leurs menaces face à d'autres pays désignés comme " des protecteurs des terroristes " ne peuvent qu'élargir dans les mois qui viennent le champ de nouvelles tueries. Et, chaque fois, ce sont les populations civiles locales qui en sont les principales victimes. Ce sont elles qui sont massacrées, bombardées, pourchassées ; ceux qui en réchappent sont condamnés à l'exode, croupissant dans des camps où ils sont à nouveau décimés par la misère, la faim, le froid, les épidémies. Cette fuite en avant dans la barbarie la plus effroyable n'est qu'une autre manifestation de la faillite historique du capitalisme et de la menace d'anéantissement que la survie de ce mode de production fait courir à l'humanité.
C'est le même système décadent qui rejette sur le pavé du chômage des millions de prolétaires qu'il est incapable d'intégrer à sa production que ce soit au cœur du système ou à sa périphérie, et qui, dans les Etats sous-développés, massacre les populations civiles dans des conflits guerriers sans fin.

Mais c'est en menant le combat contre les racines mêmes de la guerre, contre la crise économique et ses effets dévastateurs, c'est en s'affirmant sur son propre terrain de classe, c'est en résistant pied à pied aux attaques qu'elle subit, contre la dégradation de ses conditions d'existence, contre les licenciements, c'est en se donnant les moyens de développer massivement ses luttes, que la classe ouvrière pourra à terme mettre fin au déchaînement de la barbarie guerrière en renversant le capitalisme avant qu'il ne détruise la planète.

C'est parce qu'elle est la seule classe de la société porteuse de la réalisation de cette perspective, c'est parce que le développement de ses combats sont une véritable alternative à la misère et à la guerre engendrées par le capitalisme que la classe ouvrière détient le sort de l'humanité entre ses mains.

L'avenir de l'humanité est toujours entre les mains du prolétariat



Bien que la guerre tende de plus en plus à être banalisée, à devenir une "habitude" et une fatalité à laquelle chacun est appelé à se résigner, elle suscite une inquiétude bien réelle dans la population, et notamment parmi la classe ouvrière.

  • Vers où va le monde ?
  • Existe-t-il une autre alternative historique face à l'aggravation inexorable des conflits impérialistes ?

Livré à sa propre dynamique, le capitalisme ne peut échapper à la guerre impérialiste. Tous les bavardages sur la paix, toute la prétendue "bonne volonté" de ceux qui nous gouvernent n'y peuvent rien et les périodes de "paix" ne sont que les moments où la bourgeoisie se prépare pour des affrontements encore plus destructeurs et barbares.

Un pas de plus dans la décomposition capitaliste

  • Attentats à New York et Washington
    Un pas de plus dans la décomposition capitaliste

Le terrible bain de sang du 11 septembre à New-York n'est pas un coup de main inattendu du "fanatisme islamique" surgissant tel l'éclair dans un ciel d'azur. C'est au contraire un nouveau maillon, qualitativement plus grave, de la longue chaîne des guerres, des actes de destruction, du développement du militarisme et des armements, qui ravagent le monde.

Face à la violence économique et policière du capital... non aux mobilisations "citoyennes", oui aux luttes ouvrières !


 
A Gènes, pendant la réunion du G8 en juillet, Carlo Giuliani est mort sauvagement assassiné, après avoir reçu une balle à bout portant des forces de répression de l'Etat italien et s'être fait écrasé par une voiture de police. A Göteborg, au sommet de l'Union Européenne en juillet, la police suédoise -pour la première fois depuis 1931- avait déjà fait usage de balles réelles contre des manifestants. La mort de Giuliani aura été la première dans les manifestations "anti-mondialisation" qui se succèdent de par le monde depuis deux ans, mais cette escalade dans la violence répressive contre des manifestations de rue montre que la répression étatique n'est pas l'apanage des "dictatures" du tiers-monde. C'est aujourd'hui dans les pays "démocratiques", "civilisés" et développés du cœur du capitalisme, là où, parait-il, règnent les "droits de l'homme", que l'Etat bourgeois montre son vrai visage.

Moyen-orient, Macédoine, Irlande... A bas tous les nationalismes !


Les conflits meurtriers continuent à ravager la planète. Les belles promesses sur un "monde de paix" faites en 1990, à la suite de l'effondrement du bloc de l'Est, sont bien loin de correspondre à la réalité. Au contraire, l'humanité s'enfonce dans une barbarie guerrière permanente.
 

Les responsabilités accrues des révolutionnaires face à la gravité de la situation historique

Le CCI a tenu son 13e congrès fin mars et début avril 1999, en un moment historique marqué par l'accélération de l'histoire, alors que le capitalisme agonisant fait face à une des périodes les plus difficiles et périlleuses de l'histoire moderne, comparable par sa gravité aux deux guerres mondiales, au surgissement de la révolution prolétarienne en 1917-19 ou à la grande dépression de 1929. En effet, la gravité de la situation est déterminée par un aiguisement des contradictions à tous les niveaux :

Armer l’organisation pour faire face à des enjeux rehaussés

C’est dans le contexte d’un enfoncement irrémédiable du système capitaliste dans sa phase de décomposition que s’est tenu, en juillet 1990, le 9e congrès de la section en France du CCI. Conscient de la gravité des enjeux qui sont aujourd’hui posés à la classe ouvrière, il importait que ce congrès soit en mesure d’armer notre organisation en dégageant des perspectives d’activités claires face aux gigantesques bouleversements qui ébranlent aujourd’hui le monde capitaliste.

Le prolétariat occidental affaibli par le "vent d’Est"

Pour la bourgeoisie "démocratique" des pays occidentaux, c’est dans une sorte d’apothéose que ce sont terminées les années 80. Tous ses médias aux ordres, la presse, la TV, n’ont eu de mots assez enthousiastes pour chanter le triomphe de la "démocratie" et de la "liberté" dans les pays de l’Est, et surtout pour célébrer la "mort du communisme", pour proclamer que le capitalisme est le seul type de société viable. C’est bien sûr la classe ouvrière que vise tout ce battage incessant.

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