La classe ouvrière fait face à la crise économique partout dans le monde

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Le Fonds Monétaire International, dans ses perspectives économiques mondiales 2009, s’attend à ce que le déclin continue dans tous les pays les plus avancés. Il ne prévoit la croissance que dans des pays comme l'Inde et la Chine, mais, globalement, selon les économistes en chef : "Nous attendons maintenant que l'économie mondiale parvienne à un quasi-arrêt." Déclarer que les perspectives n’ont jamais été aussi mauvaises depuis la Seconde Guerre mondiale peut paraître assez abstrait. L'Organisation Internationale du Travail (un organisme des Nations-Unies) est très concrète dans ses dernières prévisions. En octobre dernier, elle prévoyait que 22 millions d'emplois seraient perdus dans le monde entier en 2009. En janvier, elle a révisé ce chiffre, affirmant que dans le monde entier c’est plus de 51 millions de travailleurs qui pourraient perdre leur emploi cette année. C'est un calcul simple pour visualiser sur ce que cela signifie : en moyenne, près d'un million de personnes chaque semaine se retrouvera sans travail !

Il n'y a pas d'exception. Aux États-Unis, 4 millions de salariés ont perdu leur emploi l'an dernier, près de 600 000 en janvier dernier, et 2 millions ces trois derniers mois. En Chine, au cours de la dernière année, 15,3% des 130 millions de travailleurs migrants de l’ouest vers les usines des zones côtières sont retournés dans leur foyer rural. A ces 20 millions, il convient d'ajouter tous ceux qui sont restés dans les villes pour chercher du travail. La classe dirigeante chinoise continue d'avertir de la possibilité de troubles sociaux et, plus récemment, a ajouté le danger de «violence» comme une autre issue possible de la situation économique.

Aucun travailleur n'est hors de danger, et même quand ils ont du travail, les salaires sont réduits et les conditions de travail détériorées.

Mais les travailleurs du monde entier manifestent leur refus d'accepter ces attaques : il y a chaque jour des grèves et des manifestations en Chine ; fin janvier, 2,5 millions de travailleurs en France ont manifesté, les étudiants et les jeunes travailleurs en Italie, en France, en Allemagne et surtout en Grèce sont allés dans la rue, démontrant leur rage contre une société qui ne leur offre aucun avenir. La colère exprimée par les grèves sauvages en Grande-Bretagne, dans les raffineries et les centrales électriques, ne sont pas spécifiques au Royaume-Uni, mais sont en partie une réponse internationale à l'aggravation de la catastrophe économique.

La classe dirigeante sait très bien que la classe ouvrière n’est pas restée sans répondre face aux attaques résultant de la crise économique. D'après le Daily Telegraph du 23 janvier : "La Bulgarie, la Lettonie, la Lituanie, la Hongrie, la Grèce et l'Islande ont dû tous faire face aux troubles sociaux et aux émeutes puisque le chômage grimpe et que de nombreux pays européens ont été contraints d'imposer de sévères restrictions budgétaires. Les hauts responsables de l'UE ont déclaré au Daily Telegraph que le sommet de mars des dirigeants européens examinera de plus près les troubles que le chômage engendre dans toute l'Europe et les réductions dans les programmes sociaux."

Le fait d’apprendre que nos exploiteurs ont coordonné leur réponse à donner à notre combat doit nous rappeler que quelles que soient les causes immédiates de nos luttes, nous devons les organiser et les élargir, entraîner d’autres travailleurs dans la lutte, discuter des moyens et des objectifs de notre combat, voir si nous sommes en mesure de créer une force capable d’affronter le capitalisme.

Traduit de World Revolution, section du CCI en Grande-Bretagne

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