11 septembre 2001

Les fruits amers de la "guerre contre le terrorisme"

À l'occasion du 20e « anniversaire » des attentats du 11 septembre à New York, nous attirons l'attention de nos lecteurs sur notre article principal de la Revue internationale n° 107 : « A New York comme ailleurs: le capitalisme sème la mort ». L'article dénonce le massacre de milliers de civils, en majorité des prolétaires, comme un acte de guerre impérialiste, mais expose en même temps les larmes hypocrites versées par la classe dirigeante.

Commémorations du 11 septembre 2001 : le cynisme et l'hypocrisie de la classe dominante

Le cinquième anniversaire des attentats du 11 septembre 2001 sur le World Trade Center a été une fois de plus l'occasion pour la bourgeoisie internationale de se vautrer dans cette attitude de contrition et cet humanitarisme hypocrites dont elle a le secret.

Attentats de Madrid : Le capitalisme sème la mort

Jeudi 11 mars, à sept heures du matin, les bombes ont frappé dans un quartier ouvrier de Madrid. Aussi aveuglément qu'au 11 septembre 2001, aussi aveuglément que lors des bombardements de la Seconde Guerre mondiale ou de Guernica, les bombes de la guerre capitaliste ont frappé une population civile sans défense. Les bombes ont été "larguées" sans discrimination contre hommes, femmes, enfants, jeunes, y compris contre les immigrés venus de pays "musulmans" dont les familles - comble de malheur - n'ont même pas, dans certains cas, osé venir identifier les corps par peur de se faire arrêter et expulser à cause de leur situation irrégulière.

Islamisme: un symptôme de la décomposition du capitalisme

Ce n'est pas la première fois que le capitalisme justifie sa marche à la guerre en mettant en avant la notion de "choc entre deux civilisations'. En 1914, les ouvriers sont partis au front pour défendre la "civilisation" moderne contre la barbarie du knout russe ou du Kaiser germanique ; en 1939 ce fut pour défendre la démocratie contre les ténèbres du Nazisme, et de 1945 à 1989, pour la démocratie contre le communisme ou pour les pays socialistes contre l'impérialisme. Aujourd'hui, on nous sert le refrain de la défense du "mode de vie occidental" contre "le fanatisme islamiste" ou, à l'inverse, de "l'Islam contre les Croisés et les Juifs". Tous ces slogans sont des cris de ralliement à la guerre impérialiste ; en d'autres termes, des appels au combat militaire entre les fractions rivales de la bourgeoisie, en pleine époque de décomposition du capitalisme décadent.

Pearl Harbor 1941, Twin Towers 2001 : Le machiavélisme de la bourgeoisie

Dès les premiers instants, la propagande bourgeoise américaine a assimilé l'attentat du 11 septembre contre le World Trade Center à l'attaque japonaise contre Pearl Harbor le 7 décembre 1941. Cette comparaison est chargée d'un impact considérable, à la fois psychologiquement, historiquement et politiquement, car Pearl Harbor a marqué l'entrée directe de l'impérialisme américain dans la Seconde Guerre mondiale

A New York comme ailleurs: le capitalisme sème la mort

Nous savons maintenant que les attentats de New York ont fait plus de 6 000 morts. Au-delà de ce simple chiffre - déjà effarant - la destruction du World Trade Center marque un tournant dans l'histoire dont nous ne pouvons pas encore mesurer toute la portée. C'est la première attaque contre le territoire américain depuis Pearl Harbour en 1941.

La contestation ouverte du leadership américain


Depuis la Seconde Guerre mondiale, jusqu'à l'effondrement du bloc de l'Est la presque totalité des conflits dont la planète a été la théâtre ont résulté de la rivalité entre le deux blocs ennemis se faisant face, le bloc russe et le bloc américain. Avec la dissolution du bloc de l'Ouest, les enjeux des conflits ont changé. Dans ceux-ci, ce qui s'exprime c'est une tendance au chacun pour soi où chaque pays, en dehors des Etats-Unis, délié de toute contrainte de discipline de bloc, cherche à défendre ses intérêts impérialistes au jour le jour (ce qui est à relativiser pour l'Allemagne candidate à la tête d'un bloc impérialiste rival des Etats-Unis), au gré d'alliances changeantes. Seuls les Etats-Unis suivent une ligne totalement cohérente sur l'arène impérialiste : maintenir leur leadership mondial à travers une politique offensive sur le plan diplomatique mais surtout sur le plan militaire en mettant à profit l'énorme supériorité qu'ils ont dans ce domaine par rapport à n'importe quel autre pays. En fait, les démonstrations de force américaines de la dernière décennie, Guerre du Golfe, interventions en Somalie, en Bosnie, au Kosovo et dernièrement en Afghanistan s'adressaient fondamentalement à leurs anciens alliés du bloc de l'Ouest, les principales puissances occidentales qui, n'ayant plus à redouter la menace du bloc de l'Est, n'étaient de ce fait plus disposées à se soumettre à l'autorité des Etats-Unis qu'elles ont d'ailleurs contestée de plus en plus fortement. Et si les Etats-Unis ont dû enchaîner les démonstration de force, c'est parce que tout relâchement de la pression qu'il exercent sur le monde est immédiatement mis à profit par leur rivaux pour remettre en question leur leadership.
Ce faisant, les Etats-Unis sont entraînés, et le monde avec eux, dans une spirale guerrière qui n'a pas de solution dans le capitalisme sinon la ruine de l'humanité. Chaque nouvelle démonstration de force qu'ils effectuent, si elle parvient effectivement à remettre leurs rivaux à leur place rend en retour de plus en plus insupportable, pour beaucoup de pays, l'hégémonie américaine et en favorise la remise en question. Et cela d'autant plus que chaque croisade des Etats-Unis est l'occasion pour eux d'exercer une présence directe sur des positions stratégiques : en Europe même (au Kosovo et en Bosnie) ; en Asie centrale (Afghanistan, Ouzbékistan et Tadjikistan) permettant d'exercer une pression sur la Russie, la Chine, l'Inde, le Pakistan mais surtout d'encercler l'Europe. Avec l'occupation de l'Irak, enjeu de la prochaine guerre programmée, les Etats-Unis escomptent exercer une pression renforcée sur l'Europe et le Moyen- Orient.

L'avenir de l'humanité est toujours entre les mains du prolétariat



Bien que la guerre tende de plus en plus à être banalisée, à devenir une "habitude" et une fatalité à laquelle chacun est appelé à se résigner, elle suscite une inquiétude bien réelle dans la population, et notamment parmi la classe ouvrière.

  • Vers où va le monde ?
  • Existe-t-il une autre alternative historique face à l'aggravation inexorable des conflits impérialistes ?

Livré à sa propre dynamique, le capitalisme ne peut échapper à la guerre impérialiste. Tous les bavardages sur la paix, toute la prétendue "bonne volonté" de ceux qui nous gouvernent n'y peuvent rien et les périodes de "paix" ne sont que les moments où la bourgeoisie se prépare pour des affrontements encore plus destructeurs et barbares.

La croisade antiterroriste ne peut qu'aggraver le chaos mondial

C'est avec une rapidité extraordinaire que la police et les services secrets américains ont montré du doigt les coupables des attentats du 11 septembre : Oussama Ben Laden et son réseau terroriste Al-Qaida. Ils désignaient du même coup l'objet des représailles guerrières : le régime taliban et le pays qui servait de base aux terroristes : l'Afghanistan.

Attentats terroristes à New-York et Washington - Le capitalisme mondial entraîne l'humanité vers la barbarie

Prises de position de nos camarades d'Internationalism, section du CCI aux Etats-Unis,
suite aux tragiques événements du 11 septembre.

Le capitalisme mondial entraîne l'humanité vers la barbarie

Aujourd'hui, chacun de par le monde est au courant des événements tragiques qui ont coûté des milliers de vies et causé de terribles destructions à la ville de New York, la soi-disant "capitale du monde", et au Pentagone, quartier général des forces armées américaines à Washington et symbole de la puissance du capitalisme américain. Ces milliers de morts pour rien (la plupart des ouvriers), les destructions matérielles, ce mépris total pour la vie humaine, la folie de ceux qui ont perpétré ces actes les conduisant eux-mêmes vers la mort, tout cela est l'expression de l'impasse d'un système social qui chaque jour entraîne l'humanité dans la spirale sans fin de la barbarie et s'enfonce de plus en plus dans la décomposition. Jamais auparavant la population américaine n'avait fait l'expérience d'une catastrophe de cette importance, provoquée par des hommes, sur son propre territoire. La guerre et la destruction, c'était toujours pour les "autres", spécialement quand l'impérialisme américain était responsable de la destruction de pays et de leurs populations.

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