Soumis par CCI le
L'obscénité n'a pas de
limites ! Dans le numéro 29 de son "Bulletin
communiste", la soi-disant "Fraction interne du CCI"
(FICCI) a le culot de se revendiquer du combat organisationnel mené
par le camarade MC durant toute sa vie et notamment lorsqu’il
militait dans la Fraction italienne des années trente. La
FICCI déclare, dans un titre de ce "Bulletin" :
« Notre conception de l’organisation est celle qu’a
toujours défendue MC ». Nous devons à la
mémoire du camarade MC (1),
qui a tant apporté au combat du mouvement ouvrier et en
particulier à la naissance et au développement du CCI,
de faire un petit commentaire face à une telle déclaration.
Nous comprenons tout à fait que, pour apparaître plus présentable, l’imposture ait besoin de se parer du combat mené par de véritables combattants du prolétariat. Et il est vrai que le camarade MC est l’un de ceux-là. Staline n’a-t-il pas essayé, immédiatement après la mort de Lénine, de se parer du combat mené par ce grand militant. Ce faisant, cet imposteur n’avait réussi qu’à falsifier ce qui animait le combat de Lénine pour mettre à sa place une idéologie si utile pour mystifier les ouvriers. Nos imposteurs d’aujourd’hui ne peuvent pas avoir l’audience qu’a eue un Staline, mais les méthodes sont identiques : le mensonge répété, la calomnie, la falsification, le vol, sans oublier, pour ces derniers imitateurs du grand maître de l’imposture, le mouchardage.
Nos imposteurs ne disent pas comment et quand MC leur a enseigné à mentir, à calomnier, à voler et à moucharder. De fait, ils ne peuvent pas car MC a toujours combattu de tels comportements de gangsters. L’ensemble de la vie du camarade MC a été animé par le souci de la rigueur théorique, de la défense de la méthode marxiste, de la lutte contre les comportements de voyous, du combat sans concession contre l’opportunisme. Quelques exemples de son parcours en attestent : son exclusion du PCF en février 1928, sa lutte contre la dérive du mouvement trotskiste qu’il quitte, avec Albert Treint (2), en mai 1932, sa rupture avec Treint en 1933 qui glisse aussi vers une analyse opportuniste concernant l’URSS, sa rupture avec l’Union communiste(3) qu’il quitte, après avoir mené un combat minoritaire contre sa capitulation face à l’idéologie anti-fasciste vis-à-vis de la guerre d’Espagne, son entrée dans la Fraction de gauche italienne qu’il rejoint, début 1938… Cette Fraction s’était constituée en 1928 comme « fraction » du Parti Communiste d’Italie en lutte contre la dégénérescence stalinienne de celui-ci. On peut dire que la quasi totalité de la vie de MC a été un combat de fraction, c’est-à-dire un combat pour la défense des principes prolétariens, pour la préparation du futur parti mondial de la révolution communiste. Ce combat et cette conviction de MC étaient sous-tendus, dans les moments les plus noirs de l’histoire, lorsque la contre-révolution était triomphante, par la confiance marxiste qu’il avait dans le fait que le prolétariat se relèverait de la défaite de sa première vague révolutionnaire et qu’il fallait préparer l’avenir.
Ce combat, il l’a mené au niveau théorique comme au niveau organisationnel. Il participe, au sein de la Fraction de gauche italienne, à tout un travail de réflexion et d’élaboration théorique qui en fait une des organisations les plus fécondes de l’histoire du mouvement ouvrier. Dans un contexte historique où le stalinisme fait peser sa chape de plomb, il maintient haut le drapeau de l’internationalisme et ne se laisse pas entraîner dans l’anti-fascisme. Quand se développe dans la Fraction une position révisionniste affirmant que l'économie de guerre permettra au capitalisme de surmonter sa crise et de s'éviter une nouvelle guerre mondiale, il prend la tête de la minorité qui reste fidèle aux positions classiques de la Gauche italienne. Quand la guerre mondiale éclate, il regroupe cette minorité qui se propose de défendre au sein de la classe les positions classiques du marxisme de transformation de la guerre impérialiste en guerre civile alors que la "majorité" théorise une mise en sommeil de la Fraction au nom de la "disparition sociale du prolétariat en temps de guerre". Lorsque fin 1944, à Bruxelles, après la « Libération », Vercesi, un des militants qu’il avait le plus admirés pour sa conviction et sa force théorique, tournant le dos aux principes qu’il avait défendus par le passé, est conduit à prendre la tête d’une « Coalition anti-fasciste » qui publie L’Italia di Domani, un journal qui, sous couvert d’aide aux prisonniers et émigrés italiens, se situe clairement aux côtés de l’effort de guerre des Alliés, il dénonce énergiquement de telles dérives. Cela n’empêchera pas le Partito comunista internazionalista fondé fin 1943 sous l’impulsion d’Onorato Damen et de Bruno Maffi d’accepter Vercesi en son sein, sans lui demander aucun compte sur sa participation à la coalition anti-fasciste de Bruxelles. MC ne suivra pas cette pente opportuniste et cette méthode de recrutement sans principe. Mais désormais, au sein de la Gauche communiste de France (GCF), MC restera le seul membre de la Fraction italienne à poursuivre le combat et à défendre les positions qui avaient fait la force et la clarté politique de cette organisation.
Sur le plan organisationnel, c’est encore MC qui a appris au CCI à exclure de sa pratique les méthodes des voyous. Ce faisant, il défendait là aussi ce qui avait toujours constitué les principes du mouvement ouvrier. Lorsque des éléments de la "tendance Chénier", en Grande-Bretagne, avaient quitté le CCI en 1981, en emportant avec eux du matériel de l'organisation, MC s’était élevé contre ces comportements de voleurs. C’est sous son impulsion que fut organisée la démarche nécessaire pour le récupérer. Et il est vrai que pour convaincre le CCI de ces principes prolétariens, MC a dû combattre le poids de l’idéologie démocratiste qui, à cause de la rupture des traditions prolétariennes due à des décennies de contre-révolution, pesait sur la génération de 1968. Ne parlons pas de la calomnie et du mouchardage.
Est-il besoin d’expliciter que ce combat, que MC a mené jusqu’à sa mort, est aux antipodes des pratiques de la soi-disant Fraction ? Une « Fraction » qui prétend lutter contre la "dégénérescence" du CCI en courtisant le BIPR, une organisation que les membres de la FICCI qualifiaient justement d’opportuniste la veille, quand ils étaient encore dans le CCI ! Une « Fraction » qui quitte l’organisation en volant des fichiers, en détournant de l’argent et en pratiquant le mouchardage (voir nos articles précédents) ! Et malgré tout cela, le CCI, à plusieurs reprises, a invité les éléments de la « Fraction » à venir se défendre devant ses instances suprêmes (la conférence extraordinaire de 2002 et le congrès de 2003) puisque, selon leurs dires, ce dont ce dernier les accuse serait faux. La vérité est que ces messieurs n’ont jamais daigné répondre à ces invitations. Alors de quoi s’agit-il ? Tout simplement de la haine de ceux qui ont trahi les principes et la perspective prolétarienne face à ceux qui poursuivent ce combat. On a déjà vu cela dans l’histoire. Quelle n’était pas la haine d’un Staline pour les Bolcheviks qui sont restés fidèles à leurs convictions révolutionnaires ! Il s'agit aussi pour ces éléments, à l'image de ceux qui par le passé ont trahi leur classe, d'essayer de masquer leur trahison en se réclamant bruyamment des principes qu’ils ont désormais foulés aux pieds et des militants les plus valeureux qui avaient défendu ces principes
Les deux lettres que nous publions ci-dessous (envoyées à la FICCI avec copie au CCI par un ancien membre de notre organisation qu’il a quittée en 1987 pour des raisons personnelles, sans désaccords politiques) illustrent tout à fait l'imposture écoeurante que constitue cette petite bande de voyous dénommée "Fraction interne du CCI".
La première lettre tord le cou, notamment en ce qui concerne l'intervention du CCI dans les luttes ouvrières de la période actuelle, aux déclarations de la FICCI visant à discréditer notre organisation. Face à la revendication de la FICCI d'être la vraie continuatrice des positions du "vieux CCI" (et donc de celles que défendait le camarade MC) que le CCI actuel aurait trahies, la lettre met en évidence que l'intervention actuelle du CCI se situe en continuité de celle qu'il a menée depuis plusieurs décennies alors que les conceptions aujourd'hui mises en avant par la FICCI sont celles du syndicalisme de base que notre organisation a toujours combattues.
La deuxième lettre met en relief que l'attitude actuelle de la FICCI (en laissant de côté tous les comportements de petits voyous de ses membres) n'a rien à voir avec celle d'une fraction, ni donc avec celle qu'avait toujours adoptée MC. Ainsi, lorsqu'en 1945, les camarades de la Fraction italienne qui s'était maintenue au cours de la guerre ont décidé d'apporter leur soutien et de rejoindre le Partito Comunista Internazionalista qui s'était constitué en Italie à partir de 1943, le camarade MC a combattu une telle attitude en démontrant qu'il s'agissait là d'une remise en cause de toute l'orientation défendue par la Fraction italienne auparavant. Plutôt que de rejoindre les rangs du PCInt, dont il estimait que les bases de constitution étaient confuses et opportunistes, il avait appelé à poursuivre cette orientation dans la GCF (qui était une organisation bien moins "importante" et "influente" que la PCInt). Aujourd'hui, au nom de la défense des "vrais positions du vieux CCI", les membres de la FICCI se comportent "comme de vrais militants, de vrais sympathisants, de vrais recruteurs du BIPR [c'est-à-dire de l'organisation qui défend aujourd'hui au niveau international les orientations du PCInt (notre précision)] qui, pourtant, et pour autant que je sache, ne s’est jamais fixé pour tâche, lui, de faire un travail de sauvegarde du programme et des orientations de l’ancien C.C.I, contre le mouvement “actuel” de dégénérescence par vous dénoncé". Nous ne pensons pas, pour notre part, que malgré la dérive actuelle de leur organisation, les membres du BIPR pourraient se livrer aux bassesses (telles que le mouchardage) qui caractérisent ceux de la FICCI. Mais la lettre est tout à fait claire dans sa mise en évidence de la supercherie que représentent les grandes déclarations de fidélité "au vrai CCI" qui occupent les pages des bulletins de la FICCI.
C'est d'ailleurs parce que les membres de la FICCI sont bien conscients de leur imposture grossière qu'ils se sont bien gardés jusqu'à présent de publier ces deux lettres de Ch. (contrairement à ce qu'ils avaient fait avec un de ses courriers précédents où Ch. portait des critiques à notre organisation, preuve qu'il n'est pas un "clone" que nous aurions "téléguidé").
8 mai 20051 Sur la vie militante de notre camarade MC voir notamment notre article "Marc : de la révolution d'Octobre à la 2° guerre mondiale" et "Marc : de la 2° guerre mondiale à la période actuelle" dans les Revues internationales 65 et 66.
2 Albert Treint avait été Secrétaire général du Parti communiste français au début des années 1920 et responsable, à ce titre, de la "bolchevisation" du PCF conduite au niveau international sous la direction de Zinoviev. Par la suite, quand ce dernier avait été écarté de ses responsabilités à la tête de l'Internationale communiste, il avait participé activement, jusqu'au début des années 1930, au travail des courants de gauche combattant la dégénérescence de l'IC et du PCF.
3 Sur les positions et l'évolution de l'Union communiste, voir en particulier nos brochures "La Gauche communiste d'Italie" et "La Gauche communiste de France".