Soumis par Revue Internationale le
"Nous informons les camarades qui suivent les vicissitudes internationales des groupes de la Gauche Communiste que depuis quelque temps nous sommes l’objet d’attaques violentes et vulgaires de la part du CCI qui enrage car il est lui-même traversé par une profonde et irréversible crise interne qui incite ses ex-militants à étudier avec une attention critique les positions du BIPR.
Nous avons un temps espéré que les (ex ?) camarades du CCI retrouveraient un minimum d’équilibre psychologique et nous avons quelques fois répondu à leurs folles accusation, mais il n’en a rien été. Leur manie de la persécution et les délires de complots qui animent leurs rêves sont évidemment le fruit empoisonné d’un parcours politique basé sur des présupposés complètement étrangers au matérialisme historique.
C'est ce qui les pousse à toujours accuser tout le monde de complot bourgeois contre eux, pratique qui excède tous ceux qui font sérieusement de la politique révolutionnaire. On découvre tout à coup que des militants, ayant un passé militant de plus de 25 ans et ayant été membres des organes dirigeants du CCI ne sont que des voleurs, des voyous ou des parasites.
De ce fait, suivre le CCI serait pour nous une grosse perte de temps que nous ne pouvons pas nous permettre. Pour cette raison, à partir d’aujourd’hui, nous ne répondrons pas ni ne donnerons suite à aucune de leurs vulgaires attaques. Ceux qui voudraient, au contraire, approfondir la connaissance de notre critique des positions du CCI trouveront dans le numéro 10 (à paraître) de Prometeo (2) notre critique de leur dernière résolution de congrès.
PS : ce communiqué restera 15/20 jours sur notre site."
Qu'en est-il des "attaques violentes et
vulgaires de la part du CCI" dont fait état ce
communiqué ?
Le comportement récent du BIPR constitue un passif qui ne peut être escamoté
Nous avons effectivement porté des critiques très sévères au BIPR, du fait d'un ensemble de comportements de sa part indignes de la tradition de la Gauche communiste et qui peuvent être résumés de la sorte (3) :
Avoir reproduit sur son site Internet, en différentes langues, des tombereaux de calomnies contre le CCI émanant d'un mystérieux Cercle de Communistes Internationalistes, sans vérification de l'authenticité des faits invoqués par ce Cercle ;
Avoir retardé le plus possible la publication sur son site d'un démenti écrit par nos soins et renvoyant à une réfutation argumentée de ces calomnies, publiée sur notre site Internet ;
N'avoir finalement accédé à notre demande de "droit de réponse" (que n'importe quel journal bourgeois aurait acceptée en de pareilles circonstances) que suite à trois lettres de notre part et, surtout, suite à un certain nombre de faits étant venu démontrer le caractère mensonger des propos de l'aventurier (monsieur B.) qui se dissimulait derrière le mystérieux Cercle de Communistes Internationalistes ;
N'avoir jamais publié la prise de position condamnant cet élément et faite par le NCI (Noyau Communiste International), groupe en Argentine qui sympathise avec les positions du CCI et qui, le premier, a été victime des manœuvres de monsieur B. ;
Avoir choisi la méthode la plus hypocrite pour tenter d'éviter d'être éclaboussé par la vérité qui finissait par s'imposer à propos des agissements de monsieur B. et de la nature de son document : retirer ce dernier de son site, avec le même silence qui avait accompagné sa mise en circulation, alors que pendant près de deux mois il a servi à couvrir notre organisation de tombereaux de boue ;
En d'autres termes, avoir tourné le dos à la seule méthode digne de révolutionnaires en pareille circonstance : condamner énergiquement le comportement de l'imposteur de façon à réparer la faute politique grave commise en cautionnant ses calomnies contre notre organisation.
En fait la réponse du BIPR à notre critique est très claire : c'est une fin de non recevoir justifiée en invoquant le prétexte que nous répondre constituerait une "perte de temps qu'il ne peut pas se permettre". Et par dessus le marché, le BIPR prétend que c'est lui qui est attaqué ! Une telle attitude montre clairement que cette organisation n'a strictement aucun élément concret ni aucun argument politique à nous opposer. En persistant dans cette attitude, nous le répétons, le BIPR fait la preuve qu'il devient un obstacle à la prise de conscience du prolétariat, "pas tant pour le discrédit qu'il pourra apporter à notre organisation mais par le discrédit et le déshonneur que ce type de comportement inflige à la mémoire de la Gauche communiste d'Italie, et donc à sa contribution irremplaçable" ("Lettre ouverte aux militants du BIPR" du 7 décembre 2004).
Examinons à présent cet "approfondissement de la connaissance de la critique des positions du CCI" par BC, promis par le communiqué du BIPR. Il s'agit de l'article en Italien intitulé "Décadence, décomposition, produits de la confusion" du numéro 10 de Prometeo.
Le combat politique, oui, mais pas avec les méthodes de la bourgeoisie
Le CCI est totalement en faveur de la confrontation ouverte, sans concession, des points de vue divergents défendus par différents courants au sein du mouvement ouvrier. En effet, "Il n'existe sans doute pas d'autre parti pour lequel la critique libre et inlassable de ses propres défauts soit, autant que pour la social-démocratie, une condition d'existence. Comme nous devons progresser au fur et à mesure de l'évolution sociale, la modification continuelle de nos méthodes de lutte et, par conséquent, la critique incessante de notre patrimoine théorique, sont les conditions de notre propre croissance" (Rosa Luxemburg, Liberté de la critique et de la science). (4) Ce n'est donc pas un hasard si, contrairement aux tendances opportunistes au sein du mouvement ouvrier, les courants incarnant la gauche marxiste au sein de celui-ci ont toujours, à l'image de Lénine, Rosa Luxemburg et Pannekoek, accueilli avec enthousiasme la polémique qu'ils considéraient comme vivifiante. Le CCI estime qu'il s'inscrit totalement dans cette tradition, comme en témoigne l'existence de nombreuses polémiques sérieuses parues dans sa presse et dont l'honnêteté n'a, à ce jour, été contestée par personne.
Concernant l'article de Prometeo, nous devons reconnaître n'avoir pas été saisis par la "profondeur" qui avait été promise mais cela ne constitue pas le problème le plus important. En effet, BC semble ignorer, ou avoir oublié, que la polémique au sein du milieu révolutionnaire n'a rien à voir avec la "joute politique" telle qu'elle est pratiquée par la bourgeoisie et dont la finalité est de "marquer des points" contre l'adversaire en le déconsidérant au moyen de toutes sortes de procédés propres aux méthodes de cette classe : effets de manches, mauvaise foi, supercheries, mensonges, etc. Ainsi, c'est à de tels procédés que BC a recours pour tenter de faire prévaloir "à tout prix" son point de vue. C'est la raison pour laquelle, sans sous-estimer l'importance qu'il y a de continuer à prendre position sur des questions essentielles où des divergences sérieuses séparent nos deux organisations – ce que ferons prochainement à nouveau (5) -, c'est à cette démarche politique de BC que nous voulons donner la priorité, en la critiquant fortement car elle est tout à fait inacceptable de la part d'une organisation se réclamant du marxisme et de la tradition de la Gauche communiste.
Ce n'est pas la première fois que nous sommes amenés à relever des problèmes de ce type dans la discussion avec cette organisation. Par exemple, en mars 2001, dans un article en deux parties consacré à la critique de la démarche opportuniste dans la construction du Parti adoptée par le BIPR (6), nous écrivions, à propos d'une réponse de cette organisation à la première partie de cet article, "[le CCI] n'est cité que quand c'est extrêmement nécessaire. L'ensemble de l'article est superficiel et dépourvu de citations de nos positions, lesquelles sont, au contraire, synthétisées par BC qui en reproduit certaines de façon clairement déformée." Mais, alors qu'à l'époque nous voulions bien croire que "cela relève d'une incompréhension de celles-ci [nos positions] et non d'une manifestation de mauvaise fois" aujourd'hui, compte tenu du caractère systématique de la déformation et de l'énormité de certains mensonges, nous sommes partagés sur les causes d'une telle attitude : faut-il la mettre sur le compte de la sénescence intellectuelle et politique ou bien l'attribuer à un cynisme extrême traduisant la perte totale de toute moralité et de tout repère prolétarien de la part de cette organisation. Pourquoi pas les deux ? En tout cas, le lecteur pourra juger sur pièce.
La déformation éhontée des positions du CCI
L'article de Prometeo s'en prend pêle-mêle à notre position relative à la capacité de la bourgeoisie et de ses syndicats de manœuvrer contre la classe ouvrière (comme ce fut le cas lors des grèves de décembre 95 en France) et à notre analyse du parasitisme politique. C'est sans retenue qu'après avoir effleuré la première question, la plume ravageuse de BC défigure délibérément, pour les besoins mesquins de sa basse polémique, notre analyse du parasitisme. Voici ce qui est dit : "Chacun a eu le moyen de vérifier cette vision, celle du CCI, d’une bourgeoisie comploteuse en différentes occasions, parmi lesquelles (…) les thèses sur le "parasitisme" qui attribuent à la bourgeoisie tout court la responsabilité de créer des groupuscules parasites, exprès pour faire des dégâts dans le CCI". L'auteur de l'article a le culot de présenter ce qu'il dit comme des évidences, "Chacun a eu le moyen de vérifier cette vision", et d'invoquer nos "thèses sur le parasitisme" comme étant la preuve de cette évidence. En présence d'un tel mensonge, il est nécessaire de citer longuement ces thèses :
"le phénomène du parasitisme politique résulte (…) essentiellement de la pénétration d'idéologies étrangères au sein de la classe ouvrière (…) (Point 8 des "Thèses sur le parasitisme" publiées dans la Revue Internationale n° 94)
Il constitue une menace "dans une période d'immaturité relative du mouvement où les organisations du prolétariat ont encore un faible impact et peu de traditions" Point 8)
"… la notion de parasitisme politique n'est nullement une invention du CCI. (…) C'est l'AIT, à commencer par Marx et Engels, qui caractérisait déjà de parasites ces éléments politisés qui, tout en prétendant adhérer au programme et aux organisations du prolétariat, concentrent leurs efforts sur le combat, non pas contre la classe dominante, mais contre les organisations de la classe révolutionnaire" (point 9) ;
la vulnérabilité au parasitisme est due aujourd'hui plus spécifiquement à la "rupture de la continuité organique avec les traditions des générations passées de révolutionnaires qui explique avant tout le poids des réflexes et des comportements anti-organisationnels petits-bourgeois parmi beaucoup d'éléments qui se réclament du marxisme et de la Gauche communiste" (point 12) ;
"le parasitisme ne constitue pas comme tel une fraction de la bourgeoisie, n'ayant ni programme ni orientation spécifiques pour le capital national, ni une place particulière dans les organes étatiques pour contrôler la lutte de la classe ouvrière" (point 18) ;
cependant, "La pénétration d'agents de l'Etat dans la mouvance parasitaire est évidemment facilitée par la nature même de celle-ci dont la vocation fondamentale est de combattre les véritables organisations prolétariennes" (point 20).
De plus, si la question du parasitisme est effectivement présente en conclusion de la résolution de notre 15e congrès critiquée par BC, c'est pour dire ceci : "De même que pour la classe toute démission face à la logique de la décomposition ne peut que la priver de sa capacité à répondre à la crise à laquelle l'humanité est confrontée, de la même manière, la minorité révolutionnaire elle-même risque d'être terrassée et détruite par l'ambiance putride qui l'entoure, et qui pénètre dans ses rangs sous la forme du parasitisme, de l'opportunisme, du sectarisme et de la confusion théorique". Nous mettons au défit quiconque de trouver un lien entre ce qu'écrit BC et ce qu'écrit le CCI sur le parasitisme, y inclus au sein de ce qui n'a pas été cité ici. En effet, à la lecture de nos textes, qui sont publics y inclus pour le BIPR, il ressort que, contrairement à la vision policière que nous prête frauduleusement BC, le parasitisme politique n'est pas une création délibérée de la bourgeoisie mais le produit de la pression de l'idéologie bourgeoise dans certaines circonstances historiques.
Et de la lecture de l'ensemble de l'article de Prometeo, il ressort que BC est un piètre faussaire mais aussi un inlassable calomniateur.
Un état d'esprit déplorable
En fait l'exemple ci-dessus constitue une expression caricaturale de la malhonnêteté qui traverse tout l'article de Prometeo.
Le tripatouillage des écrits de « l'adversaire »
L'article de BC reproche à notre résolution de contenir, dans ses points 6 à 9, "des phrases vides de sens", dont la suivante qui constituerait "une perle" en la matière : "L’abandon de ces institutions [l'ONU et l'OTAN] du "droit international" représente une avancée significative du développement du chaos dans les rapports internationaux". Le problème ne réside pas dans la qualification par BC de cette phrase mais plutôt dans le fait que, isolée de son contexte, celle-ci peut laisser penser que nous estimons que l'ONU aurait un rôle d'arbitre international, au dessus des intérêts particuliers des uns et des autres, à même de garantir un certain ordre mondial et dont la perte d'influence, serait alors un facteur de chaos. Or ce n'est pas cela notre position (et BC le sait pertinemment comme elle sait très bien également que le CCI a toujours considéré l'ONU comme "un repère de brigands" (7)), comme on peut s'en apercevoir en lisant les deux phrases précédentes de notre résolution, non citées par BC : "Cette crise met en évidence la fin non seulement de l’OTAN (dont l’inadéquation s’est vue à travers son incapacité à s’accorder sur la "défense" de la Turquie juste avant la guerre) mais aussi des Nations Unies. La bourgeoisie américaine considère de plus en plus cette institution comme un instrument de ses principaux rivaux et dit ouvertement qu’elle ne jouera aucun rôle dans la "reconstruction" de l’Irak".
L'art de jouer sur les mots pour salir les propos et la pensée de « l'adversaire »
La résolution du CCI critiquée par BC revient sur la période de décomposition : "… la classe ouvrière, dont les luttes dans la période de 1968 à 1989 avaient empêché la bourgeoisie d'imposer sa "solution" à la crise économique, était de plus en plus confrontée aux conséquences de son propre échec à élever ses luttes à un niveau politique plus haut et à offrir une alternative à l'humanité. La période de décomposition, résultat de cette "impasse" entre les deux classes principales, n'apporte rien de positif à la classe exploitée. Bien que la combativité de la classe n'ait pas été anéantie dans cette période, et qu'un processus de maturation souterraine de la conscience y était encore sensible, en particulier sous la forme "d'éléments en recherche" et de petites minorités politisées, la lutte de classe partout dans le monde a subi un recul qui n'est toujours pas terminé. La classe ouvrière dans cette période a été confrontée non seulement à ses faiblesses politiques, mais aussi au danger de perdre son identité de classe sous le poids d'un système social en pleine désintégration." Cette analyse du CCI est résumée de la sorte sous la plume de BC : "la décomposition (du mode de production ? de la formation sociale ? Bof) serait donc le résultat de l’équilibre stable qui aurait été atteint entre les classes, prolétariat et bourgeoisie." Ce n'est pas comme cela que nous aurions, pour notre part, synthétisé notre pensée mais, compte tenu du fait que BC ne comprend pas cette question, nous ne pouvons le lui reprocher. Par contre, la façon dont BC poursuit est significative de sa méthode qui joue sur l'emploi du terme "responsabilité" pour donner à notre analyse un sens tout à fait différent de ce que nous exprimons réellement, de manière à dénaturer notre propos : "En particulier, la classe prolétarienne en serait responsable [de la décomposition]… parce qu’elle se serait montré incapable d’élever ses luttes à un niveau politique supérieur." Il existe effectivement une responsabilité historique de la classe ouvrière à renverser le capitalisme avant qu'il ne plonge la société dans une barbarie sans retour. Il appartient au prolétariat de se hisser à la hauteur de cette responsabilité. Ceci est une chose que les révolutionnaires affirment depuis la première vague révolutionnaire mondiale de 1917-23. Une autre chose est de nous attribuer l'idée de rendre la classe ouvrière "responsable" de la décomposition du capitalisme. C'est une calomnie bon marché qui permet à BC de conclure (sans aucune explication d'ailleurs) : "Faire passer sa propre inadéquation théorique pour une faiblesse de la classe est une fourberie de bas niveau et qui ne paye pas."
Un mensonge énorme
Nous avons vu ci-dessus en quoi c'était une constante chez BC de déformer les propos du CCI, parfois très grossièrement, en vue de les ridiculiser, les dévaloriser, les disqualifier. Pour chacune des falsifications évoquées précédemment, il est néanmoins toujours possible d'invoquer, à côté d'une mauvaise fois évidente de BC, sa méconnaissance profonde des positions critiquées et son désintérêt manifeste pour celles-ci, en lien avec le caractère superficiel de sa démarche politique. Ce n'est désormais plus possible dans l'exemple qui suit, digne des méthodes de propagande mises en œuvre par Goebbels pour qui "un mensonge énorme porte avec lui une force qui écarte le doute".
L'article de Prometeo revient sur l'analyse des enjeux historiques tels que les exprimait le CCI avant la disparition des blocs. Alors que pendant toute la période de la guerre froide, l'existence de deux blocs impérialistes rivaux se partageant le monde et se faisant face était une condition pour l'éclatement d'une troisième guerre mondiale, le seul obstacle à une telle issue fatale pour l'humanité était constitué par l'existence d'une classe ouvrière non embrigadée par la bourgeoisie, contrairement à la situation qui avait prévalu à la veille des deux premiers conflits mondiaux. Pendant toute cette période, le CCI n'a pas cessé de combattre les illusions, dont certaines émanaient de groupes révolutionnaires comme BC, alimentant une sous-estimation de la gravité des enjeux en participant à propager des sornettes du type, "la bourgeoisie n'étant pas suicidaire, elle ne déclenchera jamais une guerre nucléaire", ce qui dans le fond venait donner du crédit à la thèse de la bourgeoisie de "l'équilibre de la terreur". Aujourd'hui BC ne renie pas ce qu'elle disait à ce propos : "Bien entendu, le danger nucléaire restait un des facteurs de refroidissement des tensions, ou bien un fort stimulus pour les centres de commande de l’impérialisme à chercher des solutions alternatives." ("Décadence, décomposition, produits de la confusion"). De plus, elle constate justement qu'avec la disparition des blocs, le CCI a changé sa formulation de l'alternative historique, "guerre ou révolution" étant devenu "destruction de l'humanité ou révolution", la destruction de l'humanité pouvant résulter soit d'une guerre mondiale (8), en cas de reconstitution de deux nouveaux blocs impérialistes et de défaite de la classe ouvrière, soit de la multiplication de guerres locales de plus en plus dévastatrices et de l'enfoncement du capitalisme dans le chaos et la décomposition jusqu'à un point de non retour. Alors que, sur cette question, l'article de BC avait jusque là reproduit à peu près fidèlement nos positions, subitement BC sort sa "botte secrète", l'invention, non pas du siècle mais celle qui surpasse toutes les déformations à l'actif de son triste palmarès : "Maintenant, tout à trac, le CCI nous informe que la seule raison du non déclenchement de la guerre, en substance, était le fait qu’une guerre nucléaire aurait anéanti l’humanité." N'en croyant pas nos yeux, nous avons lu et relu ce passage. Non seulement rien de tel n'est écrit dans la résolution du CCI, mais rien non plus qui pourrait-être interprété de la sorte dans tous nos textes antérieurs et postérieurs à cette résolution. Mais, surtout, aucun quiproquo n'était possible dans la mesure où, lors de la réunion publique du BIPR du 2 octobre 2004 à Paris, le CCI l'a interpellé publiquement, en ces termes : "Le BIPR défend-il aujourd'hui encore son analyse suivant laquelle si une troisième guerre mondiale n'a pas éclaté avant l'effondrement du bloc de l'Est c'est à cause de la bombe atomique et de 'l'équilibre de la terreur' ?". Dans le compte-rendu pour la presse que nous avons réalisé de cette réunion ("Le vide politique et l'absence de méthode du BIPR" dans Révolution Internationale n° 351), nous rapportons les faits suivants : "aucun militant du BIPR n'a voulu, dans un premier temps, répondre à notre question. Et c'est seulement lorsque nous avons posé cette question pour la troisième fois que l'un d'entre eux a daigné enfin nous répondre, de façon très succincte (et sans aucune argumentation) : "l'équilibre de la terreur est UN des facteurs qui explique que la bourgeoisie n'a pas pu déchaîner une troisième guerre mondiale". Il était donc impossible à BC d'ignorer qu'au moment de cette réunion publique, c'est-à-dire environ deux mois avant la publication dans Prometeo de l'article dont il est question, nous demeurions en profond désaccord avec elle sur cette question.
Moralité : en plus d'adopter vis-à-vis du CCI des pratiques de la bourgeoisie, BC se paie ouvertement la tête du lecteur.
La fuite face à des exigences de clarification qui s'imposent
Confondu par le caractère mensonger des calomnies contre le CCI qu'il avait complaisamment relayées sur son site, le BIPR a commencé par tenter d'effacer subrepticement les traces de son mauvais coup (9) en vue d'étouffer l'affaire. Lorsque le CCI lui demande des comptes, il s'écrie qu'il est attaqué : "à partir d’aujourd’hui, nous ne répondrons pas ni ne donnerons suite à aucune de leurs vulgaires attaques" (dans "Dernière réponse aux accusations du CCI ")10)! Pour faire diversion au problème énorme que pose son comportement politique, le BIPR "porte le fer" sur les désaccords entre nos deux organisations relatifs à des questions programmatiques et d'analyse générale en publiant son article dans Prometeo "Décadence, décomposition, produits de la confusion". Mais, là aussi, incapable d'affronter honnêtement les vraies divergences, il est contraint d'exécuter de mauvais tours de prestidigitateur afin de ne pas répondre aux vrais arguments politiques du CCI. Et enfin, pour se prémunir de devoir rendre des comptes sur ses nouvelles forfaitures, il affiche une fin définitive de non recevoir qu'il justifie avec une morgue qui n'a d'égale que son inanité politique : "Si ce sont là – et elles le sont – les bases théoriques du CCI, les raisons pour lesquelles nous avons décidé de ne plus perdre de temps, de papier et d’encre pour discuter ou même polémiquer avec lui, devraient être claires."(11)
Le BIPR parvient-il encore à se tromper lui-même et à tromper ses inconditionnels ? A ceux-là, il faudra quand même qu'il explique en quoi il est inutile de discuter avec le CCI, du fait de ses bases théoriques, alors qu'il est tout à fait possible de le faire avec la FICCI et même d'avoir avec elle des contacts qui "existent et résistent"(12), alors que cette dernière prétend justement représenter le vrai CCI avec les mêmes "bases théoriques!" La différence la plus importante entre le CCI et la FICCI, et c'est certainement cela qui doit rendre cette dernière plus attrayante aux yeux du BIPR(13), c'est qu'elle s'est livrée à des dénigrements de notre organisation, a suscité la suspicion quant à l'existence d'agents de l'Etat en son sein (typique du travail de la provocation policière), a commis des vols à son encontre, s'est livrée au mouchardage en rendant publics des éléments sensibles de sa vie interne(14) et récemment a menacé rien de moins que de "trancher la gorge" à l'un de nos militants(15).
La peur congénitale de la confrontation
politique
Voilà le triste état dans lequel se trouve aujourd'hui une composante issue de la Gauche communiste d'Italie, courant qui dans les années trente, en pleine période de contre-révolution, avait su maintenir l'honneur du prolétariat révolutionnaire contre la trahison des PC et face à la dégénérescence du trotskisme. Il est vrai que cette composante politique qui est à l'origine de la fondation du PCInt en 1943 en Italie s'était déjà illustrée très tôt, à cette occasion justement, par une ouverture opportuniste vis-à-vis de groupes en provenance du PSI (Parti socialiste italien) et du PCI (Parti communiste italien) ou d'éléments qui avaient rompu précédemment avec le cadre programmatique de la Gauche italienne pour se lancer dans des aventures contre-révolutionnaires(16). La Fraction française de la gauche communiste (FFGC qui publiait Internationalisme), dont se revendique le CCI, avait alors critiqué cette démarche qui tournait le dos à l'intransigeance programmatique et organisationnelle de la Gauche communiste d'Italie dans les années 1930(17). Ainsi, la FFGC écrivait en novembre 1946 une lettre (publiée dans Internationalisme n° 16 de décembre 1946) où elle faisait la liste de toutes les questions à discuter concernant des divergences au sein de la GCI(18). Ce qui arriva c'est que, de la même manière que la GCI avait été exclue de façon bureaucratique de l'IC après 1926, exclue de nouveau de l'Opposition de gauche en 1933, ce fut ensuite au tour de la GCI d'écarter la Fraction française de la discussion politique en son sein afin d'éviter la confrontation politique. La "justification" alors invoquée pour une telle mesure n'est pas sans rappeler la mauvaise fois congénitale du BIPR : "Puisque (…) votre lettre démontre une fois de plus la constante déformation des faits et des positions politiques prises soit par le PCI d'Italie, soit par les fractions françaises et belges (…) votre activité se borne à jeter la confusion et la boue sur nos camarades, nous avons exclu à l'unanimité la possibilité d'accepter votre demande de participation à la réunion internationale des organisations de la GCI". Cet extrait de lettre du PCInt est cité dans l'article "La discipline … force principale" paru dans Internationalisme n° 25, août 1947(19). Le même article d'Internationalisme n° 25 fait le commentaire suivant : "On pensera ce que l'on voudra de l'esprit dans lequel a été faite cette réponse mais on doit constater qu'à défaut d'arguments politiques elle ne manque pas d'énergie et de décision … bureaucratique."
La méthode utilisée actuellement par BC à notre encontre n'est donc pas nouvelle de la part de cette organisation même si, du fait des circonstances différentes, elle s'exprime également sous une forme différente. En effet, la question de notre exclusion ne se pose pas puisque nous ne n'appartenons pas à une organisation commune. Quant à notre "disqualification" actuelle auprès de tout un milieu sympathisant avec les positions de la Gauche communiste, il apparaît clairement que cela constitue un objectif pour BC, étant donnée sa vision concurrentielle et sectaire des relations entre groupes communistes. Mais pour arriver à ses fins, répugnant à la confrontation franche et loyale, elle recourt à la déloyauté, à la calomnie et à l'esquive à travers de dédaigneuses fins de non recevoir face aux arguments du contradicteur.
Le BIPR malade de ses conceptions et pratiques organisationnelles
Le dédain et le mépris avec lesquels la GCI avait à l'époque traité cette petite minorité constituée par la FFGC ayant critiqué la constitution opportuniste du PCInt, trouvait une fausse légitimation dans la disproportion existant alors entre, d'une part, la GCI avec des composantes en Italie (un parti ayant compté à sa formation plusieurs milliers de membres) en Belgique et en France et, d'autre part, la petite FFGC très réduite numériquement et n'existant qu'en France. C'est encore avec la même arrogance que le BIPR traite aujourd'hui le CCI, mais le ridicule en plus. En effet, s'il a bien conscience que, malgré son existence dans 13 pays, le CCI est encore une petite organisation révolutionnaire, le BIPR n'a visiblement pas pris la mesure du fait qu'il est lui-même une minuscule organisation. BC peut très bien chercher à se consoler en prenant ses rêves et les racontars de la FICCI pour des réalités et se rassurer en répétant à satiété que le CCI est "traversé par une profonde et irréversible crise interne", cela ne change rien à la réalité actuelle du CCI. Celui-ci fait face à ses responsabilités d'analyse de la situation, d'intervention dans la classe ouvrière, sort régulièrement sa presse, est capable d'aller à la rencontre de l'éveil à la politique révolutionnaire qui se fait jour au sein des jeunes générations et … trouve même le temps de se défendre face aux attaques dont il a été l'objet de la part de l'alliance du BIPR avec le parasitisme. Il est vrai qu'on parle davantage des crises du CCI que de celles du BIPR. Et pour cause ! Non seulement le CCI ne les cache pas mais encore en expose publiquement les racines et les leçons face à la classe ouvrière. Par ailleurs, comme nous l'avons déjà mis en évidence en réponse au BIPR (voir notre article "Le vol et la calomnie ne sont pas des méthodes de la classe ouvrière" publié sur notre site Internet), toutes les organisations vivantes du mouvement ouvrier (en particulier l'AIT et le POSDR) ont eu à mener en leur sein des combats en vue de leur défense contre des conceptions et comportements politiques étrangers au prolétariat (20). Il est vrai que le BIPR n'est pas bavard sur des problèmes de ce type pouvant affecter sa vie politique. Nous découvrons néanmoins, au détours d'une phrase, les conceptions aberrantes en vigueur dans cette organisation. En effet, pour justifier le vol du fichier de nos abonnés par une militante qui allait participer à la fondation de la FICCI, le BIPR s'exprime en ces termes : "si des camarades dirigeants du CCI -qui, comme tels disposaient du fichier d'adresses de leur organisation- rompent avec l'organisation, déclarant de plus vouloir regagner des camarades à la 'juste voie', gardent le fichier des adresses, il ne s'agit pas d'un vol. Le faux moralisme du CCI pue l'hypocrisie quand il lance des accusations de tout genre à qui l'abandonne." ("Réponse aux accusations stupides d'une organisation en voie de désintégration", publié sur le site Internet du BIPR). Nous avons déjà montré ("Le vol et la calomnie ne sont pas des méthodes de la classe ouvrière") en quoi est nulle et non avenue cette justification du vol d'un outil de l'organisation qui appartient à celle-ci comme un tout, et non aux individus qui la composent. A cette occasion, nous avions signalé que parler d'une "organisation avec à sa tête des dirigeants" renvoyait à une conception de l'organisation que nous ne partagions pas. Il a existé et il existe encore dans le mouvement ouvrier des visions de l'organisation, théorisées notamment par le courant bordiguiste (le cousin germain du BIPR) qui opèrent explicitement une distinction, au sein de l'organisation, entre les dirigeants et la base des militants.(21) De telles visions constituent des concessions à une vision hiérarchique et bourgeoise de l'organisation. A l'inverse de cette vision, le parti, comme toute organisation révolutionnaire, ne peut remplir sa fonction que s'il est un lieu d'élaboration collective, par tous ses membres, des orientations politiques. Ceci implique nécessairement la discussion la plus ouverte et la plus large possible, à l'image de la classe ouvrière dont l'émancipation a pour condition l'action consciente collective.
Nous n'avions pas encore commenté cette conception du BIPR qui attribue des prérogatives aux "membres dirigeants", ici celle de voler sans que cela soit condamnable, et qui relève elle aussi d'une telle vision hiérarchique de l'organisation. Mais on serait tenté de la faire résulter, non pas de l'influence de l'idéologie bourgeoise mais bien plutôt de l'idéologie… féodale. En effet, cette illumination du BIPR nous transpose tout droit au Moyen Age, avec les nobles qui ont le privilège, pour les besoins de la chasse ou de la guerre, de pouvoir saccager les récoltes des paysans et qui, pour leur propre plaisir, disposent également du droit de cuissage.
Si on assiste aujourd'hui, dans le fond, à une répétition de l'histoire de la part de BC, ce serait néanmoins erroné d'en déduire que cette organisation demeure invariablement égale à elle-même. En effet, la répétition de pratiques opportunistes n'est pas sans conséquence sur la dynamique d'une organisation, en particulier lorsque celle-ci est imperméable à la critique et fermée à toute remise en cause. Les flirts répétés du BIPR avec des groupes étrangers aux positions ou aux méthodes du prolétariat, et en particulier le dernier en date avec la canaille de la FICCI, l'ont amené à s'inspirer de leurs méthodes bourgeoises.
Dans ce texte, et dans les précédents auxquels il se réfère, nous avons démontré que nos critiques au BIPR sont parfaitement fondées et que les accusations de cette organisation à notre encontre reposent sur du sable. Nous continuons d'attendre de lui (et nous ne nous lasserons pas) qu'il démontre ce qu'il affirme, le maintien de sa part d'une attitude silencieuse ne pouvant signifier autre chose qu'il n'a en fait rien à dire.
Le CCI
1 Le Bureau International pour le Parti Révolutionnaire (BIPR - www.ibrp.org), fondé par le Partito Comunista Internazionalista - Battaglia Comunista (BC) et par la Communist Workers' Organisation (CWO) en Angleterre, se revendique de la tradition de la Gauche communiste d'Italie.
2 Prometeo est la revue théorique de Battaglia Comunista.
3 Nous invitons nos lecteurs à consulter sur notre site les documents se rapportant à cette affaire, en particulier le dernier d'entre eux : la "lettre ouverte aux militants du BIPR" du 7 décembre 2004.
4 Ce qui était vrai pour la Social démocratie alors qu'elle était encore une organisation de la classe ouvrière vaut tout autant pour toutes les organisations du mouvement ouvrier, quelle que soit leur influence au sein de la classe ouvrière, et s'applique donc encore aujourd'hui pleinement aux petites organisations qui sont restées fidèles, sur le plan des positions programmatique, à la lutte du prolétariat pour son émancipation.
5 En fait, l'article de BC est relatif à un document du CCI qui date de bientôt deux ans maintenant. Nous ne renions en rien son contenu mais il convient de signaler que, plus récemment mais toutefois avant la parution de cet article de BC, nous avons publié des textes directement en polémique avec le BIPR, justement sur les questions centrales dont il est question. Il s'agit des deux parties de l'article "L'abandon par BC du concept marxiste de décadence d'un mode de production" parues dans les numéros 119 et 120 de la Revue Internationale et de l'article "Le vide politique et l'absence de méthode du BIPR", publié dans Révolution Internationale n° 351, qui constitue le compte-rendu de la réunion publique du BIPR du 2 Octobre 2004 à Paris. Ces textes sont, à ce jour, restés sans réponse. Peut-être dans deux ans recevront-ils une réponse de la part du BIPR, si celui-ci arrive à dégager un peu de son précieux temps.
6 "La vision marxiste et la vision opportuniste de la construction du parti" dans les numéros 103 et 105 de la Revue Internationale.
7 Comme d'ailleurs Lénine qualifiait la SDN (Société Des Nations, ancêtre de l'ONU.)
8 Le CCI n'a néanmoins pas attendu l'effondrement du bloc de l'est pour mettre en évidence qu'une troisième guerre mondiale signifierait la disparition de l'humanité ou, pour le moins, une régression de la civilisation des millénaires en arrière.
9 Au cas où le BIPR deviendrait totalement amnésique concernant certains moments du passé, nous avons gardé des copies d'écran des textes qu'il a fait disparaître de son site.
10 Le BIPR se plaint de notre vulgarité à son encontre. Il est vrai que nous critiquons avec dureté, parfois avec ironie, certains de ses comportements. Ils le méritent bien et il est parfois difficile d'appeler un chat autrement qu'un chat. Mais le BIPR est assez mal venu de s'en plaindre, surtout qu'il est beaucoup moins regardant et sensible lorsque, galvanisée par les charges de l'aventurier monsieur B., à notre encontre, la FICCI nous traite de "salopards" dans un texte publié en octobre 2004 sur son site. Par la suite, après que nous ayons démontré de façon irréfutable que les accusations du citoyen B. sur lesquelles elle s'appuyait pour justifier ses insultes étaient de pures inventions, elle a retiré ce texte de son "bulletin jaune" publié sur Internet.
11 Notons quand même que le BIPR était beaucoup moins regardant pour dépenser son temps lorsque, s'agissant de donner la meilleure diffusion aux calomnies de monsieur B. contre le CCI, il trouvait les moyens de traduire ses textes en plusieurs langues, pour les placer sur son site.
12 "Réponse aux accusations stupides d'une organisation en voie de désintégration", texte du BIPR publié sur son site Internet.
13 La FECCI constitue aussi un appât pour le BIPR parce qu'il espère, en récupérant ses membres (ce dont il ne se cache pas), se renforcer numériquement en France et, qui sait, de s'implanter au Mexique. En d'autres termes, interviennent fortement dans son jugement des considérations de "pêche à la ligne" vis-à-vis de ceux qui, en même temps qu'ils prétendent représenter le vrai CCI, "étudient avec une attention critique les positions du BIPR" ("Dernière réponse aux accusations du CCI"). Si le BIPR a décidé de ne pas être regardant quant à la nature du "poisson" péché, il ne nous appartient plus de le mettre en garde une nouvelle fois.
14 A ce sujet, lire notre article "Les méthode policières de la FICCI" dans Révolution Internationale n° 330.
15 Lire l'article "Des menaces de mort contre des militants du CCI" dans Révolution Internationale n° 354.
16 Lire nos articles "Battaglia Comunista : à propos des origines du Parti Communiste Internationaliste" dans la Revue Internationale n° 34 et "Le Parti Communiste International (Programme Communiste) à ses origines, tel qu'il prétend être, tel qu'il est", dans la Revue Internationale n° 32.
17 Lire notre livre, La Gauche communiste d'Italie.
18 Afin qu'ils se rendent compte du sérieux avec lequel furent explicitées ces divergences et critiques, nous conseillons à nos lecteur de consulter la liste en question publiée dans notre brochure La Gauche communiste de France.
19 Article republié sous le même titre dans la Revue Internationale n° 34.
20 Et toutes ces organisations également, à l'occasion de combats en leur sein, ont perdu des éléments au long et parfois prestigieux passé militant, ayant, sous une forme ou une autre, trahi la cause du prolétariat. Le trahison et la transformation en voyous d'une poignée de "vieux militants" du CCI n'est certainement pas une "première" dans l'histoire du mouvement ouvrier comme semble le penser le BIPR quand il écrit : "On découvre tout à coup que des militants, ayant un passé militant de plus de 25 ans (...) ne sont que des voleurs, des voyous ou des parasites."
21 De telles visions ont déjà été combattues par la FFGC notamment dans sa critique de "la conception du chef génial" (pour laquelle seules des individualités particulières – les chefs géniaux – ont la capacité d'approfondir la théorie révolutionnaire pour la distiller et la transmettre en quelque sorte "toute mâchée" aux membres de l'organisation) et celle de "la discipline … force principale" (qui conçoit les militants de l'organisation comme des simples exécutants qui n'ont pas à discuter des orientations politiques de l'organisation) dans Internationalisme n° 25. Ces visions avaient aussi été combattues par Lénine lorsqu'il écrivait "il est du devoir des militants communistes de vérifier par eux-mêmes les résolutions des instances supérieures du parti. Celui qui, en politique, croit sur parole est un indécrottable idiot" (cité par Internationalisme n° 25).