Soumis par Révolution Inte... le
De nouvelles attaques sont mises en œuvre ou en préparation dans le domaine de la santé en France :
- une nouvelle liste de 221 médicaments à dérembourser (90 % des produits testés ont ainsi été jugés d'un "niveau d'efficacité insuffisant") a été dressé par la Cour des comptes. La plupart de ces produits sont très courants. Depuis que la ministre PS de la Santé, Martine Aubry, a inauguré ces listes, des milliers de produits pharmaceutiques ont vu ainsi leur taux de remboursement fortement diminué ou ce remboursement a été carrément supprimé ;
- la proposition d'une taxe d'un euro sur chaque boîte de médicaments à la charge du malade est de plus en plus fréquemment évoquée pour préparer les mentalités au "caractère inéluctable" de cette attaque. Cette mesure viendrait se cumuler avec le forfait d'un euro par consultation médicale à la charge du patient (dont il est question de relever le seuil lui aussi).
- le ministère de la Santé a dévoilé le projet de fermer 150 blocs opératoires en province parce que ces derniers ne seraient pas "rentables"… Là encore, on pousse des dizaines ou des centaines de milliers de malades à s'inscrire sur d'interminables listes d'attente dans des hôpitaux "opérationnels" saturés et on condamne beaucoup d'entre eux à crever sur place faute de moyens pour se faire transporter ou par manque de place. En même temps, le budget alloué à chaque hôpital se retrouve en baisse constante d'année en année.
Les employeurs sont invités à renforcer et à multiplier les contrôles sur les arrêts maladie. Ce flicage et cette traque n'ont d'ailleurs permis que d'établir des "certificats de complaisance" que pour 0,05 % des contrôles mais l'essentiel n'est pas là : il s'agit avant tout d'un puissant moyen d'intimidation envers les salariés pour les dissuader de demander des arrêts maladie et pour les pousser à venir travailler même mal en point. Les médecins sont également tenus de "baisser" leurs quotas de jours d'arrêts accordés à leurs patients sous peine d'amendes ou de sanctions. Quant à l'effet d'annonce que ce "tour de vis" a permis de diminuer de 3 % les dépenses de frais médicaux depuis un an, cela ne représente pourtant qu'une goutte d'eau dans la mer du déficit de la sécurité sociale.
Cela démontre en fait que la "réforme de la Sécurité sociale" de 2003 n'était que le face visible de l'iceberg d'une énorme attaque en profondeur de la classe ouvrière qui se précise et s'intensifie aujourd'hui.
Parallèlement, l'attaque sur les chômeurs représente une attaque d'une extrême violence envers toute la classe ouvrière. Depuis la circulaire du ministère de l'Emploi du 3 septembre : 1 refus auprès de l'ANPE et c'est la diminution des allocations de 20 % pendant une période allant de 2 à 6 mois ; 2 refus d'offres d'emploi, c'est la perte de 50 % des droits ; 3 refus : plus rien. De plus, à partir du 6e mois, les propositions d'embauche pourront être sans rapport avec la formation ou la qualification du chômeur. Ce qui signifie que là encore l'ouvrier licencié ou mis au chômage devra accepter une "flexibilité" maximum : accepter n'importe quel travail, à n'importe quel salaire, à n'importe quelle distance de son domicile (prime de déménagement pour inciter les chercheurs d'emplois "à plus de mobilité"). Cela constitue également un instrument de chantage et un moyen de pression énorme pour abaisser les salaires. Les mêmes mesures et les mêmes attaques tendent à s'uniformiser à l'échelle mondiale. Partout la capitalisme enfonce la classe ouvrière dans la même précarité. C'est un puissant révélateur de la faillite irrémédiable du capitalisme. Cela ne peut que renforcer la conscience du prolétariat qu'il n'a aucune amélioration de son sort à attendre de ce système et qu'il n'a pas d'autre choix que de lutter pour son renversement et sa destruction.
Wim