Courrier de lecteur : le rôle contre-révolutionnaire de la CNT en Espagne (1936-1939)

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Dans le précédent numéro de RI, nous avons commencé à répondre à un lecteur affichant ses sympathies envers l'anarchisme en montrant l'incohérence des anarchistes quant à leurs méthodes dans les luttes ouvrières et leur absence de boussole.
Dans cette seconde partie, nous nous attacherons essentiellement à démentir l'assertion totalement fausse de notre lecteur selon laquelle " la CNT espagnole a mené le plus loin le mouvement d'auto-émancipation humaine jamais réalisé au 20e siècle en 1936-39 ".

 

Quel rapport de forces entre les classes ?

D'emblée, l'affirmation " d'un mouvement d'auto-émancipation humaine " en Espagne dans la période 1936-39 laisse perplexe. Que veut dire notre lecteur à travers cette expression lapidaire utilisée à l'emporte-pièce ? Veut-il évoquer toute la période que les anarchistes (entre autres !) appellent plus simplement celle de " la révolution espagnole " ? Fait-il allusion à la capacité de mobilisation du prolétariat sur un terrain révolutionnaire ? A une transformation significative de la société capitaliste ? A des pas vers la destruction de l'Etat bourgeois ? Fait-il l'apologie des expériences concrètes d'autogestion ? Nous ne le savons pas.
La seule chose que nous pouvons affirmer, en revanche, c'est que, du point de vue des révolutionnaires, l'émancipation humaine, c'est l'abolition du salariat et la fin des rapports d'exploitation capitalistes, la réalisation d'une société sans classes. Nous savons que cette transformation révolutionnaire de la société peut seulement passer par une révolution mondiale accomplie par l'union d'une classe spécifique, le prolétariat. Nous devons alors considérer la situation de 1936-39 en Espagne et le rôle de la CNT selon certains critères. Le rapport de force est-il favorable au prolétariat ? A-t-il exercé un pouvoir politique ? A-t-il fait un pas vers l'abolition des rapports capitalistes d'exploitation et la destruction de l'Etat bourgeois ? A-t-il été capable d'arrêter la guerre comme l'avait fait la révolution en Russie en 1917 ? Et bien entendu, la CNT qui, selon notre lecteur, aurait été l'avant-garde de " ce mouvement " et " l'aurait mené le plus loin possible " a-t-elle joué un rôle révolutionnaire ? A chacune de ces questions, la réponse est NON. Pourquoi ?
Il est en effet impossible d'évoquer la situation en Espagne sans rappeler brièvement quel était le contexte global de la période et de la situation pour la classe ouvrière au niveau international.
Ces événements se situent en pleine période contre-révolutionnaire, notamment illustrée par l'émergence du fascisme en Italie, du nazisme en Allemagne, du stalinisme en URSS, sur les décombres de la vague révolutionnaire de 1917-23. Les révolutionnaires sont systématiquement pourchassés, emprisonnés, torturés, exilés, massacrés partout. Et partout, toutes les bourgeoisies nationales préparent activement la guerre mondiale, idéologiquement à travers la fausse alternative fascisme ou démocratie, matériellement à travers le développement intensif d'une économie de guerre menée sous la houlette de l'Etat capitaliste.
Ce qui s'est joué en Espagne, ce n'est pas le sort de la révolution mondiale du prolétariat comme semble le croire notre lecteur. Ce qui s'y est déroulé, c'est le basculement du monde dans la barbarie de la Deuxième Guerre mondiale. C'est une féroce bataille entre deux camps bourgeois dans lequel le prolétariat va se faire tragiquement happer.

 

La CNT à la pointe de l'embrigadement du prolétariat derrière l'antifascisme

L'Espagne restait dans les années 1930 un Etat capitaliste d'Europe occidentale parmi les plus arriérés, héritant des structures féodales des siècles précédents, largement dominé par l'agriculture. Le prolétariat du pays est alors très concentré, combatif, mais totalement inexpérimenté, encore fortement marqué par ses origines petites-bourgeoises, paysannes ou artisanales. Ce qui explique l'attrait pour la révolte individualiste et, de ce fait, le poids particulier de l'anarchisme et de l'anarcho-syndicalisme en son sein.
Dès le début des années 1930, la CNT représente un syndicat majoritaire, notamment en Catalogne et elle exerce également une grande influence en Aragon. La CNT apparaît d'autant plus comme la principale force syndicale oppositionnelle crédible que le syndicat socialiste, l'UGT, est discrédité par sa collaboration active avec le gouvernement dictatorial de Primo de Rivera installé au pouvoir depuis 1923. Cela dit, dès 1930, la CNT s'associe à son tour, aux côtés de l'UGT, au " pacte de San Sebastian " qui jette préventivement les bases d'une " alternative républicaine " au pouvoir monarchiste pour la bourgeoisie espagnole. Suite à une montée de mouvements sociaux et surtout à un raz-de-marée en faveur des partis de gauche aux élections municipales, le roi Alphonse XIII prend la fuite en avril 1931. La république est proclamée. D'emblée, les élections qui suivent portent au pouvoir une coalition de " centre gauche ", socialo-républicaine. Le nouveau gouvernement ne tarde pas à donner la véritable mesure de sa nature antiouvrière. La répression s'abat violemment sur les mouvements de grève qui surgissent face à la montée rapide du chômage et des prix, faisant des centaines de morts et de blessés parmi les ouvriers, notamment en janvier 1933 à Casas Viejas en Andalousie. Au cours de cette répression, le " socialiste " Azana ordonne à la troupe : " Ni blessés, ni prisonniers ! Tirez au ventre ! "
Cette répression sanglante des luttes ouvrières, effectuée au nom de la défense de la démocratie, va durer deux années, discrédite rapidement la coalition gouvernementale et va permettre aux forces de droite de s'organiser. Une fraction du Parti Socialiste va tenter, de son côté, de se recrédibiliser en opérant un tournant à gauche. En avril-mai 1934, les grèves ouvrières reprennent de l'ampleur. Les métallurgistes à Barcelone, les cheminots et surtout les ouvriers du bâtiment à Madrid, engagent des luttes très dures. Face à ces luttes, la gauche et l'extrême gauche comme dans les autres pays européens se servent de l'idéologie antifasciste pour entraîner les ouvriers hors de leur terrain de classe dans une politique de " front uni de tous les démocrates ".
Quelle est l'attitude de la CNT ? Non contente de participer à cette entreprise, visant à faire abandonner aux ouvriers leur terrain de classe et à les entraîner derrière leur bourgeoisie, elle y joue un rôle de premier plan. Toute sa propagande est axée sur " l'antifacisme ". Le prolétariat est alors pris dans un piège : d'un côté, ses luttes sont dévoyées par la propagande antifasciste qui affaiblit la résistance ouvrière et pousse massivement les ouvriers vers le terrain électoral et la perspective d'un " programme de front populaire pour faire face au péril fasciste ". D'un autre côté, les bataillons les plus combatifs de la classe ouvrière sont poussés à s'affronter isolément et de façon suicidaire directement à l'appareil d'Etat. En octobre 1934, les ouvriers des Asturies, poussés par toutes les forces de gauche, tombent dans ce piège qui va les saigner à blanc. Leur insurrection puis leur résistance dans les zones minières et dans la ceinture industrielle d'Oviedo et de Gijon est totalement isolée par les manoeuvres du PSOE et de l'UGT qui ont empêché par tous les moyens que la lutte ne s'étende au reste de l'Espagne. Pendant ce temps le gouvernement déploie l'armée avec 30 000 hommes, ses chars et ses avions pour écraser impitoyablement les ouvriers, ouvrant une nouvelle période de répression sanglante dans le pays. Le 15 janvier 1935, l'alliance électorale du Frente Popular est signée par l'ensemble des organisations de gauche ainsi que par les gauchistes trotskisants du POUM. Les dirigeants anarchistes de la CNT et de la FAI dérogent à leurs " principes anti-électoraux " et manifestent leur soutien à cette entreprise en s'abstenant de toute critique envers cette élection. En février 1936 le premier gouvernement de Front Populaire est élu. Alors qu'une nouvelle vague de grèves se développe, le gouvernement et le parti stalinien lancent des appels pour la reprise du travail, disant que les grèves sont des actes de sabotage et font le jeu du fascisme.
La mobilisation idéologique massive des ouvriers derrière l'antifascisme, hors de leur terrain de classe, est en marche.
La bourgeoisie peut passer à une deuxième phase, l'embrigadement direct derrière un camp capitaliste contre un autre, en défense de la république du Front Populaire, la plongée du prolétariat dans l'enfer des massacres de la guerre impérialiste.

 

La CNT entraîne le prolétariat au massacre

Suffisamment assurées de leur succès, les forces militaires se lancent dans un " pronunciamiento " parti du Maroc. Elles sont commandées par un Franco qui a fait ses premières armes de général en dirigeant la répression antiouvrière de 1934 dans les Asturies, sous les ordres de Largo Caballero qui va devenir la principale " figure " de la république du Front Populaire. La riposte ouvrière est immédiate : le 19 juillet 1936, les ouvriers se mettent en grève contre le soulèvement de Franco et se rendent massivement dans les casernes pour désarmer cette tentative, sans se préoccuper des directives contraires du Front Populaire et du gouvernement républicain. Ils endiguent l'action franquiste, notamment à Barcelone et dans plusieurs villes de Catalogne. Mais, dans la majorité des cas où les ouvriers suivent les consignes d'attente du gouvernement, ils se font massacrer dans un horrible bain de sang, comme notamment à Séville. Les forces de gauche du capital déploient alors pleinement leurs manoeuvres d'embrigadement. En 24 heures, le gouvernement central qui négociait avec les troupes franquistes et organisait avec elles le massacre des ouvriers cède la place à un gouvernement plus à gauche et plus antifasciste qui prend la tête du soulèvement ouvrier pour l'orienter exclusivement sur un terrain militaire et vers l'affrontement avec Franco.
La CNT qui n'avait cessé de pousser les ouvriers à choisir le camp de la république contre celui de Franco va donner un nouveau coup de main au gouvernement de Front Populaire en poussant les ouvriers dans des " expériences d'autogestion " qui ne sont mises en oeuvre qu'après le soulèvement des troupes franquistes et le départ précipité de nombreux patrons d'usine et de propriétaires terriens effrayés par la perspective de guerre civile. A quoi aura servi la fameuse " expérience autogestionnaire " dont les anarchistes continuent à se revendiquer et dont ils tirent autant de fierté ? Elle aura contribué à enfermer les prolétaires chacun dans leur coin, dans " leur " usine, " leur " entreprise, " leur " campagne ou " leur " village en paralysant toute réaction unitaire de la classe ouvrière, absorbant et stérilisant ses énergies. Elle aura aussi bloqué tout développement d'une réflexion politique sur la situation générale et semé dans les consciences les pires illusions sur le rapport de forces entre les classes qui se jouait à un niveau global. Cette " autogestion " va se propager rapidement. Plus de 70% de la production industrielle et commerciale sera " collectivisée " à des degrés divers en Catalogne, souvent pendant près de 14 mois, notamment l'industrie du bois, le textile, la métallurgie mais aussi les services et les transports publics. La CNT se retrouve aussi à la pointe de la collectivisation des terres et encourage activement la formation de communes ou de communautés agraires, notamment en Aragon.
A travers l'antifascisme, la CNT et la FAI prennent alors une part décisive et prépondérante pour rabattre les ouvriers dans les bras du Front Populaire. Cette caution abrite les menées de l'Etat capitaliste républicain qui profite de la confiance que font les ouvriers aux leaders anarchistes. CNT et FAI embrigadent les ouvriers à travers des organismes comme le Comité Central des Milices Antifascistes et le Conseil Central de l'Economie qui créent l'illusion d'un " pouvoir ouvrier ". Les ouvriers vont ainsi se livrer définitivement aux mains de leurs bourreaux. Dès lors, des centaines de milliers d'ouvriers sont directement enrôlés dans les milices antifascistes des anarchistes et des poumistes et sont envoyés se faire tuer sur le front impérialiste " antifranquiste " par le gouvernement du Front Populaire. Dans ce but, la CNT et la FAI sont appelés à participer au gouvernement régional de Catalogne (la Generalidad), là où les ouvriers paraissaient concentrer le plus de force. Elles acceptent sans rechigner la main tendue par Companys et les postes de ministres proposés (notamment les plus stratégiques, la défense et l'économie), ce qui va permettre au gouvernement de récupérer les armes dont s'étaient emparées les ouvriers tandis que la collectivisation de la production va s'étendre par décrets, directement assurée par " l'Etat catalan ". Fort de cette expérience, le gouvernement central va à son tour appeler les anarchistes au pouvoir. La CNT et la FAI y répondront tout aussi favorablement avec le même empressement. Avec le même succès pour les manoeuvres de la bourgeoisie. Les anarchistes ont tenu un rôle de premier plan pour le compte de la bourgeoisie et dans sa manoeuvre pour tromper les prolétaires sur la nature de classe du gouvernement de Front Populaire et de son Etat : " Tant sur le plan des principes que par conviction, la CNT a toujours été anti-étatiste et ennemie de toute forme de gouvernement. Mais les circonstances ont changé la nature du gouvernement espagnol et de l'Etat. Aujourd'hui, le gouvernement en tant qu'instrument de contrôle des organes de l'Etat a cessé d'être une force d'oppression contre le classe ouvrière, de même que l'Etat ne représente plus un organisme qui divise la société en classes. L'un et l'autre opprimeront moins le peuple maintenant que des membres de la CNT y sont intervenus " (Federica Montseny, 4 novembre 1936). Dès ce moment, la bourgeoisie peut tendre un nouveau piège idéologique dont les ministres et la plupart des leaders anarchistes vont se faire les plus ardents apôtres et les représentants les plus crédibles : faire croire aux ouvriers que l'Etat est réduit en miettes, qu'il n'existe plus, que tout le pouvoir est passé aux mains des ouvriers et des paysans.

 

La CNT instrument de la contre-révolution

La CNT, intégrée dans les rouages de l'appareil d'Etat, donne la pleine mesure de ses services. Elle est très active dans toutes les entreprises " collectivisées " pour orienter toute la production vers le front impérialiste : l'armement, le textile, la métallurgie, destinés à équiper les milices ouvrières qu'elle envoie en grand nombre se faire tuer contre l'armée franquiste. Les syndicalistes de la CNT jouent un rôle éminent dans la militarisation de la production : par exemple, à Hispano-Suiza, " les ateliers de cette entreprise sont parmi ceux qui travaillent avec le plus d'intensité et dans les branches les plus diverses pour le ravitaillement des Milices ouvrières. Les organisations syndicales procédèrent, dès les premiers moments de la saisie de l'usine, à l'organisation des travaux sous la direction intégrale des organismes créés par le prolétariat, afin d'adapter la fabrication aux nécessités imposées par la guerre civile. Jamais une modification des services n'aura été aussi complète et aussi rapide en vue de transformer une production de paix en production de guerre. Les travaux qui sortent de tous les établissements de l'industrie métallurgique pour le service de la guerre, étant soumis au contrôle du Comité des Milices, celui-ci fonctionne sous la forme d'un délégué direct spécialement nommé à cet effet. Le camarade qui remplit ces fonctions si complexes est un des membres les plus en vue du Syndicat Unique de la Métallurgie (CNT). Il a ses bureaux installés à l'intérieur de l'usine Hispano-Suiza." (A. Souchy, Collectivisations : L'Oeuvre constructive de la révolution espagnole 1936-39, cité par C. Semprun-Maura, Révolution et contre-révolution en Catalogne, pp. 106/107).
Après avoir abandonné ainsi son terrain de classe et s'être vus imposer une féroce surexploitation au nom de l'économie de guerre antifasciste par le Front Populaire : réduction des salaires, inflation, rationnement, réquisitions, allongement de la journée de travail, militarisation du travail, le prolétariat devait subir la répression comme les massacres sur le front. Les sanglants massacres en Aragon, à Oviedo, à Madrid sont aussi le résultat de cette manoeuvre criminelle qui entoure la tragédie des journées de mai 1937 à Barcelone par le gouvernement de Front Populaire, troupes du PCE et de sa succursale catalane du PSUC en tête, tandis que les hordes franquistes arrêtaient volontairement leur avance pour permettre aux bourreaux staliniens d'écraser les ouvriers. Là encore, ce sont l'appareil de la CNT et les leaders anarchistes au gouvernement, tels que Federica Montseny et Garcia Oliver qui vont, dès le début, appeler les ouvriers insurgés à rendre leurs armes alors même que nombre de prolétaires envoyés au front manifestaient leur intention de revenir leur prêter main-forte.
Dans cette sanglante tragédie, la CNT, la FAI le POUM, en poussant les ouvriers à quitter leur terrain de classe au nom du " front antifasciste " les ont jetés pieds et poings liés dans les bras de leurs assassins et au coeur de la mêlée impérialiste. La présence de ministres anarchistes dans le gouvernement de Catalogne puis dans le gouvernement central de Caballero a représenté un puissant facteur dans la mystification des ouvriers par le Front Populaire.
Tous les organismes dirigeants de la CNT déclarèrent une guerre féroce contre les éléments des rares courants qui, même dans une terrible confusion, luttaient pour défendre un point de vue de classe, en les envoyant sur les positions les plus exposées du front ou en les faisant emprisonner par la police des " forces républicaines ".
La guerre d'Espagne n'était pas une révolution, mais bien la guerre entre deux camps bourgeois, première étape de la Seconde Guerre mondiale entre deux blocs impérialistes qui étaient encore en voie de constitution.
Ce n'est certainement pas à l'avant-garde de " l'émancipation de l'humanité " que s'est trouvée la CNT, mais au contraire elle s'est illustrée par son rôle clairement contre-révolutionnaire complémentaire à celui des sociaux-démocrates et des staliniens.
La guerre d'Espagne avec ses répercussions idéologiques immenses sur le prolétariat européen aura constitué la première étape de la seconde boucherie impérialiste mondiale. Elle se prolongea jusqu'en 1939, s'achevant par la victoire de Franco, au moment où les autres fractions du prolétariat mondial, servaient à leur tour de chair à canon dans l'affrontement impérialiste généralisé derrière leur bourgeoisie nationale respective.
Le plus haut moment d'émancipation révolutionnaire de l'humanité du 20e siècle, c'est dans la révolution prolétarienne en Russie de 1917 que notre lecteur doit aller la chercher s'il veut se dégager de l'absence de repères de l'anarchisme qui a conduit le prolétariat vers les pires défaites et les pires massacres. C'est là que le prolétariat a vécu ses plus riches expériences historiques à travers le pouvoir des conseils ouvriers, qu'il a été capable d'arrêter la barbarie guerrière et d'engendrer une vague révolutionnaire au niveau mondial qui, même si elle a été vaincue, a fait trembler la bourgeoisie et a su ébranler le monde capitaliste.

Wim (25 novembre)

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