Soumis par Révolution Inte... le
Quand Lutte Ouvrière 
          rend hommage à ses frères d'armes, le moins que l'on puisse 
          dire, c'est qu'elle n'y va pas par quatre chemins. Ainsi, dans son éditorial 
          du 19 septembre 2003, Arlette Laguiller, après avoir salué 
          chaleureusement la sempiternelle fête de l'Humanité qui 
          "a été, une fois de plus un succès", 
          faisant remarquer au passage que "le PCF reste capable de réunir 
          plusieurs centaines de milliers de participants à sa fête, 
          qui est toujours la plus importante des fêtes populaires organisées 
          par un parti politique", en arrive à ce brillant requiem 
          : "Ce n'est cependant pas sur la base de sa politique actuelle 
          que le PCF a conquis une telle audience qui, pendant longtemps, a fait 
          sa force. La politique de sa direction dilapide, au contraire, le crédit 
          que le PCF a hérité du passé(…)".
          Quel est ce donc ce "crédit hérité du passé" 
          dont nous parle LO ? Il est à mettre entièrement au compte 
          de la bourgeoisie, mais certainement pas de la classe ouvrière 
          ! Quel était donc cet âge d'or du PCF que regrette tant 
          LO ? Là où son audience était à son comble 
          et sa force sans commune mesure avec la période actuelle, c'est, 
          bien sûr, l'époque bénie des dieux pour la bourgeoisie 
          des années 1930-1940, celles des années sombres de la 
          contre révolution, quand il était "minuit dans le 
          siècle" pour la classe ouvrière. Une période 
          où le PCF s'est révélé un ardent défenseur 
          du capital national doublé d'un féroce prédateur 
          de la classe ouvrière comme en témoigne sa politique active 
          d'embrigadement du prolétariat dans la Seconde Guerre mondiale 
          au nom de l'antifascisme. Les grandes heures du PCF ont aussi été 
          celles de la Résistance et de la Libération où 
          il pouvait donner la pleine mesure de son hystérie chauvine en 
          scandant "A chacun son Boche !" et "Vive la France éternelle 
          !" tout en massacrant impitoyablement tous ceux qui refusaient 
          de marcher derrière le drapeau national en les accusant d'être 
          des "hitléro-trotskistes". Souvenons-nous également 
          des fameux "Retroussez vos manches !" ou "la grève 
          est l'arme des trusts !", lancés par Thorez dans l'immédiat 
          après-guerre à une classe ouvrière exsangue, frappée 
          par la pénurie alimentaire et que l'on poussait encore à 
          se sacrifier pour la "reconstruction nationale". C'était 
          encore ce plus fidèle et zélé apôtre de la 
          contre-révolution stalinienne, bourreau et exploiteur patenté 
          de plusieurs générations de prolétaires (voir notre 
          brochure Comment le PCF est passé au service du capital) qui 
          prit ainsi largement sa part dans la chasse aux révolutionnaires 
          orchestrée par la Guépéou et dont fit notamment 
          les frais à Paris en 1937 le fils aîné de Trotsky, 
          Léon Sédov. C'est donc avec l'aplomb le plus écoeurant 
          que LO, tout en se faisant le supporter de Duclos et de ses tueurs à 
          gages, se proclame en même temps digne héritière 
          de Trotsky.
          Voilà sur quoi repose "le crédit que le PCF a hérité 
          du passé" et qui lui vaut l'honneur d'être rangé 
          au Panthéon bourgeois des plus zélés serviteurs 
          du capital. Si LO fait l'éloge d'un si redoutable ennemi de la 
          classe ouvrière, c'est parce que celui-ci bénéficie 
          frauduleusement depuis la fin des années 1920 du prestige de 
          l'héritage de la révolution d'Octobre et de l'Internationale 
          communiste de mars 1919. Et c'est bien entendu sur cette monumentale 
          escroquerie que s'appuie LO pour poursuivre son entreprise de mystification 
          pour le compte de la bourgeoisie auprès de la classe ouvrière.
          Entre autres multiples exemples, dans son éditorial du 21 novembre 
          1998, LO montait déjà au créneau pour défendre 
          la mémoire de feu Georges Marchais (dernier dinosaure stalinien 
          français et légataire de Thorez) contre ses détracteurs 
          posthumes. Pour LO, ce que ces derniers ne supportaient pas, "c'est 
          ce qui rattachait Marchais au mouvement ouvrier et au mouvement communiste." 
          En faisant la promotion prétendument "ouvrière" 
          de Marchais, LO réaffirmait son soutien sans faille aux régimes 
          capitalistes d'Etat staliniens tout en apportant sa contribution à 
          la campagne idéologique de toute la bourgeoisie pour semer la 
          confusion entre la contre-révolution stalinienne et la révolution 
          communiste. Une fois de plus aujourd'hui, en exhumant le fabuleux passé 
          stalinien du PCF, il s'agit de perpétuer ce qui reste du plus 
          grand mensonge du 20e siècle et de confisquer aux ouvriers leur 
          histoire et leur perspective révolutionnaire. Toujours fidèle 
          à elle-même et à son camp, celui de la bourgeoisie, 
          LO nous montre une fois de plus qu'elle sait reconnaître les siens 
          et les défendre.






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