Elections en France et montée du Front National - Les effets de la décomposition sociale du capitalisme

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"Votez escroc, pas facho !" Ce slogan repris massivement par les jeunes au cours des manifestations qui se sont déroulées tous les soirs depuis le premier tour des élections présidentielles en France, symbolise assez bien la situation qui prévaut aujourd'hui dans ce pays. En effet, Jacques Chirac, celui que les "Guignols de l'info" à la télévision ont caricaturé en "Super Menteur", celui qui risquait d'être mis en examen s'il n'avait pas été réélu, et dont la plus grande qualité comme homme politique est d'être "sympatoche", comme dit sa marionnette, sera probablement au soir du 5 mai le président le mieux élu de l'histoire de la Ve République. Et cela malgré le fait qu'il n'a pas réussi à atteindre 20% des voix au premier tour. En même temps, ce slogan qui appelle à participer le plus massivement possible à la mascarade électorale pour "faire barrage au fascisme", alors que l'abstention a battu ses records historiques, rend compte de l'intensité de la campagne démocratique et antifasciste qui se développe actuellement (voir notre article en première page).

D'emblée, une question se pose : puisque le résultat du premier tour des présidentielles, qui a vu la qualification pour le second tour de Le Pen, permet à l'heure actuelle la mise sur pieds d'une formidable campagne de mystification contre la classe ouvrière, ce résultat n'a-t-il pas, d'une façon ou d'une autre, été voulu (et donc préparé) par les forces dominantes de la bourgeoisie française ? Celles-ci, ayant à leur disposition les organismes de sondage, les auraient utilisés pour minimiser la "menace Le Pen" jusqu'au dernier moment afin d'aboutir au résultat qui est sorti des urnes le 21 avril. Ce ne serait pas la première fois que la classe dominante, en s'appuyant notamment sur des sondages et surtout sur les campagnes médiatiques, manipule les élections afin que le résultat soit conforme à ce qu'elle en attend, notamment d'être le plus à même d'affaiblir la classe ouvrière. Dans les pays du Tiers-Monde, la pratique est courante de bourrer les urnes afin de leur faire dire ce qu'on attend d'elles. Dans les pays les plus avancés, on procède avec plus de subtilité. Même s'il arrive que quelques scrutins soient "bidouillés" ici ou là (le PCF au temps de sa splendeur était devenu un grand spécialiste de ce genre d'exercice), ce n'est pas tant les urnes qu'on bourre, que le crâne des électeurs. Et puisque les résultats du premier tour permettent une manoeuvre d'ampleur contre la conscience des prolétaires, il est légitime de se demander si finalement, malgré les mines effarées qu'arborent tous les politiciens et autres bavards qui se succèdent sur les écrans de télévision, le succès de Le Pen n'est pas un coup monté.

Pour répondre à cette question, il est donc nécessaire d'examiner plus en détail les intérêts des différents partis politiques face à cette élection, de même, et fondamentalement, les intérêts globaux de la bourgeoisie. En d'autres termes, il faut se poser la question, comme nous l'avions fait dans notre presse après les attentats du 11 septembre, "à qui le crime profite ?".

A qui le crime profite ?

Pour répondre à cette question, on peut déjà éliminer les petits partis ou les petits candidats (comme le candidat des chasseurs et des pêcheurs, la candidate écologiste de droite, celle des radicaux de gauche ou le tenant d'un "vrai libéralisme") qui, même s'ils participent pleinement, avec leurs moyens, à la défense de l'ordre capitaliste, n'ont pas un rôle déterminant dans la conduite des affaires et des manoeuvres de la classe dominante.
Il est clair que le résultat du 21 avril profite au Front national, le parti de Le Pen. Ce dernier, depuis plus de 20 ans, rêvait d'être qualifié pour le second tour des présidentielles. Cela dit, ce n'est pas un concurrent sérieux du point de vue de la gestion du capital national français. Son programme, s'il était appliqué, coûterait l'équivalent de la moitié du budget de l'État et la France se mettrait hors jeu en Europe, et pas seulement du point de vue politique mais aussi du point de vue économique puisque Le Pen propose le retour au Franc, la sortie de l'Union européenne, la fermeture des frontières avec un rétablissement massif des barrières douanières (pour un pays qui exporte plus qu'il n'importe !).

Pour ce qui concerne le Parti socialiste, celui qui pendant les cinq dernières années a dirigé l'État et qui a occupé cette place pendant 15 ans depuis 1981, il est difficile de considérer que l'élimination de son champion dès le premier tour de l'élection est une victoire. C'est vrai qu'une défaite électorale peut être bénéfique pour un parti bourgeois à certains moment de sa vie et une défaite au second tour n'aurait pas constitué pour le PS une catastrophe irrémédiable. Mais ici on voit le principal parti du pays se trouver éliminé dès le premier tour, tout comme la démocratie chrétienne de Bayrou ou le "pôle républicain" de Chevènement. Plus globalement, la gauche bourgeoise sera absente de l'affrontement électoral décisif alors qu'elle a monopolisé le pouvoir pratiquement en permanence depuis 21 ans. On ne peut pas dire que c'est là une situation glorieuse propre à rehausser le prestige de cette partie de l'appareil politique de la classe dominante. Plus précisément, le parti phare de cette gauche, celui qui avait en permanence dicté ses propres conditions à ses alliés, risque dans l'avenir (au delà de la nécessité immédiate de ne pas se déchirer trop à l'approche des élections législatives du mois de juin) d'avoir des difficultés à se faire obéir désormais. Le magazine "Marianne" qui, en général, voit assez clair dans le jeu des différents partis titre un de ses articles : "Les socialistes se sentent morveux".
Pour ce qui est du parti "communiste" (qui au lendemain de la guerre était le premier parti de France avec 26% des voix aux législatives), il est difficile de dire que ces élections comportent quelque chose de positif. Si son score avait été honorable, le PCF aurait pu tirer parti de la présence de Le Pen au second tour et de l'échec de Jospin :

  • en claironnant que cet échec résultait du fait que ce dernier n'avait pas suffisamment tenu compte des demandes et propositions du PCF pendant les cinq années où il a dirigé le gouvernement (c'était déjà son thème principal de campagne) ;
  • surtout en se présentant comme le principal rempart contre la "menace fasciste".

Mais avec moins de 3,5% des voix (c'est-à-dire sous la barre des 5% ce qui le prive même du remboursement de ses frais de campagne et lui procure des ennuis financiers notables), le PCF apparaît comme l'un des grands perdants de cette élection. Et cela d'autant plus qu'une bonne partie des voix qui se sont portées sur Le Pen provenait de ses anciens électeurs.
Pour ce qui concerne la droite, il est clair que le résultat du premier tour assure à Chirac une élection facile au second tour. Il est même probable qu'il battra le record établi par Pompidou, son parrain en politique, lors des élections de 1969.

Cela dit, c'est une maigre consolation pour Chirac et pour la droite dans son ensemble.
En premier lieu, la réélection de Chirac, même "triomphale" n'assure pas à la droite une victoire automatique aux élections législatives du mois de juin puisque, fort de son succès actuel, le FN risque d'être présent dans plusieurs centaines d'élections triangulaires. En 1997, ce sont justement ces triangulaires qui avaient permis la victoire de Jospin. On risque alors de se retrouver dans une nouvelle cohabitation avec un président de droite et un gouvernement de gauche. Cette formule a fonctionné pendant cinq ans, mais une des raisons pour lesquelles, de façon presque unanime, les partis bourgeois ont décidé de modifier la durée du mandat présidentiel en l'alignant sur celui des députés était de pouvoir synchroniser les échéances électorales présidentielles et législatives afin justement de s'éviter désormais une nouvelle cohabitation. Pour des raisons que nous verrons plus loin, c'est un cas de figure dont la bourgeoisie ne veut plus, comme d'ailleurs ses principaux représentants l'ont dit et répété sur toutes les antennes. En tous cas, Chirac et ses amis ne souhaitaient certainement pas cette formule qui les a déjà privés du pouvoir gouvernemental pendant cinq ans.
Par ailleurs, même au cas où la droite remporterait les élections législatives, son chef Chirac ne sera pas l'élu de la droite mais de l'ensemble des forces "antifascistes", ce qui, qu'il le veuille ou non, risque d'entraver sa liberté de manœuvre lorsqu'il voudra faire adopter des mesures ayant quelque ressemblance avec celles que proposait Le Pen (notamment sur la sécurité et vis-à-vis des immigrés).

C'est pour ces raisons qu'on n'assiste à aucun triomphalisme de la part des hommes politiques de la droite qui, dès à présent, sont à la recherche des moyens (comme la création d'un "grand parti de la majorité présidentielle") pour limiter les effets délétères du succès de Le Pen.
Mais au-delà de l'intérêt des différents partis bourgeois, ce sont les intérêts de l'ensemble de la bourgeoisie française qui ont été affectés par les résultats du 21 avril, non pas du point de vue de sa capacité à faire face à la classe ouvrière mais sur l'arène internationale où le gouvernement français va traîner pendant longtemps le boulet de la prestation ridicule que ses forces politiques ont accomplie. Qu'il soit flanqué d'un premier ministre socialiste ou d'un premier ministre de son camp, Chirac n'aura pas beaucoup d'autorité pour faire valoir les intérêts de la bourgeoisie française dans les rencontres régulières où les chefs de bande capitalistes négocient leurs prérogatives autant sur le plan économique que diplomatique. Il faut d'ailleurs voir à la fois la stupéfaction et la lourde ironie que les journaux européens ont affichées le 22 avril pour comprendre que la bourgeoisie des autres pays mise sur une révision à la baisse pour le futur des prétentions françaises (en particulier quand elle se fait le principal porte-parole des mesures contre l'Autriche de Haider), tout en manifestant une certaine inquiétude devant le "foutoir" auquel ressemble de plus en plus la vie politique de la 5e puissance mondiale.
Ainsi, on doit considérer que les mines consternées de la majorité des hommes politiques et des journalistes au soir du 21 avril n'étaient pas de la simple comédie (comme ils en sont capables en d'autres circonstances) : le jeu électoral français venait d'accoucher d'un résultat qui est loin de satisfaire les attentes de la classe dominante et qui risque de lui créer pas mal de difficultés.

A la suite de l'élection de Mitterrand en 1981, alors que dans les principaux pays d'Europe (comme en Allemagne, en Grande-Bretagne et en Italie, et sous l'égide des États-Unis de Reagan) la bourgeoisie jouait la carte de la gauche dans l'opposition afin de pouvoir mieux saboter de l'intérieur les luttes ouvrières, le CCI avait analysé cette "exception française" non pas comme une carte délibérée de la classe dominante mais comme un "accident" résultant d'une faiblesse historique et d'un archaïsme de son appareil politique. Les résultats du 21 avril constituent une nouvelle manifestation de cette faiblesse d'un appareil politique qui n'est pas capable, contrairement à celui d'autres bourgeoisies, comme celles d'Allemagne ou de Grande-Bretagne, de faire dire aux urnes ce qu'il attend de chaque élection.

Comment en est-on arrivé là ?

Les commentateurs bourgeois (journalistes et politiques) ont commencé à proposer des analyses qui, pour la plupart contiennent une part de vérité :

  • La multiplication des candidatures à gauche (8 candidats) a affaibli Jospin, non seulement en dispersant les voix de gauche mais en multipliant les critiques contre la politique de celui-ci par ceux-là même qui participaient à son gouvernement.
  • Les instituts de sondage n'ont pas vu venir la "catastrophe", ce qui a favorisé la forte abstention ainsi que la dispersion vers de petits partis des voix de gauche du fait que les résultats du premier tour semblaient joués d'avance.
  • Jospin a fait une mauvaise campagne (il commence par déclarer que sa candidature n'est pas socialiste avant de "gauchir" ses discours, il attaque Chirac sur son âge puis il est obligé de lui faire des excuses, il "avoue" qu'il a fait preuve de "naïveté" sur la question de la montée de la délinquance, etc.)
  • La surenchère de Chirac sur la question de la "sécurité" (à laquelle Jospin a emboîté le pas) a fait finalement le jeu du candidat le plus crédible dans ce domaine, Le Pen.
  • La cohabitation depuis 1997 a favorisé Le Pen puisqu'elle donnait l'image d'une complicité entre la droite et la gauche parlementaires.
  • La politique "de droite" de Jospin (qui a plus privatisé que tous les gouvernements de droite précédents) a été rejetée par l'électorat traditionnel de la gauche, la classe ouvrière, ce qui a permis aux trotskistes de rafler plus de 10% des voix (3 fois plus que le PCF qui a été associé à la politique gouvernementale pendant cinq ans).

Toutes ces explications sont valables. On peut y ajouter aussi les effets des attentats du 11 septembre dans un pays où l'immigration maghrébine et musulmane est importante (et d'où provient le seul accusé vivant ayant participé à la préparation des attentats), ce qui a fait évidemment le jeu de Le Pen.

Cela dit, on ne peut se contenter de ces explications circonstancielles face à l'ampleur de cette nouvelle montée de l'extrême-droite (près de 20% si on additionne les voix de Le Pen et celles de Mégret). Il s'agit d'un phénomène qui a des sources profondes et que la scission du Front national de 1999 n'a pas réussi à éliminer. Cette scission avait été orchestrée (comme nous l'avions relevé dans notre presse, voir RI n°287 de février 1999) par tous les secteurs de la bourgeoisie, de droite comme de gauche, alors que cette dernière était pourtant la principale bénéficiaire du vote FN et que c'est Mitterrand qui, dans les années 80, avait mis en selle Le Pen. Cependant, après le recul enregistré par l'extrême-droite aux dernières européennes, on assiste aujourd'hui à son retour en force. Plus généralement, il faut noter que la montée des partis xénophobes et "sécuritaires" n'est pas propre à la France mais qu'elle affecte aussi des pays aussi différents que l'Autriche, la Belgique, l'Italie, le Portugal, même si c'est en France qu'elle a revêtu sa forme la plus spectaculaire. C'est donc un phénomène historique, qui a des racines profondes et face auquel il appartient aux révolutionnaires de donner un cadre d'analyse global concernant l'ensemble de la vie de la société.

Depuis la fin des années 80, le CCI a tenté d'élaborer un tel cadre en analysant le moment actuel de la vie du capitalisme comme celui de la décomposition, celle où la décadence de ce système, inaugurée par la Première Guerre mondiale et qui a fait du 20e siècle le siècle le plus barbare de l'histoire, a atteint sa phase terminale. Depuis plus de 10 ans, c'est dans ce cadre de la décomposition que nous avons expliqué des phénomènes aussi variés que la montée de la violence urbaine, de la drogue, de l'intégrisme religieux, de la corruption de la classe dominante, du développement des mafias, du "chacun pour soi" qui affecte aussi bien les individus que la classe dominante, au sein de chaque pays comme à l'échelle internationale dans la multiplication de conflits guerriers plus absurdes et barbares les uns que les autres. En particulier, nous avons analysé l'événement historique le plus considérable des 20 dernières années, l'effondrement des régimes staliniens et du bloc de l'Est, comme la manifestation la plus spectaculaire de cette décomposition du système capitaliste. Et c'est aussi dans ce cadre qu'il est nécessaire de replacer les résultats du 21 avril et la montée de l'extrême-droite.

Déjà, si on s'en tient à un certain nombre d'aspects circonstanciels qui ont favorisé le succès de Le Pen, on peut constater qu'ils sont en lien avec la décomposition :

  • la multiplication des candidatures relève du "chacun pour soi" auxquels les partis politiques n'échappent pas ;
  • les "affaires" qui ont "plombé" Chirac (favorisant le transfert d'une partie de l'électorat de la droite classique sur le "candidat anti-corruption") sont une des manifestations de la corruption généralisée qui affecte la classe politique ;
  • les attentats du 11 septembre, dont on a vu qu'ils avaient eu également un impact, constituent une autre manifestation de la décomposition (comme notre presse l'a défendu) ;
  • le déclin historique du PCF, dont un des bénéficiaires, outre les trotskistes, a été Le Pen est une des conséquences de l'effondrement des régimes staliniens à la fin des années 80.

Mais plus fondamentalement, il faut voir que Le Pen représente le parti de la peur, du désespoir, de la haine, de l'irrationnel et du repliement sur soi, c'est-à-dire les effets typiques sur les cerveaux de la décomposition de la société capitaliste. Une société dont l'avenir apparaît de plus en plus bouché, qui pourrit sur pied, qui sombre dans la violence et la barbarie, qui engendre chez un nombre croissant d'être humains un sentiment d'insécurité et de désespoir. Et la classe ouvrière n'échappe pas aux effets délétères de la décomposition. Dans l'ambiance idéologique où elle baigne, la misère qui se développe de plus en plus, la précarité, la peur du chômage, la montée de la violence, favorisent parmi un nombre important d'ouvriers, notamment ceux qui pendant des décennies ont été abreuvés des discours chauvins du PCF, le progrès des thèmes lepénistes. Et ce phénomène n'a pu que s'accentuer avec les formidables campagnes idéologiques qui se sont développées après 1989 sur le thème "le communisme est mort", "la lutte de classe, voire la classe ouvrière, n'existe plus". En ce sens, les campagnes bourgeoises sur le thème de la "victoire de la démocratie sur le communisme" qui se sont développées après l'effondrement du bloc de l'Est sont en partie responsables de la montée actuelle de l'extrême droite. Ce ne serait pas la première fois que la démocratie bourgeoise fait le lit idéologique des courants fascistes ; c'est même une constante dans l'histoire depuis le début des années 20 avec l'arrivée de Mussolini. Cela ne fait que souligner encore plus l'hypocrisie de ces mêmes forces "démocratiques" qui aujourd'hui s'agitent sur toutes les chaînes de télévision et dans presque tous les journaux.

A l'heure actuelle, contrairement aux années 20 et aux années 30 dans certains pays, le programme fasciste n'est pas adapté aux besoins de la bourgeoisie (voir notre article page 8). C'est pour cela qu'il n'existe pas de "menace d'un régime fasciste" comme se plaisent à le répéter l'ensemble des partis bourgeois, y compris et surtout ceux d'extrême-gauche. Cela dit, l'impact important des campagnes de Le Pen dans les milieux ouvriers est clairement une manifestation de la faiblesse de la classe ouvrière. Cette faiblesse, les ouvriers ne pourront pas la surmonter en se mettant à la traîne des campagnes démocratiques. Bien au contraire. Seule la reprise de leurs combats sur un terrain de classe contre les attaques croissantes que leur assène un capitalisme en crise pourra leur redonner confiance en eux-mêmes et en l'avenir sapant ainsi les effets pernicieux des discours dont les abreuvent les démagogues de tous ordres, les "fascistes" du style Le Pen, mais aussi les politiciens "démocrates".

Fabienne (27 avril)

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