Avec l'effondrement du bloc de
l'Est, ce sont maintenant des vagues gigantesques d'immigrés fuyant la misère,
la famine, les massacres, qui vont venir inonder les Etats d'Europe occidentale
comme on le voit déjà en Allemagne et en Italie. Face à cette menace de
déstabilisation et d'extension du chaos à la vieille Europe industrialisée,
toute la bourgeoisie d'Europe occidentale s'efforce aujourd'hui non seulement
d'endiguer cette "invasion" d'immigrés par des mesures musclées de
fermetures des frontières, mais encore de faire adhérer la classe ouvrière à sa
sinistre politique de défense du capital national. En déchaînant une gigantesque
campagne anti-immigrés, qui alimente les pires idéologies bourgeoises tels le
racisme, la xénophobie, le nationalisme, le "
chacun pour soi",
la classe dominante ne vise qu'un seul but : empêcher le prolétariat d'affirmer
sa solidarité et son unité de classe internationales, en cherchant à la diviser
entre ouvriers immigrés et ouvriers autochtones. En semant l'illusion que ces
derniers auraient quelque chose à sauvegarder, à défendre contre tous ces
miséreux venus de l'Est ou d'ailleurs, tout ce battage idéologique s'efforce de
leur faire oublier que la situation d'immigrés fait partie de
l'être-même
de la classe ouvrière, de la misère de sa propre condition de classe exploitée.