Le néo-antifascisme

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La Gauche Communiste se trouvait être le seul courant en opposition à toute la gamme des groupes trotskistes ou autres, issus de la 3ème Internationale au cours de sa dégénérescence, à ne pas arborer l'antifascisme comme position de classe du prolétariat. Notre position à ce sujet, nous l'avons exprimée et défendue des dizaines et des centaines de fois. On la trouvera dans toutes nos publications pendant plus de 20 années de lutte, et tout particulièrement après l'arrivée d'Hitler au pouvoir. L'objet de cette critique n'est pas la re-démonstration de notre position en général, mais de répondre à ceux qui, tout en l'acceptant dans le passé, la rejettent aujourd'hui. Nous nous bornerons à rappeler en quelques mots les grandes lignes de notre position.

L'opposition Démocratie-Fascisme n'est pas une opposition historique fondamentale, comme tentent de le faire croire les "antifascistes". En le faisant, ils ne font que cacher l'opposition de classe qui, elle seule, est fondamentale dans la société divisée en classes. Cette opposition s'exprime dans le dilemme : capitalisme-socialisme ou bourgeoisie-prolétariat.

DEMOCRATIE ET FASCISME SONT DEUX ASPECTS, DEUX FORMES DE DOMINATION DE LA MÊME CLASSE. Ils expriment des situations particulières dans le temps et dans l'espace, nécessitant des formes politiques particulières pour le maintien de la domination capitaliste sur le prolétariat. Le recours au fascisme traduit une situation économique particulièrement critique dans laquelle les luttes sociales et la combustion révolutionnaire du prolétariat risquent de faire sauter en l'air tout l'édifice social du capitalisme. La forme "démocratique" du capitalisme laisse alors la place à la forme fasciste consistant dans la destruction violente de toute vie de la classe ouvrière, de ses organisations économiques, culturelles et politiques. Pour étouffer toute possibilité d'organisation du prolétariat le capitalisme ne peut le garantir qu'en interdisant toute organisation, toute presse qui n'est pas celle de l'État.

Les chefs, les partis de la "démocratie" capitaliste ne quittent l'arène politique qu'après avoir préparé, assuré la venue du fascisme. Un lien de classe lie la "démocratie" au fascisme. Ce n'est pas par la marche spectaculaire sur Rome mais par la voie "pacifique", par l'appel direct du gouvernement "démocratique" que Mussolini prend le pouvoir. Hitler viendra au pouvoir appelé par Hindenburg, champion de la défense de la constitution démocratique de Weimar, le président du Reich, de la social-démocratie, et par la machination de Von Papen, autre champion de la "démocratie".

L'antifascisme ne fait alors qu'estomper les frontières de classe et masquer l'enjeu historique et immédiat de la lutte. L'immobilisation du prolétariat par une idéologie étrangère à sa classe, derrière la défense de la "démocratie" permet à cette même démocratie d'aplanir et d'ouvrir la voie au fascisme. Après avoir assuré le triomphe de fascisme, la bourgeoisie réussit à empêcher la mobilisation du prolétariat sur le seul terrain de la lutte contre le fascisme, sur le terrain de défense des revendications de classe contre le capitalisme, en l'enveloppant de la fumée incolore antifasciste. L'antifascisme s'avère être ainsi une arme redoutable entre les mains du capitalisme, immobilisant le prolétariat pour assurer l'avènement du fascisme d'abord, et sa domination ensuite.

Sur le terrain international, l'antifascisme sera la meilleure arme du capitalisme pour faire accepter aux ouvriers des pays "démocratiques" la guerre de brigandage impérialiste. C'est sous le drapeau de l'antifascisme que les ouvriers renonceront "bénévolement" à la lutte de classe et, réintégrant la "nation", ils seront traînés pour la défense de la "patrie" dans l'union sacrée.

Telle est la position de la Gauche Communiste qui, dénonçant l'antifascisme, appelle le prolétariat à la lutte contre le fascisme, lutte qui ne pouvait vraiment être efficace qu'en se plaçant sur le terrain de classe. Prolétariat contre capitalisme sous toutes ses formes : fasciste, démocratique et dictature staliniste.

Il est le propre de l'opportunisme de ne pas combattre les positions révolutionnaires de front, mais de justifier la pratique opportuniste présente par une soi-disant situation nouvelle. Bien mieux, on se revendiquera d'autant plus des résolutions et des positions révolutionnaires du passé que cela permettra de camoufler l'opportunisme pratiqué dans le présent.

Le trotskiste se réclamera de la 3ème Internationale dans le passé pour adhérer, dans le présent, au parti socialiste et à la 2ème Internationale. Le stalinien se réclamera de la position de Lénine contre la guerre dans le passé pour faire joyeusement la guerre aujourd'hui. L'anarchiste fera appel à Bakounine dénonçant l'oppression de l'État, tout en justifiant la participation dans l'État capitaliste espagnol et dans la répression anti-ouvrière en 1936. Vercesi, lui, ne manquera pas à la règle et il "confirmera" la position contre l'antifascisme d'hier pour justifier l'antifascisme d'aujourd'hui. Écoutons-le :

  • "Je confirme donc que nous avons eu raison d'affirmer que la tactique indirecte s'exprimant au travers de la formule antifasciste conduisait à la rupture principielle, ce qui est arrivé avec la guerre. Aujourd'hui, nous avons encore une fois raison quand, en face de l'État capitaliste qui est dans l'incapacité de liquider le fascisme et les fascistes, nous exaltons l'opposition violente du prolétariat au fascisme et aux fascistes et favorisons le heurt entre le prolétariat et l'État capitaliste."

Pour que la somme des mots ne fasse pas oublier au lecteur le fond du débat, soulignons qu'il ne s'agit pas d'exalter ou non l'opposition violente du prolétariat au fascisme. Hier comme aujourd'hui, toujours nous devons et avons exalté l'opposition du prolétariat au fascisme. Le problème est : de quelle façon, par quelle méthode, sur quelle base se fait cette exaltation ? Est-ce par la lutte de classe, du point de vue de classe et sur le terrain indépendant de classe, indépendamment de toutes les formations et organisations politiques du capitalisme, ou est-ce en collaboration avec des groupements qui sont liés au fascisme par le lien de classe ? C'est-à-dire au travers des comités antifascistes, groupant ceux-là même qui ont fait le lit au fascisme ? C'est là, et uniquement là-dessus, que porte le débat ; et les mots sur l'exaltation etc., ne font qu'embrouiller la question.

Vercesi, d'ailleurs, est catégorique sur ce point et c'est en cela que consiste l'opposition qu'il fait entre hier et aujourd'hui. Hier nous dénoncions toute la campagne "antifasciste" comme une campagne destinée à tromper le prolétariat, à l'empêcher de se regrouper sur son terrain de classe, à l'emprisonner dans une idéologie de l'ennemi de classe. Aujourd'hui nous devons non seulement participer à cette campagne qui aurait changé sa nature profonde mais pratiquement participer aux comités de coalition antifasciste. C'est ce que fait Vercesi en prenant l'INITIATIVE de la formation d'un comité de coalition antifasciste où participent socialistes, maximalistes, staliniens, anarchistes, parti républicain, "Justice et Liberté", toutes les organisations "ouvrières" et bourgeoises sans exception et où Vercesi, au nom de la fraction de gauche, s'assure respectablement le poste de secrétaire du comité.

Avant d'examiner la tâche que s'est donnée ce comité et son action, essayons d'abord de comprendre la justification que donne Vercesi d'un tel changement d'attitude envers l'antifascisme.

Nous savons déjà que cette nouvelle position est justifiée par la situation nouvelle qui s'est créée. En quoi consiste cette nouvelle situation ? Vercesi n'est pas très clair sur ce point. Par moment il parlera de crise économique de l'économie de guerre qui aurait déterminé la chute du "fruit pourri" qu'était le régime fasciste. Ailleurs il parlera de l'inexistence sociale du prolétariat, ce qui ne l'empêchera pas de déclarer plus loin que les partisans dans le nord de l'Italie luttent pour la révolution. Toutefois, une chose est claire pour lui : les régimes fascistes sont en train de crouler (on ne sait pas pour quelle raison exactement), ce qui détermine une volonté dans le prolétariat de son écrasement total. C'est cette volonté du prolétariat de lutte contre le fascisme qui nous imposera un changement de "tactique" à l'égard de l'antifascisme et de la participation dans les comités antifascistes, ne présentant plus le danger de fourvoyer le prolétariat comme c'était le cas auparavant. Et pourquoi cela ?

Vercesi répond : "Existe-t-il dans la situation actuelle une éventualité quelconque qui permet encore une fois à l'État capitaliste d'attirer le prolétariat et de l'immobiliser s'il continue de mener la lutte antifasciste." Et plus loin, dans les pays où le fascisme s'est déterminé, c'est-à-dire en Italie et en Allemagne… est-il possible à l'État capitaliste de rejeter ce qu'il avait fait avant 1939 ? Et Vercesi de conclure : "À mon avis, il faut répondre par la négative et ce parce que les ouvriers exigent aujourd'hui l'écrasement du fascisme."

Remarquons d'abord que Vercesi prend soin de bien distinguer entre les pays "où le fascisme s'est déterminé", c'est-à-dire a existé, des autres pays. Dans son discours, il insistera beaucoup sur cette distinction. Sa nouvelle tactique indirecte, il l'applique au pays qui ont connu le régime fasciste. Pour les autres pays, nous ne savons rien de sa pensée ni de la tactique à employer. Il ne nous dit rien là-dessus. Cela serait pourtant d'un très grand intérêt de savoir ce qu'il en pense. Nous le regrettons vraiment beaucoup mais force nous est de nous borner à suivre, dans notre critique, la trace de Vercesi. Voyons donc. Dans le premier passage, Vercesi se demande si l'État capitaliste de ces pays pourrait encore immobiliser le prolétariat s'il continue de mener la lutte antifasciste et, continuant comme si de rien n'était, il précise sa pensée "de répéter ce qu'il avait fait avant 1939". Pardon, nous sommes, semble-t-il, victimes d'une regrettable confusion. Dans ces pays, en Italie et en Allemagne, il y a deux phases distinctes d'un même État capitaliste. La première, celle de l'État capitaliste "démocratique" qui immobilise le prolétariat par la lutte "antifasciste" pendant qu'il favorise la préparation, le renforcement du fascisme qui doit prendre la direction de la machine étatique en succession de la "démocratie". La deuxième phase est celle de l'État capitaliste fasciste qui immobilise le prolétariat par la violence directe. Confondre ces deux phases et parler, comme le fait Vercesi, de l'État capitaliste immobilisant le prolétariat par l'antifascisme comme il l'avait fait avant 1939, revient à parler de l'État fasciste faisant de l'antifascisme et de créer une confusion inextricable entre les fonctions et la division du travail de la "démocratie" et le fascisme, œuvrant tous deux pour la sauvegarde du capitalisme.

Le stalinisme a fait la confusion en créant la notion de social-fascisme ; Vercesi, lui, crée aujourd'hui celui de l'État fasciste antifasciste, ce qui n'est pas plus heureux.

Mais pourquoi l'État capitaliste antifasciste (comme l'appelle Vercesi) qui a succédé ou succèdera dans les pays où il y avait le fascisme ne pourrait-il pas se servir de l'antifascisme pour immobiliser encore une fois le prolétariat ? Vercesi répond : "…parce que les ouvriers exigent aujourd'hui l'écrasement du fascisme." Mais cette exigence-là, les ouvriers la proclamaient aussi hier ; cela n'a pas empêché l'État capitaliste et les forces politiques du capitalisme, ses divers partis, de fourvoyer le prolétariat et de l'immobiliser. Pourquoi cela ? Mais justement parce qu'ils se sont placés, ou on les a placés, sur le terrain d'exigences antifascistes et non sur leur terrain de classe anticapitaliste. La réponse de Vercesi n'en est pas une et sa justification de l'antifascisme d'aujourd'hui rejoint les justifications des menées antifascistes de toujours.

Par ailleurs, on essaiera de donner une justification de l'antifascisme d'aujourd'hui par le fait de l'incapacité de l'État capitaliste de liquider le fascisme et les fascistes, et qu'en exaltant l'opposition des ouvriers contre le fascisme nous favorisons le heurt entre le prolétariat et l'État.

Cette argumentation pêche par deux côtés. Premièrement, s'il est vrai qu'en exaltant l'opposition du prolétariat contre le fascisme nous favorisons le heurt entre lui et l'État qui s'avère incapable de liquider les fascistes, cela était encore plus vrai d'exalter l'opposition du prolétariat contre le fascisme quand celui représentait et s'identifiait à l'État capitaliste. Secondement, peut-on vraiment favoriser le heurt entre le prolétariat et l'État capitaliste en se coalisant dans un comité politique avec les partis politiques qui font partie de l'État capitaliste ?

  • "Évidemment, dit Vercesi, si sur le terrain général nous devions supposer que le problème révolutionnaire ne va pas se poser, cette position serait fausse, non parce qu'elle pourrait fourvoyer le prolétariat (très bien, très bien !) mais parce qu'elle pourrait le déterminer à poser un acte d'aventure, les possibilités réelles n'existant pas pour obtenir cette désarticulation du prolongement de l'État antifasciste italien."

Ainsi, c'est parce qu'aujourd'hui nous supposons que le problème révolutionnaire va se poser que nous devons participer dans une coalition antifasciste avec les forces du capitalisme qui ne peuvent être que contre-révolutionnaires. Dans la langue courante cela signifie que, devant une menace de la révolution, nous devons participer à une coalition capitaliste, c'est-à-dire renforcer la résistance du capitalisme. Vercesi appelle cela : "favoriser le heurt du prolétariat contre l'État capitaliste" par la tactique indirecte.

Qu'est cette tactique indirecte ? Il s'agit de règles, de tactiques élaborées au 2ème congrès du parti communiste d'Italie et faisant partie d'un ensemble connu sous le nom de Thèses de Rome, qui est un document fondamental de la Gauche Communiste. La "tactique indirecte" traite particulièrement des règles d'action du parti communiste ne posant pas l'attaque directe pour la prise du pouvoir. Citons quelques passages sur la tactique indirecte :

  • Paragraphe 32 "Une des tâches essentielles du parti communiste pour préparer idéologiquement et pratiquement le prolétariat à la lutte révolutionnaire pour la dictature est la critique impitoyable du programme de la gauche bourgeoise et de tout programme qui voudrait chercher la solution des problèmes sociaux dans les cadres des institutions démocratiques et parlementaires bourgeoises."

Comme on voit, on est loin de cette tactique de Vercesi qui consiste à favoriser le heurt entre le prolétariat et l'État capitaliste en compagnie de la gauche bourgeoise. Quant à ces coalitions heureuses de Vercesi et qu'il appelle "la tactique indirecte", nous lisons dans le paragraphe 31 :

  • "Il (le parti communiste) ne peut proposer une tactique avec un critère occasionnel et temporaire et en calculant qu'il pourra ensuite exécuter, au moment où cette tactique apparaîtra dépassée, un brusque changement de front qui transformera en ennemis ses alliés d'hier."

Dans le paragraphe suivant (33) où il est question de l'utilisation de l'expérience faite par un gouvernement de gauche, il est spécifié que la propagande du parti sera efficace dans la mesure où le parti n'aura non seulement pas participé mais aura dénoncé à l'avance cette faillite.

Le parti démontrera, au cours de l'expérience, l'unité de front de toute la bourgeoisie contre le prolétariat et "comment les partis qui se prétendent ouvriers mais se coalisent avec la bourgeoisie (ceci s'applique très bien à ceux qui, tout en s'intitulant Gauche Communiste, coalisent avec une fraction de la bourgeoisie dans un comité antifasciste) NE SONT RIEN D'AUTRE QUE SES COMPLICES ET SES AGENTS."

Même dans le front unique syndical -le seul front unique que nous concevons- nous ne préconisons pas la constitution des comités dirigeants formés de représentants de diverses fractions qui se sont déclarés d'accord pour une action commune. Les communistes, afin de garder leur pleine liberté et d'élargissement de la plate-forme de lutte au moment où cela serait nécessaire et possible, afin d'attirer l'attention des masses sur le programme communiste spécifique "éviteront la constitution des comités dirigeants de lutte et d'agitation dans lesquels le parti communiste serait représenté et compromis parmi les autres partis politiques."

Cette tactique indirecte nous semble être diamétralement opposée à sa caricature présentée par Vercesi.

Remarquons encore que, si nous ne savons pas la "tactique" que préconise Vercesi pour les pays qui n'ont pas connu la domination fasciste, nous ne savons pas davantage sur celle qu'il préconise pour les pays qui l'ont connue. Nous ne parlerons pas de l'Allemagne dont il ne souffle pas un mot ; mais même pour l'Italie nous ne sommes pas plus renseignés. Faut-il, en Italie, participer à ces coalitions antifascistes ? Faut-il les dénoncer auprès du prolétariat ? Nous ne saurons rien. L'horizon de Vercesi se borne à B. où il applique en virtuose sa tactique indirecte contre le "prolongement de l'État antifasciste italien".

Vercesi - qui, comme nous aurons l'occasion de le voir par la suite, se réfère à tort et à travers au milieu social – pousse vraiment, en l'occurrence, cette référence en proclamant une tactique indirecte produit et valable exclusivement de par le milieu social de sa petite ville provinciale.

"La vie de la colonie italienne et de son expression gouvernementale en la représentation diplomatique, écrit Vercesi, n'est possible qu'au travers des formes correspondantes à la société actuelle, c'est-à-dire au travers de la reviviscence de la couche capitaliste de la colonie" d'où il résulte "ce problème oppose d'une façon violente les prolétaires de la colonie italienne contre la prolongation en B. de l'État capitaliste et antifasciste italien." Et voilà pourquoi Vercesi, devant la reviviscence de la couche capitaliste qui oppose d'une façon violente les prolétaires contre la prolongation de l'État capitaliste et antifasciste, s'empresse, pour favoriser le heurt, de créer un comité de coalition. Pour de la tactique, elle est plutôt directe et capitaliste par-dessus le marché.

Et voilà quelques spécimens de la phrase révolutionnaire destinée à teinter en rouge l'antifascisme.

"Tous ces ouvriers, auxquels on a dit qu'on avait fait la guerre pour abattre le fascisme, sont portés à poser à leur organisation, tout autant que sur le plan social, le problème de l'abattement du fascisme et l'écrasement des fascistes." Vercesi oublie apparemment que c'est surtout aux ouvriers des pays "démocratiques" que le capitalisme a tenu ce langage pour leur faire accepter la guerre. Sa tactique indirecte de l'antifascisme s'appliquerait alors surtout à ces prolétaires ? Le grand branle-bas "antifasciste" sert toujours à l'État capitaliste de ces pays pour duper le prolétariat. C'est sous l'étiquette "antifasciste" que les staliniens se sont présentés aux élections récentes en France.

"Le socialisme n'est pas le produit direct du capitalisme mais sa négation" dit justement Vercesi ; mais cela ne l'empêche pas, quand il a besoin, d'affirmer le contraire : "La révolution est-elle oui ou non le produit direct de la guerre ? Oui répond cette fois-ci Vercesi oubliant que la révolution est la négation de la guerre impérialiste et non son produit direct. Tout cela pour justifier cette autre affirmation qui vraiment ne manque pas d'audace : "Le dilemme prolétariat-État, dissimulé encore actuellement sous l'expression antifascisme-État, ne pose-t-il pas l'opposition révolution-État ? Oui."

Ainsi l'antifascisme – que le capitalisme, dans tous les pays du monde, réchauffe sans cesse pour servir de nourriture aux ventres creux du prolétariat, afin de justifier les 6 ans de massacres, qui lui servent de justification dans la répression contre les révolutionnaires appelés, pour les besoins de la cause, fascistes – c'est cet antifascisme entretenu par tous les partis et coalitions capitalistes que l'on nous présente comme étant la négation de l'État, comme étant le synonyme de prolétariat et révolution.

Mais sentant bien que cela ne va pas tout seul, Vercesi avoue : "Toutefois, il y a UNE PETITE CONCESSION QUE NOUS AVONS DU FAIRE. AVANT 1939, nous disions : "pas de lutte antifasciste mais lutte CONTRE le fascisme. AUJOURD'HUI, nous avons été obligés, du fait de la situation nouvelle qui s'était créée, de ne PAS POSER IMMEDIATEMENT ce problème de la lutte contre le fascisme, ce qui est une position rigoureusement exacte, et d'accepter cette expression du problème de la lutte antifasciste."

Le petit mot "cette expression" est là juste pour camoufler toute l'étendue qui sépare la formule de la lutte contre le fascisme (et l'antifascisme) de cette autre formule capitaliste de "la lutte antifasciste".

Et voilà en quoi consiste la petite concession "que nous avons dû faire".

Rappelons encore la tactique indirecte telle qu'elle était formulée dans les thèses de Rome (page 30) : "Toute attitude qui cause ou comporte le passage au second plan de l'affirmation intégrale dans sa propagande qui n'a pas seulement une valeur théorique mais découle surtout des positions prises quotidiennement dans la lutte prolétarienne réelle et qui doit mettre continuellement en évidence la nécessité pour le prolétariat d'embrasser le programme et les méthodes des communistes, toute attitude qui ne se ferait pas de la jonction d'événements contingents donnés, un moyen pour passer outre mais une fin en soi, conduirait à un affaiblissement de la structure du parti et de son influence dans la préparation révolutionnaire des masses."

L'opportunisme a la mémoire courte. Et quand on s'écrie : "Nous sommes des antifascistes parce que nous sommes convaincus que l'État ne fait pas et ne fera jamais la révolution…", nous répondrons que nous nous trouvons en présence d'une argumentation portant sur une conception prélogique et d'enfoncement des portes ouvertes. Et quand on ajoute : "… parce que nous ne tombons pas dans le piège de croire que parce qu'il s'efface, l'État est détruit", nous nous demandons où Vercesi a-t-il vu l'effacement de l'État ? Pas en Italie en tout cas.

Nous ne comprenons pas davantage cette nébuleuse explication sur "le problème de tactique indirecte est celui de déterminer l'impossibilité dans la déliquescence, c'est-à-dire d'imposer la présence de l'État capitaliste" et tous ces tortueux raisonnements pour justifier la participation dans le comité de coalition antifasciste.

A tout cela, nous préférons et opposons cette position de "l'incompatibilité évidente de l'appartenance simultanée au parti communiste et à un autre parti, s'étend plus loin que les partis politiques, jusqu'à ces mouvements qui n'ont pas de nom et d'organisation de parti, bien qu'ils aient un caractère politique…" (Thèses de Rome)

L'activité antifasciste

  • "Le parti de la classe ne représente l'antithèse qu'à la condition de s'opposer, dans tous les instants et dans tous les domaines, à la thèse capitaliste."

Cette citation que nous empruntons à Vercesi même, nous la faisons entièrement nôtre. Elle exprime une idée marxiste révolutionnaire que nous ne saurons pas mieux formuler. Cela prouve que Vercesi a encore des réminiscences du marxisme, dans le camp duquel il a occupé, pendant trois décades, une place notoire. Peut-être que ce passé l'emportera demain sur le glissement révisionniste d'aujourd'hui. Qu'il soit bien entendu que nous ne combattons pas les hommes, les personnalités, mais les idées qu'ils expriment quand ces idées et leurs actions nous semblent préjudiciables aux intérêts de la classe et de la cause de la révolution.

Nous avons examiné précédemment la thèse du néo-antifascisme, nous allons maintenant voir la concrétisation de cette thèse dans l'activité pratique.

Le comité de coalition antifasciste de B. se crée sur la base suivante : 1) assistance, 2) activité culturelle, 3) contre les menées fascistes.

Nous ne nous arrêterons pas sur l'assistance. L'assistance sociale, le prolétariat ne peut l'organiser en collaboration avec la bourgeoisie. Cette assistance, il l'exige et l'impose à la bourgeoisie par sa lutte de classe. Il dénonce la bourgeoisie comme la seule responsable de la misère des masses. Ce n'est qu'après le renversement, par la révolution, de l'État capitaliste que le prolétariat pourra efficacement organiser l'assistance sociale.

L'entraide, la solidarité envers les victimes du capitalisme, envers les combattants pour la cause du prolétariat, les ouvriers ne peuvent l'organiser qu'indépendamment des groupements capitalistes. C'est là un problème de classe qui ne peut être résolu que sur le terrain de classe, sous le contrôle de la classe, par les organismes de classe, les syndicats, le parti et une organisation comme le Secours Rouge.

Sur l'activité culturelle, nous pouvons dire la même chose. Ce dont le prolétariat a besoin dans la société capitaliste, c'est la dénonciation du mensonge bourgeois sur la culture en général. Dans une société divisée en classes, la culture est au service de la classe dominante et imprégnée d'une conception de classe. Pour l'éducation culturelle, les communistes s'efforceront de la faire au travers et sous la direction des organisations de la classe. Les possibilités de l'éducation culturelle du prolétariat ne peuvent qu'être très limitées dans la société capitaliste. Loin de se gargariser avec des mots sur l'éducation culturelle en général de la classe, à la manière des anarchistes, les communistes porteront leurs efforts pour donner aux prolétaires avant tout les éléments qui leur sont nécessaires pour la poursuite de la lutte, les éléments qui leur sont nécessaires pour discerner entre leurs intérêts et les positions de leurs ennemis de classe. C'est une éducation politique que les ouvriers ont besoin avant tout. C'est pourquoi nous voyons dans le passage suivant où Vercesi formule sa conception sur l'activité culturelle, non pas l'expression de la position communiste mais celle du secrétaire du comité de coalition :

  • "Vous comprendrez d'autant mieux, dit Vercesi, qu'à mon avis il était nécessaire de pouvoir déterminer, au sein du prolétariat, un soulèvement de son cerveau au niveau de l'expression théorique des problèmes politiques que de les inciter à se borner aux questions propres à la politique et aux dissentiments qui opposent les partis."

Le style imagé sur le "soulèvement du cerveau au niveau de l'expression théorique des problèmes politiques" ne saurait nous cacher et ne pas nous rendre méfiant sur la culture infusée aux ouvriers…

Le modèle restera encore, pour nous, le jeune Marx faisant des conférences aux ouvriers de Bruxelles sur "Salaires, travail et profits".

Mais ces deux premiers points ne sont que des accessoires. La vraie raison d'être de ce Comité, c'est son caractère politique ou antifasciste. Vercesi distingue deux aspects de l'activité antifasciste du Comité : l'épuration et la dénonciation.

Voilà dans quels termes il s'explique sur l'épuration :

  • "Ici, il faut faire attention à l'expression formelle (!!!) de l'activité qui a été menée à B. Cette position (de l'épuration) est absolument fausse (!)."

Peut-être allons-nous assister à un ressaisissement de Vercesi. Prêtons donc notre attention aux arguments avec lesquels il démontrera que cette position de l'épuration est fausse :

  1. "J'ai dit qu'il n'est pas possible, dans les pays où le fascisme a déferlé, de se purger du fascisme.
  2. "Mais le danger que j'avais justement soulevé dans l'article était que, sous le couvert de ce que l'on appelait l'épuration, il se vérifie qu'à côté de deux ou trois fascistes que l'on aurait foutus en prison, on aurait justifié une répression contre l'ensemble de la masse ouvrière."

C'est tout, c'est bien tout. Le danger que signale Vercesi est absolument réel. Mais aussi important que soit ce danger, il n'est qu'un aspect secondaire de la question. Vercesi passe sous silence le point capital du problème de l'épuration. L'épuration est une arme démagogique, une berceuse destinée à endormir, à duper, à détourner le prolétariat de son action de classe. C'est une sérénade destinée à l'empêcher d'orienter son action de classe vers l'assaut contre l'État-capital.

Nous ne sommes ni pour ni contre l'épuration, nous dénonçons ce slogan de foire comme une duperie capitaliste.

Vercesi, lui, ne voit pas le contenu de classe et le but visé par cette duperie. Ne voyant qu'une mauvaise "expression" qui risque de faire des ouvriers les victimes de l'épuration, il préconisera une formule qui n'aura pas cet inconvénient. Il veut une bonne et juste épuration. Aussi, en vrai révolutionnaire, il fera un acte d'éclat. Voyez : "A la formule de l'épuration nous avons essayé de faire substituer l'autre de la lutte contre les crimes fascistes et contre les fascistes."

On ne peut évidemment pas reprocher à Vercesi d'avoir échoué dans sa tentative de substituer les formules. Si le Comité antifasciste ne l'a pas suivi dans cette substitution, ce n'est pas de sa faute ; lui, il a le grand mérite "d'avoir essayé" et il se tient pour quitte.

Devançant les reproches qu'il sent qu'on pourrait lui adresser, il s'écrie, indigné : "On ne peut pas demander à nous ni aux fractions de gauche de pouvoir obtenir une victoire JUSQUE DANS LES MOTS." Çà c'est répondu ! Car, voyez-vous, pour Vercesi, ce qui reste comme différence entre sa formule et celle des autres groupes antifascistes du Comité -les staliniens, les socialistes, le parti républicain- n'est qu'une question de mots.

Et il ajoute : "Il faut demander une victoire dans la substance des choses." Aucun doute pour Vercesi qui croit avoir obtenu cette victoire "dans la substance des choses". Pour nous non plus, aucun doute ne subsiste là-dessus. Dans la substance des choses et quelle que soit la formule de Vercesi, il se trouve prisonnier de cette officine de l'État capitaliste italien qui s'appelle Comité antifasciste ; et, solidaire avec la politique de ce Comité, Vercesi participe au dévoiement et à la duperie de la classe ouvrière.

Il ne faut pas encore beaucoup de ces "victoires dans la substance" pour que Vercesi renonce non seulement "aux mots" mais oublie jusqu'au souvenir de ce qu'est un révolutionnaire, jusqu'au souvenir de ce qu'il fut autrefois.

Sur la dénonciation des fascistes

"Pour ce qui concerne la dénonciation des fascistes, dit Vercesi, le problème se pose ainsi : l'Angleterre, l'Amérique et la Russie disent 'Nous voulons punir les fascistes'." Qu'est-ce que cela veut dire ? Nous savons bien ce que dit le capitalisme international. Allons-nous démontrer auprès des ouvriers que le capitalisme international ne fait que de la démagogie, qu'il est lié avec les fascistes et le fascisme, que l'histoire de punir les fascistes est une duperie grossière, que cette duperie consiste à trouver un bouc émissaire pour détourner la colère des masses, accumulée par tant d'années de souffrances et de massacres, de tous les responsables fascistes, démocrates et staliniens, ou bien allons-nous essayer de faire battre les uns par les autres, c'est-à-dire les fascistes par les démocrates, en dénonçant à ces derniers les fascistes et, si les démocrates ne les punissent pas, alors ils se démasqueront devant les ouvriers ?

Vercesi, à qui on ne peut reprocher d'être avare de mots, est sur ce point plus que laconique. Au risque de nous étendre encore, nous allons reproduire tout le passage concernant la question de la dénonciation, en le commentant au fur et à mesure. La chose en vaut vraiment la peine. D'autant plus que c'est un des points principaux dans l'activité de tous les Comités de libération, les comités de coalition antifasciste et de multiples comités d'épuration, de vigilance de toutes sortes, dans les usines et partout où le capitalisme tente d'embrigader les ouvriers.

Ne pas répondre à la question que nous venons de poser, se contenter de répéter simplement que l'Angleterre, l'Amérique et le Russie disent : "Nous voulons punir les fascistes", c'est accréditer, auprès des ouvriers, cet infâme mensonge.

Il faut être atteint d'un crétinisme démocratique incurable pour l'affirmer quand, en réalité, le capitalisme international tente, par tous les moyens, de mettre à l'abri de la colère des masses les grands chefs fascistes. La Russie, pour soustraire les chefs nazis, a trouvé pour les Von Paulus, les Von Salomon et autres canailles une place dans les comités de 'l'Allemagne libre". Dans tous les pays occupés par l'armée rouge, la Russie instaure des gouvernements où participent les anciens chefs et généraux fascistes.

En Italie, la milice fasciste a été incorporée, par un décret gouvernemental, dans la police d'État. Et si Mussolini et sa bande ont été massacrés, c'était là un acte populaire direct, contre la volonté du gouvernement cherchant encore une fois, comme en 1943, à manœuvrer pour les sauver. En Allemagne, les Alliés maintiennent le gouvernement de Donitz composé de hauts dignitaires fascistes et chefs SS. C'est sur les chefs fascistes que les Alliés s'appuient pour le maintien de l'ordre en Allemagne, en Autriche et partout ailleurs.

En France, en Belgique, tandis qu'on fusille la petite racaille, les chefs sont tous sans exception graciés en attendant leur libération par une amnistie un jour ou l'autre. Le capitalisme "démocratique" ménage son équipe fasciste, tout comme hier l'équipe fasciste a ménagé et a conservé à l'abri l'équipe démocratique, les Jouhaux, les Blum, les Daladier et autres Herriot.

Voilà la vérité qu'il faut inlassablement mettre en évidence devant les masses. Si les États crient tant pour la punition des fascistes, ce n'est que pour assourdir, avec de la démagogie et des mensonges, la colère des masses. Et, quand même quelques têtes fascistes tombent, c'est une façon de jeter du lest pour calmer les ouvriers. En se contentant de constater les désirs du capitalisme au lieu de dénoncer les mensonges, en cherchant à mettre le capitalisme international au pied du mur au lieu de dénoncer à l'avance les illusions que peuvent garder les ouvriers dans les sentiments antifascistes de la "démocratie", on ne fait que fortifier ces illusions et rendre un service notable au capitalisme.

Mais Vercesi ne s'arrête pas là. Le problème est bien plus ample et va plus loin que la volonté des capitalistes de punir les fascistes. Il s'agit, en l'occurrence, de l'attitude qu'on prend envers le problème de la dénonciation des fascistes que le Comité antifasciste auquel participe Vercesi considère comme sa tâche.

Cette fois-ci Vercesi n'a même pas cherché une nouvelle formule à substituer, il va carrément justifier cette activité. Voilà comment il l'explique :

  • "Écoutez (écoutez bien), si demain, dans n'importe quelle circonstance que ce soit, la police française, belge ou anglaise ou de n'importe quel pays se présent à un prolétaire et lui dit qu'elle veut mettre un fasciste en prison, ce prolétaire doit répondre doit répondre que l'expression politique de ce geste ne parviendra pas à le tromper sur la réalité du geste même, mais ce prolétaire ne deviendra pas le défenseur du fasciste menacé par l'État capitaliste."

Quel langage filandreux et répondant à côté de la question ! C'est la méthode typique de l'opportunisme qui, en simplifiant, escamote le fond de la question. Pour Vercesi, il n'y a qu'une alternative : dénoncer (quelle dérision) les fascistes à la police ou se faire les défenseurs des fascistes. Exactement comme le posent les staliniens, comme le posent tous les traîtres dans toutes questions. C'est dans ces alternatives capitalistes qu'on enferme de force le prolétariat quand on ne lui laisse que le choix : ou de faire le jeu de Franco ou se faire massacrer pour la défense de la République capitaliste espagnole. Pareillement, dans la guerre, on l'enferme dans l'alternative : ou la défense de la patrie démocratique ou de faire le jeu du fascisme des pays de l'axe. A ces alternatives capitalistes, nous avons toujours opposé la seule et unique réponse : briser l'alternative pour lui opposer le prolétariat se rassemblant sur son terrain propre, de classe, pour ses objectifs propres de classe.

Le prolétariat n'a pas -quoi qu'en dise Vercesi devenu un protagoniste de l'antifascisme- à choisir de collaborer ou avec la police "démocratique" (encore un pas et nous voilà avec "la police avec nous !") ou avec les fascistes. Convaincu (et c'est à nous de l'aider à acquérir cette conviction) que l'un soutient l'autre, que l'un est le fourrier de l'autre, le prolétariat doit engager sa lutte contre le régime capitaliste comme tel, considéré comme une unité, comme un tout solidaire contre lui.

Quel charmant tableau, idyllique presque, qu'on nous brosse. Voyez donc cela :la police se présentant au prolétaire et lui faisant part de son intention de mettre en prison le fasciste ; tout juste si on ne dit pas que la police vient demander à l'ouvrier la permission de le faire. Sur quoi, l'ouvrier répond à la police : "Petit polisson, tu ne tromperas pas, je t'ai à l'œil !" et il le laissera arrêter le fasciste. Quelle triste idée vraiment Vercesi nous donne sur son évolution !

Quand la police se présente à un prolétaire, camarade Vercesi, ce n'est pas pour lui faire des confidences ni pour lui faire part de ses intentions antifascistes mais pour frapper l'ouvrier. L'État ne demande pas de permission aux ouvriers pour arrêter les fascistes. Vous escamotez, vous défigurez le fond du problème, camarade Vercesi. Ce que l'État demande présentement aux ouvriers, c'est de se faire les auxiliaires de la police, non pas pour arrêter les fascistes mais pour intégrer les ouvriers, pour les incorporer dans les filets de l'État capitaliste, dans son appareil policier, pour les faire quitter leur terrain de classe et leur lutte de classe. Et c'est à cette question qu'il faut répondre sans équivoque, camarade Vercesi. Oui ou non, le rôle d'auxiliaire de la police qu'on veut faire jouer aux ouvriers, est-il un crime et la plus abjecte trahison envers la cause du prolétariat ? Vercesi, après avoir escamoté le fond de la question, en guise de réponse conclut : "Il n'y a aucune compromission d'ordre principiel sur la question de la dénonciation des fascistes eux-mêmes."

Bien, bien ! Après cette réponse, conclusion de Vercesi : il ne nous reste qu'à tirer les rideaux et laisser aux ouvriers conscient le soin de donner leur avis.

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