Quand l'opportunisme divague…

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NOUS SOMMES ENTOURES D’ENNEMIS DE TOUTES PARTS ET IL NOUS FAUT MARCHER PRESQUE CONSTAMMENT SOUS LEUR FEU.

NOUS NOUS SOMMES UNIS EN VERTU D’UNE DECISION LIBREMENT CONSENTIE AFIN DE COMBATTRE NOS ENNEMIS ET DE NE PAS TOMBER DANS LE MARAIS VOISIN DONT LES HOTES N’ONT CESSE DE NOUS BLAMER D’AVOIR CONSTITUE UN GROUPE SPECIAL ET PREFERER LA LUTTE A LA CONCILIATION.

OR, VOILA QUE CERTAINS D’ENTRE NOUS VIENNENT NOUS DIRE : ALLONS DANS LE MARAIS !

ET SI L’ON ESSAIE DE LEUR FAIRE HONTE, ILS REPLIQUENT : QUELLE SORTE DE GENS ARRIERES VOUS ETES ! N’AVEZ VOUS PAS PEUR DE NOUS DENIER LA LIBERTE DE VOUS INVITER A SUIVRE UNE VOIE MEILLEURE ?

OH OUI, MESSIEURS ! VOUS ETES LIBRES NON SEULEMENT DE NOUS INVITER MAIS D’ALLER OU BON VOUS SEMBLE, FUT-CE DANS LE MARAIS ; C’EST LA D’AILLEURS QU’EST VOTRE VERITABLE PLACE ET NOUS SOMMES PRETS A VOUS AIDER A Y TRANSFERER VOS PENATES.

MAIS ALORS, LACHEZ-NOUS LA MAIN, NE VOUS ACCROCHEZ PAS A NOUS ET NE SOUILLEZ PAS LE GRAND MOT DE LIBERTE PARCE QUE, NOUS AUSSI, NOUS SOMMES “ LIBRES ” D’ALLER OU BON NOUS SEMBLE, LIBRES DE COMBATTRE LE MARAIS ET CEUX QUI Y BARBOTTENT…

Lénine (Que faire ?)

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En toute période, la lutte implacable de classe use, à la longue, ses combattants. Les grandes défaites et la période qui les suit accusent une usure non seulement physique du prolétariat mais provoquent encore un terrible désarroi dans les rangs du parti de la révolution. En plus de la fatigue, le doute, le manque de confiance s’emparent des militants. Les uns se retirent temporairement ou définitivement de l'organisation de combat, les autres se détournent de l’idéal et du programme révolutionnaires pour s’accrocher à des idéologies anciennes ou nouvelles. Souvent ce n’est qu’une minorité qui a la force de se livrer à l’examen des causes de la défaite et à celui de la situation nouvelle pour corriger et enrichir, de par l’expérience vivante, le programme – arme et condition de la victoire de la révolution.

Le pire danger qui, en de telles périodes, guette le prolétariat et son avant-garde, c’est la manifestation d’une tendance qui, sous prétexte de la liberté de réexamen, révise les fondements théoriques et programmatiques acquis, vérifiés au feu des expériences des luttes passées du prolétariat. A la place du renforcement et du dépassement des positions politiques acquises, les situations nouvelles leur servent de tremplin pour ramener l’avant-garde et le prolétariat en arrière, en deçà de ses positions acquises.

L’accusation de dogmatisme figé, d’orthodoxie morte, contre ceux qui restent fidèles aux principes est l’accusation classique et préférée de tous les révisionnistes de tous les temps qui cachent leur révisionnisme sous l’apparence de découvertes nouvelles, de nouvelles théories et de nouvelles interprétations historiques.

Le cours vers la guerre et la guerre ont dévasté les rangs du prolétariat. La plupart des groupes révolutionnaires ont été emportés dans le tourbillon de la guerre ; et jusque dans nos rangs de la Gauche Communiste, nous avons ressenti ce souffle dévastateur. A la veille de la guerre, les premiers signes d’un révisionnisme, parmi nous, se sont fait sentir. Celui-ci s’est manifesté alors dans la négation des antagonismes inter-impérialistes précipitant la société capitaliste dans la guerre mondiale, dans la négation d’une perspective d’une guerre généralisée, dans la découverte d’une théorie économique dite d’économie de guerre qui permettrait au capitalisme décadent de sortir de la crise économique, ouvrant une ère d’essor économique pouvant assurer l’amélioration des conditions de vie des travailleurs. Au cours de la guerre, cette tendance s’est manifestée par la théorie de l’inexistence sociale du prolétariat durant la période de l’économie de guerre, ce qui interdirait toute possibilité d’action, de vie et d’existence même d’un organisme politique de la classe. Mais cette tendance, se développant et s’épanouissant pendant la guerre, devait donner aujourd’hui sa pleine signification.

Nous avons eu l'occasion dans les bulletins internationaux de nous expliquer sur plusieurs points de la nouvelle théorie de cette tendance. L'activité présente et le dernier discours programme de Vercesi dont nous avons le compte-rendu sténographique ne laisse plus subsister aucun doute sur le sens de l'évolution de cette tendance. Saisissant l'occasion qui s'offre à nous et portant le débat devant le prolétariat, nous estimons remplir notre devoir de révolutionnaires en réaffirmant les positions marxistes de la Gauche Communiste contre l'assaut et la défiguration que tentent de faire ceux qui tombent dans l'opportunisme.

Pour mieux illustrer notre pensée, nous serons obligés de reproduire de très larges extraits du document de Ver. et des citations diverses. Cette méthode a certainement l'inconvénient d'alourdir notre étude et nous nous excusons, mais aussi c'est la méthode qui offre le moins de risque de mal interpréter ou de défigurer la pensée de l'adversaire. Ceci d'autant plus que le texte de Vercesi présente souvent des obscurités, des énigmes et des contradictions que nous n'étions pas toujours à même de déchiffrer.

Conscience et organisation: 

Courants politiques: 

Questions théoriques: