Les révolutionnaires en
Allemagne pendant la première guerre mondiale
Lorsqu'en
août 1914 est déclenchée la première guerre mondiale, qui causera plus de
vingt millions de victimes, le rôle déterminant que jouent les syndicats, et
surtout la social-démocratie, est clair aux yeux de tous.
Au
Reichstag, le SPD approuve unanimement le vote des crédits de guerre. Simultanément,
les syndicats appellent à l'Union Sacrée interdisant toute grève et se prononçant
pour la mobilisation de toutes les forces dans la guerre.
Voila
comment la social-démocratie justifie le vote des crédits de guerre par son
groupe parlementaire : « A l'heure du
danger, nous n'abandonnons pas notre propre pairie. Nous nous sentons par là en
concordance de vues avec l'Internationale, qui a reconnu de tous temps le droit
de chaque peuple à l'indépendance nationale et à l'autodéfense, de même que
nous condamnons en accord avec elle toute guerre de conquête. Inspirés par ces
principes, nous votons les crédits de guerre demandés. » Patrie en danger,
défense nationale, guerre populaire pour la civilisation et la liberté, tels
sont les « principes » sur lesquels
s'appuie la représentation parlementaire de la social-démocratie.
Dans
l'histoire du mouvement ouvrier, cet événement représente la première grande
trahison d'un parti du prolétariat. Comme classe exploitée, la classe ouvrière
est une classe internationale. C'est pourquoi l'internationalisme est le
principe le plus fondamental pour toute organisation révolutionnaire du
prolétariat ; la trahison de ce principe conduit inéluctablement
l'organisation qui la commet dans le camp ennemi, celui du capital.