Allemagne

Licenciements massifs en Allemagne : Le capitalisme dévoile sa faillite

Dans le n° 360 de Révolution Internationale, dans la deuxième partie de l’article "Plus de trente ans d’aggravation de la crise économique", nous avions mis en évidence que le capitalisme entrait dans une nouvelle phase de récession. En conclusion, nous écrivions : "Alors que la très courte reprise économique de ce début des années 2000 s’est traduite par une accélération massive du chômage et la paupérisation de la classe ouvrière, nous pouvons alors imaginer l’ampleur de l’attaque que le capitalisme tentera d’infliger au prolétariat".

Tensions imperialistes : la montee de l'imperialisme allemand

Aucun événement récent n'illustre de façon plus significative l'exacerbation des tensions impérialistes que l'arri­vée de 3 000 soldats allemands en Bosnie. Sous prétexte de participer au « maintien de la paix » imposée par les Etats-Unis à Dayton, des troupes allemandes, rejoignant celles des rivaux français, anglais ou améri­cains, ont été envoyées dans la zone de crise pour défendre les intérêts impérialistes de leur bourgeoisie na­tionale.

Elections en Allemagne : Comment la bourgeoisie a entraîné les ouvriers dans ses isoloirs électoraux

Nous publions ci-dessous un article sur le résultat des élections allemandes et sur leur signification, paru au lendemain des élections générales du 18 septembre dans le n°132 de Welt Revolution, notre organe de presse en Allemagne.

KARSTADT, OPEL, WOLKSWAGEN :karstadt, opel, wolkswagen : la necessite de la solidarite ouvriere contre la logique du capitalisme

Quel est le moyen de lutte le plus efficace quand son "propre" travail ou "son" usine ne sont plus considérés comme rentables ? L’arme de la grève ne perd-elle pas de son efficacité quand, de toutes façons, le capitaliste a l'intention de fermer l’usine ou quand des entreprises entières sont au bord de la faillite ? Aujourd'hui, ces questions se posent tout à fait concrètement, pas seulement chez Opel, Karstadt ou Volkswagen, mais partout où il faut "sauver" ou fermer des usines et des compagnies à cause de la crise économique du capitalisme. Et de nos jours, ça se produit partout. Pas seulement en Allemagne, mais en Amérique et aussi en Chine. Pas seulement dans l’industrie, mais aussi dans les hôpitaux ou les services publics.

Berlin 1948 : en 1948, le pont aérien de Berlin cache les crimes de l'impérialisme allié

A de nombreuses reprises, dans notre presse, nous avons dénoncé les mas­sacres et les crimes des « grandes dé­mocraties » et mis en relief la co-res­ponsabilité des « alliés » et des nazis dans l'holocauste (Revue internationale n° 66 et 89).

Contrairement à ce que la propagande mensongère de la bourgeoisie met en avant – répétant inlassablement que la Seconde Guerre mondiale a été un combat en­tre les « forces du bien », « démocratiques et humanistes », et le « mal absolu », nazi et totalitaire –, celle-ci fut l'affrontement sanglant entre intérêts impérialistes rivaux et antagoni­ques tout aussi barbares et meurtriers les uns que les autres.

Elections en Allemagne: Stratégie électorale contre la classe ouvrière

Après l’amère défaite subie par le SPD aux élections provinciales du 21 mai en Rhénanie du Nord (NRW), "bastion de la social-démocratie", le chancelier allemand Schröder et le leader du parti Müntefering ont annoncé que les prochaines élections générales auraient lieu à l’automne 2005, c’est-à-dire avec un an d’avance. Les partis d‘opposition chrétiens-démocrates et libéraux ont été unanimes pour saluer la décision de Schröder, déclarant que "chaque jour en moins qui est régi par la coalition des rouges-verts est un bon jour pour le pays". Les fédérations de patrons et les syndicats ont exprimé leur "soulagement" que les "Allemands" aillent eux-mêmes exprimer, dans les urnes, leur soutien ou leur rejet des "douloureuses mais nécessaires réformes économiques". A la Bourse de Francfort, on a parlé d’un "nouvel optimisme" que les élections de l’automne pourraient faire revenir, indépendamment de leur issue politique.

Elections en Allemagne - Une stratégie électorale contre la classe ouvrière

Après l’amère défaite subie par le SPD aux élections provinciales du 21 mai en Rhénanie du Nord (NRW), "bastion de la social-démocratie", le chancelier allemand Schröder et le leader du parti Müntefering ont annoncé que les prochaines élections générales auraient lieu à l’automne 2005, c’est-à-dire avec un an d’avance. Les partis d‘opposition chrétiens-démocrates et libéraux ont été unanimes pour saluer la décision de Schröder, déclarant que "chaque jour en moins qui est régi par la coalition des rouges-verts est un bon jour pour le pays". Les fédérations de patrons et les syndicats ont exprimé leur "soulagement" que les "Allemands" aillent eux-mêmes exprimer, dans les urnes, leur soutien ou leur rejet des "douloureuses mais nécessaires réformes économiques".

A propos du film "Le Pianiste" de Polanski. Nazisme et démocratie : tous coupables du massacre des juifs

Polanski est lui-même un réfugié du ghetto de Cracovie et il est clair que ce film constitue un prise de position qui a une dimension personnelle. Le pianiste constitue une peinture remarquablement fidèle des Mémoires d'un survivant du ghetto de Varsovie, le pianiste Vladislav Szpilman, qu'il a écrits immédiatement aprés la guerre et que Victor Gollanz a récemment republiés en 1999, puis qui sont parus en livre de poche en 2002.

Les leçons de la lutte à Opel - La nécessité d'une classe ouvrière autonome

En réponse à la menace de réductions massives d’emplois et de fermetures d’usines par General Motors, une grève de six jours a eu lieu à Bochum chez Opel. Cette grève spontanée, non officielle, a été la plus longue et la plus significative en Allemagne depuis les grandes grèves sauvages de la fin des années 1960 et du début des années 1970.

Grèves en Allemagne - La nécessité de la solidarité ouvrière

Ces derniers mois, face à la  dégradation des conditions de vie et de travail, face aux menaces de licenciements, de nombreux mouvements de la classe ouvrière marqués par une forte combativité et une forte participation se sont développés en Europe. Ainsi, en Espagne en septembre et en octobre, les ouvriers des chantiers navals de Galice, du Pays basque et d’Andalousie se sont massivement mis en grève contre les licenciements et sont descendus dans la rue à plusieurs reprises, parfois rejoints par ceux des entreprises dépendant de cette industrie navale et largement soutenus par la population. En Italie plus récemment, ce sont les employés des transports publics de Rome, Naples et Milan qui ont simultanément cessé le travail une journée entière pour exiger des augmentations de salaire. En Belgique également, les conducteurs des bus et tramways de la capitale se sont mis en grève totale pour l’embauche de chauffeurs supplémentaires. En Allemagne encore, sous le coup d’une vague de licenciements et de mesures "sociales" qui vont frapper des secteurs centraux de l’économie, venant grossir les rangs des 5 millions de chômeurs déjà existants, la classe ouvrière montre depuis des mois sa détermination à riposter avec force. Dans l’industrie automobile, où menacent licenciements, gel des salaires et augmentation des heures de travail, les ouvriers sont entrés dans une série de grèves dures et de manifestations qui a commencé à Mercedes-Daimler-Chrysler en juillet à Sindelfingen-Stuttgart. Mi-octobre, ce sont 30 000 ouvriers d’Opel à Bochum qui suivaient leur exemple et, début novembre, plus de 4000 étaient en grève chez Volkswagen. Dans la fonction publique encore, l’annonce d’une "réforme" comprenant la suppression de 150 000 emplois, avec augmentation du temps de travail (de 38,5 à 41 heures hebdomadaires) et rémunérations à la "performance", a provoqué tout récemment une vague de grèves et de manifestations dans toute l’Allemagne. Il est certain que les réactions de la classe ouvrière sont encore sous le contrôle des syndicats qui canalisent l’énergie des ouvriers pour les entraîner dans des impasses, brisent leur solidarité et les divisent afin de faire passer les attaques de l’Etat et du patronat allemand. Ainsi, l’IG Metall est arrivé à faire avaler aux ouvriers de Volkswagen une plus grande "flexibilité" des heures de travail et le fait que les nouveaux embauchés le soient à 20% moins cher contre "l’engagement" de la direction à ne pas opérer de licenciements secs d’ici 2007 et une prime de 1000 euros en mars 2005 (pour « compenser » le gel des salaires). Dans les grands magasins Karstadt, le syndicat Verdi, syndicat des services, a même fait prendre un accord particulièrement pourri pour une victoire. Cependant, malgré cette position de force des ennemis du prolétariat, ce dernier montre clairement que le réveil de sa combativité n’est pas éphémère et au contraire annonciateur de l’ouverture d’une nouvelle période dans le développement de ses combats. Aussi, la question de comment et contre qui lutter se pose de façon cruciale. C’est à cette question que répond le tract distribué par la section du CCI en Allemagne lors des manifestations durant la grève à Bochum chez Opel mi-octobre et dont nous publions ici de larges extraits.

Un débat entre révolutionnaires à Berlin - Les causes de la guerre impérialiste (2)


Nous publions ci-dessous la deuxième partie du compte-rendu d’une réunion publique du Bureau International pour le Parti Révolutionnaire (BIPR) qui s’est tenu le 15 mai à Berlin, à laquelle le CCI a participé, et qui portait sur les causes de la guerre impérialiste.

Tract du CCI en Allemagne - La réponse à la crise capitaliste : la solidarité ouvrière

Le patronat semble avoir obtenu ce qu’il recherchait. Des millions de salariés ont été envoyés en vacances avec la nouvelle que la plus grande compagnie européenne industrielle, sur le site de Mercedes à Stuttgart-Sindelfingen, est en train de faire des économies sur les coûts de production, à hauteur d’un demi-million d’euros, aux dépens de ses employés. On veut nous faire bien savoir que, même là où les entreprises ont fait des profits, les ouvriers sont impuissants face au chantage à la délocalisation de la production et sous la menace de licenciements massifs. Pendant la période des vacances, nous sommes supposés nous résigner devant l’obligation de travailler plus pour des salaires moindres. Précisément au moment où les forces ouvrières sont dispersées pendant les vacances d’été, où, dans l’isolement, le sentiment d’impuissance est particulièrement ressenti, ils veulent nous faire croire qu’une brèche a été ouverte. Une brèche aux dépens des ouvriers qui ne concerne pas que les ouvriers de Daimler-Chrysler, mais tous les esclaves salariés.

Grève aux usines Mercedes - La classe ouvrière réagit contre le chantage aux délocalisations


grève aux usines mercedes / daimler-chrysler

Mi-juillet, Daimler a posé un ultimatum à ses employés de Sindelfingen-Stuttgart (Bade-Würtemberg) : soit ils acceptent de sacrifier certains de leurs "avantages" (1) permettant d’obtenir des réductions de coûts de production, soit la fabrication de la nouvelle Mercedes classe-C sera transférée à Brême et à East London (en Afrique du Sud).

REVOLUTION ALLEMANDE (XIII) - 1923 - II

1923 (II).

  • Une défaite qui signe la fin de la vague révolutionnaire mondiale


Avec l’occupation de la Ruhr par les troupes françaises, la bourgeoisie allemande cherche les moyens de se débarrasser du poids “des réparations de guerre” qui lui sont imposées par le traité de Versailles en le faisant porter par la classe ouvrière; mais elle essaie surtout d’attirer celle-ci sur le terrain nationaliste dans une lutte pour la défense de la nation contre le capital français.

Révolution allemande (XII) : 1923 - 1 -.

  • La bourgeoisie veut infliger une défaite décisive à la classe ouvrière

Dans les précédents articles de la Revue internationale nous avons vu comment le prolétariat en Russie reste isolé après que le plus haut point de la vague révolutionnaire soit atteint en 1919. Alors que l'Internationale communiste (IC) essaye de réagir contre le reflux de la vague de luttes par un tournant opportuniste, s'engageant ainsi dans un processus de dégénérescence, l'Etat russe devient de plus en plus autonome par rapport au mouvement de la classe et essaye de prendre l'IC sous sa coupe.

Révolution allemande (XI)

Dans l'article précédent dans la Revue Internationale n°95, nous avons montré comment la capacité de la bourgeoisie à prévenir l'extension internationale de la révolution et le reflux de la vague de luttes ont provoqué une réaction opportuniste de l'Internationale Communiste (IC). Cette tendance opportuniste de l'IC rencontra la résistance des forces qui devaient s'appeler par la suite la Gauche communiste. Alors que le 2e Congrès, en 1920, a eu au centre de ses débats le mot d'ordre “aller aux masses”, orientation rejetée par les groupes de la Gauche communiste, le 3e Congrès de l'IC, tenu en 1921, est un moment vital dans la bataille de cette même Gauche communiste contre le début de soumission des intérêts de la révolution mondiale aux intérêts de l'Etat russe.

Révolution allemande (X) : le reflux de la vague révolutionnaire et la dégénérescence de l'Internationale

La conquête victorieuse du pouvoir en Rus­sie par la classe ouvrière en octobre 1917 allume une flamme qui va illuminer le monde entier. La classe ouvrière des pays voisins reprend immédiatement l'exemple donné par les ouvriers en Russie. Dès no­vembre 1917, la classe ouvrière en Finlande rejoint le combat. Dans les provinces tchè­ques, en Pologne, en Autriche, en Roumanie et en Bulgarie en 1918, des vagues de grè­ves font l'une après l'autre trembler les ré­gimes en place. Et quant à leur tour, en no­vembre 1918, les ouvriers allemands entrent en scène, c'est un pays-clé que gagne la vague révolutionnaire, un pays qui va être décisif pour l'issue future de ces luttes, où va se jouer la victoire ou la défaite de la révo­lution.

Révolution allemande (IX) : L'action de mars 1921, le danger de l'impatience petite-bourgeoise

Dans l'article précédent concernant le putsch de Kapp en 1920, nous avons souligné qu'après avoir subi les défaites de 1919, la classe ouvrière se remet à l'offensive. Mais, au niveau international, la poussée révolu­tionnaire est en train de décliner.

Révolution allemande (VIII) : le putsch de Kapp

L'extrême-droite passe à l'offensive, la démocratie inflige la défaite à la classe ouvrière

 

Dans la Revue Internationale n° 83, nous avons montré qu'en 1919 la classe ouvrière, suite à l'échec du soulèvement de janvier, a subi de lourdes défaites du fait de l'éparpillement de ses luttes. La classe dominante en Allemagne a dé­chaîné la plus violente des répressions contre les ouvriers.

1919 a connu l'apogée de la vague révolu­tionnaire mondiale. Tandis que la classe ou­vrière en Russie reste isolée face à l'assaut organisé par les Etats démocratiques, la bourgeoisie allemande passe à  l'offensive contre un prolétariat terriblement atteint par ses récentes défaites afin de le terrasser.

Revolution allemande (VII) : la fondation du K.A.P.D

Nous avons vu dans l'article précé­dent comment le KPD, privé de ses meilleurs éléments assassinés, soumis à la répression, ne parvient pas à jouer le rôle qui lui incombe, et comment les conceptions organisa­tionnelles erronées vont mener au désastre, jusqu'à l'exclusion de la majorité des membres du parti ! Et c'est dans la confusion politique et dans une situation générale d'ébulli­tion que va se constituer le KAPD.

Revolution allemande (VI) : L'échec de la construction de l'organisation

Nous avons vu dans le précédent article que le KPD est fondé en Allemagne fin décembre 1918 dans le feu des luttes. Bien que les Spartakistes aient accompli un excellent travail de propagande contre la guerre et soient intervenus de façon décidée et avec grande clarté dans le mouvement révolutionnaire lui-même, le KPD  n'est pas encore un parti solide. La construction de l'organisation vient juste de commencer, son tissu organisationnel ne possède qu'une trame encore très lâche. Lors de son congrès de fondation, le parti est marqué par une grande hétérogénéité. Différentes positions s'affrontent, non seulement sur la question du travail au sein des syndicats et celle de la participation au parlement mais, plus grave encore, il y a, sur la question organisationnelle, de grandes divergences. Sur cette question, l'aile marxiste autour de R. Luxemburg et de L. Jogiches, se trouve en minorité.

Révolution allemande (V) : du travail de fraction à la fondation du K.P.D

Dans l'article précédent, nous avons montré comment les révolutionnaires en Allemagne ont été confron­tés à la question de la construction de l'or­gani­sation face à la trahison de la social-démocratie : d'abord mener jusqu'au bout la lutte dans l'ancien parti, ac­complir un dur travail de fraction et en­suite, quand ce travail n'est plus possi­ble, préparer la construction d'un nou­veau parti.. C'est la démarche respon­sable qu'adoptèrent les Spartakistes par rapport au SPD et qui les amena en­suite à adhérer majoritairement à l'USPD centriste qui venait de se constituer, au contraire de la Gauche de Brême qui réclame la fondation immédiate du parti. Dans cet article nous traitons de la fon­dation du KPD et des difficultés organi­sationnelles dans la construction de ce nouveau parti.

Revolution allemande (IV) : fraction ou nouveau parti ?

Dans les trois précédents articles, nous avons montré que la classe ouvrière, par ses luttes, avait contraint le Capital à mettre fin à la première guerre mon­diale. Afin d'empêcher une extension de la vague révolu­tionnaire, le Capital a tout entrepris pour séparer la classe ou­vrière d'Allemagne de celle de Russie, pour saboter toute radicali­sation ulté­rieure des luttes. Dans cet article nous voulons montrer comment les révolu­tionnaires en Allemagne ont été confron­tés à la question de la cons­truction de l'organisation face à la trahi­son de la social-démocratie.

REVOLUTION ALLEMANDE (III) : l'insurrection prématurée

Ce troisième article consacré aux luttes révolutionnaires en Allemagne de 1918-1919 aborde une des questions les plus délicates du combat prolétarien : les conditions et l’opportunité de l’insurrection. L’expérience allemande, pour négative qu’elle fut, constitue dans ce domaine une très riche source d’enseignements pour les combats révo­lutionnaires à venir.



 

REVOLUTION ALLEMANDE (II) : les débuts de la révolution

Dans le dernier article de la Revue Interna­tionale, nous avons démontré que la riposte de la classe ouvrière se fit de plus en plus forte au fur et à mesure du développement de la 1re guerre mondiale. Début 1917 - après deux ans et demi de barbarie -, la classe ouvrière parvenait à développer au niveau international un rapport de forces permettant de soumettre de plus en plus la bourgeoisie à sa pression. En février 1917, les ouvriers de Russie se soulevaient et ren­versaient le tsar. Mais pour mettre un terme à la guerre ils durent déposer le gouverne­ment bourgeois et prendre le pouvoir en oc­tobre 1917. La Russie avait démontré que l'établissement de la paix était impossible sans le renversement de la classe dominante. La prise de pouvoir victorieuse devait con­naître un puissant retentissement dans la classe ouvrière des autres pays. Pour la première fois dans l'histoire, la classe ou­vrière était parvenue à s'emparer du pouvoir dans un pays. Cela devait être un fanal pour les ouvriers des autres pays, en particulier d'Autriche, de Hongrie, de toute l'Europe Centrale, mais principalement d'Allemagne.

REVOLUTION ALLEMANDE(I) : les débuts de la révolution

Les révolutionnaires en Allemagne pendant la première guerre mondiale

Lorsqu'en août 1914 est déclenchée la pre­mière guerre mondiale, qui causera plus de vingt millions de victimes, le rôle déterminant que jouent les syndicats, et surtout la social-démocratie, est clair aux yeux de tous.

Au Reichstag, le SPD approuve unanime­ment le vote des crédits de guerre. Simulta­nément, les syndicats appellent à l'Union Sacrée interdisant toute grève et se pronon­çant pour la mobilisation de toutes les forces dans la guerre.

Voila comment la social-démocratie justifie le vote des crédits de guerre par son groupe parlementaire : « A l'heure du danger, nous n'abandonnons pas notre propre pairie. Nous nous sentons par là en concordance de vues avec l'Internationale, qui a reconnu de tous temps le droit de chaque peuple à l'in­dépendance nationale et à l'autodéfense, de même que nous condamnons en accord avec elle toute guerre de conquête. Inspirés par ces principes, nous votons les crédits de guerre demandés. » Patrie en danger, défense nationale, guerre populaire pour la civilisation et la liberté, tels sont les « principes » sur lesquels s'appuie la re­présentation parlementaire de la social-dé­mocratie.

Dans l'histoire du mouvement ouvrier, cet événement représente la première grande trahison d'un parti du prolétariat. Comme classe exploitée, la classe ouvrière est une classe internationale. C'est pourquoi l'inter­nationalisme est le principe le plus fonda­mental pour toute organisation révolution­naire du prolétariat ; la trahison de ce prin­cipe conduit inéluctablement l'organisation qui la commet dans le camp ennemi, celui du capital.

Livres - Sur « La Gauche Communisme en Allemagne ‎‎(1918-21)‎ ‎ » de D. Authier et J. Barrot (notes de ‎lecture)‎



Nous saluons d'abord la parution récente de l'ouvrage de Denis Authier et Jean Barrot, qui manifeste incontestablement un souci d'analyse d'un point de vue marxiste révolutionnaire et qui met à la disposition de nombreux camarades, des textes de la Gauche jusqu'alors introuvables. Il va de soi que l'on ne saurait trop insister sur la nécessité de telles études qui déchirent un petit bout du voile diffamatoire recouvrant la richesse des positions de la Gauche Communiste. Le livre est un des seuls à mettre en avant la perspective communiste ouverte par la révolution en Russie et ce, dans la période historique des révolutions prolétariennes. Ce travail a de grandes qualités, mais également des faiblesses que nous allons essayer de développer ici.

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