Publié sur Courant Communiste International (https://fr.internationalism.org)

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ICConline - juillet 2025

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Répression des migrants aux États-Unis: Face aux rafles, notre solidarité, c’est la lutte de classe!

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Depuis le 6 juin dernier, l’administration Trump a décidé d’intensifier spectaculairement la politique anti-migrants de la bourgeoisie américaine en organisant des véritables chasses à l’homme contre les immigrés sans papiers, concentrées en particulier en Californie dans la région de Los Angeles, deuxième ville du pays, où vivent de nombreux ouvriers d’origine latino-américaine.

Les rafles de migrants : une attaque contre toute la classe ouvrière

Comme nous l’avons souligné dans un tract écrit par un sympathisant proche du CCI, 1 cette provocation menée avec une brutalité extrême constitue une attaque contre l’ensemble du prolétariat. Ce sont nos frères de classe, la plupart du temps exploités dans des conditions difficiles, que la police traque et réprime. Ces descentes de la police fédérale de l’immigration (ICE) pour traquer, arrêter, entasser et expulser manu militari les migrants en allant les cueillir sur leur lieu de travail (chantiers, fabriques, commerces…) ont largement rappelé les scènes de rafles en Europe lors de la Seconde Guerre mondiale exercées contre les populations d’origine juive ou tzigane pour les déporter.

Cela a suscité des réactions de solidarité, d’indignation et de dégoût dans une large partie de la population, mais plus particulièrement parmi les exploités qui se sont mobilisés, y compris spontanées, et sont parfois parvenues à empêcher des arrestations, comme à Paramount dans la banlieue ouvrière de Los Angeles.

Se mobiliser en tant que citoyens nous réduit à l’impuissance

Mais ces réflexes initiaux de solidarité ont été immédiatement exploités et instrumentalisés par la bourgeoisie comme cela s’est déjà produit, en 2020, après l’assassinat de Georges Floyd à Minneapolis par des policiers. La bourgeoisie avait totalement détourné ces réflexes de solidarité derrière des marches de protestations encadrées par le mouvement antiraciste Black Lives Matter afin de réclamer plus de justice et d’égalité, voire l’abolition de la police… à l’État capitaliste, le fer de lance de l’exploitation et de la défense de l’ordre bourgeois !

De même aujourd’hui, les « comités de défense » (ceux du Los Angeles Rapid Response Network, notamment), composés de syndicats et de plusieurs organisations et associations de la gauche du capital, ont pu immédiatement canaliser les tentatives de réponses sur le terrain pourri de la « défense de l’État de droit », de la « solidarité citoyenne », de « l’anti-trumpisme »… c’est-à-dire les mêmes mystifications démocratiques qui conduisent inévitablement à désarmer le prolétariat, à désamorcer ses luttes, en faisant croire qu’il serait possible de rendre le capitalisme plus juste et humain. Nulle part les mobilisations ne sont exprimées sur un terrain de défense des intérêts de classe ouvrière, contrairement, par exemple, à ce qui s’était passé en 1917 en Russie lorsque la violente répression des manifestations lors de la journée internationale des femmes avait été le point de départ de l’extension des mouvements de grève ayant servi de détonateur à la vague révolutionnaire. De même, en février 1941, en pleine guerre, alors que les conditions de la lutte étaient extrêmement difficiles, les travailleurs d’Amsterdam, s’étaient mis en grève contre la déportation des Juifs. Entre le 22 mars et le 13 mai 1968, la répression féroce des étudiants avaient également mobilisé la classe ouvrière portée par ses élans instinctifs de solidarité.

Aujourd’hui, à l’inverse, comme le prolétariat n’est pas encore capable de répondre à la répression sur son terrain de classe, la bourgeoisie peut facilement le conduire vers des impasses et le réduire à l’impuissance. Ce n’est pas en tant que classe que les prolétaires de Los Angeles se sont mobilisés, mais en tant qu’individus indignés, voire en tant que citoyen. Dans ce contexte, les ouvriers présents dans ces mobilisations ne pouvaient nullement étendre la lutte à l’ensemble du prolétariat pour constituer un véritable rapport de force de classe contre la répression. Cela ne peut que favoriser l’instauration d’un climat de terreur et l’exacerbation des tensions entre communautés et alimenter les divisions entre prolétaires en favorisant le surgissement d’émeutes populaires impuissantes à l’instar des émeutes raciales du passé, nombreuses aux États-Unis et comme celles de 1992 en Californie après l’acquittement des policiers responsables des violences exercées sur le chauffeur de taxi Rodney King l’année précédente. Cela n’a fait que susciter soit des heurts et des affrontements sans aucune perspective avec la police et des blocages de circulation totalement stériles, soit engendrer des actions désespérées, des scènes de pillages, de vandalisme ou d’incendies de voitures… Bref, des piqûres de moustique sur le cuir épais de la bourgeoisie qui ont justifié un énorme déploiement de l’appareil répressif pour assurer le maintien de l’ordre public. C’est précisément le « maintien de l’ordre » qui a aujourd’hui servi de prétexte au gouvernement pour faire appel à l’armée avec l’envoi de plus de 4 000 réservistes de la garde nationale et de 700 marines, justement qualifiés par le passé de « chiens de guerre » dressés à tuer (et particulièrement redoutés) pour quadriller la ville.

Le piège des campagnes démocratiques tendu par la bourgeoisie

Ce climat a également laissé le champ libre à une fraction de l’appareil du Parti démocrate pour dénaturer ces réactions élémentaires de solidarité et entraîner les prolétaires dans une vaste campagne idéologique sur le terrain totalement pourri de la défense de la démocratie bourgeoise et des droits des « citoyens », du non-respect des lois et de la Constitution américaine. Ce cheval de bataille a été mis en avant en particulier par le gouverneur de Californie, Gavin Newsom, qui se présente déjà comme candidat potentiel à la prochaine présidentielle en multipliant les déclarations d’opposition à la politique de Trump, accusant ce dernier « d’abus de pouvoir », d’avoir procédé à des « enlèvements illégaux » sans passer par l’aval des autorités locales, d’avoir « pris un virage vers l’autoritarisme », de « se comporter comme un tyran » pour « réaliser le fantasme fou d’un président dictatorial », ajoutant que « son comportement menace le fondement même de notre démocratie ». 2 La maire démocrate de Los Angeles, Karen Bass, n’est pas en reste dans ce torrent hypocrite d’invectives. 3 En outre, le procureur général de Californie a déclaré avoir engagé une procédure de destitution de Trump devant les tribunaux pour « violation » de la Constitution américaine. Cette campagne anti-Trump s’est propagée très rapidement à l’ensemble du territoire, notamment dans d’autres grandes villes : San Francisco et Santa Ana en Californie, Dallas, Austin au Texas mais aussi à Chicago, Minneapolis, Atlanta, Boston, New York, etc.

Cette campagne très médiatisée pour la défense de la démocratie a du même coup permis de relancer la propagande anti-populiste, variante de la fausse opposition fascisme/antifascisme,4 déjà mise en avant par les franges les plus « radicales » du parti démocrate derrière Bernie Sanders et Alejandra Ocasio-Cortez et par le mouvement « Hands Off ! » (« Bas les pattes ! »), il y a quelques mois. Cette assimilation s’appuie aussi sur la protestation contre les méthodes « dictatoriales » de Trump aux États-Unis et elles ont été largement relayées par une vaste propagande anti-trumpienne au niveau international. Elle correspond, en réalité, à une gigantesque intoxication idéologique en désignant Trump comme le responsable de tous les maux pour mieux dédouaner le capitalisme et faire obstacle au développement d’une prise de conscience de la faillite irrémédiable d’un système d’exploitation en pleine putréfaction dont le populisme et Trump ne sont qu’une expression caricaturale.

Cependant, cette campagne idéologique revêt en apparence une certaine crédibilité car il existe une réelle mobilisation de certaines fractions bourgeoises américaines contre la politique de Trump et qui s’en inquiètent pour deux raisons essentielles :

– d’une part, ces fractions sont conscientes des dangers de cette politique qui ne fait que générer davantage de chaos, affaiblissant la crédibilité et ternissant l’image des États-Unis au niveau international et, sur le plan intérieur, accentuant les fractures sociales, risquant même à terme de créer un climat de guerre civile ;

– d’autre part, elles sont persuadées (et cela à juste titre) que cette politique ouvertement xénophobe va avoir des répercussions catastrophiques pour l’économie américaine en la privant d’une main-d’œuvre bon marché qui a permis jusqu’ici de maintenir à flots beaucoup d’entreprises ou de secteurs et de faire fructifier l’économie nationale. Les employeurs de plusieurs secteurs de l’économie ont ainsi exprimé leur inquiétude face à ces raids. Trump, lui-même, a finalement reconnu que ses politiques d’immigration nuisaient aux agriculteurs, aux hôtels et aux restaurants. Peu après, il a temporairement suspendu les raids contre ces entreprises.

Trump n’a cessé d’attiser cette campagne en allant toujours plus loin dans la surenchère sécuritaire, menaçant d’intervenir dans d’autres parties du territoire, en particulier à Chicago avec l’armée et de recourir aux mêmes moyens qu’à Los Angeles. Il menace également de recourir à l’Insurrection Act, c’est-à-dire d’instaurer l’état d’urgence tout en allant encore plus loin dans la persécution des migrants.

Dans le même temps, les mesures anti-migrants tendent à s’étendre dans les parties du territoire dominées par les populistes. Ainsi, le couvre-feu a été décrété à son tour par le gouverneur du Texas. Par ailleurs, la Cour suprême dominée par les conservateurs vient de légaliser la demande gouvernementale de leur déportation dans des pays tiers. Dans ce contexte, une escalade incontrôlée des tensions ne peut être exclue car la situation devient de plus en plus imprédictible et irrationnelle.

L’hypocrisie sans bornes de la bourgeoisie

Il s’agit là d’une hypocrisie totale doublée d’un profond cynisme de la classe dominante qui se manifeste partout :

– aux États-Unis où la politique anti-migrants de Trump ne fait que suivre le sillon déjà tracé et développé par ses prédécesseurs Démocrates au gouvernement : c’est sous l’administration Obama que les mesures d’expulsion de travailleurs sans papiers ont atteint des chiffres record et c’est l’administration Biden qui a servi de modèle aux brutalités des méthodes de répression notamment en 2021 lors des charges féroces des garde-frontières à cheval et de la police aux abords de la frontière avec le Mexique ;

– dans le reste du monde, particulièrement sur le sol européen, que des masses croissantes de réfugiés cherchent à atteindre par tous les moyens. On en retrouve en perdition au large de la Méditerranée tentant d’échapper désespérément à la misère et à la guerre tant en Afrique qu’au Moyen-Orient. C’est là encore au nom du respect du Droit et des accords de l’espace Schengen de l’Union européenne que ces abominations sont pratiquées, quel que soit le gouvernement en place : en Italie Meloni a durci la législation anti-migrants (multiplication de centres de rétention, suppression de la protection des demandeurs d’asile, transfert en Albanie, incitation à signer des contrats de retour vers le pays d’origine, etc.). En France, Macron, qui cherche à se présenter dans l’arène internationale comme un champion des droits démocratiques, charge en même temps son ministre de l’intérieur Retailleau du sale boulot avec des méthodes qui n’ont rien à envier à Trump : ainsi, mi-juin, ce dernier a mobilisé plus de 4 000 hommes (gendarmes, policiers, douaniers, force armée baptisée « Sentinelle ») pour une vaste opération de contrôle contre « l’immigration illégale » au nom de la « tolérance zéro » gare du Nord à Paris et quasi simultanément sur 450 autres sites, tout en se félicitant d’avoir procédé à l’arrestation et au renvoi de plus de 47 000 « clandestins » depuis le début de l’année 2025. Des opérations similaires ont été déclenchées en Allemagne. En Espagne, sous le vernis respectable d’une « politique de régularisation » du gouvernement social-démocrate de Pedro Sanchez, des actes de barbarie sont régulièrement recensés : par exemple des cadavres de migrants ont été récemment découverts mains et pieds ligotés au large des îles Baléares.

La bourgeoisie n’a pas non plus manqué d’utiliser les fractions de migrants les plus perméables au poison du nationalisme. Ainsi, lors des mobilisations de protestation contre la politique anti-migrants de Trump, les médias ont complaisamment et largement diffusé les images de drapeaux mexicains brandis par certains manifestants.

Tous ces éléments ne font que confirmer le piège partout tendu à la classe ouvrière pour l’éloigner d’une riposte et d’une lutte sur son propre terrain en utilisant ses faiblesses et ses illusions pour l’entraîner dans un faux dilemme entre émeutes populaires impuissantes et désespérées ou ralliement aux campagnes démocratiques de la bourgeoisie.

Le prolétariat doit ainsi fermement rejeter les discours de violence xénophobes MAGA et autres, tout comme les appels des autres fractions de la bourgeoisie à défendre la démocratie sous peine de subir le joug de la dictature du capital qui ne peut l’entraîner que vers toujours plus de misère et de barbarie.

Pas d’illusions ! La défense des intérêts de la classe ouvrière passe par le rejet catégorique de céder aux chants de sirènes de la bourgeoisie et de sa défense de la démocratie qui tente de masquer la face hideuse de la dictature du capitalisme comme la puanteur de son propre pourrissement sur pied !

Malgré les obstacles, l’avenir appartient à la lutte de classe !

Malgré toutes leurs faiblesses et leurs difficultés, en particulier aux États-Unis, malgré aussi tous les obstacles et pièges dressés par leur ennemi de classe, les prolétaires ont démontré, ces dernières années, leur capacité de réagir aux attaques incessantes et toujours plus fortes de la bourgeoisie. Ils ont ainsi exprimé qu’il existe un autre pôle dans l’évolution de la situation actuelle, un pôle opposé à l’enfoncement dans la misère, la barbarie guerrière et l’anéantissement vers laquelle se dirige inexorablement ce système agonisant. Dans les entrailles de la société mûrit ce même cri de colère, « ça suffit ! » qui s’exprime ouvertement dans les luttes ouvrières, de façon encore confuse et heurtée mais qui proclame partout : « nous n’acceptons plus de subir passivement les attaques et la dégradation accélérée de nos conditions de vie et de travail qui nous sont infligées quotidiennement ! » 5

C’est ce qui s’est produit déjà aux États-Unis à l’automne 2023 lors des grands mouvements de grèves quasi-simultanées au sein des trois grandes firmes du secteur automobile, puis chez Boeing, contre les programmes de licenciements ou contre l’austérité. 6 Mais de façon tout aussi significative en pleine campagne électorale américaine, fin 2024, les ouvriers ont su se mobiliser sur leur terrain de classe comme dans le secteur hôtelier ou lors de la grève de près de 50 000 dockers qui a duré plusieurs jours avant que l’administration Biden n’y mette fin en négociant précipitamment. Ces derniers mois encore, sous l’ère « Trump 2 », où les attaques et les coupes budgétaires massives se sont intensifiées, les travailleurs ont démontré une combativité intacte, en particulier dans le secteur de la santé : en janvier, ce sont plus de 5 000 infirmières, sage-femmes et médecins qui ont déclenché une grève de 46 jours dans le réseau Providence de l’État d’Oregon (la plus longue jamais menée dans le secteur de la santé de cet État) ; en février, c’était au tour des infirmières du centre médical universitaire de La Nouvelle-Orléans de mener une grève de 48 heures, suivie par 800 autres en Pennsylvanie cette fois qui a duré 5 jours. En mars, c’est la Californie qui est devenue un des principaux foyers d’agitation sociale : les employés de la compagnie de transports de la vallée de Santa Clara sont entrés en grève pendant 17 jours, interrompue seulement par décision de justice et peu après des travailleurs des hôpitaux publics de la même région ont fait grève pendant 4 jours. Fin avril, plus de 50 000 travailleurs du district de Los Angeles ont fait grève, regroupant plusieurs secteurs (santé, services sociaux, personnel de nettoyage ou de garde des locaux, laborantins…) pour protester contre le nouveau contrat de travail qui leur était imposé.

Cela démontre clairement que la montée de la colère et que la rupture avec la passivité au niveau international que nous avons maintes fois souligné depuis 2022, avec le changement d’état d’esprit qui les sous-tend au sein du prolétariat, ne sont pas un feu de paille et se poursuivent. Ces luttes ne peuvent que se développer face aux coups de boutoir de la crise et des attaques que réserve partout le capitalisme dans l’avenir.

Il doit aussi ressortir de cette situation qu’aux États-Unis comme ailleurs, la grève et les luttes contre les effets de la crise sont le terrain le plus favorable au développement du combat de classe et au développement de sa conscience. Dans ce contexte et avec cette perspective du futur certes encore lointain, où la classe aura davantage développé sa force collective et récupéré son identité de classe mais aussi sa capacité à politiser ses luttes, il ne fait aucun doute qu’elle sera aussi capable de répondre à la répression des migrants directement sur son terrain de mobilisation comme classe.

Wim, 26 juin 2025

 

 

1 « Face aux assauts xénophobes de Trump contre la classe ouvrière et au cri de “ [1]défense de la démocratie” [1], la classe ouvrière doit développer sa lutte sur son propre terrain ! [1] », publié sur le site web du CCI (juin 2025).

2 La duplicité de ce discours anti-Trump est à souligner : ce n’est nullement un souci de protéger les travailleurs immigrés qui est avancé. À preuve, c’est ce même gouverneur qui n’a pas hésité à appeler un contingent encore plus important de la garde nationale (8 000 hommes) en Californie en 2020 pour assurer le maintien de l’ordre par crainte des émeutes dans les jours qui ont suivi le meurtre de Georges Floyd

3 Il faut noter que Trump lui-même participe activement à cette joute verbale en disant que Gavin Newsom fait « un boulot horrible » et a même agité la menace d’une arrestation : « l’arrêter serait une bonne chose ».

4 Même si en réalité, cette assimilation masque que la situation et le contexte historique sont totalement différents d’une période à l’autre : le fascisme est une conséquence de l’écrasement physique et idéologique du prolétariat au cœur de la contre-révolution alors que la montée du populisme est un pur produit du degré de pourrissement de la bourgeoisie au sein de la période de décomposition du capitalisme décadent. Mais la fonction mystificatrice de ces idéologies reste la même. Lire notre brochure Fascisme et démocratie : deux expressions de la dictature du capital [2].

5 Cf. « La dynamique de la lutte de classes depuis 2022 [3] » Revue internationale n° 173 (mars 2025) et plus particulièrement la partie 1 sur « la maturation souterraine de la conscience de classe ».

6 Cf. « Grèves aux États-Unis, au Canada, en Italie… Depuis trois ans, la classe ouvrière se bat contre l’austérité [4] ! ».

Géographique: 

  • Etats-Unis [5]

Personnages: 

  • Donald Trump [6]

Récent et en cours: 

  • anti-populisme [7]

Rubrique: 

Campagnes idéologiques

De 1914 au génocide des palestiniens à Gaza: Une chaine ininterrompue de massacres

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Depuis plus d’un an et demi, nous assistons aux opérations de l’armée israélienne dans la bande de Gaza. Au nom du «droit d’Israël à se défendre», Netanyahou prétend traquer les commandos meurtriers du Hamas dans leurs tunnels et partout où le groupe terroriste aurait trouvé refuge, que ce soit dans les hôpitaux, les écoles ou les camps de réfugiés, «pour libérer», affirme-t-il, les otages du 7 octobre encore en vie.

Mais le gouvernement israélien se soucie comme d’une guigne des otages, simples prétextes à ses sordides objectifs impérialistes : Netanyahou et sa clique ont ainsi annoncé vouloir occuper pour toujours l’ensemble de la bande de Gaza… entièrement épurée de la population arabe ! Pour ce faire, la bourgeoisie israélienne ne lésine pas sur les moyens. L’armée fait preuve d’une cruauté sans borne dans cette prison à ciel ouvert : entre les monceaux de cadavres, la population, ballottée de zone en zone, au nord un jour, au sud le lendemain, plongée dans le désespoir et manquant de tout, vit dans la peur permanente des crimes abjects de la soldatesque, des bombes, de la faim, de la maladie. Dans le même temps, les attaques et la politique d’expulsion se sont intensifiées en Cisjordanie, où des milliers de Palestiniens sont terrorisés et contraints de fuir.

Pour Netanyahou et les fanatiques religieux qui l’entourent, éliminer les Palestiniens de la surface de la Terre est désormais un objectif assumé : quand l’armée ne tire pas sciemment sur des foules apeurées, elle ne cesse d’entraver l’approvisionnement en nourriture et en biens de première nécessité, affamant sans vergogne adultes, vieillards et enfants. Pendant plus de trois mois, le gouvernement a même entièrement bloqué l’approvisionnement sous des prétextes tellement extravagants qu’ils n’étaient en eux-mêmes qu’une énième provocation, un aveu à peine dissimulé d’épuration ethnique. Et tout cela avec la complicité active de l’Égypte et de la Jordanie qui s’émeuvent officiellement du sort des Palestiniens pour mieux les étrangler en leur interdisant de quitter cet enfer.

Partout dans le monde, nous assistons à une immense indignation et des protestations face aux crimes qui se déroulent sous nos yeux. Des manifestations ont lieu dans de nombreuses villes en faveur de l’arrêt des combats, au cri de «Free Palestine ! ».[1]  Même les dirigeants de plusieurs pays européens, après avoir louvoyé pendant des mois, se sentent désormais contraints de condamner les exactions de Tsahal à Gaza, voire de dénoncer la réalité d’un génocide en cours, tel le Premier ministre espagnol, Pedro Sánchez, qui s’est récemment exprimé contre «une situation catastrophique de génocide». [2]

Mais derrière ces déclarations, il n’y a qu’hypocrisie et mensonge. La politique de destruction systématique à Gaza n’est pas une exception. Bien au contraire ! Loin d’un «monde en paix», toute l’histoire du capitalisme décadent montre que la société s’enfonce inexorablement dans la barbarie et qu’aucune fraction de la bourgeoisie n’est en mesure d’y mettre un terme.

Une chaîne ininterrompue de violence

Au XIXe siècle, Karl Marx avait déjà montré que le capitalisme est venu au monde dans la violence, les massacres, la destruction et le pillage, «suant le sang et la boue par tous les pores» : «La découverte des contrées aurifères et argentifères de l’Amérique, la réduction des indigènes en esclavage, leur enfouissement dans les mines ou leur extermination, les commencements de conquête et de pillage aux Indes orientales, la transformation de l’Afrique en une sorte de garenne commerciale pour la chasse aux peaux noires, voilà les procédés idylliques d’accumulation primitive qui signalent l’ère capitaliste à son aurore».[3] Le capital primitif nécessaire à la révolution industrielle n’est pas tombé miraculeusement du ciel ; son accumulation initiale n’a pu exister que par la spoliation, le brigandage et l’esclavage. De fait, l’histoire des premières puissances capitalistes est une succession d’ignominies, bien éloignée des idéaux de sa philosophie des Lumières : depuis le génocide à grande échelle des peuples amérindiens (entre 80 et 100 millions de victimes !), le développement du capitalisme s’est fait partout dans le sang. Que ce soit la Grande-Bretagne (génocide des Aborigènes d’Australie, entre autres nombreux exemples), la France (extermination d’un tiers de la population algérienne à partir de 1830), l’Allemagne (génocide des Héréros et des Namas en Namibie entre 1904 et 1908), la Russie (1 à 2 millions de victimes lors du nettoyage ethnique des Circassiens entre 1864 et 1867), les États-Unis (lors de la conquête de l’Ouest, par exemple) et même le «petit pays» qu’était la Belgique (et ses 10 millions de morts aux Congo !), toutes les bourgeoisies ont trempé dans les pires atrocités. Cette violence s’est aussi exprimée à l’égard de la paysannerie issue de la société traditionnelle, comme en témoigne la cruauté que la Grande-Bretagne a exercée sur les paysans irlandais.

Le capitalisme est synonyme de violence structurelle et institutionnalisée, mais le processus a pris un tournant qualitatif nouveau après la Première Guerre mondiale. L’Internationale communiste, lors de son congrès fondateur en 1919, avait clairement identifié l’entrée du capitalisme dans sa période de décadence : «Une nouvelle époque est née : l’époque de désagrégation du capitalisme, de son effondrement intérieur. L’époque de la révolution communiste du prolétariat». Là où les conquêtes de l’ascendance avaient permis aux puissances capitalistes de développer et d’universaliser les nouveaux rapports de production, la Première Guerre mondiale a, au contraire, signifié que, faute d’espace et de marchés suffisants, la conquête devait désormais s’opérer, non plus essentiellement sur des «terres vierges» mais par la confrontation à mort avec les autres puissances capitalistes.

Ainsi, alors que les violences de la période d’ascendance du capitalisme avaient au moins permis le développement des forces productives, celles de la décadence ont représenté une formidable chaîne de destructions qui n’a cessé de s’étendre et de s’approfondir : «Souillée, déshonorée, pataugeant dans le sang, couverte de crasse ; voilà comment se présente la société bourgeoise, voilà ce qu’elle est. Ce n’est pas lorsque, bien léchée et bien honnête, elle se donne les dehors de la culture et de la philosophie, de la morale et de l’ordre, de la paix et du droit, c’est quand elle ressemble à une bête fauve, quand elle danse le sabbat de l’anarchie, quand elle souffle la peste sur la civilisation et l’humanité qu’elle se montre toute nue, telle qu’elle est vraiment […] Une chose est certaine, la guerre mondiale représente un tournant pour le monde. C’est une folie insensée de s’imaginer que nous n’avons qu’à laisser passer la guerre, comme le lièvre attend la fin de l’orage sous un buisson pour reprendre ensuite gaiement son petit train. La guerre mondiale a changé les conditions de notre lutte et nous a changés nous-mêmes radicalement».[4]

Lors de la Première Guerre mondiale, les meurtres de masse scientifiquement planifiés (comme les attaques au gaz) et les exactions organisées à très grande échelle ont commencé à faire leur apparition, comme lors des génocides des Grecs pontiques ou des Arméniens au cours desquels des millions de personnes ont été tuées et déplacées. C’est pourquoi l’Internationale communiste avait très clairement identifié que face à un capitalisme devenu obsolète, l’alternative qui s’offrait désormais à l’humanité était soit le socialisme, soit la barbarie : «L’humanité, dont toute la culture a été dévastée, est menacée de destruction totale […]. Le résultat final du mode de production capitaliste est le chaos, et ce chaos ne peut être vaincu que par la plus grande classe productive : la classe ouvrière».

Depuis, le capitalisme n’a cessé de répandre la mort et de semer la barbarie : les expulsions, les génocides, le nettoyage ethnique, les politiques de famine sont devenues des armes ordinaires de guerre utilisées sans interruption par tous les belligérants à une échelle sans précédent dans l’histoire de l’humanité. Après la Première Guerre mondiale, avant même que les horreurs de la Seconde ne commencent, cette chaîne de violences s’est donc poursuivie. Des atrocités ont, par exemple, été perpétrées, cette fois non pas contre un «ennemi étranger», mais contre les paysans ukrainiens (Holodomor) lors d’une famine organisée par Staline (entre 2,6 et 5 millions de morts), ou contre la population russe, morte par millions au travail dans les goulags.

Seconde Guerre mondiale : l’implacable logique du capitalisme en décadence

La chaîne de violence a fini par atteindre un niveau supérieur de barbarie lors de la Seconde Guerre mondiale avec 60 à 80 millions de morts en 6 ans seulement, sans compter les innombrables victimes de la faim, de la maladie ou de la répression après la fin des combats. Ce conflit s’inscrit de bout en bout dans la même logique que celui de 1914-1918, mais à une échelle encore plus meurtrière, reflétant l’approfondissement de la crise historique du système.

Les atrocités de masse du régime nazi et de ses alliés sont largement documentées, mais c’est sans aucun doute la mise à mort industrialisée de 3 millions de personnes, en grande majorité juives, dans les camps d’extermination (sur 6 millions de juifs exterminés au total), qui exprime le plus clairement le sommet de barbarie qu’a représenté ce conflit. Mais si les nazis étaient d’effroyables barbares, il ne faut pas oublier qu’ils exprimaient la barbarie d’un système décadent, réduit aux plus ignobles extrémités dans la concurrence à mort entre tous les États et toutes les factions bourgeoises.

Ce qui est, en revanche, bien moins médiatisé, ce sont les crimes des Alliés durant la guerre, y compris à l’égard des Juifs. Il est désormais établi que les Alliés connaissaient parfaitement l’existence des camps d’extermination, dès leur mise en œuvre en 1942, tout comme le détail des méthodes d’extermination, le nombre de victimes déjà liquidées et à venir.[5]  Pourtant, ni le gouvernement britannique, ni celui des États-Unis, ni celui de l’URSS n’ont entrepris d’action pour, si ce n’est stopper, au moins freiner le massacre. Pas même une voie ferrée bombardée ! Au lieu de cela, ils ont bombardé (avec de terrifiantes bombes incendiaires au phosphore) de façon répétée de nombreuses villes allemandes ne comportant que des populations civiles, notamment des banlieues ouvrières, comme à Leipzig, Hambourg (au moins 45,000 victimes civiles) et surtout Dresde. Ce dernier bombardement a occasionné d’innombrables victimes. Les estimations varient considérablement entre 25,000 et 200,000 morts. Nous ne sommes pas en mesure de déterminer le nombre de victimes, mais le bombardement de Dresde présente certaines particularités significatives de la barbarie déchaînée par les Alliés, tant par la mobilisation de moyens exceptionnels (1,300 bombardiers en une nuit et deux jours) que l’utilisation de bombes au phosphore «interdites» qui ont transformé la ville en véritable fournaise. Tous ces moyens ne prennent réellement leur sens que lorsqu’on sait que Dresde n’était pas une ville industrielle majeure, ni ne présentait de véritable intérêt stratégique. Elle comptait en revanche une énorme population de réfugiés qui avaient fui le front de l’Est en s’imaginant que Dresde ne serait pas bombardée. Le but de cet anéantissement exemplaire était de terroriser les populations et la classe ouvrière, en particulier, pour lui ôter toute velléité de se mobiliser sur son terrain de classe comme cela s’était déjà produit en 1943 dans plusieurs villes allemandes et italiennes. Dans un mémorandum du 28 mars 1945 adressé à l’État-major britannique, Winston Churchill écrivait à propos de ces bombardements : «Il me semble que le moment est venu de remettre en question le bombardement des villes allemandes effectué dans le but d’accroître la terreur, tout en invoquant d’autres prétextes. Sinon, nous irions nous emparer d’un pays ruiné de fond en comble. Par exemple, nous ne pourrions pas puiser en Allemagne des matériaux de construction pour nos propres besoins […]. La destruction de Dresde a semé un sérieux doute sur la conduite des bombardements alliés». Stupéfiant de cynisme !

Mais ces crimes n’ont finalement été qu’un préambule à l’immense tragédie qu’ont représenté les bombardements nucléaires, totalement inutiles d’un point de vue militaire, d’Hiroshima et de Nagasaki (environ 200,000 victimes), destinés à intimider le rival «soviétique». Et c’est avec le même cynisme, avec la même indifférence à l’égard des victimes, que les troupes russes ont stoppé les combats aux portes de Varsovie afin de laisser aux nazis le soin de mater l’insurrection en cours (160,000 à 250,000 civils tués). Il s’agissait pour la bourgeoisie stalinienne, hantée par le fantôme de la vague révolutionnaire de 1917, en pleine guerre mondiale, d’écraser toute possibilité de réaction prolétarienne et d’avoir les mains entièrement libres pour installer un gouvernement à sa botte. En Italie, Churchill a également freiné les combats pour permettre aux fascistes de réprimer les grèves qui se multipliaient en les laissant, selon ses propres mots, «mijoter dans leur jus».

Le capitalisme s’enfonce dans la barbarie généralisée

Depuis 1945, les massacres n’ont jamais cessé : notre planète n’a pas connu un seul jour dépourvu des conflits militaires. À peine la guerre terminée, la confrontation entre les deux nouveaux blocs rivaux aboutissait aux horreurs de la guerre froide : guerre de Corée (3 et 5 millions de morts), guerre du Vietnam (environ 2 millions de morts), première guerre d’Afghanistan (2 millions de morts selon les estimations) et d’innombrables guerres par pays interposés extrêmement meurtrières, comme la guerre Iran-Irak à la fin des années 1980 qui a fait au moins 1,2 million de morts.

Après la guerre froide, les massacres reprennent de plus belle, le monde prenant un tour d’autant plus chaotique et anarchique que la logique des blocs n’imposait plus aucune discipline aux différents États ou fractions. Une nouvelle dynamique de pourrissement apparaissait dans cette ultime phase de la décadence, celle de la décomposition. Les conflits sont alors devenus de plus en plus destructeurs, caractérisés par des coups de force à courtes vues sans objectifs stratégiques rationnels, si ce n’est semer le chaos parmi les rivaux.

Là aussi, les grandes démocraties ont les mains pleines de sang, comme en témoignent les guerres de Yougoslavie (au moins 130,000 morts), alimentées en armes par les États-Unis, la France et l’Allemagne. L’attitude des troupes de l’ONU pendant ce conflit, lorsqu’elles ont laissé les escadrons de la mort de Milosevic massacrer la population de Srebrenica en juillet 1995 (environ 8,000 tués) est aussi caractéristique du permanent cynisme de la bourgeoisie. On peut encore citer l’attitude des troupes françaises, sous mandat de l’ONU, pendant la guerre du Rwanda dans les années 1990, qui ont été complices du génocide des Tutsis (1 million de morts). Les grandes puissances se sont également directement impliquées dans les massacres à grande échelle, semant le chaos partout où elles sont intervenues, en particulier en Afghanistan (165,000 morts, officiellement, sans doute davantage), en Irak (1,2 million de personnes tuées) et aujourd’hui, au Moyen-Orient et en Ukraine, conflit dont le nombre de victimes s’élève déjà à plus d’un million de morts. La liste est sans fin.

Gaza, une illustration du futur du capitalisme

La chaîne de violence qui a traversé le XXe siècle aboutit désormais, par la menace de la guerre généralisée, des risques atomiques ou de la destruction de l’environnement, à une possible disparition de la civilisation, voire de l’humanité toute entière. Si les scènes d’horreur à Gaza sont particulièrement révoltantes, la population ukrainienne et certaines régions de Russie vivent aussi depuis plus de trois ans sous les bombes et une politique de terreur assumée, avec le soutien ouvertement va-t-en-guerre de ceux qui s’indignent aujourd’hui du sort des Palestiniens. Dans le même temps, les millions de personnes qui souffrent de la guerre au Soudan, au Congo, au Yémen et dans tant d’autres régions du monde ne retiennent guère l’attention des médias. Rien qu’au Soudan, 12 millions de personnes ont tenté en vain de fuir la guerre, et des millions d’autres sont menacées de mourir de faim sous le regard indifférent de toutes les «démocraties». Le Sahara est à feu et à sang, le Proche-Orient s’enfonce plus que jamais dans le chaos. L’Asie est sous de fortes tensions et au bord de la guerre. En Amérique du Sud, les régions où sévissent les affrontements entre gangs rivaux ressemblent à s’y méprendre à des zones de guerre, comme en témoigne la situation catastrophique d’Haïti. Même aux États-Unis, les prémisses d’une potentielle guerre civile se font sentir. Le capitalisme offre aujourd’hui une image d’apocalypse et il est, à ce titre, frappant de constater que les champs de ruines, typiques de la fin de la Seconde Guerre mondiale, ont fait leur apparition en quelques semaines en Ukraine et à Gaza.

C’est dans ce processus mortifère que les guerres au Moyen-Orient s’inscrivent. Symbole de l’impasse dans laquelle s’enfonce le capitalisme, Israël lançait en mai une nouvelle offensive dans la bande de Gaza au moment même où Trump effectuait une tournée des pays arabes, où il célébrait une succession d’accords commerciaux et de projets d’investissement, dont une grande partie concernait, bien sûr, des ventes d’armes (142 milliards de dollars rien qu’avec l’Arabie saoudite !).

La bourgeoisie européenne n’est pas en reste en matière de cynisme. Tout en s’indignant un peu tardivement du nettoyage ethnique des Palestiniens et en menaçant (sans trop d’insistance) Israël de sanctions, elle se réunissait au même moment en Albanie au sommet de la Communauté politique européenne pour rallier les soutiens à l’Ukraine. Sa principale préoccupation n’est pas tant d’aider les réfugiés, ni les victimes de la politique génocidaire israélienne, ni les millions de réfugiés qui ont pris la fuite et tentent désespérément de rejoindre l’Europe. Leur seule préoccupation a été de mobiliser davantage d’armes et de soldats pour la guerre contre la Russie, tout en renforçant les mesures brutales contre les «clandestins».

Alors qu’une propagande du gouvernement israélien cherche à faire passer toute indignation face aux crimes de Gaza pour de l’antisémitisme[6] en instrumentalisant l’holocauste de façon ignoble, l’État hébreu, qui se présente comme le protecteur des Juifs, des descendants du génocide nazi,[7] s’est lui-même transformé en exterminateur. Rien d’étonnant à cela : l’État-nation n’est pas une catégorie transcendante, au-dessus de l’histoire, c’est la forme achevée de l’exploitation et de la concurrence capitaliste. Dans un monde dominé par la logique implacable de l’impérialisme et des rivalités de tous contre tous, chaque État, faible ou puissant, démocratique ou non, est un maillon de la chaîne de violence que le capitalisme inflige à l’humanité. Lutter pour la création d’un nouvel État, Israël hier, la Palestine aujourd’hui, c’est lutter pour institutionnaliser l’armement de nouveaux belligérants et alimenter un nouveau cimetière. C’est pourquoi tous les groupes d’extrême gauche qui appellent à soutenir la «cause palestinienne», choisissent de facto un camp armé et contribuent en fait à la perpétuation des massacres et non à la libération de l’humanité.

EG, 13 juillet 2025

 

 


[1]Cf. « Manifestations pro-palestiniennes dans le monde : Choisir un camp contre un autre, c’est toujours choisir la barbarie capitaliste ! [8] », publié sur le site web du CCI (mai 2024).

[2]Sánchez, comme tous ses homologues, ne s’est pas exprimé ainsi par bonté d’âme : l’Espagne déploie des trésors de séduction en direction des pays arabes pour tenter de s’imposer en acteur central de l’espace méditerranéen. Lorsque les intérêts espagnols étaient alignés sur ceux d’Israël, le PSOE n’a jamais levé un sourcil pour protester contre les agissements de Tsahal.

[3]Karl Marx, Le Capital (1867).

[4]Rosa Luxemburg, La crise de la social-démocratie (1915).

[5]C’est un fait documenté depuis longtemps par les historiens que la publication des archives de l’ONU en 2017 [9] a rendu en quelque sorte officiel.

[6]Ce qui ne retire rien à la réalité d’un antisémitisme montant dans la société, y compris dans les rangs de la gauche du capital.

[7]Sur les mensonges du sionisme dans la période de décadence, voir : « Antisémitisme, sionisme, antisionisme : tous sont les ennemis du prolétariat [10] », disponible sur le site web du CCI.

Personnages: 

  • Benyamin Netanyahou [11]
  • Pedro Sanchez [12]
  • Karl Marx [13]
  • Winston Churchill [14]
  • Slobodan Milošević [15]

Questions théoriques: 

  • Guerre [16]
  • Impérialisme [17]

Rubrique: 

Barbarie du capitalisme

Permanence en ligne, samedi 26 juillet 2025 à 15h

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Le Courant communiste international organise une permanence en ligne (en français) le samedi 26 juillet 2025 à 15h. Ces permanences sont des lieux de débat ouverts à tous ceux qui souhaitent rencontrer et discuter avec le CCI. Nous vous invitons vivement à venir débattre afin d’approfondir la réflexion sur les enjeux de la situation, confronter les positions et les questionnements, contribuer à la clarification des questions politiques.

Les camarades qui souhaitent participer à cette permanence en ligne nous adresseront à l’adresse suivante un message pour confirmer leur participation, en signalant quelles questions ils voudraient aborder, afin de nous permettre d’organiser au mieux les débats : [email protected] [18] ou dans la rubrique « contact [19] ».

Les modalités techniques pour se connecter à la permanence seront communiquées par mail ultérieurement.

 

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