Le Courant communiste international organise une permanence en ligne le samedi 2 décembre 2023 à 15h.
Ces permanences sont des lieux de débat ouverts à tous ceux qui souhaitent rencontrer et discuter avec le CCI. Nous invitons vivement tous nos lecteurs, contacts et sympathisants à venir y débattre afin de poursuivre la réflexion sur les enjeux de la situation et confronter les points de vue.
Les lecteurs qui souhaitent participer aux permanences en ligne peuvent adresser un message sur notre adresse électronique ([email protected] [1]) ou dans la rubrique “contact [2]” de notre site internet, en signalant quelles questions ils voudraient aborder afin de nous permettre d’organiser au mieux les débats. Les modalités techniques pour se connecter à la permanence seront communiquées par retour de courriel.
Le 7 octobre, sous une pluie de roquettes, une horde d’islamistes rependait la terreur sur les localités israéliennes entourant la bande de Gaza. Au nom d’une « juste vengeance » contre « les crimes de l’occupation », au nom des « musulmans du monde entier » contre le « régime sionisme », le Hamas et ses alliés ont lancé des milliers de « combattants » fanatisés commettre les pires atrocités sur des civils sans défense, des femmes, des vieillards et même des enfants. La sauvagerie du Hamas n’a eu aucune limite : assassinats, viols, tortures, enlèvements, des écoles ciblées, des innocents pourchassés jusque dans leur maison, des milliers de blessés…
Les ignobles exactions du Hamas à peine repoussées, Tsahal déchaînait à son tour toute sa puissance meurtrière sur la bande de Gaza au nom du combat de « la lumière » contre « les ténèbres ». À l’heure où nous écrivons ces lignes, l’aviation israélienne bombarde sans relâche l’enclave surpeuplée sur laquelle règne le Hamas, emportant sans distinctions civiles et terroristes, tandis que Tsahal vient de couper la bande de Gaza en deux et d’encercler sa capitale. En faisant « pleuvoir le feu de l’enfer sur le Hamas », le gouvernement de Netanyahou rase aveuglément les habitations et emporte lui aussi dans la tombe des milliers de victimes innocentes, dont plusieurs milliers d’enfants.
L’attaque du Hamas a sidéré le monde entier. Israël, un État dont la bourgeoisie cultive jour après jour, année après année, un sentiment de citadelle assiégée dans la population, un État doté de services de renseignement, le Mossad et le Shin Bet, parmi les plus réputés du monde, un État allié de longue date des États-Unis et leur arsenal de surveillance… Israël n’a, semble-t-il, rien vu venir : ni les exercices suspects du Hamas, ni la concentration des milliers de roquettes et d’hommes. L’État hébreu n’a pas non plus tenu compte des multiples avertissements, notamment ceux de l’Égypte voisine.
Plusieurs hypothèses peuvent expliquer cette surprise :
– Netanyahou et sa clique sont tellement divisés et stupides, marqués par le poids du populisme et des pires aberrations religieuses, centrés sur la défense de leurs petits intérêts immédiat et obsédés par le contrôle de la Cisjordanie et la « reconquête de la terre promise », qu’ils ont peut-être sous-estimé l’imminence de l’attaque en concentrant les forces de Tsahal dans cette région.
– Tellement contestée par une partie de la bourgeoisie israélienne, de l’armée et des services secrets, il est aussi possible que Netanyahou ait délibérément ignoré les alertes pour tenter de reprendre le contrôle de la situation politique en Israël en réalisant « l’union nationale ». Comme il est tout à fait possible qu’une partie de l’appareil d’État n’ait pas informé le gouvernement de l’imminence de l’attaque pour l’affaiblir davantage.
Ce qui est sûr, en tout cas, c’est qu’avant le 7 octobre, Netanyahou a fait tout son possible pour renforcer le pouvoir et les moyens du Hamas dans la mesure où cette organisation était, comme lui et l’ensemble de la droite Israélienne, totalement opposée aux accords d’Oslo de 1993 (1) qui prévoyaient une autonomie de la Palestine. C’est « Bibi » lui-même qui a revendiqué cette politique : « Quiconque veut contrecarrer la création d’un État palestinien doit soutenir le renforcement du Hamas et transférer de l’argent au Hamas. Cela fait partie de notre stratégie » Ces propos ont été tenus par Netanyahou le 11 mars 2019 aux députés du Likoud (rapportés par le grand quotidien israélien Haaretz du 9 octobre dernier).
Pour le moment, il est difficile de déterminer les causes de ce fiasco des forces de sécurité israéliennes. Mais chacune des deux hypothèses, tout comme la dynamique dans laquelle s’enfonce le Moyen-Orient révèlent le chaos croissant qui règne dans l’appareil politique de la bourgeoisie israélienne : instabilité des coalitions gouvernementales, corruption massive, procès pour fraude, magouilles législatives, réforme judiciaire très contestée qui dissimule mal des règlements de comptes au sein de l’appareil d’État, délires suprémacistes des ultra-orthodoxes… Tout cela dans un contexte de hausse de l’inflation et d’explosion considérable de la pauvreté.
Quant aux prétendus « résistants » du Hamas, la présence-même de cette organisation, concurrente d’une OLP pourrie jusqu’à la moelle, à la tête de la bande de Gaza est une expression caricaturale du chaos et de l’irrationalité dans laquelle a plongé la bourgeoisie palestinienne. Quand le Hamas ne réprime pas dans le sang les manifestations contre la misère comme en mars 2019 (ce qui laisse suffisamment entrevoir le sort du « peuple palestinien » une fois « libéré » du « colonialisme sioniste »…), quand ses dirigeants mafieux ne se gavent pas d’aides internationales (le Hamas est une des plus riches organisations terroristes de la planète), quand il ne fomente pas d’attaques terroristes, ce groupe sanguinaire prêche une idéologie des plus obscurantistes, racistes et délirantes.
L’État d’Israël et le Hamas, à des moments et avec des moyens différents, ont pratiqué la politique du pire qui a conduit aux massacres d’aujourd’hui. Une politique qui, en fin de compte, ne pourra bénéficier à aucun des deux belligérants mais qui va étendre encore plus les destructions et la barbarie.
Le conflit israélo-palestinien n’a évidemment rien d’un conflit strictement local. Moins de deux ans après le déclenchement de la guerre en Ukraine, alors que toute une série de conflits se ravivent dans les Balkans, dans le Caucase ou le Sahel, cette conflagration sanglante n’est pas qu’un énième épisode d’un conflit qui dure depuis des décennies. Il s’agit, au contraire, d’une nouvelle étape significative dans l’accélération du chaos mondial.
Dans un avenir proche, l’hypothèse qu’Israël soit contraint de mener une guerre sur trois fronts contre le Hamas, le Hezbollah et l’Iran n’est pas à écarter. Une extension du conflit aurait des répercussions mondiales majeures avec, en premier lieu, un énorme afflux de réfugiés venus de Gaza ou de la Cisjordanie et la déstabilisation des pays limitrophes d’Israël. Elle aurait également des conséquences immédiates particulièrement dévastatrices pour l’ensemble de l’économie mondiale, compte tenue de l’importance du Moyen-Orient dans la production d’hydrocarbures.
L’importation du conflit en Europe, avec une série d’attentats meurtriers, n’est aussi pas à négliger. Déjà, un attentat revendiqué par l’État islamique a été perpétré en Belgique. Un professeur a également été sauvagement assassiné en France le 13 octobre par un jeune islamiste, moins d’une semaine après l’offensive du Hamas.
Mais il ne suffit pas d’attendre l’extension du conflit pour en mesurer la dimension immédiatement internationale. (2) L’ampleur de l’attaque du Hamas et le niveau de préparation qu’elle a exigé laissent peu de doutes sur l’implication de l’Iran qui est visiblement prête à mettre le feu à toute la région pour la défense de ses intérêts stratégiques immédiats et tenter de sortir de l’isolement. C’est un véritable piège qu’a tendu la République islamique à Netanyahou. C’est aussi la raison pour laquelle Téhéran et ses alliés ont multiplié les provocations avec les tirs de missiles du Hezbollah et des Houthis (Yémen) sur des positions israéliennes. La Russie a sans doute également joué un rôle dans l’offensive du Hamas : c’est un moyen, du moins elle l’espère, de fragiliser le soutien des États-Unis et de l’Europe à l’Ukraine.
Même si la violence ne devait pas se répandre à tout le Moyen-Orient dans l’immédiat, la dynamique de la déstabilisation est inéluctable. À ce titre, la situation ne peut qu’inquiéter la Chine : cela fragiliserait, non seulement, son approvisionnement en hydrocarbures, mais représenterait aussi une entrave considérable à la construction de ses « routes de la soie » avec ces gigantesques infrastructures portuaires, ferroviaires ou d’hydrocarbures. Cependant, la Chine, qui se retrouve ici dans une position ambivalente, pourrait également contribuer au chaos en finissant par soutenir ouvertement l’Iran, espérant ainsi desserrer la pression américaine dans le Pacifique.
Ce conflit montre à quel point chaque état applique de plus en plus, pour défendre ses intérêts, une politique de « terre brûlée », en cherchant, non plus à gagner en influence ou conquérir des intérêts, mais à semer le chaos et la destruction chez ses rivaux.
Cette tendance à l’irrationalité stratégique, aux visions à court terme, à l’instabilité des alliances et au chacun pour soi n’est pas une politique arbitraire de tel ou tel État, ni le produit de la seule stupidité de telle ou telle fraction bourgeoise au pouvoir. Elle est la conséquence des conditions historique, celles de la décomposition du capitalisme, dans lesquelles s’affrontent tous les États. (3) Avec le déclenchement de la guerre en Ukraine, cette tendance historique et le poids du militarisme sur la société se sont profondément aggravés. Le conflit israélo-palestinien confirme à quel point la guerre impérialiste est désormais le principal facteur de déstabilisation de la société capitaliste. Produit des contradictions du capitalisme, le souffle de la guerre nourrit en retour le feu de ces mêmes contradictions, accroissant, par le poids du militarisme, la crise économique, le désastre environnemental, le démembrement de la société… Cette dynamique tend à pourrir tous les pans de la société, à affaiblir toutes les nations, à commencer par la première d’entre elles : les États-Unis.
Les chefs d’État occidentaux se sont précipités au chevet d’Israël avec, dans un premier temps, une certaine fébrilité et des doutes sur la meilleure manière de gérer la situation. On a ainsi vu le président français, une fois n’est pas coutume, se ridiculiser dans un grand-écart diplomatique, appelant à mobiliser contre le Hamas la coalition créée en 2014 contre l’État islamique, avant de piteusement rétropédaler dans la soirée.
En se ruant à Tel Aviv et dans les pays voisins d’Israël, les puissances européennes cherchent à profiter de la situation pour reprendre pieds dans la région. Mais c’est encore Biden qui a donné le ton en tentant de faire pression sur Israël pour éviter un bain de sang trop important dans Gaza. Il a également envoyé deux porte-avions dans la zone afin d’adresser un message de fermeté au Hezbollah et à l’Iran.
Lorsque les États-Unis ont opéré, sous l’ère Obama, leur « pivot stratégique » vers l’Asie (politique poursuivie par Trump et Biden), ils n’ont pour autant pas abandonné leur influence au Proche et Moyen-Orient. Washington a œuvré, avec les Accords d’Abraham notamment, à établir un système d’alliance entre Israël et plusieurs pays arabes, en particulier l’Arabie Saoudite, pour contenir les aspirations impérialistes de l’Iran, déléguant à l’État hébreu la responsabilité du maintien de l’ordre.
Mais c’était sans compter la dynamique d’instabilité croissante des alliances et de tendance profonde au chacun pour soi. Car la bourgeoisie israélienne n’a cessé de faire passer ses propres intérêts impérialistes devant ceux des États-Unis. Alors que Washington privilégie une « solution » à deux États, Netanyahou a multiplié les annexions en Cisjordanie, risquant de mettre le feu à la région, tout en comptant sur le soutien militaire et diplomatique américain en cas d’aggravation du conflit. Les États-Unis se retrouvent aujourd’hui mis au pied du mur par Israël, contraints de soutenir la politique irresponsable de Netanyahou.
La réaction pour le moins musclée de Biden montre le peu de confiance que l’administration américaine accorde à la clique de Netanyahou et une inquiétude face à la perspective d’un embrasement catastrophique du Moyen-Orient. Le conflit israélo-palestinien est un nouveau point de pression sur la politique impérialiste des États-Unis, qui pourrait s’avérer calamiteux en cas d’élargissement. Washington devrait alors assumer une présence militaire considérable et un soutien à Israël qui ne pourraient que peser, non seulement sur l’économie américaine, mais également sur son soutien à l’Ukraine et, plus encore, sur sa stratégie pour endiguer l’expansion de la Chine.
Le discours pro-palestinien de la Turquie, membre « incorrigible » de l’OTAN, va également contribuer à affaiblir les États-Unis dans la région, tout comme les tensions entre Israël et plusieurs pays d’Amérique Latine, vont sans doute accentuer les tensions avec son parrain nord-américain. Washington tente donc d’empêcher que la situation échappe à tout contrôle… ambition parfaitement illusoire, à terme, compte tenu de la dynamique funeste dans laquelle sombre le Moyen-Orient.
Les images des exactions du Hamas et de Tsahal ont fait le tour du monde et, partout, la bourgeoisie nous a appelés à choisir un camp. Sur toutes les chaînes de télévision et dans tous les journaux, à gauche comme à droite, une immonde propagande belliqueuse, souvent grossière, parfois plus subtile, se déchaîne en intimant à chacun de choisir entre la « résistance palestinienne » et la « démocratie israélienne », comme s’il n’y avait d’autres choix que de soutenir l’une ou l’autre de ces cliques bourgeoises sanguinaires.
Une partie de la bourgeoisie, notamment en Europe et en Amérique du Nord, déchaîne une campagne féroce pour légitimer la guerre et les exactions de l’armée israélienne : « Nous défendons le droit d’Israël d’exister, de se défendre et de garantir la sécurité de son peuple. Et nous comprenons parfaitement qu’il faut combattre le terrorisme » (Meloni). Bien sûr, les bourgeoisies se parent de toutes les vertus humanitaires en déplorant hypocritement les victimes civiles dans la bande de Gaza. Mais, rassurez-vous, bonnes gens, Scholz en est certain : « Israël est un État démocratique guidé par des principes très humanitaires et nous pouvons donc être certains que l’armée israélienne respectera les règles découlant du droit international dans tout ce qu’elle fait ».
La bourgeoisie peut aussi s’appuyer sur ses partis de gauche pour alimenter sa sale propagande nationaliste. Quasiment tous prônent la défense de la Palestine. Leurs discours vont de la prétendue défense des populations palestiniennes victimes des bombardements au soutien sans vergogne des barbares du Hamas. Instrumentalisant le dégoût légitime que suscitent les bombardements à Gaza, des manifestations pro-palestiniennes gigantesques ont ainsi été organisées à Londres ou à Berlin.
Il est vrai que la classe ouvrière n’est aujourd’hui pas en mesure de s’opposer directement à la guerre et ses horreurs. Mais choisir un camp impérialiste contre un autre est un piège mortel. Parce que c’est accepter la logique de la guerre qui est « la haine, les fractures et les divisions entre les êtres humains, la mort pour la mort, l’institutionnalisation de la torture, la soumission, les rapports de force, comme seule logique de l’évolution sociale ». (4) Parce que c’est croire sur parole les mensonges éhontés que la bourgeoise répète à chaque conflit : « Après cette guerre, la paix reviendra ». Parce que c’est surtout se ranger derrière les intérêts de la bourgeoisie (défendre coûte que coûte le capital national quitte à conduire l’humanité dans la tombe) et renoncer au combat pour la seule perspective réellement capable de mettre un terme à la dynamique meurtrière du capitalisme : le combat pour la défense des intérêts historique du prolétariat, le combat pour le communisme.
Les ouvriers en Israël et en Palestine vont très certainement se laisser embarquer, dans leur grande majorité, sur le terrain du nationalisme et de la guerre. Cependant, à travers la série inédite de luttes dans de nombreux pays, en Grande-Bretagne, en France et aux États-Unis notamment, la classe ouvrière a montré qu’elle était capable de se battre, si ce n’est contre la guerre et le militarisme eux-mêmes, mais contre les conséquences économiques de la guerre, contre les sacrifices exigés par la bourgeoisie pour alimenter son économie de guerre. C’est une étape fondamentale dans le développement de la combativité et, à terme, de la conscience de classe. (5) La guerre au Moyen-Orient, avec l’approfondissement de la crise et les besoins supplémentaires en armements qu’elle va engendrer aux quatre coins de la planète, ne fera qu’accroître les conditions objectives de cette rupture.
Mais cette guerre porte en elle des dangers encore imprévisibles pour la classe ouvrière. Si les massacres devaient encore s’aggraver ou s’étendre, le sentiment d’impuissance et les divisions au sein de la classe ouvrière risquent de constituer un obstacle significatif pour le développement de son effort de combativité et de réflexion. Comme en témoignent les manifestations pro-palestiniennes, le conflit au Proche-Orient risque d’avoir un impact très négatif sur la classe ouvrière, particulièrement en France, au Royaume-Uni ou en Allemagne, pays dans lesquels la présence de nombreux juifs et musulmans, conjuguée au discours incendiaire des gouvernements, rend la situation plus qu’explosive.
La guerre israélo-palestinienne provoque sans conteste un sentiment d’impuissance et des déchirures dramatique au sein de la classe ouvrière. Mais l’immensité des dangers et de la tâche à accomplir ne doivent pas nous pousser au fatalisme. Si, aujourd’hui, la classe dominante bourre le crâne des ouvriers avec sa propagande nationaliste et guerrière, la crise dans laquelle s’enfonce le capitalisme crée aussi les conditions pour qu’éclatent, à terme, des luttes massives et qu’émerge une réflexion, d’abord dans les minorités révolutionnaires, puis au sein de la classe tout entière.
EG, 6 novembre 2023
1 Signés par Arafat, ancien président de l’OLP, et Yitzhak Rabin, premier ministre d’Israël.
2 Les mensonges éhontés des gauchistes et des staliniens de tous poils, qui déforment la position des bolcheviques sur les luttes de libération nationale (déjà erronée à l’époque) pour justifier leur soutien cynique à la « cause palestinienne » au nom de la lutte d’un « peuple opprimé » contre le « colonialisme sioniste », est une pure hypocrisie. Il est plus qu’évident que le Hamas est un pion dans le grand échiquier impérialiste international, largement soutenu et armé par l’Iran et, dans une moindre mesure, par la Russie.
3 À ce sujet, nous invitons nos lecteurs à consulter deux de nos textes sur le sujet :
– l’actualisation de « Militarisme et décomposition [4] », Revue internationale n° 168 (2022) ;
– le troisième manifeste du CCI : « Le capitalisme mène à la destruction de l’humanité… Seule la révolution mondiale du prolétariat peut y mettre fin [5] », Revue internationale n° 169 (2022).
4 Troisième manifeste du CCI : « Le capitalisme mène à la destruction de l’humanité… Seule la révolution mondiale du prolétariat peut y mettre fin [5] », Revue internationale n° 169 (2022).
5 Pour développer la réflexion sur la réalité de la rupture qui s’opère actuellement au sein de la classe ouvrière : « La lutte est devant nous ! [6] », Révolution internationale n° 499 (2023).
Une fois de plus, la bourgeoisie de tous bords, devant les cadavres, l'impuissance, le désespoir et la souffrance de centaines de milliers de personnes, en grande majorité des travailleurs, se montre dans toute sa bassesse et sa vilenie à l'occasion de l'ouragan Otis, qui a frappé Acapulco et ses environs (environ un million d'habitants) avec une force de 250 km/h pendant deux heures, frappant tout sur son passage.
L'état de Guerrero, et en particulier la municipalité d'Acapulco, est une région avec une concentration de zones touristiques où sont installés des hôtels et des condominiums luxueux, mais en même temps, il y a une dissémination désordonnée de colonies, habitées par des travailleurs et une grande masse appauvrie qui, face à des pénuries chroniques, deviennent des proies faciles pour les offres des mafias qui opèrent avec la drogue en collusion avec le gouvernement et les hommes d'affaires "respectables". Les données officielles, bien que biaisées, peuvent néanmoins être utilisées pour mettre en évidence la situation de la population dont le travail crée les profits des employeurs. Les données de 2022 montrent que 52% des habitants d'Acapulco sont pauvres et que 16,7% sont au seuil de l'extrême pauvreté[1]. C'est précisément cette population qui a été la plus touchée, et c'est pourquoi Otis a mis en évidence le caractère destructeur de la bourgeoisie, qui se manifeste dans la dégradation de l'environnement dont cette classe est responsable, du fait de son incapacité à prévenir puis à limiter les effets de telles catastrophes, mais aussi à travers son l'hypocrisie par l'utilisation politique du malheur des prolétaires et des autres exploités.
L'ouragan Otis, de magnitude de 5, est de ce fait considéré comme un phénomène anormal, une exception par rapport à la classification scientifique. Les organismes chargés de surveiller ces phénomènes avaient estimé que la "tempête Otis" deviendrait un ouragan de catégorie 1, mais en peu de temps, elle est passée dans la catégorie 5. Bien que les études visant à comprendre et à expliquer la formation de ce phénomène ne soient pas terminées, des scientifiques tels que Suzana Camargo, de l'université de Columbia, Matthew Cappucci et Jason Samenow, du National Hurricane Center, et Jim Kossin, de la First Street Foundation, et d'autres, ont rapidement présenté leurs analyses et s'accordent à dire qu'il existe des preuves que le changement climatique est à l'origine de cet ouragan. Ils s'accordent aussi pour prédire que des phénomènes comme Otis se répéteront plus fréquemment, ce qui implique que le réchauffement climatique (l'océan habituellement à 26° était à 31°) - nié par des personnes et des secteurs de la bourgeoisie comme Trump - va conférer aux tempêtes tropicales un comportement imprévisible aux conséquences très destructrices, plaçant ainsi la population dans un état de vulnérabilité accrue. Il y a cependant une limite dans l'argumentation de ces scientifiques lorsqu'ils qualifient le phénomène du réchauffement climatique comme le "produit de l'homme"[2], la destruction de l'environnement étant le résultat du mode de production capitaliste.
En d'autres occasions, nous avons déjà mis en évidence que "le capitalisme a toujours pollué l'environnement, depuis le 19ème siècle où il était encore un facteur de progrès. L'accumulation du capital est le but suprême de la production capitaliste et peu importe le sort réservé à l'humanité ou à l'environnement... si c'est rentable, c'est bon ! […] Mais lorsque ce système entre dans sa phase de déclin historique au début du 20ème siècle, la destruction de l'environnement prend une autre dimension, elle devient implacable, à l'image du combat sans merci que se livrent les rats capitalistes entre eux pour se maintenir sur le marché mondial. Réduire au maximum les coûts de production pour être le plus compétitif possible est devenu une règle de survie incontournable. Dans ce contexte, les mesures visant à limiter la pollution industrielle constituent clairement une dépense insupportable "[3].
Il est d'ores et déjà clair que le réchauffement climatique, et la crise environnementale en général, constituent une menace pour l'humanité. Le Secrétaire général de l'ONU lui-même, Antonio Guterres (dans son message de septembre 2022), reconnaît que "la crise climatique nous tue", mais il ne dira jamais que c'est le capitalisme qui a généré cette crise.
Le gouvernement se réfugié derrière la soudaineté de la mutation d'une tempête en ouragan pour justifier son manque de prévention et expliquer l'ampleur des destructions qui ont provoqué l'isolement de la zone affectée en coupant les routes, les liaisons téléphoniques, l'électricité et immobilisant les aéroports. Autant d'excuses au retard de l'action de l'État pour secourir la population qui a tout perdu, meubles, vêtements mais aussi des membres de la famille.
Les témoignages recueillis par certains médias montrent l'abandon, pendant plusieurs jours, dans lequel a été laissée la population des quartiers et des agglomérations où vivent les travailleurs. Le gouvernement, qui prétend s'occuper "d'abord des pauvres", a envoyé l'armée, la marine et la garde nationale pour donner la priorité aux zones "importantes" pour la capitale. "Alors que les autorités s'efforçaient de rétablir l'ordre dans le centre touristique d'Acapulco - se frayant un chemin entre les arbres tombés devant les hôtels de grande hauteur et rétablissant l'approvisionnement en électricité - les personnes les plus pauvres de la ville [...] ont déclaré qu'elles se sentaient abandonnées..." (www.latimes.com/espanol [11]).
C'est dans ces maisons, où les services sont toujours précaires, que les morts et les disparitions se sont accumulées et que les pénuries ont conduit à la faim et à une spéculation extrême, en particulier sur les aliments. Par exemple, un kilo de tortilla, qui est l'aliment de base de la population, se vend, une semaine après la survenue d'Otis, jusqu'à 150 pesos (8,5 dollars) alors qu'il coûtait environ 20 pesos auparavant.
Les opposants de droite du gouvernement ont reçu comme un cadeau la nouvelle des destructions et des morts causées par l'ouragan. Bien qu'ils pleurnichent hypocritement et feignent la douleur, ils se réjouissent du fait que c'est précisément pendant la campagne électorale qu'Otis est apparu, car cela leur permet d'utiliser la négligence du gouvernement pour se montrer "critiques et responsables" et gagner la sympathie, en feignant d'oublier que le PRI et le PAN, lorsqu'ils étaient au gouvernement, se sont comportés de façon situation similaire. En effet, bien que López Obrador affirme, en prétendant se distinguer de ses adversaires, que "nous ne sommes pas pareils", ils le sont, car tant la droite dans l'opposition que la gauche au pouvoir agissent pour la défense et la protection du capital sans se soucier des vies humaines. À titre d'exemple, il convient de rappeler que, lors du tremblement de terre de 1985, dans les quartiers des usines, les militaires ont empêché les tentatives spontanées de sauvetage des travailleurs piégés dans les décombres, parce que la priorité était de s'occuper des machines et des coffres forts !
C'est l'hypocrisie et l'ambition qui se dégagent de chaque discours et de chaque acte du gouvernement et des opposants, et c'est pourquoi les travailleurs ne peuvent abandonner leur volonté et nourrir leur espoir dans aucun des camps bourgeois en conflit, car comme toutes les factions de la bourgeoisie dans le monde, leur véritable objectif est la recherche de la perpétuation de ce système d'exploitation.
Le scénario de la faim et de la mort que la bourgeoisie impose au monde avec les guerres et les désastres écologiques, avance comme un tourbillon destructeur qui ne laisse aucun doute sur le danger que représente le capitalisme pour l'humanité.
Ce que nous disions en 2005, face à la situation révélée par l'ouragan Katrina, est aujourd'hui plus clair et plus urgent à méditer par tous les exploités : " La guerre, la famine et les désastres écologiques, voilà le futur où le capitalisme nous mène. S'il y a un espoir pour l'avenir de l'humanité, c'est que la classe ouvrière mondiale développe la conscience et la compréhension de la véritable nature de la société de classe et prenne en main la responsabilité historique de se débarrasser de ce système capitaliste anachronique et destructeur et de le remplacer par une nouvelle société contrôlée par la classe ouvrière, ayant pour principe la solidarité humaine authentique et la réalisation des besoins humains "[4]
RM, 2 Novembre 2023
[1] Ils définissent les niveaux de pauvreté selon des critères techniques, de sorte que les "pauvres" sont les personnes qui couvrent de manière précaire leurs besoins de base en matière d'alimentation et de services, tandis que l'"extrême pauvreté" représente la population dont les revenus ne lui permettent pas de couvrir ses besoins minimaux en matière d'alimentation et encore moins pour d'autres services de base.
[2] Cet aspect a été particulièrement souligné par Cappucci et Samenow.
[3] Lire "Le monde à la veille d'une catastrophe environnementale (I) [12]" et "Le monde à la veille d'une catastrophe environnementale (II) - Qui est responsable ? [13]".
[4] Cyclone Katrina : le capitalisme est responsable de la catastrophe sociale [14]. Revue internationale n°123, 4ème trimestre 2005.
“On a su que le monde ne serait plus le même. Quelques personnes ont ri, d'autres ont pleuré mais la plupart sont restées silencieuses. Je me suis rappelé la phrase de l’Écriture hindoue, le Bhagavad Gita ; Vishnu tente de persuader le Prince d'accomplir son devoir et, afin de l'impressionner, prend sa forme aux bras multiples et dit: “Maintenant je suis devenu la Mort, le destructeur des mondes”. Je suppose que nous avons tous pensé cela, d'une façon ou d'une autre”
C’est ainsi que s’exprima Robert Oppenheimer en 1965 pour raconter ce qu'il ressentit lorsqu'il assista au premier essai nucléaire dans le désert du Nouveau Mexique en juillet 1945.
Le film de Christopher Nolan retrace le cas de conscience de ce scientifique, connu comme « le père de la bombe atomique ».
Il est vrai que Robert Oppenheimer a été dépassé par la monstruosité de ce à quoi il a grandement contribué : mettre au point un engin de mort qui dépassait de très loin ce qui existait auparavant. Cette nouvelle arme atomique allait faire 210 000 morts les 6 et 9 août 1945 à Hiroshima et Nagasaki. Sans compter le nombre incalculable des décès ultérieurs suite aux graves conséquences des effets des radiations qui ont perdurées de très longues années par la suite.
Alors oui, au cours de la guerre, la justification idéologique était toute trouvée pour le gouvernement américain. L’Allemagne nazi menait des recherches pour fabriquer une arme puissante et destructrice. La défense du « monde libre », de la démocratie, justifiait de tout faire pour combattre le nazisme, de développer des armes suffisamment puissantes capables de détruire cet ennemi de la civilisation qui exterminait les juifs.
Oppenheimer était juif et a été sensible à cette propagande.
Le processus de réalisation de la bombe fut lancé, Oppenheimer et son équipe de savants sont allé au bout de ses recherches. Il fit, à la veille de la Conférence de Potsdam, des essais concluants en plein désert du Sud des États-Unis en juillet 1945.
Mais alors, en 1945, pourquoi poursuivre ce programme militaire alors que l’Allemagne était vaincue ?
L’alibi de défense de la civilisation contre la barbarie nazie ne tenait plus.
Personnage très contradictoire, Oppenheimer était convaincu qu’il œuvrait pour la paix dans le monde en ayant construit un engin de mort dépassant tout ce qui avait été construit jusqu’alors, permettant d’éviter des guerres dans le futur par effet de dissuasion.
Le but de Truman, le président américain qui ordonna l’holocauste nucléaire, ainsi que son complice Winston Churchill était tout autre.
A l’opposé des tombereaux de mensonges colportés depuis 1945 sur la prétendue victoire de la démocratie synonyme de paix([1]), la seconde boucherie mondiale est à peine terminée que se dessine déjà la nouvelle ligne d’affrontement impérialiste qui va ensanglanter la planète. Yalta([2]) contenait la fracture impérialiste majeure entre le grand vainqueur de 1945, les États-Unis, et son challenger russe. Puissance économique mineure, la Russie put accéder, grâce à la Seconde Guerre mondiale, à un rang impérialiste de dimension mondiale, ce qui ne pouvait que menacer la superpuissance américaine. Dès le printemps 1945, l’URSS utilise sa force militaire pour se constituer un bloc dans l’Est de l’Europe. Yalta n’avait fait que sanctionner le rapport de forces existant entre les principaux requins impérialistes qui étaient sortis vainqueurs du plus grand carnage de l’histoire. Ce qu’un rapport de forces avait instauré, un autre pouvait le défaire. Ainsi, à l’été 1945, la véritable question qui se pose à l’État américain n’est pas de faire capituler le Japon le plus vite possible comme on nous l’enseigne dans les manuels scolaires, mais bien de s’opposer et de contenir la poussée impérialiste du « grand allié russe » !
C’est ainsi que ce film de Christopher Nolan veut montrer comment un brillant chercheur passionné de culture et pétris d’humanisme va se trouver au centre d’événements historiques qui le dépassent, mais dont il est à la fois acteur et victime de ceux-ci.
Mais ce film fait également une large part au contexte qui régnait lors des premières années de la guerre froide, celle du maccarthysme. La chasse aux éléments « subversifs », les « communistes » liés à l’URSS de Staline dont Oppenheimer sera victime ([3]) avant d’être ensuite réhabilité par J.F. Kennedy en 1962.
Dans le contexte actuel de guerre en Ukraine et de manœuvre de l’impérialisme américain contre la Russie, ce film semble apparaître comme prémonitoire. Vu la barbarie de la Russie en Ukraine actuellement, la politique américaine et anglaise à la fin de la Seconde Guerre mondiale n’était-elle pas justifiée ?
L’industrie du cinéma a depuis longtemps été largement utilisée pour la propagande des États. Déjà, avant la Seconde Guerre mondiale, l’État américain a demandé à Walt Disney d’aller promener sa petite souris en Amérique du Sud pour contrer la montée de la propagande nazie.
L’une des conditions du plan Marshall, en 1947, pour les pays européens l’acceptant était de laisser diffuser largement les œuvres cinématographiques américaines dans les salles de cinéma. Encore une fois, il s’agissait de contrer l’influence grandissante de l’URSS, au lendemain de la guerre, en donnant une image démocratique, de liberté, des États-Unis.
Le combat idéologique entre les deux blocs a été assimilé à la lutte de la « démocratie » contre la dictature «communiste». Chaque fois, les démocraties occidentales ont prétendu mener le combat contre un système fondamentalement différent du leur, contre des « dictatures » ([4]). Il n'en est rien : il s’agit bien de deux politiques issues du même système capitaliste !
Cette vision idyllique et naïve de la «démocratie» est un mythe. La «démocratie» est le paravent idéologique qui sert à masquer la dictature du capital dans ses pôles les plus développés. Il n'y a pas de différence fondamentale de nature entre les divers modèles que la propagande capitaliste oppose les uns aux autres pour les besoins de ses campagnes idéologiques de mystification. Tous les systèmes soi-disant différents par leur nature, qui ont servi de faire-valoir à la propagande démocratique depuis le début du siècle, sont des expressions de la dictature de la bourgeoisie, du capitalisme.
Comme l’affirmait Oppenheimer en 1945, le monde ne sera en effet plus jamais le même.
Le capitalisme c’est la guerre. Depuis la fin de la Seconde guerre mondiale, il n’y a pas eu de Troisième Guerre mondiale. La compétition entre les deux blocs américain et russe, est restée une « guerre froide », dans le sens où elle n'a jamais pris la forme d’un conflit ouvert. Elle fut plutôt menée à travers une série de guerres par procuration entre États locaux et autres « mouvements de libération nationale » accomplissant la sale besogne alors que les deux superpuissances fournissaient les armes, le renseignement, le support stratégique et la justification idéologique.
Depuis l’effondrement du bloc de l’Est à la fin des années 80, ce n’est pas un « nouvel ordre mondial » qui s’est imposé.
Mais c’est, au contraire, à une accélération de la barbarie et du chaos auquel le monde est confronté. La guerre en Ukraine et maintenant le conflit au Moyen Orient en sont les dernières manifestations guerrières avec ce que cela signifie comme massacres de populations entières, sans défense, avec les destructions massives que cela entraîne.
Le capitalisme entraîne la société humaine dans un abîme sans fin.
Plus que jamais l’alternative est : Communisme ou destruction de l’humanité !
CT
[1] Voir notre article « 50 ans après : Hiroshima, Nagasaki, ou les mensonges de la bourgeoisie » :
https://fr.internationalism.org/rinte83/hiroshima.htm#_ftnref2 [16]
[2] La conférence de Yalta est une réunion des principaux responsables de l'Union soviétique [17] (Joseph Staline [18]), du Royaume-Uni [19] (Winston Churchill [20]) et des États-Unis [21] (Franklin D. Roosevelt [22]). Les buts de la conférence de Yalta étaient les suivants :
[3] Il s’était vu reproché d’avoir eu des liens, dans sa jeunesse, avec le Parti « Communiste » américain (il était plutôt démocrate, soutenant Roosevelt). Le véritable reproche pour l’accuser d’être un agent soviétique était son refus de mettre en œuvre ses grandes qualités scientifiques pour la fabrication de la bombe H.
[4] Voir notre article « Le mensonge de l’État ‘ démocratique ‘» : https://fr.internationalism.org/rinte76/mensonge.htm [26]
Le 22 et le 29 septembre dernier, la Tendance Communiste internationaliste a tenu deux réunions publiques, respectivement à Paris et Saint-Nazaire. Le CCI a toujours considéré que les discussions, le débat, la confrontation des positions est une tâche et une responsabilité fondamentales entre les groupes de la Gauche communiste. C’est pourquoi nous sommes intervenus dans ces deux réunions en mobilisant également de nombreux sympathisants pour contribuer à ce que le débat soit le plus riche possible.
Mais à en croire les bilans de ces réunions publiés sur le site de la TCI, notre attitude aurait été animée d’une toute autre intention.
Dans la RP de Paris, « la réunion qui aurait pu beaucoup plus approfondir tous les aspects de la situation actuelle et ses conséquences pratiques, a été quelque peu détournée de son but par des camarades du CCI. » Dans celle de Saint-Nazaire, ce serait pire : « l’intervention du CCI avait été coordonnée dans le but de dénaturer le débat, lequel a été orienté dans une mise en accusation frontale autant que fantaisiste de nos positions. En dépit de notre refus de le suivre sur cette voie, ses militants ont pourri le débat en brandissant toutes sortes de détails extrapolés ou invérifiables, à mille lieues des préoccupations des autres participants. »
Autrement dit, le CCI aurait fomenté un plan délibéré pour saboter le déroulement de réunions publiques d’une organisation de la Gauche communiste. Ces accusations balancées publiquement et sans le moindre argumentaire sont lourdes de conséquences. Alors soyons un peu plus consistants et honnêtes que la TCI en commençant par rectifier les multiples mensonges proférés dans ces deux bilans.
Après avoir écouté, durant près d’une heure, l’exposé du présidium (complété par deux interventions de Battaglia communista et de Internationalist Workers’ Group, deux groupes affiliés à la TCI), le CCI s’est inscrit dans la discussion. Notre première intervention a essayé de démontrer que :
1 - Contrairement à l’analyse développée dans la présentation, la guerre impérialiste dans la période de décadence du capitaliste n’est absolument pas une solution à la crise économique. Bien au contraire, elle ne fait que l’aggraver et plonge l’humanité dans une spirale de destruction et de chaos. Elle acquiert un caractère de plus en plus irrationnel du point de vue du capitalisme.
2 - Contrairement à l’idée développée également dans l’exposé, nous n’adhérons pas à l’analyse d’une tendance à la formation des blocs préfigurant le cours vers une troisième guerre mondiale. Nous pensons plutôt que la tendance au chacun pour soi entre les États impérialistes ne peut que provoquer une multiplication des conflits guerriers engendrant toujours plus de chaos et de destruction et pouvant conduire à la fin de l'humanité même en l'absence de guerre mondiale.
C’est pourquoi, comme nous l’avons souligné aussi bien à Paris qu’à Saint Nazaire, l’analyse abstraite et erronée de la TCI sur la guerre impérialiste l’amène à sous-estimer profondément la gravité de la situation !
Mais la prétendue entreprise de sabotage du CCI ne s’arrêterait pas là puisque, par la suite, nous aurions porté l’attention « sur des points assez secondaires » et tenté de « dévier la discussion sur la question syndicale ». Si effectivement, dans la réunion de Paris, le CCI est intervenu pour affirmer l’appartenance des syndicats et du syndicalisme à l’État bourgeois, c’est justement face à l’ambiguïté contenue dans les propos du représentant de Battaglia communista déplorant que les syndicats n’étaient pas assez combatifs et ne faisaient pas ce qu’il fallait pour développer les luttes. Il n’y a donc rien d’étonnant, comme l’indique le bilan de la réunion de Paris, que le membre de la CNT/AIT (organisation libertaire se concevant justement comme une fédération de syndicats) ait été à 100% en « accord politiquement » avec la position de la TCI.
D’ailleurs, nous avons pu constater la même complaisance à l’égard des syndicats, une semaine plus tard, dans la réunion de Saint-Nazaire, puisque la TCI ne s’est pas vraiment démarquée de la position défendue par le représentant du groupe gauchiste Lutte ouvrière appelant justement à travailler dans les syndicats ! Une intervention de la CWO a même affirmé que « cela fait sens d’adhérer au syndicat si tous les collègues de travail y sont » laissant donc penser qu’il serait parfois nécessaire d’être présent dans ces organes de l’État.
Devant de telles concessions sur une position aussi importante pour la classe ouvrière, il était indispensable de rappeler et de réaffirmer haut et fort ce qui constitue un des acquis programmatiques de la Gauche communiste, que la TCI est sensée partager mais qu’elle est incapable de défendre !
De toute manière, cette « parenthèse » sur les syndicats ne nous a pas empêché pour autant d’intervenir sur des questions plus centrales posées dans la discussion. C’est pourquoi, nous avons également pris position, dans les deux réunions, sur le rôle des organisations de la Gauche communiste face à la guerre impérialiste.
Dans ces interventions nous avons défendu :
Il est malheureux que la TCI n’ait pas pris tout ceci au sérieux et se soit contentée de nous taxer, sans le moindre argument, « d’idéalistes » tout juste bons à faire des « déclarations platoniques »
En fin de compte, toutes les accusations éhontées proférées dans les bilans : la « mise en accusation frontale » de ses positions, « la dénaturation du débat », l’« attitude de provocation et de mise en cause ubuesque », le « parasitage de la discussion », etc. démontrent surtout une véritable aversion à l’encontre de ceux qui ont su défendre clairement et avec détermination les principes et la tradition de la Gauche communiste.
Animée par la volonté de gagner toujours plus d’influence et l’esprit de rivalité, la TCI est prête au contraire à flatter n’importe qui et à se compromettre pour n’importe quoi ! Cette démarche suicidaire la mène même à brouiller la frontière de classe avec des organisations gauchistes comme LO dont le militant présent à Saint Nazaire est considéré comme un « camarade ». On nous accuse même de s’en être pris personnellement à lui alors que nous n’avons fait que dénoncer Lutte ouvrière comme un groupe gauchiste ayant pour fonction de dévoyer l’internationalisme.
En réalité, l’ouverture maximale avec tout ce qui se trouve à sa droite et le refus catégorique de discuter avec la gauche est une démarche typique de l’opportunisme. La même hostilité avait gagné l’Opposition de gauche et Trotsky dans les années 30 à l’encontre de la fraction de gauche du Parti communiste d’Italie qui incarnait la position la plus claire face à la dégénérescence opportuniste de l’Internationale communiste.
Il nous serait enfin reproché de « remettre sur le tapis de vieilles lunes de plus de vingt ans. La TCI fait ici certainement référence à la déclaration que nous avons lue 30 minutes avant la fin de la réunion de Paris dans laquelle nous avons dénoncé la présence de deux individus exclus du CCI au début des années 2000 pour avoir publié des renseignements qui exposaient nos camarades à la répression étatique, une activité que nous avons dénoncée comme du mouchardage.([4]) Ces derniers n’ont jamais renié leurs comportements. L’un est même membre de la TCI depuis plusieurs années et faisait partie du présidium. En fait, c’est surtout cette interpellation qui enrage la TCI et qu’elle tente de cacher par tous les moyens, en la réduisant à de simples « histoires anciennes peu politiques » et en nous accusant d’avoir, à travers ça, « parasité la discussion ».
Jusqu’à preuve du contraire, les mouchards n’ont jamais eu leur place dans le camp révolutionnaire. C’est pourquoi nous estimons qu’il était de notre responsabilité d’interpeller la TCI sur ce problème, en défendant, une fois encore, les principes hautement politiques du prolétariat. Au lieu de cela, tous les militants de la TCI présents sur place ont préféré se boucher les oreilles et prendre la défense de ces individus. Nous avons au moins la confirmation que cette organisation, qui a la prétention de participer à la formation du futur parti des révolutionnaires, est prête à accepter n’importe qui dans ses rangs, y compris des individus aux comportements de flics et des voyous !
Ce n'est d’ailleurs pas la première fois qu’elle pactise avec des éléments troubles. En 2004, le BIPR (l’ancêtre de la TCI) avait publié sur son site internet les calomnies proférées à l’égard du CCI par le fameux Citoyen B et le « Cercle des Communistes Internationalistes » avant de les retirer en catimini après s’être aperçu du caractère mensonger de ces déclarations([5]). La TCI n’a toutefois jamais fait la critique de cette démarche totalement irresponsable de sa part et n’en a donc tiré aucune leçon.
Plutôt que d’affronter sérieusement toutes ces questions, la TCI préfère donc les esquiver. Pire, elle nous exhorte à mettre les désaccords de côté et appelle au grand rassemblement et à l’unité de tous ceux qui se réclament, de près ou de loin, de l’internationalisme, sans la moindre clarification sur les principes. C’est une démarche que le mouvement ouvrier connaît bien et que dénonçait d’ailleurs Bordiga en 1926 à l’Exécutif de l’Internationale communiste : « l'expérience montre que l'opportunisme entre toujours dans nos rangs sous le masque de l'unité. Il est de son intérêt d'influencer la masse la plus grande possible, aussi fait-il toujours ses propositions dangereuses sous le masque de l'unité. »
C’est avec la même démarche opportuniste qu’a été fondé en 1943 le plus lointain ancêtre de la TCI : le Parti Communiste internationaliste (PCint) dans lequel avaient été admis sans la moindre critique :
1- Des éléments de la minorité de la fraction italienne qui était partie se battre aux côtés des Républicains durant la Guerre d’Espagne.
2- Vercesi et tous ceux qui, au cours de la Seconde Guerre mondiale, avait participé au Comité de Coalition antifasciste de Bruxelles.([6])
C’est donc cette très vieille tare politique qui constitue la source de l’opportunisme de la TCI aujourd’hui. Dès lors, son refus de l’affronter de front, son incapacité à faire la critique de son propre passé la condamne à reproduire toujours les mêmes erreurs.
Dans les bilans des deux réunions, la TCI appelle le CCI à se ressaisir, elle nous exhorte même de à nous excuser pour l’attitude négative que nous aurions adoptée au cours des discussions. Allons camarades, ne soyez pas ridicules.
Nous pensons avoir démontré la responsabilité dont nous avons fait preuve au cours de ces deux réunions en œuvrant à la confrontation des positions politiques et en étant capables de défendre les positions et les principes de la Gauche communiste. Nous ne pouvons hélas pas en dire autant de la TCI dont l’esquive et le refus de débattre, la compromission avec des éléments gauchistes, l’acceptation des comportements de flics et de voyous sont autant de symptômes de la maladie qui ronge cette organisation et la mène inexorablement vers le néant ! Comme le disait Lénine : "Un défenseur de l'internationalisme qui n'est pas en même temps un adversaire très cohérent et déterminé de l'opportunisme est un fantôme, rien de plus."
31 octobre 2023,
CCI.
[1] « Déclaration commune de groupes de la Gauche communiste internationale sur la guerre en Ukraine [38] », Révolution internationale n°493, (avril - juin 2022).
[2] Pour avoir une analyse plus complète de notre position voir : « La “Tendance Communiste Internationaliste” et l’initiative “No War But the Class War” : un bluff opportuniste qui affaiblit la Gauche communiste [39] », Révolution internationale, n°499, octobre - décembre 2023.
[3] Idem.
[4] Pour avoir davantage de précisions sur les comportements de ces deux individus, lire notamment : « Attaquer le CCI : la raison d’être du GIGC [40] », ICConline, (janvier 2023).
[5] « Lettre ouverte aux militants du BIPR (Décembre 2004) [41] », ICConline, (avril 2021).
[6] Cette démarche politique totalement aberrante a été particulièrement critiquée par la Gauche communiste de France dans l’article « A propos du Ier congrès du Parti communiste internationaliste d’Italie » dans le n°7 de la revue Internationalisme : « Dans la Fraction Italienne, une minorité se sépare ou est exclue, et ira rejoindre l'Union Communiste alliée du POUM. Cette minorité - qui, de 1936 à 1945, est restée hors de la Fraction, contre qui s'est formée la Gauche Communiste Internationale, qui garde et se réclame toujours de ses positions - se trouve aujourd'hui faisant partie du nouveau Parti en Italie. En 1945, après 6 ans de lutte contre la ligne marxiste et révolutionnaire de la Fraction, la tendance Vercesi crée le Comité de Coalition Antifasciste où elle collabore, dans une union sacrée originale, avec tous les partis de la bourgeoisie. De ce fait, précipitant la discussion politique, théorique la Fraction est amenée à exclure cette tendance de son sein. Aujourd'hui, cette tendance, sans avoir rien renié de ses positions et de sa pratique, se trouve être partie intégrante du nouveau Parti en Italie et occupe même une place importance dans la direction. Ainsi, la Fraction - qui a exclu la minorité en 1936-1937 et la tendance Vercesi au début 1945 - se trouve dissoute elle-même fin 1945 mais unie à ceux-là même qu'elle avait exclus ; et cette union c'est... le Parti. »
S’il y a bien un événement que tous les médias ont commenté pendant plusieurs semaines, c’est sans conteste la marche contre l’antisémitisme du 12 novembre. Lancée à l’initiative des présidents du Sénat et de l’Assemblée nationale, elle a été présentée comme « transpartisane ». Elle a rassemblé toute la bourgeoisie… ou presque : les « Insoumis », ont préféré organiser un petit défilé en marge pour « dénoncer l’extrême-droite », apportant ainsi leur précieuse contribution à la propagande nationaliste et démocratique de l’État.
Il est clair que le nombre d’actes antisémites a explosé ces dernières semaines. Même s’il est évident que cela servira de prétexte à l’État pour renforcer davantage son arsenal policier, ces actes ignobles alimentent une ambiance de pogrom et de tensions communautaires. L’antisémitisme peut prendre la forme de théories du complot sur un prétendu contrôle des États ou de la finance par les juifs mais peut aussi s’exprimer par des actes violents, comme la profanation de sépultures ou les agressions.
Cela n’est malheureusement pas quelque chose de nouveau. Même avant l’arrivée du nazisme en Allemagne, des idées de cet acabit étaient légion, notamment en Europe de l’Est. Les révolutionnaires ont longtemps fait l’objet d’accusations de « judéo-bolchévisme ». Trotsky et d’autres militants Juifs ont ainsi fait l’objet de campagnes de dénigrement avec, pour point d’orgue, les pogroms antisémites lors de la guerre civile russe.
Désormais, derrière les expressions d’antisémitisme les plus sordides de l’ultradroite, ces idées sont répandues parfois de manière plus sournoise. Derrière le terme « d’anti-sionisme » se cache ainsi parfois une idéologie haineuse contre l’ensemble des juifs. Il est clair par exemple que l’Iran n’a pas hésité à brouiller les frontières entre opposition à la politique d’Israël et attaques antisémites pour servir ses intérêts impérialistes. Cet État n’hésite pas à cultiver des liens avec la clique de Dieudonné et Alain Soral. (1) Même le leader des prétendus « modérés » du Fatah (2) Mahmoud Abbas a utilisé à plusieurs reprises des clichés antisémites. (3) Ces propos sont du pain béni pour le gouvernement de Netanyahou qui n’hésitera pas à les montrer comme preuve du caractère criminel de la Palestine… alors que sa majorité au Knesset n’a eu aucun problème pour tenir des propos racistes de la pire espèce pour justifier le bombardement de civils.
Alors que l’antisémitisme revient en force, les discours les plus racistes se répandent dans la bouche des politiciens de tout bord et dans la presse. On a ainsi pu voir une partie de la bourgeoisie instrumentaliser les actes antisémites pour déchaîner une odieuse campagne anti-Arabe qui a abouti à la décente de nervis néo-nazis à Romans-sur-Isère, qui se sont senti pousser des ailes pour tabasser des Arabes.
Tous ces actes odieux provoquent une indignation légitime dans le monde entier. Néanmoins, la bourgeoisie les utilise pour faire tomber les ouvriers dans le piège de la défense des soi-disant valeurs « démocratiques » et justifier son soutien à la barbarie que déchaîne Israël à Gaza. C’est tout le sens de la « marche contre l’antisémitisme ». Cette marche fait immédiatement penser au rassemblement défendant la « liberté d’expression » après l’attentat contre les locaux de Charlie Hebdo en 2015.
La banderole « Pour la République, contre l’antisémitisme » donne le ton : on assiste en réalité à une instrumentalisation d’événements tragiques au bénéfice de l’Union Nationale, qui est en réalité un moyen d’attaquer la conscience de classe. En clair, l’État, ses partis et autres ONG ramènent le prolétariat sur le terrain de la défense de la nation et de la démocratie : celui de « l’union sacrée ».
Parmi les invités de cette marche, on peut compter de nombreux membres du parti au pouvoir Renaissance. Les récentes actions du gouvernement sur l’immigration, sur la répression à Mayotte ou encore ses discours sur la laïcité en dit long sur l’hypocrisie de leur présence. Il y avait également l’ancien Président Nicolas Sarkozy qui n’a pas hésité à faire appel aux services de Patrick Buisson pour ses idées rétrogrades. A cela s’ajoute la présence de Marine Le Pen et celle du trublion Eric Zemmour dont les sorties racistes n’ont pas besoin d’être rappelées.
Cette mascarade ne serait néanmoins pas complète sans le rôle des partis de gauche. Toujours en train de cultiver son image de « résistant » contre le « patronat », Jean-Luc Mélenchon et La France Insoumise ont refusé de participer à cette marche. Sa justification est la présence de partis d’extrême droite à la manifestation. Il s’est même fendu sur les réseaux sociaux d’une phrase qui ne cache pas la nature nationaliste de son point de vue : « Le rejet de l’antisémitisme est plus large en France. Ils l’ont rabougri et rendu ambigu. Le peuple français restera uni malgré ses dirigeants ».
En plus de reprendre le slogan de l’anti-fascisme cher à ses ancêtres staliniens et plus récemment des anti-populistes, « l’insoumis » n’a pas hésité à remplir son discours d’illusion sur les « luttes contre les discriminations ». Son parti a organisé un rassemblement alternatif pour « tous les combats antiracistes ». Non seulement LFI récupère à sa manière ces événements tragiques mais cherche aussi à utiliser une arme fréquemment utilisée contre la nouvelle génération de la classe ouvrière : les luttes sur un terrain bourgeois.
Mais l’élément le plus important de ces campagnes est la promotion de l’idée qu’il faudrait choisir un camp dans le conflit israélo-palestinien. La lutte contre l’antisémitisme est utilisée comme marque de soutien à Israël tandis que le soutien de certaines parties de la gauche à la Palestine est loin d’être un secret. Bien loin d’être réellement opposées, ces deux manifestations jouent un rôle complémentaire dans la confusion qu’elles instillent au sein du prolétariat. Le choix d’un camp impérialiste est une idée que les ouvriers doivent absolument rejeter. La seule réponse possible pour arrêter le carnage impérialiste est la lutte de classe et le refus de soutenir toute forme de nationalisme, peu importe sa forme.
Edgar, 1er décembre 2023
1« Les étranges liens de Dieudonné avec l’Iran » [46], Le Figaro (8 janvier 2014)
2Composante principale de l’OLP et membre de l’Internationale Socialiste
3« Abbas accuse les rabbins de vouloir empoisonner les puits palestiniens, Israël crie à la calomnie » [47], France 24 (23 juin 2016)
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