Soumis par Révolution Inte... le
Nous publions ci-dessous la
traduction de larges extraits tirés d'un article d'Internationalism n°43, notre
publication aux Etats-Unis. Le but de cet article est de combattre l'illusion
qu'il puisse subsister dans la période actuelle une forme de syndicalisme
révolutionnaire. Nombre de ceux qui défendent cette thèse mettent volontiers en
avant le rôle et l'expérience des IWW (Industrial Workers of the World) aux
Etats-Unis. C'est pourquoi il est nécessaire de montrer que la prétendue
intransigeance révolutionnaire des IWW repose entièrement sur un mythe.
Au cours des derniers mois, nous avons été témoins de la décision du groupe FOCUS[1] aux Etats-Unis d'intégrer les IWW ; de plus, certains éléments qui furent proches du CCI et de la CWO (Communist Workers Organization) ont aussi décidé d'intégrer les IWW.
Il est clair que les camarades qui ont pris cette décision sont persuadés que les IWW représentent une authentique organisation révolutionnaire de la classe ouvrière américaine qui est malheureusement tombée sous l'influence des gauchistes et de leurs idées confuses, et qu'ils peuvent lui restituer sa grandeur passée. Avant que des révolutionnaires puissent entreprendre un plan pour le futur, ils doivent soumettre l'histoire de leur mouvement à la plus impitoyable critique et analyse révolutionnaire, afin de s'approprier ce qu'il y a de positif, d'éloigner ce qui est négatif et faux, et de débarrasser le mouvement de ses mythes.
Les origines du mythe des IWW
A leur création, les IWW étaient une organisation authentiquement
prolétarienne comprenant des éléments ouvriers parmi les plus militants et les
plus conscients des Etats-Unis à la fin du 19e siècle, et qui voulaient de tout
leur cœur renverser le système d'exploitation capitaliste et le remplacer par
une communauté d'ouvriers où les moyens de production seraient contrôlés par
les producteurs eux-mêmes.
Les IWW ont constitué une réaction syndicaliste -avec certaines spécificités
nord-américaines- à l'impasse électoraliste du réformisme tel qu'il était
pratiqué par les partis de la 2e Internationale. Le syndicalisme
révolutionnaire a surgi à la fin du 19e siècle, alors que le capitalisme
approchait de la fin de sa période ascendante, au cours de laquelle il était
encore historiquement progressiste, capable de développer les forces
productives. Au cours de cette phase ascendante, les ouvriers pouvaient
arracher à la classe dominante des réformes, conduisant à des améliorations
durables de leur niveau de vie, par une activité au sein des syndicats et des
parlements. Mais quand le système est entré dans sa phase de décadence, quand
il est devenu progressivement une entrave au développement des forces
productives, la marge de manœuvre en son sein s'est de plus en plus réduite. Le
combat pour les réformes s'est transformé en carriérisme au sein de la
bureaucratie des syndicats et des partis socio-démocrates.
En réaction aux théories de la transition pacifique vers le socialisme au moyen
du bulletin de vote, les IWW virent la nécessité de la lutte ouverte sur les
lieux de production. Par là, les IWW ont apporté une authentique contribution
au mouvement ouvrier dans son combat sur le terrain économique : par leur
tactique de refus des négociations avec les patrons, d'utilisation de la grève
de masse, son extension à travers les villes et les branches industrielles,
quand c'était possible, par leur capacité à rassembler dans la lutte les
différents groupes d'immigrés, par leurs discours contre la suppression des
libertés politiques, par leur volonté d'utiliser la violence organisée comme
moyen d'autodéfense contre la classe dominante, par leur insistance à
développer la solidarité de classe dans le combat et en ne cachant jamais leur
but : le renversement révolutionnaire du capitalisme.
Quelles que furent leurs erreurs, leur abnégation et leur courage au cours de
leurs premières années, depuis leur création jusqu'au milieu des années 1920,
ne peuvent être mis en doute. Les hommes et les femmes qui composaient les IWW
à leur début furent des héros prolétariens de premier ordre.
Parce qu'ils proclamaient haut et fort leur haine du système d'exploitation, la
bourgeoisie ne leur fit pas de cadeaux. Les organisateurs furent maintes fois
arrêtés, accusés de meurtres et de sédition, parfois à tort, et emprisonnés.
Nombre d'entre eux furent tabassés, passés au goudron et aux plumes, lynchés ou
mutilés.
Toutes ces affirmations sont vraies et aucune des insuffisances des IWW ne
sauraient en diminuer l'importance. C'est certainement sur cette histoire que
se sont bâtis les mythes et les légendes. Mais les révolutionnaires doivent
s'appuyer plus que sur de simples récits de hauts faits accomplis pour libérer
la classe ouvrière et l'humanité des liens de l'exploitation. Il nous faut comprendre
les leçons du passé, à la fois positives et négatives, pour s'en servir de
bases. Tout ce qui est positif dans l'histoire des IWW appartient à l'héritage
du mouvement ouvrier, mais il nous faut aussi comprendre ce qui est négatif. La
mythologie n'a pas sa place dans notre mouvement.
Le double visage des IWW
Les débuts mêmes des IWW ont été marqués par de sérieuses insuffisances qui
ont entravé leur objectif avoué de travailler pour la révolution prolétarienne.
En particulier ils présentaient une "double nature", essayant de
jouer deux rôles en même temps : celui d'un organe unitaire de l'ensemble de la
classe et celui d'une organisation de militants révolutionnaires.
Les IWW se voyaient à la fois comme un syndicat qui devait regrouper l'ensemble
de la classe ouvrière sur une base économique, embryon d'une forme
d'organisation de la société post-capitaliste, et comme organisation
révolutionnaire de militants cherchant à élever le niveau de conscience au sein
de l'ensemble de la classe. Leur incapacité à reconnaître l'impossibilité à
être les deux choses à la fois fut décisive.
Ce caractère hybride (mi-syndicat, mi-regroupement de révolutionnaires) des IWW
à leur début, créa des tensions constantes et des problèmes au sein de
l'organisation. Les débats politiques n'étaient jamais sérieusement
approfondis, et cette nécessité vitale pour une organisation révolutionnaire,
en fait sa principale responsabilité, de s'engager dans un débat en vue de
l'élaboration théorique d'un cadre pour le combat révolutionnaire, n'était pas
clairement reconnue. Les IWW ouvraient bien les pages de leur presse à des
discussions, mais il fallait couper court aux débats avant qu'ils atteignent
leurs conclusions et les syndicalistes demandaient à ce qu'on cessât de perdre
du temps à couper les cheveux en quatre et qu'on s'attelât aux tâches
organisationnelles. Le résultat fut que les IWW ne produisirent aucun texte
programmatique, si ce n'est le préambule de leurs statuts, un énoncé minimal de
principes révolutionnaires, de nature essentiellement syndicaliste, et inadapté
aux tâches énormes du combat révolutionnaire.
Il y avait des tensions constantes entre ce qui s'appelait "bureaux locaux
de propagande", de petits groupes de militants révolutionnaires sans base
organisée sur les lieux de travail, et ceux qu'on appelait "jobbites"
et qui étaient des groupes qui en fait représentaient les ouvriers en lutte
contre leurs patrons. Les bureaux de propagande étaient plus radicaux dans
leurs orientations politiques, comme par exemple lors de l'entrée en guerre des
Etats-Unis. Les "jobbites" ou " bureaux de travail ",
tendaient plus vers une orientation syndicale classique, se concentrant sur la
lutte "économique".
Du fait de leur manque de clarté sur le type d'organisation qui était la leur
(minorité révolutionnaire ou organisation unitaire de toute la classe) les IWW
se condamnaient à une instabilité organisationnelle. Le nombre de leurs
adhérents était en constante fluctuation. Les ouvriers qui n'étaient pas
complètement d'accord ou qui ne comprenaient pas réellement les buts
révolutionnaires des IWW adhéraient en masse durant les grèves, pour abandonner
l'organisation sitôt le combat terminé. Alors que les IWW eux-mêmes ne
revendiquèrent jamais plus de quarante mille membres payant leurs cotisations
régulièrement, ils avaient délivré plus d'un million de cartes d'adhérents vers
le début des années 1920, et certains ouvriers les avaient même rejoints plus
de dix fois. Pendant la grève de l'industrie textile à Lawrence, qui fut
peut-être la plus grande victoire des IWW, on compta plus de 14 000 adhésions.
Cependant, trois ou quatre mois après la fin de la grève, la section locale ne
comptait plus que 400 membres.
Il ne faut pas sous-estimer l'importance de l'échec des IWW à comprendre la
différence entre une organisation révolutionnaire et un syndicat de même que
les tâches qui leur incombent respectivement. La seule combativité ne peut
représenter les bases de la révolution. L'arme principale sur laquelle doit
compter le prolétariat est sa conscience, et c'est pourquoi le travail
d'élaboration théorique est d'une absolue nécessité pour une organisation
révolutionnaire. Les IWW ont pitoyablement échoué dans ce domaine. La cause en
est principalement les préjugés vis-à-vis de l'engagement politique des
fondateurs des IWW, qui confondaient l'électoralisme du bulletin de vote avec
l'action politique en soi et ne virent pas la nécessité pour les ouvriers
révolutionnaires de constituer une organisation politique ayant pour fonction
d'accélérer la prise de conscience de la classe. Une autre cause réside dans la
compréhension insuffisante du marxisme révolutionnaire aux Etats-Unis au début
du 20e siècle. Bien qu'au début ils fissent référence à Marx et à
ses œuvres, les IWW ne comprenaient pas la méthode d'analyse marxiste, ce qui
les conduisit inévitablement à adopter des positions erronées. Il leur fut
impossible de comprendre que pour le marxisme, les syndicats n'ont jamais été
considérés comme révolutionnaires mais plutôt comme des organisations qui regroupaient
la classe ouvrière autour d'intérêts économiques en conflit avec la classe
capitaliste, et que le combat économique devait être subordonné au combat
politique. Marx a clairement reconnu, après l'expérience de la Commune de Paris
en 1871, que c'était la tâche politique du prolétariat mondial que de détruire
l'Etat capitaliste. Au moment même où les IWW étaient créés, les socialistes de
gauche, comme Rosa Luxemburg, tiraient les leçons de la grève de masse en
Russie et reconnaissaient la fusion du combat politique et économique dans la
nouvelle période de décadence du capitalisme qui s'ouvrait. Mais la majorité
des membres des IWW ne l'ont pas compris. Leur aversion pour le réformisme
électoraliste leur faisait commettre une autre erreur.
Une organisation de la classe ouvrière doit être jugée sur trois niveaux de
combat : économique, politique et théorique. Au niveau économique, le seul que
les IWW n’aient jamais reconnu, ils ont fait d'importantes contributions, comme
nous l'avons vu précédemment. Mais au niveau du combat politique (le combat
pour la destruction de l'Etat capitaliste et pour son remplacement par la
dictature du prolétariat) et au niveau du combat théorique (le combat pour la
compréhension des luttes passées, de l'évolution de la société et pour
l'élaboration du cadre théoriques pour la lutte) les IWW n'ont apporté qu'une
très faible contribution positive. En fait, leur contribution a été plutôt
négative, entravant la classe ouvrière dans son mouvement pour libérer
l'humanité.
Les IWW et l'action politique
Le débat sur l'action politique était très confus au sein des IWW. Dans la
convocation à une conférence secrète sur la possibilité d'organiser les IWW, en
janvier 1905, il était reconnu la nécessité d'une "action politique".
Le document reconnaissait "la capacité de la classe ouvrière, si elle
était correctement organisée, à la fois sur une ligne politique et
industrielle, à prendre possession des industries du pays et à les gérer avec
succès ", et soutenait que "l'expression politique de la classe
ouvrière, par le vote socialiste devait, afin d'être entendu, avoir sa
contrepartie économique dans une organisation des travailleurs bâtie comme la
structure de la société socialiste, rassemblant en son sein la classe ouvrière
d'une manière correspondant approximativement à la manière dont celle-ci
administrerait la Communauté Coopérative". Tout en faisant allusion à
l'action politique, cet appel n'explorait pas la relation entre le combat
économique et le combat politique, autrement dit, la relation entre les IWW
tels qu'ils se proposaient d'être et les organisations de la classe ouvrière.
Lors du congrès fondateur des IWW, il y eut beaucoup de militants et de
discours révolutionnaires, remplis d'espoir et de vagues descriptions de la
mission révolutionnaire de la nouvelle organisation. " Big Bill "
Haywood, un leader de la "Western Federation of Miners", dans son
discours d'adresse à la convention décrivait l'assemblée comme "congrès de
la classe ouvrière sur le continent américain". Il continua par ces mots :
"nous sommes ici aujourd'hui pour fédérer les travailleurs dans un
mouvement de la classe ouvrière qui aura pour but l'émancipation de la classe
ouvrière des chaînes de l'esclavage du capitalisme". Orateurs après
orateurs dénoncèrent la Fédération américaine du Travail (American Federation
of Labor - AFL) pour sa collaboration de classe et firent allégeance à
l'objectif de la révolution. Mais, mis à part un accord sur la nécessité
d'organiser des syndicats militants de la lutte de classe sur des lignes
industrielles, il n'y eut réellement aucun accord sur comment atteindre
l'objectif révolutionnaire ni sur les problèmes politiques.
Parmi les participants à ce congrès, se trouvaient des représentants de
certains syndicats déjà établis, en désaccord avec la direction de l'AFL. En
fait, beaucoup de ces syndicats avaient officiellement adopté le programme du
"Socialist Party of America". Bien que ce parti ne fût pas
officiellement présent au congrès des IWW (en fait bon nombre de ses dirigeants
étaient opposés à la formation d'un nouveau syndicat, préférant transformer de
l'intérieur les vieux syndicats affiliés à l'AFL) l'aile gauche du parti était
présente en la personne de Haywood et d'Algie Simons, rédacteur en chef du
journal "International Socialist Review". Eugene Debs, qui occupait
une position proche du centre du SPA, qui avait été par deux fois candidat du
parti à la Présidence, et qui se faisait depuis longtemps l'avocat du
syndicalisme industriel, participait aussi à ce congrès. Daniel DeLeon et
d'autres membres du "Socialist Labor Party", rival politique du SPA,
étaient aussi présents. Un petit nombre d'anarchistes et de syndicalistes, très
influents, comme le Père Thomas J. Hagerty, un prêtre catholique libéré des
obligations de sa charge, et William E. Trautmann, rédacteur en chef du journal
du syndicat des ouvriers des brasseries, étaient aussi présents.
Il y avait un profond désaccord sur l'action politique, mais qui fut réglé par
un compromis dans les termes du préambule de la constitution du mouvement,
arrangé par la coalition des deleonistes[2] (2)
et des syndicalistes qui étaient venus pour dominer les travaux. Dans son
premier discours à la convention, DeLeon mit l'accent sur le fait que la
puissance économique du prolétariat devait renforcer le vote socialiste. Il
n'exprima aucun accord avec le concept de grève générale ou avec la notion
selon laquelle le prolétariat pourrait faire la révolution par une action
directe purement économique, ce qui était une notion chère aux syndicalistes.
La première version du préambule, préparée par Hagerty, disait que le
prolétariat devait "prendre et garder ce qu'il produisait par son travail,
à travers une organisation économique de la classe ouvrière". Hagerty
s'était opposé à l'appel de DeLeon pour soutenir le vote socialiste, en disant
que "déposer un bout de papier dans l'orifice d'une urne n'avait jamais
accompli l'émancipation de la classe ouvrière, et, à mon avis, jamais ne
l'accomplirait". La clef, d'après Hagerty, était pour les ouvriers de
"s'emparer des outils industriels".
Le désaccord sur le préambule fut résolu en comité. DeLeon, qui avait déjà
accepté certains principes syndicalistes de base, reconnaissait que le
prolétariat pourrait éventuellement faire la révolution par le moyen de
syndicats, mais le préambule reconnaissait la nécessité d'entreprendre des
actions politiques, tout en interdisant à l'organisation de s'affilier à un
parti socialiste. Pour finir, les termes du préambule adoptés en 1905
soulignaient la nécessité de l'agitation "au niveau politique comme au
niveau industriel… sans affiliation à aucun parti politique". DeLeon
prononça aussi un discours, proclamant son soutien à la grève générale, quelque
chose qu'il avait toujours minimisé, tout cela pour cimenter son alliance
branlante avec les syndicalistes anti-politiques contre le Parti Socialiste.
C'est peut-être le délégué Clarence Smith, de l'American Labour Union, un
syndicat organisé par le WFM, qui a le mieux résumé la véritable nature du
préambule en disant :"Il me semble que ce paragraphe, la clause politique
du préambule, est un peu flagorneur en direction des trois différentes
fractions de cette convention : envers l'homme qui ne croit absolument pas à la
politique, envers les socialistes et aussi envers les anarchistes". Au
lieu de forger des principes essentiels, absolument nécessaires à une
organisation révolutionnaires, les différences principielles ont été simplement
laissées de côté. DeLeon réussit au moins à empêcher toute tentative des IWW de
rejoindre ses rivaux du SPA, qui était plus probable qu'une adhésion au SLP
moribond, et se garantit un rôle au sein des IWW pour les années à venir.
Que les fondateurs des IWW n'aient pas réellement compris ce qu'ils avaient
fait est attesté par l'histoire houleuse de leurs trois premières années. Bien
qu'ils fussent tous d'accord sur le fait qu'ils créaient une organisation dont
le but était le renversement du capitalisme en organisant l'ensemble de la
classe ouvrière américaine sur une base industrielle, aucun des leaders de
premier plan du congrès fondateur n'était présent pour assumer une position
dirigeante dans la nouvelle organisation, à cause de leurs obligations dans
leurs syndicats d'origine. Haywood, qui mena les débats lors du premier
congrès, n'occupa de position officielle dans les IWW qu'en 1911. Ni Debs ni
DeLeon, pas plus qu'aucun des membres éminents de la coalition entre
syndicalistes et deleonistes qui contrôlait la convention ne devinrent
dirigeants, à l'exception de Trautmann. La présidence des IWW revint à Charles
Sherman des "United Metal Workers", qui avait des liens avec l'aile
droite du Parti socialiste. Dans les années qui suivirent, plutôt que de
préparer le renversement du capitalisme, Sherman et d'autres furent plus préoccupés
à détourner des fonds des IWW. Lors de la convention de 1906, tous les efforts
déployés avaient pour but la prise de contrôle sur l'organisation et ses
rentrées d'argent, les opposants obtenant une décision de justice contre
Sherman lui interdisant l'accès à son bureau.
Ainsi, dès le début, bien qu'ils soient apparus sur un terrain résolument de
classe, les IWW se sont développés en entretenant en leur sein les pires
confusions politiques et organisationnelles. Nous verrons dans un prochain
article que ces faiblesses et ces confusions congénitales constitueront une
très lourde hypothèque pour le maintien de positions révolutionnaires dans la
période de décadence du capitalisme.
[1] FOCUS était un groupe prolétarien proche des positions du FOR (Ferment Ouvrier Révolutionnaire) fondé par G. Munis et qui publiait dans les années 1970 Alarme en France et Alarma en Espagne. Issu du trotskisme dont il s'est malheureusement incomplètement dégagé, une des caractéristiques du FOR est qu'il n'a jamais reconnu l'existence de la crise du capitalisme.
[2] Sur DeLeon et le deleonisme, voir la série d'articles publiés dans RI n° 309, 311 et 316.