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L’année dernière, les "élites" dominantes du capitalisme mondial ont été choquées par l’issue du referendum au Royaume-Uni sur l’appartenance des Britanniques à l’Union Européenne (avec le "Brexit"), et par le résultat des élections présidentielles aux États-Unis (avec le Président Trump). Dans les deux cas, les résultats obtenus ne correspondaient pas aux intentions, ni aux intérêts des fractions dirigeantes de la classe bourgeoise. Nous allons donc examiner une série d’éléments qui sont reliés entre eux dans le but de faire un premier bilan de la situation politique aux États-Unis et en Grande-Bretagne dans le sillage de ces événements. [1] Pour élargir l’angle d’attaque de notre examen, nous développerons aussi une analyse de la politique de la classe dominante dans les deux principaux pays d’Europe continentale : la France et l’Allemagne. En France, les élections présidentielles et législatives ont eu lieu au début de l’été 2017. En Allemagne, les élections générales au Bundestag ont eu lieu en septembre. La bourgeoisie des deux pays était obligée de réagir à ce qui s’est passé en Grande-Bretagne et aux États-Unis, et elle a réagi.
En choisissant de nous concentrer sur ces quatre pays, ces chapitres n’essaieront pas de faire une analyse de la vie politique de la bourgeoisie dans deux pays, la Russie et la Chine, qui jouent un rôle clef dans la constellation des puissances capitalistes impérialistes, aujourd’hui. Une étude de leur situation reste à faire. Ceci étant dit, nous devons dire que toutes deux, la Russie et la Chine, jouent un rôle extrêmement important dans notre analyse de la situation politique des quatre pays capitalistes centraux "de l’Ouest" qu’on doit examiner dans ces chapitres. Nous nous concentrerons aussi sur la vie politique des classes dominantes, sans entrer dans celle du prolétariat. Ici encore, il est clair que la situation actuelle pose une série de questions et de défis à la classe ouvrière que les organisations révolutionnaires doivent prendre à bras le corps et contribuer à clarifier, ce que nous essaierons de faire dans des articles à venir. Pour le moment, nous recommandons aux lecteurs de consulter la "Résolution sur la lutte de classe internationale" de notre dernier congrès international, publiée également dans ce numéro de la Revue Internationale.
Le fondement historique de ces développements politiques réside dans un processus plus profond : la décomposition de l’ordre social capitaliste qui s’accélère. Nous recommandons vivement que la lecture de cet article et des suivants soit accompagnée d’une lecture ou d’une relecture de nos "Thèses sur la décomposition" publiées dans la Revue Internationale n° 107, disponibles sur notre site. Pour nous, la situation actuelle est une grande confirmation de ce que nous avions souligné dans ce texte écrit il y a plus d’un quart de siècle. En particulier, l’examen concret de la situation actuelle confirme que c’est d’ailleurs la classe dominante elle-même qui est la première et la plus affectée par cette décomposition de son système, et que (sauf face à une menace prolétarienne) la bourgeoisie a de plus en plus de difficultés à maintenir son unité politique et sa cohésion.
(Steinklopfer, 23.08.17et réactualisé.)
[1] Ces chapitres qui sont conçus pour être lus comme une unité ont été d’abord écrits pendant l’été 2017 après les élections générales en Grande-Bretagne et les présidentielles et les législatives en France, mais avant les élections au Bundestag en Allemagne. Pour plusieurs raisons, ce travail n’a pu être publié à l’époque. Quelques mises à jour et corrections ont été faites, mais nous avons choisi de ne pas changer la section sur l’Allemagne où la situation même après les élections reste extrêmement incertaine. Voir notre analyse sur les élections en Allemagne. Cela a aussi été écrit avant la dernière crise dans les rapports entre les États-Unis et la Corée du Nord et entre les États-Unis et l’Iran sur les problèmes des programmes atomiques et de fusées de ce que Washington appelle "les États-voyous". Pour la crise avec Corée du Nord, voir notre article "Menace de guerre entre la Corée du Nord et les États-Unis : c'est le capitalisme qui est irrationnel "