Soumis par Révolution Inte... le
Les syndicats quadrillent, aujourd’hui, le terrain de la contestation sociale. Sous la phraséologie radicale de la CGT ou de Solidaires, ils s’emploient méthodiquement à diviser les ouvriers, à les isoler les uns des autres, à les épuiser dans “leur” branche, dans “leur” boite, dans “leur” service. Mais ce travail de sape s’accompagne aussi de toute une campagne destinée à pourrir la conscience de la classe ouvrière et à l’empêcher de tirer les véritables leçons de ses expériences, tant de ses victoires que de ses défaites.
Ainsi, les syndicats brandissent aujourd’hui les “grandes grèves” de décembre 1995 contre les attaques du gouvernement d’Alain Juppé comme le modèle à suivre, le parangon de “riposte exemplaire” et de “victoire ouvrière”. La presse nous explique même que le gouvernement de Macron serait “hanté par le spectre” de ces trois semaines de mobilisation syndicale.
Il ne s’agit ni plus ni moins que d’un mensonge ! Car cet événement n’a nullement constitué une victoire pour la classe ouvrière mais bien une défaite. Les grèves de 1995 demeurent, en réalité, le point de départ d’une campagne internationale visant à redorer le blason des appareils syndicaux dont la crédibilité était alors fortement émoussée, particulièrement après les vagues de lutte des années 1980. Face à l’aggravation de la crise économique, face au risque de nouvelles poussées de combativité du prolétariat, la bourgeoisie devait rendre leur mordant à ses chiens de garde !
Derrière la prétendue victoire des syndicats, l’essentiel des attaques du gouvernement de l’époque est, en fait, passé. Non seulement Juppé a pu mettre en place sa réforme de la sécurité sociale, mais la classe ouvrière, plus vulnérable face aux attaques de la bourgeoisie, a dû subir par la suite, sans pouvoir riposter, une avalanche de réformes, de licenciements massifs et de précarisation.
Comme l’écrivait déjà Marx au XIXe siècle : “Les révolutions prolétariennes (…) se critiquent elles-mêmes constamment, interrompent à chaque instant leur propre cours, reviennent sur ce qui semble déjà être accompli pour le recommencer à nouveau, raillent impitoyablement les hésitations, les faiblesses et les misères de leurs premières tentatives”. L’expérience souvent amère du prolétariat et les leçons lucides que nous pouvons en tirer sont une arme pour l’avenir. C’est la raison pour laquelle la bourgeoisie cherche constamment à falsifier et dénigrer les victoires véritables de la classe ouvrière tout en glorifiant ses défaites. C’est aussi la raison pour laquelle nous remettons en avant la brochure du CCI sur ces événements de 1995.