Le PCI : un éclair de lucidité !

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Au milieu de toutes les campagnes de la bourgeoisie sur la "Révolution" des pays de l’Est et des confusions colportées par la plupart des groupes du milieu politique prolétarien, tels "Battaglia Comunista" et le FOR, il faut signaler la prise de position correcte du "Parti Communiste International". [1] Dans "Le Prolétaire" n°404 on peut lire, en effet : "dans aucune des "révolutions de velours" n’est apparu quoi que ce soit qui ressemblait à des combats entre classes ennemies... [en Roumanie] les combats se sont déroulés entre fractions de l’appareil d’État, et non contre cet appareil lui-même". Une telle clarté est suffisamment rare de la part de cette organisation pour qu’il vaille la peine de la souligner.

C’est avec raison que le PCI affirme que "le nationalisme et l’idéologie démocratique, qui prétendent englober "tout le peuple, sont des idéologies de classe, des idéologies bourgeoises". De même, c’est sans ambiguïté qu’il dénonce l’assimilation faite par la bourgeoisie entre communisme et stalinisme, "ce mode de développement prétendument “socialiste", mais qui a emprunté au fascisme toutes ses caractéristiques, [et qui] est si peu éloigné du capitalisme qu’il a été adopté comme modèle à imiter par toutes les jeunes bourgeoisies pour construire leur État et leur économie nationale après l’indépendance, de la Birmanie à Cuba, de l'Angola à l’Indonésie, de l’Algérie au Nicaragua..". Mais ce serait encore mieux si le PCI était un peu plus cohérent. Il serait d’une plus grande utilité à la classe ouvrière s’il arrêtait d’apporter son soutien aux mouvements d’"indépendance nationale" dans les pays sous-développés. Le "nationalisme et l’idéologie démocratique" sont aussi néfastes aux prolétaires palestiniens qu’aux prolétaires polonais. Il serait temps que le PCI s’en rende compte. Et à quoi bon dénoncer "les canailles contre-révolutionnaires staliniennes" d’Europe de l’Est, lorsqu’on considère "comme un devoir élémentaire la solidarité" avec les massacres perpétrés par leurs émules cambodgiens : les Khmers rouges (voir "Le Prolétaire" n°225 et notre réponse dans RI n°30). De temps en temps, comme aujourd’hui face aux événements d’Europe de l’Est, le PCI se souvient qu’il se réclame de la Gauche communiste d’Italie. Il ferait bien de persévérer dans ses efforts de mémoire. De même, "Battaglia comunista", qui pourtant ne défend pas les mêmes aberrations, devrait pour une fois prendre de la graine de ses cousins "bordiguistes”. Qu’aujourd’hui BC réussisse à être moins clair que le PCI en dit long sur le niveau de ses propres contradictions.

 

[1] PCI qui publie "le prolétaire"

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