Et pendant la pandémie… l’État détruit toujours les hôpitaux!

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Il y a un an, lors de la première vague de Covid-19, toute la bourgeoisie française, son gouvernement, ses partis, ses médias, appelaient à applaudir aux fenêtres les soignants, « héros de la nation » en « première ligne » exposée à un virus meurtrier. Et de leur promettre, la main sur le cœur, considération, moyens et augmentation.

Cette campagne de fausse solidarité n’avait pour but que de masquer la réelle responsabilité de la catastrophe sanitaire : la fermeture des lits, la réduction des effectifs et des moyens, décennie après décennie, de gouvernements de droite en gouvernements de gauche. Avec quel résultat ? Un système de soin exsangue, incapable de faire face à l’épidémie. Chambres, infirmiers, médecins, gants et blouses, matériel respiratoire, tout manquait en février 2020. La seule solution pour éviter une saturation des hôpitaux avec des milliers de malades mourant chez eux (comme cela fut le cas en Italie au tout début de l’épidémie) a été de tout bloquer, tout arrêter, d’enfermer la population et de demander aux soignants de travailler jusqu’à épuisement. L’explosion de dépressions et de maladies mentales qui suivi est la conséquence d’une telle mesure moyenâgeuse et inhumaine qu’a été le confinement.

Mais alors, ces promesses ? Les leçons ont-elles été tirées ? Les moyens ont-ils afflué vers les hôpitaux ?

D’abords, les soignants ont reçu une médaille. Même pas en chocolat. Et ensuite ? Plus de 5700 lits d’hospitalisation ont été fermés en 2020. La France compte désormais moins de 3000 hôpitaux et cliniques. 25 établissements publics et privés ont donc été fermés l’an dernier ! Non seulement la bourgeoisie française poursuit le démantèlement du système de soin, mais elle profite même de cette sombre période pour l’accélérer !

Le capitalisme est décadent. Système obsolète, il n’a plus rien à offrir à l’humanité, et peu importe quelle fraction de la bourgeoisie est aux affaires pour gérer le pays. De l’extrême-droite à l’extrême-gauche, ils ne peuvent qu’attaquer inlassablement les conditions de vie et de travail pour tenter de maintenir désespérément la compétitivité nationale et les profits. Dans tous les secteurs, les hôpitaux, les écoles, les administrations, les usines, partout, les mots de « réforme », de « restructuration », de « réorganisation » riment avec de nouvelles dégradations des conditions de travail, de nouvelles réductions des effectifs, fermetures, augmentations des cadences… Le traitement infligé au secteur hospitalier n’est que le reflet de l’impasse dans laquelle s’enfonce le capitalisme tout entier, un système d’exploitation à abolir.

Pawel, le 1er octobre 2021.

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