Un an après,
quel bilan peut-on tirer de la "guerre contre le terrorisme" déclarée
au monde entier, et en particulier aux nations désignées comme "l'axe du
Mal" par les Etats-Unis au lendemain des attentats du 11 septembre ?
Il est clair que le renversement du régime des
talibans et la guerre contre Al Qaida en Afghanistan n'ont rien réglé : la
large coalition internationale anti-terroriste mise en place sous le contrôle
étroit de la Maison Blanche n'est plus de mise.
Mais surtout on a assisté depuis un an à une montée des tensions guerrières
notamment à travers une forte aggravation de la situation au Moyen-Orient et à
la montée de la pression pour une nouvelle intervention guerrière en Irak afin
de renverser le régime de Saddam Hussein, en dehors même de la réactivation des
risques de conflit nucléaire entre l'Inde et le Pakistan (voir RI n°325). En
contrepartie, les Etats-Unis se sont installés en maître au coeur de l'Asie
Centrale, en Afghanistan, au Tadjikistan et en Ouzbékistan, ont pris position
en Géorgie (qui, en réaction directe à cette avancée américaine, fait
aujourd'hui l'objet de fortes pressions russes) tout en poursuivant des
objectifs stratégiques beaucoup plus vastes et globaux.