- Pas seulement l'usinisme gramscien, mais encore
la forme de conseillisme austro-marxiste semble destinée à parvenir au
zénith d'une gloire "marxiste" posthume. Mis à part les
vétérans, encore de ce monde, de la social-démocratie, rares étaient ceux
qui parlaient de lui et de son ambitieux projet de constituer une
Internationale 2 et demie pour faire pièce au Komintern. Or, depuis
quelques années, une pléiade d'historiens se met à nous instruire sur le
sujet présenté comme une tentative de tenir la balance égale entre la platitude
réformiste et "l'extrémisme" bolchevik, lequel aurait fait subir
une déformation toute russe donc asiatique au marxisme.
A l'évidence, ces
professionnels de l'Histoire connaissent sur le bout des doigts leurs leçons,
mais vues au travers du prisme de "l'objectivité"? Le révolutionnaire
ne prétendant pas aux honneurs de "l'impartialité" ne peut envisager
1'austro-marxisme" que sous l'angle de l'engagement militant. Par
austro-marxisme sera désignée l'activité particulièrement maligne de réformisme
et de lâcheté devant les tâches révolutionnaires avec lesquelles se sont
illustrés ses divers chefs de file. Que ce soient Viktor, Max et Fritz Adler,
Renner, Hilferding ou Bauer tous, en divers domaines ont développé la thèse de
l'adaptation du socialisme radical pour une Autriche complexe, multinationale,
multi religieuse... vouée à la consommation des siècles. Et, il n'est pas
fortuit si ce sont ceux-là qui élaborèrent parmi les premiers, la thèse du
passage graduel et pacifique au socialisme selon les voies et les moyens
adaptés aux particularités nationales de chaque pays.