Soumis par Revue Internationale le
Deuxième partie : la Gauche communiste internationale, 1937-1952
La polémique dont nous poursuivons ici la publication n'est pas un débat d'histoire académique. Le prolétariat ne possède comme arme que sa capacité d'organisation et sa conscience. Cette conscience est historique parce qu'elle est l'instrument de l'avenir, mais aussi parce qu'elle se nourrit de l'expérience historique de deux siècles de luttes prolétariennes. Il s'agit ici de transformer en armes, pour le présent et l'avenir, la terrible expérience des révolutionnaires dans les années qui ont précédé et suivi la 2e guerre mondiale, en particulier comment et dans quelles conditions les groupes révolutionnaires peuvent se transformer en véritables partis politiques du prolétariat Mais pour faire cela, il faut rétablir certains faits historiques dans leur vérité, et combattre les falsifications qui ont malheureusement été développées, même au sein du milieu révolutionnaire.
Dans la première partie de cet article [1], nous avons montré comment, dans les années cruciales de 1935 à 1937, la Fraction de la Gauche italienne à l'étranger a été capable, au prix d'un terrible isolement politique, de sauvegarder le fil rouge de la continuité marxiste, face au naufrage dans l'antifascisme démocratique des autres courants de gauche, et du premier parmi eux, le courant trotskiste [2]. C'est cette démarcation historique dramatique qui a jeté les bases politiques et programmatiques sur lesquelles se fondent encore aujourd'hui les forces de la Gauche communiste internationale. Nous y avons aussi montré que pour les camarades de BC, (Battaglia Comunista, organe du Partito Comunista Internazionalista) tout ceci n'est valable que jusqu'à un certain point, étant donné que pour eux, en 1935, la question centrale était de répondre au passage des vieux partis dans la contre-révolution par la transformation de la Fraction en un nouveau parti communiste. Cette position, défendue en 1935 par une minorité activiste (qui rompt l'année suivante avec la Gauche communiste pour donner son adhésion à la guerre "antifasciste" d'Espagne) a été rejetée par la majorité de la fraction qui, fidèle à la position de toujours de la Gauche, liait la transformation en parti à la reprise de la lutte de classe. Selon les camarades de Battaglia, la majorité "attentiste" qui en 1935 avait défendu cette position, erronée selon eux, l'aurait corrigée en 1936, pour ensuite la reprendre en 1937, avec des conséquences désastreuses.
En particulier, son porte-parole le plus prestigieux, Vercesi, "en 1936, pour trancher la controverse entre l’attentiste Bianco et Piero-Tito (partidiste), penchait plus pour ces derniers : 'il faut considérer que, dans la situation actuelle, bien que nous n'ayons pas et ne pouvons pas avoir encore une influence sur les masses, nous nous trouvons devant la nécessité d'agir non plus comme fraction d'un parti qui a trahi, mais comme parti en miniature'. (Bilan n° 28). En pratique, dans cette phase, Vercesi paraît se rapprocher d'une vision plus dialectique, selon laquelle à la trahison des partis centristes on devait répondre en faisant naître de nouveaux partis, non pour guider de façon velléitaire des masses (qu'il n'y avait pas encore) vers la conquête du pouvoir, (...) mais pour représenter la continuité de classe qui s'était interrompue, pour combler ce vide politique qui s'était produit, pour redonner à la classe ce point de référence politique indispensable même dans les phases de reflux qui fut en mesure, même si c'était de façon minuscule, de grandir au fur et à mesure des événements au lieu de les attendre comme le messie. Mais, en 1937, il revient en arrière, pour reproposer dans son 'rapport sur la situation internationale' les fractions comme unique expression politique possible du moment renonçant implicitement à quelque transformation que ce soit. (...) Au delà des retournements personnels de Vercesi, avec l'éclatement de la guerre, la fraction devient pratiquement inopérante. C'est la fin de toutes les publications (bulletins internes, Prometeo, Bilan et Octobre), c'est l'espacement, sinon l’arrêt, des contacts entre les sections française et belge. En 1945, la Fraction se dissout sans avoir résolu sur le terrain de la pratique un des problèmes les plus importants qui avait provoqué sa création à Pantin en 1928. Le parti naît quand même à la fin de 1942 sous l'impulsion de camarades restés en Italie (Partito Comunista Intemazionalista), parti que rejoindront à la fin de la guerre beaucoup d'éléments de la Fraction dissoute." [3]
Comme d'habitude, les camarades de BC réécrivent notre histoire à leur façon. D'abord, Vercesi n'était pas le porte-parole de la majorité "attentiste" (comme l'appelle Battaglia) mais le porteur d'une tentative de compromis entre les deux positions qui s'affirmaient, même si c'était de façon ambiguë, à la fin du congrès de 1935. Au début de 1936, Vercesi recourt encore à une expression qui contient effectivement toute l'ambiguïté combattue par la majorité et qui est citée dans les extraits ci-dessus. C'est vrai que la citation exacte parle de la nécessité d'agir "non plus comme fraction d'un parti qui a trahi, mais comme -si on peut s'exprimer ainsi - un parti en miniature". Mais même avec la forme conditionnelle, que les camarades de BC ont fait disparaître avec une certaine fourberie, l'expression conserve toute l'ambiguïté qui consiste à présenter la fraction comme un parti qui aurait peu de militants, alors qu'il s'agit d'une forme d'organisation propre aux phases de lutte de classe qui ne permettent pas l'existence d'un parti, qu'il soit petit ou grand. Les véritables porte-parole de la majorité avaient toutes les raisons de protester contre ces formulations contradictoires qui introduisaient en catimini l'idée qu'on aurait pu s'orienter vers une activité de parti, quand il n'en existait absolument pas les conditions. Ce n'est pas par hasard que l'article de Bianco, dans Bilan n° 28, qui s'oppose à celui de Vercesi s'intitule "Un peu de clarté, s'il vous plaît". La clarté sur le fait que seule pouvait exister une fraction, dans de telles conditions est effectivement ré établie, mais pas en 1937, comme l'affirme l'article de Battaglia. Ce qui a rendu les choses claires, c'est la minorité qui face aux événements d'Espagne, largue définitivement les amarres, en sombrant dans l'antifascisme et clarifiant dans la pratique où mènent les discours sur la nécessité de "rompre avec l'attentisme". Confronté à cette culbute, Vercesi reprend pied et abandonne momentanément au placard (seulement momentanément, hélas !) les discours "sur les nouvelles phases". En se maintenant fermement sur ses positions, dans la période cruciale qui va de juillet 1936 à mai 1937 (massacre des travailleurs de Barcelone), la fraction a été capable de jeter les bases de l'actuelle Gauche communiste internationale, au prix toutefois d'un isolement total vis-à-vis du milieu politique en pleine décomposition démocratique. Cette terrible pression ambiante ne pouvait pas ne pas laisser de traces au sein même de la Fraction italienne et de la toute nouvelle Fraction belge. Chez quelques camarades, on commence à voir ressortir l'idée que, tout compte fait, le fait même qu'on aille à la guerre rapproche le moment de la riposte prolétarienne de la guerre elle même et que pour être prêt pour ces futures réactions, il fallait immédiatement commencer à avoir une activité "différente". Vers la fin de 1937, Vercesi commence à théoriser le fait qu'à la place de la guerre mondiale il y aura nombres de "guerres locales" dont la nature véritable serait d'être des massacres préventifs contre la menace prolétarienne, qui planerait on ne sait comment. Pour se préparer à ces convulsions, il faut "faire plus", et voilà que ressort, sous d'autres mots, la théorie selon laquelle la fraction doit agir - en un certain sens - comme un parti en miniature. Pour avoir une "activité" de parti, en septembre 1937, les fractions s'embarquent dans une entreprise absurde de collecte de fonds pour les victimes de la guerre d'Espagne, pour faire concurrence sur le plan du travail "de masse" aux organismes socio-staliniens comme le Secours Rouge, en descendant sur leur terrain. Si en décembre 1936, Bilan n° 38 republiait le projet de 1933 d'un Bureau International des Informations, en constatant amèrement qu'il n'existait encore aucune possibilité d'accepter cette proposition minimum, en septembre 1937, dans Bilan n° 43, Vercesi déclare qu'un simple Bureau des informations serait désormais "dépassé et que nous devons entrer dans une autre phase de travail" avec la constitution du Bureau International des fractions de gauche. En elle même, l'exigence de constituer un organe de coordination entre les deux seules fractions existantes était tout à fait juste. Le problème, c'est que ce bureau au lieu de coordonner l'action de clarification et de formation des cadres, seul travail possible pour les fractions dans ces conditions, était toujours plus conçu comme l'organe qu'on devait trouver prêt dès la reprise de classe pour coordonner "la construction des nouveaux partis et de la nouvelle Internationale". Toujours en mettant la charrue avant les boeufs, en janvier 1938, on arrête la publication de Bilan, en la remplaçant par une revue dont le nom, Octobre, anticipe sur les convulsions révolutionnaires qu'on ne pouvait entrevoir nulle part et dont auraient du sortir des éditions française, anglaise et allemande ! Le résultat de cette folie de vouloir agir "comme un parti en miniature" était prévisible : la revue qui devait sortir en trois langues n'arrive même pas à sortir régulièrement en français, le Bureau cesse pratiquement de fonctionner et, - ce qui est pire - la démoralisation et les démissions se multiplient chez les militants complètement déboussolés.
Avec l'éclatement de la guerre, en août 1939, la débandade atteint son comble, aggravée par le passage à la clandestinité, l'assassinat de quelques uns des meilleurs cadres et l'arrestation de beaucoup d'autres ; ainsi, les fractions se trouvent-elles désorganisées de fait. A cela contribue fortement le fait que Vercesi, qui jusqu'alors avait soutenu que le travail de fraction ne servait à rien, mais qu'il fallait celui d'un mini-parti, avec l'éclatement de la guerre, commence à théoriser que - vu que le prolétariat ne réagit pas - il est "socialement inexistant" et que dans ces conditions, le travail de fraction ne sert plus à rien.
Comme on le voit, ce qui revient constamment, c'est la remise en discussion de la fraction comme organe de l'activité révolutionnaire dans les phases historiquement défavorables. De tout cela, BC tente de tirer la conclusion que ceux qui pendant la guerre ont fait un travail de fraction n'en ont rien conclu. Mais ceux qui pendant la guerre n'en ont rien conclu - comme Vercesi - étaient précisément ceux qui ont refusé le travail de fraction. Contrairement à ce que Battaglia essaie de faire croire, la fraction ne cesse pas toute activité, mais - à l'initiative de la section de Marseille qui était le chef de file de l'opposition à Vercesi - se réorganise déjà début 1940, tient des conférences annuelles clandestines, rétablit des sections à Lyon, Toulouse, Paris, reprend les contacts avec les camarades restés en Belgique. Malgré des difficultés matérielles inimaginables, la publication régulière d'un bulletin de discussion reprend, outil de formation des militants et de circulation des textes d'orientation de la Commission Executive, qui servaient de base aux discussions avec les autres groupes avec lesquels on prenait contact. Ce travail clandestin conduisit à la constitution (de 1942 à 1944) d'une nouvelle fraction, la Fraction française, et au rapprochement des positions de la Gauche italienne de la part d'un bon nombre de communistes allemands et autrichiens qui avaient rompu avec le trotskisme, désormais passé dans le camp de la contre-révolution.
En vérité, on ne comprend pas comment auraient réussi à faire tout cela, dans des conditions extrêmement difficiles, des éléments qui, selon Battaglia, restaient "au chaud", en se réfugiant dans leurs "théorisations", dans l'attente "messianique" que les masses deviennent capables par elles mêmes de les reconnaître comme la juste direction.
Ici, on touche à un des points fondamentaux de la question. Battaglia présente la fraction comme un organe (on ferait mieux de dire un cercle culturel) qui, dans les périodes où le prolétariat n'est pas à l'offensive, se limite à des études théoriques, puisque intervenir dans la classe ne sert à rien. La fraction est, au contraire, l'organe qui permet de maintenir la continuité de l'intervention communiste dans la classe, même dans les périodes noires, dans lesquelles cette intervention ne trouve pas d'écho immédiat. Et toute l'histoire des fractions de la Gauche communiste est là pour le démontrer. A côté de la revue théorique Bilan, la Fraction italienne publiait un journal en italien, Prometeo, qui avait en France une diffusion supérieure à celle du journal des trotskistes français, ces maîtres de l'activisme. Les militants de la fraction étaient tellement connus pour leur engagement dans la lutte de classe qu'il fallait nécessairement des interventions brutales des directions nationales des syndicats pour les expulser des structures de base qui les défendaient. Ces camarades diffusaient la presse, malgré la chasse qui leur était faite conjointement par la police et les syndicats tricolores ; frappés jusqu'au sang, ils retournaient diffuser des tracts, le pistolet bien en vue à la ceinture, pour signifier leur volonté de se faire massacrer sur place plutôt que de renoncer à leur intervention dans la classe. Un ouvrier comme Piccino, attrapé par les staliniens alors qu'il diffusait la presse et livré à la police française, fut tellement battu qu'il en resta handicapé pendant toute sa vie, mais n'en retourna pas moins diffuser la presse. Dans une lettre d'avril 1929, Togliatti demandait l'aide de l'appareil répressif de Staline contre les "débris bordiguistes" avouant que leur acharnement lui créait plus que des petits problèmes partout où il y avait des ouvriers italiens. Venant de l'ennemi de classe, c'était la meilleure des reconnaissances.
Il faut vraiment du courage pour présenter comme des théoriciens en pantoufles des militants qui ont été liquidés dans les camps de concentration, ceux qui sont tombés aux mains de la Gestapo pendant qu'ils traversaient clandestinement la frontière pour maintenir les contacts avec les camarades en Belgique, ceux qui, recherchés par la police et sans papiers, participaient aux grèves illégales, ceux qui à la sortie de l'usine passaient au milieu des "killers" staliniens chargés de les tuer et qui ne s'en sortaient qu'en sautant par dessus le mur d'enceinte. Battaglia écrit que les camarades à l'étranger auraient du se battre pour la transformation de la guerre impérialiste en guerre civile et que "renseignement de Lénine (...) aurait dû avoir un plus grand crédit" surtout chez "des camarades qui avaient grandi dans la tradition léniniste". Mais les camarades des fractions italienne et française, ont-ils fait autre chose quand ils diffusaient des appels au défaitisme révolutionnaire rédigés en français et en allemand jusque dans les trains militaires allemands, quand, en plein milieu de l'orgie patriotique de la "libération" de Paris, ils risquaient leur vie pour appeler les ouvriers à déserter l'encadrement des partisans ?
Comme on le voit, il est complètement faux d'écrire que l’unique possibilité d'organiser une quelconque opposition aux tentatives de l'impérialisme de résoudre ses l contradictions dans la guerre passait par la constitution de nouveaux partis". S'il n'y a pas eu de transformation en guerre civile, ce n'est pas du fait de l'absence d'une "quelconque opposition" de la part des fractions, mais du fait que le capitalisme mondial avait réussi à briser les premières tentatives faites dans ce sens, d'abord en Italie, puis en Allemagne, faisant reculer ainsi toute perspective révolutionnaire. Selon Battaglia, cependant, si la Fraction s'était malgré tout transformée en parti, la présence de ce parti aurait changé les choses. Mais dans quel sens auraient-elles changé ?
Pour répondre à cette question, considérons l'action du Parti Communiste Internationaliste fondé en Italie à la fin de 1942 par des camarades rassemblés autour d'Onorato Damen. Ce camarade, à la différence de la fraction qui rompt tous les liens avec le PCI en 1928, reste dans le parti jusqu'à la moitié des années 1930, en dirigeant encore en 1933 la révolte des détenus inscrits au parti dans les prisons de Civitavecchia. Battaglia Comunista (dont Damen a été un des dirigeants jusqu'à sa mort) dans l'article que nous avons cité, ironise sur l'appel à sortir des partis communistes passés à la contre-révolution, appel lancé par le Congrès de la Fraction en 1935. BC se demande : s'il ne pouvait y avoir de transformation en parti parce que les masses restaient sourdes à ce moment là aux appels de la fraction, alors, à qui diable pouvait bien s'adresser cet appel ? "On ne peut s'empêcher de se demander si le mot d'ordre en question n'a pas été lancé avec le dernier espoir que le prolétariat ne l'entende point de façon à ne pas créer de problèmes qui mettraient en question le schéma abstrait du rapporteur". L'ironie de Battaglia tombe particulièrement mal à propos : l'appel s'adressait à ces camarades qui, comme Damen, se trouvaient encore dans les rangs du PC avec l'espoir d'y défendre des positions de classe, et aurait concerné personnellement Damen lui même, si les staliniens n'avaient déjà veillé à résoudre le problème en l'expulsant du parti à la fin de 1934. Ou alors est-ce que Battaglia pense que Bilan n'aurait pas du faire appel à ces camarades pour qu'ils sortent des partis passés à la bourgeoisie et s'intègrent à la fraction, seul lieu où on continuait la bataille pour la reconstitution du parti de classe ?
En fait, Battaglia affirme qu'en 1935, pour n'importe quel marxiste, il était clair que la sortie définitive du PCI impliquait automatiquement la fondation du nouveau parti. Mais si c'était si clair, pourquoi Damen n'a-t-il pas fondé ce nouveau parti en 1935 ? Pourquoi s'est-il consacré à un patient travail clandestin de sélection et de formation des cadres, exactement comme la Fraction à l'étranger ? S'il est vrai que c'est par la fondation de nouveaux partis que passait l’unique possibilité d'organiser une opposition quelconque " à la guerre, pourquoi n'a-t-on pas fondé ce parti au moins en 1939, quand la guerre a éclaté, alors qu'on a attendu la fin de 1942, après trois années et demie de massacre impérialiste ? Selon les analyses de BC, ces sept années de retard devraient être considérées comme une folie ou une trahison. Selon nos analyses, c'est la meilleure démonstration de la fausseté de la thèse qui veut que pour fonder un nouveau parti, il suffit que le vieux ait trahi.
Si la naissance du PC Internationaliste a eu lieu fin 1942, c'est parce qu'il se développait alors une forte tendance à la reprise de la lutte de classe contre le fascisme et la guerre impérialiste, tendance qui conduit en quelques mois aux grèves de mars 1943, à la chute du fascisme et à la demande de la bourgeoisie italienne d'une paix séparée. Même si la bourgeoisie mondiale a rapidement réussi à dévoyer cette réaction de classe du prolétariat italien, c'est un fait que ce n'est que sur la base de cette réaction que les camarades en Italie ont estimé que le temps était venu de se constituer en parti. Ce n'est pas par hasard que la même évaluation est faite - tout à fait indépendamment - par les camarades à l'étranger, aussitôt qu'ils prirent connaissance des grèves de mars 1943 : la Conférence de la Fraction en août de la même année déclare que s'est ouverte "la phase de la rentrée de la fraction en Italie et de sa transformation en parti". Cependant, cette rentrée organisée n'a pas été possible, en partie à cause de difficultés matérielles quasi insurmontables (rappelons nous que le PC Internationaliste lui même fondé en Italie ne put faire connaître qu'en 1945 son existence à l'étranger), difficulté aggravée par l'assassinat et l'arrestation de nombreux camarades.
Mais la faiblesse fondamentale était d'ordre politique : la minorité de la Fraction italienne liée à Vercesi et forte de la Fraction belge déniait tout caractère de classe aux grèves de 1943, s'opposant à toute activité organisée parce que "volontariste". La conférence annuelle de 1944 condamna les positions de la tendance Vercesi et, au début de 1945, Vercesi fut exclu de la Fraction pour avoir participé au Comité de coalition antifasciste de Bruxelles. Cette longue lutte avait cependant contribué à réduire les énergies pour la rentrée de la Fraction en Italie, à laquelle fut substituée dans les faits, une politique de rentrée individuelle d'un grand nombre de ses militants qui, une fois en Italie, découvraient l'existence du parti, y rentraient, toujours à titre individuel. Cette politique allait être durement critiquée par une partie de la Fraction et surtout par la Fraction reconstituée en France qui développait de façon croissante un travail clandestin contre la guerre et critiquait le manque de décision de la Fraction italienne pour la réalisation d'un retour organisé en Italie. C'est alors, au printemps 1945, qu'arrive comme une bombe la nouvelle qu'il existe depuis des années en Italie un parti qui compte déjà "des milliers de membres" et auquel participent des camarades comme Damen et Bordiga. La majorité de la Fraction fut transportée d'enthousiasme et décide, dans une conférence précipitée en mai 1945, de sa propre dissolution et de l'adhésion de ses militants à un parti dont elle ignorait complètement les positions programmatiques. Comme la Fraction en France appuyait la minorité qui s'opposait à ce suicide politique, la majorité de la Conférence rompit tout lien organisationnel avec le groupe français, en prenant comme prétexte le travail que les camarades français avaient mené sur le défaitisme révolutionnaire avec des internationalistes allemands et autrichiens qui n'appartenaient pas aux fractions de la Gauche communiste.
La décision de s'auto dissoudre a eu des conséquences très graves sur le développement ultérieur de la Gauche communiste. La Fraction était le dépositaire des leçons politiques fondamentales qui avaient été tirées par la sélection des forces communistes opérée entre 1935 et 1937, et elle avait le devoir historique de garantir que le nouveau parti se forme sur la base de ces leçons, qui ont été résumées de la façon suivante dans l'article précédent :
1) le parti se formera par adhésion individuelle aux positions programmatiques de la Gauche, élaborées par les fractions, en excluant toute intégration de groupes de camarades se situant à mi-chemin entre la Gauche et le Trotskisme ;
2) la garantie du défaitisme révolutionnaire du parti sera la dénonciation frontale de toute forme de "milice partisane", destinée à enrôler les ouvriers dans la guerre, comme les "milices ouvrières" espagnoles de 1936. Comme l'absence de rentrée organisée et la dissolution de 1945 n'ont pas permis à la Fraction de remplir cette fonction, nous devons maintenant regarder si le parti fondé en Italie a été capable de se constituer tout de même sur ces bases. Et ceci, non pour décider de quelle appréciation devrions nous avoir de ce parti en particulier, mais pour comprendre s'il est vrai ou non que le travail de fraction est une condition indispensable de la constitution du parti de classe.
Procédons par ordre, en partant des positions politiques et de la méthode de recrutement. Le premier Congrès du PC Internationaliste (28 décembre 1945 - 1 janvier 1946), qui se tient après l'intégration des militants de la Fraction dans le parti, déclare que le PC Internationaliste a été fondé en 1942, "Sur la base de cette tradition politique précise" ([4]) représentée par la Fraction à l'étranger à partir de 1927. Les premiers noyaux se référaient à "une plate-forme constituée par un bref document dans lequel étaient fixées les directives que devait suivre le parti et que pour l'essentiel, il suit encore maintenant". Il est difficile de dire jusqu'à quel point ce document était sur les positions de la Fraction, pour la simple raison que - pour autant que nous le sachions - Battaglia n'a jamais veillé à le republier (et pourtant il était "bref "!) et dans sa brochure de 1974 sur les plate-formes du PC Internationaliste, elle ne mentionne même pas son existence. Quel sort étrange pour la plateforme de constitution du Parti... Nous sommes donc obligés de nous référer à la Plate-forme rédigée par Bordiga en 1945 et approuvée par le premier Congrès au début de 1946.
Sans entrer dans une analyse détaillée, il suffira de souligner que ce texte admet la possibilité de participer aux élections (position rejetée par la Gauche dès l'époque de la Fraction Abstentionniste du PSI), que, comme bases doctrinales du parti, on prend "les textes constitutifs de "l’Intemationale de Moscou" (en rejetant donc les critiques qu'en avait fait la Fraction à partir de 1927), qu'on ne parle pas vraiment de dénoncer les luttes de libération nationale (position acquise par la Gauche dès 1935), et que, pour terminer en beauté, on exalte comme "fait historique de premier ordre" l'enrôlement des prolétaires dans les bandes armées des partisans. La Plate-forme est aussi inacceptable sur d'autres questions (syndicale, en premier lieu), mais nous nous sommes limités à ne considérer que ces points sur lesquels la Plate-forme se situe en dehors de frontières de classe déjà tracées grâce à l’élaboration programmatique de la Gauche communiste.
La méthode de recrutement du parti est en harmonie avec ce fatras idéologique, bien plus, le fatras idéologique est le résultat obligé de la méthode de recrutement suivie, basée sur l'absorption successive de groupes de camarades aux positions les plus disparates, sinon complètement contraires. On pouvait ainsi trouver à la fin dans le Comité central les premiers camarades de 1942, les dirigeants de la Fraction qui avaient exclu Vercesi en 1944 et Vercesi lui-même qui a été admis en même temps que les membres de la minorité expulsés en 1936 du fait de leur participation à la guerre antifasciste en Espagne. Sont admis des groupes comme la "Fraction des communistes et socialistes de gauche" du sud, qui en 1944 croyaient encore à la possibilité de "redresser" le parti stalinien et dans la foulée le parti socialiste (!), et qui, en 1945, se dissout pour rejoindre directement le parti. En revanche, le principal théoricien et rédacteur de la Plate-forme de 1945, Amedeo Bordiga, lui n'est même pas inscrit (il semblerait qu'il ne se soit inscrit qu'en 1949).
Sur la seconde question clarifiée dans les années 1935-37, celle du danger représenté par les milices partisanes, la dégénérescence du PC Internationaliste va de pair avec son élargissement numérique aux dépens des principes. En 1943, le PC Internationaliste s'aligne sur une courageuse position qui dénonce sans équivoque le rôle impérialiste du mouvement partisan. En 1944, on est déjà obligé de faire des concessions aux illusions sur la guerre "Démocratique" :
"Les éléments communistes croient sincèrement à la nécessité de la lutte contre le nazi-fascisme et pensent qu'une fois cet obstacle abattu, ils pourront marcher vers la conquête du pouvoir, en battant le capitalisme", (Prometeo, n° 15, août 1944).
En 1945 le cercle se referme avec la participation de fédérations entières (comme celle de Turin) à l'insurrection patriotique du 25 avril et l'adoption d'une Plate-forme qui définit le mouvement partisan comme une "tendance de groupes locaux prolétariens à s'organiser et à s'armer pour conquérir et conserver le contrôle des situations locales" en déplorant seulement que ces mouvements n'aient pas "une orientation politique suffisante" (!). Il s'agit de la même position que celle défendue par la minorité en 1936 sur la guerre d'Espagne et qui lui avait valu d'être expulsée de la Gauche communiste.
Jusque là, il est assez clair que les positions globalement exprimées par le PC Internationaliste se situaient en deçà du niveau de clarification déjà atteint par la Fraction et des bases considérées comme intangibles pour la constitution du nouveau parti. Les camarades de Battaglia, au contraire, considèrent le parti "né à la fin de 1942" comme le summum de la clarté existant à l'époque. Comment peuvent-ils concilier cette affirmation avec l'existence de confusions et d'ambiguïtés que nous venons à peine d'évoquer ? Très simplement : en niant que ces confusions étaient celles du parti et en les attribuant exclusivement aux adeptes de Bordiga qui en sortiront ensuite en 1952 pour fonder Programme Communiste. On leur répondait déjà dans la Revue internationale : " en d'autres termes : eux et nous avons participé à la constitution du parti : ce qu'il y avait de bon, c'était nous, le mauvais, c'était eux. En admettant qu'il en ait été ainsi, il reste le fait qu'il y avait ce 'mauvais' qui constituait un élément fondamental et unitaire au moment de la constitution du parti et que personne n'a rien trouvé à redire."
Ce que nous voulons montrer maintenant, c'est que les faiblesses étaient celles du parti dans son ensemble et pas celles d'une fraction particulière qui serait passée par là. La première chose que BC a toujours niée, c'est que les portes du parti étaient ouvertes à quiconque avait la bonne volonté d'adhérer. Mais c'est ensuite BC même qui affirme que la présence de Vercesi, qui venait du Comité de coalition antifasciste, s'explique par le fait que ce dernier "estimait devoir adhérer au parti" ([5]). Mais qu'est ce que c'est que ce parti, un club de golf ? (encore que même dans les clubs, on doive être accepté par les autres membres pour pouvoir rentrer...). En plus, il faut se rappeler que Vercesi "estimait devoir adhérer" directement au Comité central du PC Internationaliste, devenant un des principaux dirigeants. BC nous informe que Vercesi était dans le CC, mais que le parti n'était pas responsable de ce qu'il faisait ou disait :
"Les positions exprimées par le camarade Perrone (Vercesi) à la Conférence de Turin (1946) (...) étaient de libres manifestations d'une expérience toute personnelle et avec une perspective politique fantaisiste à laquelle il n'est pas licite de se référer pour formuler des critiques à la formation du PC Internationaliste". ([6])
Bien dit. Dommage cependant qu'en lisant le compte-rendu de cette première Conférence nationale du PC Internationaliste, on découvre à la page 13, que ces "libres* affirmations "de politique fantaisiste" n'étaient rien d'autre que le rapport sur "Le parti et les problèmes internationaux" présenté par le CC à la Conférence, dont Vercesi était le rapporteur officiel. Mais les surprises ne s'arrêtent pas là, parce que page 16, à la fin du rapport de Vercesi, pour tirer les conclusions, c'est Damen lui-même qui prend la parole et qui affirme que jusque là, "il n'y a pas de divergences, mais des sensibilités particulières qui permettent une clarification organique des problèmes". Si Damen pensait que le rapport de Vercesi relevait de la politique fantaisie, pourquoi a-t-il nié qu'il y avait des divergences ? Peut-être parce que l'alliance sans principe avec Vercesi était alors utile ?
Mais ne nous attardons pas et passons directement à la Plate-forme, écrite en 1945 par Bordiga. Battaglia l'a republiée en 1974 en même temps qu'un projet de Programme diffusé en 1944 par les camarades groupés autour de Damen, avec une introduction dans laquelle il est affirmé que le projet de 1944 est beaucoup plus clair que la Plate-forme de 1945. Effectivement, c'est tout à fait vrai pour quelques points (bilan de la révolution russe par exemple), mais sur d'autres points, les glissements sont beaucoup plus importants que dans le document de 1945. En particulier, sur le point de la tactique, on dit que : "notre parti, qui ne sous-estime pas l'influence des autres partis de masse, se fait le défenseur du front unique'". Or, si on retourne au compte-rendu de la Conférence de Turin, on y trouve le rapport de Lecci (Tullio) qui fait le bilan du travail de la fraction à l'étranger et de sa délimitation par rapport au trotskisme : "cette démarcation présupposait en premier lieu la liquidation de la tactique de front unique des blocs politiques" (p 8). A la Conférence de 1946 donc, quelques points clés du projet étaient déjà considérés comme incompatibles avec les positions de la Gauche communiste. Mais venons en maintenant à ce que dit l'introduction de 1974 à la Plate-forme de 1945 :
"En 1945, le CC reçoit un projet de Plate-forme politique du camarade Bordiga qui, nous le soulignons, n’était pas inscrit au parti. Le document dont l’acceptation fut demandée en termes d'ultimatum, est reconnu comme incompatible avec les fermes prises de position adoptées désormais par le parti sur des problèmes plus importants, et, malgré les modifications apportées, le document a toujours été considéré comme une contribution au débat et pas comme une plate-forme de fait.(...) Le CC ne pouvait, comme on l'a vu, qu'accepter le document comme une contribution tout à fait personnelle pour le débat du congrès futur, qui, reporté à 1948, mettra en évidence des positions très différentes (cf. Compte-rendu du Congrès de Florence)." ([7])
Telle est la reconstitution des faits présentée par les camarades de Battaglia en 1974. Pour voir si elle correspond à la réalité, retournons à la Conférence de janvier 1946 qui aurait dû se prononcer sur la "demande en termes d'ultimatum de l'acceptation " de la plate-forme faite par Bordiga. A la page 17 du Compte-rendu, on lit : "A la fin du débat, puisque aucune divergence substantielle ne s'est manifestée, la 'Plate-forme du Parti' est acceptée et on renvoie au prochain congrès la discussion sur le 'Schéma de Programme' et sur d'autres documents en voie d'élaboration". Comme on le voit, il est arrivé exactement le contraire de ce que Battaglia raconte aujourd'hui : à la conférence de 1946, les camarades de Battaglia eux-mêmes ont voté à l'unanimité pour l'acceptation de la Plate-forme écrite par Bordiga et qui est devenue la base officielle d'adhésion au parti depuis ce moment-là (et qui a été publiée comme telle à l'extérieur). Les délégués français eux-mêmes donnent leur adhésion à la Conférence sur la base de la reconnaissance de l'adéquation de la plate-forme (p.6) et la résolution de constitution d'un Bureau International de la Gauche communiste commence par ces mots : "le CC, tenant compte du fait que la Plate-forme du PC Internationaliste est le seul document qui donne une réponse marxiste aux problèmes rencontrés avec la défaite de la révolution russe et la deuxième guerre mondiale, affirme que c'est sur cette base et sur le patrimoine de la Gauche italienne que peut et doit être constitué le Bureau International de la Gauche communiste". Pour conclure, remarquons qu'il y a effectivement eu un document considéré comme une simple contribution au débat et dont la discussion fut renvoyée au congrès suivant, sauf que ce ne fut pas la plate-forme de Bordiga mais... le Schéma de programme élaboré en 1944 par le groupe de Damen et qu'aujourd'hui Battaglia cherche à faire passer pour la plate-forme effective du PC Internationaliste de années 1940.
On n'a pas assez de mots pour condamner la falsification totale de l'histoire du PC Int. effectuée toutes ces années par les camarades de Battaglia. On en est au niveau des falsifications staliniennes qui réécrivent l'histoire du parti bolchevik en faisant disparaître les noms des camarades de Lénine fusillés ou en attribuant à Trotsky les erreurs commises par Staline. Battaglia, pour faire que les choses aient l'air de se tenir, a été capable de faire disparaître de l'histoire du parti sa propre plate-forme et dans d'autres documents ([8]), n'a pas hésité à attribuer aux "pères du CCI", les camarades de la Gauche communiste de France, les pirouettes de Vercesi, avec qui ses pères avaient noué une alliance opportuniste en 1945, en l'admettant dans le CC du Parti. Nous savons bien qu'il s'agit d'un jugement très dur, mais nous le fondons sur les documents officiels de PC Int., comme le Compte-rendu de la Conférence de janvier 1946, que Battaglia a bien pris soin de cacher, alors qu'elle a republié le compte-rendu du congrès de 1948, parce qu'à cette date, l'alliance opportuniste avec Vercesi était désormais rompue. Nous soumettons nos conclusions et nos jugements à la volonté critique de tous les camarades du milieu international de la Gauche communiste. Si les documents que nous avons cités n'existent pas, que Battaglia le dise et le démontre. Dans le cas contraire, on saura une fois de plus d'où viennent les falsifications.
Il reste de toute façon un problème à clarifier : comment est-il possible que des camarades de valeur comme Onorato Damen, des camarades qui ont tenu le flambeau de l'internationalisme dans les moments les plus durs pour notre classe, aient pu s'abaisser à un tel niveau de falsification de cette période de leur histoire ? Comment est-il possible que les camarades de Programme Communiste (qui s'était séparé en 1952 de Battaglia Comunista) aient pu en arriver à faire disparaître dans le néant leur histoire depuis 1926 jusqu'en 1952 ? Sur la base de tout ce qui a été re parcouru dans cet article, la réponse est claire : ni les uns ni les autres, dans les années cruciales autour de la deuxième guerre mondiale, n'ont été capables d'assurer fondamentalement la continuité historique de la Fraction de Gauche, seule base possible pour le parti de demain. On ne peut certainement pas leur reprocher d'avoir cru en 1943 que les conditions de la renaissance du parti avait mûri, étant donné que même les Fractions à l'étranger partageaient cette illusion, fondée sur le début d'une riposte prolétarienne à la guerre qui s'était manifestée avec les grèves de 1943 en Italie. Mais en janvier 1946, quand le congrès de Turin se tient, il était clair alors que le capitalisme avait réussi à briser toute réaction prolétarienne et à la transformer en un moment de la guerre impérialiste, à travers l'encadrement dans les bandes partisanes. Dans cette situation il était nécessaire de reconnaître que les conditions indispensables à la constitution du parti n'existaient absolument pas et de dédier ses forces à un travail de fraction, un travail de bilan et de formation de cadres sur la base de ce bilan. Ni les uns ni les autres n'ont été capables de s'engager jusqu'au bout sur cette voie et cela explique leurs contorsions par la suite. La tendance Damen commença à théoriser que la formation du parti n'avait rien à voir avec la reprise de la lutte de classe, démentant ainsi sa propre expérience de 1943. La tendance Vercesi (proche de Bordiga) recommença à louvoyer entre quelque chose qui n'était pas encore le parti mais qui n'était plus la fraction (le vieux "parti-miniature" de 1936 est recyclé en 1948 en "fraction élargie",), anticipant sur les futurs tours d'équilibre de Programme Communiste sur "parti historique/parti formel". Seule la Gauche communiste de France (Internationalisme), dont le CCI se réclame aujourd'hui, a été capable de reconnaître ouvertement les erreurs qui avaient été faites en croyant qu'en 1943 les conditions de la transformation de la fraction en parti existaient, et de se dédier au travail de bilan historique que les temps exigeaient. Pour aussi partiel qu'il soit, ce bilan reste la base indispensable sur laquelle on doit partir pour la reconstitution du parti de demain.
Dans la suite de ce travail, nous analyserons la contribution que ce bilan représente et doit représenter dans le processus de regroupement des révolutionnaires qui est en cours au niveau mondial.
Beyle
[1] Revue internationale n° 59, 4c trimestre 1989.
[2] Voir la brochure "La Gauche communiste d'Italie, 1917-1952", et le supplément sur les rapports de la Gauche italienne et de l'Opposition de gauche internationale, publiés par le CCI.
[3] « Frazione-Partito nell » esperenza della Simstra Italiana", Prometeo n°2. mars 79.
[4] "Compte-rendu de la première conférence nationale du Parti Communiste Internationaliste d'Italie". Publications de la Gauche communiste internationale, 1946.
[5] 'Lettre de BC au CCI’, reproduite dans la Revue internationale n° 5 décembre 1976, avec notre réponse.
[6] Prometeo n° 18, ancienne série, 1972.
[7] Documents de la Gauche italienne n° 1, Cd. Prometco, janvier 1974.
[8] Battaglia Comunista n° 3, février 1983, article reproduit dans la Revue Internationale n° 34, 3e trimestre 1983, avec notre réponse.