Soumis par Révolution Inte... le
Depuis le début de l'année, la bourgeoisie française porte des coups de plus en plus rudes à la classe ouvrière sur tous les plans.
Toute une série de mesures sont mises en place pour accélérer le démantèlement de la protection sociale et imposer une réduction des dépenses de santé.
Un nouveau cap a été franchi dans la précarisation des emplois. Après la création, il y a six mois, du Contrat Nouvelle Embauche pour les entreprises de moins de 20 salariés (qui touche déjà 220 000 jeunes ouvriers), le Contrat Première Embauche élargit désormais la même mesure qui permet aux entreprises de moins de 50 salariés de licencier brutalement, sans motif ni autre procédure, les jeunes de moins de 26 ans pendant une période de deux ans. Et ce n'est pas fini : Villepin a fait part d'un projet de contrat de travail unique généralisant la "période d'essai" de 2 ans qui pourrait être adopté l'été prochain. Cette précarisation s'étendra d'ailleurs à toutes les tranches d'âge : pour les "seniors" (c'est-à-dire les travailleurs de plus de 57 ans) seront créés des contrats à durée déterminée de 18 mois, renouvelables une seule fois.
La flexibilité touchera aussi les plus de 60 ans, encouragés à reprendre un travail sous-rémunéré au-delà de l'âge de la retraite.
On dénombre déjà officiellement aujourd'hui 850 000 sans logis dont un tiers sont des salariés insuffisamment payés.
A cela s'ajoute un projet de révision de calcul du SMIC avec la mise en avant que la loi des 35 heures n'a pas été intégrée dans le calcul de base et qu'il devrait par conséquent être revu à la baisse.
De nouvelles lois viennent de durcir les conditions d'obtention des cartes de séjour et favoriser les mesures d'expulsion immédiate des travailleurs immigrés déjà surexploités.
Tandis que l'intensification des contrôles visent à radier de toute indemnisation un maximum d'ouvriers réduits au chômage, la réduction de la durée de leur indemnisation sera applicable aux nouveaux inscrits dès janvier 2006 grâce à l'accord d'une majorité des syndicats. 36 000 sans-emploi supplémentaires vont ainsi perdre leur allocation.
Les plans de licenciements continuent du plus belle : Ford dans la région bordelaise, les Chantiers de l'Atlantique, Seb, Nestlé, Areva, Arcelor, etc.
L'Etat donne également l'exemple à travers la détérioration des conditions de travail de ses fonctionnaires : 1 poste sur 2 n'est pas remplacé, suite aux départs en retraite ou aux mutations. Il en est de même dans la plupart des services publics, privatisés ou non (SNCF, La Poste, France Telecom, …) où des milliers d'emplois disparaissent au nom de la rentabilité insuffisante.
Pour prendre un seul exemple, dans l'Education nationale : parmi les récentes "réformes", le régime du cumul de 2 matières par enseignant pour le même salaire a été élargi, le recours au "volontariat" forcé pour pallier aux absences d'enseignants malades s'est généralisé. Cela se traduit par la suppression de 1500 postes d'enseignants dans le primaire où sont pourtant attendus 42 700 élèves supplémentaires, et de 2000 dans le secondaire (lycées et collèges) ; de même, il y a une diminution de 6000 postes dans les recrutements sur concours dans l'Education nationale, alors que se multiplient les embauches de non titulaires ou de titulaires sans poste fixe avec les divers statuts de vacataires, de contractuels, de maîtres-auxiliaires.
C'est l'ensemble de la classe ouvrière, quel que soit l'âge, le secteur d'activité, le niveau de qualification qui est frappée partout, massivement et simultanément. Ce que démontrent clairement ces attaques, c'est la faillite du capitalisme, c'est l'incapacité de plus en plus manifeste de ce système à assurer l'emploi, la protection sociale, le salaire, le logement, des conditions de travail et de vie décentes aux travailleurs qu'il exploite.
Ce qu'elles démontrent aussi, parce que tous les secteurs et toutes les générations de prolétaires sont attaqués aujourd'hui en même temps, c'est qu'il est nécessaire d'opposer à ces attaques une mobilisation massive et unie des ouvriers.
Face à l'éparpillement des luttes organisé par les syndicats (voir page 3), la classe ouvrière doit riposter massivement, autour de revendications unitaires, communes à tous. C'est le seul moyen de se défendre, de construire un réel rapport de forces face aux attaques de la bourgeoisie et de développer un combat capable de remettre en cause ce système d'exploitation.
W (27 janvier)