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ICConline - février 2015

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1905 : la révolution éclatait en Russie

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A l'occasion du centenaire de la révolution russe de 1905, nous avions publié une série d'articles sur cet événement historique "aujourd'hui quasiment tombé dans l'oubli". Dix ans plus tard, ce constat reste tout à fait vrai. Si nous republions ces textes aujourd'hui, c'est donc en premier lieu pour continuer à faire vivre la mémoire de la classe. La révolution de 1905 témoigne encore aujourd'hui de la force historique et de la créativité du prolétariat dans un contexte où le manque de perspective pour la grande masse des ouvriers tend à réduire la pensée aux contingences immédiates. Il s'agit donc pour nous de mettre à nouveau en exergue ces leçons essentielles qui restent plus que jamais vitales pour le prolétariat.


 

  • Il y a 100 ans : la révolution de 1905 en Russie (I) [2], publié dans la Revue Internationale n°120 - 1er trimestre 2005 [3]

  • Il y a 100 ans, la révolution de 1905 en Russie (II) [4], publié dans la Revue Internationale n° 122 - 3e trimestre 2005 [5]

  • Il y a 100 ans, la révolution de 1905 en Russie (III) - Le surgissement des soviets ouvre une nouvelle période historique ... [6] , publié dans la Revue Internationale n° 123 - 4e trimestre 2005 [7]

  • Il y a 100 ans, la révolution de 1905 en Russie (IV) - Le débat dans l'avant-garde ... [8], publié dans la Revue Internationale n° 125 - 2e trimestre 2006 [9]

Rubrique: 

Histoire du mouvement ouvrier

Attentats à Paris: à qui profite le crime ?

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Les attentats sanglants et barbares qui se sont déroulés à Paris le mois dernier ont donné lieu à une indignation massive, à un dégoût et à un rejet généralisés. Tout cela s’est traduit par des rassemblements gigantesques dans toutes les grandes villes de France et dans de nombreuses grandes métropoles du monde. Des millions de personnes, des centaines de milliers de prolétaires ont voulu se retrouver pour exprimer ensemble le refus total de ces actes terroristes barbares. La solidarité avait pris spontanément possession des rues et des places. Mais cette saine et nécessaire réaction s’est immédiatement confrontée aux appels patriotiques à “l’union nationale” et à “l’union sacrée” de la part de la quasi-­totalité de la bourgeoisie française. Une bourgeoisie profitant honteusement de l’émotion qui s’est emparée des populations en état de choc. A entendre tous les politiciens et les médias, la France venait “d’entrer en guerre”. L’État seul pouvait nous protéger ; il en allait de la “sécurité des Français”, de la défense de la “démocratie” et de “la liberté d’expression”. Et ce poison idéologique a été encore plus largement inoculé au Danemark après les récents attentats de ­Copenhague. La peur et l’angoisse savamment distillées à longueur de journée par tous les médias se devaient d’investir le cerveau de chaque prolétaire terrifié pour que l’État se fasse mieux passer pour un père de famille proposant au “bon peuple” son ombre bienveillante et protectrice.

Au-delà de ces apparences mystificatrices, des questions doivent se poser au prolétariat. A qui profitent vraiment les crimes odieux perpétrés contre les journalistes de Charlie-hebdo et les clients de la boucherie cachère ? Que signifient les propos doucereux du gouvernement ? Qu’est ce qui se cache derrière l’intense propagande médiatique sur le fameux “après-7 janvier”, qui n’est pas sans évoquer “l’après-11 septembre 2001” ? Les vérités cachées derrière les discours bourgeois doivent apparaître. Le prolétariat ne peut prendre naïvement pour argent-comptant tout ce que lui raconte l’État sous peine de le payer chèrement dans l’avenir.

Les derniers attentats à Paris, un prétexte idéal pour renforcer la militarisation de la société

La bourgeoisie française, dès les attentats commis, a affiché son unité. La guerre que ses différentes fractions et cliques concurrentes se livrent habituellement a soudain disparue comme par enchantement. Au nom de la défense de la “patrie attaquée”, du “peuple français en danger”, la “nation française” devait “faire bloc face à la menace terroriste”. Paré d’un humanisme de façade, faisant assaut d’hypocrisie et de mensonges, le loup impérialiste trouvait là un alibi démocratique en or à exploiter sans tarder pour justifier un engagement guerrier plus marqué dans le monde, afin que la France puisse “tenir son rang”. Sans attendre, le navire de guerre Charles-­de-Gaulle devait partir aux avant-­postes de cette nouvelle croisade. Disparu le rôle actif et militaire que joue l’impérialisme français dans nombre de guerres qui ensanglantent la planète et qu’il fallait s’efforcer de masquer par le passé en le drapant d’une justification “humanitaire” ! Effacé le rôle joué par la bourgeoisie française et son armée dans le génocide du Rwanda du temps d’un autre président socialiste dénommé Mitterrand. Tombées dans l’oubli, les déclarations de ce dernier selon lesquelles un génocide d’un million de morts dans ce pays-là n’est pas bien grave ! La barbarie extrême semble se donner tous les droits : celui de faire la guerre et de restreindre les prétendues “libertés”. Après les attentats, la bourgeoisie a donc enfilé sans complexe le costume de gardienne de l’ordre et de la sécurité. Face à une folie meurtrière irrationnelle, la barbarie ordinaire des États démocratiques doit être présentée comme “normale”. En serviteurs zélés, les médias, les écrans TV envahis d’images nauséabondes pouvaient alors exhiber un déploiement massif des forces de l’ordre sur le pied de guerre. Des milliers de policiers, gendarmes et militaires peuvent désormais quadriller tous les espaces publics. Et cela prétendument pour notre plus grand bien ! Une partie de la droite française avançait alors, sans retenue aucune, la nécessité de mettre en place un Patriot Act à la française. Ce que la gauche et le gouvernement se dépêchaient hypocritement de “rejeter” afin de mieux préparer activement des mesures qui y ressemblent comme deux gouttes d’eau. En effet, en matière de réponse idéologique et répressive, la similitude est très grande entre la politique appelée Patriot Act aux États-Unis et celle adoptée en France au cours du dernier mois. C’est d’ailleurs cette politique sécuritaire que le socialiste Hollande s’apprête à défendre comme fer de lance au sein d’une Union européenne déjà conquise et forcément séduite.

Il faut se rappeler comment le Patriot Act est apparu ! C’est le 11 septembre 2001 que deux avions percutent de plein fouet les tours jumelles à New York. Deux autres avions s’écrasent à Washington et en Pennsylvanie. Le bilan est terrifiant : plus de 3000 personnes sont tuées. Le doute persiste sur l’ampleur de la complicité de l’État américain dans ces attentats. Mais une chose est certaine, comme en France immédiatement après ceux-ci, l’appareil politique américain et ses médias ont été réquisitionnés afin de mobiliser la population derrière la mise en place d’un état de guerre sur le sol américain. Les visées impérialistes des États-Unis n’étaient pas absentes de ce calcul cynique et de l’orchestration de cette psychose de guerre. Pour la bourgeoisie américaine, il fallait profiter de ce dramatique événement pour effacer le “syndrome de la guerre du Vietnam”, justifier son intervention en Irak, au prix de mensonges grossiers, et préparer son entrée en Afghanistan. Tout attentat terroriste d’envergure sur son sol national est toujours utilisé par la bourgeoisie pour ses menées bellicistes guerrières. Non seulement toutes les mesures antiterroristes des États sont impuissantes à endiguer la montée du terrorisme mais elles font partie de l’escalade de la terreur. Elles alimentent en plus le climat de suspicion envers les autres en générant des divisions au sein des populations. La France n’échappe pas à cette règle. Si le terrorisme est de fait une arme de guerre de la bourgeoisie de n’importe quel pays et quelle que soit sa religion, il n’en est pas moins également une arme idéologique précieuse de celle-ci contre la classe ouvrière. C’est ainsi que la “croisade du bien contre le mal” lancée à l’époque par l’administration Bush lui a permis de mettre en place ce fameux Patriot Act, sans même avoir besoin de passer par le législateur. Il est alors devenu “normal” de surveiller les mails, le courrier, le téléphone de tout un chacun et de pouvoir entrer sans vergogne dans n’importe quel appartement, y compris pendant l’absence des occupants des lieux. Une fouille des gens allant au travail peut se faire sans explication. Quant à la police, elle s’est vue dotée d’une immunité presque totale. Les “assassinats” de plus en plus fréquents perpétrés par la police, notamment envers des Noirs, et ne donnant en général lieu à aucune poursuite judiciaire, en sont des manifestations concrètes. De fait, ce qui avait été présenté à ce moment-là comme des mesures ponctuelles et exceptionnelles est devenu permanent. Comme en Grande-Bretagne ou ce même prétexte a permis de justifier la mise sous surveillance par des caméras innombrables dans pratiquement toutes les rues et le métro des villes de ce pays. En démocratie, les lois d’exception sont devenues la norme.

Bien sûr, en France le prolétariat a une expérience toute autre qu’aux États-Unis. La Commune de Paris en 1871, Mai 1968 ne sont pas totalement effacés de la mémoire de la classe ouvrière. La bourgeoisie française le sait pertinemment et c’est pour cela qu’elle est malgré tout plus prudente. Elle avance davantage masquée que son homologue américain. Mais cela ne l’a pas empêchée deux semaines après les attentats à Paris, par l’entremise du Premier ministre Valls, de dévoiler toute une série de mesures soutenues par toute la bourgeoisie européenne et que même les dirigeants américains n’auraient pas désavoués. Ce même ministre qui a déclaré que devant “le défi redoutable auquel la France est confrontée, il s’imposait de prendre des mesures exceptionnelles”, dont on connaît en réalité la... pérennité. Le fardeau financier s’élèvera à 700 millions d’euros compensé par des coupes claires dans les dépenses publiques, déjà mises en mode de restriction avancée. Par contre, l’armée ne connaîtra pas les coupes budgétaires initialement prévues. Et les forces de gendarmerie et de police se verront renforcées massivement en hommes et en matériel. Des flics et des soldats surarmés vont ainsi patrouiller un peu partout et pas seulement devant les lieux “sensibles”. Le prolétariat ne doit pas être naïf. Un État qui montre ainsi sa force, c’est une forme directe d’intimidation. C’est un avertissement donné aux ouvriers. Il s’agit là de pouvoir surveiller et réprimer “en toute légalité républicaine”, non seulement tout ce qui dérange et n’est pas dans la norme, mais surtout de s’armer contre le prolétariat et ses luttes qu’il faudra criminaliser. Les lois du Patriot Act hantent de fait toutes les démocraties bourgeoises. Pour preuve, en France, même les enfants dès sept ou huit ans à l’école primaire n’échappent pas à une surveillance aussi étroite que possible. Et gare aux enseignants qui ne se plieraient pas à cette sale besogne et autre délation ! Au nom de la laïcité, le gouvernement veut que les enfants reçoivent à l’école un enseignement dit “civique” renforcé afin d’en faire des adorateurs de l’État totalement conditionnés et soumis. Et qui n’est de fait qu’un dressage aux règles et aux valeurs bourgeoises, ce masque mystificateur sous lequel se cache la dictature capitaliste de cette classe exploiteuse. Si le retour au service militaire n’est plus envisageable pour la bourgeoisie, gageons qu’un service civique renforcé sera bientôt adopté dans une belle unanimité.

Des lois répressives bien connues contre le prolétariat

La classe dominante, au-delà de ses propres divisions internes, a depuis toujours parfaitement compris quel était son fossoyeur. L’histoire de cette classe se confond avec les moyens qu’elle s’est systématiquement donnée pour faire face à son seul véritable ennemi : le prolétariat. En période révolutionnaire, l’État capitaliste ne s’embarrasse d’aucune légalité pour massacrer le prolétariat en lutte. Les cosaques pendant la révolution en Russie en 1917 ou les corps-francs en 1919 dans l’Allemagne sociale-démocrate en sont de sinistres exemples. Mais lorsque la classe ouvrière ne menace pas directement le pouvoir de la bourgeoisie, celle-ci se doit de cacher sa véritable nature exploiteuse derrière tout un fatras de mensonges idéologiques, derrière un paravent démocratique sophistiqué. Il y a maintenant près de 150 ans, au temps où les partis socialistes étaient de véritables organisations révolutionnaires, le chancelier de l’Empire allemand, Monsieur Bismarck, celui-là même qui avait aidé le très républicain chien sanglant Monsieur Thiers à massacrer la Commune de Paris, promulguait ses lois antisocialistes. La loi interdisait les organisations socialistes et sociales-démocrates, ainsi que toutes leurs activités au sein de l’Empire allemand. Cette loi répressive était accompagnée du renforcement de la présence militaire et policière au sein de toutes les grandes villes allemandes. Mais cette politique du “Talon de Fer” n’est pas l’apanage de cet Empire. En 1893-1894, dans la très démocratique Troisième République française, des lois entrées dans l’histoire sous le nom de “lois scélérates” furent adoptées. Elles visaient, sous couvert de lutter contre les malfaiteurs, directement les groupes anarchistes et menaçaient en même temps ouvertement toutes les organisations ouvrières. Être ne serait-ce que soupçonné d’avoir des sympathies pour l’anarchisme ou le combat ouvrier devenait un crime. Ces lois encourageaient également, comme aujourd’hui, la délation. En 1894, de retour de Carmaux où il avait soutenu la grève des mineurs qui avait donné lieu à une violente répression de la gendarmerie et de l’armée, Jaurès à la Chambre des députés s’élevait contre ces lois scélérates : “C’est ainsi que vous êtes obligés de recruter dans le crime de quoi surveiller le crime, dans la misère de quoi surveiller la misère et dans l’anarchie de quoi surveiller l’anarchie.” Les véritables scélérats se trouvaient à Paris, au sein même de ceux qui promulguaient ces lois. A Carmaux, un certain Tornade, actif lors des grèves de 1892, avait proposé aux mineurs en grève des fonds venant de Paris pour acheter de la dynamite et ouvrir ainsi directement la voie à la répression, justifiée immédiatement au nom de la “lutte contre le terrorisme”. Jaurès avait bien raison de dénoncer que c’était la lutte du mouvement ouvrier et la parole ouvrière qui était en réalité visée.

De ce point de vue, la “liberté d’expression” ou “de la presse”, tant vantée aujourd’hui après les attentats, n’a toujours été qu’une illusion savamment entretenue par la classe dominante. Non seulement parce que les médias et les discours officiels sont l’émanation et la propriété du capital, mais parce qu’ils font d’emblée pour cela allégeance à l’État bourgeois sans qu’il soit nécessaire pour ce dernier de les “téléguider” ou de dicter systématiquement le contenu de leur propagande 1. Le népotisme et le clientélisme connu chez bon nombre de journalistes, la collusion des médias avec les dirigeants politiques ne sont donc que des conséquences purement anecdotiques et non la cause de leur docilité. Toute réelle opposition critiquant et remettant en cause l’État capitaliste ne peut avoir sa place, ni être acceptée ou diffusée largement par les médias. La “liberté d’expression” se résume en réalité aux seules paroles soumises à l’État, aux lois et aux valeurs du capital.

La bourgeoisie est la classe dominante la plus machiavélique de l’histoire

La classe ouvrière en France comme au niveau international est dans une difficulté profonde. Mais le prolétariat est loin d’avoir rendu les armes. Dans une situation où la crise économique ne peut que continuer à s’aggraver et la dégradation des conditions de vie se poursuivre, la bourgeoisie sait pertinemment que viendra un temps où elle aura affaire à des luttes ouvrières d’ampleur. Plus elle s’y prépare et mieux elle se porte ! La classe dominante connaît depuis toujours le danger que représentent pour elle et son système le prolétariat révolutionnaire et ses organisations d’avant-garde. Sa conscience de ce danger, son unité face à lui et son machiavélisme n’ont pas de limite. Machiavel qui vivait à l’époque de la Renaissance a été dans ce domaine un précurseur éclairé de la bourgeoisie. Il déclarait que : “Le mensonge et la tromperie sont des moyens de gouverner que tout ‘Prince doit savoir manier avec un maximum d’efficacité.” En un mot, les moyens utilisés sont définis par le but à atteindre. Il n’y a aucun principe moral à respecter et la bourgeoisie actuelle a porté cette méthode de gouvernement à des sommets encore jamais atteints dans l’histoire. Le mensonge, la terreur, la coercition, le chantage, la “bouc-émissarisation”, le pogromisme, le complot et l’assassinat sont des moyens usuels de la gouvernance capitaliste. L’assassinat des révolutionnaires Rosa Luxemburg et Karl Liebknecht en 1919 par la soldatesque aux ordres du gouvernement social-démocrate d’Ebert en Allemagne en est une expression des plus symboliques. Comme l’assassinat de Jaurès en juillet 1914 préparé par toute une campagne haineuse, patriotarde de la très démocratique république française, ne parlant que d’union sacrée et allant se vautrer dans la fange de la première boucherie mondiale. Le machiavélisme de la bourgeoisie n’est pas une perversion de la démocratie, c’est le produit de sa nature de classe capitaliste et dominante, la plus intelligente de l’histoire. Pearl Harbor est un exemple terrifiant de ce machiavélisme de la bourgeoisie. En 1941, les États-Unis sont pressés d’entrer en guerre contre le Japon et l’Allemagne. Pour le justifier, étant au courant de l’imminente attaque de l’aviation japonaise sur la base militaire de Pearl Harbour, l’État américain n’hésitera pas un seul instant à sacrifier sa flotte du Pacifique et des milliers de soldats volontairement désarmés et stationnés. Dans ce domaine, les exemples sont légions. Le renforcement du contrôle et de la surveillance policière, l’escalade dans le durcissement de l’arsenal répressif annoncés par le gouvernement du président Hollande ne sont qu’une des expressions de ce machiavélisme de la bourgeoisie. La volonté affichée de protéger la population française, les “citoyens”, n’est que de la poudre aux yeux, un simple alibi. La bourgeoisie face à la défense de ses intérêts capitalistes a toujours affiché un mépris total pour la vie humaine. La militarisation de la société est le renforcement direct du pouvoir totalitaire du capitalisme d’État. La démocratie n’est donc que le masque idéologique de la dictature du capital. Un masque hypocrite terriblement efficace de l’exploitation et de la terreur d’État qui détient à lui tout seul le monopole de la violence. Une violence étatique qui doit faire régner l’ordre public pour garantir l’exploitation sauvage du capitalisme. Un état de fait générant les brimades, les humiliations quotidiennes au travail, le chômage de masse et une paupérisation grandissante. Bref, une violence inouïe, face à laquelle il serait interdit de se révolter et qu’il faudrait accepter sans broncher, en “bon citoyen” ! Ne pas s’en rendre compte, croire dans la bonne volonté de l’État et dans l’humanitarisme de cette classe exploiteuse, ce serait se laisser désarmer politiquement. Les mesures de Valls et autre Hollande aujourd’hui, comme celles qui seront déployées ailleurs, préparent très sérieusement et activement la répression. Seul le prolétariat révolutionnaire en lutte pourra tenter de paralyser le terrible bras armé de la bourgeoisie et celui de ses États en affirmant sa perspective communiste.

Cyril, 10 février 2015

1 Ceci étant, le capitalisme d’État conduit souvent à contrôler et verrouiller totalement l’information dès que nécessaire, en particulier en temps de guerre. Il suffit de se rappeler de la première Guerre du Golfe où les médias étaient de simples toutous suivant docilement les opérations militaires et amplifiant le matraquage idéologique de l’état-major américain (lire notre brochure sur ce thème).

 

Récent et en cours: 

  • Terrorisme [11]

Rubrique: 

Campagnes idéologiques

Le GIGC répand ses immondices sur la section du CCI au Mexique

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Fin août, le Groupe International de la Gauche Communiste (GIGC)1 a continué son attaque insidieuse contre le CCI. Cette fois-ci, il a utilisé d’une façon particulièrement ignoble le décès d’un des anciens fondateurs du GPI2 et de RM, l’ancien camarade Alberto, pour continuer à essayer de construire un cordon sanitaire autour du CCI en l’isolant ainsi du milieu politique prolétarien et de la classe, une entreprise qui survient on ne peut plus opportunément, en pleine offensive de l’État bourgeois contre les organisations politiques prolétariennes.

Alberto a joué un rôle positif dans la constitution de la section, mais, en même temps, il a été affecté par les faiblesses générales qui nous ont frappés tous (relents de passé gauchiste, tendance à la personnalisation dans les débats ou polémiques où l’on considère avant tout qui dit quelque chose au détriment de qu’est-ce qui est effectivement dit …). Mais dans l’article du GIGC, il n’y a pas la moindre critique sur sa trajectoire politique, ce qui est, pour le moins, une vision incomplète et idéaliste de l’individu et, dans le pire des cas, cela exprime ouvertement la tendance à un “culte a la personnalité”, une vision dithyrambique au goût rance de stalinisme.

Il est abject que le GIGC utilise la mort d’Alberto pour continuer à jeter ses propres ordures calomnieuses sur nous. Cette utilisation révèle une nouvelle fois la morale méprisable qui l’inspire, son absence totale de scrupules. Dénigrer quelqu’un derrière son dos est intolérable, mais parler au nom d’une personne décédée –donc, qui ne peut plus s’exprimer-, c’est le summum du cynisme.

Tous nos lecteurs peuvent consulter notre communiqué du mois de mai de 20143 où nous répondions à une attaque récente de ce groupe contre le CCI, une attaque perpétrée selon des méthodes policières évidentes, car ces gens-là n’ont pas lésiné dans leurs efforts pour essayer de semer la méfiance et inoculer le virus mortel de la suspicion autant à l’intérieur du CCI qu’à l’extérieur, autrement dit en direction du milieu politique prolétarien, des sympathisants et des contacts.

Ce n’est pas un hasard si les sections directement attaquées par ces Messieurs sont RI en France, première section du CCI par son importance, et RM, la “deuxième en ordre d’importance pour le CCI”, comme le dit cyniquement le GIGC dans son texte ; à cause de leur potentiel lié à la langue et aux forces militantes, il apparaît évident que pour n’importe quel agent provocateur, il est stratégique d’attaquer ces parties “les plus importantes” du CCI. Et nous posons ici la question : quelles données possède le GIGC pour savoir que la section de RM est la “deuxième en ordre d’importance pour le CCI” ? On aurait pu supposer que ces gens-là ne savent rien de la vie interne du CCI depuis au minimum douze ans ! Alors, d’où tiennent-ils ces renseignements “actualisés” pour connaître l’évolution interne du CCI ? D’autant que, d’après eux, en 2001, les meilleurs éléments de RM seraient partis avec la FICCI de sorte que, toujours selon leurs dires, la section serait restée depuis lors “orpheline” et, pourrait-on dire, sans “gourou”. Cette affirmation catégorique du GIGC nous rappelle une hypothèse que nous avancions dans notre “Communiqué à nos lecteurs”: “Mais nous ne pouvons pas écarter une autre hypothèse : l’un de nos ordinateurs a pu être piraté par les services de la police (qui surveille nos activités depuis plus de 40 ans). Et il n’est pas à exclure que ce soit la police elle-même (en se faisant passer pour une "taupe", militant anonyme du CCI) qui ait transmis à la FICCI certains de nos Bulletins internes sachant pertinemment que ces mouchards (et notamment les deux membres fondateurs de ce prétendu "GIGC") en feraient immédiatement bon usage.”

Les faits de 2001 rapportés sont faux

La distorsion des faits, le mensonge délibéré, voilà des attributs propres à la morale de la bourgeoisie. La morale prolétarienne, au contraire, cherche toujours la vérité ; la conscience de classe du prolétariat n’a pas besoin de mystifier la réalité parce que celui-ci n’est pas une nouvelle classe exploiteuse. Les agissements du GIGC sont le comportement même de la bourgeoisie ; ils n’ont rien à voir avec ceux d’un « groupe plus ou moins confus », un « groupe avec les meilleures intentions mais qui se trompe » ; pas du tout ! Son attitude préméditée de falsifier les faits est sa « méthode » pour attaquer le CCI et ces attaques sont aussi sa « raison de vivre ».

Le GIGC dit, par exemple : “Lors de la crise de 2001 du CCI, il [Alberto] fut parmi les quelques camarades de la section mexicaine qui refusèrent de céder à la panique, au chantage à la dissolution de la section, et aux ignobles provocations et mensonges que la nouvelle direction du CCI (envoyée sur place) exerça de manière scandaleuse sur la section et ses militants abasourdis lors d’une conférence ‘pan-américaine’”. Ce que les membres de la ex-FICCI et fondateurs du GIGC ne disent pas, c’est que ce qui allait devenir la FICCI travaillait déjà depuis pas mal de temps derrière le dos de la majorité des militants, clandestinement, en utilisant des canaux de correspondance secrète excluant le reste des camarades, faisant des réunions dont ils n’informaient pas les organes centraux, diffusant leurs calomnies sans autre limite que les oreilles complaisantes des camarades qui “refusèrent de céder à la panique, au chantage à la dissolution de la section”, d’après la pompeuse expression du GIGC.

Ces comportements conspiratifs et discriminatoires sont à l’opposé des méthodes du prolétariat, lesquelles sont basées sur la transparence et l’inclusion. Ce sont des comportements d’une organisation avec une vision bourgeoise qui la conçoit comme “une lutte entre factions qui la dirigent”. Il est significatif que ces tristes sires du GIGC ne parlent jamais de positions mais de “nouvelle direction”.

Il y a un proverbe qui dit : “Le voleur croit que tous les autres sont et font comme lui”. Le GIGC projette sur nous ses propres agissements nauséabonds. Les éléments qui allaient former la FICCI exercèrent une forte pression psychologique et affinitaire sur les éléments “abasourdis” de RM qui finirent par tomber dans leurs filets dont Alberto et Vicente, son frère. Ce dernier en est même arrivé à affirmer avec un aveuglement irrationnel que “même si l’organisation lui présentait une montagne de preuves, lui, il continuerait à soutenir les membres de la FICCI”. Voilà jusqu’où pouvait aller un état d’esprit où l’affinitaire règne en maître, où la seule chose qui comptait désormais était la ‘‘loyauté’’ vis-à-vis de ses amis au mépris des faits les plus évidents. Le même Vicente affirma avec un cynisme incroyable lors d’une Conférence de Revolución Mundial de février 2002 que “les statuts ne s’appliquent pas à la minorité, ce n’est que la majorité qui est obligée de les respecter” : un tel propos se passe de commentaires !

Et le GIGC poursuit : “Dans la débandade générale et la capitulation politique piteuse de la plupart, il fut donc parmi les rares qui restèrent fidèles aux orientations politiques ‘internes’ et externes adoptées” (il est ici fait référence aux orientations prises par le CCI entre 1996 et 2001). Ce que ceux du GIGC ne disent pas, c’est que les “orientations internes et externes” dont ils parlent, sont celles que les futurs membres de la FICCI défendaient à cette période, …période pendant laquelle ces petits Messieurs faisaient partie des organes centraux du CCI.

Ce qu’ils ne racontent pas, c’est qu’au sein de l’organisation –et plus concrètement lors du Congrès International qui a eu lieu en 2001– un désaccord s’est manifesté face à ces “orientations internes et externes” et qu’eux, au lieu d’accepter la discussion franche et ouverte, ont considéré que la critique qui leur était faite signifiait une offense à leur orgueil blessé et ils se sont mis à s’inventer une “guerre de chefs”, dans laquelle tous les moyens étaient permis pourvu qu’ils en sortent vainqueurs et, entre autres, ils se sont consacrés à violer sans retenue les Statuts du CCI.

Dans leur rage parce qu’ils “avaient perdu le contrôle de l’organisation”, ils sont allés encore plus loin : ils se sont mis à calomnier les camarades qu’ils considéraient comme responsables “d’avoir manipulé le troupeau de militants du CCI”; ils ont déversé des accusations fausses et ignominieuses contre une camarade et, dans leur escalade, ils ont fini par voler, moucharder et diffuser publiquement des documents internes de l’organisation.

Tout cela montre la vision politique bourgeoise et policière qui s’est emparée de ces gens-là. Dans une organisation politique prolétarienne, le débat n’est pas une mascarade qui sert à déguiser une lutte pour le pouvoir, mais le moyen normal pour rechercher les uns et les autres au maximum la clarification. Dans une organisation politique prolétarienne, les militants ne se laissent pas guider par des chefs mais par leurs critères propres à partir de la recherche des positions de classe du prolétariat. Dans une organisation politique prolétarienne, les organes centraux ne sont pas le monopole de quelques chefs qui se disputent le pouvoir4, mais l’expression de l’unité de l’organisation dont la fonction consiste à défendre les orientations élaborées par l’organe souverain de l’organisation : son congrès international. Le camarade Alberto, à qui ces gens-là font jouer le rôle de gentil de l’histoire, ne fut qu’une pauvre victime des méthodes et de l’idéologie de la FICCI, aujourd’hui cofondatrice du GIGC.
 

Une attaque policière et pogromiste contre le CCI

Le GIGC se met à défendre Alberto, autrefois militant que le CCI aurait “rejeté, calomnié et dénoncé publiquement”. Regardons de près quelques exemples concrets : en 2002 le CCI a organisé une Conférence internationale extraordinaire5 pour analyser sa crise interne et prendre position sur l’affaire de la FICCI. Au Mexique, il y avait un groupe de militants de RM qui étaient très liés à ce qui, plus tard, deviendrait cette FICCI, dont Alberto. En lien avec l’organe central international, RM décida d’envoyer à cette Conférence extraordinaire 5 camarades, dont deux d’entre eux proches de ce qui plus tard serait la FICCI pour qu’ils défendent devant la conférence leurs positions politiques. Le CCI paya les billets d’avion, mais, à leur arrivée en Europe, ces deux derniers, Alberto et S. (qui est mentionné dans le texte du GIGC), au lieu d’aller à la Conférence internationale extraordinaire, sont partis avec ceux qui allaient constituer plus tard la dite FICCI pour une réunion privée de cette bande.

C'est-à-dire que ces deux membres de RM qui faisaient partie d’une délégation élue par toute la section, ont décidé, avec le reste des membres qui allaient constituer la FICCI, de refuser de défendre leur position devant la Conférence, préférant se réunir entre eux pour suivre leurs propres objectifs de secte.

Voilà une attitude lâche et une attaque contre le débat, puisqu’une telle Conférence extraordinaire est justement le moment de défendre ce que l’on pense, quel que soit le degré de critique ou de désaccord qu’on puisse avoir. Voilà aussi un acte de déloyauté et de fraude : c’est le CCI qui avait payé les billets pour la participation à cette Conférence.

Le CCI exigea la restitution de l’argent des voyages et…ils refusèrent tout simplement ! Il s’agit d’un vol à l'organisation dont les ressources ne proviennent que de celles de ses militants et, par conséquent, de la classe envers qui ils sont redevables ; l’argent destiné à une tâche politique est une décision dont l’organisation comme un tout est responsable. Alberto et son camarade avaient le mandat de la section d’expliquer devant la conférence les positions de ce qui allait devenir la FICCI. Au lieu d’accomplir cette tâche, ils décidèrent de ne pas aller à la Conférence !… Et jusqu’à aujourd’hui, ils n’ont pas rendu l’argent.

Nous avons dénoncé ce lâche évitement du débat et ce vol sournois des ressources de l’organisation. En plus, ces individus liés à ce qui deviendrait plus tard la FICCI, qui d’après son avatar actuel, le GIGC, “ refusèrent de céder à la panique, au chantage à la dissolution de la section”, concrétisèrent leur posture si vaillante en n’assistant plus aux réunions de la section du CCI au Mexique, refusant de s’acquitter des leurs cotisations et en faisant carrément “bande à part”. Mais ils n’en sont pas restés là ! Ils ont volé à l’organisation des archives et les adresses des contacts auxquels ils ont envoyé pendant des années leurs ignobles calomnies contre le CCI. Pour résumer en quelques mots : la CCI n’avait pas encore de résolution sur ce qui deviendrait la FICCI, et déjà Alberto et ses compères avaient cessé de payer leurs cotisations, ils faisaient déjà des réunions d’où le reste de la section était exclue… La trajectoire du camarade Alberto restera marquée par sa contribution à la construction du CCI au Mexique, mais aussi par ses agissements aux côtés des mouchards de la FICCI.

Rappelons ici ce que nous avions dit en 2003 sur les méthodes policières de la dite FICCI : ‘‘Sur le site Internet de la FICCI, viennent d'être publiés deux textes qui en disent long sur les agissements destructeurs de cette prétendue "fraction". Le premier texte est la lettre que la section du CCI au Mexique a adressée le 15 novembre aux quatre membres de la prétendue "fraction" vivant dans ce pays. La publication du contenu de cette lettre ne nous pose évidemment aucun problème. Par contre, ce qui nous pose problème (et devrait poser problème à l'ensemble des groupes du courant de la Gauche communiste), c'est le fait que la FICCI ait rendu publique à l'avance la date à laquelle devait se tenir une réunion interne du CCI (la Conférence territoriale de notre section au Mexique). Dans cette lettre, la section du CCI au Mexique a en effet donné aux membres de la "fraction" la date de cette Conférence afin de leur permettre de se défendre et de faire appel devant celle-ci (ce qu'ils ont refusé de faire).

En publiant l'intégralité de cette lettre sur son site Internet, la camarilla des amis de Jonas a ainsi délibérément mis à la disposition de toutes les polices du monde la date à laquelle devait se tenir notre Conférence au Mexique en présence de militants venus d'autres pays (puisque notre presse a toujours signalé que des délégations internationales participaient à ce type de conférences). Cela signifie que les organes de police concernés pouvaient renforcer et cibler leurs contrôles et leur surveillance dans les aéroports et aux frontières. Cet acte répugnant de la FICCI consistant à faciliter le travail des forces de répression de l'État bourgeois contre les militants révolutionnaires est d'autant plus ignoble que les membres de la FICCI savaient pertinemment que certains de nos camarades ont déjà, dans le passé, été directement victimes de la répression et que certains ont été contraints de fuir leur pays d'origine’’6

Ce que nous ressentons clairement, c’est un fort dégoût produit par l’utilisation de la mémoire d’un ex-camarade pour faire monter encore des vagues et des vagues de dénigrements et de haine contre le CCI, poursuivant ainsi leur travail policier. Est-ce que le prolétariat et ses minorités ont quelque chose à gagner avec ces mensonges et ces calomnies contre le CCI ? Victor Serge, dans un livre bien connu et qui est une référence dans le mouvement ouvrier, Ce que tout révolutionnaire doit savoir de la répression, souligne fortement comment la propagation de la méfiance est une arme privilégiée de l’État bourgeois pour détruire les organisations révolutionnaires : “la confiance dans le parti est le ciment de toute force révolutionnaire (…) ; les ennemis de l'action, les lâches, les bien installés, les opportunistes ramassent volontiers leurs armes dans les égouts ! Le soupçon et la calomnie leur servent à discréditer les révolutionnaires.”7

Le GIGC a consacré deux articles en quatre mois de cette année pour attaquer le CCI et ses militants. C’est un peu comme une “réactualisation” pour que tous nos nouveaux contacts aient des doutes sur les qualités morales du CCI… N’importe quel appareil policier de la bourgeoisie serait fier de ces élèves qui, payés ou pas, réalisent un tel sale travail et qui doivent être combattus pour ce qu’ils sont : des ennemis de classe.

L’histoire du mouvement ouvrier a démontré que ce qui, au début n’est qu’un amas de calomnies, de mensonges et de falsifications, suit la logique grandissante du pogrome qui peut aller jusqu’à l’assassinat. Quand Rosa Luxemburg et les Spartakistes en Allemagne en 1918 furent calomniés, discrédités et injuriés, cela ne fut que la préparation de leur mise à mort lors de la semaine sanglante à Berlin en janvier 1919. Nous devons nous rappeler en particulier de l’odieuse campagne contre Rosa Luxemburg, dont l’assassinat qui a suivi ne fut que le point culminant de cette campagne. Les calomnies préparent la répression. Ces gens-là voudraient voir le CCI rejeté, exclu et isolé de la classe comme par ses minorités révolutionnaires, de sorte que l’étape suivante serait une conclusion logique mais tragique pour tout le mouvement ouvrier et l’avenir de la révolution mondiale.

Revolución Mundial, section du CCI au Mexique, 17 janvier 2015

1Voir notre « Communiqué à nos lecteurs : Le CCI attaqué par une nouvelle officine de l’État bourgeois [12] », de mai 2014.

2 GPI: Grupo Proletario Internacionalista, constitué au milieu des années 1980, il est entré en contact avec le CCI et à la suite d’un processus de discussion en 1989, il a été à la base de la section du CCI au Mexique, Revolución Mundial.

3 Voir note nº 1

4On peut lire : ‘‘Problèmes actuels du mouvement ouvrier : la conception du chef génial’’- Extraits d'Internationalisme n°25 (août-1947) -, https://fr.internationalism.org/rint33/Internationalisme_chef_genial.htm [13]

5Voir : “Conférence extraordinaire du CCI : le combat pour la défense des principes organisationnels”, https://fr.internationalism.org/french/rint/110_conference.html [14]

6‘‘Défense de l'organisation : les méthodes policières de la ‘FICCI’’’, 2003, https://fr.internationalism.org/book/export/html/2192 [15]

7Cité dans l’article « Communiqué à nos lecteurs: Le CCI attaqué par une nouvelle officine de l’État bourgeois », note 3.


 

 

Géographique: 

  • Mexique [16]

Courants politiques: 

  • FICCI - GIGC/IGCL [17]

Rubrique: 

Défense de la Gauche communiste

Les anarchistes et la guerre impérialiste

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“… Or, la social-démocratie allemande n’était pas seulement l’avant-garde la plus forte de l’Internationale, elle était aussi son cerveau. Aussi faut-il commencer par elle, par l’analyse de sa chute ; c’est par l’étude de son cas que doit commencer le procès d’auto-réflexion. C’est pour elle une tâche d’honneur que de devancer tout le monde pour le salut du socialisme international, c’est-à-dire de procéder la première à une autocritique impitoyable. Aucun autre parti, aucune autre classe de la société bourgeoise ne peut étaler ses propres fautes à la face du monde, ne peut montrer ses propres faiblesses dans le miroir clair de la critique, car ce miroir lui ferait voir en même temps les limites historiques qui se dressent devant elle et, derrière elle, son destin. La classe ouvrière, elle, ose hardiment regarder la vérité en face, même si cette vérité constitue pour elle l’accusation la plus dure, car sa faiblesse n’est qu’un errement et la loi impérieuse de l’histoire lui redonne la force, lui garantit la victoire finale.

“L’autocritique impitoyable n’est pas seulement pour la classe ouvrière un droit vital, c’est aussi pour elle le devoir suprême.”

Ainsi écrivait Rosa Luxemburg en 1915, dans La crise de la social-démocratie allemande, plus connue sous le nom de Brochure de Junius 1, travail de recherche sur les causes de la trahison de la majorité du SPD allemand et d’autres partis socialistes, confrontés à l’épreuve suprême de la guerre impérialiste mondiale. Dans ce passage, elle énonce clairement un élément central de la méthode marxiste : le principe de “l’autocritique permanente et impitoyable”, qui est à la fois possible et nécessaire pour le marxisme parce que c’est le produit théorique de la première classe dans l’histoire qui peut “hardiment regarder la vérité bien en face”.

Pendant et après la Première Guerre mondiale, cette tentative d’aller aux racines de l’effondrement de la Deuxième Internationale était une caractéristique de la démarcation entre les courants de la Gauche apparus en dehors des différents partis de la Deuxième Internationale mais qui ont formé une nouvelle Internationale explicitement communiste. Et quand la nouvelle Internationale, à son tour, a glissé dans l’opportunisme avec le reflux de la vague révolutionnaire d’après-guerre – une régression plus symboliquement exprimée dans la politique du Front Unique avec les traîtres social-démocrates – le même travail de critique a été réalisé par les fractions de la Gauche communiste au sein de la Troisième Internationale, en particulier les gauches allemande, italienne et russe.

En 1914, le mouvement anarchiste a également connu une crise suite à la décision de l’anarchiste très vénéré Pierre Kropotkine et de ses sympathisants de déclarer leur soutien à l’Entente impérialiste contre le bloc dirigé par l’Allemagne, et l’adoption de la même politique par “le syndicalisme révolutionnaire” de la CGT française 2. Dans les rangs du mouvement anarchiste, beaucoup sont restés fidèles à l’internationalisme et ont dénoncé farouchement l’attitude de Kropotkine et autres “anarcho-tranchéistes”. Sans doute, une minorité d’anarchistes refusa de participer à l’effort de guerre impérialiste. Mais, contrairement à la réponse de la Gauche marxiste, il y a eu peu d’effort pour entreprendre une analyse théorique de la capitulation d’une aile importante du mouvement anarchiste en 1914. Et, tandis que la gauche marxiste était en mesure de remettre en cause la méthode et la pratique sous-jacentes des partis sociaux-démocrates pendant toute la période qui a précédé la guerre, les anarchistes n’ont montré aucune capacité d’ “autocritique impitoyable”, car ils n’utilisent pas la méthode du matérialisme historique mais se fondent sur des principes plus ou moins intemporels et abstraits et sont imprégnés de l’idée qu’ils forment une sorte de famille unie autour de la lutte pour la liberté contre l’autorité. Il peut y avoir des exceptions, des tentatives sérieuses pour approfondir la question, mais, en général, elles viennent d’anarchistes qui ont été capables d’intégrer certains éléments de la théorie marxiste.

Cette incapacité à se remettre en cause profondément découle de la nature de classe d’origine de l’anarchisme, qui a émergé de la résistance de la petite-bourgeoisie, en particulier des artisans indépendants, au processus de prolétarisation qui a désintégré la structure de classe de l’ancienne société féodale au xix siècle. L’anarchiste français Pierre-Joseph Prou­dhon fut le fleuron de ce courant, avec son rejet du communisme en faveur d’une société de producteurs indépendants reliés par des relations de troc. Il est certainement vrai que les proudhoniens ont aussi exprimé un mouvement dans la direction du prolétariat en rejoignant la Première Internationale, cependant même avec les courants anarchistes les plus proches de positions prolétariennes, comme les anarcho-syndicalistes qui se sont développés vers la fin du xixe siècle, les attitudes incohérentes, idéalistes et a-historiques typiques de la conception du monde petite-bourgeoise n’ont jamais été totalement surmontées.

Cette incohérence a été chèrement payée par la nouvelle crise qui a balayé le mouvement anarchiste en réaction aux événements en Espagne, en 1936-1937. Les éléments importants du mouvement anarchiste qui n’avaient pas trahi en 1914, surtout la CNT espagnole, se sont ralliés à la défense d’un camp contre un autre dans la nouvelle guerre impérialiste, dans laquelle le camp républicain, dominé par l’aile gauche de la bourgeoisie, faisait face à son aile droite, dirigée par Franco, le tout constituant une partie d’un conflit impérialiste plus vaste mettant sur le devant de la scène les États fascistes allemand et italien contre l’impérialisme russe émergeant. Sous la bannière de l’unité antifasciste, la CNT a rapidement intégré l’état républicain à tous niveaux, y compris les gouvernements de Catalogne et de Madrid. Encore plus important, le rôle principal de la CNT a consisté à dévoyer ce qui avait été dans un premier temps une réponse authentiquement prolétarienne au coup d’État de Franco, une réponse qui avait utilisé les méthodes de la lutte de classe –grève générale, fraternisation avec les troupes, occupation d’usines et armement des ouvriers– vers la défense militaire de la république capitaliste. Compte tenu de la force de cette réaction prolétarienne initiale, non seulement les anarchistes mais aussi de nombreux courants marxistes en dehors du stalinisme ont été entraînés dans le soutien au front antifasciste, d’une manière ou d’une autre ; cela a inclus non seulement la tendance opportuniste autour de Trotski, mais aussi des éléments importants de la Gauche communiste, y compris une minorité au sein de la Fraction de la Gauche italienne. D’autre part, dans l’anarchisme, il y eut certainement des réactions de classe contre la trahison de la CNT, comme le groupe Los Amigos de Durruti et Guerra di Classe de Camillo Berneri. Mais la véritable compréhension de la nature de cette guerre a été le fait d’une petite minorité de la Gauche marxiste, surtout la Fraction italienne qui a publié Bilan. Cette dernière était presque seule à rejeter l’affirmation selon laquelle la guerre d’Espagne avait quelque chose à voir avec la défense des intérêts du prolétariat : au contraire, c’était une sorte de répétition générale avant le deuxième massacre impérialiste mondial. Pour Bilan, l’Espagne était un deuxième 1914 pour le mouvement anarchiste particulièrement. En 1939, face à la nouvelle guerre mondiale annoncée par Bilan, il y eut une majorité d’anarchistes, enivrés par l’antifascisme, qui suivirent la voie du ralliement à l’effort de guerre des Alliés, soit en rejoignant la Résistance, soit en s’enrôlant dans les armées officielles des Alliés ; à la tête du défilé pour la “libération” de Paris en 1944, il y avait une voiture blindée festonnée aux couleurs de la CNT, qui avait combattu à l’intérieur de la division de l’armée française libre dirigée par le général Leclerc. Encore une fois, des groupes anarchistes et des individus sont restés fidèles au principe de l’internationalisme prolétarien en 1939-45, mais il y a peu de preuves qu’ils aient effectué un examen systématique de la trahison historique de la majorité du mouvement dont ils se réclamaient encore.

Aujourd’hui, le prolétariat fait à nouveau face à la question de la guerre. Ce n’est pas une guerre mondiale entre des blocs déjà constitués, mais une descente chaotique et générale vers la barbarie militaire généralisée, comme on le voit en Afrique, au Moyen-Orient et en Ukraine. Ces guerres sont de nouveau des guerres impérialistes, au moyen desquelles les grandes puissances rivalisent derrière les différentes factions locales ou nationales et elles sont toutes l’expression de l’enfoncement irrésistible du capitalisme dans l’autodestruction. De nouveau, une partie du mouvement anarchiste soutient ouvertement ces conflits impérialistes.

En Russie et en Ukraine, il y a eu une croissance des groupes anarcho-nationalistes ou “ethno-anarchistes” qui fonctionnent ouvertement comme une aile “libertaire” de l’entraînement à la guerre dans chaque pays. Mais un groupe anarchiste plus “respectable” tel que le Syndicat des travailleurs autonomes, qui publie des documents sur Libcom et a tenu une réunion au Salon du livre anarchiste annuel en 2014, a également révélé des ambiguïtés profondes sur la guerre actuelle : dans certaines déclarations officielles, il semble prendre une position contre à la fois le régime ukrainien et les séparatistes pro-russes, mais les déclarations faites sur Facebook par certains de ses principaux membres racontent une histoire très différente, défendant apparemment le gouvernement de Kiev et sa guerre contre les incursions de Russie et appelant même au soutien de l’OTAN .

Au Kurdistan occidental (Rojava, nord de la Syrie), le Forum anarchiste kurde et le DAF (Action anarchiste révolutionnaire, Turquie) ont participé et fait de la propagande mondiale pour la soi-disant “révolution Rojava”, affirmant que la population locale s’organisait en communes indépendantes dans sa lutte contre le gouvernement syrien et surtout contre les djihadistes brutaux de l’État islamique. Le DAF offre de participer aux combats autour de la ville assiégée de Kobané, à la frontière turque. En réalité, ces communes sont étroitement contrôlées par le PKK, parti nationaliste kurde qui a opéré un revirement ces dernières années, du maoïsme vers le “municipalisme libertaire” de Murray Book­chin. Et, dans son conflit avec l’EI (État islamique), le PKK a agi plus ou moins ouvertement comme une force terrestre de la coalition “occidentale” dirigée par les États-Unis.

Des éléments anarchistes à l’ouest ont été également entraînés dans la campagne de “solidarité avec Kobané”, qui est dans les faits une campagne de solidarité avec le PKK. Le célèbre anarchiste David Graeber a publié un article dans The Guardian : “Pourquoi le monde ignore-t-il les révolutionnaires kurdes en Syrie ?” 3, qui décrit l’expérience du PKK en “démocratie directe” comme une “révolution sociale”. Il la compare aux collectifs anarchistes en Espagne en 1936 et en appelle à “la gauche internationale” pour éviter la répétition d’une même tragique défaite. Une perspective similaire est proposée par un internaute qui signe “Ocelot” sur Libcom, bien que ses arguments en faveur de l’antifascisme et des “Kurdes révolutionnaires” offrent une version plus sophistiquée de la même marchandise, dans la mesure où il est bien conscient de ce qu’il appelle la position “bordiguiste” sur le fascisme, à laquelle il est farouchement opposé . Mais, peut-être plus importante est la réponse que donnent les organisations anarchistes qui ont pignon sur rue. En France, par exemple, la CNT-AIT 4 participe aux manifestations de “solidarité avec Kobané” derrière une banderole qui dit : “Des armes pour la résistance kurde, Rojava c’est l’espoir, Anarchistes solidaires” (voir photo). On peut voir aussi les drapeaux de la Fédération anarchiste derrière la même banderole, tandis que l’Internationale des Fédérations anarchistes, à laquelle la Fédération anarchiste française et la Fédération anarchiste du Royaume-Uni sont toutes deux affiliées, et pour qui des organisations comme le DAF et le KAF sont proches de leurs positions, publie la plupart des articles du DAF sur la situation en Rojava sans faire de commentaire critique.

Il y a bien sûr des éléments au sein de l’anarchisme qui ont été très cohérents dans leur rejet du soutien au nationalisme. Nous avons déjà publié la déclaration internationaliste de la section russe de l’AIT, le KRAS, contre la guerre entre la Russie et l’Ukraine, et nous avons cité un membre du KRAS, qui signe ses contributions “Foristaruso”, ayant mis en ligne sur le site Libcom des critiques très dures sur les positions de l’AWU (Autonomous Workers’ Union). Dans l’une des principales contributions sur la situation au Moyen-Orient, certains camarades ont dénoncé avec force la ligne pro-PKK, notamment un membre de la branche britannique de l’AIT (Solidarity Federation), qui signe “AES”. Le collectif qui gère le site de Libcom a présenté deux articles sur le PKK écrits dans la ligne de la Gauche communiste : l’avertissement du CCI contre la nouvelle image anarchiste que se donne le PKK et l’article “Le bain de sang en Syrie : guerre de classe ou guerre ethnique”, écrit par Devrim et publié dans un premier temps sur le site de la Tendance communiste internationaliste (ex-BIPR). Dans les commentaires qui suivent ce dernier article, il y a des réponses furieuses et calomniatrices d’internautes qui semblent être des membres ou des sympathisants du DAF turc.

A l’heure où nous écrivons, la FA du Royaume-Uni (AF) a publié un article qui ne se fait pas d’illusions sur la nature gauchiste, nationaliste du PKK et montre que le virage vers le “book­chinisme” et la “démocratie confédérale” a été lancé d’en haut par son grand dirigeant Ocalan, qui a également tenté de se rapprocher du régime d’Assad, de l’État turc et de l’islam. L’AF a le courage d’admettre que la position qu’elle adopte ne sera pas populaire étant donné le grand nombre d’anarchistes engagés dans le soutien à la “révolution de “Rojava”. Mais, là encore, nous voyons une incohérence totale dans la même tendance “internationale”. La déclaration de l’AF ne contient aucune sorte de critique du DAF ou de l’IAF et dans la liste des “actions concrètes” proposées à la fin de la déclaration, se trouve l’appel à “fournir une aide humanitaire à Rojava, via l’IAF”, qui est en contact direct avec la DAF. Cela semble être une concession à la pression du “nous devons faire quelque chose tout de suite”, qui est très forte dans le milieu anarchiste, même si l’aide (militaire ou humanitaire), organisée par un petit groupe en Turquie serait totalement inefficace à moins d’intégrer les activités d’organisations plus vastes, telle le PKK. Voilà ce que propose en réalité le DAF, dans la mesure où il a enrôlé des volontaires pour combattre avec les “unités de protection du peuple” (YPG). La FA écrit également que son but est d’“encourager” et soutenir toute action des ouvriers et paysans de la région de Rojava. Argumenter contre toute agitation nationaliste et pour l’unité des ouvriers et paysans kurdes, arabes, musulmans, chrétiens et yesidis. Toutes ces initiatives indépendantes doivent leur permettre de se libérer de la tutelle du PKK/PYD et aussi de l’aide des alliés occidentaux, de leurs clients, comme l’Armée syrienne libre, le Parti démocratique du Kurdistan de Massoud Barzani et de l’État turc.” Encore faudrait-il aussi argumenter contre les positions pro PKK du DAF lui-même.

Il est certainement important que les analyses les plus consistantes sur la situation dans le Rojava viennent de la tradition de la Gauche Communiste. Ce qui caractérise la réponse plus générale des anarchistes est leur manque total de cohérence. Quand on étudie les sites Web de l’IWA, de la CNT-AIT ou de la Fédération Solidarité, ils restent sur un terrain économique, leurs écrits sont presque exclusivement composés d’articles traitant de luttes ouvrières particulières et locales, dans lesquelles ils ont été impliqués 5. Les grands événements économiques politiques et sociaux dans le monde sont à peine évoqués, et il n’y pas de signe de l’existence d’un débat sur une question fondamentale comme l’internationalisme et la guerre impérialiste, même s’il y a des différences profondes dans ce courant, allant de l’internationalisme au nationalisme. Cette absence de débat, cet évitement de la confrontation des positions – que nous pouvons également observer dans l’IAF – est beaucoup plus dangereuse que la crise qui a frappé le mouvement anarchiste en 1914 et en 1936, quand il était encore réactif à la trahison des principes au sein du prolétariat.

L’anarchisme reste une famille qui peut facilement accueillir des positions bourgeoises et prolétariennes et, en ce sens, elle reflète encore l’imprécision, les hésitations des couches sociales prises entre les deux grandes classes historiques de la société. Cette atmosphère est un véritable obstacle à la clarification, empêchant même les plus clairs des individus ou des groupes plus solidement internationalistes d’aller aux racines de ce dernier exemple de la collaboration de l’anarchisme avec la bourgeoisie. Mener leurs postions à leurs conclusions exigerait un réexamen approfondi des crises passées dans le milieu anarchiste, surtout celle de 1936, où, comme nous le démontrons dans nos récents articles parus dans la Revue internationale, les fissures fatales de l’anarchisme sont apparues sans fard. En dernière analyse, l’anarchisme a besoin de se critiquer lui-même, et d’assimiler réellement la méthode marxiste.

Amos, traduit le 21/12/14

1Éd. Spartacus 1993 p. 31-32.

2 Voir l’article sur la CGT [18] de notre série sur l’anarcho-syndicalisme [19].

3 Une réponse par la TCI peut être trouvée ici : http ://www.leftcom.org/en/arhttp ://www.thguardian.com/commentisfree/2014/oct/08/why-world-ignoring-revolutionary-kurds-syria-isisticles/2014-10-30/in-rojava-people%E2%80%99s-war-is-not-class-war [20]

4 L’AIT est l’Association internationale des travailleurs.

5 L’image de la bannière CNT-AIT présentée est typique de la démarche de cette dernière. Chaque fois que possible, les images veulent montrer le rôle crucial joué dans la lutte par ses militants –  une approche conforme à leur notion d’organisation de la classe en syndicats révolutionnaires.

 

Courants politiques: 

  • L'anarchisme Internationaliste [21]
  • Anarchisme officiel [22]

Rubrique: 

Histoire du mouvement ouvrier

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Liens
[1] https://fr.internationalism.org/files/fr/oct-1905.jpg [2] https://fr.internationalism.org/rint/120/revolution_russie_1905.htm [3] https://fr.internationalism.org/revue-internationale/200501/167/revue-internationale-no-120-1er-trimestre-2005 [4] https://fr.internationalism.org/rint/122_1905 [5] https://fr.internationalism.org/node/799 [6] https://fr.internationalism.org/rint/123_1905 [7] https://fr.internationalism.org/node/1044 [8] https://fr.internationalism.org/rint125/1905_iii [9] https://fr.internationalism.org/rint125 [10] https://fr.internationalism.org/files/fr/militarisme.jpg [11] https://fr.internationalism.org/tag/7/287/terrorisme [12] https://fr.internationalism.org/revolution-internationale/201405/9086/communique-a-nos-lecteurs-cci-attaque-nouvelle-officine-l-etat [13] https://fr.internationalism.org/rint33/Internationalisme_chef_genial.htm [14] https://fr.internationalism.org/french/rint/110_conference.html [15] https://fr.internationalism.org/book/export/html/2192 [16] https://fr.internationalism.org/tag/5/53/mexique [17] https://fr.internationalism.org/tag/courants-politiques/ficci-gigcigcl [18] https://http ://en.internationalism.org/ir/120_cgt.html [19] https://http ://en.internationalism.org/series/271 [20] https://http ://www.leftcom.org/en/arhttp ://www.thguardian.com/commentisfree/2014/oct/08/why-world-ignoring-revolutionary-kurds-syria-isisticles/2014-10-30/in-rojava-people%E2%80%99s-war-is-not-class-war [21] https://fr.internationalism.org/tag/courants-politiques/lanarchisme-internationaliste [22] https://fr.internationalism.org/tag/courants-politiques/anarchisme-officiel