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ICConline - juin 2025

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Révolution de 1905: Il y a 120 ans, surgissaient la grève de masse et les conseils ouvriers

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Il y a 120 ans, une vague de grèves spontanées, d’une ampleur sans précédent, surgissait en Russie avec une spectaculaire irruption de colère ouvrière et une conscience de classe aiguisée qui inaugurait une forme de lutte d’une qualité désormais nouvelle pour le prolétariat : celle de la grève de masse. Cette irruption des masses a été une source d’inspiration pour les révolutionnaires de l’époque qui en ont tiré les leçons essentielles pour la lutte de classe, comme le firent Rosa Luxemburg, Trotski et Lénine qui combattaient alors les réformistes avec acharnement.

La révolution de 1905 témoigne aujourd’hui, alors que la classe ouvrière n’a pas encore retrouvé la conscience de sa force, alors qu’elle manque cruellement de confiance en ses capacités et son potentiel politique, de sa réelle puissance historique et de toute la créativité de son être : « cette première lutte générale et directe des classes déclencha une réaction d’autant plus puissante à l’intérieur qu’elle éveillait pour la première fois, comme une secousse électrique, le sentiment et la conscience de classe chez des millions d’hommes. Cet éveil de la conscience de classe se manifeste immédiatement de la manière suivante : une masse de prolétaires découvre tout d’un coup, avec un sentiment d’acuité insupportable, le caractère intolérable de son existence sociale et économique, dont elle subissait l’esclavage depuis des décennies sous le joug du capitalisme. Aussitôt se déclenche un soulèvement général et spontané en vue de secouer ce joug, de briser ces chaînes » (Rosa Luxemburg, « grève de masses, parti et syndicats »).

Cette expérience historique, bien qu’oubliée, reste une référence de tout premier ordre pour le prolétariat mondial, pour ses luttes et son futur révolutionnaire. Et c’est déjà ce que décelait Lénine à cette occasion qui était à l’époque un des rares à avoir su saisir le sens et la signification de l’émergence des premiers conseils ouvriers dans l’histoire, la « forme enfin trouvée de la dictature du prolétariat ». Il s’agissait là ni plus ni moins que d’un mode opératoire du combat de classe initié dans la période d’apogée du capitalisme et qui deviendra celui de toute sa phase de déclin ; cela, jusqu’à la révolution prolétarienne future. La compréhension en profondeur de la signification des événements de 1905, prélude à l’Octobre rouge de 1917, était bel et bien une des conditions de la prise du pouvoir en Russie.

Aujourd’hui, le manque de perspective pour la grande masse des ouvriers qui reprennent le combat après plus de trois décennies d’atonie, tend à réduire son action aux contingences immédiates. En ce sens, mettre en lumière l’expérience des grands combats du mouvement ouvrier, comme le furent les événements de 1905 en Russie, reste vital pour alimenter la réflexion en cours, pour nourrir le processus de maturation souterraine de sa conscience, afin de le relier à nouveau à toute une mémoire historique. Car 1905 n’est pas le simple produit de l’éclatement d’un orage dans un ciel d’azur ! L’événement n’a pu surgir que du fait de toute une expérience antérieure, notamment de tout un processus de maturation souterraine, de digestion politique, d’une lente et longue réflexion qui a suivi de grandes luttes, en particulier à Saint-Pétersbourg et ailleurs durant les années 1890.

Aujourd’hui, même si le contexte est radicalement différent, une réflexion en profondeur tend également à se développer au sein de la classe ouvrière. Après 1968 et durant les différentes vagues de luttes qui ont suivi, celles notamment des années 1980, un pas décisif était nécessaire et il a malheureusement fait défaut : celui de la politisation des luttes. Aujourd’hui, c’est dans le contexte terriblement plus difficile de la décomposition que le prolétariat mène à nouveau une réflexion et qu’il doit parvenir à la réaliser, à hisser son niveau de conscience et sa détermination, sans quoi le capitalisme emportera toute l’humanité dans la barbarie et la destruction.

La grève de masse en 1905 n’était pas un phénomène isolé. Elle était accompagnée par des luttes dans toute l’Europe. Aujourd’hui, une nouvelle génération de prolétaires reprend aussi le chemin de la lutte partout dans le monde, notamment depuis les grèves de « l’été de la colère » en Grande-Bretagne en 2022. Cette génération appartient à toute cette chaîne de combattants qui nous relie aux premières luttes de notre classe, capable de développer sa conscience pour la hisser à un niveau supérieur. Ce processus non linéaire, avec des phases de développement, de reflux et des reculs, caractérise la lutte depuis l’aube du mouvement ouvrier. En republiant la série d’articles de la Revue internationale sur ce que fut cette révolution de 1905, nous espérons contribuer à ces efforts, ceux menés actuellement par la classe ouvrière. Favoriser un processus de maturation en profondeur, difficile, lent et heurté, pour tenter de renouer avec la perspective communiste, avec le combat révolutionnaire contre un monde capitaliste condamné par l’histoire.

– « Il y a 100 ans : la révolution de 1905 en Russie (I) [1] », publié dans la Revue Internationale n°120

– « Il y a 100 ans, la révolution de 1905 en Russie (II) [2] », publié dans la Revue Internationale n°122

– « Il y a 100 ans, la révolution de 1905 en Russie (III) – Le surgissement des soviets ouvre une nouvelle période historique [3] », publié dans la Revue Internationale n°123

– « Il y a 100 ans, la révolution de 1905 en Russie (IV) – Le débat dans l’avant-garde [4] », publié dans la Revue Internationale n°125

 

 

Conscience et organisation: 

  • La Seconde Internationale [5]

Personnages: 

  • Rosa Luxemburg [6]
  • Lénine [7]

Evènements historiques: 

  • 1905 [8]
  • Révolution de 1905 [9]

Rubrique: 

Histoire du mouvement ouvrier

Confrontation entre l’Inde et le Pakistan: Le capitalisme, c’est la guerre et le chaos!

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Le 7 mai, apparemment en réponse à un attentat qui avait fait 28 morts au Cachemire quelques semaines plus tôt, l’armée indienne a déclenché une première attaque contre le territoire pakistanais destiné à détruire les bases des organisations accusées d’avoir commis l’attentat. Les trois jours suivants ont vu une succession de contre-attaques et de nouvelles vagues de bombardements entre l’Inde et le Pakistan, marquant la confrontation la plus intense entre les deux pays depuis des décennies. Une nouvelle angoisse s’est emparée de la population mondiale, s’ajoutant aux ravages de la guerre en Ukraine (près d’un million de soldats morts et blessés), aux épouvantables massacres à Gaza et à une myriade de conflits tous plus barbares les uns que les autres au Soudan (plus de 9 millions de déplacés), au Yémen, au Congo, en Syrie, etc. Une nouvelle éruption de barbarie dans un monde en proie à la guerre et aux carnages !

Cette confrontation militaire est d’autant plus dévastatrice qu’elle implique deux nations surpeuplées, militarisées à outrance (1,2 million de soldats pour l’Inde, 500 000 pour le Pakistan) avec des arsenaux meurtriers comprenant de part et d’autre des armes nucléaires. Elle se déroule dans une région du monde d’une importance stratégique cruciale, où les États-Unis tentent de « couper les ailes » de leur principal challenger : la Chine. Mais plus encore que la « charge explosive » contenue dans ce conflit, c’est le contexte dans lequel ce conflit se déroule qui est le plus dangereux : celui d’une accélération du chaos impérialiste, de la montée du bellicisme et de l’irrationalité, de l’accentuation des tendances au « chacun pour soi ». (1)

Un conflit intensifié par l’explosion du “chacun pour soi”

Le Pakistan et l’Inde ont certes une longue histoire de confrontation, liée à la dissolution de l’Inde britannique, lorsque les deux États sont nés dans un bain de sang (guerre de 1947-1948, des millions de déplacés et 1 million de morts). Depuis, les guerres et escarmouches se sont succédé : en 1965 lorsque le Pakistan a voulu précipiter l’indépendance du Cachemire par rapport à l’Inde, en 1971 lorsque l’Inde a poussé à l’indépendance du Pakistan oriental (actuel Bangladesh), en 1999 lors de la « guerre de Kargil », en 2001 avec l’assaut du parlement indien par un groupe terroriste parrainé par le Pakistan, etc.

Initialement, les affrontements se sont déroulés dans le cadre de la discipline de fer imposée par les blocs impérialistes antagonistes de la guerre froide, le bloc occidental et celui dominé par l’URSS. Depuis les années 1990, en revanche, on assiste à l’effritement de cette discipline de bloc, chaque bourgeoisie nationale réglant seule ses conflits avec d’autres bourgeoisies nationales, en recourant à des conflits de plus en plus sanglants et irrationnels, donc potentiellement particulièrement dangereux. C’est ce que l’on observe en particulier dans le conflit actuel entre l’Inde et le Pakistan :

– Depuis le début des années 1990, l’Inde et le Pakistan ont développé leur arsenal nucléaire, chacun des pays disposant aujourd’hui d’environ 170 têtes nucléaires.

– Au cours du XXIe siècle, les tensions communautaires et religieuses se sont intensifiées. Les massacres sanglants perpétrés par des groupes radicaux islamistes pakistanais se sont multipliés contre des civils et militaires indiens (2001, en Inde, 2019 et 2025 au Cachemire). Le gouvernement indien nationaliste et populiste de Modi, a révoqué l’autonomie constitutionnelle du Cachemire et l’a placé sous l’autorité directe du gouvernement central. Il s’ensuit une répression féroce des Cachemiris et une forte pression sur la minorité musulmane en Inde.

– Lors des affrontements récents, et contrairement aux conflits précédents qui étaient largement limités à la région contestée du Cachemire, les représailles indiennes ont touché trois bases aériennes au cœur du Pakistan (Nur Khan près de Rawalpindi, Murid et Rafiqui). Contrairement aux bombardements précédents effectués dans des régions abritant des milices islamistes opérant au Cachemire, ils ont visé cette fois-ci des centres vitaux de l’armée pakistanaise (Nur Khan abrite le quartier général de l’armée pakistanaise et le centre de contrôle de la riposte nucléaire) et ceci au moyen de drones, d’avions de chasse et de missiles de croisière.

Le risque d’escalade vers un niveau de destruction catastrophique est donc évident, comme le souligne un expert en géostratégie de la région : « Alors que les armées attaquent un plus grand nombre de cibles avec un arsenal d’armes nouvelles en constante évolution, la possibilité d’une catastrophe monte en flèche. Quelle que soit la rationalité des dirigeants indiens et pakistanais, le risque d’erreur de calcul ou d’incompréhension, en l’absence de canaux de communication de crise fiables, rend toute future flambée de violence plus dangereuse ». (2)

Dans la phase actuelle d’accélération de la décomposition capitaliste, la guerre devient de plus en plus irrationnelle et barbare, comme en témoigne encore l’intention du gouvernement Modi d’utiliser les ressources naturelles comme arme de guerre : « l’Inde a pris la mesure sans précédent de suspendre unilatéralement le traité de l’Indus, un accord négocié par la Banque mondiale en 1960 pour gérer le flux d’eau essentiel pour l’hydroélectricité, l’irrigation et l’agriculture au Pakistan. Le traité avait résisté à plusieurs guerres et conflits militarisés entre les deux pays, mais plus maintenant ». (3)

En fin de compte, toutes les parties y perdent sans en retirer aucun gain ou avantage économique ou stratégique, tandis que les factions bourgeoises les plus irresponsables sont renforcées : cette guerre renforce davantage les généraux pakistanais, qui parlent de victoire militaire et appellent à une réponse de plus en plus agressive à l’égard de l’Inde, tout en réprimant brutalement tout mouvement de protestation. Il en va de même en Inde où Modi trouve dans le conflit avec le Pakistan un alibi pour relancer l’hystérie nationaliste et la propagande antimusulmane. Cette situation n’est pas unique. C’est la même chose que ce que nous voyons avec Poutine en Russie ou avec les délires mégalomaniaques de la faction Netanyahu en Israël.

Que le gouvernement indien ait sous-estimé la capacité de réaction du Pakistan (de plus en plus et de mieux en mieux armé par la Chine) ou qu’il ait voulu faire une démonstration de force pour affirmer ses capacités militaires face au Pakistan, à la Chine et aux Américains n’est qu’une question de conjectures. Ce que l’on peut prévoir sans aucun doute, en revanche, c’est que ce jeu macabre d’ambitions impérialistes va s’intensifier et que le fragile cessez-le-feu « négocié » par l’administration américaine (intervention d’ailleurs niée par l’Inde) ne résistera pas à la tendance dominante à la guerre et au chaos dans laquelle s’enfonce le capitalisme. Car ce ne sont pas les crapules dirigeantes en Inde et au Pakistan qui sont responsables en dernier ressort de la prolifération et de l’aggravation des massacres impérialistes : la cause première des massacres en cours et à venir, c’est l’« ordre » capitaliste pourrissant.

Dénonçons les campagnes nationalistes !

Les bourgeoisies indienne et pakistanaise appellent les travailleurs à se rallier au drapeau national pour défendre « l’honneur outragé de la patrie ». Quelle hypocrisie criminelle !

Dans la guerre en Ukraine, tous les belligérants sacrifient des centaines de milliers d’êtres humains pour la conquête de quelques misérables km2 d’une terre ravagée par les combats. Au Moyen-Orient, toutes les factions en guerre utilisent la terreur pour dévaster une région en ruines et massacrer de la manière la plus barbare les populations.

Au Pakistan même, des régions entières deviennent inhabitables par des conflits armés internes et par des inondations massives, tandis que les conflits ethniques et religieux déchirent l’Inde. Alors que le capitalisme, sous l’effet de ses propres contradictions, s’enfonce inéluctablement dans le chaos, toutes les fractions de la classe exploiteuse du monde entier n’ont plus rien à offrir que le sacrifice des prolétaires sur l’hôtel de leurs sordides et barbares ambitions impérialistes. Et dans la perspective d’une confrontation entre les puissances atomiques indienne et pakistanaise, tout comme des menaces contre le nucléaire iranien ou du bombardement de la centrale nucléaire de Zaporiya, le risque d’un accident nucléaire majeur devient de plus une option à redouter.

Il n’y a qu’une seule alternative : le développement de l’internationalisme prolétarien, le refus de lutter contre nos frères et sœurs de classe. Tous les travailleurs du monde ont le même intérêt. Nous sommes les principales victimes de la guerre, envoyés au front comme chair à canon ou otages surexploités jusqu’à l’épuisement pour payer un effort d’armement qui s’accroît partout dans le monde.

Le prolétariat n’a pas encore la force d’empêcher la prolifération des guerres, mais il peut l’acquérir par ses luttes contre les attaques capitalistes sur ses conditions de vie. Une telle lutte se déroule dans de nombreux pays et dans ces luttes, les travailleurs tendent à se reconnaître comme une même classe. Ils constatent progressivement qu’ils ont tous les mêmes ennemis : les exploiteurs, quelles que soient leur couleur, leur religion ou leur nationalité.

Valerio, 31 mai 2025

 

 

1 Cf. « Résolution sur la situation internationale de notre 26 ème Congrès international [10] », publiée sur le site web du CCI.

2 Aqil Shah cité dans « The Next War Between India and Pakistan », Foreign Affairs (23 mai 2025).

3 Idem.

Géographique: 

  • Inde [11]
  • Pakistan [12]

Personnages: 

  • Modi [13]

Récent et en cours: 

  • Guerre Inde-Pakistan [14]

Rubrique: 

Conflits impérialistes

Face aux assauts xénophobes de Trump contre la classe ouvrière et au cri de “défense de la démocratie”… la classe ouvrière doit développer sa lutte sur son propre terrain!

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Face aux rafles d’immigrés sans papiers et à l’envoi de forces militaires à Los Angeles contre ceux qui manifestaient contre ce nouvel « exploit » de Trump, un de nos sympathisants très proches vivant aux États-Unis a pris l’initiative de rédiger un tract qu’il se proposait de distribuer autour de lui. Le CCI a pleinement encouragé cette initiative. Nous estimons que le document finalement rédigé par le camarade correspond tout à fait à l’analyse que fait le CCI de ces événements et à la nécessaire dénonciation du jeu sordide des différentes forces de la bourgeoisie dans cette situation : autant la brutalité cynique de la répression policière et militaire que l’hypocrisie de ceux qui la dénoncent au nom de la « défense de la démocratie ».

C’est de façon très valable que ce document analyse les causes historiques de la politique de l’administration Trump, une politique qui fait partie du chaos grandissant dans lequel s’enfonce de plus en plus un capitalisme mondial en putréfaction. C’est également avec beaucoup de clarté que le document met en évidence que la persécution contre les immigrés constitue une attaque contre l’ensemble du prolétariat et que seule cette classe peut apporter une réponse à la fois immédiate et historique en se mobilisant sur son propre terrain contre la barbarie croissante du système capitaliste. C’est pour l’ensemble de ces raisons que nous faisons nôtre ce document et que nous le considérons comme une première prise de position de notre organisation face aux affrontements sociaux qui se déroulent actuellement à Los Angeles et dans de nombreuses autres villes des États-Unis.

Le document signale fort justement la faiblesse actuelle du prolétariat des États-Unis. C’est une réalité, mais les multiples grèves et mobilisations qui se sont déroulées depuis 2022 (grèves massives dans le secteur automobile en 2023 ; dans les usines de Boeing et chez les dockers dans une quarantaine de ports de la côte Est en 2024…) sont la preuve que la classe ouvrière de ce pays porte avec elle la capacité de mener des combats de grande amplitude et de rejoindre le moment venu la lutte du prolétariat mondial pour son émancipation.


Depuis son entrée en fonction en janvier, Donald Trump a massivement intensifié la campagne de terreur contre certains des travailleurs les plus précaires des États-Unis, menaçant d’arracher des personnes à leur famille et à leur communauté sous prétexte qu’elles n’ont pas de papiers en règle. Il accompagne cela de sa rhétorique révoltante : un déluge constant de mensonges, de théories du complot et de xénophobie provenant de la Maison Blanche est destiné à attiser les divisions au sein de la classe ouvrière, tandis que les agents de l’ICE (police anti-immigration) menacent ceux d’entre nous qui sont le moins en mesure de se défendre. Diviser pour mieux régner, telle est sa devise. Mais si, comme le veut le cliché, les États-Unis sont une « nation d’immigrants », nous pouvons ajouter que la migration a toujours été la condition de la classe ouvrière. Depuis l’aube du capitalisme, les travailleurs ont été contraints de se déplacer d’un endroit à l’autre en fonction des caprices du capital ou, comme c’est de plus en plus le cas aujourd’hui, de fuir les guerres dévastatrices et l’instabilité d’un système mondial qui pourrit sur pied. Nous devons donc être absolument clairs : la campagne de terreur de Trump contre les travailleurs sans papiers n’est rien d’autre qu’une attaque directe contre la classe ouvrière américaine, une classe d’immigrés ! Et, selon le mot d’ordre historique du mouvement ouvrier dans ce pays : Un préjudice pour l’un est un préjudice pour tous !

Le projet de budget de Trump est une attaque en règle contre la classe ouvrière

Alors que Trump tente grossièrement de monter les travailleurs américains les uns contre les autres, son projet de budget à la tronçonneuse se traduirait par des coupes de près de 1 000 milliards de dollars dans Medicaid au cours des dix prochaines années, ainsi que des attaques similaires contre le SNAP (Programme d’aide alimentaire), les prêts étudiants fédéraux et les pensions des employés fédéraux. Et tout cela en allouant au moins 350 milliards de dollars supplémentaires à l’armée et à l’application des lois sur l’immigration. Et la réalité est que cela ne s’arrêtera pas là. Confrontée à une crise économique de plus en plus grave et à une position de plus en plus faible sur la scène mondiale, la bourgeoisie américaine (quel que soit le parti au pouvoir) ne peut répondre que par des attaques féroces contre la classe ouvrière et des tentatives de plus en plus irrationnelles pour maintenir la portée et l’influence mondiales de l’impérialisme américain. Que ce soit en Europe, en mer de Chine méridionale, au Moyen-Orient ou en Afrique, l’avenir ne peut qu’annoncer toujours plus de sacrifices pour la classe ouvrière concernant ses conditions de vie pour les intérêts de nos ennemis de classe.

Défense de la démocratie et populisme xénophobe : deux poisons pour la classe ouvrière

Pour les éléments les plus « rationnels » de la bourgeoisie américaine, les manœuvres internationales erratiques et imprévisibles de Trump (qui ébranlent des alliances autrefois fondamentales de la stratégie impérialiste américaine)constituent une grave préoccupation. En outre, le fait qu’il ait pu s’assurer un soutien beaucoup plus important de la part de l’armée et des services de renseignement menace deux remparts qui ont permis de contenir son pouvoir au cours de son premier mandat. Mais surtout, il menace l’une des armes idéologiques les plus puissantes brandies par la bourgeoisie contre le développement de la conscience de la classe ouvrière dans ce pays : la démocratie bourgeoise.

Au niveau international, la démocratie est depuis longtemps le cri de l’impérialisme américain pour justifier toutes ses aventures, de la Première Guerre mondiale à l’Irak et à l’Ukraine. Et bien sûr, le régime israélien qui cible les hôpitaux, les universités et les enfants dans sa campagne génocidaire à Gaza se déclare la « seule démocratie au Moyen-Orient », avec le soutien des États-Unis. De même, les États-Unis présentent leurs interventions militaires comme ayant un but humanitaire, par exemple pour protéger les droits des Kurdes en Irak ou des femmes en Afghanistan. Mais pour la bourgeoisie libérale, tout cela disparaît lorsqu’il s’agit des actions des États-Unis ou d’un allié comme Israël. Sur le plan intérieur, malgré toute l’indignation feinte du Parti démocrate, Obama et Biden ne sont que juste derrière Trump en ce qui concerne le nombre de personnes expulsées. Pour cette faction de la bourgeoisie, il est également important de terroriser constamment ce secteur de la population afin qu’il reste le plus facilement exploitable. C’est ainsi que le maire de Los Angeles déplore l’impact des déportations massives sur l’économie locale. Enfin, les démocrates crient aujourd’hui à la « défense de la démocratie » contre l’autoritarisme de Trump.

La classe ouvrière ne peut pas se laisser enfermer dans la fausse alternative entre autoritarisme et démocratie ! En fin de compte, le rôle principal de cette campagne est de rediriger toute opposition des travailleurs aux coupes brutales et à l’application militarisée de l’immigration de Trump vers le processus électoral stérile. Il est illustratif que ceux qui mènent la charge pour les Démocrates contre Trump soient des individus comme Gavin Newsom (qui ambitionne de remporter la prochaine présidence) et ceux de l’aile gauche « socialiste » du parti qui prétendent « représenter » la classe ouvrière. Bernie Sanders, Alexandria Ocasio-Cortez et d’autres du même acabit, y compris les organisations qui se placent encore plus à gauche : la DSA (organisation socialiste démocrate), le PSL (Parti pour le Socialisme et la Libération), le CPUSA (Parti Communiste des États-Unis d’Amérique), la RCA (Parti Communiste révolutionnaire) etc, peuvent toujours prétendre s’opposer à ce système mais, en réalité, ils défendent des programmes pour sa gestion et attirent la classe ouvrière loin de sa propre lutte et vers des impasses et des actions stériles. Ils ne sont que l’avant-garde de la campagne visant à étouffer la lutte des travailleurs dans le berceau. La classe ouvrière ne doit pas oublier qu’en fin de compte, même si Trump est le représentant le plus repoussant de la bourgeoisie, ce que même les éléments les plus à gauche de la classe dirigeante craignent le plus, c’est leur ennemi de classe. Et le moment venu, l’histoire montre qu’ils se tiendront aux côtés de leurs frères de classe et tireront pour tuer au nom de ce système moribond.

Trump est le produit d’un système pourri jusqu’à la moelle

Cela fait plus de cent ans que le capitalisme a atteint son objectif de diviser le monde entier en marchés nationaux et qu’il est entré dans sa phase de déclin. Depuis lors, l’expansion d’une bourgeoisie nationale ne peut se faire qu’aux dépens d’une autre. C’est pourquoi la guerre impérialiste permanente est à l’ordre du jour. Mais après un siècle de déclin, ce système et sa classe dirigeante ont commencé à devenir de plus en plus séniles. La rhétorique infâme du nationalisme xénophobe, la diabolisation des immigrés, des minorités raciales, des homosexuels et des transsexuels (tactiques de longue date d’une classe déterminée à survivre à tout prix en divisant son ennemi de classe) se sont enracinées avec force dans le monde entier. Parallèlement, les théories conspirationnistes les plus irrationnelles ont trouvé un écho parmi les représentants les plus éminents de la bourgeoisie. Enfin, la scène mondiale, autrefois strictement contrôlée par les États-Unis et l’URSS, est devenue extrêmement chaotique. Ainsi, les phénomènes qui sont peut-être les plus apparents aux États-Unis ne s’y limitent pas. La montée du populisme trumpiste n’est pas un accident de parcours ou le résultat des actions d’un individu particulièrement répugnant : Trump est avant tout le produit d’un système en déclin et le représentant d’une classe incapable d’offrir une quelconque perspective à l’humanité.

Seule la classe ouvrière a une réponse !

Contre les attaques abominables de l’administration Trump contre les immigrés sans papiers, face à la campagne visant à s’aligner derrière les Démocrates ou leurs complices de gauche pour « défendre la démocratie », et à la lumière de la menace crédible que le capitalisme va (par la guerre impérialiste, la destruction écologique ou la désintégration sociale) détruire l’humanité, il n’y a qu’une seule force sociale capable de se battre pour un monde meilleur. La route est longue, mais la classe ouvrière doit se battre sur son propre terrain : en défendant ses intérêts économiques fondamentaux et en exprimant sa solidarité avec ses frères de classe, quelle que soit leur nationalité. Cela fait de nombreuses années que la classe ouvrière américaine n’a pas véritablement déployé ses muscles et il lui faudra beaucoup de temps pour retrouver ses marques, mais c’est la seule façon d’avancer. En attendant, les individus qui comprennent cette nécessité brûlante doivent se réunir partout où c’est possible, discuter, tirer les leçons des luttes passées et préparer l’avenir.

Pour le développement international de la lutte des classes !

« Les travailleurs n’ont pas de patrie ! »

« Travailleurs du monde, unissez-vous ! »

Un sympathisant du Courant communiste international

13 juin 2025

 

 

Vie du CCI: 

  • Interventions [16]

Géographique: 

  • Etats-Unis [17]

Personnages: 

  • Donald Trump [18]

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Tract international

Guerre Iran/Israël: Le capitalisme s’enfonce dans un chaos guerrier généralisé!

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Une nouvelle offensive meurtrière d’Israël sur l’Iran bat son plein depuis plusieurs jours à laquelle répond un déluge de missiles de la République islamique qui, malgré la supériorité militaire israélienne, a provoqué de nombreux dégâts et plusieurs victimes. Pour le moment, le brouillard de la propagande de guerre ne permet pas d’évaluer l’ampleur du massacre, mais c’est un déluge de feu qui s’abat de part et d’autre : tandis que l’Iran vise à l’aveugle les villes de l’État hébreu et quelques sites symboliques, Tsahal a, semble-t-il, surtout ciblé les installations nucléaires iraniennes susceptibles de produire l’arme atomique mais aussi le personnel scientifique et les responsables du programme nucléaire, ainsi que les chefs militaires et religieux susceptibles d’encadrer la riposte. Cette opération de « légitime défense » (selon Trump) a causé au moins plusieurs centaines de victimes civiles en Iran.

L’objectif de décapiter la force de frappe iranienne et de briser sa riposte en dit long sur la volonté d’Israël d’aller beaucoup plus loin qu’en avril dernier lorsque Tsahal avait ciblé le consulat iranien à Damas pour éliminer plusieurs chefs militaires, et en septembre suivant avec l’assassinat du secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah. Le gouvernement de Netanyahou dissimule à peine sa volonté de voir s’effondrer le régime des Mollahs et d’enfoncer son grand rival régional dans le chaos.

Jusqu’à présent, l’Iran avait tenté de répondre aux provocations sans réelle capacité à déstabiliser directement Israël, mais en accroissant surtout la pression au moyen des organisations terroristes qu’il parraine (Houthis, Hezbollah…) et en soutenant la Russie dans le conflit ukrainien. Face au risque de déstabilisation, voire d’effondrement de leur régime, les « gardiens de la révolution » n’ont d’autre choix que de miser sur la fuite en avant dans le chaos et la barbarie. Faute de pouvoir vaincre l’État hébreu, la République islamique a sans aucun doute les moyens d’entraîner la région entière dans sa chute.

Le véritable responsable des guerres, c’est le capitalisme !

Ce conflit n’est pas un « fait isolé », ni le produit de la seule « folie » meurtrière de l’extrême droite israélienne ou du « fanatisme » assassin des Mollahs : il est l’expression d’un système capitaliste à bout de souffle ! Après chaque conflit, chaque massacre, la presse et les politiciens accusent tel ou tel État, tel ou tel dirigeant : « Ici, c’est la faute à la folie de Poutine ! », « Là, c’est la faute aux délires messianiques de Netanyahou », « Non, à la barbarie du Hamas ! », « À celle de l’impérialisme américain ! », « Au néocolonialisme de la France ! », « À l’expansionnisme chinois ! »… Certes, tous ces États, petits ou grands, tous ces dirigeants, de gauche ou de droite, extrémistes ou « démocrates », font preuve d’une barbarie sans borne et d’un cynisme glaçant. Mais ils agissent tous au sein d’un système en crise et sans avenir où la concurrence de tous contre tous pousse chaque nation à intervenir sur la scène internationale avec une sauvagerie croissante.

Aujourd’hui, avec cette nouvelle guerre ouverte, nous ne pouvons que constater le pas supplémentaire très grave, l’accélération de la dynamique du militarisme et du chaos. Un chaos qui gangrène de plus en plus le monde avec des conflits qui s’enkystent, une fuite en avant générant des bourbiers sans fin qui provoquent des monceaux de cadavres et des destructions à grande échelle. Au Moyen-Orient, en Ukraine, en Afrique ou ailleurs, les conflits incontrôlables ne font que se multiplier et s’élargir davantage, sans qu’aucun espoir de paix durable n’apparaisse, ni qu’aucun belligérant ne puisse imposer un « ordre » ou même tirer un quelconque profit de tels massacres ! En Ukraine, les belligérants sacrifient absurdement des dizaines de milliers de vies pour le moindre mètre carré en ruine, espérant apparaître en position de force lors d’hypothétiques négociations. Au Soudan, la guerre « oubliée » reste plus dévastatrice que jamais avec plus de 150 000 morts et plus de 13 millions de déplacés en seulement deux ans ! [19] Entre l’Inde et le Pakistan, le cessez le feu temporaire après les confrontations violentes de ces dernières semaines ne rassure personne sur la dangerosité des tensions entre ces deux puissances nucléaires. Au Yémen, la guerre menée par les rebelles houthistes sur leur sol et en Mer Rouge, comme les ripostes israéliennes, saoudiennes et américaines, ont engendré des dizaines de milliers de morts et une immense catastrophe humanitaire. Ces déstabilisations incontrôlables de régions entières, visibles également au Liban, en Syrie, en Libye, dans toute l’Afrique sub-saharienne ou dans les guerres de gangs en Haïti, s’aggravent réellement de jour en jour !

Le Moyen-Orient est ainsi pris dans une spirale infernale où de plus en plus d’acteurs entrent dans l’arène pour tenter d’imposer leurs sordides intérêts : sur le terreau pourri de l’historique conflit israélo-palestinien, l’attaque du Hamas d’octobre 2023 (au moins soutenue par l’Iran, si ce n’est directement pilotée) a engendré une série de conflits embrasant de plus en plus de pays dans la région : Liban, Yémen, attaque opportune des rebelles islamistes en Syrie, opérations de la Turquie à sa frontière… Et c’est maintenant au tour de l’Iran, jusque-là actif dans la coulisse, d’entrer durablement en scène !

Tsahal a (potentiellement) réussi à décapiter le programme nucléaire iranien et nombreuses sont les chancelleries, à commencer par Washington, à se féliciter du succès de l’opération « Rising Lion ». Mais cette barbarie guerrière absurde ne bénéficiera, à terme, à personne ! Israël a réussi un coup, mais à quel prix ? Non seulement Netanyahu en jouant avec la politique irresponsable de la terre brûlée accélère encore le discrédit et l’isolement d’Israël sur la scène internationale, mais il expose son pays à un environnement encore plus chaotique : l’Iran est obligé de riposter, même si cela l’expose davantage à un ennemi très supérieur militairement. Une situation très grave qui peut même conduire à un effondrement militaire et politique du pays qui possède des frontières communes avec l’Irak, le Koweït, le Pakistan et l’Afghanistan. Avec ses réserves de pétrole et le contrôle qu’il exerce sur le détroit stratégique d’Ormuz, l’Iran est aussi un acteur économique mondial de premier plan. Et la République islamique n’hésitera pas à jouer avec tous les risques d’extension et d’intensification du chaos si elle se sent en danger. D’ailleurs, les autres requins impérialistes comme la Turquie, l’Arabie Saoudite ou les pays du Golfe ne sont pas en reste et sont aussi aux premières loges, dans cette poudrière, pour tenter, non d’apaiser la situation, mais de déstabiliser de tel ou tel concurrent. La boîte de Pandore continue donc de cracher sa vermine ! La guerre ne pourra que s’éterniser et porter les confrontations à un niveau bien supérieur, même si le désir de Netanyahu de voir le régime des Mollahs s’effondrer pouvait rapidement se réaliser !

Face à la guerre impérialiste, le seul camp à choisir : c’est celui de la révolution prolétarienne !

Les « bonnes volontés » pacifistes n’y pourront rien : le capitalisme, c’est la guerre ! La bourgeoisie est incapable de stopper cette machine infernale ! Seule la révolution prolétarienne, en renversant le pouvoir de la bourgeoisie partout sur la planète, pourra libérer l’humanité de cette menace de plus en plus meurtrière et omniprésente.

Mais le chemin vers la révolution est encore long, même très long. Comme nous l’avons montré depuis 2022 dans notre presse, le prolétariat renoue désormais avec sa combativité, commence peu à peu à retrouver ses forces et son identité de classe. De toutes petites minorités en son sein cherchent même à renouer avec les positions révolutionnaires. Mais le prolétariat, s’il détient les clefs de l’histoire, n’a pas encore la force et la conscience de s’opposer à la guerre en tant que classe, d’opposer à la barbarie guerrière du capitalisme sa propre perspective de transformation révolutionnaire de la société.

La bourgeoisie est parfaitement consciente de ces faiblesses et mobilise tout son arsenal idéologique pour empêcher la maturation de la conscience de classe. Les prolétaires du monde entier doivent apprendre à se méfier des discours de la bourgeoisie, en particulier ses chapelles de gauche et d’extrême-gauche du capital (trotskistes, en particulier), destinés à légitimer, de manière prétendument critique, la politique d’un camp impérialiste en présence ou de l’autre. C’est le sens de la différence subtile que font certaines variétés du trotskisme entre agresseurs et agressés : « L’Iran a tout à fait le droit de riposter contre Israël, et nous devons nous opposer à l’attaque brutale d’Israël contre le peuple iranien ». (1) C’est la même confusion qu’induisent les appels aux dirigeants d’autres pays à rompre les liens avec Israël : « À bas l’agression israélienne contre l’Iran ! […] Macron, assez d’hypocrisie ! Rompez immédiatement tous les liens diplomatiques, militaires, économiques, commerciaux avec Israël ! ». (2) Derrière un langage soi-disant révolutionnaire, tous ces mystificateurs professionnels nous ont vendu pendant des mois leur camelote idéologique avec la « défense du peuple palestinien », c’est-à-dire le soutien au nationalisme palestinien dirigé par le Hamas, clique bourgeoise de la pire espèce largement soutenue et financée par l’Iran. Maintenant que les Mollahs doivent affronter plus directement Israël, les trotskistes plongent un peu plus dans la fange (si cela était encore possible) en appelant la classe ouvrière à soutenir la République islamique (pardon !… « le peuple iranien ») !

Face à la dynamique de pourrissement du capitalisme, toutes les nations, qu’elles soient puissantes ou faibles, n’ont plus rien à offrir que la guerre et la misère. Que ce soit au nom du « droit international », des « luttes de libération nationale » ou de la « lutte contre l’impérialisme », tous ces partis bourgeois, qui cherchent à faire croire qu’une solution de « paix » existe dans le capitalisme, qui poussent à soutenir les prétendus « agressés », font partie des plus dangereux ennemis de la classe ouvrière et cherchent à la détourner de son combat historique.

Car aujourd’hui, c’est dans la lutte de la classe ouvrière contre la dégradation généralisée de ses conditions de vie et de travail, conséquence de la crise historique du capitalisme et de l’augmentation considérable des budgets militaires, que la classe ouvrière pourra développer et politiser sa lutte en vue du renversement du capitalisme et de l’instauration d’une société sans nations, sans guerre et sans exploitation.

Stopio, 17 juin 2025

 

 

1 « Key questions about Israel’s escalation of war in Iran », Socialist Workers Party (juin 2025).

2 Le Parti des travailleurs en « délégation » à l’Élysée, le 11 juin.

Géographique: 

  • Moyen Orient [20]
  • Iran [21]
  • Israel [22]

Personnages: 

  • Benyamin Netanyahou [23]

Rubrique: 

Conflits impérialistes

Guerre Israël, Iran, États-Unis: Un pas de plus dans le chaos guerrier!

  • 158 lectures

Le bombardement massif par les États-Unis, dans la nuit 21 au 22 juin, de cibles militaires en Iran constitue une nouvelle étape de l’aggravation des tensions et du chaos guerrier, de la désolation et la barbarie sans trêve dans la région.

Face la gamme étendue des différentes formes de soutien d’un camp impérialiste contre un autre qui vont occuper toute la scène médiatique et sociale, les prolétaires de tous les pays doivent rejeter toute prétendue « solution » au conflit qui vise à les enchaîner dans le soutien à tel ou tel pays, à telle ou telle fraction bourgeoise. Les révolutionnaires doivent combattre pour le seul principe qui mérite d’être défendu, l’internationalisme prolétarien. La seule lutte qui pourra délivrer l’humanité de la barbarie guerrière, c’est la lutte de classe, pour le renversement de ce système miné par la crise et les besoins de l’économie de guerre.

Face à la gravité de la situation et l’importance cruciale de défendre l’internationalisme prolétarien, le CCI organise une réunion publique internationale en ligne, le samedi 28 juin à 15h (heure de Paris). Les lecteurs qui souhaitent participer à cette discussion peuvent adresser un message sur notre adresse électronique ([email protected] [24]) ou dans la rubrique « nous contacter [25] » de notre site internet. Les modalités techniques pour se connecter à la réunion publique seront communiquées ultérieurement.

Il sera possible de se rassembler physiquement pour participer à la réunion dans les ville suivantes :

- Marseille, le 28 juin à 15h. Adresse : Mille Bâbords 61 Rue Consolât 13001 Marseille

- Bruxelles, le 28 juin 2025 à 15h. Adresse : Pianofabriek - Rue du Fort 35, 1060 Saint-Gilles 

 

Vie du CCI: 

  • Réunions publiques [26]

Rubrique: 

Réunion publique internationale en ligne

Guerre Iran, Israël, États-Unis... Tous les États sont va-t-en-guerre ! La seule solution pour l’humanité, c’est l’internationalisme!

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  • 138 lectures

« La plus grande frappe par B-2 de l’histoire ». Les mots choisis par le général Dan Caine, chef d’État-major des Armées américaines, pour qualifier les bombardements de plusieurs sites nucléaires iraniens dans la nuit du 21 au 22 juin montrent l’importance historique de l’événement. 125 avions en vol, un sous-marin et plusieurs navires mobilisés, 75 missiles de précisions et 14 bombes GBU-57 largués en quelques heures. Avec leur opération Midnight Hammer, les États-Unis viennent donc de rentrer de façon fracassante dans la guerre.

Il n’est pas encore possible d’évaluer l’ampleur des dégâts et le nombres de victimes en Iran et en Israël depuis le début des combats, le 13 juin, mais le feu des armes est abondamment nourri et destructeur. À l’heure de mettre sous presse ce tract, nous apprenons qu’après les frappes iraniennes sur des bases militaires américaines, les belligérants ont annoncé un « cessez-le-feu » alors que les missiles pleuvaient encore de part et d’autre.

Le Moyen-Orient va plonger dans la barbarie et le chaos

La propagande de guerre claironne à tout rompre que les bombardements sur l’Iran sont un immense succès, que le régime des mollahs est durablement affaibli et pourrait même disparaître, qu’Israël et l’Amérique en ont fini avec la menace nucléaire, qu’ils vont imposer la paix et la sécurité au Moyen-Orient.

Tout cela n’est que mensonges ! Le Moyen-Orient va continuer à plonger dans le chaos, un chaos qui va impacter la planète entière. Faute de pouvoir répliquer directement, la République islamique, dos au mur, n’hésitera pas à semer la barbarie partout où elle le pourra, à activer tous les groupes armés sous son contrôle, voire à user massivement de l’arme du terrorisme. Les menaces que l’Iran fait peser sur le stratégique détroit d’Ormuz symbolisent à elles seules que la crise économique mondiale va encore s’aggraver et, avec elle, l’inflation.

Et si le régime de terreur des mollahs ne devait pas survivre, l’après sera tout aussi terrible que leur règne : partitions du pays entre seigneurs de guerre, cycle de vengeance entre les différentes cliques, floraison de groupes terroristes encore plus armés et dangereux que Daesh, exodes massifs de population…

Ce n’est pas là une prophétie apocalyptique, mais une leçon tirée de tous les conflits guerriers de ces vingt dernières années. En 2003, l’invasion de l’Irak par les États-Unis, censée porter un coup fatal à « l’axe du mal » et imposer la Pax Americana dans la région, transforme le pays en champ de ruines où les groupes armés et les cliques mafieuses se déchirent. En 2011, c’est au tour de la Syrie voisine de sombrer dans la guerre civile, avec l’implication des groupes armés et terroristes comme Daesh, des puissances régionales comme la Turquie, l’Iran et Israël, des puissances internationales comme les États-Unis et la Russie. En 2014, le Yémen entre dans la danse macabre. Résultat : des centaines de milliers de morts et un pays ravagé. En 2021, l’Afghanistan repasse aux mains des talibans, après vingt ans de guerre menée par les États-Unis qui visait à… renverser les talibans.

Fin 2023, le Hamas palestinien lance une attaque terroriste d’une rare barbarie sur des civils israéliens. L’armée israélienne réagit avec une brutalité sans borne par une campagne de destruction massive de la bande de Gaza qui tourne rapidement au génocide pur et simple. Dans les mois qui suivent, l’extension du chaos s’accélère dans des proportions inimaginables : face aux alliés du Hamas, Netanyahou se lance dans une offensive meurtrière tous azimuts au Liban, en Syrie et maintenant en Iran. Fondamentalement, la même dynamique est à l’œuvre en Ukraine, au Soudan, au Mali, en RDC. C’est le monde capitaliste qui sombre dans le chaos guerrier : comme à Gaza ou au Liban ces derniers mois, les éventuels « cessez-le-feu » en Iran ne seront que momentanés et précaires, conclus pour mieux préparer les prochains massacres. La « guerre des douze jours » (nom officiel donné à ce dernier épisode de la guerre en Iran) dure depuis bientôt cinquante ans et vient de s’aggraver considérablement pour les décennies à venir…

Une guerre aux répercussions mondiales catastrophiques

La guerre avec l’Iran va affaiblir les principaux adversaires des États-Unis : la Russie qui a besoin des drones iraniens en Ukraine, mais aussi la Chine qui a besoin du pétrole iranien et d’un accès au Moyen-Orient pour sa « nouvelle route de la soie ». Quant à l’opération Midnight Hammer, elle démontre à nouveau la supériorité incontestable de l’US Army, capable d’intervenir massivement à l’autre bout de la planète et de balayer tous ses ennemis. Ces frappes sont un message explicite à la Chine, comme les bombes atomiques sur le Japon en 1945 était avant tout un avertissement à la Russie.

Mais cette démonstration de force n’est qu’une victoire momentanée qui ne va résoudre aucun conflit, ne calmer aucun des autres requins impérialistes. Au contraire, les tensions vont partout monter d’un cran, chaque État, petits ou grands, chaque clique bourgeoise essayera de profiter du chaos pour défendre ses sordides intérêts, ce qui va accroître encore le désordre mondial. La Chine, surtout, ne va pas se laisser faire et finira par montrer elle aussi les muscles, à Taïwan ou ailleurs.

Là encore, ce sont les leçons que nous tirons de l’histoire. Depuis la chute de l’URSS en 1991, les États-Unis sont la seule superpuissance. Il n’y a plus de blocs à l’intérieur desquels les pays alliés devraient respecter une certaine forme de discipline et d’ordre. Au contraire, chaque pays joue sa propre carte, chaque alliance est de plus en plus fragile et de circonstance, rendant la situation toujours plus chaotique et incontrolable. Les États-Unis ont immédiatement compris cette nouvelle dynamique historique. C’est pourquoi ils ont déclenché la guerre du Golfe dès 1991, véritable démonstration de force pour faire passer à tous le message : « Nous sommes les plus forts, vous devez nous obéir ». L’annonce par Bush père d’un « nouvel ordre mondial » ne disait rien d’autre. Et pourtant, deux ans plus tard, en 1993, la France soutient la Serbie, l’Allemagne soutient la Croatie, les États-Unis soutiennent la Bosnie, dans une guerre qui va finir par faire exploser la Yougoslavie.

La leçon est claire et ne s’est jamais démentie depuis trente-cinq ans : plus la contestation de la suprématie américaine augmente, plus les États-Unis doivent frapper fort… et plus ils frappent fort, plus ils nourrissent la contestation et le chacun pour soi sur toute la planète. À son échelle régionale, il en est exactement de même pour Israël. Autrement dit, avec la guerre en Iran, le développement du chaos et du désordre par la guerre va encore s’accélérer. L’Asie va devenir le point chaud des tensions impérialistes mondiales, coincée entre les prétentions de plus en plus grandes de la Chine et la présence militaire de plus en plus massive des Etats-Unis. La bourgeoisie américaine sait que c’est ici qu’elle doit dorénavant concentrer la plus grande partie de ses forces armées.

“No King”, “Free Palestine”, “Stop génocide” : le seul avenir du capitalisme, c’est la guerre !

Face à ces horreurs insoutenables, face aux massacres à grande échelle, nombreux sont ceux qui ont envie de réagir, de crier leur colère, de se rassembler, de dire « stop ». Et c’est en effet une nécessité car si nous laissons faire, si nous ne réagissons pas, le capitalisme va emporter toute l’humanité dans un immense charnier, une série de conflits éparpillés, incontrôlables et de plus en plus meurtriers. Beaucoup de ceux qui ont la volonté de réagir se retrouvent aujourd’hui dans la rue dans différents mouvements de « résistance à la guerre » : No Kings, Free Palestine, Stop génocide, autant de mouvements soutenus par les forces de gauche du capital.

Mais les mots d’ordre avancés par la gauche, y compris les plus radicaux en apparence, sont systématiquement des pièges qui reviennent toujours à attribuer les causes de la guerre à tel ou tel dirigeant, à Netanyahou, au Hamas, à Trump, à Poutine ou à Khamenei, et, finalement, à choisir un camp contre un autre. Avec leurs hypocrites discours « pour la paix », pour « la défense de la démocratie », pour le « droit des peuples à l’auto-détermination », les forces d’encadrement du capital, cherchent à nous illusionner, à faire croire que le capitalisme pourrait être moins guerrier, plus humain, qu’il suffirait d’élire les « bons représentants », de « mettre la pression sur les dirigeants » pour instaurer la paix dans le monde et des rapports « plus justes » entre les nations capitalistes. Tout cela revient finalement à dédouaner la dynamique guerrière dans laquelle s’enfonce inexorablement tout le système capitaliste, toutes les nations, toutes les cliques bourgeoises.

Trump, Netanyahou ou Khamenei sont sans aucun doute des dirigeants sanguinaires. Mais le problème auquel nous sommes confrontés, ce n’est pas tel ou tel dirigeant : c’est le capitalisme. Quelle que soit la fraction bourgeoise au pouvoir, de gauche ou de droite, autoritaire ou démocratique, tous les pays sont va-t-en-guerre. Ils le sont parce que le capitalisme s’enfonce dans une crise historique qu’il ne peut pas résoudre : la concurrence entre nations ne fait que s’exacerber, se brutaliser, devenir hors de contrôle. C’est cela que la gauche cherche à dissimuler. Et c’est le piège dans lequel tombent ceux qui participent à ces rassemblements en pensant lutter contre la guerre.

Dénoncer ainsi tous ces mouvements comme des pièges peut surprendre, voire provoquer de la colère chez ceux qui veulent agir sincèrement face à l’ampleur des massacres : « alors, il n’y a rien à faire, selon vous ? », « Vous critiquez, mais il faut bien faire quelque chose ! ».

Oui, il faut faire quelque chose, mais quoi ?

Pour mettre fin aux guerres, il faut renverser le capitalisme

Les ouvriers de tous les pays doivent refuser de se laisser emporter par les discours nationalistes, ils doivent refuser de prendre parti pour un camp bourgeois ou pour un autre, au Moyen-Orient comme partout ailleurs. Ils doivent refuser de se laisser berner par les discours qui leur demandent de manifester leur « solidarité » avec tel ou tel peuple pour mieux endoctriner contre un autre « peuple ». « Palestiniens martyrisés », « Iraniens bombardés », « Israéliens terrorisés », autant d’expressions qui enferment dans le choix d’une nation contre une autre. Dans toutes les guerres, de chaque côté des frontières, les États embrigadent toujours en faisant croire à une lutte entre le bien et le mal, entre la barbarie et la civilisation. Mensonges ! Les guerres sont toujours un affrontement entre des nations concurrentes, entre des bourgeoisies rivales. Elles sont toujours des conflits dans lesquels meurent les exploités au profit de leurs exploiteurs.

« Iraniens », «  Israéliens » ou « Palestiniens », parmi toutes ces nationalités se trouvent des exploiteurs et des exploités. La solidarité des prolétaires ne va donc pas aux « peuples », elle doit aller aux exploités d’Iran, d’Israël ou de Palestine, comme elle va aux travailleurs de tous les autres pays du monde. Ce n’est pas en manifestant pour un illusoire capitalisme en paix, ce n’est pas en choisissant de soutenir un camp dit agressé ou plus faible contre un autre dit agresseur ou plus fort qu’on peut apporter une solidarité réelle aux victimes de la guerre. La seule solidarité consiste à dénoncer tous les États capitalistes, tous les partis qui appellent à se ranger derrière tel ou tel drapeau national, telle ou telle cause guerrière !

Cette solidarité passe avant tout par le développement de nos combats contre le système capitaliste responsable de toutes les guerres, un combat contre les bourgeoisies nationales et leurs États.

L’histoire a montré que la seule force qui peut mettre fin à la guerre capitaliste, c’est la classe exploitée, le prolétariat, l’ennemi direct de la classe bourgeoise. Ce fut le cas lorsque les ouvriers de Russie renversèrent l’État bourgeois en octobre 1917 et que les ouvriers et les soldats d’Allemagne se révoltèrent en novembre 1918 : ces grands mouvements de lutte du prolétariat ont contraint les gouvernements à signer l’armistice.

C’est la force du prolétariat révolutionnaire qui a mis fin à la Première Guerre mondiale ! La paix réelle et définitive, partout, la classe ouvrière devra la conquérir en renversant le capitalisme à l’échelle mondiale.

Ce long chemin est devant nous, et il passe aujourd’hui par un développement des luttes contre les attaques économiques de plus en plus dures que nous assène un système plongé dans une crise insurmontable. En refusant la dégradation de nos conditions de vie et de travail, en refusant les perpétuels sacrifices au nom de la compétitivité de l’économie nationale ou des efforts de guerre, nous commençons à nous dresser contre le cœur du capitalisme : l’exploitation de l’homme par l’homme. Dans ces luttes, nous nous serrons les coudes, nous développons notre solidarité, nous débattons et prenons conscience de notre force quand nous sommes unis et organisés.

Ce long chemin, le prolétariat a commencé à l’emprunter lors de « l’été de la colère » au Royaume-Uni en 2022, lors du mouvement social contre la réforme des retraites en France début 2023, lors des grèves des secteurs de la santé et de l’automobile aux États-Unis en 2024, dans les grèves et manifestations qui durent depuis des mois et qui continuent en ce moment même en Belgique. Cette dynamique internationale marque le retour historique de la combativité ouvrière, le refus grandissant d’accepter la dégradation permanente des conditions de vie et de travail, la tendance à se solidariser entre les secteurs et entre les générations, en tant que travailleurs en lutte, sans se soucier des nationalités, des origines, des religions.

On pourrait reprocher ceci aux révolutionnaires : « face à la guerre, vous proposez de ne rien faire, de renvoyer le combat contre les massacres qui ont lieu sous nos yeux aux calendes grecques ! » Aujourd’hui, les luttes du prolétariat n’ont, en effet, pas encore la force de se dresser directement contre la guerre, c’est une réalité. Mais il y a deux chemins possibles : soit nous participons aux mouvements dits « pour la paix maintenant et tout de suite », et nous nous laissons désarmer sur le terrain de la lutte pour un capitalisme « plus juste », « plus démocratique », ces idéologies qui participent au développement général de l’impérialisme en nous poussant à soutenir la nation, le camp, la clique qualifiée de « moins mauvais », « plus progressiste ». Soit nous participons patiemment, par des luttes sur notre terrain de classe, à reconstruire notre solidarité et notre identité, nous œuvrons à un mouvement historique qui est le seul à pouvoir mettre à bas la racine des guerres et de la misère, des nations et de l’exploitation : le capitalisme. Oui, ce combat est long ! Oui, il nécessitera une grande confiance dans l’avenir, une capacité à résister à la peur, au désespoir que la bourgeoisie veut nous enfoncer dans le crâne. Mais il est le seul chemin possible !

Pour participer à ce mouvement, il faut nous regrouper, discuter, nous organiser, écrire et diffuser des tracs, défendre l’internationalisme prolétarien véritable et la lutte révolutionnaire. Contre le nationalisme, contre les guerres dans lesquelles veulent nous entraîner nos exploiteurs, les vieux mots d’ordre du mouvement ouvrier, ceux du Manifeste communiste de 1848, sont aujourd’hui plus que jamais à l’ordre du jour :

«  Les prolétaires n’ont pas de patrie !

Prolétaires de tous les pays, unissez-vous ! »

Pour le développement de la lutte de classe du prolétariat international !

Courant Communiste International, 24 juin 2025

 

 

 

 

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Tract international

1905 : Il y a 120 ans, la classe ouvrière en Russie montrait sa nature révolutionnaire

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Pour la classe ouvrière, une classe dont la conscience est une arme des plus précieuses, 1 apprendre de sa propre expérience est d’importance fondamentale. Chaque fois qu’elle agit sur son propre terrain, d’une manière massive, unie et solidaire, et, surtout, avec un élan révolutionnaire, elle laisse des leçons importantes pour le futur, des leçons que la classe doit appréhender et utiliser pour ses actions futures.

Ce fut le cas de la Commune de Paris, en 1871, qui a fait comprendre à Marx et Engels que la classe ouvrière, en prenant le pouvoir, ne peut pas utiliser l’État bourgeois pour transformer la société vers le communisme. Elle doit le détruire pour construire une nouvelle manière de gérer la société, avec des fonctionnaires élus, révocables à tout moment.

Ce fut le cas aussi de la révolution en Russie en 1905, dont cette année est le 120e anniversaire. Dans ce cas, la leçon fut encore plus riche : on allait voir le surgissement de la grève de masse et la création des organes de son pouvoir : les conseils ouvriers (les soviets en russe), la « forme enfin trouvée de la dictature du prolétariat » comme l’affirmait Lénine.

C’est à cette expérience que nous voulons consacrer cet article pour voir comment elle peut nous aider à comprendre l’actuelle dynamique de la lutte de classe, celle que le CCI a défini comme une « rupture » historique par rapport aux décennies précédentes.

Janvier 1905

Avant de nous pencher sur la dynamique de la Révolution russe de 1905, il faut rappeler brièvement quel était le contexte international et historique dans lequel cette révolution a pris son élan. Les dernières décennies du XIXe siècle ont été caractérisées par un développement économique particulièrement prononcé dans toute l’Europe. C’est dans ce contexte que la Russie tsariste, pays dont l’économie était encore marquée par une forte arriération, devient le lieu idéal pour l’exportation de capitaux importants visant à installer des industries de moyenne et grande dimension. En l’espace de quelques décennies, il y eut une transformation profonde de l’économie. Dans la Russie de la fin du XIXe siècle, la croissance du capitalisme a entraîné une forte concentration des travailleurs. Ainsi la caractéristique du prolétariat en Russie était sa concentration dans quelques grands bassins industriels, ce qui a fortement favorisé la recherche de solidarité et l’extension de sa lutte. Ce sont ces données structurelles de l’économie qui expliquent la vitalité révolutionnaire d’un prolétariat jeune et par ailleurs noyé dans un pays profondément arriéré et dans lequel prévalait l’économie paysanne.

En janvier 1905, deux ouvriers des usines Poutilov à Pétersbourg sont licenciés. Un mouvement de grèves de solidarité se déclenche, une pétition pour les libertés politiques, le droit à l’éducation, la journée de 8 heures, contre les impôts, etc., est élaborée pour être apportée au tsar dans une manifestation massive. « Des milliers d’ouvriers non pas des social-démocrates, mais des croyants, de fidèles sujets du tsar, conduits par le pope Gapone, s’acheminent de tous les points de la ville vers le centre de la capitale, vers la place du Palais d’Hiver, pour remettre une pétition au tsar. Les ouvriers marchent avec des icônes et Gapone, leur chef du moment, avait écrit au tsar pour l’assurer qu’il se portait garant de sa sécurité personnelle et le prier de se présenter devant le peuple ». 2

Tout se noue lorsque, arrivés au Palais d’Hiver pour déposer leur requête au tsar, les ouvriers se font attaquer par la troupe qui « charge la foule à l’arme blanche ; ils tirent sur les ouvriers désarmés qui supplient à genoux les cosaques de leur permettre d’approcher le tsar. D’après les rapports de police, il y eut ce jour-là plus d’un millier de morts et de deux mille blessés. L’indignation des ouvriers fut indescriptible ». 3 C’est cette indignation profonde des ouvriers pétersbourgeois à l’égard de celui qu’ils appelaient « Petit Père » et qui avait répondu par les armes à leur supplique, qui déchaîne les luttes révolutionnaires de janvier. Un changement très rapide dans l’état d’esprit du prolétariat se produit dans cette période : « D’un bout à l’autre du pays passa un flot grandiose de grèves qui secouèrent le corps de la nation.[…] Le mouvement entraînait environ un million d’âmes. Sans plan déterminé, fréquemment même sans formuler aucune exigence, s’interrompant et recommençant, guidée par le seul instinct de solidarité, la grève régna dans le pays environ deux mois ». 4 Ce fait d’entrer en grève sans revendication spécifique, par solidarité, est à la fois expression et facteur actif de la maturation, au sein du prolétariat russe de l’époque, de la conscience d’être une classe et de la nécessité de se confronter en tant que telle à son ennemi de classe. La grève générale de janvier est suivie d’une période de luttes constantes, surgissant et disparaissant à travers le pays, pour des revendications économiques. Cette période est moins spectaculaire mais tout aussi importante. Des affrontements sanglants ont lieu à Varsovie. Des barricades sont dressées à Lodz. Les matelots du cuirassé Potemkine dans la mer Noire se révoltent. Toute cette période prépare le deuxième temps fort de la révolution.

Octobre 1905

« Cette seconde grande action révolutionnaire du prolétariat revêt un caractère sensiblement différent de la première grève de janvier. La conscience politique y joue un rôle beaucoup plus important. Certes, l’occasion qui déclencha la grève de masse fut ici encore accessoire et apparemment fortuite : il s’agit du conflit entre les cheminots et l’administration, à propos de la Caisse des Retraites. Mais le soulèvement général du prolétariat industriel qui suivit, est soutenu par une pensée politique claire. Le prologue de la grève de janvier avait été une supplique adressée au tsar afin d’obtenir la liberté politique ; le mot d’ordre de la grève d’octobre était :“Finissons-en avec la comédie constitutionnelle du tsarisme !” Et grâce au succès immédiat de la grève générale qui se traduisit par le manifeste tsariste du 30 octobre, le mouvement ne reflue pas de lui-même comme en janvier, pour revenir au début de la lutte économique mais déborde vers l’extérieur, exerçant avec ardeur la liberté politique nouvellement conquise. Des manifestations, des réunions, une presse toute jeune, des discussions publiques ». 5 Un changement qualitatif se produit en ce mois d’octobre exprimé par la constitution du soviet de Pétersbourg qui fera date dans l’histoire du mouvement ouvrier international. À l’issue de l’extension de la grève des typographes aux chemins de fer et aux télégraphes, les ouvriers prennent en assemblée générale la décision de former le soviet qui deviendra le centre névralgique de la révolution : « Le Conseil des députés ouvriers fut formé pour répondre à un besoin pratique, suscité par les conjonctures d’alors : il fallait avoir une organisation jouissant d’une autorité indiscutable, libre de toute tradition, qui grouperait du premier coup les multitudes disséminées et dépourvues de liaison ». 6

Décembre 1905

« Le rêve de la Constitution est suivi d’un réveil brutal. Et l’agitation sourde finit par déclencher en décembre la troisième grève générale de masse qui s’étend à l’Empire tout entier. Cette fois, le cours et l’issue en sont tout autres que dans les deux cas précédents. L’action politique ne cède pas la place à l’action économique comme en janvier, mais elle n’obtient pas non plus une victoire rapide, comme en octobre. La camarilla tsariste ne renouvelle pas ses essais d’instaurer une liberté politique véritable, et l’action révolutionnaire se heurte ainsi pour la première fois dans toute son étendue à ce mur inébranlable : la force matérielle de l’absolutisme ». 7 La bourgeoisie capitaliste effrayée par le mouvement du prolétariat s’est rangée derrière le tsar. Le gouvernement n’a pas appliqué les lois libérales qu’il venait d’accorder. Les dirigeants du soviet de Petrograd sont arrêtés. Mais la lutte continue à Moscou : « La révolution de 1905 atteignit son point culminant lors de l’insurrection de décembre à Moscou. Un petit nombre d’insurgés, ouvriers organisés et armés (ils n’étaient guère plus de huit mille) résista pendant neuf jours au gouvernement du tsar. Celui-ci ne pouvait se fier à la garnison de Moscou, mais devait au contraire la tenir enfermée et ce n’est qu’avec l’arrivée du régiment de Sémionovski, appelé à Pétersbourg, qu’il put réprimer le soulèvement ». 8

Qu’elle a donc été la dynamique en acte en 1905 ? Celle de la grève de masse, de cet « océan de phénomènes » (Luxemburg) fait de grèves, de manifestations, de solidarité, de discussions, de revendications économiques et de revendications politiques, en un mot toutes les expressions qui caractérisent la lutte de la classe ouvrière se manifestant en même temps, comme produit d’une maturation de la conscience des ouvriers, une maturation qui se fait pendant les événements mêmes, mais aussi et surtout fruit d’une maturation souterraine, d’une accumulation d’expériences et d’une réflexion en profondeur qui à un certain moment sort à la lumière. En faits, les événements de 1905 ne surgissent pas du néant, mais sont le produit de cette accumulation d’expériences successives et de réflexions qui ont ébranlé la Russie à partir de la fin du XIXe siècle. Comme le rapporte Rosa Luxemburg, la « grève de janvier à Saint-Pétersbourg était la conséquence immédiate de la gigantesque grève générale qui avait éclaté peu auparavant, en décembre 1904, dans le Caucase, à Bakou, et tint longtemps toute la Russie en haleine. Or, les événements de décembre à Bakou n’étaient qu’un dernier et puissant écho des grandes grèves qui, en 1903 et 1904, tels des tremblements de terre périodiques, ébranlèrent tout le sud de la Russie, et dont le prologue fut la grève de Batoum dans le Caucase, en mars 1902. Au fond, cette première série de grèves, dans la chaîne continue des éruptions révolutionnaires actuelles, n’est elle-même distante que de cinq ou six ans de la grève générale des ouvriers du textile de Saint-Pétersbourg en 1896 et 1897 ».

La “rupture”, produit de la maturation souterraine

Ce concept de maturation souterraine de la conscience est difficile à accepter par une bonne partie des groupes du milieu politique prolétarien, mais aussi par un certain nombre de nos contacts ou sympathisants. Pourtant elle trouve ses racines dans les écrits de Marx9, tandis que Luxemburg en reprend l’idée, celle de la « vieille taupe », et Lénine fait de même, 10 Trotsky, s’il n’utilise pas tout à fait le même vocabulaire que le CCI pour rendre compte du phénomène de « maturation souterraine » de la conscience au sein du prolétariat, l’évoque très clairement dans son Histoire de la révolution russe. Le passage suivant en atteste parfaitement : « Les causes immédiates des événements d’une révolution sont les modifications dans la conscience des classes en lutte. […] Les modifications de la conscience collective ont un caractère à demi occulte ; à peine parvenus à une tension déterminée, les nouveaux états d’esprit et les idées percent au-dehors sous la forme d’actions de masses ».

Mais, surtout, la réalité des processus de maturation souterraine trouve sa confirmation dans tous les moments importants de la lutte du prolétariat : on l’a vu en 1905, on le voit encore en 1917 en Russie, où la révolution d’Octobre est précédée par des grèves contre la guerre des années précédentes. Et on l’a vu en action aussi dans des moments historiques plus proches de nous. On l’a vu en 1980 en Pologne avec le mouvement de grève qui a fait réapparaître « à la surface » la grève de masse sur la scène de l’histoire : les ouvriers polonais avaient déjà engendré des moments importants de luttes en 1970 et en 1976, luttes qui avaient subi une dure et sanglante répression de la part du régime stalinien. Forts de ces expériences qu’ils ont été amenés à « digérer », par une réelle maturation souterraine de leur conscience, les ouvriers ont su se lancer en 1980, dans une lutte intense et soudaine, avec une organisation ayant des ramifications dans l’ensemble du pays, avec des groupes de coordination qui ont été capables d’organiser eux-mêmes une grève de masse face à laquelle le pouvoir, paralysé, fut contraint de traiter et faire des concessions avant de répondre par la répression au moment du reflux de la lutte. 11

C’est dans la tradition de l’ensemble de ces expériences du mouvement ouvrier que nous avons interprété les grèves en Grande-Bretagne en 2022 comme le résultat d’une nouvelle maturation de la conscience de classe, non pas comme un feu de paille fortuit, mais comme le produit d’une réflexion en profondeur qui se poursuit, avec le retour de la lutte de la classe ouvrière après des décennies d’apathie et d’atonie. Nous avons qualifié ces mouvements de « rupture », afin de souligner ainsi que c’était un phénomène de signification historique et internationale. Les luttes importantes qui ont suivi cette première manifestation et résurgence de la combativité ouvrière, en France, aux États-Unis, ailleurs dans le monde et tout récemment en Belgique, confirment que les grèves en Grande-Bretagne n’étaient pas un phénomène local et passager, mais le résultat de cette maturation souterraine qui revenait finalement à la surface. Différentes caractéristiques des mouvements qui se sont déroulé durant ces trois dernières années, donnent chair à notre analyse :

– Le slogan largement répandu « trop c’est trop » exprimait le sentiment longtemps entretenu que toutes les promesses faites dans la période qui a suivi la « crise financière » de 2008 s’étaient révélées mensongères et qu’il était grand temps que les travailleurs commencent à faire valoir leurs propres revendications ;

– Les slogans « nous sommes tous dans le même bateau » et « la classe ouvrière est de retour » exprimaient une tendance de la classe ouvrière (certes encore embryonnaire mais réelle) à retrouver le sentiment d’être une classe avec sa propre existence collective et ses intérêts distincts, malgré des décennies d’atomisation imposée par la décomposition générale de la société capitaliste, aidée par le démantèlement délibéré de nombreux centres industriels traditionnels avec une classe ouvrière expérimentée (mines, sidérurgie, etc.).

– Dans le mouvement en France, le slogan massif « Si tu nous mets 64, on te Mai 68 » exprimait une réactivation d’une mémoire collective, le souvenir de l’importance des grèves de masse de 1968.

– Le développement international de minorités tendant vers des positions internationalistes et communistes ; la majorité de ces éléments et leurs efforts de rassemblement sont le produit moins de la lutte de classe immédiate que d’un questionnement face à la problématique de la guerre, ce qui est la preuve que les mouvements de classe actuels expriment quelque chose de plus que des préoccupations immédiates concernant la détérioration du niveau de vie. Elles expriment, le plus souvent de manière encore confuse, la préoccupation par rapport au futur que nous offre ce système de production : le capitalisme.

– Enfin, un autre signe du processus de maturation peut également être observé dans les efforts de l’appareil politique de la bourgeoisie, visant à renforcer les forces d’encadrement et de mystification contre les ouvriers que sont les syndicats et les organisations gauchistes. Le but est ici de radicaliser les messages adressés à la classe ouvrière, afin de saboter la réflexion de cette dernière et de la maintenir sous contrôle.

Nous ne sommes qu’au tout début de cette reprise de la combativité, de la reprise des luttes de la classe sur son propre terrain, d’une accumulation de nouvelles expériences qui pourront conduire la classe à radicaliser ses luttes, jusqu’à leur donner un caractère plus politique, qui pourrait remettre en cause le système en tant que tel et pas seulement le constat de ses attaques et leurs effets immédiats.

Ce sera un processus long, difficile, plein d’obstacles, parce que nous ne sommes plus dans la même situation de 1905 en Russie, quand en un an la classe pouvait passer d’une simple supplique au tsar à une phase ouvertement insurrectionnelle. La situation actuelle est celle de la décomposition du capitalisme, phase historique ultime du capitalisme qui ne se manifeste pas seulement dans la pourriture de toute la vie politique de la bourgeoisie, mais qui pèse aussi sur la classe ouvrière à travers des phénomènes dont les effets, exploités idéologiquement par la classe dominante, entravent fortement et de manière insidieuse la prise de conscience des travailleurs :

« – l’action collective, la solidarité, trouvent en face d’elles l’atomisation, le “chacun pour soi”, la “débrouille individuelle” ;

– le besoin d’organisation se confronte à la décomposition sociale, à la déstructuration des rapports qui fondent toute vie en société ;

– la confiance dans l’avenir et en ses propres forces est en permanence sapée par le désespoir général qui envahit la société, par le nihilisme, par le “no future”;

– la conscience, la lucidité, la cohérence et l’unité de la pensée, le goût pour la théorie, doivent se frayer un chemin difficile au milieu de la fuite dans les chimères, la drogue, les sectes, le mysticisme, le rejet de la réflexion, la destruction de la pensée qui caractérisent notre époque ». 12

Il ne faut donc pas être impatients, attendre à chaque moment une confirmation de ce processus. Le rôle des révolutionnaires est d’intervenir avec clarté dans la classe en inscrivant le combat sur le long terme, et surtout d’aider les minorités à comprendre dans ses ultimes implications l’enjeu de la situation, celui de la menace de destruction de l’humanité et en même temps la possibilité pour la classe ouvrière d’ouvrir une autre perspective, celle d’une société sans classes, sans exploitation, sans guerre, sans destruction de la planète, bref, celle d’une société véritablement communiste.

Helis, 22 juin 2025

 

 

 

 

1La classe ouvrière est la première classe de l’histoire capable de développer la conscience révolutionnaire de son être, contrairement à la bourgeoisie révolutionnaire dont la conscience était limitée par sa position de nouvelle classe exploiteuse.

2Lénine, Rapport sur la révolution de 1905 (1917).

3Ibid.

4Trotsky, 1905 (1909).

5Luxemburg, Grève de masse, Parti et syndicats (1906).

6Trotski, 1905 (1909).

7Luxemburg, Grève de masse, Parti et syndicats (1906).

8Lénine, Rapport sur la révolution de 1905 (1917).

9Pour Marx la révolution est une vieille taupe « qui sait si bien travailler sous terre pour apparaître brusquement ».

10Cf. sa polémique contre l’économisme dans Que faire ?.

11L’histoire retiendra la scène de cette négociation entre grévistes et ministres, où les pourparlers entre les délégués ouvriers et les ministres étaient transmis en direct avec des haut-parleurs aux ouvriers regroupés en masse devant le palais du gouvernement. Pour mieux comprendre ce mouvement, voir notre brochure : Pologne 1980.

12« Thèses sur la décomposition », Revue Internationale n° 107 (2001).

Personnages: 

  • Lénine [7]
  • Rosa Luxemburg [6]
  • Léon Trotsky [29]

Evènements historiques: 

  • Révolution de 1905 [9]

Rubrique: 

Histoire du mouvement ouvrier

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