Soumis par Révolution Inte... le
Nous donnons ci-dessous le compte-rendu du contenu d'une brochure du Socialist Party of Great Britain : "The Communist Manifesto and the Last Hundred Years". Ne partageant pas intégralement les opinions soutenues dans ce texte, nous nous réservons de le discuter en détails ultérieurement.
Cette brochure, publiée pour commémorer le centième anniversaire de la parution du "Manifeste Communiste", comprend la traduction la meilleure du Manifeste, la préface d'Engels de 1888 et cinquante pages d'introduction dans lesquelles le Socialist Party retrace l'histoire du mouvement ouvrier, les 100 dernières années. Cette introduction donne un résumé vivant, quoique concis, de l'infra-structure politique et historique du Manifeste lui-même, de l'histoire de la première Internationale, de la montée et du déclin de la Social-Démocratie, de la Révolution Russe (étiquetée "Dictature Russe"), de la naissance des fascismes italien et allemand, de l'histoire du Socialist Party et de sa position politique (défaitisme) vis-à-vis des deux guerres mondiales. L'introduction s'achève sur le programme actuel du parti.
L'histoire du Socialist Party et de sa position à l'égard du Bolchévisme russe est d'un grand intérêt pour les lecteurs liés à d'autres groupements marxistes. Le parti lui-même fut crée en 1904 par des dissidents de la "British Social-Democratic Federation". Il participa, en 1904, au congrès d'Amsterdam de la IIème internationale mais rompit avec celle-ci ultérieurement, refusant de soutenir un programme réformiste ou la première guerre mondiale. Quelques années plus tard, il s'allia aux partis-frères nés au Canada, aux USA, en Australie et en Nouvelle-Zélande. La position du Socialist Party quant à la Révolution russe est très particulière : il soutient que, dès ses débuts, la Révolution russe, à laquelle ni l'économie ni la classe ouvrière russes n'étaient préparées, fut non–démocratique, devant ainsi aboutir nécessairement à la dictature et au capitalisme d'État. Plus tard, ce parti soutint que le Bolchévisme, en tant que programme politique, pavait les routes du fascisme en Allemagne aussi bien qu'en Italie. Au Bolchévisme, ce parti oppose la Révolution socialiste réalisée d'un seul coup (par opposition à la socialisation par étapes défendue dans le Manifeste et reprise en URSS), révolution réalisée par un vote majoritaire en faveur du socialisme.
Le Socialist Party critique le Manifeste pour autant que celui-ci comporte un programme de mesures réformistes (rejetées d’ailleurs plus tard par Marx et Engels parce qu’historiquement dépassées), pour autant que le Manifeste soutient la Révolution des barricades, point de vue historiquement dépassé aussi. Il le critique, enfin, de soutenir que la socialisation se fait par degrés après la prise du pouvoir politique par la classe ouvrière.
Mais, malgré ces réserves, le Socialist Party ne rejette pas les perspectives ou le programme du Manifeste et n'examine pas les raisons pour lesquelles les prévisions de Marx et Engels ne se sont pas réalisées.