Soumis par Revue Internationale le
Les récents événements de Syrie et du Liban ont attiré l'attention du monde entier. Toutes les presses bourgeoises (française, anglaise etc.) ont exposé le problème syrien. Chacune en y faisant prévaloir ses droits culturels (?) ou économiques et en cherchant à rejeter sur l'autre la responsabilité des troubles qui s'y sont déclenchés.
Nous allons examiner le problème syrien en faisant une brève esquisse et en tirant les conclusions en marxistes révolutionnaires. Il faut dire tout d'abord que le problème syrien n'existe pas isolé dans les frontières du Liban et de la Syrie actuels mais est totalement solidaire de toute la région qui est limitée au nord par le contrefort du plateau arménien, la Mer Caspienne, la chaîne de montagnes qui sépare l'Iran du Turkestan au sud-est est bordée par l'Indus, au sud la Mer Arabique, le Golfe persique, le désert d'Arabie, à l'ouest la Mer Rouge, Suez et la Méditerranée. C'est donc, dans leur ensemble, les pays qui forment cette vaste région : Palestine, Liban, Syrie, Arabie Saoudite, Irak et Iran qui sont aujourd'hui à l'ordre du jour. Examiner le problème syrien sans en même temps jeter un regard sur eux serait vouloir parler du cerveau sans parler du système nerveux.
La Méditerranée ayant été le berceau de la civilisation, il est juste de ne pas passer sous silence l'importance qu'a joué cette partie du monde depuis l'antiquité. Il suffit d'évoquer le nom de Tyr, de Sidon et de Babylone, de se rappeler le rôle qu'ont joué les Phéniciens en Méditerranée ; et quand on voit, dans l'histoire, les nombreuses guerres qui se sont succédées dans la région, les grands conquérants de l'antiquité tour à tour attirés par la possession de ces pays, position-clé reliant à la fois l'Europe, l'Asie et l'Afrique ; quand on se rappelle que les grands courants linguistiques dits indo-européens sont partis de là et que les grands courants religieux y ont vu le jour, on comprendra que le rôle de premier ordre qu'a toujours joué cette région dans l'histoire n'a rien perdu de sa valeur et qu'au contraire elle est appelée à le jouer encore. Il n'est donc pas inutile que le monde ait les yeux tournés vers "l'Orient".
Le Moyen-Orient a une importance considérable parce qu'il est la seule région du monde qui réunit à la fois tant de rôles principaux de la vie du monde actuel :
I° grand centre de communications,
II° sous-sol très riche en pétrole,
III° centre religieux important.
I° C'est au Moyen-Orient qu'aboutissent les routes millénaires de la soie et des épices venant de l’Extrême-Orient. Les Phéniciens, qui furent de grands commerçants, s'étaient également servis des pierreries et de l'ivoire pour l'exportation ; plus tard, c'est pour la possession de toutes ces richesses que seront attirés les grands conquérants.
A l'époque moderne, avec la naissance et le développement du capitalisme, le Moyen-Orient deviendra un champ de convoitises et de luttes constantes entre les grands pays capitalistes pour la possession de cet important centre et nœud de communications mondiales. Dans l'intérêt de la jeune république bourgeoise française, Napoléon tentera d'enlever cette route à l'Angleterre. Lesseps ayant construit le canal de Suez, les Anglais firent tout pour que la France ne puisse pas contrôler le canal et, par là même, le commerce anglais avec l'Inde et l'Afrique occidentale. L'impérialisme allemand, surgi à une époque tardive, tentera de rattraper son retard par une politique visant à se faire à tout prix une place dans le Proche-Orient (batailles dans les Dardanelles, batailles autour du chemin de fer de Bagdad...).
Quelle est actuellement l'importance des différentes routes qui relient directement les trois continents (Europe, Asie, Afrique), qui assure également la liaison avec l'Océanie et, dans une certaine mesure, même avec l'Amérique ?
Routes maritimes :
Suez est pour l'Angleterre d'une importance vitale parce que c'est la route commerciale qui conduit ses navires marchands venant de la métropole vers l'Afrique occidentale et même l'Afrique du sud, vers les Indes et l’Extrême-Orient ainsi que vers l'Océanie et l'Australie. La France aussi avait de grands intérêts à la possession du canal de Suez pour son commerce avec Madagascar, ses comptoirs aux Indes, ses colonies d'Indochine et ses concessions en Chine.
La Hollande également avait un important trafic avec ses possessions aux Indes et dans la Mer des Indes.
Les grandes compagnies américaines de pétrole - la Standard Oil, la Bahrein Petroleum Company, l'Arabian-américan Oil Company - avaient des exportations par mer avec tous les pays du monde.
Routes terrestres :
Les chemins de fer d'Asie Mineure prolongent les voies européennes - qui aboutissent à Constantinople - et vont d'une part vers le Golfe persique, d'autre part, par la Syrie, vers la Palestine et (raccord avec le réseau égyptien) vers Médoul.
Trans-iranien : du Golfe persique à la Caspienne.
Pendant la guerre on a réalisé la jonction entre la Russie méridionale d'une part et l'Asie occidentale, Iran et Océan Indien d'autre part. Il est certain que les routes reliant le Moyen-Orient à la Russie ne perdront pas de leur importance après la guerre, au contraire, en raison de l'extrême concentration industrielle commencée dès 1928 en Russie méridionale et qui s'est encore accentuée au cours de cette guerre.
Le premier pipeline est celui qui relie le bassin pétrolifère de Mossoul à la Méditerranée et qui se sépare en deux branches avant sa sortie de l'Irak : une branche allant alimenter le port français de Tripoli, l'autre le port anglais de Haïfa. Le second relie la raffinerie d'Abadan, la maïdan Naphtoun (à l'anglo-Persian) au Golfe persique.
Un autre pipeline est en projet reliant Kerkouk à Haïfa. Il aurait 40 cm de diamètre sur une longueur de 620 miles, pouvant transporter 4 millions de tonnes de pétrole non raffiné annuellement, ce qui représentera le double du pipeline actuel. La réalisation de ce projet se ferait en 1948.
D'autres pipelines sont en projet mais leur mise en exécution a été différée pour la raison bien simple que ce sont les américains - qui viennent de mettre la main sur une grande partie du bassin d'Arabie Saoudite et du Hedjaz actuellement en prospection - qui les avaient projetés et qu'un conflit entre eux, les anglais et les russes avait immédiatement éclaté à ce sujet. On ne peut encore rien tabler, la question étant encore en suspens. Cependant on peut prévoir que les États-Unis feront de grandes constructions vu l'importance de leur prospection.
Routes aériennes :
- Deux lignes anglaises (Imperial Airways) : l'une de Londres au Cap, passant par Marignane, Rome, Athènes, Alexandrie, Khartoum etc. ; l'autre d'Alexandrie vers Bagdad, Karachi, Calcutta, Rangoon, Singapour, et de là vers Hong-Kong d'une part, et d'autre part vers Batavia, Port-Darwin et Sydney.
- Une ligne française (Air France) : Marignane, Tunis, Tripoli, Alexandrie, Beyrouth, Bagdad, Karachi, et de là vers Saïgon (depuis 1930), Hanoï (depuis 1935) et Hong-Kong (depuis 1938).
- Une ligne hollandaise (KLM) : de Hollande vers les Indes néerlandaises par le trajet anglais.
- Une ligne allemande (Lufthansa) : Berlin, Vienne, Athènes, Bagdad, Téhéran, Kaboul.
Pendant la guerre une ligne venant des USA a atteint Lagos (Nigeria) et de là l'Égypte, Bassorah et l'Asie centrale.
II-Importance du Moyen-Orient - Centre pétrolifère.
C'est là que le problème revêt toute son importance. C'est pour le pétrole que les chacals impérialistes se montrent les dents, prêts demain à s'entre-égorger. Le pétrole est l'élément clé pour toute l'activité industrielle et commerciale mondiale.
En 1890 la consommation mondiale du pétrole se montait à 11 millions de tonnes ; en 1913, elle était de 53 millions ; en 1918 de 71,8 ; en 1919 de 74,5 ; en 1920 de 98 millions de tonnes. Pendant cette guerre-ci, il est certain que la consommation du pétrole a dû dépasser de loin toutes les prévisions bien que le pétrole synthétique ait été fabriqué en grande quantité.
Les États-Unis -qui, avant la guerre, avaient une production égale à 65% de la production mondiale- dépassaient en 1944 les 200 millions de tonnes par an.
Avant d'examiner le problème du pétrole dans le Moyen-Orient, il serait utile de dire l'importance du pétrole dans la vie du monde actuel pour se rendre compte exactement de la signification des luttes qui se livrent autour de sa possession. Si l'on ajoute à la multiplicité des utilisations directes (gazoline et pétroles lampants, essence à moteur, mazout épais pour les machines, huiles lubrifiantes) les quelques 300 matières (vaseline, paraffine, cire etc.) que l'industrie moderne tire des sous-produits du pétrole, on comprendra qu'il est une matière première de tout premier ordre, dont la possession donne une incontestable puissance économique.
Les États-Unis ont une réserve évaluée à environ 2,7 milliards de tonnes (environ 36% des réserves mondiales). La mer des Antilles et l'URSS ont chacune des réserves de l'ordre de 1 milliard de tonnes. La Chine également est très riche bien qu'on ne connaisse pas encore dans quelle proportion exacte. Et les réserves du sous-sol du Moyen-Orient sont déjà évaluées à 2,5 milliards de tonnes et certains affirment même davantage.
Les États-Unis et l'URSS tirent de leur propre sol le pétrole qu'ils consomment, tandis que la France et l'Angleterre doivent l'importer. Il y a au Moyen-Orient un bassin pétrolifère très important déjà exploité depuis quelques années, le bassin de Mossoul (évalué à environ 1,4 milliards de tonnes), longeant la frontière Irak-Iran, touchant presque la frontière turque au nord-ouest et le Golfe persique au sud-est. Un autre, exploité plus récemment, se trouve dans l'île de Bahrein (Golfe persique). Deux autres sont actuellement prospectés par des ingénieurs américains, celui d'Arabie Saoudite et celui du Hedjaz.
Un autre encore est prospecté par les russes dans la République soviétique d'Arménie et au sud de la Caspienne dans le nord de l'Iran.
La répartition actuelle des pétroles de Mossoul est :
- pour les anglais (Anglo-Persian) : 23,75%
- pour un groupe anglo-hollandais (Royal Dutch) : 23,75%
- pour les français (Cie française des pétroles) : 23,75%
- pour les américains (Standart Oil) : 23,75%
- un particulier, Mr Gulbenkian : 5%
La France tirait, en 1938, 3 millions de tonnes de Mossoul, soit environ la moitié de ses besoins en pétrole.
Les pétroles de l'île de Bahrein et d'Arabie Saoudite, appartenant à la Bahrein Petroleum Company et l'Arabian-american Oil Company, appartenant conjointement à la Texas Company et à la Standart of California, sont produits par les deux sociétés à la cadence de 60.000 barils[1]1 par jour (cadence qui sera doublée à la fin de l'année, si l'on en croit les rapports des dites compagnies). La production américaine totale quotidienne serait actuellement de 4,8 millions de barils.
Centre religieux important
Jérusalem a longtemps représenté, pour l'Europe chrétienne, la "ville sainte" et a servi de prétexte aux croisades. Toutefois l'attention du monde chrétien a été détournée de Jérusalem par les trois grands courants qui se sont formés dans la religion chrétienne :
- le catholicisme dont le pape est à Rome, ce qui détourne l'attention des catholiques vers Rome ;
- les orthodoxes dont le grand prêtre est à Constantinople ;
- le protestantisme divisé lui-même en plusieurs églises.
La Palestine ("la terre promise") a longtemps hanté le peuple israélite dispersé dans le monde. Mais, de nos jours, l'assimilation des israélites dans les pays où ils vivent devient telle que la Palestine n'attire plus que quelques juifs sionistes. La crise économique, la guerre, l'antisémitisme et les atrocités contre les juifs ont déterminé une recrudescence du nationalisme juif que l'Angleterre utilise adroitement à ses fins et pour sa politique coloniale au Proche-Orient.
La Mecque est un grand centre religieux du monde musulman, qui s'étend de la Chine du sud et la Malaisie jusqu'au Soudan, et son importance s'est renforcée à la faveur de l'éclipse d'Istamboul et du renforcement du mouvement pan-arabe.
C'est ce mouvement pan-arabe que l'Angleterre appuie depuis de longues années et c'est à la faveur de cette politique qu'elle peut, sans agir elle-même, entraîner des mouvements chez les arabes quand elle estime qu'ils sont nécessaires à la défense de ses intérêts.
A cette politique religieuse menée par l'Angleterre avec patience, modération mais avec force et assurance, les États-Unis devaient, pour s'introduire dans les pays arabes, s'appuyer sur une politique à la fois rapide, pratique et solide. Les grandes sociétés américaines sont immensément riches ; c'est avec le poids de leur argent qu'elles ont compté pour arriver les premières à la prospection et à l'exploitation des nouvelles nappes de pétrole et elles ont en grande partie réussi. Les américains sont arrivés en Arabie les poches bourrées d'or, dans des automobiles de grand luxe. Ils ont donné des voitures dernier cri aux petits "(...)" arabes, leur ont installé des salles de bain, modernisé leur vie. Ils ont acheté à coups de dollars tout ce qui se dressait sur leur chemin.
De cette façon l'Amérique obtenait en 1939, dans l'Arabie Saoudite, une concession pétrolifère plus vaste que la France : 700.000 kms2. C'est aussi, sans doute, une des raisons qui firent que Roosevelt, en revenant de Yalta, quoique déjà fatigué, passa au Caire pour avoir des conversations avec le roi d'Arabie. Mais en même temps qu'il menait en Arabie même cette politique, il l'appuyait, en 1944, d'un véritable chantage international. En effet, en 1920, quand il s'agissait pour les américains d'obtenir les 23,75% de Mossoul qu'ils ont actuellement, ils prétendirent que leur réserve nationale allait s'épuiser rapidement et firent valoir leurs droits en montrant la part qui avait été, dans l'effort de guerre "allié", joué par la production pétrolifère des USA, et ce qui avait été consommé de ce pétrole dans la guerre.
Ils recommencent aujourd'hui le même chantage en faisant ressortir que 95% de l'essence employée par les "alliés" dans cette guerre était de l'essence américaine.
Cependant les impérialismes commencent à en avoir assez de se regarder dans les yeux ; ils semblent se décider à passer à l'action.
La Russie reste pour l'instant dans la demi-expectative tout en mettant sa grosse patte sur les pétroles du sud de la Caspienne[2]2.
Les USA, étant les plus forts, consolident leurs conquêtes économiques toutes récentes. Quant à l'Angleterre, devant la toute-puissance de l'un et de l'autre, n'osant se servir des 600000 de troupes qu'elle a là-bas contre eux, et en même temps prise de peur devant leur toute puissance grandissante, elle se retourne contre le plus faible des brigands, la France, dans l'espoir de s'approprier de cette façon sa part de pétrole. Le grand vaincu de cette guerre n'est pas seulement l'Allemagne - qui en raison de la richesse de son sous-sol pourra demain se relever - mais la France qui est aussi une grande vaincue et l'Angleterre le sait bien.
Et tant il est vrai qu'entre chacals impérialistes les plus faibles sont toujours dépecés par les plus forts : le dépècement de la France commencé par les anglo-saxons pendant la guerre dite de "libération des peuples opprimés" se poursuit.
Le plus drôle de l'histoire c'est que, dans les conflits entre la France et l'Angleterre en Syrie, chacun prétend sauvegarder l'indépendance et la liberté des peuples syrien et libanais. Les événements chronologiques qui ont marqué l'affaire syrienne en disent long sur les "méthodes démocratiques" des grands alliés pour régler les conflits inter-impérialistes qui naissent entre eux.
20 et 21 mai : "Combat"
"... cependant la nervosité semble s'accroître dans les État du Levant où arrivent des renforts français, terrestres et navales ; Libanais et Syriens paraissent désireux de conclure entre eux un traité d'alliance... à Londres comme à Washington, on s'applique beaucoup à nous convaincre des bonnes intentions que l'on nourrit à notre égard..."
31 mai : "Journal de Genève"
"Situation tendue à Damas et à Beyrouth.
Damas 31 : (exchange) Les dernières nouvelles concernant la situation dans le Levant permettent de conclure que l'état de guerre existe en fait en Syrie et dans le Liban. Les combats se déroulent surtout autour de Damas où les français, sans doute pour répondre à des provocations des rebelles, sont intervenus avec leur aviation et leur artillerie.
Beyrouth 31 : (exchange) Près de 100000 jeunes gens se sont engagés dans les gardes nationales. La grève générale a de nouveau été proclamée... les communications téléphoniques entre Beyrouth et Damas sont interrompues".
D'autre part un communiqué officiel anglais flétrit l'attitude française en Syrie, lui reprochant surtout de ne pas avoir donné à la Syrie et au Liban l'indépendance promise. La France répond à l'Angleterre que celle-ci "protège" bien l'Égypte et l'Irak et qu'elle peut très bien "protéger" la Syrie et le Liban de la même façon.
1er juin : "Combat"
"Churchill requiert de De Gaulle de donner aux troupes françaises du Levant l'ordre de cesser le feu." (en grande manchette).
"Dernière minute"
"Washington 31 mai : la radio américaine déclare ce soir que 'Radio Beyrouth' a diffusé une information selon laquelle le Général Paget, commandant en chef des forces britanniques de Syrie, s'est mis en rapport avec le commandant en chef des troupes françaises du Levant. Radio Beyrouth a ajouté que des ordres avaient été transmis au commandement français en vue de donner satisfaction à la demande du gouvernement britannique." Sans commentaires!!!
"Bombardements à Damas : 200 blessés. Bombardements à Mhama : 100 blessés, 100 tués."
3 et 4 juin
"Le général De Gaulle s'adresse à la presse... Les combats ont cessé en Syrie... Pour donner satisfaction à une demande du gouvernement britannique... Le gouvernement français a donné l'ordre à ses troupes de cesser le feu. Cet ordre a été immédiatement exécuté... Une conférence tripartite (Angleterre, État-Unis, France) va se réunir... La France sait, en effet, que, si elle abandonne ces régions, d'autres pays se substitueront à elles et profiteront des sacrifices nationaux et moraux qu'elle a depuis si longtemps consentis."
"Libé-Soir" : "Les déclarations officielles constitueront en quelque sorte le prélude des conversations que le gouvernement français aura avec les gouvernements anglais et américain ; et éventuellement (?!) avec les divers États arabes. Conversations dit un communiqué de la Présidence du Conseil qui porteront sur l'ensemble de la situation dans le Proche-Orient et dont il conviendrait, ajoute la note, 'que le gouvernement soviétique fut tout au moins informé' "
La France pense sans doute noyer le poisson.
6 juin : "Combat"
"Le gouvernement français propose, comme l'URSS, que les problèmes d'Orient soient examinés dans une conférence à 5, tandis que Londres tient toujours à une conférence à 3."
13 juin : "France-Soir"
"Tous les français - civils, religieux, militaires - sont évacués de Syrie... où aucune maison française n'a échappé au pillage."
14 juin : "Combat"
"Les Anglais annoncent qu'ils maintiendront le Liban sous leur contrôle jusqu'à la fin des hostilités en Extrême-Orient."
"Bien que, dans l'ensemble, une certaine (...) ait été constatée en Syrie, la journée a été marquée par des incidents sérieux à Alep. Des livres français ont été brûlés publiquement."
Pauvre France impérialiste ! Il semble que son symbole actuel soit plutôt une poule mouillée qu'un coq gaulois !
PH
[1] Un baril équivaut à 159 litres.
[2] Il est important, à ce propos, de souligner que l'industrie soviétique a subi depuis 1928 un déplacement qui s'est encore accentué pendant cette guerre et semble vouloir se poursuivre. Il s'agit d'importantes industries dans la Transcaucasie, la Sibérie du sud et les Républiques soviétiques du Turkestan. Il est certain qu'une telle concentration industrielle si proche du Moyen-Orient en fasse un point névralgique. La Russie veillera donc de près à la sécurité d'une région qui devient pour elle d'une importance économique de tout premier ordre.