Soumis par Révolution Inte... le
La Libye est régulièrement sous le feu des médias depuis 2011, l’année de la liquidation par les puissances impérialistes de l’OTAN (France, Royaume-Uniet États-Unis) de Mouammar Kadhafi qui dirigea le pays d’une main de fer pendant quarante ans.
“Cette malheureuse Libye, que la guerre franco-britannique de 2011 a transformé en paradis pour les terroristes de Daech et d’Al-Qaïda, hérite donc aujourd’hui d’une guerre civile. Les trafiquants d’armes, de drogue ou de migrants y prolifèrent et entrent rarement en conflit avec les djihadistes. Normal, ils sont souvent cousins en affaires…”. (1))
Après le passage du “printemps arabe” en Libye qui vit une partie de la population se soulever contre le régime sanguinaire et corrompu de Kadhafi, les puissances occidentales (au nom de “la protection de la population civile” que l’ex-dictateur réprimait brutalement) déclaraient la guerre au dirigeant libyen. Après avoir écrasé la population sous les bombes et liquidé Kadhafi, elles laissaient le pays entre les mains de multiples groupes sanguinaires qui se disputent toujours le contrôle du moribond État libyen.
Aujourd’hui, parmi la dizaine de groupes et de milices qui écument le pays, les deux plus importantes factions en présence prétendent au statut d’interlocuteurs privilégiés auprès des grandes puissances et de l’ONU : il s’agit du “Gouvernement d’accord national” (GAN) siégeant à Tripoli et dirigé par Faïse Sarraj, et “l’Armée nationale libyenne” (ANL) dirigée par Khalifa Haftar qui gouverne la région cyrénaïque. Chacun de ces deux “petits” gangsters bénéficie d’un nombre de soutiens, de parrains impérialistes plus ou moins affichés.
“Au cœur de ce chaos de tribus et de cités États qu’est devenue la Libye, le Kremlin siège dans le même camp que les Émirats, l’Arabie Saoudite, l’Égypte et… la France, alors que l’Italie, le Qatar et surtout la Turquie portent à bout de bras le gouvernement de Fayez al-Sarraj. Un soutien multiforme puisque la Russie est allée jusqu’à imprimer des conteneurs entiers de dinars libyens pour le compte de son protégé, dont le rival contrôle la Banque centrale, en échange de cargaisons de pétrole. Dans cette guerre sans issue, où les drones de combats chinois et turcs à 2 millions de dollars pièce tirent sur des miliciens en tee-shirt, jeans et baskets, le Kremlin joue un jeu qui est tout sauf stabilisateur. Mais qui en dehors d’une Union africaine presque totalement marginalisée sur ce dossier, veut réellement voir la Libye renaître de ses cendres ?” (2)
Sur le papier, deux groupes s’affrontent formellement sur le sol libyen. Mais en réalité, le chacun pour soi domine.
Ce spectacle barbare dévoile l’attitude hypocrite et abjecte des grandes puissances en Libye qui jouent toutes un double jeu : “La résurgence du conflit en Libye a révélé de nombreuses manœuvres d’ingérence que certaines puissances, régionales ou mondiales, auraient préféré garder dans l’ombre”. (3) À l’instar du gouvernement français pris en flagrant délit de mensonge quand il a tenté de nier l’existence des missiles fournis par ses services secrets au maréchal Haftar tout en affirmant que “la France est en Libye pour combattre le terrorisme”.
Quant aux deux chefs de guerre libyens, leurs objectifs sont aussi crapuleux : “Ainsi dressés l’un face à l’autre, les deux camps n’oseront jamais avouer le véritable mobile de leur affrontement. Le recours emphatique à une rhétorique justificatrice à usage externe (‘révolution’ ou ‘antiterrorisme’) camoufle mal le caractère brut d’une rivalité autour de l’appropriation des ressources, laquelle prend un sens très particulier dans cet ancien eldorado pétrolier qu’est la Libye. En dépit des perturbations causées par le chaos post-2011, le pétrole libyen continue de générer 70 millions de dollars (62,5 millions d’euros) de revenus par jour. Aussi la maîtrise des circuits de distribution de cette rente pétrolière aiguise-t-elle bien des appétits”. (4)
Voilà un autre aspect du conflit dont personne ne parle dans les discours officiels des dirigeants du monde capitaliste ! Cette course au “butin” pétrolier, ouverte par le chaos engendré après 2011, oppose un grand nombre de petits et grands gangsters locaux et internationaux sur le sol libyen.
Les impérialismes turc et russe se disputent violemment le contrôle de la Libye “en amis”
Non contents des atrocités perpétrées en Syrie, la Russie et la Turquie débarquent en Libye avec armes et bagages dans le but affiché de déloger les puissances rivales mafieuses en présence :
“Alors que les combats ravagent la périphérie de Tripoli depuis 2019, la Russie et la Turquie sont ces nouveaux acteurs se rêvant parrains d’une future solution politique en Libye. Édifiante, une scène a illustré ce grand retournement géopolitique en Méditerranée orientale : celles de retrouvailles, le 8 janvier, à Istanbul, entre le président turc, Recep Tayyip Erdogan, et le chef du Kremlin, Vladimir Poutine. Ce jour-là les deux hommes ont ostensiblement affiché leur complicité au moment d’annoncer le lancement de TurkS-tream, un gazoduc reliant la Russie à la Turquie via la mer noire. Plus important, ils ont lancé un appel conjoint à un cessez-le feu en Libye ‘à compter 12 janvier’ et, signe de leur influence croisant sur un terrain où ils étaient jusque-là discrets, la trêve a été relativement respectée par leurs affidés locaux. Dans la bataille en cours autour de Tripoli, Moscou soutient le Maréchal dissident Khalifa Haftar, patron de l’Armée nationale libyenne (ANL), surtout enracinée en Cyrénaïque (Est). De son côté, Ankara appuie le gouvernement d’accord national (GAN) de Faïz Sarraj, basé à Tripoli et formellement reconnu par la communauté internationale.
Neuf mois après l’assaut déclenché par Haftar contre la capitale libyenne, Russes et Turcs ont ainsi démontré qu’ils étaient maîtres du tempo sur ce front, capables d’alterner à leur guise escalades et accalmies”. (5)
Comme le souligne la presse, dans la nouvelle situation libyenne, l’Europe et les États-Unis ne sont plus que des figurants tandis que l’OTAN est totalement paralysée par ses propres divisions. Les dirigeants russe et turc peuvent ainsi occuper le terrain librement et s’affronter militairement (certes par affidés interposés) comme pour exporter en Libye les atrocités sanglantes qu’ils ont déjà perpétrés en Syrie. Certes ces deux pays sont des puissances émergentes aux capacités limitées. (6)
Mais les deux États sont bien décidés à avaler le “gâteau libyen”. Ils ont ainsi pu dépêcher leurs mercenaires respectifs (2 000 “Wagner” russes et 3 000 combattants syriens, des brigades à la solde d’Erdogan) en vue de fermement soutenir leurs champions locaux du moment. Chacun de ces monstres tente, d’ailleurs, de “légitimer” son intervention, comme lorsque Erdogan ose affirmer : “Nous sommes sur ces terres où nos ancêtres ont marqué l’histoire, parce que nous y avions été invités pour résoudre l’injustice”. Mais la véritable motivation du dirigeant turc en Libye se trouve dans les perspectives de contrats “alléchants” : Erdogan espère, par exemple, faire valoir les 25 milliards de dollars de contrats signés sous le régime de Kadhafi et se sont envolés en 2011. La Turquie affiche ses ambitions impérialistes non seulement envers ses voisins proches (Syrie, Liban, Israël, Grèce) mais elle essaie aussi de s’implanter en Afrique et dans le Golfe Persique. De fait, la Libye constitue un “gros gibier” pour les ambitions impérialistes turques.
Cependant, Erdogan allume des feux et sème le trouble partout où il peut en sachant que la Turquie n’a pas les moyens de sa politique aventureuse ni au plan militaire (l’OTAN ne veut pas le suivre dans sa confrontation avec la Russie) ni sur le plan financier. (7)
Quant à la Russie il faut se rappeler que l’URSS fut le premier État à reconnaître le régime du colonel Kadhafi après le coup d’État militaire de ce dernier en 1969. Elle resta son principal fournisseur d’armes jusqu’à l’assassinat du “dictateur libyen” en 2011. Poutine a, d’ailleurs, fortement insisté sur le fait que Moscou a effacé, en novembre 2019, 4,6 milliards de dollars de la dette libyenne remontant à l’époque soviétique (en matériels militaires) et qu’il entend récupérer son “bien” les armes à la main, c’est-à-dire avec ses discrets mercenaires Selon Le Monde du 26 janvier 2020 : “En 2017 le maréchal Haftar a commencé un appui russe, principalement l’envoi de mercenaires liés au ‘groupe Wagner’ créé au début du conflit ukrainien, en 2014, et qui, depuis, a opéré en Syrie, au Soudan, en Centrafrique ou encore au Mozambique […]. Cette connexion avec Wagner présente l’avantage de pouvoir être nié. ‘S’il y a des citoyens russes là-bas, ils ne représentent pas les intérêts de l’État russe et ne reçoivent pas d’argent de l’État russe’, assurait ainsi Vladimir Poutine, le 11 janvier”.
Poutine est d’un cynisme hors norme, s’exprimant comme un ex-membre du sinistre KGB surdoué en matière de mensonge et de falsification de l’histoire.
La Libye va donc demeurer longtemps encore un grand champ de bataille des vautours capitalistes, petits ou grands, pour qui tous les moyens sont bons pour défendre leurs sordides intérêts quitte à foncer à peine masqué dans l’accomplissement de leurs crimes.
“Libye : petits meurtres entre amis”
“C’est un rapport de quatorze pages cosigné par un Ghasan Salamé [...]. Publié à la fin de janvier par la mission des Nations unies en Libye, cette autopsie d’un meurtre de masse commis il y a 6 mois à une vingtaine de kilomètres à l’ouest de Tripoli est de celle que l’on glisse aisément sous le tapis pour une raison simple : les victimes sont africaines, et le coupable a des relations si haut placées que l’enquête se contente de suggérer son identité, sans jamais la dévoiler. Nous sommes à Tadjourah, donc, bourgade de 50 000 habitants non loin de la frontière tunisienne, plus précisément au camp de détention de Daman. Gardé par une brigade de miliciens relevant du ministère de l’intérieur du Gouvernement de l’union nationale, de Fayez al-Sarraj, Daman est l’un des 34 centres d’enfermement du Nord-Ouest libyen où s’entassent quelque 10 000 migrants et réfugiés dont nul ne sait quoi faire. Le camp abrite un atelier de réparation de véhicules militaires et, distants d’une centaine de mètres, deux hangars aux toits de tôle où logent les détenus, femmes et hommes séparés. Ils sont 600 environ, africains dans leur grande majorité ; dont le rêve d’Europe s’est mué en un cauchemar quotidien fait de privations, d’humiliations et d’exactions.
La chaleur est étouffante en cette nuit du 2 au 3 juillet 2019, quand les habitants du camp entendent le bombardement d’un drone qui les survole à basse altitude. Les gardiens sont nerveux, les détenus inquiets. En mai, pareille apparition avait précédé le bref mitraillage de Daman par un petit appareil ennemi de l’armée nationale libyenne de Khalifa Haftar, le maréchal de Benghazi. On en avait été quitte pour quelques blessés et une belle frayeur. Mais à 23h30 cette nuit-là, c’est le hurlement du réacteur d’un chasseur bombardier qui précipite tout le monde au sol. Téléguidée avec précision, une bombe pulvérise l’atelier de réparation, vide d’occupants. Ce qui se passe alors, au cours des dix minutes qui suivent, est tragique. Paniqués, les migrants cherchent à fuir les hangars pour se mettre à l’abri hors du camp. Dirigés par un commandant surexcité, les miliciens de la brigade tirent en l’air à la kalachnikov pour les en empêcher. Puis dans le tas. Trois détenus s’effondrent, les autres refluent en désordre dans les entrepôts, où on les enferme. À 23h40, un second avion identique au premier lâche sur le hangar bondé des hommes une bombe de 300 kg qui transperce le toit et explose au sol, creusant un cratère de quatre mètres de large et profond de trois. C’est une boucherie. Les gardiens de Daman dénombrent à la va-vite au moins 57 corps déchiquetés, 96 disparus dont on ignore s’ils sont morts ou en fuite et 80 blessés graves. Tous anonymes. [...]
Dès le lendemain du carnage, le porte-parole de Khalifa Aftar revendique non sans forfanterie un raid des ‘forces aériennes de l’Armé nationale libyenne’ contre le camp de Daman, qualifié de ‘cible militaire’ dont les défenseurs utilisaient les migrants comme boucliers humains. L’annonce fait sourire les observateurs : chacun sait que la petite armée de l’air du maréchal ne possède ni les appareils ni les pilotes capables d’effectuer des pilonnages nocturnes avec des bombes à guidage laser/GPS. En revanche, relève avec une prudence toute diplomatique le rapport de l’ONU, ‘un État étranger’ parrain et allié du maréchal a positionné sur les bases de Jufra et d’Al-Khadim ‘un certain nombre d’avions’ tout à fait en mesure d’effectuer ce genre d’opération. Aux yeux des spécialistes, ces précautions sémantiques cachent un secret de polichinelle : l’État, ce sont les Emirats arabes unis du prince héritier Mohammed Ben Zayad (MBZ), et les avions, des Mirage 2000-9 vendus à Abou Dhabi par la France”. (8)
Autrement dit, c’est bien l’impérialisme français qui se cache derrière les auteurs de cet horrible massacre des migrants directement perpétré par les Émirats arabes unis , gros clients et alliés de Paris dans cette zone. La responsabilité criminelle de la France est tellement évidente que la presse bourgeoise parle ouvertement de crime de guerre impliquant le gouvernement français du fait qu’Abou Dhabi et Dassault Aviation ont signé un contrat de modernisation de la flotte des Mirage 2000-9 en novembre dernier, ce qui expose Paris à l’accusation de “complicité de crime de guerre, en vertu du traité sur le commerce des armes dont la France est signataire”. L’ONU n’est également pas étrangère à cet abominable carnage. Son rapport montre qu’elle connaît parfaitement l’identité des véritables assaillants des camps de réfugiés tout en se gardant bien de la dévoiler.
“Aux côtés des Émirats arabes unis, de l’Égypte et de l’Arabie Saoudite (les véritables alliés de l’ANL), la Russie a aujourd’hui pris la place de la France dans la liste des principaux protecteurs de Haftar, notamment au Conseil de sécurité de l’ONU. Mais en attendant la prise de Tripoli, l’appui français est toujours recherché par le clan de Benghazi”. (9) De fait, l’impérialisme français se trouve, en “bonne compagnie”, au cœur du sanglant chaos libyen. Mais sa responsabilité criminelle de la France ne s’arrête pas là : elle partage avec ses homologues européens la responsabilité de l’existence de monstrueux “camps d’accueil” pour migrants refoulés ou en escale en Libye dans l’attente d’un embarquement mortifère vers l’Europe.
La politique crapuleuse de l’Union européenne en Libye
En plus du chaos sanglant provoqué par les grandes puissances impérialistes, la Libye est devenue un véritable “marché” et un cimetière pour réfugiés dont l’Union européenne est directement responsable.
Le 14 novembre 2017, des images de marchés aux esclaves en Libye étaient diffusées par CNN où l’on pouvait voir des êtres humains vendus aux enchères comme du bétail. Il s’agit de migrants, dont le nombre varie entre 700 000 et 1 million, tombés dans le piège des réseaux et des trafiquants criminels avec la complicité active des États (européens et africains) : Selon un rapport publié par l’Unicef, “Les centres de détention dirigés par les milices ne sont rien d’autre que des camps de travail forcé, des prisons où l’on se fait tout voler sous la menace d’une arme. Pour des milliers de femmes et d’enfants, la vie dans ces prisons est faite de viols, de violences, d’exploitation sexuelle, de faim et d’abus répétés”.Tout cela illustre l’ampleur de la barbarie impliquant directement les puissances impérialistes qui par leur politique jettent les migrants dans les bras d’esclavagistes d’un autre âge.
L’Union européenne exige une “politique active” envers des États défaillants et terriblement corrompus (Niger, Nigéria, Libye, etc.) en les subventionnant pour construire des murs et des camps de mort. L’Union européenne encourage ainsi des pratiques mafieuses, des marchandages entre bandits en fournissant notamment les fonds et le matériel nécessaires aux gardes-côtes libyens qui se chargent d’intercepter les bateaux de migrants et de conduire ces derniers dans des “centres de rétention”. C’est une politique abominable et terriblement inhumaine que mènent les grandes démocraties européennes !
Le marché aux esclaves côtoie le marché aux soldats
“Ils sont Tchadiens ou Soudanais et s’achètent pour une bouchée de pain au ‘grand bazar des mercenaires au rabais’ […]. La marchandise humaine vient ainsi s’exposer de bonne heure sur les trottoirs défoncés (des dizaines d’Africains qui attendent en chaussons, les pieds aussi poussiéreux que leur vie, leur avenir aussi noir que leur peau), et ceux qui défilent en pick-up s’arrêtent quelques minutes, examinent les ouvriers en solde, passent commande : Aujourd’hui il faut quelqu’un pour pousser la brouette, un autre capable de crépir un immeuble à la chaux, et un pour décharger les camions. À moins qu’ils ne recherchent quelqu’un pour faire la guerre : prendre les armes dans les milices s’il est bon ; rester à l’arrière s’il ne sait rien faire d’autre. Certains acceptent, car au moins, à 300 euros par moi, nourris, logés, le boulot rapporte. D’autres déclinent l’offre, refusant de payer de leur vie”. (10)
En Libye les migrants sont plus que jamais dans la même situation de misère, de détresse, au milieu des périls qui les conduisent par milliers à la mort en tentant de traverser la Méditerranée, comme le montre ce récit :“Sur la plage d’Aghir de l’île de Djerba, dans le nord de la Tunisie, il y a plus de cadavres que de baigneurs, en ce début de mois. Lundi 1er juillet, un canot a coulé au large. Une embarcation partie à l’aube de la ville libyenne de Zouara, à 120 kilomètres à l’ouest de Tripoli, avec 86 personnes à bord. Trois ont été repêchés vivants. La mer rend les autres, une à une.‘Moi, j’en peux plus. Là, c’est trop.’ Chemsedddine Marzog, le pêcheur qui, depuis des années, offre une dernière demeure aux corps que la mer rejette, dit son ras-le-bol. ‘J’ai enterré près de 400 cadavres et, là, des dizaines vont encore arriver dans les jours qui viennent. Ce n’est pas possible, c’est inhumain et nous ne pouvons pas gérer ça tout seuls’, se désespère le gardien du cimetière des migrants de Zarzis, ville située au sud-est de la Tunisie, près de la frontière avec la Libye”. (11)
Pendant ce temps les “démocraties occidentales” ferment les yeux et se bouchent le nez sur cette cruelle barbarie et poursuivent leur lutte pour la “sécurisation” (fermeture) de leurs frontières contre les “illégaux” tout en chantant sur tous les toits leur “humanisme universaliste”.
Mais il n’y a pas que les pays de l’UE qui mènent une politique barbare envers les migrants, il y a aussi leur “grand ami/client” saoudien. En effet Ryad matraque, emprisonne, expulse les “indésirables” migrants se trouvant sur son territoire. “10 000 Éthiopiens sont expulsés chaque moi d’Arabie Saoudite depuis 2017, date à laquelle les autorités de ce pays ont intensifié leur campagne sans merci pour renvoyer les migrants sans papiers. Environ 300 000 personnes sont rentrées depuis mars de cette année-là, selon les derniers chiffres de l’Organisation internationale pour les migrants (OIM), et des vols spéciaux chargés de déportés arrivent chaque semaine à l’aéroport d’Addis-Abéba. […] Des centaines de milliers d’Ethiopiens ont été déportés lors d’une précédente vague de répression chaotique menée entre 2013 et 2014”. (12)
Voilà l’œuvre d’un froid criminel, grand acheteur et fournisseur des pays européens et de la France en particulier, qui se trouve dans le même camp que Paris en Libye pour semer la terreur. À dire vrai on a affaire ici à une bande de “grands” et de “petits princes” du Golfe, nouveaux richissimes capitalistes (grâce à l’or noir), assoiffés de pouvoir et de sang, en quête permanente d’influence impérialiste. C’est ainsi qu’on les voit à l’œuvre en première ligne en Libye, en Syrie, au Yémen, etc., dans les zones de massacres de masse. Les États sanguinaires
Compte tenu de l’importance du “gâteau libyen” aucun des bandits capitalistes ne voudra laisser sa “part” à d‘autres. De ce fait la situation en Libye ressemble terriblement à celle de la Syrie avec son lot de tueries et destructions permanentes sans reconstruction possible.
Contre le chaos sanglant et la barbarie capitaliste en Libye et ailleurs, seule la lutte de classe internationale et unitaire portée par la fraction de la classe ouvrière la plus expérimentée peut tordre le bras meurtrier du capitalisme mondial.
D. 22 mars
1 Le Canard enchaîné (24 avril 2019).
2 Jeune Afrique (17-23 novembre 2019).
3 Courrier international (14-21 août 2019).
4 Le Monde (3 mai 2019).
5 Le Monde (26 janvier 2020).
6 Le PIB de la Russie est à peine égal à celui du Texas et les ressources de la Turquie sont encore plus limitées.
7 D’où son chantage avec l’Union européenne sur la question des réfugiés et plus particulièrement vis-à-vis du gouvernement grec en première ligne.
8 Jeune Afrique (9-15 février 2020).
9 Jeune Afrique (15-21 mars 2020).
10 CI (6-12 février 2020).
11 Le Monde, (10 juillet 2019).
12 The Guardian (août 2019)