Soumis par ICConline le
Fin août, le Groupe International de la Gauche Communiste (GIGC)1 a continué son attaque insidieuse contre le CCI. Cette fois-ci, il a utilisé d’une façon particulièrement ignoble le décès d’un des anciens fondateurs du GPI2 et de RM, l’ancien camarade Alberto, pour continuer à essayer de construire un cordon sanitaire autour du CCI en l’isolant ainsi du milieu politique prolétarien et de la classe, une entreprise qui survient on ne peut plus opportunément, en pleine offensive de l’État bourgeois contre les organisations politiques prolétariennes.
Alberto a joué un rôle positif dans la constitution de la section, mais, en même temps, il a été affecté par les faiblesses générales qui nous ont frappés tous (relents de passé gauchiste, tendance à la personnalisation dans les débats ou polémiques où l’on considère avant tout qui dit quelque chose au détriment de qu’est-ce qui est effectivement dit …). Mais dans l’article du GIGC, il n’y a pas la moindre critique sur sa trajectoire politique, ce qui est, pour le moins, une vision incomplète et idéaliste de l’individu et, dans le pire des cas, cela exprime ouvertement la tendance à un “culte a la personnalité”, une vision dithyrambique au goût rance de stalinisme.
Il est abject que le GIGC utilise la mort d’Alberto pour continuer à jeter ses propres ordures calomnieuses sur nous. Cette utilisation révèle une nouvelle fois la morale méprisable qui l’inspire, son absence totale de scrupules. Dénigrer quelqu’un derrière son dos est intolérable, mais parler au nom d’une personne décédée –donc, qui ne peut plus s’exprimer-, c’est le summum du cynisme.
Tous nos lecteurs peuvent consulter notre communiqué du mois de mai de 20143 où nous répondions à une attaque récente de ce groupe contre le CCI, une attaque perpétrée selon des méthodes policières évidentes, car ces gens-là n’ont pas lésiné dans leurs efforts pour essayer de semer la méfiance et inoculer le virus mortel de la suspicion autant à l’intérieur du CCI qu’à l’extérieur, autrement dit en direction du milieu politique prolétarien, des sympathisants et des contacts.
Ce n’est pas un hasard si les sections directement attaquées par ces Messieurs sont RI en France, première section du CCI par son importance, et RM, la “deuxième en ordre d’importance pour le CCI”, comme le dit cyniquement le GIGC dans son texte ; à cause de leur potentiel lié à la langue et aux forces militantes, il apparaît évident que pour n’importe quel agent provocateur, il est stratégique d’attaquer ces parties “les plus importantes” du CCI. Et nous posons ici la question : quelles données possède le GIGC pour savoir que la section de RM est la “deuxième en ordre d’importance pour le CCI” ? On aurait pu supposer que ces gens-là ne savent rien de la vie interne du CCI depuis au minimum douze ans ! Alors, d’où tiennent-ils ces renseignements “actualisés” pour connaître l’évolution interne du CCI ? D’autant que, d’après eux, en 2001, les meilleurs éléments de RM seraient partis avec la FICCI de sorte que, toujours selon leurs dires, la section serait restée depuis lors “orpheline” et, pourrait-on dire, sans “gourou”. Cette affirmation catégorique du GIGC nous rappelle une hypothèse que nous avancions dans notre “Communiqué à nos lecteurs”: “Mais nous ne pouvons pas écarter une autre hypothèse : l’un de nos ordinateurs a pu être piraté par les services de la police (qui surveille nos activités depuis plus de 40 ans). Et il n’est pas à exclure que ce soit la police elle-même (en se faisant passer pour une "taupe", militant anonyme du CCI) qui ait transmis à la FICCI certains de nos Bulletins internes sachant pertinemment que ces mouchards (et notamment les deux membres fondateurs de ce prétendu "GIGC") en feraient immédiatement bon usage.”
Les faits de 2001 rapportés sont faux
La distorsion des faits, le mensonge délibéré, voilà des attributs propres à la morale de la bourgeoisie. La morale prolétarienne, au contraire, cherche toujours la vérité ; la conscience de classe du prolétariat n’a pas besoin de mystifier la réalité parce que celui-ci n’est pas une nouvelle classe exploiteuse. Les agissements du GIGC sont le comportement même de la bourgeoisie ; ils n’ont rien à voir avec ceux d’un « groupe plus ou moins confus », un « groupe avec les meilleures intentions mais qui se trompe » ; pas du tout ! Son attitude préméditée de falsifier les faits est sa « méthode » pour attaquer le CCI et ces attaques sont aussi sa « raison de vivre ».
Le GIGC dit, par exemple : “Lors de la crise de 2001 du CCI, il [Alberto] fut parmi les quelques camarades de la section mexicaine qui refusèrent de céder à la panique, au chantage à la dissolution de la section, et aux ignobles provocations et mensonges que la nouvelle direction du CCI (envoyée sur place) exerça de manière scandaleuse sur la section et ses militants abasourdis lors d’une conférence ‘pan-américaine’”. Ce que les membres de la ex-FICCI et fondateurs du GIGC ne disent pas, c’est que ce qui allait devenir la FICCI travaillait déjà depuis pas mal de temps derrière le dos de la majorité des militants, clandestinement, en utilisant des canaux de correspondance secrète excluant le reste des camarades, faisant des réunions dont ils n’informaient pas les organes centraux, diffusant leurs calomnies sans autre limite que les oreilles complaisantes des camarades qui “refusèrent de céder à la panique, au chantage à la dissolution de la section”, d’après la pompeuse expression du GIGC.
Ces comportements conspiratifs et discriminatoires sont à l’opposé des méthodes du prolétariat, lesquelles sont basées sur la transparence et l’inclusion. Ce sont des comportements d’une organisation avec une vision bourgeoise qui la conçoit comme “une lutte entre factions qui la dirigent”. Il est significatif que ces tristes sires du GIGC ne parlent jamais de positions mais de “nouvelle direction”.
Il y a un proverbe qui dit : “Le voleur croit que tous les autres sont et font comme lui”. Le GIGC projette sur nous ses propres agissements nauséabonds. Les éléments qui allaient former la FICCI exercèrent une forte pression psychologique et affinitaire sur les éléments “abasourdis” de RM qui finirent par tomber dans leurs filets dont Alberto et Vicente, son frère. Ce dernier en est même arrivé à affirmer avec un aveuglement irrationnel que “même si l’organisation lui présentait une montagne de preuves, lui, il continuerait à soutenir les membres de la FICCI”. Voilà jusqu’où pouvait aller un état d’esprit où l’affinitaire règne en maître, où la seule chose qui comptait désormais était la ‘‘loyauté’’ vis-à-vis de ses amis au mépris des faits les plus évidents. Le même Vicente affirma avec un cynisme incroyable lors d’une Conférence de Revolución Mundial de février 2002 que “les statuts ne s’appliquent pas à la minorité, ce n’est que la majorité qui est obligée de les respecter” : un tel propos se passe de commentaires !
Et le GIGC poursuit : “Dans la débandade générale et la capitulation politique piteuse de la plupart, il fut donc parmi les rares qui restèrent fidèles aux orientations politiques ‘internes’ et externes adoptées” (il est ici fait référence aux orientations prises par le CCI entre 1996 et 2001). Ce que ceux du GIGC ne disent pas, c’est que les “orientations internes et externes” dont ils parlent, sont celles que les futurs membres de la FICCI défendaient à cette période, …période pendant laquelle ces petits Messieurs faisaient partie des organes centraux du CCI.
Ce qu’ils ne racontent pas, c’est qu’au sein de l’organisation –et plus concrètement lors du Congrès International qui a eu lieu en 2001– un désaccord s’est manifesté face à ces “orientations internes et externes” et qu’eux, au lieu d’accepter la discussion franche et ouverte, ont considéré que la critique qui leur était faite signifiait une offense à leur orgueil blessé et ils se sont mis à s’inventer une “guerre de chefs”, dans laquelle tous les moyens étaient permis pourvu qu’ils en sortent vainqueurs et, entre autres, ils se sont consacrés à violer sans retenue les Statuts du CCI.
Dans leur rage parce qu’ils “avaient perdu le contrôle de l’organisation”, ils sont allés encore plus loin : ils se sont mis à calomnier les camarades qu’ils considéraient comme responsables “d’avoir manipulé le troupeau de militants du CCI”; ils ont déversé des accusations fausses et ignominieuses contre une camarade et, dans leur escalade, ils ont fini par voler, moucharder et diffuser publiquement des documents internes de l’organisation.
Tout cela montre la vision politique bourgeoise et policière qui s’est emparée de ces gens-là. Dans une organisation politique prolétarienne, le débat n’est pas une mascarade qui sert à déguiser une lutte pour le pouvoir, mais le moyen normal pour rechercher les uns et les autres au maximum la clarification. Dans une organisation politique prolétarienne, les militants ne se laissent pas guider par des chefs mais par leurs critères propres à partir de la recherche des positions de classe du prolétariat. Dans une organisation politique prolétarienne, les organes centraux ne sont pas le monopole de quelques chefs qui se disputent le pouvoir4, mais l’expression de l’unité de l’organisation dont la fonction consiste à défendre les orientations élaborées par l’organe souverain de l’organisation : son congrès international. Le camarade Alberto, à qui ces gens-là font jouer le rôle de gentil de l’histoire, ne fut qu’une pauvre victime des méthodes et de l’idéologie de la FICCI, aujourd’hui cofondatrice du GIGC.
Une attaque policière et pogromiste contre le CCI
Le GIGC se met à défendre Alberto, autrefois militant que le CCI aurait “rejeté, calomnié et dénoncé publiquement”. Regardons de près quelques exemples concrets : en 2002 le CCI a organisé une Conférence internationale extraordinaire5 pour analyser sa crise interne et prendre position sur l’affaire de la FICCI. Au Mexique, il y avait un groupe de militants de RM qui étaient très liés à ce qui, plus tard, deviendrait cette FICCI, dont Alberto. En lien avec l’organe central international, RM décida d’envoyer à cette Conférence extraordinaire 5 camarades, dont deux d’entre eux proches de ce qui plus tard serait la FICCI pour qu’ils défendent devant la conférence leurs positions politiques. Le CCI paya les billets d’avion, mais, à leur arrivée en Europe, ces deux derniers, Alberto et S. (qui est mentionné dans le texte du GIGC), au lieu d’aller à la Conférence internationale extraordinaire, sont partis avec ceux qui allaient constituer plus tard la dite FICCI pour une réunion privée de cette bande.
C'est-à-dire que ces deux membres de RM qui faisaient partie d’une délégation élue par toute la section, ont décidé, avec le reste des membres qui allaient constituer la FICCI, de refuser de défendre leur position devant la Conférence, préférant se réunir entre eux pour suivre leurs propres objectifs de secte.
Voilà une attitude lâche et une attaque contre le débat, puisqu’une telle Conférence extraordinaire est justement le moment de défendre ce que l’on pense, quel que soit le degré de critique ou de désaccord qu’on puisse avoir. Voilà aussi un acte de déloyauté et de fraude : c’est le CCI qui avait payé les billets pour la participation à cette Conférence.
Le CCI exigea la restitution de l’argent des voyages et…ils refusèrent tout simplement ! Il s’agit d’un vol à l'organisation dont les ressources ne proviennent que de celles de ses militants et, par conséquent, de la classe envers qui ils sont redevables ; l’argent destiné à une tâche politique est une décision dont l’organisation comme un tout est responsable. Alberto et son camarade avaient le mandat de la section d’expliquer devant la conférence les positions de ce qui allait devenir la FICCI. Au lieu d’accomplir cette tâche, ils décidèrent de ne pas aller à la Conférence !… Et jusqu’à aujourd’hui, ils n’ont pas rendu l’argent.
Nous avons dénoncé ce lâche évitement du débat et ce vol sournois des ressources de l’organisation. En plus, ces individus liés à ce qui deviendrait plus tard la FICCI, qui d’après son avatar actuel, le GIGC, “ refusèrent de céder à la panique, au chantage à la dissolution de la section”, concrétisèrent leur posture si vaillante en n’assistant plus aux réunions de la section du CCI au Mexique, refusant de s’acquitter des leurs cotisations et en faisant carrément “bande à part”. Mais ils n’en sont pas restés là ! Ils ont volé à l’organisation des archives et les adresses des contacts auxquels ils ont envoyé pendant des années leurs ignobles calomnies contre le CCI. Pour résumer en quelques mots : la CCI n’avait pas encore de résolution sur ce qui deviendrait la FICCI, et déjà Alberto et ses compères avaient cessé de payer leurs cotisations, ils faisaient déjà des réunions d’où le reste de la section était exclue… La trajectoire du camarade Alberto restera marquée par sa contribution à la construction du CCI au Mexique, mais aussi par ses agissements aux côtés des mouchards de la FICCI.
Rappelons ici ce que nous avions dit en 2003 sur les méthodes policières de la dite FICCI : ‘‘Sur le site Internet de la FICCI, viennent d'être publiés deux textes qui en disent long sur les agissements destructeurs de cette prétendue "fraction". Le premier texte est la lettre que la section du CCI au Mexique a adressée le 15 novembre aux quatre membres de la prétendue "fraction" vivant dans ce pays. La publication du contenu de cette lettre ne nous pose évidemment aucun problème. Par contre, ce qui nous pose problème (et devrait poser problème à l'ensemble des groupes du courant de la Gauche communiste), c'est le fait que la FICCI ait rendu publique à l'avance la date à laquelle devait se tenir une réunion interne du CCI (la Conférence territoriale de notre section au Mexique). Dans cette lettre, la section du CCI au Mexique a en effet donné aux membres de la "fraction" la date de cette Conférence afin de leur permettre de se défendre et de faire appel devant celle-ci (ce qu'ils ont refusé de faire).
En publiant l'intégralité de cette lettre sur son site Internet, la camarilla des amis de Jonas a ainsi délibérément mis à la disposition de toutes les polices du monde la date à laquelle devait se tenir notre Conférence au Mexique en présence de militants venus d'autres pays (puisque notre presse a toujours signalé que des délégations internationales participaient à ce type de conférences). Cela signifie que les organes de police concernés pouvaient renforcer et cibler leurs contrôles et leur surveillance dans les aéroports et aux frontières. Cet acte répugnant de la FICCI consistant à faciliter le travail des forces de répression de l'État bourgeois contre les militants révolutionnaires est d'autant plus ignoble que les membres de la FICCI savaient pertinemment que certains de nos camarades ont déjà, dans le passé, été directement victimes de la répression et que certains ont été contraints de fuir leur pays d'origine’’6
Ce que nous ressentons clairement, c’est un fort dégoût produit par l’utilisation de la mémoire d’un ex-camarade pour faire monter encore des vagues et des vagues de dénigrements et de haine contre le CCI, poursuivant ainsi leur travail policier. Est-ce que le prolétariat et ses minorités ont quelque chose à gagner avec ces mensonges et ces calomnies contre le CCI ? Victor Serge, dans un livre bien connu et qui est une référence dans le mouvement ouvrier, Ce que tout révolutionnaire doit savoir de la répression, souligne fortement comment la propagation de la méfiance est une arme privilégiée de l’État bourgeois pour détruire les organisations révolutionnaires : “la confiance dans le parti est le ciment de toute force révolutionnaire (…) ; les ennemis de l'action, les lâches, les bien installés, les opportunistes ramassent volontiers leurs armes dans les égouts ! Le soupçon et la calomnie leur servent à discréditer les révolutionnaires.”7
Le GIGC a consacré deux articles en quatre mois de cette année pour attaquer le CCI et ses militants. C’est un peu comme une “réactualisation” pour que tous nos nouveaux contacts aient des doutes sur les qualités morales du CCI… N’importe quel appareil policier de la bourgeoisie serait fier de ces élèves qui, payés ou pas, réalisent un tel sale travail et qui doivent être combattus pour ce qu’ils sont : des ennemis de classe.
L’histoire du mouvement ouvrier a démontré que ce qui, au début n’est qu’un amas de calomnies, de mensonges et de falsifications, suit la logique grandissante du pogrome qui peut aller jusqu’à l’assassinat. Quand Rosa Luxemburg et les Spartakistes en Allemagne en 1918 furent calomniés, discrédités et injuriés, cela ne fut que la préparation de leur mise à mort lors de la semaine sanglante à Berlin en janvier 1919. Nous devons nous rappeler en particulier de l’odieuse campagne contre Rosa Luxemburg, dont l’assassinat qui a suivi ne fut que le point culminant de cette campagne. Les calomnies préparent la répression. Ces gens-là voudraient voir le CCI rejeté, exclu et isolé de la classe comme par ses minorités révolutionnaires, de sorte que l’étape suivante serait une conclusion logique mais tragique pour tout le mouvement ouvrier et l’avenir de la révolution mondiale.
Revolución Mundial, section du CCI au Mexique, 17 janvier 2015
1Voir notre « Communiqué à nos lecteurs : Le CCI attaqué par une nouvelle officine de l’État bourgeois », de mai 2014.
2 GPI: Grupo Proletario Internacionalista, constitué au milieu des années 1980, il est entré en contact avec le CCI et à la suite d’un processus de discussion en 1989, il a été à la base de la section du CCI au Mexique, Revolución Mundial.
3 Voir note nº 1
4On peut lire : ‘‘Problèmes actuels du mouvement ouvrier : la conception du chef génial’’- Extraits d'Internationalisme n°25 (août-1947) -, https://fr.internationalism.org/rint33/Internationalisme_chef_genial.htm
5Voir : “Conférence extraordinaire du CCI : le combat pour la défense des principes organisationnels”, https://fr.internationalism.org/french/rint/110_conference.html
6‘‘Défense de l'organisation : les méthodes policières de la ‘FICCI’’’, 2003, https://fr.internationalism.org/book/export/html/2192
7Cité dans l’article « Communiqué à nos lecteurs: Le CCI attaqué par une nouvelle officine de l’État bourgeois », note 3.