Soumis par CCI le
Parmi les armes qu'elle déploie à l'heure actuelle contre le développement des combats et de la conscience de la classe ouvrière, la bourgeoisie de certains pays, notamment en France, utilise le thème du "négationnisme", c'est-à-dire de la remise en cause par un certain nombre de publicistes de la réalité des chambres à gaz dans les camps de concentration nazis.
La thèse de la non-existence des chambres à gaz, et donc de la volonté d'extermination par le régime nazi de certaines populations européennes, notamment des populations juives, a été particulièrement diffusée par le groupe de la "Vieille Taupe" qui se réclamait de "l'ultragauche" (qu'il ne faut pas confondre avec la Gauche communiste à laquelle ce courant avait fait un certain nombre d'emprunts). Pour la "Vieille Taupe" et d'autres groupes de la même mouvance, l'existence des chambres à gaz était un pur mensonge des bourgeoisies alliées destiné à renforcer leurs campagnes antifascistes au lendemain de la seconde guerre mondiale. Ces groupes se donnaient comme mission, en dénonçant ce qu'ils considéraient comme un mensonge, de démasquer le rôle anti-ouvrier de l'idéologie antifasciste. Mais entraînés par leur passion "négationniste" (ou par d'autres forces ?) certains éléments, parmi eux, en sont venus à collaborer avec des parties de l'extrême droite antisémite. Celles-ci également considéraient que les chambres à gaz étaient une invention, mais une invention du "lobby juif international". C'était évidemment pain béni pour les secteurs "démocratiques" et "antifasciste" de la bourgeoisie qui ont donné une publicité considérable aux thèses "négationnistes" afin de renforcer leurs propres campagnes en stigmatisant cette tentative de "réhabilitation du régime nazi". Mais ces secteurs ne se sont pas arrêtés là. Les références faites par les "négationnistes de gauche" aux positions de la Gauche communiste dénonçant l'idéologie antifasciste, et particulièrement au texte tout à fait valable publié au début des années 1960 par le "Parti Communiste International", Auschwitz ou le Grand Alibi, ont servi récemment de prétexte aux souteneurs de la "démocratie bourgeoise" (y compris certains trotskistes) pour déclencher une campagne de dénonciation du courant de la Gauche communiste : "Ultra-Gauche et Ultra-Droite, même combat !", "Comme toujours, les extrêmes se rejoignent".
Pour sa part, le CCI, comme tous les véritables groupes de la Gauche communiste, a toujours refusé de marcher dans les élucubrations "négationnistes". Vouloir amoindrir la barbarie du régime nazi, même au nom de la dénonciation de la mystification antifasciste, revient en fin de compte à amoindrir la barbarie du système capitaliste décadent, dont ce régime n'est qu'une des expressions. Cela nous permet de dénoncer d'autant plus fermement les campagnes actuelles visant à discréditer aux yeux de la classe ouvrière la Gauche communiste, le seul courant politique qui défend réellement ses intérêts et sa perspective révolutionnaire. Cela nous permet de mener avec la plus grande énergie le combat contre les mystifications antifascistes qui prennent appui sur la barbarie nazie pour mieux enchaîner les prolétaires au système qui l'a enfantée et qui n'en finira jamais d'engendrer la barbarie : le capitalisme.
Encore une fois, nous voulons réaffirmer avec force que la Gauche communiste n’a aucune espèce de parenté, même lointaine, avec la mouvance "négationniste" rassemblant l’extrême-droite traditionnelle et "l’ultra-gauche", concept étranger à la Gauche communiste. Aussi, la dénonciation de l’antifascisme comme instrument de l’embrigadement du prolétariat dans le pire carnage inter-impérialiste de l’histoire et comme moyen de dissimuler quel est le vrai responsable de toutes ces horreurs, à savoir le capitalisme comme un tout, n’a jamais signifié la moindre complaisance dans la dénonciation du camp fasciste dont les premières victimes furent les militants prolétariens. L’essence de l’internationalisme prolétarien, dont la Gauche communiste s’est toujours faite le défenseur intransigeant –dans la droite ligne de la vraie tradition marxiste et donc à l’encontre de tous ceux qui l’ont bafouée et trahie, trotskistes en tête– a toujours consisté à dénoncer tous les camps en présence et à démontrer qu’ils sont tous également responsables des horreurs et des souffrances indicibles que toutes les guerres inter-impérialistes infligent à l’humanité.