La gauche communiste d'Italie (GCI) - Bilan

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Le travail de Bilan se situe en continuité directe avec celui réalisé avant lui par la Gauche en Italie dans les années vingt et dont l'essentiel de ses membres sont issus. C'est donc d'un solide cadre programmatique que la GCI hérite pour développer ses analyses et orientations politiques. Elle saura l'enrichir au feu des situations et à force d'efforts d'approfondissement politique en son sein[1]. C'est ce qui lui permettra de "maintenir le cap" dans un contexte où les minorités révolutionnaires sont de plus en plus à contre-courant et où les bataillons décisifs de la classe ouvrière, après la défaite de la vague révolutionnaire, se trouvent embrigadés dans la défense du capital national.
 

Le cours défavorable à la révolution et le combat contre le front unique

Au début des années trente, Bilan perçoit le changement intervenu dans le rapport de force entre les classes et se montre capable de comprendre que la perspective, à court et moyen terme, n'est plus la prise du pouvoir par la classe ouvrière mais la guerre impérialiste. Cette démarche lui permet de ne pas reproduire les erreurs opportunistes de l'Internationale Communiste préconisant notamment une politique de Front unique avec les partis sociaux-démocrates afin de retrouver une influence sur les masses qui tendaient à se détourner du drapeau de la révolution. C'est ainsi que Bilan poursuivra le combat de Bordiga contre cette politique catastrophique que soutient le trotskisme et ceux qui le suivent. En effet, pour la vision trotskiste, tout au long des années 30, il demeure des potentialités révolutionnaires importantes qu'une direction révolutionnaire appropriée doit pouvoir faire fructifier. A cette époque, Bilan est seul à mener le combat de façon systématique et militante contre une telle orientation : "Ce qui changeait, après les premières défaites, c’était seulement les objectifs immédiats pour cette lutte : en 1917-20, c’était la revendication de la lutte immédiate pour le pouvoir. En 1921, cette revendication devait se concrétiser autour des revendications immédiates tout en mettant très nettement en évidence l’inévitabilité de leur évolution vers la lutte pour la prise du pouvoir.

On sait que l’Internationale Communiste, en 1921-22, s’est posée tout autrement ce problème central : elle s’est assigné pour but celui de garder, à tout prix, les masses autour des partis communistes et, ne pouvant y arriver sur la base des mêmes méthodes politiques, des mêmes positions qu’en 1918-20, car la situation avait changé, s’est vue obligée de modifier substantiellement les positions et les méthodes, entraînant ainsi de nouvelles défaites. Le problème du front unique, dans les différentes formulations qui virent le jour à cette époque et qui altérèrent même le problème de la prise du pouvoir (Saxe, Thuringe) fut donc un produit des circonstances historiques profondément défavorables, un élément qui, mal résolu, troubla profondément la substance de la politique révolutionnaire sur laquelle s’était bâtie l’I.C.

On pose généralement le problème du front unique ainsi : dans la conjoncture défavorable, le programme affiché par les socialistes acquiert une portée révolutionnaire. Le socialiste le proclame dans le but unique de tromper les masses et dans la perspective de ne jamais réaliser de mouvements autour de son programme. Le devoir des communistes consiste à attirer les social-démocrates dans un guet-apens, c’est-à-dire d’établir un accord sur la base des formulations revendiquées par les réformistes, car de leur démasquement ne peut résulter que le déplacement des masses vers le communisme." (Bilan n°6, avril 1943 ; Les problèmes de Front unique).

Même si les circonstances défavorables interdisent provisoirement que la lutte pour le pouvoir soit à l'ordre du jour, ce n'est pas une raison pour brader les principes et composer avec l'ennemi : "Il faut d’abord indiquer que la contingence défavorable signifie que, provisoirement, le problème du pouvoir ne se pose pas comme un objectif réel pour la lutte des ouvriers. Cette contingence n’infirme néanmoins en rien les positions précédemment proclamées par le parti communiste, que le problème du pouvoir ne peut se résoudre que par la voie de l’insurrection, que la seule position du prolétariat envers l’Etat est celle de sa destruction, et qu’enfin pour réaliser ces revendications, il n’y a que le parti communiste, lequel trouvera contre lui et contre les masses, le bloc uni du capitalisme depuis ses formations d’extrême droite jusqu’à celles de l’extrême gauche (austro-marxistes)". (Bilan n°6 ; Les problèmes de Front unique)

La lutte pour la révolution n'étant alors plus à l'ordre du jour, ni à court ni à moyen terme, cela ne signifie pas que la classe ne doit pas lutter. Mais l'échelle de sa lutte se restreint nécessairement à la défense contre les attaques économiques du capital. Tout raccourci artificiel vers la lutte révolutionnaire (le programme minimum des trotskistes) conduit nécessairement à l'opportunisme et à faire le jeu de l'ennemi de classe. C'est cette voie qu'emprunteront les trotskistes à travers leur politique "d'entrisme" dans la social-démocratie et, durant la guerre d'Espagne, leur soutien "critique" au POUM qui participait au gouvernement bourgeois de la Généralité de Catalogne.

La dénonciation des partis socialistes, fers de lance des offensives anti-ouvrières de la bourgeoisie

Le trotskisme, à l'instar des partis staliniens, estompe aux yeux de la classe ouvrière, non seulement la nature anti-prolétarienne des partis socialistes, mais surtout le rôle spécifique qu'ils jouent contre la classe ouvrière au service de l'Etat capitaliste. Tirant systématiquement toutes les leçons de l'épreuve de la période ouverte avec la Première Guerre mondiale, Bilan développe une dénonciation systématique et approfondie de la trahison de ces partis et de leur intégration au sein de l'Etat capitaliste, en mettant en évidence les éléments suivants :

  • Ils ont constitué le dispositif avancé de la défaite de la classe ouvrière et ont servi de marchepied au fascisme. Si par la suite ils ont été persécutés par ce dernier, cela n'absout en rien leurs forfaitures contre la classe ouvrière pas plus que cela ne modifie leur nature anti-ouvrière : "Le capitalisme fait-il recours à une organisation fasciste de la société, s’achemine-t-il vers une telle évolution ? De cela il ne résulte pas que le programme démocratique des socialistes s’étant déjà révélé un bastion formidable de la contre-révolution, change en quoi que ce soit : les événements d’Italie, d’Allemagne et d’Autriche le prouvent d’une façon éclatante. Et ce même programme, qui a sauvé le capitalisme lors des assauts révolutionnaires du prolétariat, gardera encore une fois sa fonction réactionnaire dans la nouvelle phase qui s’ouvre devant le capitalisme. La bourgeoisie faisant appel au fascisme, aura besoin du parti socialiste pour arriver au gouvernement de Hitler, de Mussolini et de Dolfus, pour faciliter l’attaque contre le prolétariat. Et les socialistes italiens, allemands et autrichiens seront, encore une fois, à leur place pour accomplir une fonction qui est indispensable à la bourgeoisie. Qu’ils soient bannis et persécutés par après, cela ne change pas d’un millimètre leur rôle ; depuis toujours, les marxistes ont su que le régime capitaliste est le régime des contradictions, que ce régime, basé sur le profit, ne peut comporter que la lutte à mort entre les capitalistes individuels, les trusts, les Etats, que l’organisation politique du capitalisme comporte une lutte entre les différentes formations de parti, mais il n’est jamais venu à l’idée des marxistes de considérer que les capitalistes, écrasés par leurs adversaires, les partis battus ou mitraillés par les nouveaux maîtres, puissent fournir un appoint à la lutte révolutionnaire du prolétariat." (Bilan n°6 ; Les problèmes de Front unique).
  • Ils s'adaptent aux situations en donnant l'illusion d'embrasser la cause du prolétariat pour mieux le tromper : "Aussi bien que les classes, les partis également ne relèvent pas des programmes qu’ils proclament, mais de la place qu’ils occupent au sein de la société. Le parti socialiste est partie intégrante du régime capitaliste et il s’acquitte de son rôle, même lorsqu’il change son programme. Les modifications qu’il y apporte n’altèrent pas sa fonction, mais, bien au contraire, représentent une nécessité de changement afin de pouvoir continuer son rôle. S’il devient soviétiste comme en 1920, c’est parce qu’il sait que, seulement ainsi, il pourra continuer l’œuvre de défense du régime bourgeois ; s’il entre dans le gouvernement soviétique de Hongrie, c’est parce qu’encore une fois il peut ainsi se construire un retranchement qui lui permettra de remplir sa fonction historique. Dans la contingence défavorable ou même très défavorable et fasciste, le programme que présente le parti socialiste, loin de pouvoir fournir une planche pour le salut de la révolution, représente une planche supplémentaire pour le salut du capitalisme, pour la victoire du fascisme, pour son maintien au pouvoir (...) Les socialistes affirment vouloir défendre telle ou telle conquête ouvrière, nous sommes persuadés par avance qu’ils ne veulent pas, en réalité, atteindre cet objectif, mais qu’ils affirment cette disposition uniquement pour tromper les ouvriers." (Bilan n°6 ; Les problèmes de Front unique)

Tirer les leçons de défaites

Les conditions historiques, à ce moment là, sont complexes car elles résultent de différents facteurs, l'entrée en décadence du capitalisme, la vague révolutionnaire mondiale et son échec ainsi que l'ouverture d'un cours vers la guerre. En vue de celle-ci, la bourgeoisie développe une offensive politique contre le prolétariat prise en charge par l'Etat. L'Etat démocratique alterne mystification et répression, alors que l'Etat fasciste et l'Etat stalinien font essentiellement régner la terreur. Aucun effort ne doit être ménagé pour assimiler ces nouvelles conditions car en dépendent la validité de l'intervention dans la classe et les enseignements à transmettre aux générations futures de révolutionnaires. Tournant le dos à l'immédiatisme et à l'apolitisme ambiants qui dissolvent toute réflexion politique et constituent le creuset au développement de théories et orientations politiques opposées aux intérêts de classe du prolétariat, la Gauche italienne comprend qu'il est nécessaire de s'investir dans un travail théorique d'analyse des conditions historiques présentes : " (...)Il est élémentaire - ou plutôt il l’était auparavant - d’affirmer qu’avant d’entamer une bataille de classe, il est nécessaire d’établir les objectifs que l’on s’assigne, les moyens à employer, les forces de classe qui peuvent intervenir favorablement. Il n’y a rien de "théorique" dans ces considérations, et par-là nous entendons qu’elles ne s’exposent pas à la critique facile de tous ces éléments blasés de "théories", dont la règle consiste, au-delà de toute clarté théorique, à tripatouiller dans des mouvements avec n’importe qui, sur la base de n’importe quel programme, pourvu que subsiste "l’action". Nous sommes évidemment de ceux qui pensent que l’action ne découle pas des "coups de gueule" ou de bonnes volontés individuelles, mais des situations elles-mêmes. En outre, pour l’action, le travail théorique est indispensable afin de préserver la classe ouvrière de nouvelles défaites. Et on doit bien saisir la signification du mépris affecté par tant de militants pour le travail théorique, car il s’agit toujours, en réalité, d’introduire, en catimini, à la place des positions prolétariennes, les conceptions principielles de l’ennemi : de la social-démocratie au sein des milieux révolutionnaires, tout en proclamant l’action à tout prix pour une "course de vitesse" avec le fascisme". (Bilan n°7, L'antifascisme, formule de confusion)." Cette démarche préconisée par Bilan est à l'opposé de celle de l'antifascisme pour qui "les considérations politiques n'entrent pas en jeu. Ce dernier se donne pour but de regrouper tous ceux qui sont menacés par l'attaque du fascisme en constituant un "syndicat des menacés"" (Bilan n°7, L'antifascisme, formule de confusion).

Le fascisme, une expression du capitalisme d'Etat rendue possible par la défaite de la classe ouvrière

Pour Bilan, comme pour le PC d'Italie avant l'élimination de Bordiga de la direction du parti, il ne peut être question de voir dans le fascisme autre chose que le capitalisme, sous une forme adaptée aux nécessités économiques et politiques d'une situation requérant une intervention énergique de l'Etat pour assurer la cohésion de la société : "L’expérience démontre, et cela anéantit la possibilité de distinction entre fascisme et capitalisme, que la conversion du capitalisme en fascisme ne dépend pas de la volonté de certains groupes de la classe bourgeoise, mais répond à des nécessités qui se rattachent à toute une période historique et aux particularités propres à la situation d’Etats se trouvant dans une situation de moindre résistance aux phénomènes de la crise et de l’agonie du régime bourgeois. La social-démocratie, qui agit dans le même sillon que les forces libérales et démocratiques, appelle également le prolétariat à poser comme revendication centrale le recours à l’Etat pour obliger les formations fascistes à respecter la légalité pour les désarmer ou même pour les dissoudre. Ces trois courants politiques agissent sur une ligne parfaitement solidaire : leur source se retrouve dans la nécessité pour le capitalisme d’aboutir au triomphe du fascisme, là où l’Etat capitaliste a pour but d’élever le fascisme jusqu’à en faire la forme nouvelle d’organisation de la société capitaliste" (Bilan n°7, L'antifascisme, formule de confusion).

L'exemple allemand le démontre clairement. Flouée par le traité de Versailles, et manquant de débouchés coloniaux, l'Allemagne est contrainte de se lancer dans une nouvelle lutte impérialiste pour le repartage du monde. Dans ce pays, la défaite physique profonde qu'a subie le prolétariat, rend superflu le maintien du masque démocratique et permet l'instauration de régimes totalitaires.

Ainsi, la maturation des conditions par rapport à la situation analysée par Bordiga au début des années 20, lors de l'arrivée de Mussolini au pouvoir, permet à Bilan de caractériser plus précisément les conditions de l'avènement du fascisme qui "s'est édifié sur la double base des défaites prolétariennes et des nécessités impérieuses d'une économie acculée par une crise économique profonde." (Bilan n°16, mars 1935 ; L'écrasement du prolétariat allemand et l'avènement du fascisme).

La démocratie fait le lit du fascisme et embrigade le prolétariat pour la guerre

Fer de lance de la défense du capitalisme, c'est la social-démocratie qui, en infligeant une série de défaites physiques au prolétariat, a rendu possible une telle forme de domination qui correspond pleinement aux nécessités du capital national : "Ce qui appelait surtout la domination du fascisme c'était la menace qu'avait représenté dans l'après-guerre - et que représentait - le prolétariat, menace dont le capitalisme put se sauver grâce à la social-démocratie mais qui demandait une structure politique correspondante à la concentration disciplinaire effectuée sur le terrain économique (…)Faire appel au fascisme après 1919, le capitalisme allemand se décomposant lamentablement ne le pouvait pas, d'autant plus que le prolétariat était là, menaçant. C'est pourquoi le putsch de Kapp est combattu par les fractions du capitalisme comme d'ailleurs par les Alliés qui comprennent l'aide inappréciable des social-traîtres." (Bilan N° 10, août 34, Les événements du 30 juin en Allemagne).

Dans la même logique Bilan souligne la complémentarité et la différence entre le deux formes de domination du capital, démocratie et fascisme, quant à la nature du contrôle qu'elles permettent sur la classe ouvrière, dans tous les cas pour obtenir sa soumission totale aux intérêts du capital national :

  • "Entre la démocratie, le plus beau fleuron : Weimar, et le fascisme, aucune opposition ne se manifestera : l'une permettra l'écrasement de la menace révolutionnaire, dispersera le prolétariat, brouillera sa conscience ; l'autre, au terme de cette évolution, sera le talon de fer capitaliste consacrant ce travail, réalisant rigidement l'unité de la société capitaliste sur la base de l'étouffement de toute menace prolétarienne." (Bilan n°10, août 34, Les événements du 30 juin en Allemagne).
  • "... la domination démocratique est de beaucoup celle qui s'adapte le mieux au maintien de ses privilèges (de la bourgeoisie) car mieux que le fascisme elle pénètre le cerveau de l'ouvrier, le pourrit intérieurement, alors que le fascisme écrase par la violence une maturation de classe que le capitalisme ne parvient pas à faire disparaître" (Bilan n°22, août 35, Les problèmes de la situation en France).
  • "Sous le signe du Front populaire, la "démocratie" est parvenue au même résultat que le "fascisme" : l'écrasement du prolétariat français et sa disparition de la scène historique : le prolétariat n'existe plus, momentanément, en tant que classe, en conséquence de profondes défaites mondiales" (Bilan n°29, mars-avril 1936 ; L'écrasement du prolétariat français et ses enseignements internationaux).

Le fascisme parachève la défaite du prolétariat

Comme Bordiga l'avait clairement mis en évidence, la raison d'être du fascisme se situe par rapport à l'ensemble de la société, en lui conférant une forme d'organisation appropriée à la préparation accélérée à la guerre. En ce sens, vis-à-vis du prolétariat, cela se traduit par le "besoin d'un appareil de domination qui ne réprime pas seulement les mouvements de résistance ou de révolte des opprimés, mais d'un appareil qui parvienne à mobiliser les ouvriers pour les entraîner à la guerre" (Bilan N° 10, août 34, Les événements du 30 juin en Allemagne). Face à un prolétariat qui avait démontré autant d'aptitude à la révolution, la bourgeoisie devait effectivement se donner le maximum de moyens pour qu'il ne s'éveille pas à la conscience et ne se relève pas durant la guerre impérialiste, malgré l'état de défaite physique et idéologique dans lequel il se trouvait déjà : "La violence n'eut sa raison d'être qu'après l'avènement des fascistes, non en réponse à une attaque prolétarienne, mais pour la prévenir à jamais" (Bilan n° 16, mars 1935, L'écrasement du prolétariat allemand et l'avènement du fascisme). C'est au fascisme qu'il échut d'assumer cette tâche de parachever la défaite du prolétariat, puisque se trouvant à la tête de l'Etat.


[1] Ainsi que nous l'avons dit en introduction de cette brochure, Bilan se donne comme objectif de tirer les leçons de la première vague révolutionnaire et de son échec, comme condition de la victoire du prochain surgissement prolétarien. Néanmoins, ce n'est pas d'emblée et spontanément que la clarté s'imposa sur les questions essentielles de la période, mais à force de travail de réflexion collective et de confrontation de ces analyses à la réalité. Ainsi, dans ses formulations, Bilan parle encore de l’URSS comme d’un "Etat ouvrier" et des Partis Communistes comme des partis "centristes". Il faudra en effet attendre la seconde guerre mondiale pour que la Gauche italienne assume entièrement l’analyse de la nature capitaliste de l’URSS et des partis staliniens. Cependant, cela n’empêcha pas ces révolutionnaires, dès les années 1930, de dénoncer vigoureusement et sans hésitation les staliniens comme des forces "travaillant à la consolidation du monde capitaliste dans son ensemble", "un élément de la victoire fasciste". Ce retard de Bilan par rapport à la situation s'explique par le fait que lui aussi était encore imprégné de confusions liées à l’énorme attachement des révolutionnaires à cette expérience unique.
Néanmoins, pour Bilan, c'est la Russie qui, plus que l'action du capital dans les autres parties du monde, a joué le rôle décisif dans le triomphe de la contre-révolution : "le rôle de la Russie aura plus fait pour tuer l'idée de révolution prolétarienne, de l'Etat prolétarien, qu'une répression féroce du capitalisme". (Bilan N°17, avril 1935, De la commune de Paris à la Commune russe).

Conscience et organisation: