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Nous présentons ici un tract rédigé par un collectif de travailleurs d’Alicante dénonçant la convention collective qui a été un piège signé par la Sainte Trinité des syndicats, du patronat et du gouvernement autonome.
Ces camarades dénoncent fermement la division semée par ladite convention. La bourgeoisie fait tout pour nous diviser et pour que nous nous affrontions les uns aux autres. La société actuelle pousse à l’atomisation et à la fragmentation. Elle génère la destruction des liens sociaux. Et l’action des syndicats, du gouvernement et du patronat ne fait qu’en rajouter dans cette division.
Et s’il est si difficile de lutter et se mobiliser c’est parce que le capital et ses rapports sociaux agissent quotidiennement pour qu’il y ait de plus en plus d’entraves vers l’unité, vers la solidarité, pour arriver à prendre des décisions ensemble.
Voilà pourquoi les initiatives du genre de celle de ces camarades, qui peuvent paraître modestes et minimes, sont, en réalité, un effort conscient supplémentaire qui, ajouté à bien d’autres, finiront par briser les chaînes de l’atomisation, de la division et de la concurrence.
La dénonciation que ces camarades font des syndicats nous paraît tout aussi claire. Les syndicats se présentent comme les professionnels de la négociation et de l’organisation de la lutte. Au nom de ces prétendus attributs, ils nous demandent de nous en remettre à eux ; et que finit-il par arriver ? À chaque fois, ils se placent du côté du patronat, du gouvernement, du côté des puissants. Ils ont beau se draper d’un habit “radical”, se jeter dans la rue et organiser des simulacres de lutte : leur seul objectif est de faire en sorte qu’on se défoule un peu et qu’on rentre tranquille s’enfermer chacun chez soi avec l’illusion que “nous avons fait quelque chose”.
Nous devons briser cette deuxième chaîne faite par les syndicats : pour cela, il ne faut pas en rester à la simple dénonciation, nous devons impulser des assemblées générales ouvertes à tous les travailleurs, dans lesquelles nous discutons et décidons ensemble des actions à mener, assemblées contrôlées collectivement.
Il faut que dans ces assemblées participent aussi “des travailleurs qui avec leur meilleure foi militent dans les syndicats, des travailleurs qui peuvent même être des délégués syndicaux”, comme le disent si justement nos camarades. L’expérience concrète de la lutte ouvrière et des assemblées ouvrières nous montre deux choses :
1) Les syndicats nous vendent, nous donnent des coups de poignard dans le dos, ils sont toujours au service du patronat.
2) Il y a des camarades très honnêtes qui sont prisonniers de l’activité des syndicats et, tout en pestant contre eux, gardent toujours leur carte syndicale.
Nous pensons qu’il existe une organisation où nous pouvons travailler tous ensemble EN TANT QUE TRAVAILLEURS, sans divisions entre nous dues à une carte ou une couleur syndicale : c’est l’assemblée générale liée à la lutte, ouverte aux travailleurs des autres secteurs, d’où qu’ils viennent. L’assemblée générale née de et dans la lutte, en lien avec elle, voilà le cadre de notre unité.
C’est pour tout cela que l’initiative de nos camarades doit s’étendre, doit être prise en main par d’autres travailleurs. Nous encourageons à répondre à leurs appels et à prendre des initiatives similaires.
CCI (20 février 2009)
Une nouvelle attaque contre les exploités
Nous, travailleurs des centres et des services pour les handicapés dépendants de la “Convention collective du travail régionale des centres et des services de soin aux personnes handicapées de la région de Valence”, avons été bernés et manipulés par le patronat, le service régional et les syndicats.
Ces trois “agents sociaux” ont signé cette année un accord avec une nouvelle échelle de salaires : une pour les travailleurs des centres (services généraux) accordant des augmentations et une autre pour d’autres services spécifiques sans augmentation salariale.
Ceci veut dire, en pratique, que des camarades qui travaillent dans la même entreprise, avec la même convention et le même poste de travail, peuvent avoir des salaires très différents.
Dans ce sens, les agissements des syndicats sont très éclairants. Rares sont d’entre nous qui voyons les délégués syndicaux “en décharge horaire” se présenter sur les lieux de travail pour savoir quels sont nos problèmes réels et quotidiens. Ils n’y viennent que lors des élections syndicales, à la pêche aux voix, et lorsqu’il faut nous “convaincre” de quelque chose.
On signe des augmentations de salaire qui divisent les travailleurs dans notre convention collective et, en même temps, le même syndicat signe 20 plans sociaux, autrement dit le licenciement de beaucoup de travailleurs.
On est tous touchés par de tels agissements, parce qu’un jour l’entreprise où nous travaillons peut être “touchée” ou parce que des gens de notre famille ou des amis y travaillent.
Pour faire face à cette situation, il faut réaliser des actions qui favorisent l’unité des travailleurs pour nous défendre. Notre appel ne s’adresse pas seulement à notre secteur, parce que nous sommes nombreux à être les victimes des syndicats. Il s’adresse à toute la classe ouvrière.
Mais il s’adresse aussi à tous ces travailleurs qui, avec toute leur bonne foi, militent au sein des syndicats ; des travailleurs qui sont peut-être même des délégués syndicaux. Nous savons qu’il y a beaucoup de camarades honnêtes qui pensent faire de leur mieux ou la seule chose possible, qui militent dans ces organisations et qui veulent vraiment défendre les intérêts de la classe ouvrière. Avec ces camarades, nous serons toujours ouverts autant à la discussion qu’aux actions communes.
Nous vous proposons :
1. Une lettre de dénonciation de la signature de la convention de travail avec les handicapés, qui fait la part belle aux syndicats. Nous vous demandons de faire la plus grande diffusion de cette lettre.
2. Des e-mails de protestation contre les syndicats, le patronat et le service régional de notre secteur. Nous vous demandons aussi d’en faire la plus grande publicité.
3. Une assemblée des travailleurs de notre secteur où l’on s’informera de la situation et des actions entreprises et où l’on pourra engager d’autres actions. Nous considérons que cette assemblée doit être ouverte à n’importe quel camarade intéressé. Elle aura lieu le 26 mars à 19 heures à Alicante. Le lieu est à déterminer en fonction de la quantité de personnes qui voudront y assister. Cela sera communiqué au moins une semaine à l’avance. Il faudrait confirmer sa présence à l’e-mail de la Plate-forme.
4. Une assemblée ouverte de travailleurs début mai à Alicante. Nous attendrons jusqu’à la mi-avril pour recueillir des propositions en vue d’établir la date la plus appropriée pour cette assemblée. La date et le lieu seront communiqués au moins 15 jours à l’avance. Il faudrait confirmer sa présence à l’adresse e-mail de la Plate-forme.
Voici les questions que nous proposons pour cette assemblée :
Nous, travailleurs, sommes dans une situation extrêmement vulnérable, nos conditions de vie et de travail ne font qu’empirer de jour en jour : qui les rend encore pires et pourquoi ? Comment pouvons-nous nous défendre ? Comment pouvons-nous nous unir et nous organiser ? Pourquoi sommes-nous si désunis et comment pouvons-nous régler ce problème ? Quel est le rôle joué par les syndicats ?
Face
aux attaques continuelles
dont
souffrent les
travailleurs,
organisons-nous par nous-mêmes
pour nous
défendre !
Plate-forme
des travailleurs
des services socio-sanitaires d’Alicante
Assemblée ouverte des travailleurs