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La reprise des luttes ouvrières de 2003 s'est poursuivie dans beaucoup de pays en 2007, et la Grande-Bretagne n'y a pas fait exception. La dernière lutte des ouvriers de Royal Mail (les Postes britanniques) a montré à la fois la combativité des ouvriers tout comme la capacité du syndicat des ouvriers de la communication (CWU : Communication Workers Union) de saboter la grève. Lorsque le syndicat a négocié les salaires, il a négligé de préciser qu'il s'agissait d'une baisse effective des salaires. Cependant, les grèves spontanées des postiers de Liverpool et dans le secteur sud de Londres ont montré que les ouvriers n'admettaient pas tous le diktat syndical. Et bien que les ouvriers n'aient pas vu entièrement le rôle joué par le syndicat, l'accord final a été clairement vu au moins comme une trahison.
Le CWU a séparé la question des retraites du reste de l'accord afin de le vendre aux ouvriers des postes. L'idée fut aussi répandue par les syndicats officiels du Nord que c'était à cause des ouvriers du Sud que l'accord était passé, à la fois pour cacher leur responsabilité et tenter de créer la division parmi les postiers.
En réalité, la nouvelle flexibilité est un pas en avant vers 76 000 nouveaux licenciements et des accords locaux qui pousseront la productivité et le plan d'attaque de Royal Mail contre les intérêts de la classe ouvrière.
Mais bien qu'on ne puisse considérer l'accord comme autre chose qu'une défaite pour les ouvriers des postes, il est absolument nécessaire de saluer l'action solidaire et la poussée vers l'extension de la grève par les postiers dans les débuts de la grève. Et, à la fin de la grève, les grèves sauvages dans South London et à Liverpool ont montré la combativité d'ouvriers qui voulaient clairement continuer la lutte.
Le CWU a contré cette combativité en contrôlant les piquets de grève et en imposant que leur activité reste locale, sur place, de sorte que les piquets de grève soient séparés et sans lien les uns avec les autres.
Un trait important de la grève tient dans le fait que le mouvement s'est en partie développé à l'initiative des ouvriers eux-mêmes, c'est-à-dire en dehors du syndicalisme officiel. La perspective de telles grèves sauvages est un signe positif pour le futur. De même que la méfiance envers les syndicats qui se développe lentement. Au début, les ouvriers pensaient que le syndicat les avait trahis. Mais on a vu un certain nombre d'entre eux dire qu'ils annulaient leur affiliation syndicale. Petit à petit, les ouvriers ont été amenés à comprendre que leurs luttes ne peuvent réussir que si elles sont menées par les ouvriers eux-mêmes et non par les syndicats.
Car (2 décembre 2007)