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Pour la bourgeoisie "démocratique" des pays occidentaux, les années 80 se sont terminées dans une sorte d’apothéose. Tous ses médias aux ordres, la presse, la télévision, n’ont pas de mots assez enthousiastes pour chanter le triomphe de la "démocratie" et de la "liberté" dans les pays de l’Est, et surtout pour célébrer "la mort du communisme". Certes, les idéologues appointés de la bourgeoisie sont prêts à reconnaître qu’ici non plus les choses ne sont pas parfaites, mais c’est pour ajouter immédiatement que le capitalisme constitue de toute façon "le seul type de société viable". C’est évidemment la classe ouvrière que visent avant tout ces campagnes. Il faut que les ouvriers se persuadent qu’il est inutile de rêver à une autre société, que leurs combats actuels ne peuvent avoir d’autre objet, d’autre perspective, que de s’aménager, sous la houlette bienveillante des syndicats, une petite place dans un capitalisme éternel. Ce faisant, il faut aussi que la classe ouvrière perde de vue les leçons de l’expérience de ses luttes passées, et particulièrement celle des dix dernières années, qu’elle oublie toutes les avancées auxquelles elle est parvenue au cours de cette période. C’est pour cela qu’au terme de la décennie 80, il revient aux révolutionnaires de rappeler à leur classe ces enseignements.
Quels étaient les enjeux auxquels était confrontée la classe ouvrière au cours de la décennie qui vient de s’achever?
Ces enjeux étaient considérables. La classe ouvrière se devait de faire face à une énorme aggravation de la crise mondiale du capitalisme, une crise qui, depuis maintenant plus de 20 ans, témoigne de la faillite historique de ce système. Elle se devait en particulier d’opposer sa propre réponse de classe à la réponse de la bourgeoisie face à l’effondrement de son économie, l’intensification des attaques anti-ouvrières, l’aiguisement des rivalités et des tensions impérialistes. Et le bilan global que l’on peut établir de la décennie écoulée, c’est que la classe ouvrière a su apporter cette réponse sur son propre terrain.
LES ENJEUX DES ANNEES 80
D’entrée, les années 80 ont mis en évidence la nature des enjeux de la période historique présente. Quelques jours avant le début de cette décennie, l’invasion de l’Afghanistan Car les troupes de l’URSS avait indiqué quelle réponse la bourgeoisie propose à la crise mondiale : la guerre impérialiste généralisée. Immédiatement, en effet, il en avait résulté une aggravation incroyable des tensions entre les grandes puissances, le bloc américain se proposant de répliquer à cette avancée de son adversaire en mettant en œuvre des moyens militaires à la hauteur de sa puissance économique. Mais, très rapidement, ces tensions devaient être mises momentanément en sourdine face au danger que représentait pour la bourgeoisie le développement de la lutte de classe. Les formidables combats ouvriers de Pologne, durant l’été 80, des combats où, spontanément et en quelques jours, la classe ouvrière s’était dotée d’une arme essentielle dans la période historique actuelle : la grève de masse, ont contraint es gouvernements des deux grands blocs à manifester leur solidarité anti-ouvrière par-dessus leurs rivalités impérialistes. C’est de façon concertée que l’Est et l’Ouest ont organisé toute une série de manœuvres visant à empêcher une réelle solidarité de la part des ouvriers des autres pays à l’égard de leurs frères de classe de Pologne. En même temps, sur place, toutes les forces capitalistes du monde, chacune à sa façon (intimidation de la part de l’URSS, soutien à la constitution du syndicat Solidarnosc de la part des pays occidentaux, etc.) apportaient un appui systématique à la bourgeoisie polonaise lui permettant de dévoyer les luttes avant de déchaîner une répression impitoyable, en décembre 81.
Après cette répression, la bourgeoisie avait mis à profit la défaite subie par la classe ouvrière pour provoquer en son sein le désarroi et la démoralisation ainsi qu’un recul de ses combats. Son objectif était de renverser la situation qui avait prévalu depuis la fin des années 60 où, face aux premières atteintes de la crise économique, le prolétariat avait ressurgi sur la scène historique (mai 68 en France, automne "chaud" italien en 69, hiver 70 en Pologne,...) après plusieurs décennies de contre-révolution, barrant de ce fait le chemin à une troisième guerre mondiale. Pour parvenir à ses fins, la bourgeoisie n’avait pas ménagé ses efforts. D’une part, elle avait poursuivi dans les principaux pays du bloc occidental (notamment aux USA en 81 et en Allemagne en 83) la mise en place de sa politique de "gauche dans l’opposition" inaugurée en 79 en Grande-Bretagne et destinée à saper de l’intérieur la combativité ouvrière. D’autre part, elle avait habilement partagé le travail entre ses différences forces politiques pour entraîner les ouvriers sur le terrain pourri du pacifisme : il revenait à la droite de mener une campagne belliciste intensive (Reagan était parti en croisade contre T'Empire du Mal", c’est-à-dire l’URSS) alors que les forces de gauche mobilisaient pour la "défense de la Paix", essayant de détourner les ouvriers du seul terrain où ils pouvaient effectivement s’opposer à la guerre mondiale : le combat de classe contre le capitalisme. Enfin, durant toute cette période, la bourgeoisie s’était lancée dans une course aux armements sans précédent (déploiement des "euromissiles" en Europe occidentale, programme de "guerre des étoiles", etc.) qui ne pouvait qu’aggraver la brutalité des attaques subies par la classe ouvrière au moment même où de développait à l’échelle mondiale la récession la plus profonde depuis 1929. Mais dès l’automne 83, avec les grèves massives du secteur public en Belgique, le prolétariat a fait la preuve que la bourgeoisie avait échoué dans sa tentative de le paralyser. Les luttes qui se sont déroulées à partir de ce moment ont confirmé que le cours historique était toujours aux affrontements de classe et non à la guerre impérialiste. Elles faisaient la preuve qu’après une courte période où les syndicats avaient réussi à redorer leur blason, grâce en particulier à la création puis à l’interdiction du syndicat "indépendant" Solidarnosc en Pologne, ils n’étaient plus en mesure d’enrayer la perte de leur influence dans la classe ouvrière, l’affaiblissement de leur capacité à entraver ses combats. En même temps, ces luttes, du fait notamment qu’elles ont dû se confronter à tout un éventail de manœuvres politiques de la bourgeoisie, allaient constituer une expérience d’une valeur inestimable pour l’ensemble de la classe ouvrière mondiale.
FACE AUX LUTTES MASSIVES ET SPONTANEES, LE DEPLOIEMENT DES ARMES BOURGEOISES
Durant la seconde partie de l’année 83 et au cours de toute l’année 84, la classe ouvrière a développé des combats d’une ampleur et d’une simultanéité inconnues par le passé. En quelques mois, après les grèves de Belgique, ce sont les Pays- Bas, l’Allemagne, la France, la Grande-Bretagne, les Etats- Unis, la Suède, l’Espagne et l’Italie (pour ne citer que les pays les plus significatifs) qui sont tour à tour le théâtre de luttes ouvrières importantes. Dans certains de ces pays, comme la Belgique, les Pays-Bas (où le mouvement de grève est le plus important depuis le début du siècle) et la Grande- Bretagne, il s’agit de luttes extrêmement massives concernant des centaines de milliers d’ouvriers. Dans la plupart d’entre eux, ce sont plusieurs secteurs vitaux qui sont touchés simultanément ou successivement (secteur public et mines en Belgique, secteur public et docks aux Pays-Bas, chantiers navals, imprimerie et métallurgie en Allemagne, automobile, sidérurgie et mines en France, mines, docks et automobile en
Grande-Bretagne, sidérurgie et chantiers navals en Espagne). Enfin, un nombre significatif de ces luttes (surtout celles de 83) surgissent spontanément et obligent les syndicats à courir derrière pour ne pas en perdre le contrôle. Elles illustrent la tendance générale à l’affaiblissement de la capacité d’encadrement de la classe ouvrière par les syndicats, tendance qui se manifeste également par la chute spectaculaire de leurs effectifs (que les "spécialistes” bourgeois présentent évidemment comme une "crise de la classe ouvrière").
La bourgeoisie prend conscience immédiatement du danger. En particulier, elle organise un black-out total sur ces mouvements sociaux : c’est ainsi, par exemple, que les grèves du secteur public, en Belgique, n’ont eu droit aux honneurs de la presse française que plusieurs semaines après leur début parce que... plusieurs dizaines de détenus s’étaient évadés à cause de la grève des gardiens de prison.
Mais la riposte capitaliste ne se limite évidemment pas au black-out. C’est tout un dispositif qui est mis en place par la classe dominante afin de contrer la lutte ouvrière.
D’une part, les campagnes pacifistes redoublent d’intensité en même temps que toutes sortes de scandales sont exhibées afin de créer des diversions (comme si le scandale principal n’était pas la misère intenable, la barbarie sans limites que le capitalisme moribond impose à la classe ouvrière et à l’ensemble de l’Humanité !). Mais c’est maintenant de façon beaucoup plus directe, sur son propre terrain que le prolétariat est attaqué.
Ainsi, face à la combativité ouvrière, la bourgeoisie n’hésite pas à déchaîner la répression, non pas seulement dans la toute jeune "démocratie" espagnole (où les affrontements avec la police sont quotidiens lors de la grève des chantiers navals de 84), mais aussi dans le pays "le plus démocratique du monde”, la Grande-Bretagne, où le mythe du "gentil bobby" est mis à mal par les 3 morts, les centaines de blessés et d’arrestations qui marquent la grève des mineurs de 84-85. Cette répression n’a pas pour seul objectif d’intimider les ouvriers. Elle est adroitement utilisée par toutes les forces bourgeoises, de droite et de gauche, pour créer des abcès de fixation visant à détourner les ouvriers en lutte de leurs revendications initiales et d’épuiser leur combativité dans des escarmouches sans fin. C’est ainsi qu’en Grande-Bretagne, par exemple, le NUM (syndicat des mineurs), en organisant des piquets de grève qui se heurtent régulièrement à la police, enferme les ouvriers des mines dans la prison du corporatisme, tout en se créant une image de "radicalisme" qui lui permet de mieux contrôler la classe ouvrière.
En fait, au cours de cette période, les syndicats constituent une nouvelle fois, partout dans le monde, l’instrument essentiel de la bourgeoisie visant à défaire les luttes ouvrières. Organisation de "journées d’"action" démobilisatrices, convocation de manifestations-enterrements, mise en avant de revendications étrangères au terrain de classe prolétarien, telles que la "défense des syndicats" ou de l’économie nationale ("produisons français", "non au charbon étranger", etc.) : ce sont là quelques-uns des procédés employés par ces zélés défenseurs de l’ordre capitaliste pour saboter le combat ouvrier. Mais là où ils se montrent les plus dangereux, c’est lorsqu’ils reprennent à leur compte les besoins réels de la lutte, tels que la classe ouvrière les ressent de plus en plus clairement, afin de les dénaturer complètement. C’est ainsi que la solidarité de classe avec les ouvriers en lutte prend, avec les syndicats, la forme, non de l’élargissement du combat, mais de l’organisation de quêtes conduisant les ouvriers des autres secteurs à se donner l’illusion qu’ils "font quelque chose" en même temps qu’elles poussent les premiers à s’enfermer durant des semaines et des mois dans un combat isolé et, de ce fait, sans espoir. De même, les appels à T'extension" lancés par les syndicats n’ont pas d’autre objectif que l’isolement des luttes. Comme on a pu le voir lors de la grève des mineurs en Grande-Bretagne (et en de nombreuses autres occasions), les syndicats sont prêts à organiser l’"extension", y compris par des moyens "musclés” (tels que les "piquets volants”), dès lors qu’il s’agit d’une extension dans l’entreprise ou dans le secteur. Ainsi, ils éloignent les ouvriers de la véritable extension qui est une extension géographique, tous secteurs confondus.
Après la poussée impétueuse des luttes ouvrières pu cours des années 83 et 84, l’ensemble des manœuvres bourgeoises, de même qu’une politique capitaliste de dispersion des attaques économiques, visant à disperser les luttes elles-mêmes, avait réussi a provoquer un certain répit du combat ouvrier. En outre, dans plusieurs pays, là où les syndicats s’étaient le plus discrédités par leurs manœuvres de la période précédente (notamment en France où ils payaient le gouvernement d’union de la gauche entre 81 et 84), ces derniers mettaient à profit ce discrédit pour détourner les ouvriers de la lutte avec... des appels répétés à celle-ci. Mais ce répit ne pouvait être que de courte durée car l’aggravation de la crise contraignait la bourgeoisie à porter des attaques de plus en plus frontales alors que la classe ouvrière avait transformé le répit de ses luttes ouvertes en un moment de réflexion sur ses expériences passées. Dès le printemps 86, en Belgique, la classe ouvrière répondait aux plans d’austérité par une série de luttes encore plus massives que celles de 83 et qui paralysaient pratiquement le pays pendant plus d’un mois. Dès lors était posée à la classe ouvrière la perspective générale de ses combats à venir. Non plus une simple extension des luttes, que la bourgeoisie pouvait défaire en isolant les ouvriers dans chacun des secteurs concernés, mais l’unification de celles-ci, unification qui comporte en particulier leur prise en main consciente par les ouvriers, en dehors du contrôle syndical.
LES EXIGENCES DU COMBAT DE CLASSE : PRISE EN MAIN ET UNIFICATION DES LUTTES
Les combats massifs du printemps 86 en Belgique, qui avaient mobilisé près d’un million de travailleurs (plus de 10% de la population totale du pays), s’inscrivaient dans un vaste mouvement de luttes de grande ampleur dans de nombreux pays :
"En moins d’un an, effet, outre des mouvements importants dans une multitude de pays dans le monde entier, allant des USA (sidérurgie, employés municipaux de Philadelphie et Detroit durant l’été 86) à la Yougoslavie (vagues de grèves sans précédent au printemps 87), en passant par le Brésil (plus d’un million et demi d’ouvriers de nombreux secteurs en grève en octobre 86 et nouvelle vague massive en avril-mai 87), l’Afrique du Sud (grèves dans les mines et les chemins de fer), le Mexique (manifestations massives de plusieurs secteurs en appui aux électriciens en grève), la Suède (des dizaines de milliers de grévistes à l’automne 86) et la Grèce (près de 2 millions d’ouvriers en grève en janvier 87), on a pu assister à quatre mouvements majeurs très significatifs affectant le cœur du prolétariat mondial: l’Europe occidentale. Il s’agit:
- des grèves massives en Belgique au printemps 86;
- du très important mouvement des travailleurs des chemins de fer en France en décembre 86;
- de la grève des 140 000 travailleurs de British Telecom en Grande-Bretagne, fin janvier 87;
- de la vague de luttes affectant de nombreux secteurs en Espagne au printemps 87.
L’ensemble de ces mouvements confirme donc que la 3eme vague de luttes ouvrières depuis la reprise historique de la fin des années 60, et qui avait débuté à l’automne 83... en Belgique, a une toute autre durée, ampleur et profondeur que la 2 (78-80), et que le piétinement qu’elle avait connu en 85... ne remettait pas en cause sa dynamique d’ensemble. " (Résolution sur la situation internationale du 7eme congrès du CCI, Revue Internationale n°51)
Ainsi se confirmait, dans la seconde moitié des années 80, toute l’importance historique des combats de classe qui avaient débuté en 83, lesquels, désormais, mettaient à l’ordre du jour l’exigence de l’unification. Depuis, cette exigence, qui représente un pas considérable dans le développement de la lutte ouvrière, n’a pu se réaliser véritablement. Cependant, de nombreuses luttes ont manifesté des avancées vers cette perspective. Il en a été ainsi, par exemple, de la grève à la SNCF où les assemblées générales, qui constituent une des bases essentielles de toute démarche vers l’unification, se sont tenues de façon quotidienne, de même que dans les luttes de l’enseignement en Italie au printemps 87, où les "Cobas" (Comités de base) ont constitué, avant qu’ils ne deviennent le champ clos des manœuvres des gauchistes, un réel effort de la classe dans le sens d’une prise en main de son combat. Sur un autre plan, les luttes en Grande-Bretagne du début 88, dans la santé et dans l’automobile, ont témoigné d’une prise de conscience de la nécessité de la solidarité active, dans le combat, des divers secteurs en lutte. De même, les grèves de la fin 87 en Allemagne, au cœur d’un des centres industriels les plus importants du monde, la Ruhr, avaient exprimé une tendance similaire lorsque des dizaines de milliers d’ouvriers de cette zone étaient entrés en lutte en solidarité avec leurs camarades de Krupp.
Face à cette exigence et à ces tendances, la bourgeoisie n’est évidemment pas restée inactive. Au fur et à mesure que se radicalisait la lutte ouvrière, elle déployait de nouvelles facettes de sa politique visant à contrer les combats et la prise de conscience du prolétariat. A côté des syndicats classiques, dont le discrédit aux yeux des ouvriers ne cessait de croître, elle a mis en place de façon de plus en plus fréquente la carte du "syndicalisme de base" ou "de combat" qui, grâce à ses "critiques" des centrales officielles, a pour fonction de ramener dans le giron du syndicalisme les ouvriers qui sont dégoûtés par la politique de ces centrales. Et lorsque le syndicalisme de base (promu en général par les groupes gauchistes) ne suffisait plus, ce sont les "coordinations" (contrôlées par les mêmes gauchistes) qui ont pris la relève (notamment en France et en Italie, là où le syndicalisme rencontrait la plus grande méfiance). Du fait que ces organes prétendent tirer leur légitimité des assemblées générales, qu’ils se présentent comme étrangers au syndicalisme, ils ont constitué dans différents mouvements (SNCF en 86 et hôpitaux en 88, en France ; chemins de fer en Italie, en 87-88) d’utiles compléments à celui-ci, préparant le terrain à son retour (comme on l’a vu en France, après la grève de la santé). De tels organes constituent à deux titres un moyen de dévoiement des nécessités de la lutte de classe dans la perspective de son unification. En se prétendant "issus de la base", ils prennent les devants d’une réelle prise en main de la lutte par les assemblées générales. En proposant une centralisation prématurée du combat, alors que les conditions d’une telle centralisation, la prise en mains et l’extension géographique des luttes, n’existent pas encore, ils participent activement à son enfermement corporatiste.
Cependant, même si cet ensemble de manœuvres est parvenu, jusqu’à présent, à barrer à la classe ouvrière le chemin de l’unification de ses combats, le simple fait que la bourgeoisie ait été conduite à faire appel à de tels organes, de même qu’aux groupes gauchistes, illustre les réelles avancées qui se sont produites dans la lutte et la conscience du prolétariat tout au long des années 80. En particulier, ces années resteront marquées par une usure sans précédent dans l’histoire de l’arme principale du capitalisme contre la classe ouvrière: les syndicats.
Aujourd’hui, l’utilisation par les campagnes bourgeoises de l’agonie du stalinisme, le nouveau souffle des illusions démocratiques et réformistes qu’elle engendre, permettent un retour de ces mêmes syndicats au sein des luttes ouvrières, un retour momentané mais puissant. La classe ouvrière pourra d’autant mieux et rapidement redresser la situation, qu’elle saura garder en tête et faire vivre dans les luttes que les attaques capitalistes la contraindront à développer, tous les précieux enseignements des combats qu’elle a menés au cours des années 80. Il appartient aux révolutionnaires de participer pleinement à cet effort du prolétariat.
FM (17-12-89)