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À nouveau, le spectre de l’accident nucléaire vient frapper les esprits. Après la catastrophe de Tchernobyl et celle de Fukushima, les nombreux incidents nucléaires répertoriés ou passés sous silence, ce qui s’est produit mi-juin dans le sud de la Chine dans un réacteur de nouvelle génération EPR de la centrale de Taishan vient nous rappeler qu’au-delà de l’omerta et des discours rassurants sur la fiabilité des réacteurs de type EPR, un des “fleurons” de la technologie française, le danger des catastrophes reste devant nous. Quand bien même l’incident, présenté par les autorités comme une “fuite de gaz radioactif dans le circuit primaire”. serait, nous dit-on, sans réelle conséquence, cela n’a rien de rassurant pour autant.
En effet, depuis les années 1990, nous ne pouvons que constater l’incurie de plus en plus évidente des “autorités” et l’accroissement des catastrophes en tout genre, de plus en plus graves et fréquentes : catastrophes dites “naturelles”, comme les inondations à répétition, les cyclones, les sécheresses, les incendies, ou “technologiques”, comme l’explosion à Beyrouth du 4 août 2020 et celle de Lubrizol en France, se multiplient.
Tout cela témoigne du fait que les dangers face auxquels les hommes semblent chaque jour plus démunis alors que les technologies ne cessent de progresser et que tous les moyens existent pour s’en protéger, prennent désormais une allure systémique et dévastatrice. À l’instar d’une pandémie comme celle que nous traversons, une catastrophe nucléaire sérieuse aurait nécessairement une dimension planétaire aux répercussions dramatiques, comme ce fut le cas en partie pour Tchernobyl en 1986, mais qui pourrait passer pour une bagatelle face aux dangers qui menacent avec le vieillissement d’une majorité des centrales dans le monde. Bien que passées largement sous silence, les conséquences de Tchernobyl ou de Fukushima continuent de frapper, notamment par l’augmentation des cancers de la thyroïde, sans compter les régions et les millions de mètres cube d’eau contaminés. Mais là encore, malgré la gravité, le pire n’a pas encore eu lieu tant la menace est grande.
Tous ces phénomènes n’ont rien de fortuit, contrairement à ce qu’on veut nous faire croire. Leur augmentation et leur accélération ne fait que traduire l’impasse historique du système capitaliste en décomposition. Après plus d’un siècle de déclin historique et d’obsolescence, le système capitaliste agonisant, miné par ses contradictions et par sa recherche effrénée du profit coûte que coûte, poursuit sa quête de manière accélérée par sa politique de terre brûlée et menace désormais l’humanité de destruction à petit feu. Seul un combat acharné et conscient du prolétariat international pour défendre ses conditions de vie face à la paupérisation et aux menaces que fait peser ce système pourra libérer le monde de l’impasse capitaliste et de ses dangers mortels.
WH, 19 juin 2021