Volontarisme et confusion

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À propos de l’abandon, non réformiste, du "catastrophisme révolutionnaire", et de la brochure "organiser le courant marxiste révolutionnaire".

"Voilà trois semaines qu'il ne pleut plus. Je crois qu'il ne pleuvra jamais plus"... Aussi curieux que cela puisse sembler -dans la plupart des cas- c'est un raisonnement analogue qui est tenu par tous ceux qui -en présence de la stabilité plus ou moins continue du capitalisme depuis la Seconde Guerre Mondiale- ont conclu à la fausseté des visions marxistes prévoyant d'inévitables crises du capitalisme. Ce "beau temps" n'a pas manqué d'éblouir certains groupes révolutionnaires tels que "Socialisme ou Barbarie" (Cardan), ou "Solidarity" en Angleterre (se réclamant aussi de Cardan)[1].

Cependant, les véritables "détracteurs" de la théorie des crises inéluctables du capitalisme ont toujours été les économistes bourgeois, soucieux tant de démentir le marxisme que d’affirmer l’aspect "éternel" et "naturel" de leur système d’exploitation.

Mais, "habit volé ne va pas au voleur" : en prenant aux bourgeois la thèse de base de leur économie politique, les révolutionnaires ne pouvaient aboutir qu'à une branlante et incohérente théorie de la révolution, porte ouverte à toutes sortes de pressions opportunistes.

Le "Groupe Marxiste pour le Pouvoirs des Conseils des Travailleurs" en publiant sa brochure "Organiser le Courant Marxiste Révolutionnaire" a montré de quel prix élevé l’intransigeance révolutionnaire doit parfois payer de tels emprunts à l'idéologie de la classe dominante.

Le fait que la crise de 1929 n’ait pas abouti à un soulèvement révolutionnaire mais à la guerre impérialiste et à la "prospérité" que provoquera la reconstruction qui suivit celle-ci, ont poussé ce groupe non seulement à abandonner ce qui constitue la base du socialisme scientifique mais encore à prétendre que cette vision de la crise nécessaire est étrangère au marxisme.

Ainsi ils écrivent, qu'avec la grande prospérité de post-guerre : ..."Les révolutionnaires qui n’avaient que trop souvent fondé leurs espoirs sur la perspective -présentée comme pierre de touche du marxisme- d’une catastrophe inévitable de l’économie capitaliste, ne semblaient plus que des esprits chimériques enfermés dans des rêves anachroniques. Le Marxisme, continuent-ils, ne projette pourtant pas la vision d'une décadence inexorable et d’un effondrement nécessaire de la société d'exploitation."(p.2)

Les "réalistes" auteurs de la brochure auraient peut-être dû se demander qu’est-ce-qui avait poussé tous ces "chimériques" révolutionnaires à fonder si souvent, non seulement leurs "espoirs" mais aussi leurs analyses sur cette perspective "catastrophique" de l'économie capitaliste.

La vision matérialiste de l'histoire a montré que la disparition des sociétés passées n'a jamais été le fait de la SEULE volonté des hommes; que jusqu'à présent et jusqu’au socialisme ceux-ci ont dû rester soumis en dernière instance à leur économie, (et non l’inverse). Elle a permis de comprendre pourquoi des mouvements comme celui de Spartacus dans l'antiquité, ou de la Commune de Paris au XIX siècle, malgré l'immense force de volonté qui les caractérisa, étaient condamnés d'avance à l'échec du moment que les systèmes économiques auxquels ils s'attaquaient avaient encore un rôle progressiste dans l'histoire.

Loin d’avoir été le résultat de la PURE volonté des hommes (il faudrait d’ailleurs avoir une conception particulièrement masochiste de l’humanité) les rapports sociaux qui ont constitué les différentes sociétés passées se sont imposés à eux comme les seuls possibles dans un cadre de développement donné des techniques.

"Dans la production sociale de leur existence les hommes entrent en des rapports déterminés, nécessaires, INDEPENDANTS DE LEUR VOLONTE, rapports de production qui correspondent à un degré de développement détermine de leurs forces productives matérielles". (Marx[2],) (souligné par nous).

De cette aliénation à l’économie découle que le dépassement d’un système doit, pour être possible, correspondre à l’épuisement objectif des ressources de celui-ci. Il faut que -comme ensemble de rapports sociaux- le système se heurte irrémédiablement à ses propres limites, plongeant la société en de telles crises que le passage à un nouveau type de société devient le seul moyen, d'empêcher le recul de l’Humanité. Alors, et seulement alors, la volonté révolutionnaire, qui tend à jaillir de plus en plus spontanément, au sein de la classe porteuse d’une solution, trouve la possibilité de se CONCRETISER dans un véritable bouleversement révolutionnaire.

Face au volontarisme des socialistes utopistes pré-marxistes, le Marxisme ne démontrait donc pas l'INUTILITE DE LA VOLONTE mais son INSUFFISANCE. Il n'a pas nié le rôle fondamental de la volonté et de la détermination révolutionnaire du prolétariat. Il lui a donné au contraire son contenu réel, en dégageant le cadre historique dans lequel cette volonté devait cesser d'apparaître comme pure EXPRESSION DE DESESPOIR pour se transformer en MOTEUR DE L'HISTOIRE.

C'est montrer son ignorance -ou croire à celle des autres-que prétendre -sous prétexte "d'anti-mécanicisme"- que "le Marxisme ne projette pourtant pas la vision d'une décadence INEXORABLE et d’un EFFONDREMENT NECESSAIRE de la société d'exploitation".

Une vision de la Décadence

Pour Marx, le Capitalisme, comme tous les systèmes qui l'ont précédé connaît une période de plein épanouissement : c’est celle où les rapports de production capitaliste constituent LES SEULS compatibles avec un niveau donné de développement des forces productives. Mais ce développement connaît une limite : à un stade donné, les forces matérielles engendrées par le Capitalisme deviennent à leur tour, incompatibles avec la base sociale constituée par les rapports capitalistes. De condition et stimulant de ce développement la base capitaliste se tourne en entrave. Dès lors la destruction et le dépassement de l’ancien cadre devient le seul moyen d’assurer une véritable continuation du développement. Une fois ce point atteint par le Capitalisme, tant que le Prolétariat -seul protagoniste possible de ce dépassement révolutionnaire- ne parvient pas à détruire l’ancienne base (capitalisme) et à instaurer une nouvelle (socialisme) (seul véritablement compatible avec le niveau atteint par les forces productives), le Capitalisme se SURVIT, évidemment, mais il entre alors en sa phase de décadence, de DECLIN.

  • "Le point d’épanouissement le plus haut de cette base même est celui où elle a atteint une forme qui la rend compatible avec le plus haut développement des forces productives, et par suite aussi avec le plus riche développement de l’individu. Dès que ce point est atteint, LA SUITE DU DEVELOPPEMENT APPARAIT COMME UN DECLIN ET LE DEVELOPPEMENT NOUVEAU COMMENCE A PARTIR D'UNE NOUVELLE BASE" (Marx, "Principes d'une critique de 1'Economie Politique", Ed. La Pléiade, p.252,253, T.II)-(souligné par nous).

Il est donc vrai que la période de DECLIN du capitalisme n'est pas envisagée par Marx comme INEXORABLE, inévitable. C’est, en effet, souvent que Marx cru au XIX siècle que la crise fondamentale du Capitalisme était imminente alors qu’il vivait la grande période de plein essor du Capitalisme, les crises pouvant éclater alors n’étant que des crises de croissance. "Un spectre hante l'Europe: le spectre du Communisme" écrivaient Marx et Engels dans le Manifeste en présence de la crise économique et sociale du 4 juillet 1948. Mais Engels devait lui-même expliquer plus tard, lucidement, l’erreur de leur analyse :

  • "L'histoire nous a donné tort à nous et a tous ceux qui pensaient de façon analogue. Elle a montré clairement que l’état du développement économique sur le Continent était alors bien loin encore d’être mur pour la suppression de la production capitaliste" (introduction à "Luttes de Classes en France")

Si le capitalisme avait atteint ses limites définitives au cours du XIX siècle et que 1’éffondrement qui en aurait découlé avait été accompagné d'une intervention triomphante du prolétariat, on serait passé quasi-directement de l'essor capitaliste à celui du socialisme, avec la Seule interruption de la crise mondiale. L'Humanité n'aurait pas connu -comme elle devra le faire à partir de la Première Guerre Mondiale et de la Crise de 29- la phase, de DECLIN capitaliste avec toute la "BARBARIE" qui a caractérisé les dernières 50 années de l’histoire.

Marx, comme tout révolutionnaire, était poussé à surestimer les chances de la révolution et misa évidemment plutôt sur son triomphe que sur la "barbarie décadente" que son non avènement devait faire retomber sur l'humanité. En ce sens, et seulement en ce sens, il est vrai que Marx ne projeta pas l’INEXORABIUTE ; L'INELUCTABILITE de la décadence capitaliste. Il n'envisagea ce déclin que comme une hypothèse théorique au cas d'échec des réponses révolutionnaires aux premières manifestations d’un véritable effondrement capitaliste.

Un effondrement nécessaire

Mais s'il est vrai que Marx pouvait considérer non-inéluctable une longue période de décadence capitaliste, il est cependant purement aberrant de prétendre qu'il "ne projeta pas la vision d'un effondrement nécessaire." de la société capitaliste, "Une formation sociale ne disparaît jamais avant que ne soient développées toutes les forces productives qu’elle est assez large pour contenir" -dit Marx. Démontrer que le Capitalisme était condamné -à l'égal de tous les systèmes qui l’ont précédé- à un effondrement objectif produit de ses propres contradictions économiques internes, voilà quel était l'un des buts essentiels des travaux économiques de Marx.

Les études sur "la baisse tendancielle du taux de-profit" ou celles sur la contradiction entre les conditions de production et celles de réalisation de la plus-value n'étaient pas des éléments d'un manuel de gestion capitaliste indiquant des "dangers à éviter" mais bien des définitions des impasses inévitables auxquelles le capitalisme devait se heurter. Pour Marx, le Capitalisme, pas plus que les systèmes antérieurs, ne parviendra à assurer un développement indéfini et éternel des forces productives de la société. Et les racines de cette inviabilité historique se trouvent dans des lois objectives, globales, et': en dernière instance, "indépendantes de la volonté des hommes',! La tendance à l'élévation de "la composition organique du capital" ou la nécessité d'un "élargissement constant du marché extérieur", (phénomènes déterminés par l'obligation de développer constatent la productivité du travail), causes des contradictions aux niveaux du taux de profit et des débouchés, ne sont ni des phénomènes subjectifs ni des résultats de l’action du prolétariat (même si celle-ci influe sur eux). Ce sont des lois objectives qui s'imposent à la société du moment qu'elle produit selon des rapports capitalistes.

Aussi, cet effondrement est-il non seulement ENVISAGÉ mais encore considéré par Marx comme NECESSAIRE (quoique non SUFFISANT) à l'éclatement et à l’aboutissement d'une révolution socialiste.

"Étant donné cette prospérité générale -écrit Marx dans les luttes de classes en France- dans laquelle les forces productives de société se développent aussi abondamment que le démentir -sinon se contredire- immédiatement au paragraphe suivant: "Cependant la "fuite en avant" du Capitalisme ne peut pas être assimilée à l’emballement d’un moteur conduisant à la panne fatale. Dans la mesure où le processus historique est le produit de 1’action des classes sociales et non des lois objectives auxquelles les hommes seraient mécaniquement soumis le Socialisme n’est pas inéluctable".

À moins de prendre le lecteur pour un imbécile, il est évident que ce qu’on veut lui dire n’est pas qu’il n’y a pas de révolution prolétarienne sans action du prolétariat. Ce qu’on tente de lui expliquer c’est que sans action du prolétariat il n’y a pas d'effondrement du système. Ce qui n'est plus une tautologie mais une imbécillité.

Car, comment expliquer alors la crise mondiale de 1929?

La plus grave crise qu’ait connu jusqu'à présent le Capitalisme (il fallut aller jusqu'aux destructions massives et aux 50 millions de morts de la Seconde Guerre Mondiale pour la résoudre) se produit au moment même où le prolétariat vient de subir une défaite sanglante aussi bien dans les pays les plus développés qu’en Chine ou en Russie où la contre-révolution stalinienne règne définitivement sur les cendres de la Révolution de 1917. Cette situation de défaite historique de la classe ouvrière mondiale permet de comprendre pourquoi la crise de 29 a pu aboutir au fascisme dans certains pays et en tout cas n'ait pour ainsi dire engendré nulle part un véritable mouvement révolutionnaire. Mais elle dément radicalement que ce soit la lutte révolutionnaire du Prolétariat- qui ait pu provoquer le chaos de 29. Celui-ci au contraire, s’est imposé à la société comme l’expression parfaite de l'impossibilité pour le Capitalisme de résoudre ses contradictions économiques internes, comme le blocage objectif du développement des forces productives par les rapports de production existants.

Peut-être pour les auteurs de la brochure la crise de 1929 .n’est pas un "effondrement" de l'économie capitaliste. Il ne s'agirait que d’une crise passagère dont le capitalisme -puisque le Prolétariat "lui en a laissé la possibilité[3]" -se serait très bien tiré.

C’est à dire, on ne conçoit "effondrement" de l'économie capitaliste que s’il est synonyme de révolution socialiste. Mais, n’est-ce pas là une véritable vision mécaniciste de l’histoire ?

L'histoire des sociétés passées qu'il n'y a jamais eu concordance immédiate entre l'effondrement économique d’une société et sa conséquence ultime: sa disparition et son dépassement par un nouveau système. Entre l’écroulement de l’économie sous le poids des contradictions interne.: du système et l’instauration de nouveaux rapports il y a toujours eu une période de crises croissantes, de déclin et de tendances à la décomposition de la société et de tous les rapports qui la constituent. C’est, nous l’avons dit, la phase de décadence d’un système.

Il n’y a pas besoin d’être marxiste pour constater que la crise de 29 n'aboutit pas au socialisme, Mais il faut avoir été totalement aveuglé par les éclats des pires apologistes de l’économie bourgeoise pour ne pas voir que la crise de 29, ainsi que la Première Guerre mondiale, ont marqué les débuts d'une nouvelle forme de vie du Capitalisme, celle de sa décadence. Sans prétendre -comme le font dans le plus pur dogmatisme, certains trotskistes- que le Capitalisme a -au sens littéraire du terme- cessé de développer TOUTE force productive, il est évident que depuis lors -comme le dit Marx- "la suite du développement apparaît comme un déclin". La vie de la société a en effet été caractérisée par le "développement" d'une économie fondée sur la reconstruction de ce qu'elle détruit systématiquement et régulièrement. La guerre, destructrice de travail passé, et .la production d’armement, destructrice de travail présent et futur, ont cessé d’être des accidents occasionnels, des phénomènes accessoires pour devenir forme de vie sociale et moteur d’un développement économique qui ne peut par conséquent être qu'apparent et momentané. La Justification historique du Capitalisme s’écroule et avec elle toutes les valeurs morales, les institutions et les rapports sociaux entrent dans une crise permanente et croissante.

La crise de 29 n'a plus rien à voir avec les crises de croissance du XIX siècle. Le fait que le Capitalisme n'ait pu s'en relever que grâce à la Seconde Guerre Mondiale et par le maintien par la suite de guerres locales permanentes, atteste d'une part de LA FIN DE LA PERIODE DE PROSPERITE HISTORIQUE DU SYSTEME et d'autre part de l'aspect OBLIGATOIREMENT MOMENTANE DE TOUTE EXPANSION ECONOMIQUE: car un système de production fondé sur la destruction est historiquement voué à la décomposition et parce que toute reconstruction, aussi "poussée" et rationnelle soit-elle, connaît, obligatoirement, une fin.

Contrairement à ce qui est dit dans la brochure, depuis la première Guerre Mondiale, tout "développement" du capitalisme ne peut être "qu'assimilé à l'emballement d'un moteur conduisant à la panne fatale" La lutte du Prolétariat peut ACCENTUER les conditions de cette "panne" et cette crise peut aboutir à un bouleversement révolutionnaire si l'action consciente du prolétariat se développe et triomphe. Mais la crise éclate, tout comme celle de 1929, indépendamment de la volonté des hommes.

Les contradictions

En fait, c’est en vain qu’on cherchera dans la brochure une idée véritablement claire au sujet des contradictions du Capitalisme. Alors que le Marxisme définit distinctement d’une part des contradictions de classes et d’autre part des contradictions économiques internes aux rapports de production capitalistes, on ne trouve dans le texte que le mot "contradictions du capitalisme" sans autre précision, ce qui -vu la question traitée- laisse le lecteur dans la confusion la plus totale.

En fin de compte, lorsqu’il s’agit de déterminer quelles sont les conditions qui créent une situation révolutionnaire on commence par abandonner sans équivoque toute idée de crise économique. Voulant certainement aller jusqu’au bout de leur pensée les auteurs arrivent même à voir dans l’expansion économique la condition de l’approfondissement de la lutte des classes. "LA POURSUITE DE L’EXPANSION ENGENDRE AINSI UNE RIPOSTE QUI TEND À METTRE EN CAUSE LES STRUCTURES DE L’ENTREPRISE ET LE POUVOIR PATRONAL. Elle crée les conditions d’un approfondissement de la lutte des classes."!

Comment cette expansion peut-elle provoquer une crise révolutionnaire? "Le développement du Capitalisme -répondent-ils- accentue les tensions, les déséquilibres, l’insatisfaction en suscitant dans tous les domaines des besoins qu’il est incapable de satisfaire (...) De l’insatisfaction à la révolte, il n’ y a qu’un pas: la jeunesse le franchit" Ces tensions, cette insatisfaction seraient surtout importantes dans les entreprises les plus modernes : "En réalité -écrivent-il- c’est une crise profonde du système de salariat lui-même qui s’annonce, crise dont les racines objectives se trouvent dans les transformations que subit le travail dans les entreprises les plus modernes"

C’est une mièvre et très universitaire explication sociologique qui prétend découvrir une "insatisfaction" nouvelle -comme si les conditions d’exploitation de la classe ouvrière depuis 150 ans avaient pu être significativement moins "insatisfaisantes", ou avaient engendré des "tensions" moindres- qui croit voir dans un phénomène de "jeunesse" ou autre conflit de génération une explication fondamentale aux problèmes du processus de la lutte des classes; qui se perd dans des détails du style "les entreprises les plus modernes", à l’heure même où les vieilles mines européennes ou les chantiers navales vétustés britanniques constituent des centres parmi les plus avancés de la lutte prolétarienne. Nous ne retiendrons de ce verbiage superficiel qu’un élément: la seule détermination désignée pour expliquer l’apparition d'une situation révolutionnaire consiste en fin de compte dans la volonté de la classe de refuser ses conditions de vie et de travail.

Derrière la sociologie "moderne" c’est le vieux volontarisme qui réapparaît.

Nous ne ferons que rappeler la vieille constatation de Lénine: Pour qu’une véritable situation révolutionnaire se produise il ne suffit pas que ceux d’en bas NE VEUILLENT PLUS Encore faut-il que "ceux d’en haut" NE PUISSENT PLUS continuer à faire fonctionner leur système d’exploitation, c’est à dire que celui-ci se grippe, entre en crise, sans que ni la volonté des uns ni la résistance des autres n’y puissent rien.

La compréhension de deux des caractéristiques essentielles de la révolution prolétarienne permet de saisir immédiatement pourquoi sans crise économique profonde il n’y a pas de révolution véritable possible.

1) LA REVOLUTION N'EST PAS UNE SERIE DE REFORMES mais le bouleversement radical des fondements mêmes du système, la mise en question définitive des lois économiques qui constituent le Capitalisme. C’est pourquoi elle ne peut éclater dans toute son ampleur que si la nécessité du dépassement des anciens rapports devient un besoin inéluctable, que si les mécanismes anciens apparaissent dans toute leur IMPUISSANCE comme cause immédiate de l’aggravation de la misère. SEUL ALORS LE SYSTEME LUI-MEME PEUT DEVENIR LA CIBLE DIRECTE DE L’ACTION CONSCIENTE DE LA CLASSE REVOLUTIONNAIRE. Autrement les luttes prolétariennes s’épuisent en combats parcellaires, restant la proie des mouvements réformistes de toute sortes,

2) LA REVOLUTION NE PEUT ETRE -ni par ses moyens ni par ses buts- UN MOUVEMENT LOCAL, NATIONAL. Elle doit être mondiale ou elle ne peut pas être. Or, UNE CRISE, SI ELLE N’EST PAS ECONOMIQUE, N’A AUCUNE RAISON D’ETRE MONDIALE. C’est pourquoi parler de REVOLUTION INTERNATIONALE -et condamner la thèse stalinienne du "Socialisme en un seul pays"- tout en abandonnant la vision de l’inéluctabilité de la crise économique du Capitalisme, c’est se condamner à faire du Socialisme une pure UTOPIE[4].

Ce volontarisme utopiste qui doit obligatoirement accompagner l’abandon du "catastrophisme révolutionnaire" -"véritable pierre de touche du marxisme"- transparaît tout au long des positions exprimées dans la brochure; et plus particulièrement en ce qui concerne 1' analyse de la question du Parti Révolutionnaire, l’approche du "Contenu du Socialisme" et la "Question Nationale".

LE PARTI REVOLUTIONNAIRE

Comme il arrive souvent pour les conceptions parcellaires, la vision volontariste ignore les rapports qui engendrent et déterminent l'élément parcellaire qu’elle doit situer au centre de ses analyses.

Ignorant les crises économiques -et celles-ci étant en dernière instance le fondement même de la conscience révolutionnaire- les volontaristes sont inévitablement amenés à surestimer le rôle du Parti Ouvrier comme facteur agissant au niveau du développement de la conscience et de la volonté révolutionnaire. Ce qui aboutit à des résultats assez ridicules lorsqu'on prétend en même temps faire la critique de la théorie "léniniste" à ce sujet.

Le Lénine de "Que Faire" prétendait que la classe ouvrière par elle-même ne pouvait parvenir qu'à un niveau de conscience "trade-unioniste". Seul Le Parti pouvait donner aux luttes ouvrières un contenu révolutionnaire.

La brochure affirme: "Les positions léninistes sur la Parti ne peuvent être considérées comme une théorie valable pour toute une période historique" ... "La nécessité d'un nouveau Parti ne découle pas de l'impossibilité pour le prolétariat de dépasser un niveau de conscience "trade-unioniste" sans l'intervention du parti, ne découlé pas du fait que les travailleurs ne seraient capables d'engager des luttes politiques que dans la mesure où le Parti leur insufflerait, jour après jour, par sa propagande, ses mots d'ordre, ses actions exemplaires, le contenu de son programme" (pg.23-25)

Face à la conception Léniniste on écrit cependant: "L'histoire récente -Espagne, Hongrie, Pologne- a montré qu'en l'absence d'un parti révolutionnaire la classe ouvrière peut mener des luttes politiques mettant en cause la société toute entière. Mais elle a montré aussi qu'en l'absence d'une avant-garde organisée et solidement implantée définissant les objectifs transitoires et finaux de la lutte, ainsi que le rôle des nouveaux organismes créés par les travailleurs, agissant donc comme une force politique cohérente dans le processus révolutionnaire, la créativité des masses ne parvenait pas à briser définitivement les anciennes institutions".

C'est ce qu'on appelle défendre une idée juste avec des arguments suffis animent faux pour déteindre sur la justesse de l'idée défendue. Car cette "critique" de la conception léniniste du parti se résume à une pure question quantitative. Lénine limite les possibilités d'action "autonome" de la classe au "trade-unionisme" ; le texte la repousse un peu jusqu'à l'impossibilité de "briser définitivement les anciennes institutions". Mais la vision des rapports entre Parti et Classe reste tout aussi fausse et étriquée que celle de Lénine. (Ou que celle de certains "Conseillistes" qui ont cru résoudre le problème en repoussant cette limite jusqu'au bout niant la nécessité de quelque parti que ce soit).

Dans tous les cas la question est abordée sous un angle parcellaire, en tenant compte du seul rapport "Parti vers classe".

La démarche de cette conception simpliste est la suivante: on constate un fait: lorsque la lutte reste sur le terrain réformiste ou de la simple "mise en cause" , le Parti Révolutionnaire est insignifiant ; lorsque la lutte prend un contenu révolutionnaire le Parti est fort. Conclusion? C'est la Parti qui donne un contenu révolutionnaire aux luttes.

Cependant, du fait que Parti et Classe sont des éléments d'un même mouvement ils sont liés par une inter-relation dialectique. C'est dire qu'il existe un rapport -au moins aussi important- qui s'établit dans le sens "classe vers Parti" La réalité de ces inter-relations n'a rien à voir avec l'habituelle relation mécaniciste (souvent mystique) de cause (Parti) à effet (mouvement révolutionnaire de la classe).

De la même réalité constatée ci-dessus un rapport inverse se déduit: le Parti révolutionnaire est engendré par le mouvement révolutionnaire. L'histoire montre qu'un mouvement appelé à devenir révolutionnaire n'a jamais à ses débuts de perspective claire de bouleversement total. Il se caractérise au contraire par la conservation des illusions réformistes et par des actions timorées. Les grands partis des débuts sont toujours des partis liés à l'ancien ordre existant, porteurs de l'idée d'une possible réforme qui résoudrait les problèmes qui ont provoqué le mouvement sans avoir recours à un véritable bouleversement révolutionnaire, Les partis révolutionnaires se voient -par contre- relégués à être de petites minorités peu influentes, généralement considérées comme trop "puristes", ou trop "intransigeants" et en tout cas manquant de réalisme.

Ainsi, à leurs premiers pas aussi bien la Révolution Russe que l'Allemande ont été marquées par l'écrasante prédominance social-démocrate. Dans la conception volontariste la seule explication à un tel phénomène, pourtant général, ne peut être trouvée que dans le manque de "militantisme" ou de volonté au sein des éléments révolutionnaires par rapport aux militants réformistes. Ce qui est une pure aberration.

L'isolement des révolutionnaires est d’abord la conséquence de l'inévitable décalage qui existe en temps de "paix sociale" ou aux débuts d'un mouvement de classe entre le programme révolutionnaire et la réalité réformiste des luttes. Les "Spartakistes" ou les "Bolcheviks" n'ont gagné en force et en influence qu'au cours des luttes et à mesure que le processus de celles-ci se radicalisait. C'est à dire à mesure que le problème du bouleversement révolutionnaire s'imposait aux masses comme une alternative CONCRETE.

Aussi est-ce le mouvement révolutionnaire qui en réduisant dans les faits l'écart entre programme Révolutionnaire et lutte de la classe, en fournissant aux partis révolutionnaires l'essentiel du nombre de ses membres, en bouleversant souvent de vieilles positions révolutionnaires, en créant un champ réel d'intervention fait du parti (ou des groupes de révolutionnaires) un véritable parti d'intervention et d'action,

C'est en ce sens que -bien que le parti soit un INSTRUMENT INDISPENSABLE QUE SE DONNE LA CLASSE COMME ACCELERATEUR ET CATALISEUR FONDAI-1ENTAL DU COURANT REVOLUTIONNAIRE- en dernière analyse c'est le mouvement révolutionnaire qui engendre véritablement le Parti et non l'inverse.

C'est parce que l'Être tend à devenir conscient que l'organisation des plus conscients se crée et non parce qu'il existerait une conscience organisée que l'Être serait engendré.

Ignorer l'un des rapports dialectiques qui lient Parti et lutte de la classe, ne pas tenir compte de façon SIMULTANEE de la façon dont l'un réagit sur l'autre, c'est se condamner à une vision parcellaire, tronquée et donc erronée du problème.

Ainsi la seule explication que peut fournir la brochure du non-aboutissement révolutionnaire des luttes en Espagne, Hongrie, Pologne est "l'absence d'une avant-garde organisée et solidement implantée" Et, à la question de savoir pourquoi cette avant-garde n'a pas existé, la seule réponse ne peut être trouvée que dans le manque "d'impulsion des éléments les plus avancés" c'est à dire l'absence de volonté chez quelques individus.

C'est l'inévitable et absurde corollaire de l'abandon de la thèse de la nécessité de la crise économique.

Il est vrai que le GMPPCT affirme très justement deux positions fondamentales sur la question du Parti; l'une c'est la NECESSITE de cette organisation politique du Prolétariat, l'autre le rejet total de la thèse selon laquelle la dictature du Prolétariat pourrait être celle de son Parti. Lais aussi justes soient-elles -du moins dans les intentions qu'elles traduisent- elles portent la faiblesse et la fragilité des positions incohérentes, voire contradictoires, avec l’ensemble de la pensée qui les accompagne.

LE CONTENU DU SOCIALISME

Pour ce problème encore l'incompréhension de ce qui constitue l'apport scientifique du Marxisme, force les auteurs de la brochure à aborder le problème de ce qui sera la société future avec la même démarche que les courants utopistes pré-marxistes.

Pour ces derniers, de même que la fin du Capitalisme devait résulter de l'inviabilité des injustices que son existence provoquait, la définition de la nouvelle société devait résulter de la négation de ces injustices et la correction des défauts de la société capitaliste.

Si un tel raisonnement avait été tenu pendant la société antique esclavagiste ou dans le féodalisme, on aurait dû prévoir la société post-esclavagiste, ou post féodale, comme devant être le socialisme. (Ce qui fut, d’ailleurs, fait, aussi bien dans une société que dans l'autre, par des sectes religieuses).

Le Marxisme devait rejeter cette démarche et montrer que ce qui détermine le contenu d'une nouvelle société c'est d'abord et avant tout sa capacité à résoudre les contradictions qui ont mené la société passée à la faillite.

Le Capitalisme s'est avéré être bien plus inhumain que le féodalisme. Cependant, l'histoire a vérifié qu'il était le seul système permettant d’assurer un développement des forces productives à la suite du Féodalisme, le seul capable de représenter un dépassement des contradictions de la Société Féodale. L'histoire ne retient que ce critère.

La définition du Contenu du Socialisme ne peut pas avoir comme seul fondement la recherche d'un monde plus humain, mais bien la détermination de l'ensemble des rapports économiques et sociaux qui constitueront un dépassement possible des contradictions qui ont mené le Capitalisme à une impasse économique.

Le point de départ doit donc être l'étude des contradictions internes SPECIFIQUES du Capitalisme. Or les auteurs de la brochure ne retiennent comme "contradiction" que l'opposition entre "DIRIGEANTS et EXECUTANTS".

"Dans l'activité productive, la division entre appareil de production et masse d'exécutants, en étouffant les capacités créatrices de la majorité de la population, stérilise quotidiennement une somme colossale d'énergie qui, soit restent inemployées, soit s'investissent partiellement dans la résistance des producteurs aux impératifs de la production elle-même". (pg.16)

Puisqu'on part de la base qu'il n'y a pas de crises économiques, ni possibles ni nécessaires, on ne dit pas un mot sur les limites imposées à la production capitaliste par son aspect marchand ni par la nécessité d'un taux de profit suffisant.

Mais, aussi bien la société esclavagiste que la féodalité étaient divisées en "dirigeants et exécutants", elles "étouffaient autant les capacités créatrices" et "stérilisaient" aussi bien "une somme colossale d'énergies". Elles ne furent pas moins suivies de sociétés avec de nouveaux "dirigeants" et de nouveaux "exécutants".

Les auteurs de la brochure n'ont pas plus de sérieux dans leur démarche pour déterminer le Contenu du Socialisme que les sectes religieuses qui appelaient de leurs vœux aux temps des Empereurs Romains ou des Capétiens Français.

Les "réalistes" détracteurs de la vision des crises nécessaires qui empiriquement appellent à l'évidence des dernières années de "prospérité" se trouvent ainsi condamnés sur le terrain socialiste à tomber dans le plus complet UTOPISME.

Dans un accès de réalisme n'affirment-ils pas qu'après tout n’importe quelle autre société que le Socialisme peut aussi bien succéder au Capitalisme?

"L'Humanité peut aussi bien accéder à un nouveau type de civilisation -le Communisme- que connaître une forme nouvelle de société d'exploitation à la suite d'échecs répétés, de défaites sanglantes des forces révolutionnaires". (pg.4)

L'alternative marxiste: "Socialisme ou Barbarie" devient ainsi "Socialisme ou n'importe quoi"

Cette confusion incroyable a des répercussions immédiates en ce qui concerne la détermination de la nature des États dits "Communistes" Sans craindre l'ambiguïté on qualifie ceux-ci de "Sociétés d'exploitation" nais on s'applique tout au long de la brochure à les présenter cornue quelque chose de bien distinct et diffèrent des pays occidentaux. Peut-être est-ce encore un souci de "réalisme" empiriste, Mais on laisse en suspens la question de savoir s’il s'agit d'une solution possible aux contradictions capitalistes et donc s'ils ne sont pas une quelconque issue "progressiste" On s'avère incapable de comprendre que le soi-disant "Socialisme" du type russe ou chinois, loin de constituer un "nouveau système" n'est que la forme décadente du vieux Capitalisme: le Capitalisme d'État.

LA QUESTION de la LIBERATION NATIONALE

La confusion atteint son point culminant lorsque les auteurs de la brochure s'attaquent au problèmes des luttes de Libération Nationale.

Dès le début on se met fièrement à l’écart du terrain marxiste de la discussion. Celui-ci est peut-être considéré "trop vieilli" La question de savoir si les Libérations Nationales peuvent être aujourd’hui des conditions ou des entraves au développement des forces productives, des problèmes de l'antagonisme existant entre le nature bourgeoise des nouveaux États et les luttes prolétariennes qui se développent dans ces pays, de l'impossibilité pour un État de se libérer d’une puissance impérialiste sans l’aide d'une autre dont elle devra, par la suite, subir l'oppression, toutes ces questions sont mises de coté.

On se contente pour aborder le problème d’une vision sociologique, ou plutôt journalistique:

  • "Le soutien aux mouvements révolutionnaires et anti-impérialistes du tiers-monde -écrivent-ils- ne se justifie donc ni par le simple fait qu'en se libérant ces pays pourront enfin s'industrialiser et créer ainsi les bases objectives de la Révolution Socialiste, ni par "l'obligation" pour les révolutionnaires de combattre l'impérialisme"

Quelle est alors la raison de cet appui?

  • "...Si on saisit leur portée internationale (des luttes du Tiers-Monde), si on considère le monde actuel comme une totalité où les différents secteurs -quel que soit leur stade de croissance et justement en fonction des différences de développement- réagissant les uns suites autres, on comprend la lutte des masses du Tiers-Monde comme partie intégrante d'un processus révolutionnaire mondial, et le soutien à cette lutte devient dès lors une tâche permanente pour l'avant-garde dos pays avancés eux-mêmes."

C’est à dire, on les appuis parce-que cela fait partie de toute cette "contestation" mondiale dont on entend tellement parler. Les journalistes bourgeois sont friands de ce genre d'amalgames spectaculaires où hippies, Tiers-Monde, drogue, jeunesse, étudiants, grèves ouvrières, etc. font partie d'une mode "d’esprit contestataire" Des convulsions d'une société en décomposition les professionnels de la plume ne tirent que ce qui peut frapper, étonner, émouvoir aux larmes ou inciter la colère. N'importe quoi pourvu que cela se vende.

Il est normal que ces gens ne se posent même pas la question de savoir si les luttes de la fraction du prolétariat mondial qui vit dans le Tiers-Ronde, ne sont pas entièrement antagonistes aux très patriotiques luttes de libération Nationale que dirigent les différents "Fronts" de "classes progressistes" Tout au plus, les moins stupides expriment-ils un étonnement en transcrivant une dépêche relatant l'écrasement d'une grève ouvrière par un quelconque gouvernement "progressiste" ou les violents échanges entre Fidel Castro et les mineurs Chiliens en grève.

Mais que des éléments qui prétendent dégager les intérêts de la classe ouvrière mondiale reproduisent cette même confusion avec la même légèreté, cela ne peut s’expliquer que par une attitude opportuniste, facilitée par l'impossibilité de parvenir à une véritable vision marxiste de classe.

L'ambiguïté et le manque de rigueur théorique sont un handicap fatal à tout groupe voulant faire un travail révolutionnaire. Un tel travail n'a de sens que s'il est sous tendu par un effort constant pour parvenir à une vision cohérente, car elle seule permet de distinguer au milieu de la complexité de la réalité sociale, quels sont les véritables intérêts de la classe révolutionnaire. Elle est l'arme prin cipale contre toutes les pressions opportunistes auxquelles est soumise une organisation dont un des buts essentiels est de faire en sorte que l'ensemble de sa classe pense de la même façon qu’elle.

La confusion a toujours été l'arme de la bourgeoisie.

En ce sens, il y a fort à craindre qu'avec la brochure "ORGANISER LE COURANT MARXISTE REVOLUTIONNAIRE" la tentative "organisative" du "Groupe marxiste pour le Pouvoir des Conseils de Travailleurs" n'ait pris -du moins sur le terrain révolutionnaire- dès le départ, une voie de garage.

R. Victor


[1] Dans une certaine mesure on pourrait aussi citer, comme victime de la canicule capitaliste, des groupes tels que "Potere Operaio" en Italie, le GLAT (Groupe de Liaison pour l'Action des Travailleurs) en France, ou le FOR (Fomento Obrero Revolucionario) en Espagne, qui ne nient pas toujours l'inéluctabilité de nouvelles crises du système, mais qui ne les considèrent pas comme produits des contradictions économiques objectives du système mais comme résultats de l'action révolutionnaire du Prolétariat.
[2] "Avant-propos" à "la Critique de 1'Economie Politique".
[3] cf. pg.2, point 3 de la brochure.
[4] Il est peut-être bon de noter ici qu’il est certain qu’une fois un processus de généralisation de luttes engagé, ces mêmes luttes peuvent devenir à leur tour -si elles se prolongent sous la pression des difficultés économiques croissantes- un facteur accélérateur de la crise économique elle-même. C’est le cas par exemple actuellement en Italie et en Grande Bretagne»
Il est clair aussi que parfois la crise économique peut d’abord frapper les travailleurs sous des formes telles que la guerre.
Nous rappelons que ce dont il s’agit ici c’est de dégager des phénomènes généraux pour comprendre les phénomènes particuliers et non l’inverse.

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