Naufrage des réfugiés dans la Manche: L’assassin, c’est le capitalisme!

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Mercredi 24 novembre, 27 réfugiés perdaient la vie dans un naufrage au large de Calais. Cette tragédie qui révulse une fois encore le monde n’est malheureusement pas une nouveauté puisque depuis le début des années 2000, plus de 700 personnes ont trouvé la mort rien que dans la Manche !

Partout dans le monde, des populations fuient la pauvreté, la misère, le chaos guerrier, la violence des gangs, le désastre climatique. Des zones entières du globe tendent à devenir totalement exsangues, réduisant l’existence à un véritable calvaire. Si ce phénomène avait connu un pic sans précédent en 2015, il retrouve aujourd’hui une nouvelle ampleur avec la pandémie et ses conséquences économiques et sociale désastreuses. Et ce malgré le blindage renforcé des frontières et la répression farouche à laquelle les migrants doivent faire face, à l’image des réfugiés massés comme des misérables et persécutés à la frontière polonaise depuis plusieurs semaines. Mais ces hécatombes ont lieu partout, sur terre comme sur mer. Après les accords du Touquet, entrés en vigueur le premier février 2004 entre la Grande-Bretagne et la France, les mesures coercitives, avec leur lot de maltraitance, sont devenues de plus en plus brutales et systématiques. Tout le monde à encore en mémoire la sauvagerie dont avait fait preuve la police française lors du démantèlement de la « jungle » à Calais dans la nuit du 24 au 25 octobre 2016. Partout, les seuls « moyens » des États bourgeois pour « régler la question migratoire » se résument aux violences policières, à une répression terrible, et une surveillance orwellienne menant les réfugiés à prendre de plus en plus de risques, voyageant à tombeaux ouverts. À l’indécence de la joute politicienne entre Boris Johnson et Emmanuel Macron suite à l’annonce du tragique naufrage, est venu s’ajouter le cynisme avec des déclarations comme celle du ministre Darmanin qui d’emblée dédouane à bon compte les États de l’UE et sa propre politique répressive visant à militariser les côtes et les frontières. Tout cela, en faisant porter la responsabilité sur le seul dos des passeurs : « les premiers responsables de cette ignoble situation sont les passeurs » nous dit Darmanin. Nous avons eu des mots similaires de la part de Johnson qui a parlé des gangs « qui s'en sortent littéralement avec un meurtre ».

Quel cynisme ! Si les passeurs sont effectivement des crapules sans foi ni loi qui exploitent la misère humaine, les politiciens des grandes démocraties n’en sont pas moins les principaux criminels. Ce sont eux et leurs politiques ignobles qui justement font émerger et prospérer les passeurs du fait des difficultés accrues pour tous les migrants criminalisés. En réalité, la bourgeoisie cherche à trouver des boucs-émissaires pour tenter de dédouaner sa politique inhumaine et barbare. Elle se sert ainsi des passeurs comme « cache-sexe » pour dédouaner le vrai responsable : le système capitaliste ! Alors qu’il y a peu, les feux des médias étaient braqués sur l’ineffable président Biélorusse Lukatchenko (comme s’il était le seul à instrumentaliser et à martyriser les réfugiés !), cette fois ce sont les passeurs qui servent d’alibis bien commodes !

Ce que ne peuvent dire tous les politiciens et leur système capitaliste nécrophage, c’est que leur pratique est dictée par la défense de la propriété privée et les seuls intérêts des exploiteurs, de la nation qu’ils gouvernent pour le compte du capital national. Parmi tous les crèves-la-faim, seule une main d’œuvre rentable, qualifiée et corvéable est acceptable pour le capital. Tous les autres doivent être refoulés par la dissuasion, les barrières administratives ou physiques, et, de plus en plus, par la brutale force des armes. Une implacable loi du capital qui ne peut exercer ses « ouvertures aux frontières » qu’en fonction d’un seul critère : l’exploitation et le profit ! Les cadavres sur les plages sont, à leurs yeux, le simple prix à payer…

WH, 29 novembre 2021

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Récent et en cours: 

Rubrique: 

Barbarie du capitalisme