Soumis par Révolution Inte... le
Pour la bourgeoisie "démocratique" des pays occidentaux, c’est dans une sorte d’apothéose que ce sont terminées les années 80. Tous ses médias aux ordres, la presse, la TV, n’ont eu de mots assez enthousiastes pour chanter le triomphe de la "démocratie" et de la "liberté" dans les pays de l’Est, et surtout pour célébrer la "mort du communisme", pour proclamer que le capitalisme est le seul type de société viable. C’est bien sûr la classe ouvrière que vise tout ce battage incessant. Il s’agit de convaincre les ouvriers que les combats qu’ils mènent depuis plus de vingt ans pour la défense de leurs conditions de vie ne peuvent avoir d’autre perspective que de s’aménager, sous la houlette bienveillante des syndicats, une petite place dans un capitalisme éternel. Il faut les persuader que le communisme n’est qu’une utopie et que toute tentative de destruction du capitalisme et d’instauration de la dictature du prolétariat ne peut mener qu’à la pire des barbaries. Aujourd’hui, les circonstances dans lesquelles survient l’effondrement du stalinisme, ce fer de lance de la plus terrible contre-révolution qu’ait subie le prolétariat tout au long de son histoire, ne peut que favoriser l’impact des campagnes mensongères de la bourgeoisie "démocratique". Loin de permettre une nouvelle avancée de la conscience de la classe ouvrière, cet effondrement provoque au contraire, une profonde désorientation dans les rangs ouvriers. Ainsi, la faillite irrémédiable des régimes staliniens vient aujourd’hui apporter un coup, momentané mais profond, dans le développement de la lutte de classe du prolétariat mondial. Face à cette situation, il revient aux révolutionnaires de comprendre la nature et les racines des difficultés auxquelles se trouve confrontée la classe ouvrière s’ils veulent être capables de participer activement au combat contre toutes les campagnes de la bourgeoisie et à l’armement politique du prolétariat face à la gigantesque offensive idéologique qu’il subit aujourd’hui.
Tout au long des années 80, et notamment dans leur deuxième moitié, face à l’accélération de la crise du capitalisme, les ripostes ouvrières aux attaques économiques se sont accompagnées d’une tendance du prolétariat, en particulier dans les pays d’Europe occidentale, à se dégager de plus en plus de l’emprise de l’idéologie dominante et de ses institutions démocratiques : taux d’abstention croissant aux élections, rejet de plus en plus ouvert des syndicats obligeant la bourgeoisie à déployer des pièges toujours plus sophistiqués (telles que les fameuses "coordinations" soi-disant "non-syndicales" comme celles que nous avons vu surgir, notamment en France, lors de la grève de la SNCF en décembre 86, de la SNECMA au printemps 88 et dans le secteur de la Santé à l’automne 88). Le développement de la vague de luttes ouvrières qui, depuis l’automne 83, avait vu la classe ouvrière de pays centraux du capitalisme résister massivement à la dégradation de toutes ses conditions de vie, se confronter aux manœuvres répétées des syndicats et tendre à unifier ses combats à travers des tentatives de prendre elle-même en main ses propres luttes, constituait une avancée considérable dans le développement de la lutte et de la conscience du prolétariat mondial. C’est dans et par la lutte, sur son propre terrain, que la classe ouvrière, au coeur des pays "démocratiques" les plus industrialisés, était en train de forger son unité et son autonomie de classe (cf. notre article "Bilan des années 80" dans RI n°186). Cette vague de luttes, la troisième et la plus importante depuis la reprise historique des combats de classe à la fin des années 60, constituait ainsi un jalon important dans la marche de la classe ouvrière mondiale vers sa propre perspective : non seulement, les combats ouvriers des années 80 avaient continué d’empêcher la bourgeoisie d’apporter sa propre réponse à la crise insoluble de l’économie capitaliste, une troisième guerre mondiale, mais ils portaient en germes, dans leur dynamique-même, la prise de conscience (certes encore confuse) de la faillite de ce système et l’affirmation de la propre réponse du prolétariat à cette faillite, la destruction du capitalisme et son remplacement par une véritable société communiste mondiale.
Aujourd’hui, l’effondrement brutal des régimes staliniens, présentés comme des "pays socialistes" depuis des décennies par tous les secteurs de la bourgeoisie, constitue une aubaine pour la classe dominante des pays "démocratiques" d’Occident. Face à son ennemi mortel, la bourgeoisie vient de trouver grâce à cet événement historique d’une importance considérable, une arme redoutable pour porter un coup d’arrêt à la dynamique dans laquelle s’était engagé le prolétariat mondial depuis l’automne 83. En continuant à perpétuer le plus grand mensonge de l’Histoire, l’identification du stalinisme au communisme, la bourgeoisie est parvenue aujourd’hui à stopper momentanément la marche du prolétariat vers sa propre perspective. En exploitant à fond l’effondrement des pays de l’Est, la campagne assourdissante à laquelle nous avons droit depuis plusieurs mois sur le thème de la "faillite du communisme", est parvenue à ses fins : utiliser les convulsions qui secouent les régimes staliniens pour faire de l’idée-même du communisme un repoussoir et briser l’élan du prolétariat en lui infligeant un recul de sa conscience de classe.
La profondeur du recul actuel du prolétariat
Depuis l’écrasement de la première vague révolutionnaire de 1917-23, le stalinisme a constitué un des pires ennemis du prolétariat, un des fers de lance de la contre-révolution la plus sanguinaire de toute l’Histoire. Tout au long du développement des combats de classe, depuis la sortie du prolétariat de cette contre-révolution à la fin des années 60, celui-ci, grâce à ses expériences de lutte, s’était progressivement dégagé de l’emprise du stalinisme. En particulier, le surgissement de luttes massives en Pologne, en 70, 76 et surtout en août 80, avait participé à dévoiler ouvertement aux yeux des ouvriers d’Occident le mensonge du "paradis socialiste" à l’Est. Historiquement, la classe ouvrière ne pouvait parvenir à la restauration de sa propre perspective révolutionnaire qu’en passant sur le cadavre du stalinisme, cette falsification monstrueuse du communisme. Or, les conditions dans lesquelles s’effondre aujourd’hui ce régime de terreur et cette variante de l’idéologie bourgeoise, loin de constituer un levier pour le développement de la lutte et de la conscience de classe, participe au contraire à son affaiblissement. En effet, dans la mesure où l’effondrement du bloc de l’Est et l’agonie du stalinisme ne résultent pas de l’action du prolétariat sur son propre terrain, mais de la faillite totale de l’économie de ces pays sous les coups de l’aggravation de la crise mondiale du capitalisme, un tel événement ne peut aujourd’hui que servir les intérêts de la bourgeoisie. Le fait que dans toutes les convulsions qui continuent à ébranler les pays de l’Est, la classe ouvrière ait été douloureusement absente, que le stalinisme soit en train de mourir de "mort naturelle”, terrassé par les convulsions internes du capitalisme, permet aujourd’hui à la bourgeoisie de retourner cette situation pour mener une attaque de grande envergure contre le développement de la conscience de classe du prolétariat mondial.
Dans les pays de l’Est, l’effondrement brutal des régimes staliniens, résultant de la décomposition du capitalisme, ne pouvait que venir renforcer les pires illusions démocratiques et nationalistes du prolétariat et faciliter son dévoiement sur un terrain bourgeois. C’est ainsi que partout, la classe ouvrière s’est trouvée noyée, diluée au milieu de manifestations interclassistes, embrigadée derrière une clique bourgeoise contre une autre, incapable de s’affirmer comme force autonome avec ses propres mots d’ordre. Les grèves ouvrières elles-mêmes sont restées, pour la plupart, prisonnières de revendications exclusivement bourgeoises, démocratiques et nationalistes (comme en Arménie, Azerbaïdjan, dans les pays baltes...). Par ailleurs, le fait que le prolétariat des pays de l’Est, à aucun moment et dans aucun pays, n’ait été un facteur actif, et encore moins conscient, dans l’effondrement de ces régimes, ne peut que provoquer un profond désarroi dans les rangs du prolétariat mondial et favoriser l’impact des campagnes démocratiques qui se déchaînent à l’heure actuelle dans les pays occidentaux, lesquelles s’efforcent de faire accepter le capitalisme "libéral" comme un "moindre mal", un système qu’il est possible de "réformer", d’aménager grâce aux institutions démocratiques.
Le fait que ce ne soit pas la lutte de classe qui ait abattu le stalinisme constitue donc un facteur non négligeable du déboussolement actuel du prolétariat mondial. Si tel avait été le cas, cela aurait participé à renforcer la confiance en soi de la classe ouvrière et non à l’affaiblir comme on peut déjà le constater aujourd’hui avec le retour en force des syndicats dans tous les pays d’Europe occidentale.
Ainsi, dans un pays comme la France, où l’usure des syndicats a été particulièrement significative ces dernières années, où, il y a a peine plus d’un an, ils se faisaient huer dans la plupart des conflits sociaux (notamment lors de la grève des hôpitaux à l’automne 88), c’est sans difficulté aucune qu’ils contrôlent aujourd’hui toutes les luttes comme en témoignent les grèves récentes à la BNP, dans les transports, dans l’aérospatiale, les chantiers navals, les PTT, etc. La tendance croissante des ouvriers à prendre eux-mêmes leurs luttes en mains pour les élargir, la volonté de les développer en dehors des syndicats, voire contre eux, ont cédé la place à une acceptation passive de ces derniers sur le terrain des luttes.
Un tel contraste dans l’attitude de la classe ouvrière d’un pays comme la France face aux forces d’encadrement bourgeoises est particulièrement révélateur de la perte de confiance en soi du prolétariat qui trouve ses sources dans un déboussolement général provoqué par les conditions dans lesquelles s’est effondré le stalinisme.
Ainsi, ces nouvelles données de la situation internationale viennent aujourd’hui porter un coup d’arrêt à la dynamique dans laquelle s’était engagée la classe ouvrière mondiale notamment depuis le milieu des années 80. Le recul actuel du prolétariat, dans la mesure où il affecte ce qui constitue sa force essentielle face à la bourgeoisie, sa conscience de classe, celle de son être et de son devenir, s’avère d’ores et déjà beaucoup plus profond et douloureux que les différents moments de désorientation qu’il a pu connaître ces vingt dernières années.
Le prolétariat occidental affaibli par le vent "vent d’Est"
Ce recul de la conscience du prolétariat mondial, et notamment de ses bataillons les plus expérimentés d’Europe occidentale, n’est pas le produit du seul déchaînement des campagnes démocratiques de la bourgeoisie. L’impact de ces campagnes se trouve encore renforcé par les énormes illusions qui pèsent sur les ouvriers des pays de l’Est et qui viennent aujourd’hui obscurcir la conscience du prolétariat des pays d’Europe occidentale. Ainsi, l’euphorie qui régnait ces derniers mois dans certains pays de l’Est et qui a touché l’ensemble de la population, y compris les masses ouvrières, ne peut avoir qu’un impact négatif à l’Ouest. En particulier, lors de l’ouverture du mur de Berlin, symbole par excellence de la terreur stalinienne qui a muselé pendant des décennies le prolétariat de ce pays, le sentiment d’euphorie éprouvé par la population était comparable à l’ambiance qui régnait dans les pays "alliés" à la "libération". Or, ce type de sentiment, même s’il intervient dans un contexte différent de celui de l’après-guerre, n’en est pas moins dangereux pour la conscience du prolétariat. Il constitue, en effet, un terrain fertile pour le renforcement des illusions non seulement démocratiques mais également nationalistes qui ne peuvent que se répercuter d’autant plus fort sur la classe ouvrière des pays occidentaux qu’elles affectent un des bataillons centraux du prolétariat mondial, celui d’Allemagne, lequel est destiné à jouer un rôle décisif dans la perspective de la révolution prolétarienne. Si les illusions nationalistes pèsent déjà très lourdement sur les ouvriers de ce pays avec la perspective de la réunification de l’Allemagne, elles ne vont pas épargner la classe ouvrière des autres pays occidentaux. Ces mystifications nationalistes ne se traduiront pas forcément par un retour en force de l’idéologie nationaliste dans les rangs ouvriers, mais plutôt par une altération, dans la conscience du prolétariat, de l’idée-même de l’internationalisme prolétarien dans la mesure où cette notion a été complètement dénaturée par le stalinisme et par toutes les fractions de la bourgeoisie qui, pendant des décennies, l’ont identifié à la domination impérialiste de l’URSS sur son bloc. Ainsi, le rejet par le prolétariat des pays de l’Est de "l’internationalisme" à la sauce stalinienne ne pourra que peser négativement sur la conscience des ouvriers d’Occident. Il ne peut, là aussi, que favoriser l’impact des campagnes démocratiques et "humanitaires” où la bourgeoisie s’acharnera à dévoyer le prolétariat de sa véritable solidarité de classe en lui opposant une fausse solidarité "internationale" du même type que la campagne qu’elle a déchaînée lors des événements sanglants de Roumanie en décembre 89 (cf. RI n° 187).
Ainsi, avec l’effondrement du bloc de l’Est, c’est la perspective-même de la révolution communiste qui est affectée. Du fait que c’est sur le terrain du capitalisme que le stalinisme est en train d’agoniser, la bourgeoisie a aujourd’hui toute latitude pour continuer à exploiter avec un certain succès l’ignoble mensonge qui, dans les années 30, avait permis, au nom de la "défense de la patrie socialiste", l’embrigadement du prolétariat derrière les bannières du capital : l’identification du stalinisme au communisme. A l’heure actuelle, alors que le stalinisme signe ouvertement sa faillite, c’est ce même mensonge qu’elle parvient encore à perpétuer pour détourner la classe ouvrière de sa propre perspective en déversant sa répugnante rengaine : "le communisme est mort, il a fait faillite". Et pour ce faire, la bourgeoisie occidentale n’a pas besoin de grands discours : il lui suffit de retransmettre en direct les images venues de l’Est pour faire passer son message. Lorsqu’on nous montre, sur toutes les chaînes de TV, les ouvriers de Roumanie ou de Pologne déboulonnant, la rage au ventre, les statues de Lénine, lorsque dans toutes les interviews de la population à l’Est, on entend des travailleurs exprimer violemment leur haine du "communisme" en hurlant "Plus jamais ça !”, on imagine à quel point l’idée-même d’une révolution du prolétariat peut être discréditée aux yeux des ouvriers d’Occident.
Ainsi, l’ensemble des événements qui secouent les pays de l’Est et qui se répercutent sur le monde entier, vont peser pendant toute une période de façon négative sur la prise de conscience de la classe ouvrière. Dans un premier temps, l’ouverture du "rideau-de-fer" qui séparait en deux le prolétariat mondial ne permettra pas aux ouvriers d’Occident de faire bénéficier leurs frères de classe des pays de l’Est de leur expérience acquise dans leurs luttes face aux pièges et mystifications de la bourgeoisie la plus forte du monde. Au contraire, ce sont les ouvriers des pays occidentaux qui se trouvent aujourd’hui, et pour un certain temps, affaiblis par le "vent d’Ést", par toutes les illusions qui pèsent lourdement sur leurs frères de classe des pays de l’Est, et notamment par leur croyance en la "supériorité du capitalisme sur le | socialisme" (comme le révèlent, par exemple, les résultats des récentes élections en RDA et en Hongrie où les partis ouvertement pro-capitalistes viennent de remporter une victoire triomphante).
L’effondrement économique à l’Ouest : principal atout pour le développement de la conscience du prolétariat
C’est dans ce contexte de recul d’une perspective révolutionnaire et de renforcement de l’illusion sur la pérennité du capitalisme que la bourgeoisie peut aujourd’hui inoculer dans les rangs ouvriers le poison de l’idéologie réformiste. Cette idéologie vise à faire croire que les luttes ouvrières ne peuvent avoir d’autre perspective que de se cantonner dans ’aménagement du système capitaliste, de se conformer à ses lois économiques. Une telle mystification ne peut ainsi que favoriser le retour en force du syndicalisme qui est justement basé sur cette logique de soumission aux lois du capital, où les antagonismes inconciliables entre classe exploiteuse et classe exploitée cèdent le pas à la "négociation", au "dialogue social", a la revendication du "partage des profits capitalistes", etc...
Cependant, la crédibilité de cette idéologie réformiste dont les syndicats se font les principaux porte-paroles, s’appuie avant tout sur la capacité du capitalisme à surmonter ses contradictions et à épargner au prolétariat une dégradation brutale de ses conditions de vie.
Or, la crise de l’économie mondiale est insoluble et ne pourra aller qu’en s’aggravant. Après l’effondrement du tiers-monde à la fin des années 70, après la faillite irrémédiable des pays de l’Est, ce sont maintenant les pays les plus industrialisés du monde occidental qui vont être frappes de plein fouet par les convulsions de ce système à l’agonie. La récession qui, depuis le début de l’année, s’installe dans certains pays hautement industrialisés, tels les USA et la Grande-Bretagne, constitue d’ores et déjà les signes avant-coureurs de cet effondrement général de l’économie mondiale. Ainsi, la mise à nu de la faillite complète, non d’un secteur particulier du capitalisme, mais de l’ensemble de ce mode de production, ne pourra que battre en brèche les campagnes actuelles de la bourgeoisie en venant balayer les dernières illusions du prolétariat sur la possibilité de s’aménager une petite place au sein de cette société. Tous les discours actuels sur la "supériorité du capitalisme", seul système "viable", apparaîtront alors ouvertement aux yeux des masses ouvrières, pour ce qu’ils sont : un pur mensonge.
L’aggravation inexorable de la crise capitaliste à l’Ouest, en venant éclairer la conscience du prolétariat de l’impasse totale du capitalisme, constitue la condition essentielle qui va le contraindre à reprendre sa marche vers l’affirmation de sa propre réponse à la faillite de ce système : la révolution communiste mondiale. Mais pour pouvoir retrouver un nouvel élan, le prolétariat devra d’abord digérer le coup qu’il a reçu avec le renforcement de toutes les illusions engendrées par l’effondrement du stalinisme. Il devra continuer à riposter aux attaques toujours plus féroces de toutes ses conditions d’existence. Ce n’est qu’en continuant à développer massivement sa combativité sur son propre terrain de classe que le prolétariat occidental, pourra, grâce à ses nouvelles expériences de luttes, puiser la force de repartir de l’avant afin d’ouvrir, pour l’ensemble du prolétariat mondial, une réelle perspective révolutionnaire.
En effet, si, avec l’aggravation de la crise économique, la misère insoutenable et les famines provoqueront inévitablement des explosions ouvrières à l’Est, le chaos et la barbarie qui vont continuer à s’y développer ne pourront pas permettre aux ouvriers de ces pays d'accéder à une conscience claire de la nécessité de détruire le capitalisme tant que le prolétariat le plus expérimenté du monde, celui des grandes concentrations industrielles d’Europe occidentale, ne se sera pas lui-même engagé dans cette voie.
Lorsque, sous l’aiguillon de la crise et des attaques encore plus brutales de toutes leurs conditions de vie, les bataillons décisifs du prolétariat mondial reprendront l’initiative, lorsque leurs combats contre le capitalisme "libéral" et "démocratique” feront souffler sur la classe ouvrière des pays "libérés du stalinisme", un "vent d’Ouest", celui-ci ne pourra plus alors être arrêté par le rideau de fer qui, pendant des décennies, avait séparé en deux le prolétariat international.
Avril