Nous
publions ci-dessous la suite de l'article paru dans le numéro
précédent de notre Revue internationale. Dans
cette première partie, nous avions mis en évidence le
changement de période dans la vie du capitalisme ayant
constitué la toile de fond au déroulement des
événements de 1905 en Russie, le passage de son
ascendance à sa décadence. Nous avons également
insisté sur les conditions favorables à la
radicalisation de la lutte prévalant alors en Russie :
l'existence d'une classe ouvrière moderne et concentrée,
dotée d'un haut niveau de conscience face aux attaques
capitalistes aggravées par les conséquences
désastreuses de la guerre russo-japonaise. C'est directement à
l'Etat qu'est amenée à se confronter la classe ouvrière
pour la défense de ses conditions d'existence et c'est dans
les soviets qu'elle s'organise pour assumer cette nouvelle phase
historique de sa lutte. La première partie de l'article
décrivait comment se sont formés les premiers conseils
ouvriers et à quels besoins ils ont correspondu. La seconde
partie analyse plus en détail comment se sont constitués
les soviets, leur lien avec le mouvement d'ensemble de la classe
ouvrière, de même que leurs relations avec les
syndicats. En fait, ces derniers, qui ne correspondent déjà
plus à la forme d'organisation dont la classe ouvrière
a besoin dans la nouvelle période de la vie du capitalisme qui
s'ouvre, n'ont pu jouer un rôle positif que parce qu'ils
étaient entraînés par la dynamique du mouvement,
dans le sillage des soviets et sous leur autorité.